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CONFÉRENCE
BOUDDHISME ET PSYCHOTHÉRAPIE : DEUX CHEMINS, UN BUT ?
PAR LAMA TILMANN BORGHARDT LHUNDRUP
LE 14 OCTOBRE 2015 À STRASBOURG
Bonsoir à tous !
Vous êtes venus en si grand nombre que cela a pris un peu de temps pour que tout le
monde s’installe. Je suis très content d'être là.
Je m'appelle Tilmann maintenant. Avant, je m'appelais lama Lhundroup, j’ai été moine
bouddhiste pendant une trentaine d'années. Et c'est la première fois que je viens à
Strasbourg pour une conférence. J’en suis très heureux !
Je suis surpris que vous soyez venus aussi nombreux. Ce doit être pour le sujet, pas pour
ma personne ! Je voudrais d'abord commencer par quelques remerciements :
D'abord je voudrais remercier les propriétaires de ce château qui nous ont mis la
salle à disposition gratuitement ce soir et qui m'ont invité pour cette conférence.
Ils sont engagés dans le social, dans le partage, dans l'échange entre cultures ; et
la rencontre du bouddhisme et de la psychothérapie fait partie de cet échange
entre différentes cultures.
Et j'aimerais remercier Gabriela Frey, présidente de Sakyadhita France,
association qui lutte pour les droits des femmes dans le bouddhisme en général,
mais aussi pour l'équilibre entre homme et femme dans la vie monastique, ce qui
n'est pas encore tout à fait acquis dans la tradition bouddhiste. Et donc une partie
des revenus de ce soir ira à Sakyaditha France.
Gabriela : Bienvenue à tous ! Je suis très contente que vous soyez venus. L'association
Sakyaditha France s'occupe aussi de beaucoup de projets sociaux parce que c'est bien de
souhaiter l’équilibre, mais ce n’est pas assez. Alors que le simple fait de favoriser un
accès suffisant à l'éducation pour beaucoup de femmes et de filles est très
important. Donc nous soutenons beaucoup de projets dans différents pays. Vous pouvez
avoir plus d’information sur nos projets sociaux sur notre site internet
(www.bouddhisme-france.org). Vous pouvez acheter et allumer une petite bougie
d'espoir pour les gens au Népal et en Birmanie puisque c'est particulièrement eux qui
connaissent des catastrophes assez dures en ce moment, ils ont besoin de beaucoup de
soutien.
Tilmann : J'aimerais remercier aussi le docteur Yasmine Liénard, qui est depuis Paris.
C’est elle qui m'a fait venir à Paris pour des formations, des partages sur le sujet de la
rencontre entre psychothérapie et bouddhisme.
Quant à moi, je suis médecin de formation, avec une spécialité en homéopathie. Après
avoir exercé quelques années, je suis parti avec ma première femme faire une retraite
dans la forêt en Dordogne avec un maitre tibétain qui nous suivait. C'était Gendune
Rinpoché ; il a vécu en France près de vingt-cinq ans. Ensuite, j'ai fait une deuxième
retraire de trois ans et trois mois, puis Gendune Rinpoché m'a demandé de guider les
retraites de trois ans, six ans ou plus. Ce que j’ai fait pendant dix-sept ans. Il s’agit
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toujours de vie de groupe, de douze à quinze personnes normalement. Et dans un
groupe de ce genre, on voit s’élever les émotions. J'ai aussi vu beaucoup d'émotions au
monastère il y a toujours un monastère là-bas en Auvergne, dans la région du Puy-de-
Dôme, près de Saint-Gervais et j’ai vu beaucoup d'émotions en dehors du monastère,
parmi les nombreux visiteurs ; parce que les monastères bouddhistes attirent des gens
qui cherchent un bienfait, pour être mieux dans leur peau.
En tant que médecin, j'étais souvent un peu dépassé par ce qui se présentait en termes
de besoins psychologiques, et même parfois de besoins psychiatriques. De là est venue la
collaboration avec des psychothérapeutes et psychiatres de la région de Clermont-
Ferrand, de Riom, etc. Les thérapeutes de la région ont commencé à travailler ensemble.
Parallèlement à cela, un ami allemand (qui n'avait pas fait la retraite de trois ans) a
décidé de faire des études de psychologie puis de psychothérapie. Il m'avait demandé à
l'époque si on pouvait commencer un échange entre, d’un côté, les enseignants du
Dharma (c’est-à-dire le bouddhisme des différentes traditions et notamment de la
tradition tibétaine, dont je fais partie) et les psychothérapeute,s de l'autre. Il pensait
qu’on pouvait tellement apprendre l'un de l'autre.
Sur l'affiche de cette conférence, j'ai mis le titre : Deux chemins. Est-il possible de
cheminer ensemble ? Est-ce que ce sont vraiment deux chemins séparés ? C'était la
question que l'on se posait à l'époque. Aujourd'hui, pour moi, la question est résolue, ce
n'est même plus une question. La réponse est claire : oui, les deux chemins non
seulement peuvent se rejoindre, mais on peut travailler en unité des deux côtés. C'est
sur cette base-là que je vous parle aujourd'hui.
Je rappelle simplement qu’il y a quinze ans, on se posait encore la question depuis la
perspective du pratiquant bouddhiste : peut-il tirer profit de la thérapie ? Est-ce qu'il en
a besoin ? Ou bien est-ce que le bouddhisme est suffisant pour lui avec la méditation, la
pleine conscience (ou mindfulness), les pratiques superbes de visualisation et tout ce
que l'on peut apprendre dans le bouddhisme ? Est-ce qu'on a besoin de
psychothérapeutes ? C'était vraiment une question à l'époque, aujourd'hui elle est
résolue aussi. Parce que oui, on en a besoin et cela fait accélérer les choses. Non
seulement c'est une chose avec laquelle on doit vivre, mais cela accélère les
changements du pratiquant sur la voie d'éveil, qu’on appelle aussi la voie bouddhiste.
C'est une voie qui vise à s'éveiller, à se libérer.
Pour commencer, j'aimerais vous donner la définition de l'éveil, parce que c'est très
précis dans le bouddhisme : c'est la purification de deux voiles (on parle de voile comme
des rideaux, quelque chose qui voile ici l'esprit, la vue claire). Ce sont les voiles
émotionnels et les voiles cognitifs.
Voiles émotionnels, c'est tout ce qui rend l'esprit et le cœur étroits. Pas
seulement les grandes émotions comme la haine, le grand désir, la jalousie, mais aussi
les toutes petites fixations, les toutes petites saisies de soi. « Moi », le plus important du
monde. Cela rend l'esprit et le cœur un peu étroits. Cela s'appelle les voiles émotionnels.
Chaque fois que nous sommes empêchés par ce voile émotionnel, nous ne sommes pas
en pleine possession de notre potentiel, des qualités inhérentes à notre esprit.
Les voiles cognitifs, c'est un peu différent, c'est lié à notre façon de percevoir
la réalité. Là, on parle surtout du voile dualiste, c'est-à-dire du fait que l’on crée toujours
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une séparation entre un sujet, un moi et l’autre chose qu’il regarde, par exemple. Par
exemple dans le simple fait de marcher, ce serait de ne pas vivre pleinement le fait de
marcher (en tant qu’expérience sensorielle), mais de ressentir un moi qui marche.
Comme si marcher avait besoin d'un moi. Non, il n’y a pas besoin. Vous n'avez pas non
plus besoin d'un moi pour écouter, ça écoute tout simplement. Ça écoute, ça voit, ça
marche. Beaucoup de choses n'ont pas besoin d'un moi. C'est une très grande surprise à
quel point on peut faire des choses, vivre des choses sans avoir besoin d'un moi. Ça
s'appelle un voile cognitif. C'est une façon de voir, de connaitre la réalité.
C'est tout ce travail sur les voiles émotionnels que nous avons en commun avec la
psychothérapie. C'est un travail énorme, sur les différentes émotions de base, en
commençant par la peur, l'angoisse. Vous avez peut-être entendu parler de l’ignorance.
Je crois qu'il y a de nombreuses personnes ici ce soir qui connaissent déjà bien le
bouddhisme. Souvent on n'entend pas parler de la peur, on entend parler de l'ignorance.
Mais l'expression émotionnelle de ne pas savoir, de ne pas être dans la pleine
conscience, c'est être inquiet, ne pas être à l'aise, jusqu'à être dans la vie avec une peur
existentielle. C'est le domaine de ce qu'on appelle l'émotion racine, l’ignorance ou
peur. Et toutes les autres émotions (orgueil, désir, jalousie, etc.) s'élèvent de là. Toujours
avec une peur, un manque de conscience à la base et des besoins qui ne sont pas
comblés, qui ne sont pas vus, ne sont pas ressentis, qui sont refoulés.
Donc tout ce travail-là, depuis environ cent cinquante ans maintenant, est accompli par
la psychothérapie. Quand je parle de psychothérapie, j'inclus Freud, Lacan, etc., depuis la
psychanalyse jusqu'aux derniers mouvements des dernières décennies. Il y a beaucoup
de thérapies nouvelles qui se basent sur le savoir des anciens et qui ont vu le jour dans
les trente dernière années. Au cours de ces cent cinquante ans, la psychothérapie a fait
un énorme travail de recherche sur l'esprit humain, elle a développé beaucoup de
méthodes et de savoir-faire sur la façon d’aider quelqu'un à être mieux, à aller mieux, à
voir plus clair, à sortir des identifications, à se désidentifier, à ouvrir son cœur, à ouvrir
son esprit, à avoir une autre approche de la vie. Ce qui manque à la psychothérapie, c'est
qu’en général, il n'y a pas cette dimension spirituelle qui va au-delà du travail
thérapeutique.
Comment est-ce que je continue mon chemin quand je n'ai plus besoin de mon
thérapeute ? C'est que commence ce qui est au-delà de la thérapie. Ce n'est pas encore
nécessairement spirituel, mais c'est un travail de tous les jours. Et parmi vous, il y a
certainement beaucoup de thérapeutes, donc vous continuez dans le quotidien, avec
votre conjoint, avec vos enfants, avec vos proches, à faire un travail sur vous-même, un
travail dont vous devez admettre que c’est un travail de pleine conscience. Vous prenez
conscience des mouvements émotionnels, des petites réactions, vous vous freinez, vous
regardez. Vous avez appris à échanger -dessus, à ne pas refouler, à exprimer, à
exprimer sans attaques, sans défenses. À simplement partager tout votre savoir-faire
thérapeutique quand vous êtes dans le quotidien. Et même si vous ne faites plus de
thérapie personnelle, vous continuez un chemin. Et sur ce chemin, puisque vous êtes
thérapeute, vous vous posez de plus en plus de questions existentielles. Quel est
vraiment le sens de la vie ? Vers quoi est-ce que je dirige mes patients, mes clients ?
Qu'est-ce qui est vraiment important dans la vie ? Et c'est là, très naturellement, qu'on se
tourne vers des voies qui contiennent un peu plus de cet élément contemplatif. On
découvre d'abord le « moins faire », puis le « rien faire ». On voit que les qualités de la
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vie commencent à sortir beaucoup plus encore quand on n’est pas toujours en train de
faire quelque chose.
C’est que commence une découverte dans laquelle, je dois le dire, le bouddhisme est
quand même très expérimenté. Depuis deux mille cinq cents ans, le bouddhisme, les
maîtres bouddhistes, les disciples d'une génération à l'autre, explorent l'esprit et la
possibili de la liberté, d’être ouvert dans le cœur en toute connaissance de la façon
dont l'esprit fonctionne. Ne rien contrôler, tout libérer par un travail personnel. Ce qui
manque au bouddhisme, c'est un travail à deux. Il n'y a pas de thérapeute, il y a des
enseignants, c'est autre chose. On enseigne et puis on rentre à la maison et on applique,
ou on fait des sessions de méditations, des retraites etc. Mais on applique ce qu'on a
entendu et on revient avec ses expériences pour recevoir à nouveau un conseil sur la
prochaine étape. Ce n'est pas une relation thérapeutique dans le sens que nous avons
donné à la psychothérapie il s'agit d'un travail à deux, dans la même pièce,
accompagné, avec un échange.
Et c'est exactement ça qui manque aux pratiquants du bouddhisme aujourd'hui. Ils nous
demandent souvent, à nous lamas et enseignants, de remplacer le thérapeute, ils nous
demandent d'être thérapeutes. Mais nous ne le sommes pas. Nous n'avons aucune
formation pour ça. Car pour dépasser les passages difficiles dans la vie, souvent il faut ce
travail à deux. Il faut être accompagné d'une manière régulière, chaque semaine, avec
une rencontre qui est destinée à ce travail personnel. Parce que tout seul, on n'arrive pas
à le faire. Pourquoi ? Parce qu’on n’arrive pas à diriger sa conscience et à la maintenir
sur les points délicats. ça fait un peu mal, on retombe toujours dans les
mêmes façons de voir et de juger les situations. Là, on a besoin de quelqu'un qui dit :
« Regarde, ne te juge pas et regarde, il y a des méthodes pour que tu puisses t'occuper de
l'enfant intérieur, de tes schémas émotionnels, etc. ». On a des méthodes, il y a quelqu'un
qui nous accompagne.
Normalement, ce n'est pas du tout ce que font les enseignants bouddhistes. Ils sont
pour donner le dharma, pour donner des instructions sur la façon de méditer, de vivre sa
vie et sur la façon d’aller toujours plus loin jusqu'à découvrir la nature non-duelle, non-
dualiste de l'esprit, ce qu'on appelle la nature de l'esprit. Ce qu'on appelle aussi parfois
le non-soi, la vacuité, etc. Il y a différents mots pour cela. Pour quelqu'un qui suit ce
chemin, s’il voit son enseignant une, deux ou trois fois par an, cela suffit pour faire ce
travail, si on arrive à maintenir sa conscience, son attention sur le sujet. Si on n'y arrive
pas, on stagne, on n'avance pas. Et j'ai vu beaucoup de pratiquants bouddhistes stagner
sur leur chemin parce qu'ils n'ont pas pu aller voir, regarder les taches noires, les zones
d'ombre.
C'est difficile, nous sommes extrêmement habiles pour éviter toujours ce qui nous
embête, inconsciemment. On ne le fait pas exprès, on est très motivé, tout le monde veut
se libérer, tout le monde veut s'éveiller. Et bien sûr, on veut purifier son karma. Mais
quand il s'agit de s'asseoir et de regarder, on regarde plutôt dans le ciel, on regarde dans
les belles visualisations, on regarde son souffle mais on ne regarde pas vraiment là où ça
fait mal, où il y a ce côté pas sûr en soi, là où c'est inquiétant. Et c'est exactement là le
thérapeute nous aide à stabiliser notre attention.
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Vous commencez à voir comme ça travaille bien ensemble ? C'est où, en tant que
pratiquant de la méditation, je fuis, je m'échappe. C'est le thérapeute stabilise mon
attention d'une manière bienveillante, sans jugement. Et c'est exactement l'attitude que
l'on devrait développer comme pratiquant de la méditation : une attention bienveillante,
sans jugement. C'est exactement la posture thérapeutique. La posture du thérapeute,
c'est la posture que l'on devrait apprendre à l'intérieur avec soi-même. Cette même
bienveillance, cette même circonspection, cette même vision un peu panoramique des
choses, cette fluidité, le fait de ne pas se fixer. Dans le bouddhisme tibétain, on appelle
cela « réveiller le lama intérieur ». Le lama extérieur, le maître extérieur réveille le
bouddha, le lama en soi. Parfois, en thérapie, on appelle cela « le pilote ». Le pilote
externe, le thérapeute externe a pour but et comme tâche de réveiller le pilote, de
renforcer le pilote personnel de la personne avec laquelle il travaille. C’est la même
chose, exactement la même chose à faire.
Voilà donc quelques réflexions sur les résultats de notre travail. Avec le temps, il est
devenu très clair pour moi que par rapport à ce travail sur les voiles émotionnels, ces
deux approches vont très bien ensemble. Quant au travail sur les voiles cognitifs, de
toute façon, c'est un travail que l'on fait tout seul dans la méditation. Il faut développer
un calme mental profond pour mieux voir la nature de notre expérience et pour voir
qu'il existe des moments sans observateur le moi n'est pas présent, il n'y a pas de
cogitations, pas de pensées. Il faut découvrir toute cette dimension-là pour voir au-delà
de ce qu'on appelle normalement la psychothérapie. On peut formuler les deux chemins
de manière plus large. L’un pourrait être le chemin d'éveil. L'autre, on pourrait l'appeler
le chemin de guérison. Et l'éveil devrait être guérison. La guérison complète, ce n'est pas
guérir de toutes nos maladies physiques, c'est la guérison du cœur, de l'esprit. Et cette
guérison devrait être complète aussi. Quand on prend les deux chemins dans leur aspect
le plus profond et le plus vaste, cet éveil est la guérison qui devrait faire unité.
Pour terminer cette introduction, je vous rappelle que le bouddha s'appelait toujours
« médecin » et qu’on disait que l'enseignement était la médecine. Celui qui la reçoit, c'est
le patient. Ensuite, prendre le chemin, c'est avaler le remède, encore et encore, appliquer
la thérapie. Il y a deux mille cinq cents ans, le Bouddha parlait d'une voie. Ce n'est ni une
religion, ni une philosophie. On peut dire du bouddhisme que c'est une science de
l'esprit, une science de guérison, d'éveil. C'est pour cela que cela rejoint si bien les
sciences humaines aujourd'hui, parce que c'est basé sur l'expérience. On n'a pas besoin
de croire, on peut examiner. Et l'outil principal est la pleine conscience. On a du mal à
traduire ça en français, c'est un peu difficile dans toutes les langues latines. Vous avez
peut-être déjà entendu le mot sati, en pali. On le traduit souvent par « mindfulness »,
mais ce serait mieux traduit en anglais par « awareness ». Le terme « awareness » est
plus large, il n'a pas cette connotation d'une attention qu’il y aurait à avoir sur quelque
chose. On devient conscient de manière toujours plus large. Et tous mes amis
enseignants bouddhistes qui enseignent en anglais utilisent maintenant « awareness ».
« Mindfulness » c'est extrêmement limité. Le sens fondamental de ce qui est aujourd'hui
traduit avec ces termes-là, c'est « se rappeler de l'essentiel ». Nous, parce que nous
avons reçu peu d’instructions, nous pensons : « Je vais méditer sur le souffle, sur la
respiration. J’inspire, j’expire, j’en suis pleinement conscient. » Et on pense que le fait
d'avoir cette attention-là, ce sera la méditation. Mais ce n’est pas du tout le cas, ça c'est
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