L’Usine à Rêves / Compagnie La Chouette Blanche - 16b, rue de l’école de Droit - 34000 MONTPELLIER
La compagnie La Chouette blanche
Quand j'étais petite j'habitais dans une grande maison au milieu de la
forêt, il y avait une chouette blanche et majestueuse tout en haut,
dans une pièce inoccupée. Elle m'impressionnait beaucoup et en même
temps elle me fascinait. Sa présence me rassurait aussi, elle était
comme si elle gardait la maison, souveraine, immobile et silencieuse.
Elle faisait partie de la famille. Un matin je me suis réveillée avec l'image
de cet oiseau, cette "dame blanche" qui voit tout ce que les autres ne
peuvent pas voir. Cet animal qui est aussi lié à la déesse grecque
Athéna, j'y ai pensé comme le nom, parce qu'il faut donner un nom à une
compagnie de théâtre. Azyadé Bascunana
La compagnie "La chouette blanche" a été fondée en aout 2011 à
Montpellier par Azyadé Bascunana qui en assure la direction artistique.
Elle oeuvre pour la création de spectacles vivants de théâtre, auxquels
se mêle d’autres pratiques artistiques comme la musique et la vidéo. En
recherche de nouvelles écritures contemporaines la compagnie mène
une collaboration étroite avec des auteurs vivants par des commandes
de textes. « Les gens connus » de François Cervantes est le premier
projet de commande d’écriture qui à été créé en spectacle. « Amer » de
l’auteur Amine Adjina est une commande d’écriture autour d’une fiction-
biographique.
Le projet
Amer est une commande d’écriture faite par Azyadé Bascunana à
l’auteur Amine Adjina. Il s’agit d’une fiction autobiographique qui tire sa
source du récit qu’en a fait la comédienne à l’auteur. Dans Amer, nous
sommes avec la petite-fille et son problème sur les bras. Une promesse
qu’elle ne peut honorer : celle de ramener les cendres de sa grand mère
jusqu’en Algérie. Cette traversée est empêchée parce que depuis 50
ans, il y a des choses qui n’ont pas été réglées dans cette famille, mais
aussi par ce legs de lhistoire que représente la relation entre la France
et l’Algérie. Aujourd’hui encore, la guerre d’Algérie est vive dans les
mémoires. Qu’est-ce que c’est qu’une promesse ? Jusqu'où nous
engage t-elle? La promesse rend à la parole son caractère sacré au
sens où elle l’active. Cette promesse est le point de départ de l’écriture,
son épicentre. Mais c’est son impossible réalisation qui rend l’acte
théâtral nécessaire.
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Ecriture : Amine Adjina
Mise en scène : Amine Adjina /Azyadé Bascunana
Direction d’acteur : Amine Adjina
Jeu : Azyadé Bascunana
Création lumière : Olivier Modol
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Note de l’auteur!
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Azyadé Bascunana m’a parlé de sa grand-mère, du lien privilégié qu’elle
avait avec elle, et de la promesse qu’elle lui avait faite, avant sa mort, de
disperser ses cendres en Algérie. Promesse qu’elle n’a, à l’heure
j’écris, jamais pu honorer.
C’est le point de départ de notre projet, cette « impossibilité ». Nos
échanges se sont fait plus nombreux, sous formes d’entretiens et de
questionnaires. Il s’agissait de reconvoquer des souvenirs intimes,
anciens ou plus récents, joyeux ou plus douloureux.
Une fois cette matière accumulée, je suis parti en écriture. Je dis
« partir » comme on dit partir en voyage car l’écriture c’est opérer un
déplacement.
En tant qu’auteur, j’aime travailler sur le réel, tel qui peut m’être raconté.
J’aime partir de ce réel et le distiller dans le texte sans qu’on sache au
final ce qui est vrai de ce qui est inventé. Et dans le texte, il y a cette
tension entre le vrai et le faux qui amène à s’interroger sur ces deux
notions dans le sens la mémoire transforme nos souvenirs et les
éloigne parfois de ce qu’on croit être la réalité.
Quand ce réel appartient à l’acteur qui va le jouer, cela est d’autant plus
intéressant car on parvient à créer chez lui un état de trouble. Un trouble
produit par la reconnaissance des éléments de sa propre histoire qui
sont réinventés par la langue d’un autre.
De cet écart naitra le jeu, où plutôt l’angle sous lequel sera abordé le jeu.
Les souvenirs des nombreux étés je rentrais « au bled », comme on
le disait dans ma jeunesse, m’ont beaucoup servi pour reconvoquer
l’ambiance et l’atmosphère de l’Algérie des années 90 les gens
vivaient dans un climat particulier étant donné les nombreux
enlèvements et meurtres qui sévissaient dans le pays.
Mais ce sont des souvenirs de l’enfant fasciné qui irriguent également le
texte. Le souvenir des taxis jaunes, du corps des femmes, etc
Pour finir, je voulais que ce texte pose clairement la question du théâtre.
Qu’est-ce que nous faisons quand nous montons sur un plateau ?
En tant qu’auteur, mais également d’acteur et metteur en scène, j’ai
souhaité que cette interrogation passe par l’écriture.
Il ne s’agit en aucun cas de surplomb mais de poser perpétuellement
notre acte comme un acte en questionnement.
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