Pour avoir participé à ses conférences, j’ai retenu la déclinaison de Jeanne DEFONTAINE,
agrégée de philosophie et psychanalyste, qui a synthétisé cette problématique en trois
prototypes pour lesquels nous retrouvons beaucoup de points communs avec l’autorité
multiforme de nos clubs.
Dans notre milieu associatif nous pouvons distinguer trois cas de figure (il peut bien sûr y en
avoir d’autres) :
A- Le premier, idéal, serait symbolisé par un enseignant (chef) fort, où sa « loi », son autorité
sapientiale est très importante. Dans cette disposition on a accès à du symbolisme, à une
présence prégnante des valeurs et d’un code de bonne conduite.
B- Le deuxième, par l’absence d’autorité, conduit à un état indifférencié, à la confusion des
rôles, l’enseignant n’est pas reconnu comme tel, il ne représente plus totalement le pouvoir, la
connaissance, le référent.
C- Le troisième est de type sectaire, sous l’égide d’un gourou. L’élève n’a pas d’espace
personnel, il y a transgression de sa bulle par un phénomène d’engrainement. Le refus de
l’imaginaire est très présent. Il n’y a plus d’indépendance d’esprit, le libre arbitre est aux
abonnés absents, la dépendance est totale.
On voit bien qu’avec des émetteurs multiples, il ne peut y avoir d’unicité du message « shin »
puisque même si chacun peut décider de sa forme de transmission, le contenu commun fait
défaut.
La diversité est au demeurant une bonne chose, mais dans ces cas là on s’aperçoit que seul le
premier type de famille permet de véhiculer valablement notre « culture judo » qui doit être
une de nos vitrines, une image emblématique de notre institution.
1- La transmission de nos valeurs aujourd’hui
Transmettre, c’est faire passer des valeurs reçues comme « bonnes » d’une personne (d’une
génération) à une autre. Cela suppose que la réalité transmise soit identifiable par le
destinataire.
Auparavant, on transmettait la sagesse héritée, de parent à enfant, d’artisan à apprenti, et les
institutions (état, école) aidaient à ce rayonnement.
La modernité nous a fait sortir de ce modèle de société, au nom de la liberté de penser. En
cherchant à s’émanciper de ces cadres, on est passé de l’hétéronomie (je reçois la loi
extérieure) à l’autonomie (je reçois la loi de ma propre conscience).
Il existe un pluralisme des idées, des références dans le temps (entre générations). Il suffit de
constater par exemple le débat actuel (conflit) : les élèves doivent ils ou non se lever en classe
à l’arrivée de leur professeur ?
La question de la transmission se pose donc particulièrement aujourd’hui, car le manque
d’uniformité dans les émetteurs fait que le message n’est pas conforme à son contenu
originel. C’est donc bien à la source de la transmission (enseignants, ceintures noires) qu’il