LE PROJET ARENA
« Anticiper les REgulations NAturelles »
Newsletter CRA CVL - Dossier du mois - Mars 2016
Le projet « ARENA : Anticiper les REgulations NAturelles » vient de débuter en 2017 et se terminera en 2020. Il
vise à évaluer le rôle des insectes auxiliaires dans la régulation des ravageurs en grandes cultures. La finalité est de
construire des ressources, à destination des agriculteurs et des conseillers, pour prévoir et intégrer ce service dans
le raisonnement de la protection intégrée des cultures. Le projet permettra aussi d’acquérir des références sur les
conditions pour améliorer cette régulation biologique. Les limaces, pucerons et leurs ennemis naturels, seront plus
particulièrement étudiés. Les auxiliaires des charançons du colza seront plus ponctuellement étudiés via des méthodes
d’analyse d’ADN.
ARENA est lauréat de l’appel à projets CASDAR « Innovation et Partenariat » 2016. Il débute en 2017 et se termine
mi-2020. Il est piloté par Arvalis Institut du Végétal, en partenariat avec des organismes denseignement, de recherche
et de développement. La Chambre régionale d’agriculture du Centre-Val de Loire et les Chambres du Loiret et d’Indre
et Loire interviennent dans la co-animation du projet et les suivis terrain avec des agriculteurs. Après plusieurs
unions techniques pour définir les protocoles, un prochain comité de pilotage prévu en mars (auquel Philippe Noyau
participera pour la CRA CVL) et une formation des observateurs prévue en avril, les suivis de parcelles débuteront au
printemps 2017.
LES SUIVIS PRÉVUS EN RÉSEAUX DE PARCELLES
Des suivis hebdomadaires seront réalisés par les
techniciens du projet, en parcelles de blé, orge et colza.
D’une part chez des agriculteurs, d’autre part en stations
expérimentales, selon des protocoles plus poussés.
Deux types d’observations seront mises en place pour
caractériser le niveau de régulation des ravageurs par
les auxiliaires :
JUn suivi des ravageurs et ennemis naturels impliqués
dans leur régulation : il s’agira d’observations et de
piégeages conjoints d’auxiliaires et de ravageurs dans les
mêmes parcelles et aux mêmes périodes. Les données
qui en seront issues permettront de vérifier l’existence
de corrélations dans les dynamiques d’évolutions des
populations de ravageurs et d’auxiliaires, et donc
d’étudier l’hypothèse de régulation naturelle.
JUn suivi direct des phénomènes de régulation :
il s’agira de tester des protocoles innovants, non
encore standardisés. Par exemple, un dispositif de
cartes d’exposition des proies sera mis en œuvre en
stations expérimentales : les proies (exemple : œufs
de limaces ou d’escargots) sont collées sur une plaque
et leur prédation est suivie au cours du temps. Les
cartes seront couplées à des caméras afin d’identifier
les auxiliaires ayant consommé les proies (exemple :
carabes).
A ces dispositifs s’ajouteront des analyses de contenus
stomacaux d’insectes auxiliaires et des analyses
moléculaires de larves de charançons parasitées afin
d’identifier les guêpes parasitoïdes ou autres insectes
auxiliaires impliqués.
Mots-clés : auxiliaires de cultures, lutte biologique par conservation, protection intégrée, grandes cultures, agro-écologie.
Le tableau suivant résume les principaux
ravageurs et auxiliaires étudiés dans le cadre
d’ARENA et les méthodes employées :
Ravageurs Auxiliaires Méthodes
Limaces Carabes Pots « Barber »
Staphylins Pièges à limaces
Pucerons
de printemps Chrysopes Observations visuelles dans
la parcelle
Coccinelles Cuvettes jaunes
Pucerons
d’automne Araignées Marquage et suivi de
colonies de pucerons
Hyménoptères
parasitoïdes (via les
momies de pucerons)
Marquage et suivi de
colonies de pucerons
Appui de spécialistes pour la
détermination des espèces
de sphécides
Guêpes sphécides
Les protocoles utilisés seront proches de ceux du BSV
(Bulletin de santé du Végétal)
, auxquels seront ajoutés
des observations d’auxiliaires. Les ravageurs et auxiliaires
seront dénombs. Une détermination des principales
espèces les plus faciles à identifier sera réalisée.
D’autres variables utiles pour l’analyse des résultats
seront recueillies : données paysagères, pratiques
agricoles, rendements, dégâts sur les cultures, météo…
Les données récoltées serviront à évaluer l’impact de
difrentes pratiques culturales et du paysage sur la
gulation naturelle. Par exemple, les effets de techniques
culturales simplifiées ou de couverts d’interculture sur la
gulation des limaces pourront être étudiés.
Les suivis seront déployés le plus largement possible,
afin de maximiser le nombre de données et donc la
pertinence des résultats. Dans le cadre du projet, environ
une cinquantaine de parcelles devraient ainsi être suivies,
dont 10 en région Centre-Val de Loire, par les Chambres
d’agriculture. Le choix des parcelles est en cours.
QUELLE EFFICACITÉ DES
AUXILIAIRES EN GRANDES
CULTURES ?
ANALYSE DES DONNÉES ET LIVRABLES PRÉVUS
Les données récoltées ainsi que d’autres données antérieures (issues par
exemple du projet casdar « AUXIMORE » piloté par la Chambre régionale de
Picardie), seront utilisées pour faire de la modélisation. Des outils prédictifs
de la régulation naturelle seront ainsi élaborés.
Ces outils auront pour but de décrire les dynamiques de développement des
ravageurs et des auxiliaires à partir du contexte des parcelles (systèmes de
culture, paysage, caractéristiques pédoclimatiques, pratiques agricoles…) et
de l’état initial des populations (données d’observations des ravageurs et
auxiliaires à la parcelle).
Les ressources produites (connaissances, méthodes d’observation, outils
de diagnostic et de prévision) seront testées avec des agriculteurs pour
favoriser leur adoption et les aider à intégrer ce service écosystémique aux
stratégies de protection des cultures.
SULTATS ET VALORISATIONS ATTENDUS
Les publics visés sont : les agriculteurs, les conseillers agricoles, les
acteurs de la recherche et de l’enseignement agricole. A la fin du projet, les
ressources qui seront diffusées aideront à évaluer et optimiser le niveau de
gulation naturelle des pucerons et des limaces en grandes cultures.
Les résultats attendus permettront de fournir des moyens concrets
et pratiques permettant de sécuriser la prise de risque ravageurs. Ils
contribueront à une meilleure compréhension des facteurs agissant sur la
gulation des populations de ravageurs par la faune auxiliaire.
Les résultats seront notamment valorisés via la publication d’articles
scientifiques et techniques, d’articles dans la presse agricole ou sur internet,
la production de ressources pédagogiques, un colloque de restitution du
projet et ses actes…
Les auxiliaires, utiles dans
quelle mesure ?
Si la faisabilité de la lutte biologique par
conservation est reconnue, les études
menées jusqu’à présent se sont surtout
intéressées à la caracrisation des
auxiliaires de cultures présents dans et
à proximité des parcelles agricoles, ainsi
qu’aux leviers favorisant leur présence. En
revanche, le niveau effectif de régulation
naturelle des ravageurs exercé n’a pas
été quantifié : dans quelle mesure et sous
quelles conditions les auxiliaires sont-ils
capables de réguler les ravageurs ? Ce
manque de connaissances est un frein
important à sa prise en compte dans les
stratégies de protection des cultures.
Il est donc essentiel d’apprécier
quantitativement le potentiel de régulation
assuré par les auxiliaires par des méthodes
utilisables au champ par les agriculteurs.
Ces données d’observation devront par
exemple permettre de savoir quelle
densité de population de tel auxiliaire il est
cessaire d’observer dans une parcelle
pour pouvoir s’affranchir de certains
traitements préventifs. Ces résultats
permettront de construire des outils
quantifiant et prévoyant l’impact de la
faune auxiliaire dans la régulation naturelle
des ravageurs.
Les mécanismes de régulation des ravageurs par les
auxiliaires
Auxiliaire volant, la femelle syrphe pond de 2000 à 4500 œufs ; elle choisit son site de ponte
en fonction, notamment, des espèces de pucerons présentes et de leur densité. Chaque larve
dévore de 400 à 700 pucerons avant sa métamorphose.
Auxiliaires rampants, les carabes adultes consomment des mollusques (limaces et escargots)
et des larves et adultes de petits insectes, jusqu’à 2 à 3 fois leur poids en proies en une seule
journée ! Leurs larves sont exclusivement carnivores.
Parmi les autres rampants, les staphylins sont des prédateurs au stade larve et adulte. Les
plus grandes espèces consomment des ravageurs du sol comme les limaces, les plus petites,
plutôt des acariens.
Les araignées à toile mangent les pucerons ailés, les psylles, les cicadelles et les diptères.
Les araignées chasseuses se nourrissent d’insectes ravageurs terricoles et de larves, et
parfois d’œufs de limaces.
daction : C.CERVEK (CRA Centre-Val de Loire)
Tél. 02 38 71 91 26 -
celine.cervek@centre.chambagri.fr
Co-Rédaction : V. Tosser (Arvalis Institut du Végétal)
Chambres d’agriculture, plants de colza attaqués par des limaces Chambres d’agriculture : Coccinelle
sur un épi de céréale attaqué par des
pucerons
Partenaires financiers
et techniques d’ARENA
Le projet ARENA est lauréat
de l’appel à projets CASDAR
« Innovation et Partenariat »
2016, financé par le Ministère
de l’agriculture, dans le cadre
du compte d’affectation
spécial pour le développement
agricole et rural (CASDAR).
Organisme chef de file du
projet : ARVALIS Institut du
végétal
Partenaires :
Instituts techniques : ACTA,
ARVALIS Institut du végétal,
Terres Inovia
Chambre d’Agriculture : Hauts
de France, Vendée, Centre Val
de Loire, Loiret, Indre-et-Loire
Organismes de recherche :
ENSAIA/INRA (UMR 1121 LAE),
AgroCampus Ouest/INRA (UMR
IGEPP), Laboratoire d’éco-
entomologie d’Orléans
Enseignement agricole :
Lycée agricole de Quétigny,
Etablissements d’enseignement
agricole d’Arras, de Toulouse,
de La Roche sur Yon.
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