Compte-rendu de la réunion d’échanges entre les acteurs sur les actions en faveur de la biodiversité en lien avec la réduction de l’usage des pesticides - 20 mars 2012 - Agrocampus Angers 26 structures présentes, 35 personnes (noms et adresses mail indiquées dans le mail d’envoi) : CTIFL, AELB, FR Cuma Ouest, ATV 49, EDENN, UIPP, conseils généraux (44,53), chambres d’agricultures (85,49,44,CRA), ARS, FREDON, IDFel, Basf, Adeas-Civam 72, Coordination Agriculture Biologique, CAVAC, apiculteur, DRAAF-SRAL, Oniris, UR CPIE, Coordination régionale LPO, Coop de France Ouest, Ecopôle CPIE Nantes, Terrena, Agrocampus Ouest, DREAL. Objectif de la réunion d’échanges : faire se rencontrer les acteurs qui interviennent sur des publics agricoles ou non agricoles, dans le territoire rural, afin d’échanger sur les connaissances sur des pratiques ayant des effets sur la biodiversité pour réduire les pesticides, de rechercher la complémentarité entre les acteurs et récapituler les actions manquantes. Bruno Jaloux, enseignant-chercheur à l’Agrocampus, a tenu le rôle d’animateur dans les débats. Présentation de la matinée, restitution de l’enquête sur les actions par Valérie Lecomte, DREAL. Interventions : les diaporamas sont joints au présents compte-rendu (et seront mis en ligne sur le site ftp de la DRAAF). Thème 9h45 - Importance de l’environnement sur le développement des auxiliaires et des ravageurs 10h30 - Pratiques et/ou aménagements favorisant les auxiliaires de cultures en maraîchage Action présentée Influence du paysage sur les populations de ravageurs ; influence de la composition floristique des bordures sur les pucerons et les parasitoïdes en maraichage Etude de l’impact d'aménagements parcellaires (haies, bandes fleuries, ...) sur les auxiliaires en culture légumières de plein champ Structure Agrocampus Intervenants Bruno Jaloux, Yann Tricault, enseignants chercheurs ARELPAL 11h10 – Partenariat sur un territoire entre acteurs agricoles et acteurs de la préservation de l’environnement 11h40 - La biodiversité comme réservoir de solutions d’intensification écologique en grandes cultures et vignes Impact des pratiques d’élevage et de gestion des prairies sur certains insectes et impact sur les populations de chauve souris CPIE Sèvre Bocage Ludovic BZDRENGA, ingénieur réseau de fermes Dephy, Chambre d’agriculture 85 Laurent Desnouhes, directeur Traitement biologique de la maladie du bois (Vigne) Plantes compagnes colzas Colza précoce et méligèthes Couverts fleuris en vigne et cicadelles Terrena Bertrand PINEL – R&D AEI Lors des exposés et des débats, sont ressorties les bonnes pratiques et / ou conclusions ou pistes à faire connaître : 16/04/2017 - - - - la diversité floristique des bordures de champ contribue significativement à limiter les populations de ravageurs car elle représente une source de nourriture, un abri, un site d’hivernage pour les populations d’auxiliaires les mélanges de graminées diminuent les infestations de carabes ; achillée et liseron permettent un meilleur contrôle de certains ravageurs (à préciser lesquels) les fauches tardives sont plus favorables à certains auxiliaires les strates de différentes hauteurs ont leur rôle à jouer chacune du point de vue qualitatif et du point de vue de l’efficacité dans le temps o les haies servent pour l’hivernage et la nutrition o les haies anciennes (avec des essences locales) comportent plus d’auxiliaires o les strates herbacées servent de corridors écologiques o les engrais verts, selon leur date de floraison, constituent des zones relais les systèmes d’élevage herbagers ainsi que le bocage soient favorables aux populations de grands rhinolophes, qui sont coprophages les plantes compagnes semées avec le colza, avec des espèces gélives, n’affectent pas le rendement, si le choix d’espèces et de dates de semis est cohérent, et diminuent la présence de ravageurs, vraisemblablement en nourrissant les parasitoïdes, par leur nectar l’utilisation de colza plus précoce permet de dévier l’attaque de méligèthes de la variété principale on peut faire des liens entre aménagements ou pratiques et population d’auxiliaires ; il est plus difficile de faire le lien avec les ravageurs ; plus de prairies dans le paysage semblerait induire plus de pucerons. Lors des débats, sont ressortis les compléments suivants à proposer en terme1 : - d’échelle d’actions : o l’approche à l’échelle du paysage est nouvelle pour les agriculteurs et nécessite un accompagnement o possibilité de délocaliser des essais sur des fermes du réseau Dephy o la future PAC devrait mieux prendre en compte les services rendus par l’agriculteur en terme de maintien de la biodiversité, qui demande plus d’observation o la création de petites entreprises (en start-up) fabriquant et vendant des solutions alternatives permet de créer une activité économique nouvelle en remplacement de la vente d’un pesticide - de partenariat : o entre les agriculteurs et les naturalistes, qui ont un besoin de connaissances réciproques quant à biologie d’une espèce (rare ou commune) et les pratiques agricoles qui la favorisent o entre Terrena et les CPIE, pour mieux prendre en compte et valoriser la biodiversité dans les exploitations agricoles o recherche / expérimentation entre les coopératives, les structures de développement et les établissements de recherche et d’enseignement - de transfert de résultats, de connaissances : o colloque biodiversité et agriculture : voir en conclusion o publication : à noter qu’un ouvrage de références (AFPP) vient de sortir et se trouve à l’Esa d’Angers sur les auxiliaires de la vigne o restitution à l’agriculteur des résultats, des démarches, des idées pour trouver des techniques alternatives aux traitements phytos o une espèce donnée (comme le grand rhinolophe) peut être une espèce « parapluie » qui, elle seule, n’est pas forcément directement utile à l’agriculteur, mais qui témoigne de l’état de la chaîne alimentaire (dont elle occupe le sommet) o témoignage d’un agriculteur dans le cadre d’Ecophyto sur ses pratiques - de formation (peu abordé) - d’étude : o l’influence de l’avifaune et des chiroptères sur les ravageurs de culture o différentes dates de fauches sur les populations d’auxiliaires 1 En fond gras sont notées les actions qui pourraient assez rapidement être mises en œuvre (à préciser) 16/04/2017 o o o o composition des mélanges d’engrais verts commerciaux par rapport aux bandes enherbées spontanées pour une floraison échelonnée : intérêt relatif du point de vue du coût et de la diversité obtenue sur le long terme composition des bandes enherbées le long des cours d’eau (issues des 4èmes programmes d’action nitrates) : actuellement, se sont surtout des graminées qui sont utilisées, mais d’autres espèces pourraient être étudiées quant à leur efficacité sur les populations d’auxiliaires influence des espèces de haies adaptation des mélanges floraux pour favoriser l’accessibilité au nectar par les parasitoïdes (meilleure adaptation à la morphologie buccale des insectes). Synthèse et conclusions par Bruno Jaloux : - - - - le partenariat avec les agriculteurs a montré que la démarche environnementale est déjà en cours et qu’ils sont prêts à prendre en compte la biodiversité, sans forcément de rétribution il existe une complémentarité à développer entre la recherche, l’expérimentation et le développement les travaux réalisés sont encore parcellaires mais il existe une réelle complexité des situations et des pratiques qu’il faut mettre à l’étude et valoriser par des actions associant des chercheurs, des stations expérimentales, des agriculteurs, des naturalistes ; nécessité de proposer des actions collaboratives afin de trouver la solution la plus adaptée le but à atteindre est avant tout de diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires mais cela passe par la biodiversité qu’il faut favoriser dans l’intérêt de l’agriculteur car il existe une relation indirecte entre les deux il existe un guichet régional recherche au Pôle Agronomique Ouest qu’il faut mobiliser pour mettre en relation les coopératives demandeuses, les naturalistes, les agriculteurs partant, etc … Bruno Jaloux propose au groupe de créer une « mailing list » qui servira à chaque acteur pour rechercher des partenaires éventuels. Un fonctionnement en réseau permettra à tous de se tenir au courant collectivement des actions de terrains ou de recherche. Suites à donner : - Propositions à faire par retour pour un premier recensement de projet, partenariat, action de communication à mettre en œuvre en 2012 ou 2013 - Première proposition concrète faite en réunion: organisation d’un « séminaire régional agriculture et biodiversité en 2013 », afin de montrer les expériences concrètes de mutualisation et de travail avec les agriculteurs. Proposition faite par la LPO. Les chambres d’agricultures informent qu’elles sont aussi en réflexion sur une journée ; en faisant le lien avec les territoires et les collectivités locales. La question d’un partenariat avec le Conseil Régional est aussi posée. Ce séminaire pourrait comporter un volet biodiversité et pesticides mais serait beaucoup plus large dans les thématiques abordées. Annuaire des porteurs d’actions : Un annuaire des acteurs et porteurs d’action a été élaboré par la DREAL le 20 mars (avec 16 compléments par rapport à l’enquête de 2011) recensant les actions conduites sur la thématique « biodiversité en lien avec la réduction de pesticides » et est joint au présent compte-rendu. 16/04/2017