Il est une antienne qui veut que "la philosophie" naisse
avec l’étonnement". Si nous récusons l’expression de "la
..." parce qu’elle n’est qu’une hypothèse, l’étonnement
n’est pas extérieur à nous, mais designe un phénomène
de conscience que nous connaissons. Nous nous
souvenons, tous, enfants, de nos "etonnements" :
pourquoi cela est, comme cela est... possible.
L’étonnement natif pour ce qui advient comme
conscience philosophique serait donc un étonnement
maximal devant de ce qui est, son être-autre par sa
radicale étrangeté. Mais n’est-ce pas étonnant un tel
étonnement ? Et à quoi mène un tel étonnement devant
tout, si ce n’est au silence ? "La philosophie", cela designe
t-il un espace de silence ? Les textes et les auteurs
bruissent de paroles à quelques mètres de nous, et si
nous ouvrons leurs livres, les pages ne sont pas blanches.
Ils parlent. Et parlent-ils de cet étonnement ? Et si au
contraire de la "publicité" faite à "la philosophie", ils
simulaient l’étonnement plus...
Avant de commencer à prendre le chemin de la pensée,
je me fixe donc sur ce premier constat, qui au moins vaut
pour moi-même : me méfier de ces beaux-parleurs,
comme je dois me méfier de moi-même. Car je
recherche des "vérités" remarquables et inconnues et pas
des "révélations" de la banalité - et qui sait si le monde
me cache ou réserve de telles vérités ?
Jean-Christophe Grellety – L'action Littéraire –
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