1 rue Littré 66 170 Millas tél./fax : 04 68 57 27 49 Email : [email protected] OFFICE POUR L’INFORMATION ECO-ENTOMOLOGIQUE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON (O.P.I.E. - L.R.) Association agréée jeunesse et éducation populaire, complémentaire de l’enseignement public et pour la protection de l’environnement. LES COLEOPTERES SYLVATIQUES DE LA RESERVE NATURELLE DE FRANKENTHAL (68-STOSSWIHR) : PREMIER INVENTAIRE SUR LES ZONES TOUCHEES PAR LA TEMPETE DE DECEMBRE 1999 par Fabien SOLDATI 2001 Association membre de la Convention de Berne (Conseil de l’Europe), de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), du Fond Mondial pour la Nature (WWF), Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), de France-Nature-Environnement, de l’Agence Méditerranéenne de l’Environnement, du Comité de Liaison des Associations Pour l’Environnement (CLAPE-LR), du Groupe Régional Animation Nature Environnement (GRAINE), d’Espaces pour demain et de l’Association Technique des Festivals (ATEF). SOMMAIRE I – CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE 4 A – Première approche 4 B – Matériel et méthodes 1 – La recherche et l’observation des Coléoptères saproxylophages 2 – La détermination des espèces récoltées 3 – Le calendrier des prospections 6 6 7 8 II – LES MILIEUX PROSPECTES 8 III – L’INVENTAIRE 9 A – Tableau général de la biodiversité rencontrée par familles 9 B – Fiches commentées des espèces sylvatiques observées 10 IV – PREMIERS RESULTATS 22 CONCLUSIONS 23 OUVRAGES CONSULTES 24 OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 2 REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Christian SCHWOEHRER, Conservateur de la Réserve Naturelle du Grand Ventron, ainsi que toute l’équipe du Bureau des Espaces Naturels de Wildenstein (68), pour leur accueil chaleureux et toute l’aide qu’ils nous ont apportée. Nous tenons également à remercier M. Marc TRONQUET pour la détermination des Coléoptères Staphylinidae et notre collègue entomologiste M. Alain ROUJAS pour sa participation en juin 2000 à la campagne de prospection et son aide efficace sur le terrain. Enfin, nous remercions Mlle Chloé LAJOINIE pour avoir réalisé l’illustration du couple de Synodendron cylindricum en couverture. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 3 LES COLEOPTERES SYLVATIQUES DE LA RESERVE NATURELLE DE FRANKENTHAL (68-STOSSWIHR) : PREMIER INVENTAIRE SUR LES ZONES TOUCHEES PAR LA TEMPETE DE DECEMBRE 1999 par Fabien SOLDATI, Office Pour l’Information Eco-entomologique du LanguedocRoussillon (OPIE-LR), 1, rue Littré, F-66170 Millas, <[email protected]> I) CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE A) PREMIERE APPROCHE Les objectifs de cette étude sont de réaliser un diagnostic initial sur l’entomofaune des Coléoptères sylvatiques et principalement saproxylophages, afin d’étudier les effets potentiels de la tempête de décembre 1999 en matière de biodiversité, cet incident climatique ayant dévasté l’ensemble de la forêt française. En effet, il a été affirmé à tort que cette tempête constituait pour la forêt française une « catastrophe écologique ». Ces propos sont à nuancer. Comme le souligne DAJOZ (2000), les perturbations contribuent au maintient de l’hétérogénéité et de la biodiversité des écosystèmes. Un écosystème à biodiversité élevée résiste mieux que ceux à faible biodiversité. Après la tempête sont apparus des milieux nouveaux, notamment des clairières, qui peuvent être assimilées à des lisières forestières, dont l’aménagement rationnel permet l’installation et la survie de beaucoup d’espèces d’Insectes qui recherchent des microclimats, thermiques et lumineux particuliers. La catastrophe est surtout de nature économique. C’est probablement la première fois depuis bien longtemps que se trouve une telle quantité de bois mort dans les forêts nationales exploitées. Les très nombreux arbres déracinés ou abattus vont constituer une foule de niches écologiques qui manquent actuellement dans la plupart des boisements, ce qui les rend presque azoïques. La terre des chablis va permettre à de nombreuses espèces d’Invertébrés carnassiers (Carabes, Araignées, Scolopendres, etc.) d’hiverner en toute quiétude. Il faut convaincre les responsables de la gestion des forêts et le grand public que la présence de bois mort n’est pas dommageable. Le bois mort est un élément normal du cycle sylvigénétique. Sa décomposition progressive, sous l’influence des Insectes, des Champignons et des Bactéries, fournit les éléments minéraux indispensables à la fertilité du sol et sa présence est utile au maintient de la microflore et de la microfaune du sol, ainsi que souvent à la régénération de la forêt. La tempête de fin décembre 1999 a eu une telle ampleur qu’une grande quantité de bois abattu restera très certainement en forêt pendant plusieurs années. Il est certain que l’important cortège des saproxylophages tirera bénéfice de l’augmentation considérable de la nécromasse. Espérons que le nettoyage des parcelles forestières laissera suffisamment de bois mort pour ne pas anéantir cette aide naturelle. En fait, cette nécromasse crée pour beaucoup une sorte de hantise, certains voyant ici la fin des forêts françaises dévastées par les Insectes. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 4 En fait, peu d’Insectes se nourrissent vraiment de bois, la plupart consommant en fait le produit de la digestion du bois par des symbiontes internes (ex : Protozoaires flagellés des Termites), ou externes comme les Champignons « Ambrosia » des galeries de certains Scolytes. Si quelques espèces colonisent des arbres sur pied en bonne santé, on parle alors de xylophages primaires, beaucoup ne peuvent se développer que sur des arbres affaiblis, aux capacités de réactions amoindries vis-à-vis des agresseurs (xylophages secondaires, dont font partie les Scolytes), ou sur des arbres totalement morts (saproxylophages). Les xylophages secondaires, et principalement ceux qui forent profondément le bois, dégradent rapidement d’un point de vue économique la qualité des matériaux ligneux que le forestier compte récolter et valoriser (NAGELEISEN & LIEUTIER, 2000). En revanche, les saproxylophages ne constituent pas un danger pour les produits forestiers. Décomposant le bois mort, ils contribuent au recyclage de la matière organique végétale. Ainsi, dans les parcelles endommagées par la tempête, tous les bois ne doivent pas être sortis. Le bois qui va pourrir dans les années à venir et les écorces qui vont se soulever vont abriter une multitude d’espèces et ne vont pas seulement constituer des « réservoirs à Scolytes » comme il a été énoncé. Les Scolytes ont leurs prédateurs dans la nature et la grande majorité des espèces vivant sur le bois mort ou mourrant ne s’attaqueront pas au bois sain. Dans de rares cas, certaines espèces en voie de prolifération pourraient passer du bois mort à un bois apparemment sain, mais pouvant déjà émettre des phéromones de dépérissement sans que cela soit visible pour l’Homme. Les Scolytes pionniers émettent des phéromones d’agrégation qui attirent ainsi de nombreux autres individus. Si la plupart des espèces sont des xylophages secondaires, quelques-unes comme le Typographe (Ips typographus) sont capables, lorsqu’elles pullulent, de développer des foyers dans des peuplements restés indemnes. Des modes des gestions raisonnée ont alors été récemment utilisés, consistant à de la surveillance, plutôt que la destruction massive du bois mort en forêt. Dans une zone de chablis, la présence de Scolytes se traduit 8 fois sur 10 par la permanence de ces Insectes sur leur niche écologique et est donc sans menace sur les secteurs sains des environs immédiates. Dans de rares cas, si les arbres sains alentours sont attaqués, le milieu est traité et les chablis ainsi que leurs occupants sont brûlés. Il n’est donc pas nécessaire de détruire systématiquement toutes les zones pourvues de bois mort et donc d’Insectes, constituant des écosystèmes riches et variés et un réservoir de nourriture important pour la faune supérieure insectivore, notamment les Oiseaux. Des études forestières après tempête ont déjà été effectuées par les Allemands et les Suisses, à cause de l’ouragan Vivian, qui a frappé le centre de l’Europe en février 1990. Les principaux massifs touchés ont été les hêtraies sapinières. DUPONT (2000) indique qu’il a été observé une augmentation importante des populations de Scolytes en 1992, puis un retour à une situation raisonnable a été effectué. Il en a été de même, mais dans des proportions inférieures, pour certaines familles de Coléoptères. Pour les Invertébrés en général, la diversité spécifique a augmenté. La faune impliquée dans la décomposition du bois a été très favorisée par le maintien des arbres morts dans les chablis. Le choix des Coléoptères saproxylophages, pour la gestion forestière, est adopté par de nombreux auteurs et a déjà fait l’objet de publications au Conseil de l’Europe (SPEIGHT, 1989). Suite à l’intervention de l’Homme, la couverture boisée naturelle a quasiment disparue, à l’exception de fractions résiduelles. Une conséquence inévitable de la disparition des arbres est OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 5 celle de la faune qui en dépendait, des vieux arbres en particulier. Or, la plupart des espèces intéressantes du point de vue patrimonial ne sont présentes que dans les cas ou l’on a affaire à de vieux ou très vieux arbres. Cette situation étant devenue très rare de nos jours, la grande majorité de ces espèces est en voie de disparition et ne se rencontre que dans quelques secteurs qui font office de reliquat, notamment dans les plus vieilles forêts européennes qui subsistent encore et qui sont les fragments témoins d’une gigantesque forêt à caractère naturel. Depuis déjà bien longtemps, les pratiques « d’hygiène forestière » qui avaient été instaurées et qui continuent encore de nos jours avec peut-être encore plus d’intensité, avaient conduit à l’enlèvement des arbres morts ou mourrant. Partout où il était accessible, le bois tombé était extrêmement recherché comme bois de chauffage et les espèces saproxyliques avaient déjà disparu de zones importantes de leur aire de distribution postglaciaire. De nos jours, les forêts en périphérie des villes, lieux privilégiés des promeneurs du dimanche, ont été débarrassées de leur bois mort soit à cause de l’aspect « négligé » de la forêt qu’il laisse apparaître, des insectes qui gênent dans une nature que devrait être aseptisée comme tout le reste, ou du risque infime de chute de branches. Dans les forêts exploitées, la rentabilité à court terme faisait couper très rapidement les arbres assez âgés et ne permettait pas de laisser mourir sur place quelques arbres isolés, ces derniers accusés parfois à tort de réservoirs d’insectes nuisibles. Fort heureusement, la prise de conscience récente de la raréfaction des espèces saproxylophages, indispensables pour le recyclage de la matière organique végétale, a incité les gestionnaires de forêts publiques à laisser au moins un arbre mort à l’hectare (Instruction nationale de l’ONF du 15 novembre 1993 sur la biodiversité). Des « bouquets de vieillissement », groupes d’arbres d’un à trois hectares, sont désormais laissés au-delà de l’âge d’exploitation fixée. Depuis 1998, le réseau ces réserves biologiques intégrales a été relancé. Ces réserves, sans aucune exploitation, sont de véritables laboratoires d’étude. Actuellement de 1700 hectares au total en France, ce réseau couvrant tous les types d’habitats forestiers sera porté à 5000 hectares en 2005. Les processus de replantation et de reboisement qui se sont produits en Europe récemment, notamment le remplacement des forêts originelles par des plantations de Conifères, ont peu profité aux espèces saproxyliques. Les nouvelles forêts consistent principalement en essences non indigènes, les Conifères étant surtout employés à cause de leur rapidité de croissance et ayant été introduits dans certaines régions où les espèces saproxyliques dépendaient des feuillus. Une re-colonisation des jeunes forêts par les espèces saproxyliques se maintenant de manière sporadique dans les plus vieux secteurs forestiers est-elle possible ? Les forêts dotées d’une riche faune saproxylique sont aujourd’hui si rares, si éparses et si éloignées d’autres forêts, que toute colonisation en boisement récent est difficile. L’habitat des Invertébrés saproxyliques est très souvent réduit à un seul arbre ou à un unique champignon arboricole. La population autonome d’une espèce peut vivre pendant plusieurs générations successives à l’intérieur d’un seul arbre pourri, tandis que d’autres parties de cet arbre serviront à des espèce différentes. Ces Invertébrés sont adaptés à l’exploitation de ressources qui ne sont disponibles qu’en très petites quantités. Ainsi, sur un ensemble forestier ancien, un seul arbre isolé et mort constitue à lui seul un micro milieu avec son écosystème. Les interactions entre les différents organismes sont variées. Certains Invertébrés saproxyliques OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 6 E-mail : [email protected] ne se nourrissent que du bois déjà traité par les champignons lignicoles, d’autres ne vivent que dans le bois ouvré et abandonné par des espèces perforantes, d’autres encore sont des commensaux, des parasites ou des prédateurs d’espèces saproxyliques. Un seul vieil arbre mort représente à leur échelle plus une ville qu’une maison individuelle. Dans un arbre sain et adulte, il ne semble y avoir aucun représentant de la faune saproxylique. Cependant, lorsque l’arbre sera parvenu à l’âge de 150 ans, il commencera à présenter des parties mortes ou crevassées. Au-delà de 250 ou 300 ans, la présence d’habitats propices aux espèces saproxyliques se manifeste ouvertement par des crevasses importantes ou des branches massives tombées. B) MATERIEL ET METHODES 1) RECHERCHE ET OBSERVATION DES COLEOPTERES SAPROXYLIQUES La première phase du travail consiste à établir l’inventaire des Coléoptères saproxyliques des sites à prospecter. Pour ce faire, la prospection à vue consiste à parcourir avec grand soin la surface à inventorier, à y repérer d’éventuelles niches écologiques (champignons arboricoles, écorces d’arbres morts, troncs pourris) et d’inventorier les taxons à déterminer. On peut utiliser une nappe montée (sorte de parapluie plan entièrement ouvert) et un fort bâton pour battre les branches mortes et faire chuter sur la nappe blanche les éventuels Insectes saproxylophages invisibles à l’œil nu. Un fort couteau est indispensable pour soulever les écorces, un piochon (petite pioche) sert à explorer le bois vermoulu. Beaucoup d’espèces de Coléoptères (surtout Cerambycidae) sont saproxylophages à l’état larvaire et floricoles à l’état adulte. Ces derniers s’observent alors au soleil sur les fleurs les plus diverses, en lisière de forêt. C’est par ailleurs en frange de massif forestier ou en clairière que se rencontrent la plupart des espèces, en raison du soleil et de la luminosité. Les profondeurs de la forêt sont généralement très pauvres, sans doute à cause du manque permanent d’ensoleillement et de luminosité. Une autre méthode de prélèvement au-delà de la simple observation des fleurs et des hautes herbes en lisière de forêt, est le « fauchage ». A l’aide d’un filet à papillon renforcé appelé filet fauchoir, le fauchage énergique du bord des chemins permet de capturer de nombreuses petites espèces, souvent invisibles à l’œil nu. Le contenu de la poche du filet est vidé progressivement sur un drap blanc et trié immédiatement sur le terrain. Ainsi, sont relâchées sur place les quelques espèces déterminables à vue et toutes celles qui ne rentrent pas dans le cadre de l’étude. Le filet fauchoir est un filet à papillons à manche renforcé et à toile rigide afin qu’elle ne se détériore pas lorsque l’on secoue énergiquement des plantes comme des ronces par exemple. Le prélèvement de branches et de rameaux en hiver mis ensuite en élevage pour les éventuelles éclosions est intéressant à effectuer mais nécessite d’être sur place ou d’avoir de bonnes conditions de transport et de stockage. Cependant, nous insistons sur le fait que la détermination à vue n’est possible chez les Coléoptères, que sur un petit nombre d’espèces bien caractérisées et de taille moyenne à grande. Elle est impossible chez la plupart des espèces, souvent de trop petites dimensions (beaucoup de Coléoptères mesurent moins de 5 millimètres) et/ou ayant énormément d’affinités OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 7 morphologiques avec d’autres. Les Coléoptères sont les plus nombreux : en France, près de 10.000 espèces de Coléoptères ont été recensées soit plus que les oiseaux du globe. En dehors de la chasse à vue, le piégeage au sol permet de récolter des espèces que l’on ne rencontre pas ou difficilement lors des recherches sur le terrain. Un moyen très simple pour le piégeage des Coléoptères sylvatiques terricoles ou saproxylophages est l’emploi de potspièges dits de Barber qui correspondent aux « pitfull traps » des Anglo-Saxons. Il s’agit de récipients enterrés au niveau du sol, par exemple gobelets de pique-nique que l’on peut munir d’une protection contre la pluie (couvercle), et dans lequel un liquide attractif qui fermente est disposé (vinaigre, vin ou bière). On peut disposer les mêmes pièges dans des bouteilles suspendues à des arbres jugés opportuns, par exemple non loin d’une cavité ou sur un arbre isolé bien exposé. L’emploi des pièges est efficace sur une période de plusieurs semaines voire de plusieurs mois. Les pièges doivent être relevés tous les 3-4 jours afin d’éviter des pertes importantes par noyade dans les liquides attractifs. Nous apportons surtout ces informations pour du suivi local. 2) LA DETERMINATION DES ESPECES RECOLTEES Les espèces récoltées sont asphyxiées à l’acétate d’éthyle dans des tubes hermétiques. Cette méthode permet d’engourdir rapidement les insectes qui n’ont heureusement guère le temps de souffrir. Au laboratoire, ils sont sortis des tubes, nettoyés correctement, préparés et souvent disséqués. A l’aide d’articles (révisions) ou d’ouvrages (faunes) spécialisés, les insectes sont alors déterminés. Selon le degré de difficulté, on peut dire que le temps mis pour déterminer correctement une espèce déjà préparée oscille entre un quart d’heure et deux jours. La détermination des groupes les plus difficiles nécessite l’emploi de spécialistes. Il est un peu prétentieux de se qualifier spécialiste des Coléoptères avec, comme nous venons de le voir, près de 10.000 espèces connues rien qu’en France, réparties en près de 200 familles. Les spécialistes travaillent le plus souvent sur une seule famille et rarement au niveau mondial. Afin de constituer un matériel scientifique durable et exploitable à long terme pour des Atlas ou des Faunes ultérieures, il faut que chaque spécimen comprenne au moins 2 étiquettes épinglées sous lui. La première intègre les données relative à la localisation de l’espèce : pays, département, commune, date (jour, mois, année) et nom du récolteur. Le mois doit toujours être en chiffres romains à cause des Anglo-Saxons qui inversent par rapport à nous le jour et le mois dans les dates. La deuxième étiquette concerne la détermination de l’espèce et comprend le binôme scientifique (genre+espèce) suivi du nom du descripteur, du nom du déterminateur accompagné de l’année correspondant à la date à laquelle s’est faite cette détermination. Pour un suivi local dans les réserves à l’aide d’une collection de référence, il faudrait ajouter une troisième étiquette sous le spécimen identifié, avec les précisions relatives à la station, le numéro de parcelle, la méthode de capture ou la plante hôte, etc. 3) LE CALENDRIER DES PROSPECTIONS OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 8 En raison de l’altitude et de la latitude, une campagne d’environ une semaine a été réalisée durant la période estivale, en juin 2000. Le mois de juin est une charnière et permet d’observer des espèces vernales tardives ainsi que des espèces estivales précoces. La période de juin-juillet est en Alsace une des plus propices au niveau entomologique et permet d’augmenter les chances d’avoir du beau temps pour les prospections. Contrairement au Midi méditerranéen, la période estivale n’est pas ici létale pour beaucoup d’espèces ou n’impose pas de quiescence voire de diapause. II) LES MILIEUX PROSPECTES Il s’agit en majeure partie d’une hêtraie sapinière dans un secteur très accidenté, sur éboulis très pentu qui sont les rebords d’un ensemble de cirques glaciaires. La forêt est froide, humide et sombre, les endroits les moins exposés au pied des parois rocheuses étaient encore recouverts de neige à la fin du mois de juin. Au-dessus de la forêt, des alpages gazonneux se prolongeaient jusqu’aux sommets très arrondis des caractéristiques « Ballons ». Un chemin ombragé permet de traverser tout le secteur à inventorier mais il est difficile d’en sortir pour prospecter en raison du danger que représentent les pentes très fortes et glissantes à cause de l’humidité. Dans quelques endroits un peu découverts, le soleil reprenait ses droits et un éventuel parterre de fleurs pouvait constituer un milieu adapté aux espèces floricoles, principalement ici des Longicornes. Le lit des ruisseaux qui dévalent la pente sont ici encaissés et presque impossibles à prospecter. Il y a dans cette zone beaucoup de vieux arbres morts couverts par des polypores qui envahissent surtout les Hêtres et participent activement à leur décomposition. Cette abondance de champignons devrait favoriser la présence de Coléoptères mycétophages rares ou intéressants, mais nous n’avons rien trouvé d’intéressant. Le dessous des écorces des troncs couchés renfermait une faune sous-corticole saproxylophage pauvre dans l’ensemble et peu diversifiée. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 9 III) L’INVENTAIRE A) TABLEAU GENERAL DE LA BIODIVERSITE RENCONTREE PAR FAMILLES Familles Carabidae Cerambycidae Rutelidae Silphidae Silvanidae Staphylinidae Espèces 14 11 1 1 1 6 Genres 8 10 1 1 1 5 Total familles : 6 Total genres : 26 Total espèces : 34 OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 10 B) FICHES COMMENTEES DES ESPECES SYLVATIQUES OBSERVEES Pour des raisons pratiques, la liste qui suit présente les espèces par ordre alphabétique des familles puis par ordre alphabétique des espèces au sein de chaque famille. Les espèces signalées ci-après ont toutes été récoltées en milieu forestier mais ne sont pas forcément saproxylophages ; elles peuvent être également coprophages ou prédatrices. Les espèces à caractère saproxylique, les plus intéressantes pour notre étude, sont assignées d’une astérisque. Pour chaque espèce une fiche est jointe, composée en général de quatre rubriques, sauf pour la famille des Staphylinidae (réduite à 2 rubriques), en raison de la méconnaissance générale des espèces qui la composent. La rubrique « Bionomie / biologie » définit le type de milieu dans lequel larves et adultes vivent, le comportement de chaque espèce et sa période d’apparition, quand les connaissances actuelles le permettent. La rubrique « Distribution en France » donne en quelques lignes la répartition connue de chaque espèce en France. La rubrique « Détermination » donne approximativement le niveau de difficulté pour reconnaître l’espèce à coup sûr, au niveau national, pour un entomologiste généraliste et débutant. « Très facile » ou « Facile » concernent les espèces que l’on reconnaît à coup sûr après les avoir vues en nature. « Très difficile » ou « Difficile » comprennent généralement les espèces à soumettre à des spécialistes soit parce que les caractères externes sont invisibles à l’œil nu, soit parce qu’ils sont internes (genitalia) et nécessitent la capture de l’insecte pour examens ultérieurs en laboratoire. La rubrique « Intérêt » n’est documentée que lorsque l’espèce concernée remplit les conditions suivantes : - faible fréquence liée à un type d’habitat rare ou très particulier, ou à un mode de reproduction difficile ; - patrimonialité importante : aire de distribution très réduite ou ample et très fragmentée, voire endémisme ; - appartenance à une liste de bio-indicateurs sur la qualité des milieux, à une liste rouge ou à une liste d’espèces protégées. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 10 Famille : CARABIDAE Espèce : Abax parallelepipedus Piller & Mitterpacher Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Prédateur, vit sous la mousse et les écorces des souches des troncs morts, en forêt, dans les endroits les plus frais humides. Ce gros Carabique est un prédateur de limaces d’escargots. Hiverne dans le bois décomposé. Commun dans les forêts humides de la majeure partie de France. Facile. et et et la Famille : CARABIDAE Espèce : Amara communis Panzer Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Ce n’est pas à proprement parler un insecte sylvatique. Dans les zones forestières, on le rencontrera dans les lieux découverts ou en lisière. L’unique individu observé a été vu sur un chemin forestier. Majeure partie de la France. Très difficile, sûre uniquement à l’aide des genitalia mâles. Famille : CARABIDAE Espèce : Amara lunicollis Schiödte Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Insecte des milieux découverts, qui se rencontre parfois en forêt au bord des chemins ou dans les clairières. L’unique individu observé a été pris au piège terrestre. France septentrionale et moyenne, régions montagneuses du Midi. En montagne, s’observe jusque vers 1300 mètres d’altitude. Très difficile, sûre uniquement à l’aide des genitalia mâles. Espèce assez rare. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 11 Famille : CARABIDAE Espèce : Carabus arvensis ssp. schrikelli Dejean Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Prédatrice, cette espèce vit dans les forêts humides, dans les prairies et les jardins en plaine, et dans les prairies à la limite des forêts en altitude. Les adultes hivernent sous la mousse, les écorces et dans les troncs cariés. Cette sous-espèce semble restreinte au Jura et aux Vosges. Très facile. Famille : CARABIDAE Espèce : Carabus auronitens Fabricius Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Se rencontre très communément dans les grandes forêts froides et humides, de hêtres et de sapins, sous les écorces des souches. Sort de juin à août et hiverne le reste du temps dans le bois décomposé. « Super prédateur » au niveau des Invertébrés, il se nourrit de limaces, d’escargots et d’autres Coléoptères dont des Carabidae de taille plus petite. France septentrionale et centrale, Pyrénées. Très facile, cette espèce étant un véritable joyau de la nature, de par ses couleurs extraordinaires. Ainsi, elle est aisément reconnaissable. Retenue par SPEIGHT (1989) comme espèce utile à l’identification des forêts d’importance internationale dans le domaine de la conservation de la nature. Famille : CARABIDAE Espèce : Carabus coriaceus Linné Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Prédateur, vit sous les écorces des souches et des troncs morts, en forêt. « Super prédateur » au niveau des Invertébrés, il se nourrit de limaces, d’escargots et d’autres Coléoptères dont des Carabidae de taille plus petite. Toute la France, dans les bois et dans les champs. Facile. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 12 Famille : CARABIDAE Espèce : Carabus problematicus Herbst Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Commun dans les bois et les forêts, sous les écorces des souches ou dans la litière. Sort de juin à août. « Super prédateur » au niveau des Invertébrés, comme tous les Carabus. Majeure partie de la France. Facile. Famille : CARABIDAE Espèce : Cychrus attenuatus Fabricius Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Prédateur de mollusques, vit sous les écorces des souches et des troncs morts, dans les grandes forêts froides et humides, principalement de hêtres et de sapins. Chez tous les Cychrus, l’effilement de la tête leur permet d’aller dévorer les escargots jusqu’au fond de leur coquille. France septentrionale et moyenne, en montagne dans le Midi. Facile. Ces insectes, et surtout leurs larves, sont très sensibles à la qualité du milieu dans lequel ils vivent. C’est la raison pour laquelle les espèces de ce genre vivent dans les grandes forêts où l’homme est peu ou pas intervenu. Famille : CARABIDAE Espèce : Cychrus caraboides Linné Prédateur, vit sous les écorces des souches et des troncs morts, dans les grandes forêts froides et humides, principalement de hêtres et de sapins. Hiverne dans le bois décomposé ou dans la terre des chablis. Grand prédateur de Limaces, et surtout d’Escargots, comme le précédent. Moins fréquent que lui car plus exigeant en termes d’humidité et de fraîcheur. Distribution en France France septentrionale et moyenne, en montagne dans le Midi où il est assez rare. Facile. Détermination Intérêt Espèce très sensible à la qualité du milieu dans lequel elle vit. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 13 E-mail : [email protected] Bionomie / biologie Famille : CARABIDAE Espèce : Dromius fenestratus Fabricius Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Espèce orophile et sylvatique, prédatrice, se rencontrant sous les écorces des Conifères, où il chasse notamment les larves des Scolytes. Présent sur la plus grande partie des massifs montagneux, jusqu’aux Pyrénées. Difficile ; la plupart des caractères distinctifs externes se trouvent chez le mâle. Les genitalia sont d’un grand secours. Peu fréquent. Famille : CARABIDAE Espèce : Platysma vulgare Linné Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Dans les bois et les forêts très humides, voire marécageux. Se rencontre sous les mousses et les pièces de bois ; prédateur de petits Invertébrés. Commune dans la majeure partie de la France. Difficile ; les genitalia mâles sont d’un grand secours ainsi qu’un bon matériel optique à cause des espèces voisines. Intérêt Famille : CARABIDAE Espèce : Pterostichus burmeisteri Heer Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Dans les grandes forêts froides de montagne, principalement de sapins, sous les pierres ou les morceaux de bois. Cette espèce est prédatrice de petits Invertébrés. Orophile et sylvatique, dans les Alpes, le Jura et les Vosges. Facile, au sein d’un genre assez important où les espèces sont généralement noires, Pterostichus burmeisteri peut difficilement être confondu en raison de sa coloration rouge cuivreux métallique intense et de la forme très convexe de son corps. Intérêt OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 14 Famille : CARABIDAE Espèce : Pterostichus cristatus Dufour Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Dans les bois et les forêts humides. Se rencontre sous les mousses et les pièces de bois, les écorces, les pierres. Est prédateur de petits Invertébrés, notamment lombrics et Carabidae de taille moindre. Commun dans la majeure partie de la France. Très difficile, nécessitant l’extraction des genitalia mâles. Famille : CARABIDAE Espèce : Trichotichnus nitens Heer Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Dans les forêts subalpines, sous les grosses pierres enfoncées recouvertes de mousses. Massifs montagneux de la façade est de la France. Difficile ; le recours aux genitalia mâles est indispensable bien qu’il n’y ait que deux espèces en France. Intérêt Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Alosterna tabacicolor De Geer* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt L’adulte est généralement très commun sur les fleurs, le long des chemins forestiers ou dans les clairières. La larve, saproxylophage, se développe dans le bois mort de diverses essences dont le Chêne et l’Epicéa. Très commune dans la majeure partie de la France. Assez facile. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 15 Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Anastrangalia dubia Scopoli* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination L’adulte se rencontre sur les fleurs en été, notamment les Ombellifères. La larve saproxylophage vit dans l’aubier des Conifères : Epicéa, Pins maritime et sylvestre, probablement aussi dans le Mélèze. Tous les massifs montagneux français ainsi que certaines forêts de résineux en plaine. Difficile ; cette espèce est très variable au niveau de la coloration des élytres, qui passent du rouge ocre au noir mat, par toute une gamme d’intermédiaires. Il nous semble intéressant de constater la présence dans la Réserve du Ventron des deux formes opposées, la var. graeca Pic à élytres entièrement rougeâtre et la var. chamomillae F. à élytres entièrement noirs. Intérêt Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Gaurotes virginea Linné* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt L’adulte se rencontre sur diverses fleurs de juin à août, en clairière ou en lisière de forêt : grandes Gentianes, Ombellifères, Composées, Ronces, etc... La larve semble vivre dans le bois décomposé des Conifères ou dans l’humus. Dans les montagnes de France orientale : Vosges, Jura et Alpes. Facile. Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Glaphyra umbellatarum Schreber* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt L’adulte se rencontre de mai à juillet sur les fleurs d’Ombellifères, d’Eglantier ou de Ronce, en clairière ou en lisière de forêt. La larve semble vivre dans le bois décomposé. Répandu dans la majeure partie de la France. Assez facile. Espèce assez rare. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 16 Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Leptura maculata Poda* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt L’adulte se rencontre sur diverses fleurs de mai à août, en clairière ou en lisière de forêt. La larve est très polyphage, et signalée comme vivant dans le bois mort de nombreuses essences feuillues ou résineuses : Pin, Sapin, Aulne, Bouleau, Noisetier, Peuplier, Chêne, Saule, etc… Majeure partie de la France et Corse. Assez facile. Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Obrium brunneum Fabricius* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination L’adulte se rencontre d’avril à août sur les fleurs. La larve est inféodée aux Abiétinées et vit dans le bois mort de Pin, de Sapin, de Mélèze et surtout d’Epicéa. Très commun dans la Réserve sur les fleurs au soleil, le long des chemins forestiers. Répandu en France, surtout dans les montagnes. Difficile, en raison de l’affinité avec une autre espèce du même genre, presque aussi répandue. Intérêt Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Pachytodes cerambyciformis Schrank* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt L’adulte est fréquent au soleil de mai à août sur les fleurs les plus diverses : Ombellifères, Ronce, Spirée, Eglantine, dans les clairières ou en lisière de forêt. La larve a été observée dans les racines de Bouleau, de Chêne et de Châtaignier. Elle semble préférer les racines plus ou moins moisies dans lesquelles elle creuse des galeries. Répandu en France, surtout dans les montagnes et dans les localités humides de plaine. Assez facile. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 17 Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Pidonia lurida Fabricius* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt L’adulte s’observe au soleil de juin à août sur les fleurs les plus diverses : Ombellifères, Sureaux, Marguerites, dans les clairières ou en lisière de forêt. Le développement larvaire est méconnu. Massifs montagneux du nord-est de la France : Vosges, Jura et Alpes. Peu évidente. Semble présente uniquement dans les forêts froides. Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Rhagium bifasciatum Fabricius* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Les adultes apparaissent dès le premier printemps et se capturent sous les écorces ou sur les souches et les troncs d’arbres morts. Certains adultes naissent en fin de saison et hivernent dans le bois, souvent en compagnie de larves et de nymphes provenant de pontes plus tardives. La larve est très polyphage et vit dans le bois pourri de nombreuses essences feuillues et résineuses. Répandu en France ; en montagne dans les régions méridionales. Assez facile. Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Rhagium sycophanta Schrank* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Les adultes apparaissent dès le premier printemps et se capturent sous les écorces ou sur les souches d’arbres morts. La larve se développe sur le Chêne, le Châtaignier, le Bouleau, l’Aulne et le Hêtre. Répandu dans la majeure partie de la France. Assez facile. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 18 Famille : CERAMBYCIDAE Espèce : Stenurella melanura Linné* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Les adultes s’observent de juin à septembre, généralement en grand nombre d’individus, sur les fleurs les plus variées, surtout dans les clairières ou en lisière de forêt, en plaine jusqu’en moyenne montagne. La larve est assez largement polyphage et vit dans le bois mort de diverses essences feuillues ou résineuses. Répandu en France, mais absent de Corse. Assez facile. Famille : RUTELIDAE Espèce : Phyllopertha horticola Linné Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Assez commun en mai-juin, en lisière de forêt, l’adulte se tenant au sommet des Graminées dont il dévore les graines, ou sur les pousses de Noisetier. Peut causer de gros dégâts aux fleurs et aux feuilles. Les larves sont terricoles et attaquent les racines des plantes. Majeure partie de la France, en montagne dans le Midi. Facile. Famille : SILPHIDAE Espèce : Phosphuga atrata Linné Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Adultes et larves sont carnassiers, et dévorent les limaces, les escargots, ainsi que divers insectes, vivants ou morts. Se rencontrent courant au sol, sous les écorces ou dans le bois décomposé des vieilles souches. Majeure partie de la France. Facile. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 19 Famille : SILVANIDAE Espèce : Uleiota planata Linné* Bionomie / biologie Distribution en France Détermination Intérêt Les adultes s’observent généralement en colonie nombreuse sous l’écorces des arbres morts, feuillus ou résineux, et chassent de petits animaux sous corticaux. Actif durant une grande partie de l’année. Commun dans une majeure partie de la France. Facile. Famille : STAPHYLINIDAE Nota : famille extrêmement nombreuse en représentants (plus de 1700 espèces connues en France !), composée d’éléments souvent de très petite taille (inférieure à 5 mm) et dont la détermination n’est l’affaire que de rares spécialistes. On ne sait que trop peu de choses en ce qui concerne la bionomie et la distribution des espèces, encore moins sur leur biologie. C’est la raison pour laquelle les fiches concernant les représentants de cette famille vont être volontairement simplifiées en trois rubriques afin de ne pas laisser trop de vide ou « mettre du vent ». Les espèces qui suivent ont été prises sous les écorces ou dans le bois décomposé des arbres morts, principalement du Hêtre, plus rarement dans les champignons. Elles sont soit carnassières, soit saprophages et se nourrissent alors en forêt de moisissures, de bois fermenté, de cadavres ou de champignons décomposés. Famille : STAPHYLINIDAE Espèce : Aleochara lanuginosa Gravenhorst* Distribution en France Intérêt Majeure partie de la France. Famille : STAPHYLINIDAE Espèce : Anthophagus angusticollis Mannerheim Distribution en France Intérêt Majeure partie de la France. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 20 Famille : STAPHYLINIDAE Espèce : Atrecus affinis Paykull* Distribution en France Intérêt Majeure partie de la France. Famille : STAPHYLINIDAE Espèce : Atrecus pilicornis Paykull Distribution en France Intérêt Majeure partie de la France. Famille : STAPHYLINIDAE Espèce : Leptusa pulchella Mannerheim* Distribution en France Intérêt Majeure partie de la France. Famille : STAPHYLINIDAE Espèce : Philonthus decorus Gravenhorst Distribution en France Majeure partie de la France, notamment dans les zones forestières et montagneuses, à l’exception de la région méditerranéenne. Intérêt OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 21 IV) PREMIERS RESULTATS On peut sélectionner les espèces observées les plus intéressantes et apporter quelques remarques sur leur conservation. Sur un total de 34 espèces déterminées, nous n’avons pu retenir que 3 espèces intéressantes pour les sites prospectés. 1) Amara lunicollis Schiödte (CARABIDAE / Carabique) Les espèces de ce genre important dans toute la région paléarctique ne sont pas des insectes forestiers. On les rencontre plutôt dans les endroits découverts et l’espèce observée ici a été récoltée au piège terrestre dans une prairie en lisière de forêt. Ce Carabique est assez rare mais répandu. De par ses mœurs, malgré sa faible fréquence qui lui confère une valeur patrimoniale notable, cet Insecte ne présente que peu d’intérêt pour l’évolution des populations de Coléoptères en rapport avec les effets de la tempête. 2) Carabus auronitens Fabricius (CARABIDAE / Carabes) Très commun et régulier sur toute l’aire prospectée, il est aussi l’élément le plus caractéristique et le plus facile à reconnaître. Nous rappelons qu’il est retenu par SPEIGHT (1989) comme espèce utile à l’identification des forêts d’importance internationale dans le domaine de la conservation de la nature. Il nécessite une relative intégralité du milieu, notamment au niveau du sol, pour ses larves terricoles qui tolèrent mal les pesticides. Il a besoin en tant qu’adulte d’une certaine quantité de bois mort et vermoulu (souches, troncs, chablis) pour pouvoir hiverner, les effets de la tempête ne peuvent, à ce propos, que lui faciliter la tâche. 3) Glaphyra umbellatarum Schreber (CERAMBYCIDAE : Longicornes) Cette espèce est assez rare et nécessite d’avoir, pour le développement de sa larve, une quantité de bois mort suffisante. L’adulte est floricole et se rencontre à la belle saison sur les fleurs d’Ombellifères, d’Eglantiers ou de Ronces, dans les endroits ensoleillés des zones boisées, clairières et lisières. La profusion de bois mort issue de la tempête pourrait entraîner un accroissement de ses effectifs. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 22 CONCLUSIONS Seulement 34 espèces de Coléoptères sylvatiques ont pu être recensées durant 4 journées de prospection sur la Réserve Naturelle de Frankenthal. Cette biodiversité est assez faible étant donné que les recherches ont été effectuées pendant une période favorable au niveau saisonnalité. Les températures au sein du massif forestier prospecté sont très basses, des névés subsistant en fin juin à peine à 1200 mètres d’altitude, dans des recoins ombragés. La Réserve Naturelle de Frankenthal est située dans un cirque glaciaire. La plupart des espèces observées sont assez banales, sauf 3 d’entre elles et il aurait été intéressant de pouvoir observer davantage de familles comprenant de nombreuses espèces corticoles, telles que les Mycetophagidae, les Tenebrionidae et surtout les Scolytidae. Ces derniers sont intéressants à suivre au niveau des populations, pour étudier si la profusion de bois mort pouvait entraîner un accroissement de leurs effectifs. Cependant, ces petits corticoles sont souvent difficiles à observer sur le terrain pendant une période limitée à quelques jours, ils sont souvent sur le bois mort pendant un laps de temps réduit, et ne s’obtiennent régulièrement qu’avec des méthodes de piégeage très particulières : substances attractives spécifiques (mélange d’essence de térébenthine avec des phéromones de dépérissement accéléré). Ces pièges sont très difficiles à se procurer et nécessitent des poses de plusieurs mois avec une visite assez régulière. Néanmoins, de nouvelles prospections en 2002 ou 2003 pendant le mois de juillet seraient intéressantes à effectuer afin de pouvoir étudier si des fluctuations de certaines espèces saproxyliques peuvent s’observer et dans ce cas, si on peut les mettre en rapport avec les effets de la tempête. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 23 OUVRAGES CONSULTES BIJIAOUI R., 1986. – Atlas des Longicornes de France. Ed. La Duraulié, Albi, 56 planches couleur. BILY S., 1990. – Coléoptères. Ed. Gründ, Paris, 223 pp. BONADONA P., 1971. – Catalogue des Coléoptères Carabiques de France. Supplément à Nouvelle Revue d’Entomologie, Toulouse, 177 pp. DAJOZ R., 2000. – Reconstruire une forêt plus naturelle et restaurer sa biodiversité. Insectes-OPIE, n°117 : 8-10. DESCIMON H., 2000. – Les papillons et la reconstitution de la forêt française. InsectesOPIE, n°117 : 4. DUPONT P., 2000. – Expérience suisse et allemande. Insectes-OPIE, n°117 : 10. DUPONT P. & LUMARET J. P., 1997. –Intégration des Invertébrés continentaux dans la gestion et la conservation des espaces naturels. Analyse bibliographique et propositions. Ministère de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, 258 pp. JEANNEL R., 1941. – Faune de France n°39, Coléoptères Carabiques. Première partie. Ed. Librairie de la Faculté des Sciences, Paris, 571 pp. JEANNEL R., 1942. – Faune de France n°40, Coléoptères Carabiques. Deuxième partie. Ed. Librairie de la Faculté des Sciences, Paris, 600 pp. NAGELEISEN L. M. & LIEUTIER F., 2000. – Les insectes profiteurs de la tempête : du pin sur la planche pour les typographes. Insectes-OPIE, n°117 : 5-7. SAINTE-CLAIRE DEVILLE J., 1935-1937. – Catalogue raisonné des Coléoptères de France. L’Abeille, 36 (1-4) :1-466. SPEIGHT M. C. D., 1989. – Les Invertébrés saproxyliques et leur protection. Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, collection Sauvegarde de la Nature, n°42, 77 pp. TROUVILLIEZ J., 2000. – Forêts, tempête et naturalité. OPIE-Insectes, n°117 :3-4. VALEMBERG J., 1997. – Catalogue descriptif, biologique et synonymique de la faune paléarctique des Coléoptères Carabidae. Tome 1, Corpus. Mémoire de la Société entomologique du Nord de la France, 784 pp. VILLIERS A., 1978. – Faune des Coléoptères de France, I, Cerambycidae. Ed. P. Lechevalier, Paris, 611 pp. OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49 E-mail : [email protected] 24