LES COLEOPTERES SYLVATIQUES DE LA RESERVE

publicité
1 rue Littré
66 170 Millas
tél./fax : 04 68 57 27 49
Email : [email protected]
OFFICE POUR L’INFORMATION ECO-ENTOMOLOGIQUE
DU LANGUEDOC-ROUSSILLON (O.P.I.E. - L.R.)
Association agréée jeunesse et éducation populaire, complémentaire de l’enseignement public
et pour la protection de l’environnement.
LES COLEOPTERES SYLVATIQUES
DE LA RESERVE NATURELLE DE FRANKENTHAL (68-STOSSWIHR) :
PREMIER INVENTAIRE SUR LES ZONES TOUCHEES PAR LA
TEMPETE DE DECEMBRE 1999
par Fabien SOLDATI
2001
Association membre de la Convention de Berne (Conseil de l’Europe), de l’Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN), du Fond Mondial pour la Nature (WWF), Conseil National de la Protection de
la Nature (CNPN), de France-Nature-Environnement, de l’Agence Méditerranéenne de l’Environnement, du
Comité de Liaison des Associations Pour l’Environnement (CLAPE-LR), du Groupe Régional Animation Nature
Environnement (GRAINE), d’Espaces pour demain et de l’Association Technique des Festivals (ATEF).
SOMMAIRE
I – CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
4
A – Première approche
4
B – Matériel et méthodes
1 – La recherche et l’observation des Coléoptères saproxylophages
2 – La détermination des espèces récoltées
3 – Le calendrier des prospections
6
6
7
8
II – LES MILIEUX PROSPECTES
8
III – L’INVENTAIRE
9
A – Tableau général de la biodiversité rencontrée par familles
9
B – Fiches commentées des espèces sylvatiques observées
10
IV – PREMIERS RESULTATS
22
CONCLUSIONS
23
OUVRAGES CONSULTES
24
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
2
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Christian SCHWOEHRER, Conservateur
de la Réserve Naturelle du Grand Ventron, ainsi que toute l’équipe du Bureau des Espaces
Naturels de Wildenstein (68), pour leur accueil chaleureux et toute l’aide qu’ils nous ont
apportée.
Nous tenons également à remercier M. Marc TRONQUET pour la détermination des
Coléoptères Staphylinidae et notre collègue entomologiste M. Alain ROUJAS pour sa
participation en juin 2000 à la campagne de prospection et son aide efficace sur le terrain.
Enfin, nous remercions Mlle Chloé LAJOINIE pour avoir réalisé l’illustration du couple
de Synodendron cylindricum en couverture.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
3
LES COLEOPTERES SYLVATIQUES DE LA RESERVE NATURELLE DE
FRANKENTHAL (68-STOSSWIHR) : PREMIER INVENTAIRE SUR LES ZONES
TOUCHEES PAR LA TEMPETE DE DECEMBRE 1999
par Fabien SOLDATI, Office Pour l’Information Eco-entomologique du LanguedocRoussillon (OPIE-LR), 1, rue Littré, F-66170 Millas, <[email protected]>
I) CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
A) PREMIERE APPROCHE
Les objectifs de cette étude sont de réaliser un diagnostic initial sur l’entomofaune des
Coléoptères sylvatiques et principalement saproxylophages, afin d’étudier les effets potentiels
de la tempête de décembre 1999 en matière de biodiversité, cet incident climatique ayant
dévasté l’ensemble de la forêt française. En effet, il a été affirmé à tort que cette tempête
constituait pour la forêt française une « catastrophe écologique ». Ces propos sont à nuancer.
Comme le souligne DAJOZ (2000), les perturbations contribuent au maintient de l’hétérogénéité
et de la biodiversité des écosystèmes. Un écosystème à biodiversité élevée résiste mieux que
ceux à faible biodiversité. Après la tempête sont apparus des milieux nouveaux, notamment des
clairières, qui peuvent être assimilées à des lisières forestières, dont l’aménagement rationnel
permet l’installation et la survie de beaucoup d’espèces d’Insectes qui recherchent des
microclimats, thermiques et lumineux particuliers.
La catastrophe est surtout de nature économique. C’est probablement la première fois
depuis bien longtemps que se trouve une telle quantité de bois mort dans les forêts nationales
exploitées. Les très nombreux arbres déracinés ou abattus vont constituer une foule de niches
écologiques qui manquent actuellement dans la plupart des boisements, ce qui les rend presque
azoïques. La terre des chablis va permettre à de nombreuses espèces d’Invertébrés carnassiers
(Carabes, Araignées, Scolopendres, etc.) d’hiverner en toute quiétude. Il faut convaincre les
responsables de la gestion des forêts et le grand public que la présence de bois mort n’est pas
dommageable. Le bois mort est un élément normal du cycle sylvigénétique. Sa décomposition
progressive, sous l’influence des Insectes, des Champignons et des Bactéries, fournit les
éléments minéraux indispensables à la fertilité du sol et sa présence est utile au maintient de la
microflore et de la microfaune du sol, ainsi que souvent à la régénération de la forêt. La
tempête de fin décembre 1999 a eu une telle ampleur qu’une grande quantité de bois abattu
restera très certainement en forêt pendant plusieurs années. Il est certain que l’important cortège
des saproxylophages tirera bénéfice de l’augmentation considérable de la nécromasse. Espérons
que le nettoyage des parcelles forestières laissera suffisamment de bois mort pour ne pas
anéantir cette aide naturelle. En fait, cette nécromasse crée pour beaucoup une sorte de hantise,
certains voyant ici la fin des forêts françaises dévastées par les Insectes.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
4
En fait, peu d’Insectes se nourrissent vraiment de bois, la plupart consommant en fait le
produit de la digestion du bois par des symbiontes internes (ex : Protozoaires flagellés des
Termites), ou externes comme les Champignons « Ambrosia » des galeries de certains Scolytes.
Si quelques espèces colonisent des arbres sur pied en bonne santé, on parle alors de xylophages
primaires, beaucoup ne peuvent se développer que sur des arbres affaiblis, aux capacités de
réactions amoindries vis-à-vis des agresseurs (xylophages secondaires, dont font partie les
Scolytes), ou sur des arbres totalement morts (saproxylophages). Les xylophages secondaires,
et principalement ceux qui forent profondément le bois, dégradent rapidement d’un point de vue
économique la qualité des matériaux ligneux que le forestier compte récolter et valoriser
(NAGELEISEN & LIEUTIER, 2000). En revanche, les saproxylophages ne constituent pas un
danger pour les produits forestiers. Décomposant le bois mort, ils contribuent au recyclage de
la matière organique végétale.
Ainsi, dans les parcelles endommagées par la tempête, tous les bois ne doivent pas être
sortis. Le bois qui va pourrir dans les années à venir et les écorces qui vont se soulever vont
abriter une multitude d’espèces et ne vont pas seulement constituer des « réservoirs à Scolytes »
comme il a été énoncé. Les Scolytes ont leurs prédateurs dans la nature et la grande majorité des
espèces vivant sur le bois mort ou mourrant ne s’attaqueront pas au bois sain. Dans de rares cas,
certaines espèces en voie de prolifération pourraient passer du bois mort à un bois apparemment
sain, mais pouvant déjà émettre des phéromones de dépérissement sans que cela soit visible
pour l’Homme. Les Scolytes pionniers émettent des phéromones d’agrégation qui attirent ainsi
de nombreux autres individus. Si la plupart des espèces sont des xylophages secondaires,
quelques-unes comme le Typographe (Ips typographus) sont capables, lorsqu’elles pullulent, de
développer des foyers dans des peuplements restés indemnes. Des modes des gestions raisonnée
ont alors été récemment utilisés, consistant à de la surveillance, plutôt que la destruction
massive du bois mort en forêt. Dans une zone de chablis, la présence de Scolytes se traduit 8
fois sur 10 par la permanence de ces Insectes sur leur niche écologique et est donc sans menace
sur les secteurs sains des environs immédiates. Dans de rares cas, si les arbres sains alentours
sont attaqués, le milieu est traité et les chablis ainsi que leurs occupants sont brûlés. Il n’est
donc pas nécessaire de détruire systématiquement toutes les zones pourvues de bois mort et
donc d’Insectes, constituant des écosystèmes riches et variés et un réservoir de nourriture
important pour la faune supérieure insectivore, notamment les Oiseaux.
Des études forestières après tempête ont déjà été effectuées par les Allemands et les
Suisses, à cause de l’ouragan Vivian, qui a frappé le centre de l’Europe en février 1990. Les
principaux massifs touchés ont été les hêtraies sapinières. DUPONT (2000) indique qu’il a été
observé une augmentation importante des populations de Scolytes en 1992, puis un retour à une
situation raisonnable a été effectué. Il en a été de même, mais dans des proportions inférieures,
pour certaines familles de Coléoptères. Pour les Invertébrés en général, la diversité spécifique a
augmenté. La faune impliquée dans la décomposition du bois a été très favorisée par le
maintien des arbres morts dans les chablis.
Le choix des Coléoptères saproxylophages, pour la gestion forestière, est adopté par de
nombreux auteurs et a déjà fait l’objet de publications au Conseil de l’Europe (SPEIGHT, 1989).
Suite à l’intervention de l’Homme, la couverture boisée naturelle a quasiment disparue, à
l’exception de fractions résiduelles. Une conséquence inévitable de la disparition des arbres est
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
5
celle de la faune qui en dépendait, des vieux arbres en particulier. Or, la plupart des espèces
intéressantes du point de vue patrimonial ne sont présentes que dans les cas ou l’on a affaire à
de vieux ou très vieux arbres. Cette situation étant devenue très rare de nos jours, la grande
majorité de ces espèces est en voie de disparition et ne se rencontre que dans quelques secteurs
qui font office de reliquat, notamment dans les plus vieilles forêts européennes qui subsistent
encore et qui sont les fragments témoins d’une gigantesque forêt à caractère naturel. Depuis
déjà bien longtemps, les pratiques « d’hygiène forestière » qui avaient été instaurées et qui
continuent encore de nos jours avec peut-être encore plus d’intensité, avaient conduit à
l’enlèvement des arbres morts ou mourrant. Partout où il était accessible, le bois tombé était
extrêmement recherché comme bois de chauffage et les espèces saproxyliques avaient déjà
disparu de zones importantes de leur aire de distribution postglaciaire. De nos jours, les forêts
en périphérie des villes, lieux privilégiés des promeneurs du dimanche, ont été débarrassées de
leur bois mort soit à cause de l’aspect « négligé » de la forêt qu’il laisse apparaître, des insectes
qui gênent dans une nature que devrait être aseptisée comme tout le reste, ou du risque infime de
chute de branches. Dans les forêts exploitées, la rentabilité à court terme faisait couper très
rapidement les arbres assez âgés et ne permettait pas de laisser mourir sur place quelques arbres
isolés, ces derniers accusés parfois à tort de réservoirs d’insectes nuisibles.
Fort heureusement, la prise de conscience récente de la raréfaction des espèces
saproxylophages, indispensables pour le recyclage de la matière organique végétale, a incité les
gestionnaires de forêts publiques à laisser au moins un arbre mort à l’hectare (Instruction
nationale de l’ONF du 15 novembre 1993 sur la biodiversité). Des « bouquets de
vieillissement », groupes d’arbres d’un à trois hectares, sont désormais laissés au-delà de l’âge
d’exploitation fixée. Depuis 1998, le réseau ces réserves biologiques intégrales a été relancé.
Ces réserves, sans aucune exploitation, sont de véritables laboratoires d’étude. Actuellement de
1700 hectares au total en France, ce réseau couvrant tous les types d’habitats forestiers sera
porté à 5000 hectares en 2005.
Les processus de replantation et de reboisement qui se sont produits en Europe
récemment, notamment le remplacement des forêts originelles par des plantations de Conifères,
ont peu profité aux espèces saproxyliques. Les nouvelles forêts consistent principalement en
essences non indigènes, les Conifères étant surtout employés à cause de leur rapidité de
croissance et ayant été introduits dans certaines régions où les espèces saproxyliques
dépendaient des feuillus.
Une re-colonisation des jeunes forêts par les espèces saproxyliques se maintenant de
manière sporadique dans les plus vieux secteurs forestiers est-elle possible ? Les forêts dotées
d’une riche faune saproxylique sont aujourd’hui si rares, si éparses et si éloignées d’autres
forêts, que toute colonisation en boisement récent est difficile.
L’habitat des Invertébrés saproxyliques est très souvent réduit à un seul arbre ou à un
unique champignon arboricole. La population autonome d’une espèce peut vivre pendant
plusieurs générations successives à l’intérieur d’un seul arbre pourri, tandis que d’autres parties
de cet arbre serviront à des espèce différentes. Ces Invertébrés sont adaptés à l’exploitation de
ressources qui ne sont disponibles qu’en très petites quantités. Ainsi, sur un ensemble forestier
ancien, un seul arbre isolé et mort constitue à lui seul un micro milieu avec son écosystème.
Les interactions entre les différents organismes sont variées. Certains Invertébrés saproxyliques
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
6
E-mail : [email protected]
ne se nourrissent que du bois déjà traité par les champignons lignicoles, d’autres ne vivent que
dans le bois ouvré et abandonné par des espèces perforantes, d’autres encore sont des
commensaux, des parasites ou des prédateurs d’espèces saproxyliques. Un seul vieil arbre mort
représente à leur échelle plus une ville qu’une maison individuelle.
Dans un arbre sain et adulte, il ne semble y avoir aucun représentant de la faune
saproxylique. Cependant, lorsque l’arbre sera parvenu à l’âge de 150 ans, il commencera à
présenter des parties mortes ou crevassées. Au-delà de 250 ou 300 ans, la présence d’habitats
propices aux espèces saproxyliques se manifeste ouvertement par des crevasses importantes ou
des branches massives tombées.
B) MATERIEL ET METHODES
1) RECHERCHE ET OBSERVATION DES COLEOPTERES SAPROXYLIQUES
La première phase du travail consiste à établir l’inventaire des Coléoptères saproxyliques
des sites à prospecter. Pour ce faire, la prospection à vue consiste à parcourir avec grand soin la
surface à inventorier, à y repérer d’éventuelles niches écologiques (champignons arboricoles,
écorces d’arbres morts, troncs pourris) et d’inventorier les taxons à déterminer. On peut utiliser
une nappe montée (sorte de parapluie plan entièrement ouvert) et un fort bâton pour battre les
branches mortes et faire chuter sur la nappe blanche les éventuels Insectes saproxylophages
invisibles à l’œil nu. Un fort couteau est indispensable pour soulever les écorces, un piochon
(petite pioche) sert à explorer le bois vermoulu. Beaucoup d’espèces de Coléoptères (surtout
Cerambycidae) sont saproxylophages à l’état larvaire et floricoles à l’état adulte. Ces derniers
s’observent alors au soleil sur les fleurs les plus diverses, en lisière de forêt. C’est par ailleurs en
frange de massif forestier ou en clairière que se rencontrent la plupart des espèces, en raison du
soleil et de la luminosité. Les profondeurs de la forêt sont généralement très pauvres, sans doute
à cause du manque permanent d’ensoleillement et de luminosité. Une autre méthode de
prélèvement au-delà de la simple observation des fleurs et des hautes herbes en lisière de forêt,
est le « fauchage ». A l’aide d’un filet à papillon renforcé appelé filet fauchoir, le fauchage
énergique du bord des chemins permet de capturer de nombreuses petites espèces, souvent
invisibles à l’œil nu. Le contenu de la poche du filet est vidé progressivement sur un drap blanc
et trié immédiatement sur le terrain. Ainsi, sont relâchées sur place les quelques espèces
déterminables à vue et toutes celles qui ne rentrent pas dans le cadre de l’étude. Le filet fauchoir
est un filet à papillons à manche renforcé et à toile rigide afin qu’elle ne se détériore pas lorsque
l’on secoue énergiquement des plantes comme des ronces par exemple. Le prélèvement de
branches et de rameaux en hiver mis ensuite en élevage pour les éventuelles éclosions est
intéressant à effectuer mais nécessite d’être sur place ou d’avoir de bonnes conditions de
transport et de stockage.
Cependant, nous insistons sur le fait que la détermination à vue n’est possible chez les
Coléoptères, que sur un petit nombre d’espèces bien caractérisées et de taille moyenne à
grande. Elle est impossible chez la plupart des espèces, souvent de trop petites dimensions
(beaucoup de Coléoptères mesurent moins de 5 millimètres) et/ou ayant énormément d’affinités
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
7
morphologiques avec d’autres. Les Coléoptères sont les plus nombreux : en France, près de
10.000 espèces de Coléoptères ont été recensées soit plus que les oiseaux du globe.
En dehors de la chasse à vue, le piégeage au sol permet de récolter des espèces que l’on
ne rencontre pas ou difficilement lors des recherches sur le terrain. Un moyen très simple pour
le piégeage des Coléoptères sylvatiques terricoles ou saproxylophages est l’emploi de potspièges dits de Barber qui correspondent aux « pitfull traps » des Anglo-Saxons. Il s’agit de
récipients enterrés au niveau du sol, par exemple gobelets de pique-nique que l’on peut munir
d’une protection contre la pluie (couvercle), et dans lequel un liquide attractif qui fermente est
disposé (vinaigre, vin ou bière). On peut disposer les mêmes pièges dans des bouteilles
suspendues à des arbres jugés opportuns, par exemple non loin d’une cavité ou sur un arbre isolé
bien exposé. L’emploi des pièges est efficace sur une période de plusieurs semaines voire de
plusieurs mois. Les pièges doivent être relevés tous les 3-4 jours afin d’éviter des pertes
importantes par noyade dans les liquides attractifs. Nous apportons surtout ces informations
pour du suivi local.
2) LA DETERMINATION DES ESPECES RECOLTEES
Les espèces récoltées sont asphyxiées à l’acétate d’éthyle dans des tubes hermétiques.
Cette méthode permet d’engourdir rapidement les insectes qui n’ont heureusement guère le
temps de souffrir. Au laboratoire, ils sont sortis des tubes, nettoyés correctement, préparés et
souvent disséqués. A l’aide d’articles (révisions) ou d’ouvrages (faunes) spécialisés, les insectes
sont alors déterminés. Selon le degré de difficulté, on peut dire que le temps mis pour
déterminer correctement une espèce déjà préparée oscille entre un quart d’heure et deux jours.
La détermination des groupes les plus difficiles nécessite l’emploi de spécialistes. Il est un peu
prétentieux de se qualifier spécialiste des Coléoptères avec, comme nous venons de le voir,
près de 10.000 espèces connues rien qu’en France, réparties en près de 200 familles. Les
spécialistes travaillent le plus souvent sur une seule famille et rarement au niveau mondial.
Afin de constituer un matériel scientifique durable et exploitable à long terme pour des
Atlas ou des Faunes ultérieures, il faut que chaque spécimen comprenne au moins 2 étiquettes
épinglées sous lui. La première intègre les données relative à la localisation de l’espèce : pays,
département, commune, date (jour, mois, année) et nom du récolteur. Le mois doit toujours être
en chiffres romains à cause des Anglo-Saxons qui inversent par rapport à nous le jour et le mois
dans les dates. La deuxième étiquette concerne la détermination de l’espèce et comprend le
binôme scientifique (genre+espèce) suivi du nom du descripteur, du nom du déterminateur
accompagné de l’année correspondant à la date à laquelle s’est faite cette détermination. Pour un
suivi local dans les réserves à l’aide d’une collection de référence, il faudrait ajouter une
troisième étiquette sous le spécimen identifié, avec les précisions relatives à la station, le
numéro de parcelle, la méthode de capture ou la plante hôte, etc.
3) LE CALENDRIER DES PROSPECTIONS
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
8
En raison de l’altitude et de la latitude, une campagne d’environ une semaine a été
réalisée durant la période estivale, en juin 2000. Le mois de juin est une charnière et permet
d’observer des espèces vernales tardives ainsi que des espèces estivales précoces. La période de
juin-juillet est en Alsace une des plus propices au niveau entomologique et permet d’augmenter
les chances d’avoir du beau temps pour les prospections. Contrairement au Midi méditerranéen,
la période estivale n’est pas ici létale pour beaucoup d’espèces ou n’impose pas de quiescence
voire de diapause.
II) LES MILIEUX PROSPECTES
Il s’agit en majeure partie d’une hêtraie sapinière dans un secteur très accidenté, sur
éboulis très pentu qui sont les rebords d’un ensemble de cirques glaciaires. La forêt est froide,
humide et sombre, les endroits les moins exposés au pied des parois rocheuses étaient encore
recouverts de neige à la fin du mois de juin. Au-dessus de la forêt, des alpages gazonneux se
prolongeaient jusqu’aux sommets très arrondis des caractéristiques « Ballons ». Un chemin
ombragé permet de traverser tout le secteur à inventorier mais il est difficile d’en sortir pour
prospecter en raison du danger que représentent les pentes très fortes et glissantes à cause de
l’humidité. Dans quelques endroits un peu découverts, le soleil reprenait ses droits et un
éventuel parterre de fleurs pouvait constituer un milieu adapté aux espèces floricoles,
principalement ici des Longicornes.
Le lit des ruisseaux qui dévalent la pente sont ici encaissés et presque impossibles à
prospecter. Il y a dans cette zone beaucoup de vieux arbres morts couverts par des polypores qui
envahissent surtout les Hêtres et participent activement à leur décomposition. Cette abondance
de champignons devrait favoriser la présence de Coléoptères mycétophages rares ou
intéressants, mais nous n’avons rien trouvé d’intéressant. Le dessous des écorces des troncs
couchés renfermait une faune sous-corticole saproxylophage pauvre dans l’ensemble et peu
diversifiée.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
9
III) L’INVENTAIRE
A) TABLEAU GENERAL DE LA BIODIVERSITE RENCONTREE PAR FAMILLES
Familles
Carabidae
Cerambycidae
Rutelidae
Silphidae
Silvanidae
Staphylinidae
Espèces
14
11
1
1
1
6
Genres
8
10
1
1
1
5
Total familles : 6
Total genres : 26
Total espèces : 34
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66 170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
10
B) FICHES COMMENTEES DES ESPECES SYLVATIQUES OBSERVEES
Pour des raisons pratiques, la liste qui suit présente les espèces par ordre alphabétique
des familles puis par ordre alphabétique des espèces au sein de chaque famille. Les
espèces signalées ci-après ont toutes été récoltées en milieu forestier mais ne sont pas
forcément saproxylophages ; elles peuvent être également coprophages ou prédatrices.
Les espèces à caractère saproxylique, les plus intéressantes pour notre étude, sont
assignées d’une astérisque.
Pour chaque espèce une fiche est jointe, composée en général de quatre rubriques,
sauf pour la famille des Staphylinidae (réduite à 2 rubriques), en raison de la
méconnaissance générale des espèces qui la composent.
La rubrique « Bionomie / biologie » définit le type de milieu dans lequel larves et
adultes vivent, le comportement de chaque espèce et sa période d’apparition, quand les
connaissances actuelles le permettent.
La rubrique « Distribution en France » donne en quelques lignes la répartition connue
de chaque espèce en France.
La rubrique « Détermination » donne approximativement le niveau de difficulté pour
reconnaître l’espèce à coup sûr, au niveau national, pour un entomologiste généraliste
et débutant. « Très facile » ou « Facile » concernent les espèces que l’on reconnaît à
coup sûr après les avoir vues en nature. « Très difficile » ou « Difficile » comprennent
généralement les espèces à soumettre à des spécialistes soit parce que les caractères
externes sont invisibles à l’œil nu, soit parce qu’ils sont internes (genitalia) et
nécessitent la capture de l’insecte pour examens ultérieurs en laboratoire.
La rubrique « Intérêt » n’est documentée que lorsque l’espèce concernée remplit les
conditions suivantes :
- faible fréquence liée à un type d’habitat rare ou très particulier, ou à un mode de
reproduction difficile ;
- patrimonialité importante : aire de distribution très réduite ou ample et très
fragmentée, voire endémisme ;
- appartenance à une liste de bio-indicateurs sur la qualité des milieux, à une liste rouge
ou à une liste d’espèces protégées.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
10
Famille : CARABIDAE
Espèce : Abax parallelepipedus Piller & Mitterpacher
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Prédateur, vit sous la mousse et les écorces des souches
des troncs morts, en forêt, dans les endroits les plus frais
humides. Ce gros Carabique est un prédateur de limaces
d’escargots. Hiverne dans le bois décomposé.
Commun dans les forêts humides de la majeure partie de
France.
Facile.
et
et
et
la
Famille : CARABIDAE
Espèce : Amara communis Panzer
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Ce n’est pas à proprement parler un insecte sylvatique. Dans
les zones forestières, on le rencontrera dans les lieux
découverts ou en lisière. L’unique individu observé a été vu
sur un chemin forestier.
Majeure partie de la France.
Très difficile, sûre uniquement à l’aide des genitalia mâles.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Amara lunicollis Schiödte
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Insecte des milieux découverts, qui se rencontre parfois en
forêt au bord des chemins ou dans les clairières. L’unique
individu observé a été pris au piège terrestre.
France septentrionale et moyenne, régions montagneuses du
Midi. En montagne, s’observe jusque vers 1300 mètres
d’altitude.
Très difficile, sûre uniquement à l’aide des genitalia mâles.
Espèce assez rare.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
11
Famille : CARABIDAE
Espèce : Carabus arvensis ssp. schrikelli Dejean
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Prédatrice, cette espèce vit dans les forêts humides, dans les
prairies et les jardins en plaine, et dans les prairies à la limite
des forêts en altitude. Les adultes hivernent sous la mousse,
les écorces et dans les troncs cariés.
Cette sous-espèce semble restreinte au Jura et aux Vosges.
Très facile.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Carabus auronitens Fabricius
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Se rencontre très communément dans les grandes forêts
froides et humides, de hêtres et de sapins, sous les écorces
des souches. Sort de juin à août et hiverne le reste du temps
dans le bois décomposé. « Super prédateur » au niveau des
Invertébrés, il se nourrit de limaces, d’escargots et d’autres
Coléoptères dont des Carabidae de taille plus petite.
France septentrionale et centrale, Pyrénées.
Très facile, cette espèce étant un véritable joyau de la nature,
de par ses couleurs extraordinaires. Ainsi, elle est aisément
reconnaissable.
Retenue par SPEIGHT (1989) comme espèce utile à
l’identification des forêts d’importance internationale
dans le domaine de la conservation de la nature.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Carabus coriaceus Linné
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Prédateur, vit sous les écorces des souches et des troncs
morts, en forêt. « Super prédateur » au niveau des
Invertébrés, il se nourrit de limaces, d’escargots et d’autres
Coléoptères dont des Carabidae de taille plus petite.
Toute la France, dans les bois et dans les champs.
Facile.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
12
Famille : CARABIDAE
Espèce : Carabus problematicus Herbst
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Commun dans les bois et les forêts, sous les écorces des
souches ou dans la litière. Sort de juin à août. « Super
prédateur » au niveau des Invertébrés, comme tous les
Carabus.
Majeure partie de la France.
Facile.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Cychrus attenuatus Fabricius
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Prédateur de mollusques, vit sous les écorces des souches et
des troncs morts, dans les grandes forêts froides et humides,
principalement de hêtres et de sapins. Chez tous les Cychrus,
l’effilement de la tête leur permet d’aller dévorer les
escargots jusqu’au fond de leur coquille.
France septentrionale et moyenne, en montagne dans le
Midi.
Facile.
Ces insectes, et surtout leurs larves, sont très sensibles à
la qualité du milieu dans lequel ils vivent. C’est la raison
pour laquelle les espèces de ce genre vivent dans les
grandes forêts où l’homme est peu ou pas intervenu.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Cychrus caraboides Linné
Prédateur, vit sous les écorces des souches et des troncs
morts, dans les grandes forêts froides et humides,
principalement de hêtres et de sapins. Hiverne dans le bois
décomposé ou dans la terre des chablis. Grand prédateur de
Limaces, et surtout d’Escargots, comme le précédent. Moins
fréquent que lui car plus exigeant en termes d’humidité et de
fraîcheur.
Distribution en France France septentrionale et moyenne, en montagne dans le Midi
où il est assez rare.
Facile.
Détermination
Intérêt
Espèce très sensible à la qualité du milieu dans lequel elle
vit.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
13
E-mail : [email protected]
Bionomie / biologie
Famille : CARABIDAE
Espèce : Dromius fenestratus Fabricius
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Espèce orophile et sylvatique, prédatrice, se rencontrant sous
les écorces des Conifères, où il chasse notamment les larves
des Scolytes.
Présent sur la plus grande partie des massifs montagneux,
jusqu’aux Pyrénées.
Difficile ; la plupart des caractères distinctifs externes se
trouvent chez le mâle. Les genitalia sont d’un grand secours.
Peu fréquent.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Platysma vulgare Linné
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Dans les bois et les forêts très humides, voire marécageux.
Se rencontre sous les mousses et les pièces de bois ;
prédateur de petits Invertébrés.
Commune dans la majeure partie de la France.
Difficile ; les genitalia mâles sont d’un grand secours ainsi
qu’un bon matériel optique à cause des espèces voisines.
Intérêt
Famille : CARABIDAE
Espèce : Pterostichus burmeisteri Heer
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Dans les grandes forêts froides de montagne, principalement
de sapins, sous les pierres ou les morceaux de bois. Cette
espèce est prédatrice de petits Invertébrés.
Orophile et sylvatique, dans les Alpes, le Jura et les Vosges.
Facile, au sein d’un genre assez important où les espèces
sont généralement noires, Pterostichus burmeisteri peut
difficilement être confondu en raison de sa coloration rouge
cuivreux métallique intense et de la forme très convexe de
son corps.
Intérêt
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
14
Famille : CARABIDAE
Espèce : Pterostichus cristatus Dufour
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Dans les bois et les forêts humides. Se rencontre sous les
mousses et les pièces de bois, les écorces, les pierres. Est
prédateur de petits Invertébrés, notamment lombrics et
Carabidae de taille moindre.
Commun dans la majeure partie de la France.
Très difficile, nécessitant l’extraction des genitalia mâles.
Famille : CARABIDAE
Espèce : Trichotichnus nitens Heer
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Dans les forêts subalpines, sous les grosses pierres enfoncées
recouvertes de mousses.
Massifs montagneux de la façade est de la France.
Difficile ; le recours aux genitalia mâles est indispensable
bien qu’il n’y ait que deux espèces en France.
Intérêt
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Alosterna tabacicolor De Geer*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
L’adulte est généralement très commun sur les fleurs, le long
des chemins forestiers ou dans les clairières. La larve,
saproxylophage, se développe dans le bois mort de diverses
essences dont le Chêne et l’Epicéa.
Très commune dans la majeure partie de la France.
Assez facile.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
15
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Anastrangalia dubia Scopoli*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
L’adulte se rencontre sur les fleurs en été, notamment les
Ombellifères. La larve saproxylophage vit dans l’aubier des
Conifères : Epicéa, Pins maritime et sylvestre, probablement
aussi dans le Mélèze.
Tous les massifs montagneux français ainsi que certaines
forêts de résineux en plaine.
Difficile ; cette espèce est très variable au niveau de la
coloration des élytres, qui passent du rouge ocre au noir mat,
par toute une gamme d’intermédiaires. Il nous semble
intéressant de constater la présence dans la Réserve du
Ventron des deux formes opposées, la var. graeca Pic à
élytres entièrement rougeâtre et la var. chamomillae F. à
élytres entièrement noirs.
Intérêt
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Gaurotes virginea Linné*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
L’adulte se rencontre sur diverses fleurs de juin à août, en
clairière ou en lisière de forêt : grandes Gentianes,
Ombellifères, Composées, Ronces, etc... La larve semble
vivre dans le bois décomposé des Conifères ou dans
l’humus.
Dans les montagnes de France orientale : Vosges, Jura et
Alpes.
Facile.
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Glaphyra umbellatarum Schreber*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
L’adulte se rencontre de mai à juillet sur les fleurs
d’Ombellifères, d’Eglantier ou de Ronce, en clairière ou en
lisière de forêt. La larve semble vivre dans le bois
décomposé.
Répandu dans la majeure partie de la France.
Assez facile.
Espèce assez rare.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
16
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Leptura maculata Poda*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
L’adulte se rencontre sur diverses fleurs de mai à août, en
clairière ou en lisière de forêt. La larve est très polyphage, et
signalée comme vivant dans le bois mort de nombreuses
essences feuillues ou résineuses : Pin, Sapin, Aulne,
Bouleau, Noisetier, Peuplier, Chêne, Saule, etc…
Majeure partie de la France et Corse.
Assez facile.
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Obrium brunneum Fabricius*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
L’adulte se rencontre d’avril à août sur les fleurs. La larve
est inféodée aux Abiétinées et vit dans le bois mort de Pin,
de Sapin, de Mélèze et surtout d’Epicéa. Très commun dans
la Réserve sur les fleurs au soleil, le long des chemins
forestiers.
Répandu en France, surtout dans les montagnes.
Difficile, en raison de l’affinité avec une autre espèce du
même genre, presque aussi répandue.
Intérêt
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Pachytodes cerambyciformis Schrank*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
L’adulte est fréquent au soleil de mai à août sur les fleurs les
plus diverses : Ombellifères, Ronce, Spirée, Eglantine, dans
les clairières ou en lisière de forêt. La larve a été observée
dans les racines de Bouleau, de Chêne et de Châtaignier. Elle
semble préférer les racines plus ou moins moisies dans
lesquelles elle creuse des galeries.
Répandu en France, surtout dans les montagnes et dans les
localités humides de plaine.
Assez facile.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
17
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Pidonia lurida Fabricius*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
L’adulte s’observe au soleil de juin à août sur les fleurs les
plus diverses : Ombellifères, Sureaux, Marguerites, dans les
clairières ou en lisière de forêt. Le développement larvaire
est méconnu.
Massifs montagneux du nord-est de la France : Vosges, Jura
et Alpes.
Peu évidente.
Semble présente uniquement dans les forêts froides.
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Rhagium bifasciatum Fabricius*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Les adultes apparaissent dès le premier printemps et se
capturent sous les écorces ou sur les souches et les troncs
d’arbres morts. Certains adultes naissent en fin de saison et
hivernent dans le bois, souvent en compagnie de larves et de
nymphes provenant de pontes plus tardives. La larve est très
polyphage et vit dans le bois pourri de nombreuses essences
feuillues et résineuses.
Répandu en France ; en montagne dans les régions
méridionales.
Assez facile.
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Rhagium sycophanta Schrank*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Les adultes apparaissent dès le premier printemps et se
capturent sous les écorces ou sur les souches d’arbres morts.
La larve se développe sur le Chêne, le Châtaignier, le
Bouleau, l’Aulne et le Hêtre.
Répandu dans la majeure partie de la France.
Assez facile.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
18
Famille : CERAMBYCIDAE
Espèce : Stenurella melanura Linné*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Les adultes s’observent de juin à septembre, généralement
en grand nombre d’individus, sur les fleurs les plus variées,
surtout dans les clairières ou en lisière de forêt, en plaine
jusqu’en moyenne montagne. La larve est assez largement
polyphage et vit dans le bois mort de diverses essences
feuillues ou résineuses.
Répandu en France, mais absent de Corse.
Assez facile.
Famille : RUTELIDAE
Espèce : Phyllopertha horticola Linné
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Assez commun en mai-juin, en lisière de forêt, l’adulte se
tenant au sommet des Graminées dont il dévore les graines,
ou sur les pousses de Noisetier. Peut causer de gros dégâts
aux fleurs et aux feuilles. Les larves sont terricoles et
attaquent les racines des plantes.
Majeure partie de la France, en montagne dans le Midi.
Facile.
Famille : SILPHIDAE
Espèce : Phosphuga atrata Linné
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Adultes et larves sont carnassiers, et dévorent les limaces,
les escargots, ainsi que divers insectes, vivants ou morts. Se
rencontrent courant au sol, sous les écorces ou dans le bois
décomposé des vieilles souches.
Majeure partie de la France.
Facile.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
19
Famille : SILVANIDAE
Espèce : Uleiota planata Linné*
Bionomie / biologie
Distribution en France
Détermination
Intérêt
Les adultes s’observent généralement en colonie nombreuse
sous l’écorces des arbres morts, feuillus ou résineux, et
chassent de petits animaux sous corticaux. Actif durant une
grande partie de l’année.
Commun dans une majeure partie de la France.
Facile.
Famille : STAPHYLINIDAE
Nota : famille extrêmement nombreuse en représentants (plus de 1700 espèces connues
en France !), composée d’éléments souvent de très petite taille (inférieure à 5 mm) et
dont la détermination n’est l’affaire que de rares spécialistes. On ne sait que trop peu de
choses en ce qui concerne la bionomie et la distribution des espèces, encore moins sur
leur biologie. C’est la raison pour laquelle les fiches concernant les représentants de
cette famille vont être volontairement simplifiées en trois rubriques afin de ne pas
laisser trop de vide ou « mettre du vent ». Les espèces qui suivent ont été prises sous les
écorces ou dans le bois décomposé des arbres morts, principalement du Hêtre, plus
rarement dans les champignons. Elles sont soit carnassières, soit saprophages et se
nourrissent alors en forêt de moisissures, de bois fermenté, de cadavres ou de
champignons décomposés.
Famille : STAPHYLINIDAE
Espèce : Aleochara lanuginosa Gravenhorst*
Distribution en France
Intérêt
Majeure partie de la France.
Famille : STAPHYLINIDAE
Espèce : Anthophagus angusticollis Mannerheim
Distribution en France
Intérêt
Majeure partie de la France.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
20
Famille : STAPHYLINIDAE
Espèce : Atrecus affinis Paykull*
Distribution en France
Intérêt
Majeure partie de la France.
Famille : STAPHYLINIDAE
Espèce : Atrecus pilicornis Paykull
Distribution en France
Intérêt
Majeure partie de la France.
Famille : STAPHYLINIDAE
Espèce : Leptusa pulchella Mannerheim*
Distribution en France
Intérêt
Majeure partie de la France.
Famille : STAPHYLINIDAE
Espèce : Philonthus decorus Gravenhorst
Distribution en France
Majeure partie de la France, notamment dans les zones
forestières et montagneuses, à l’exception de la région
méditerranéenne.
Intérêt
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
21
IV) PREMIERS RESULTATS
On peut sélectionner les espèces observées les plus intéressantes et apporter
quelques remarques sur leur conservation. Sur un total de 34 espèces déterminées, nous
n’avons pu retenir que 3 espèces intéressantes pour les sites prospectés.
1) Amara lunicollis Schiödte (CARABIDAE / Carabique)
Les espèces de ce genre important dans toute la région paléarctique ne sont pas des
insectes forestiers. On les rencontre plutôt dans les endroits découverts et l’espèce
observée ici a été récoltée au piège terrestre dans une prairie en lisière de forêt. Ce
Carabique est assez rare mais répandu. De par ses mœurs, malgré sa faible fréquence
qui lui confère une valeur patrimoniale notable, cet Insecte ne présente que peu d’intérêt
pour l’évolution des populations de Coléoptères en rapport avec les effets de la tempête.
2) Carabus auronitens Fabricius (CARABIDAE / Carabes)
Très commun et régulier sur toute l’aire prospectée, il est aussi l’élément le plus
caractéristique et le plus facile à reconnaître. Nous rappelons qu’il est retenu par
SPEIGHT (1989) comme espèce utile à l’identification des forêts d’importance
internationale dans le domaine de la conservation de la nature.
Il nécessite une relative intégralité du milieu, notamment au niveau du sol, pour ses
larves terricoles qui tolèrent mal les pesticides. Il a besoin en tant qu’adulte d’une
certaine quantité de bois mort et vermoulu (souches, troncs, chablis) pour pouvoir
hiverner, les effets de la tempête ne peuvent, à ce propos, que lui faciliter la tâche.
3) Glaphyra umbellatarum Schreber (CERAMBYCIDAE : Longicornes)
Cette espèce est assez rare et nécessite d’avoir, pour le développement de sa larve, une
quantité de bois mort suffisante. L’adulte est floricole et se rencontre à la belle saison
sur les fleurs d’Ombellifères, d’Eglantiers ou de Ronces, dans les endroits ensoleillés
des zones boisées, clairières et lisières. La profusion de bois mort issue de la tempête
pourrait entraîner un accroissement de ses effectifs.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
22
CONCLUSIONS
Seulement 34 espèces de Coléoptères sylvatiques ont pu être recensées durant 4
journées de prospection sur la Réserve Naturelle de Frankenthal. Cette biodiversité est
assez faible étant donné que les recherches ont été effectuées pendant une période
favorable au niveau saisonnalité. Les températures au sein du massif forestier prospecté
sont très basses, des névés subsistant en fin juin à peine à 1200 mètres d’altitude, dans
des recoins ombragés. La Réserve Naturelle de Frankenthal est située dans un cirque
glaciaire.
La plupart des espèces observées sont assez banales, sauf 3 d’entre elles et il aurait été
intéressant de pouvoir observer davantage de familles comprenant de nombreuses
espèces corticoles, telles que les Mycetophagidae, les Tenebrionidae et surtout les
Scolytidae. Ces derniers sont intéressants à suivre au niveau des populations, pour
étudier si la profusion de bois mort pouvait entraîner un accroissement de leurs effectifs.
Cependant, ces petits corticoles sont souvent difficiles à observer sur le terrain pendant
une période limitée à quelques jours, ils sont souvent sur le bois mort pendant un laps de
temps réduit, et ne s’obtiennent régulièrement qu’avec des méthodes de piégeage très
particulières : substances attractives spécifiques (mélange d’essence de térébenthine
avec des phéromones de dépérissement accéléré). Ces pièges sont très difficiles à se
procurer et nécessitent des poses de plusieurs mois avec une visite assez régulière.
Néanmoins, de nouvelles prospections en 2002 ou 2003 pendant le mois de juillet
seraient intéressantes à effectuer afin de pouvoir étudier si des fluctuations de certaines
espèces saproxyliques peuvent s’observer et dans ce cas, si on peut les mettre en rapport
avec les effets de la tempête.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
23
OUVRAGES CONSULTES
BIJIAOUI R., 1986. – Atlas des Longicornes de France. Ed. La Duraulié, Albi, 56
planches couleur.
BILY S., 1990. – Coléoptères. Ed. Gründ, Paris, 223 pp.
BONADONA P., 1971. – Catalogue des Coléoptères Carabiques de France. Supplément
à Nouvelle Revue d’Entomologie, Toulouse, 177 pp.
DAJOZ R., 2000. – Reconstruire une forêt plus naturelle et restaurer sa biodiversité.
Insectes-OPIE, n°117 : 8-10.
DESCIMON H., 2000. – Les papillons et la reconstitution de la forêt française. InsectesOPIE, n°117 : 4.
DUPONT P., 2000. – Expérience suisse et allemande. Insectes-OPIE, n°117 : 10.
DUPONT P. & LUMARET J. P., 1997. –Intégration des Invertébrés continentaux dans la
gestion et la conservation des espaces naturels. Analyse bibliographique et propositions.
Ministère de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, 258 pp.
JEANNEL R., 1941. – Faune de France n°39, Coléoptères Carabiques. Première partie.
Ed. Librairie de la Faculté des Sciences, Paris, 571 pp.
JEANNEL R., 1942. – Faune de France n°40, Coléoptères Carabiques. Deuxième partie.
Ed. Librairie de la Faculté des Sciences, Paris, 600 pp.
NAGELEISEN L. M. & LIEUTIER F., 2000. – Les insectes profiteurs de la tempête : du
pin sur la planche pour les typographes. Insectes-OPIE, n°117 : 5-7.
SAINTE-CLAIRE DEVILLE J., 1935-1937. – Catalogue raisonné des Coléoptères de
France. L’Abeille, 36 (1-4) :1-466.
SPEIGHT M. C. D., 1989. – Les Invertébrés saproxyliques et leur protection. Ed. Conseil
de l’Europe, Strasbourg, collection Sauvegarde de la Nature, n°42, 77 pp.
TROUVILLIEZ J., 2000. – Forêts, tempête et naturalité. OPIE-Insectes, n°117 :3-4.
VALEMBERG J., 1997. – Catalogue descriptif, biologique et synonymique de la faune
paléarctique des Coléoptères Carabidae. Tome 1, Corpus. Mémoire de la Société
entomologique du Nord de la France, 784 pp.
VILLIERS A., 1978. – Faune des Coléoptères de France, I, Cerambycidae. Ed. P.
Lechevalier, Paris, 611 pp.
OPIE-LR, 1 rue Littré, F-66170 Millas ; tél./fax : 04 68 57 27 49
E-mail : [email protected]
24
Téléchargement