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Dans les versants escarpés du bocage,dans de nombreuses carrières et le long
du littoral, sur les estrans ou dans les falaises, la nature révèle en Basse-
Normandie quelques affleurements géologiques du plus grand intérêt,
national ou international.
C’est à travers l’étude de notre région que, dès la fin du XVIIIe siècle, des
pionniers ont contribué à poser les fondements d’une nouvelle discipline: la
géologie. Leurs noms sont peu connus du grand public. Ces érudits étaient
des membres de la «Société Linnéenne de Normandie», créée par Arcisse de
Caumont en 1823 et qui diffusa à l’époque une revue scientifique de portée
internationale.
Grâce à ces savants, l’Université de Caen a rayonné dans le passé et notre
patrimoine est connu des géologues du monde entier. Mais s’il suscite toujours
autant d’intérêt, deux siècles après la naissance des Sciences de la Terre, c’est
qu’il est d’une grande valeur scientifique et pédagogique. La Basse-Normandie
est en effet le manuscrit géologique le plus complet de France.
Ces prestigieuses ressources ont offert à nos villes et villages de magnifiques
constructions et monuments. L’exemple le plus réputé est celui de la pierre
de Caen qui traversa la Manche et même l’Atlantique pour édifier de célèbres
monuments tels que la cathédrale de Durban en Angleterre ou Christ Church à
Montréal.
Dès leNéolithique, nos ancêtres ont exploité les moindres richessesdu sous-sol :
silex, houille, fer et autres métaux, pierres à chaux et de taille, craie, argiles…
Les matériaux les plus rares sont désormais épuisés ou, trop difficiles d’accès et
ne peuvent actuellement bénéficier d’une valorisation économique.
Le gisement de roches massives de types grès, granites, calcaires… est
volumineux et pour l’essentiel dédié à la fabrication de granulats. Il fait l’objet
d’une exploitation raisonnée.
L’exploitation des gisements souterrains a laissé de nombreuses cavités dont
quelques unes seulement sont parfaitement connues. A l’exception de certains
secteurs localisés, la connaissance de l’aléa et la maîtrise du risque sont peu
avancés, même si l’Etat et l’Union européenne ont tenté de mobiliser les
collectivités moins avancées sur ces aspects.