Il est primordial de disposer rapidement d’une assurance con-
tinue de l’efficacité des systèmes de gestion et de contrôle
des risques. En effet, les organisations sont constamment
exposées à des erreurs, fraudes ou inefficiences significatives
qui peuvent entraîner des préjudices financiers et relever le
niveau de risque. De plus, les réformes réglementaires, la gé-
néralisation de la mondialisation, l’amélioration des opéra-
tions dictée par la pression des marchés et l’évolution rapide
des conditions d’exploitation imposent d’obtenir rapidement
l’assurance continue que les contrôles sont efficaces et atté-
nuent le risque.
Ces impératifs accentuent les pressions qui s’exercent sur
les responsables de l’audit interne et leurs collaborateurs. Les
services d’audit interne prennent activement part à la mise
en conformité aux nouvelles règles, et en particulier celles
résultant de la législation, telle que la Section 404 de la loi
Sarbanes-Oxley votée en 2002 aux États-Unis. Ces textes
soulèvent des inquiétudes quant au relèvement du niveau
d’exigence, mais aussi quant à la capacité des auditeurs in-
ternes de rester indépendants et objectifs lorsqu’ils évaluent
l’efficacité des contrôles, de la gestion des risques et du gou-
vernement d’entreprise.
Aujourd’hui, les auditeurs internes doivent relever des défis
dans plusieurs domaines1 :
Conformité à la réglementation et contrôles : évaluation
et identification des problèmes et processus, durabilité, res-
sources, définition de la matérialité, priorités et risques liés à
la communication financière.
Qualité et indépendance de l’audit interne : attentes
importantes suscitées par l’audit interne, problèmes crois-
sants liés aux contrôles internes, confusion autour de la re-
sponsabilité et des fonctions de l’audit interne, menace sur
l’objectivité et l’indépendance.
Fraude : détection et contrôle, usurpation d’identité, re-
sponsabilité de la gestion des fraudes et incidence et coûts
accrus de la fraude.
Disponibilité de ressources qualifiées : manque de com-
pétences et des qualifications requises, pénurie d’auditeurs,
fidélisation et mauvaise compréhension des risques et des
contrôles.
Technologie : solutions appropriées favorisant la confor-
mité aux règles, le modèle économique technologique, sécuri-
té de l’information, priorités concurrentes entre technologies
de l’information et externalisation.
Il est évident qu’il est essentiel d’adopter une nouvelle
approche, qui apportera des moyens durables, productifs et
rentables de résoudre ces problèmes.
Audit continu
Traditionnellement, les auditeurs internes testent les contrôles
sur une base rétrospective et cyclique, souvent plusieurs mois
après les activités concernées. Les procédures de test reposent
souvent sur une approche d’échantillonnage et englobent des
activités telles que l’examen des politiques, procédures et au-
torisations ainsi que des rapprochements. Aujourd’hui, toute-
fois, il est admis que cette approche n’apporte aux auditeurs
internes qu’un champ d’évaluation restreint, et qu’elle est
souvent trop tardive pour être d’un quelconque intérêt pour
les performances de l’activité ou la conformité aux règles.
L’audit continu est utilisé lorsqu’on entend procéder à une
évaluation des contrôles et des risques automatiquement et à
intervalles plus rapprochés. La technologie informatique joue
un rôle essentiel dans la mise en œuvre d’une telle méthode.
L’audit continu modifie les paradigmes de l’audit, qui passe
des examens périodiques d’un échantillon de transactions à
l’audit permanent de 100 % des transactions. Il fait désormais
partie intégrante de l’audit moderne à bien des niveaux. Il est
aussi étroitement lié à des activités menées par le manage-
ment telles que le suivi des performances, le tableau de bord
équilibré et le management des risques de l’entreprise (ERM
« Enterprise Risk Management »).
Une approche d’audit continu permet aux auditeurs in-
ternes de bien comprendre les points de contrôle critiques,
les règles et les exceptions. Grâce à l’analyse fréquente et au-
tomatisée des données, ils sont en mesure d’évaluer les con-
trôles et les risques en temps réel, ou quasiment. Ils peuvent
analyser les principaux systèmes des entreprises pour repérer
des anomalies au niveau des transactions ainsi qu’au niveau
d’indicateurs, fondés sur les données, des déficiences des con-
trôles et de l’apparition d’un risque. Enfin, avec l’audit continu,
les résultats des analyses sont intégrés dans tous les aspects du
processus d’audit, de l’élaboration et de l’actualisation du plan
d’audit de l’entreprise à la réalisation d’audits en particulier,
avec les mesures qui en découlent.
Le besoin d’audit/de pilotage continus : une
approche intégrée
Étant donné les préoccupations que suscite, chez les respon-
sables de l’audit interne, le fardeau représenté par les efforts
de mise en conformité, la rareté des ressources et la nécessité
de préserver l’indépendance de l’audit, l’idéal est de combiner
audit continu et pilotage continu.
Le pilotage continu correspond aux processus que le man-
agement met en place pour veiller à ce que les politiques,
procédures et processus fonctionnent efficacement. Il répond
à la responsabilité qui incombe au management d’évaluer la
pertinence et l’efficacité des contrôles. Il suppose
•d’identifierlesobjectifsdescontrôlesetles
affirmations d’assurance,
•d’instaurerdestestsautomatiséspourmettreen
évidence les activités et les transactions non
conformes.
Nombre des techniques de pilotage continu des contrôles
par le management sont identiques à celles qui peuvent être
déployées par les auditeurs internes pour l’audit continu.
En recourant aux procédures de pilotage continu, en con-
GTAG — Résumé — 1
1
1 Rapport de la table-ronde des responsables de l’audit interne lors de la conférence internationale de l’IIA de 2005, juillet 2005.