Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique Activité 8 : La découverte des croûtes et du manteau Thème 1B Compétences travaillées Notions à construire Les études sismiques et pétrographiques permettent de caractériser et de limiter deux grands types de croûtes terrestres : une croûte océanique essentiellement formée de basalte et de gabbro et une croûte continentale constituée entre autres de granite. La croûte repose sur le manteau, constitué de péridotite. Attitudes Capacités Observer à différentes échelles, de l’échantillon macroscopique à la lame mince, les roches des croûtes océanique et continentale et du manteau. Manifester du sens de l’observation, de la curiosité, de l’esprit critique Faire preuve d’autonomie Percevoir le lien entre sciences et technique Comprendre comment des observations fondées sur des techniques nouvelles (sismologie, pétrographie) ont permis de dépasser les obstacles du bon sens apparent A partir des documents proposés, de votre manuel, de vos observations et vos connaissances personnelles, énoncer les nouveaux éléments apparus avant les années 60 qui ont permis d’actualiser la théorie de la dérive des continents de Wegener. Document 1 : Le sismogramme de Potsdam 1889 (p 79) En 1889, on enregistre à Potsdam (banlieue de Berlin) un séisme sur les sismographes les plus modernes de l'époque. Très rapidement, on apprend que cet enregistrement correspond à un séisme violent qui s'est produit au Japon. A partir des sismogrammes ont va petit à petit pouvoir analyser les ondes, puis la structure interne de la Terre. Il existe plusieurs types d'ondes sismiques. On distingue deux types d'ondes de profondeur (P ou primaires et S ou secondaires) et des ondes de surface. L'étude de la structure du globe n'est possible qu'avec les ondes de profondeur. Les ondes P sont moins rapides et ne se propagent pas dans le liquide. Ces ondes se repèrent facilement sur un sismogramme. Très rapidement, on a conclu que les ondes sismiques ne peuvent se propager que dans un milieu solide. Au début du 20ème siècle, l’étude des ondes sismiques a permis de dire que le globe terrestre est en quasi-totalité à l’état solide. Une étude plus précise de la propagation des ondes montre une forte variation de la vitesse vers 2900 km de profondeur. De plus, on constate que les ondes S sont stoppées ce qui signifie que le milieu situé au-delà de 2900 km est de nature liquide. Ces observations permettent à Beno Gutenberg (1889-1960) de déterminer l'existence d'une discontinuité à l'intérieur du globe, à 2900 km de profondeur. Cette discontinuité sépare le manteau et la noyau. Le manteau serait solide alors 1 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique que le noyau serait de nature liquide. Ce modèle du globe par le fait que le manteau est considéré comme solide remet en cause la capacité aux continents de se déplacer comme le soutient Wegener. http://caracasismo.files.wordpress.com/2012/04/atelier-pratique-nc2b03-lire-des-donnc3a9es-sismiques.pdf Les différents types d’ondes sismiques Document 2 : La variation de la vitesse des ondes de profondeur (p 79 et 81) http://caracasismo.files.wordpress.com/2012/04/atelier-pratique-nc2b04-dc3a9terminer-la-vitesse-des-ondes-sismiques.pdf 2 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique Matériel disponible : deux barres de matière différente à température ambiante, une barre de pâte à modeler congelée, deux cellules piezo-électriques soudées à des cables RCA stéréo, un ordinateur avec le logiciel Audacity, un thermomètre, éprouvette graduée, eau, balance. Document 3 : La discontinuité de Mohorovicic (p 86 et 80) Le croate Andrija Mohorovicic (1857-1936) avait remarqué l'existence d'une autre discontinuité à l'intérieur du globe. Pour connaître la structure interne de la Terre, les géologues s'intéressent aux ondes P qui se propagent dans les milieux solides et dans les milieux liquides, et aux ondes S qui ne se déplacent que dans les milieux solides. Le 8 octobre 1909, André Mohorovicic observe des sismogrammes quand, tout à coup, les stylets zigzaguent : voici les ondes P, puis les ondes S puis... de nouveau des ondes P et de nouveau des ondes S ! Lorsque les ondes rencontrent une discontinuité, elles sont en partie réfléchies. Cette réflexion de l’onde est aussi mesurée par les sismomètres (selon son emplacement). Observer sur le sismographe ci-contre, l’arrivée des ondes réfléchies P que l’on appellera ici les ondes PMP. « Les ondes se sont dédoublées ; Ses appareils sont pourtant parfaitement réglés, vérifiés chaque jour par le séismologue méticuleux. Le séisme est identifié, il a lieu sous la ville croate de Popupsko, au Sud de Zagreb, à 40 km de profondeur... Mais pourquoi cette répétition des ondes P et S, comme un écho ? Mohorovicic arpente son bureau de long en large, fume cigarette sur cigarette, il veut comprendre. Une idée lui vient : les deux trains d'ondes sont partis en même temps du lieu du séisme ; s'ils sont arrivés avec un décalage, c'est donc qu'ils ont dû emprunter deux chemins différents. Connaissant exactement la distance qui sépare ses séismographes de l'épicentre du séisme, ainsi que l'heure précise de la secousse, il calcule que le premier groupe d'ondes P et S a circulé par le chemin le plus direct entre le foyer et l'observatoire, à la vitesse prévue, celle qui correspond à la densité de l'écorce terrestre. En revanche, le deuxième groupe d'ondes P et S a dû rencontrer un milieu de densité différente qui l'a dévié... Extrait de Maurice Kraft : La Terre une planète vivante ! Collection « Des livres pour notre temps » Éd. Hachette Document 4 : Détermination de la profondeur de la discontinuité de Mohorovicic avec des sismogrammes (p 86) http://caracasismo.files.wordpress.com/2012/04/atelier-pratique-nc2b0-7-evaluer-la-profondeur-du-moho.pdf Quand les ondes changent de type de milieu leur vitesse varie brutalement et à la surface séparant les deux milieux (propriétés 3 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique physicochimiques différents) elles peuvent se réfracter et se réfléchir. La réfraction et la réflexion obéissent aux lois de Descartes. (sin i/sin r) = V1/V2 Schéma de la loi de Descartes sur la réfraction et la réflexion 1. Ouvrir le logiciel Educarte en cliquant sur le fichier « ec.Moho-Alpes.html » dans le dossier Educarte. Afficher les séismes de la zone étudiée (Région niçoise) en cliquant sur l’onglet « Séismes SISMOS à l’Ecole ». Afficher les stations sélectionnées en cliquant sur l’onglet « réseau Edusismo » Séisme Station 24/10/2008 DRGF 09/02/2009 NICF 21/04/2009 SDTF 2. Ouvrir les sismogrammes pour les stations avec le logiciel Seisgram2K. Repérer les ondes P et les ondes S puis effectuer un pointé pour chacune d’elle. On remarque une diminution de l’amplitude des ondes P puis une reprise du signal avant l’arrivée des ondes S qui corresponde aux ondes PmP. Parmi les ondes P, on distingue plusieurs sortes d’ondes se propageant selon des parcours différents depuis le foyer jusqu’à la station : - ondes P directes à une vitesse moyenne de 6.25 km/s - ondes PmP réfléchies sur le Moho, même vitesse (« Autre ») Pointer ces ondes pour afficher le décalage entre leur arrivée et celle des ondes P. Aller dans « affichage » → « Sismogramme Info » pour obtenir les informations suivantes concernant le séisme : profondeur du foyer distance épicentrale Croûte Manteau Schématisation du trajet d’une onde PmP 4 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique F = foyer h = profondeur du foyer H = épaisseur de la croûte terrestre au dessus du point B ∆ = distance épicentrale δ t = t PMP – t P ( retard en secondes entre les ondes PMP réfléchies et les ondes P directes) On peut appliquer le théorème de Pythagore : D’où la détermination possible de la position du point de réflexion ; AB représente la distance épicentre-point de réflexion : 3. Calculer H pour les 3 sismogrammes proposés grâce à la feuille de calcul Excel « Calcul Moho ». L’outil « Calcul des distances » permet de montrer le trajet des ondes .Relier l’épicentre du séisme à la station. L’outil « Localisation par cercles » permet de visualiser la distance entre l’épicentre et le point de la surface situé à l’aplomb du point réflexion. L’intersection entre le segment de droite et le cercle permet de déterminer sur la carte le point en surface à la verticale du point B . Confronter vos résultats avec les données scientifiques en cliquant sur « Images » dans Educarte ,déroulant le menu → Carte Moho → afficher et plaçant le curseur sur 100. Noter vos constatations quant aux profondeurs du Moho. 4. Indiquer le Moho sur les graphiques décrivant l’évolution des ondes P en profondeur sous les océans et sous les continents. Document 5 : Etude pétrographique (couleur, structure, minéralogie, masse volumique) des roches des croûtes et du manteau (p 82, 83, 84, 85, 87) Matériel : échantillon de roches (granite, basalte, gabbro, péridotite), balance, éprouvette graduée, lames mindes de roches (granite, basalte, gabbro), microscope, polarisuer et analyseur, fiche de reconnaissance des minéraux. Une roche grenue ou cristalline est entièrement constituée de minéraux joints entre eux provenant de la cristallisation total d’un magma. Une roche microlitique ou hémicristalline est une roche imparfaitement cristallisée avec présence d’une « pâte » amorphe appelée verre. Afin d'aller au delà de cette simple observation, on peut utiliser des lames minces de roches pour le microscope. La lumière normale ne donnant pas d'informations particulièrement nouvelles, on va utiliser la lumière polarisée. Un polariseur est une lame d'une substance qui sélectionne la lumière vibrant dans une seule direction. 5 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique Si on met deux polariseurs en série, on obtiendra un effet particulier, l'extinction, si les deux polariseurs sont perpendiculaires. On appelle polariseur le premier et analyseur le second polariseur. La lumière obtenue est dite LPA (lumière polarisée et analysée). Si on intercale entre le polariseur et l'analyseur, une lame de roche, les cristaux vont prendre une couleur caractéristique et donneront un angle d'extinction particulier. Document 6 : Vitesse des ondes P en fonction de la profondeur Profondeur en Km Vitesse des ondes P en Km/s 0à1 1 à 40 40 à 150 2,8 5,5 8,2 Profondeur en Km 0à1 1à2 2à7 7 à 70 Vitesse des ondes P en Km/s 2,2 6,5 6,7 8,2 Document 7 : Vitesse des ondes P dans différentes roches Matériaux sédiments et roches sédimentaires granite basalte gabbro Vitesse de sondes P en Km/s 2à5 5,5 6,5 6,7 péridotite 7 à 12 Document 8 : Composition chimique des croûtes océanique et continentale , composition chimique de roches 6 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique Document 9 :Clé de détermination de quelques minéraux Observation en LPNA Observation en LPA Autres caractéristiques Minéral limpide en LPNA, sans forme géométrique particulière (souvent "coincé" entre les autres minéraux) Macle rayée noire et blanche (en "peau de zèbre" ou en "code barre") Blanc, gris ou noir Aspect sale et poussiéreux en LPNA Incolore Pas de macle rayée noire et blanche en "peau de zèbre" mais macle rectangulaire avec un côté clair et un côté sombre Minéral Quartz Si O2 Feldspath Plagioclase (Na, Ca) (Si, Al)4 O8 Feldspath Orthose K Al Si3 O8 Olivine (Mg, Fe)2 Si O4 Aspect craquelé, globuleux Couleurs très vives : bleu, vert, jaune, rose, etc. Cristaux allongés, avec clivage en "lames de parquet" (fines stries parallèles à l'allongement du cristal) 7 Mica blanc (ex : muscovite) K Al3 Si3 O10 (OH)2 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique Faiblement coloré Fortement coloré, pléochroïsme Opaque Couleurs souvent ternes, parfois vives : jaune, orange, brun, magenta et gris Sections allongées, rectangulaires ou à angles (parfois, présence de plusieurs teintes tronqués, parfois deux clivages à 90° séparées par une ligne) Couleur : vert, jaune, brun orangé Sections souvent quelconques, parfois en losanges à pointes tronquées, couleur brune à verdâtre en LPNA Couleur : brun-rouge, vert, bleu Couleur brune en LPNA, cristaux allongés, avec clivage (fines stries) dans le sens de la longueur, présence de zircons avec auréole sombre autour Couleur toujours noire Petites taches noires à l'intérieur de certains minéraux Pyroxène (ex : Augite) Ca (Fe, Mg)2 Si2 O6 Amphibole (ex : hornblende) Na Ca2 (Fe2+, Mg)4 (Al, Fe3+)5 Al2 Si6 O22 Mica noir (ex : biotite) K (Mg, Fe)3 Al Si3 O10 (OH)2 Oxydes (ex : magnétite) Fe3 O4 Remarques : - Pléochroïsme : En LPNA, certains minéraux changent de couleur lorsqu'on fait pivoter la lame de 90° - Clivages : Rayures fines parallèles entre elles (le minéral peut se fendre facilement selon ces lignes qui correspondent au plan de clivage) Document 10 : Vitesse des ondes P en fonction de la profondeur sous les continents et sous les océans 8 Thème 1B 1ère S Expression, stabilité et variation du patrimoine génétique 9