Les graminées dominent largement mais quelques autres plantes herbacées leur sont associées, notamment diverses
Cypéracées, Papilionacées et Orchidées, surtout apparentes en saison des pluies. Dans l’étage supérieur, au-dessus de
1400 mètres, la graminée dominante est Loudetia kagerensis Hubbard ; elle est accompagnée par d’autres espèces orophiles
et notamment une petite Papilionacée, Eriosema spicatum Hook. Aucun arbre ne pousse dans les prairies sommitales.
Au-dessous de 1400 mètres, la graminéeLoudetia arundinacea Sten. prend la place de Loudetia kagerensis Hubbard en
même temps que disparaissent les espèces strictement orophiles et que s’accroissent le nombre et l’importance des espèces
planitiaires. Des arbustes sont alors souvent présents, notamment Syzygium guineense var. macrocarpum Aubr. et, par
endroits, Protea occidentalis Beard.
Les formations végétales du piedmont forment de vastes clairières au sein des étendues forestières. Ces formations végétales
sont très diverses, en rapport essentiellement avec l’épaisseur du sol qui recouvre la cuirasse ferrugineuse. Lorsque le sol
dépasse plusieurs centimètres d’épaisseur, ce sont de vraies savanes qui se sont installées, avec des herbes dépassant 1 mètre
de hauteur ou davantage, groupées en touffes très distinctes au niveau du sol. Certaines, notamment vers Kéoulenta et
Ziéla, sont dominées par de grandes Andropogonées àlarges feuilles, Andropogon macrophyllus Stapf, et parsemées
d’arbustes et de petits arbres xérophiles comme Terminalia glaucescens Plan., Ficus glumosa Del., Phyllanthus discoideus Müll.
Lorsque les sols sont moins épais, la strate herbacée, moins haute, est dominée par les Hyparrhenia diplandra Hubbard et
Anadelphia leptocoma Pilger.
Par leur physionomie d’une part, par le climat qu’ils subissent d’autre part, les milieux herbacés peuvent ainsi être classés
en quatre principales catégories (Fig. 2-7).
¢les savanes de piedmont, vers 450-550 mètres d’altitude (formations de types divers avec, notamment, les prairies sur
cuirasses et les prairies inondables des marais, etc.),
¢les savanes de mi-pente, jusque vers 800-950 mètres,
¢les prairies de moyenne altitude, entre 950 et 1400 mètres,
¢les prairies sommitales, au-dessus de 1400 mètres.
Le Nimba est inclus dans le domaine de la forêt dense qui recouvrait jadis une large partie de l’Afrique occidentale
humide. Dans la chaîne, il faut distinguer deux grandes entités physionomiques assez différentes : le Nimba N.E., en grande
partie guinéen, aux crêtes dénudées oùs’observent les savanes orophiles les plus originales, et le Nimba S.O., situépresque
entièrement au Liberia, qui était naguère, àpeu près uniformément recouvert de forêt hygrophile.
Dans la partie guinéenne nord-orientale, dans la zone planitiaire, les forêts sont du type semi-caducifolié, souvent assez
dégradées autour des villages, mais on y trouve encore de grandes étendues de forêts secondaires, àtous les stades de leur
évolution. Sur les pentes, la forêt est àpeine dégradéeets’élève d’une manière continue jusqu’à 800-900 mètres d’altitude,
et dans les talwegs, au bord des torrents, elle monte parfois jusqu’à 1200 mètres (Schnell 1952, 1977). Dans les forêts des
basses pentes subsistent encore, çà et là, quelques enclaves de forêt ayant une structure primaire avec un sous-bois dégagé
et une voûte forestière assez dense àTriplochiton scleroxylon K. Schum. et Chrysophyllum perpulchrum Mildbr. Dans les
vallées humides de la portion occidentale de la chaîne se trouve une forêt ombrophile àTarrietia utilis Sprague. Aux
altitudes supérieures, au-dessus de 900-1000 mètres, la forêt est en général intacte ; elle se localise surtout dans les ravins
et se prolonge sous forme de galeries forestières d’altitude qui peuvent même atteindre 1600 mètres dans certaines parties
de la chaîne ; alors elle est caractérisée par la dominance de Parinari excelsa Sabine et les espèces de la zone planitiaire ne
sont plus que sporadiques. Dans les hauts de ravins s’observe une grande abondance de Syzygium staudtii (Engl.) et de
beaux peuplements de Cyathea manniana Hook (Schnell 1966).
La partie sud-ouest de la chaîne est bien plus pluvieuse et les forêts d’altitude moyenne abritent des espèces
normalement répandues dans les forêts ombrophiles. Le Parinari excelsa déjàprésent sur les pentes devient abondant à
partir de 1000 mètres. Vers 1200 mètres il domine dans les futaies qui sont comparables àcelles que l’on observe dans la
partie orientale du massif. Les épiphytes sont très abondants (Schnell 1977). Toutefois, si la végétation primitive est encore
pratiquement intacte dans la partie guinéenne de la montagne, et même dans sa partie ivoirienne, bien plus réduite, il n’en
LES ELATERIDAE DU MONT NIMBA 397