Le vrai visage de l’islam
Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Mensuel d’information islamique - N° 013 du 05 mars au 05 avril 2014 Prix : 300 F CFA
Les règles du maquillage de la femme en Islam
P.7
JOURNEE
INTERNATIONALE
DE LA FEMME
De la libération
à la libération
EXCISION, DEPIGMEN-
TATION ET ISLAM
Les conseils
du Cheikh Abdoul
Fathah Mahmoudou
PRISE EN CHARGE
DES CAS SOCIAUX
Le talon d’Achille
des musulmans
au Burkina !
SCIENCES RELIGIEUSES
L’essentiel
sur le destin
et le libre- arbitre
Les paroles en or
de Hasan Al Basri
P.3
P.4
P.6
P.2
P.13
UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI
Mohammed Zébré, fondateur
du complexe « La Relève »
P.15 & 16
LE JUGEMENT SUR LA MECREANCE
Un colloque pour
élucider la question
Djibrill Bassolé en visite
de travail en Arabie
Saoudite P.9
P.8
Editorial
Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014
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* UN ENTREPRENEUR, UNE VISION,
UNE FOI
Mohammed Zébré, fondateur
du complexe « La Relève »
* LE JUGEMENT SUR LA MECREANCE
Un colloque pour élucider la question
* Djibrill Bassolé en visite de travail
en Arabie Saoudite
* Les règles du maquillage
de la femme en Islam
* JOURNEE INTERNATIONALE
DE LA FEMME
De la libération à la libération
* EXCISION, DEPIGMENTATION
ET ISLAM
Les conseils du Cheikh Abdoul Fathah
Mahmoudou
* PRISE EN CHARGE
DES CAS SOCIAUX
Le talon d’Achille des musulmans
au Burkina !
* Spécificités et vertus du vendredi
* Les paroles en or de Hasan Al Basri
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Le 08 Mars de chaque année, le monde entier est ap-
pelé à reconnaître les mérites de la femme. Plus que les
autres jours, elle nous invite à célébrer l’autre moitiée
du ciel. A dire vrai, la femme mérite plus d’un jour. Tous
les jours, tous les instants, il importe que l’on recon-
naisse son honneur, sa contribution pour l’équilibre de
l’humanité. Ailleurs et avant l’avènement de notre reli-
gion, et aujourd’hui encore dans certaines contrées, la
femme n’était pas plus qu’une laissé- pour-compte. Ré-
duite à sa plus simple expression, entre la femme et
l’esclave, la différence était négligeable. Tout était mis
en œuvre pour éviter sa perpétuation dans l’univers.
L’on a à mémoire ce triste sort qui lui était réservé à sa
naissance. Cueillie dès sa naissance et enterrée vivante,
elle l’était. « Si une femelle était annoncée à l’un d’en-
tre eux, son visage s’assombrissait de douleur, et il se
cachait des autres tellement la nouvelle était terrible ;
devait-il la garder dans la honte ou l’enfouir dans la
terre, quel bien mauvais jugement de leur part ! », nous
rappelle le livre saint à la Sourate Les abeilles aux ver-
sets (58-59). Dans certaine confession religieuse, la
femme est maudite pour avoir incité l’homme à pécher
dans le jardin d’Eden. Dans d’autres, on s’interrogeait
encore si elle pouvait bénéficier du statut d’un être hu-
main. L’Islam à son avènement, a réparé cette injustice
en lui accordant un statut qui sied à son Etre. Il lui a fait
don de droits équivalents à ses devoirs. Dans certains
endroits, elle bénéficie des mêmes droits que l’homme.
Véritables moitiés, la femme et l’homme sont considé-
rés comme des collaborateurs, mais c’est à l’homme
que Dieu donna le commandement. Ô gens ! Nous
vous avons créé à partir d’un mâle et d’une femelle, et
Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin
que vous vous connaissiez. Certes, le plus noble d’en-
tre vous, c’est le plus pieux, Allah est Savant et
Connaisseur » Coran sourate 49, verset 13. Sur le plan
de la piété filiale, la femme occupe un rang supérieur à
l’homme au point le prophète Mohammad (SAW)
nous dit dans un hadith authentique : « Le paradis de
l’homme se trouve au pied de sa mère ». Que reste-t-il
encore pour anoblir cette créature d’Allah ? Ainsi, l’Is-
lam libéra la femme. Les lois modernes aussi l’ont li-
béré. Mais malheureusement, au fils des ans, l’on sent
un retour à la case départ. Contrairement à loi de Dieu,
les lois modernes ont fait de la femme pas plus qu’une
vulgaire marchandise et un simple jouet entre « les
mains des hommes dans le monde du travail, dans
les galeries marchandes, dans les défilés de mode, dans
les revues et journaux ». La femme libre aux yeux de
ces contempteurs, c’est celle dont la capacité à se libé-
rer de la religion est sans borne. Aujourd’hui, nos
mères, nos sœurs comparativement aux lois d’Allah, ont
vendu leur âme au diable. Obnubilées par la mode, elles
confondent ostentatoirement liberté et libertinage,
émancipation et exhibition. Vendable et achetable, la
femme l’est. Impudique, son sport favori consiste au-
jourd’hui a éta au grand jour ce qu’elle a de plus
sacrée, son corps. Sacrée au départ, la désacralisation
de cette belle créature est bien en marche. Mère de toute
l’humani, la chute de la femme dans les foss de
l’immoralité, a de facto entrainé la déconfiture de la so-
ciété. On se demande d’ailleurs l’intérêt de lui dédier
une journée internationale, laquelle n’a de cesse con-
tribuée à l’émanciper de la religion et de sa nature véri-
table. Nous cherchons refuge auprès d’Allah. Il n’y a
que l’Islam et les musulmans pour rétablir le vrai visage
de la femme. Car libérée des tyrans, la femme s’est en-
suite libérée de sa sainte nature
Ousmane TIENDREBEOGO
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME
De la libération à la libération
Sommaire
Société
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Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014
Aujourd’hui, dans les deux capi-
tales du Burkina, pas un jour
sans un prêche qui rassemble
des dizaines de centaines de musul-
mans. Avec radio confessionnelle et té-
lévision, des prêcheurs font de tous leur
mieux pour rappeler aux fidèles ce que
Dieu attend d’eux. Des écrits existent.
Des conférences audio comme vio
sont légions. Des prêcheurs chevronnés
aussi. Mais la ali est toute autre.
Les musulmans que nous sommes, res-
tent impuissants face à des problèmes
sérieux. Exemple :
On se met en colère, que nos femmes
musulmanes fréquentent d’autres lieux
de cultes ou assistent à des séances de
prière d’autres personnes qui ne sont
pas musulmanes.
Les musulmans avertis, ne s’en remet-
tent pas quand ils voient des familles
entières « récupérées » par des mem-
bres d’autres confessions religieuses.
Cela, à juste raison. Mais n’est pas
la question. Que faisons-nous pour évi-
ter que de telles situations arrivent ?
Posons-nous sincèrement la question ;
n’avons-nous pas poussé nos femmes
et filles entre les mains de ces per-
sonnes ?
Qu’est-ce qui, à la limite , conduit ces
femmes dans ces lieux ? La nécessi
de survie et la recherche de la compas-
sion sociale. Parce que les autres ont
une organisation qui leur permet de
prévoir et de prendre en charge ces cas
sociaux. Parce que chez eux, les
prêches, ils y croient et les mettent en
pratique.
Les musulmans manquent encore de
l’audace, quant à la prise en charge des
cas sociaux.
Dans bien de familles musulmanes, le
décès de l’époux sonne le glas de tous
les espoirs des autres membres de la fa-
mille. Rarement de telles familles ont
pu compter sur la Communaupour
s’en sortir. Généralement, après les
douas dont la preuve reste encore à être
établie, les fidèles se payent le luxe
d’oublier la bonne dame et ses enfants
qui sont généralement assez nombreux.
N’ayant pas ru une éducation reli-
gieuse capable de leur procurer une foi
à toute épreuve, ces familles, et Allah
seul sait combien elles sont nom-
breuses, finissent pas échoir aux autres
confessions. Pendant ce temps, nous
nous complaisons dans des critiques et
des incriminations acerbes sans actions
concrètes. Ce qui est consternant, c’est
que les musulmans ne manquent pas de
moyens pour conjurer ce problème et
bien d’autres. Car pour le faire, il faut
des moyens financiers. Et ces moyens,
Allah les en a gratifiés. A jeter le regard
sur l’échiquier des hommes d’affaires
burkinabè, sans réfléchir, on constate
l’affluence des musulmans. C’est dire
que ce préalable est garanti. Il faut
aussi de l’organisation. C’est peut-être
le talon d’Achille des Musulmans au
Burkina, comparable à un géant au
pied d’argile.
Ce monde que nous vivons, ne tolère
plus la médiocri et l’attentisme. Il
faut donc aller au-delà des émotions
pour laisser transparaître le vrai visage
de l’Islam
A. Guigma
Il est certes habituel, que le nom «
Ascète » [Zâhid] est spécifique-
ment servé à celui qui délaisse
ce bas monde [ad-Douniyh]. Mais
celui qui délaisse tout ce qui est autre
qu’Allâh
- Ta’âla, est lui l’ascète parfait [az-
Zâhid al-Kâmil], tandis que celui qui
délaisse le bas monde tout en désirant
le paradis et ses joies, est aste lui
aussi, mais à un degré moindre que le
premier.
Sache que l’ascétisme ne consiste pas à
délaisser l’argent et à le penser par
chari et avec force pour attirer les
cœurs [al-Qalb]. Certes l’ascétisme
consiste à délaisser le bas monde [ad-
Douniyâh] parce qu’on connaît ses ca-
ractéristiques infâmes en comparaison
à la nature précieuse de la vie future
[al-Âkhira].
De là, qui comprend que le bas monde
est semblable à la neige qui fond et que
la vie de l’au-delà est comparable aux
pierres pcieuses qui durent, ressent
un grand désir de l’échanger avec l’au-
tre [monde]. Ceci est prouvé dans les
paroles d’Allâh Ta’âla :
« Dis : « La jouissance d’ici-bas est
éphémère, mais la vie future est meil-
leure pour quiconque est pieux. Et
on ne vous lésera pas, fût-ce d’un
brin de noyau de datte. » [Sourate 3,
verset 77]
« Tout ce que vous possédez s’épui-
sera, tandis que ce qui est auprès
d’Allâh durera. » [Sourate 16, verset
96]
Et les bienfaits de l’ascétisme sont
aussi mentionnés dans ces dires d’Al-
lâh Ta’âla : « Et ne tends point les
yeux vers ce dont Nous avons donné
jouissance temporaire à certains
groupes d’entre eux, comme décor
de la vie présente, afin de les éprou-
ver par cela. »
[Sourate 20, verset 131]
Le Prophète -sallâ l-La‘aleyhi wa
sallam- a dit : « A celui qui se lève le
matin plein des soucis du bas monde,
Allâh disperse son affaire, éparpille
son occupation, place sa pauvreté
entre ses yeux, et il n’aura, des biens
du bas monde, que ce qui lui est pré-
destiné.
A celui qui se ve le matin en
n’ayant pour souci la vie future,
Allah rassemble pour lui son souci,
préserve pour lui son occupation,
place sa richesse dans son cœur, et le
bas monde viendra malg lui vers
cet homme. » [Rapporté par Ahmad, et
Ibn dja, et authentifié par al-Al-
bânî.]
Al-Hassan al-Basrî -qu’Allah lui fasse
Miséricorde- a dit : « Les gens ressus-
citeront nus [leJour Dernier] à l’ex-
ception des gens de l’ascétisme [Ahl
az-Zuhd] »
Il -qu’Allah lui fasse Miséricorde- di-
sait aussi :
« Certains hommes ont honoré le bas
monde et il les a crucifiés sur un
morceau de tourment en bois. Aussi,
méprisez-le, car il ne se régale jamais
que lorsqu’il est méprisé.»
Al-Fudhayl [Ibn ’Iyâdh] -qu’Allah lui
fasse Miséricorde- a dit : « Tout le mal
a été placé dans une pièce et sa clef
[Miftah] fut l’amour du bas monde.
Tout le bien a é placé dans une
pièce et sa clef fut le délaissement de
ce bas monde. »
Quelques-uns des Anciens [Salaf] di-
saient : « L’ascétisme [az-Zuhd] dans
ce bas-monde apaise le ur et le
corps et l’attachement à lui multiplie
les soucis [al-Hamm] et les tristesses
[al-Huzn]. »
Source : Kitâb « Mukhtasar
Minhâj al-Qâsidîn »
PRISE EN CHARGE DES CAS SOCIAUX
Le talon d’Achille des musulmans au Burkina !
Les musulmans dans notre pays, on nous l’a toujours dit, sont les plus nombreux. Plus de 60% de la population burkinabè est musulmane. (Sic). Quand on entre ce-
pendant dans le fond, que de désolation et de désillusion. On peine à mesurer véritablement l’ombre de cette « masse » sur le terrain. Presque sur tous les plans, nous
sommes toujours à la traîne. Bien sûr, cela a une histoire. La pénétration de l’Islam au Burkina a été réalisée bien après celle d’autres confessions. Notre système
éducatif est d’ailleurs d’inspiration catholico-gréco-romaine. Y compris nos sources de droit, qui sont d’inspiration, germano-romanesque. Le retard des musulmans
par rapport aux autres peut trouver une justification de ce fait. Mais jusqu’à quand allons-nous continuer à l’entretenir, ce retard ? Jusqu’à quand les musulmans
se résoudront-ils à vaincre cet attentisme ? Jusqu’à quand…
SPIRITUALITE
Le véritable ascétisme [az-Zuhd] en Islam
Qu’est-ce que l’ascétisme ? Sache que l’ascétisme [az-Zuhd] dans ce bas-monde est un comportement respectable qui fait partie des stations des itinérants [as-Sâli-
kîn]. L’ascétisme consiste à détourner nos désirs d’une chose vers ce qui est meilleur, à condition que ce dont on se détourne soit quelque chose de souhaitable [de
bon]. Car celui qui se détourne d’une chose qu’on ne désire pas et qui n’est pas recherchée pour elle-même, ne s’appelle pas « Ascète » [Zâhid]. Comme pour celui
qui ne renonce qu’au sable [at-Tourâb] ne s’appelle pas « Ascète ».
On peut se tromper
Culture
Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014
L’objet tant recherché par le noble
des prophètes Muhammad (psl) est
de ramener le commun des mortels
à une seule spiritualité : celle qui converge
à la croyance en l’unici de l’Etre su-
prême. Le messager de Dieu a enduré
treize bonne années à l’enseignement du
Tawhid à ses compagnons afin qu’ils puis-
sent se débarrasser des préjugés d’autres
divinités et autres considérations que Dieu.
Il a mis Dieu au centre de tout. Il a com-
battu le polythéisme pendant son ministère.
En effet, la vision prophétique voit le suc-
cès de l’Islam dans la cohésion et la frater-
nité sincère. L’unicité de Dieu ne peut être
effective à la surface de la terre que si les
musulmans s’acceptent et qu’ils vont au-
delà des considérations matérielles. Mal-
heureusement, en ce 21esiècle, il existe
toujours des individus, d’office d’obé-
dience musulmane qui se cramponnent à
l’idéal matérialiste et raciste. Pourquoi tant
d’associations au nom de l’Islam avec des
identités des musulmans se reconnais-
sent tout de suite quand on prononce le
nom de leur association ou de leur prédi-
cateur ? Nous savons également que ce fut
la question des préjugés qui amena les
Blancs et les Juifs à discuter à propos du
personnage d’Abraham sur sa lignée et son
appartenance religieuse et c’est encore
Dieu qui revient à la rescousse de la vérité.
Le Coran le souligne ainsi : « Ibrahîm
n’était ni Juif ni Chrétien mais il était un
pur monothéiste soumis (musulman) à
Dieu et n’était pas d’entre les associa-
teurs ». S3 V67
C’est dire que les appartenances associa-
tives et personnelles au nom de l’Islam ne
relèvent que de notre propre effort qui,
lorsque cela est bien conduit, mérite des
privilèges auprès d’Allah. Mais si cela est
source de marginalisation et de division ce-
pendant, l’on est très loin de l’idéal du
Coran et du prophète.
Lequel idéal reste la soumission stricte et
formelle à l’unicité de Dieu. Le prophète
(psl) dit : « Il vous incombe de rester
fermes à ma sounnah et la sunnah de mes
prédécesseurs, les bien guidés» Rap-
porté par Thirmidhi et Abou Daoud.
Dès que nous tournons le dos aux sources
en nous cramponnant aux humeurs des uns
et des autres, lourde sera notre tâche de
parvenir à un Islam fort. Encore faudrait-
il qu’on mette en relief cette autre inter-
prétation divine qui stipule ceci : « Si vos
pères, vos enfants, vos frères, vos épouses,
vos clans, les biens que vous gagnez, le né-
goce dont vous craignez le déclin et leurs
demeures qui sont agréables, vous sont
plus chers que Dieu et son Messager et la
lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez
que Dieu fasse venir son ordre (l’accom-
plissement de la menace). Et Dieu ne guide
pas les gens pervers ! ». S9V24
C’est un verset qui réduit les musulmans
sur le même pied d’égalité et qui met au-
devant de la scène Dieu, son prophète, l’ef-
fort sur le sentier d’Allah en dépit de la
famille, des ethnies, des appartenances as-
sociatives et politiques. Il faut savoir rai-
son garder. Lappartenance à une
association quelconque ou tendance, si
vous voulez, ne saurait être la preuve de sa
proximité avec Dieu. L’essentiel, c’est de
toujours s’arranger à ce que notre pratique
religieuse trouve son fondement dans le
Coran et la Sunna. C’est seulement sur ces
aspects que nous serons considérés au yeux
d’Allah comme croyant et persévérant.
« Hommes, nous vous avons créés d’un
homme et d’une femme et Nous vous avons
établis en peuple et en tribus pour que vous
appreniez à vous connaître. Le plus noble
d’entre vous est, au regard de Dieu, le plus
pieux et Dieu est Savant et bien informé »,
nous dit Allah à la sourate 49 au verset 13.
Conformons-nous à la volonté totale d’Al-
lah, qui a fait surgir l’Islam pour qu’il soit
un système qui rassemble les individus au-
tour d’un même idéal. De grâce, tirons le-
çons des enseignements du Coran et de la
Sunnah du prophète afin d’aller au-delà des
préjugés. Lattribut contraire ne fera que
nous affaiblir davantage alors que beau-
coup de défis attendent d’être relevés.
Par AROUNAN.G
Allons au-delà des préjugés
Force est de constater que malgré la présence de l’Islam au Burkina Faso, des musulmans vivent toujours sous le joug du communautarisme tendanciel, et autres
considérations discriminatoires. « Dis-moi de quelle association tu es, et je te dirai les mosquées et les savants que tu fréquentes », ainsi pourrait-on caricaturer cette
triste réalité.
Du Qadha et du Qadar , on peut mentionner
brièvement les principes suivants accompagnés
de quelques arguments sur lesquels ils reposent:
1. Sur la signification du Qadha (décret) et du
Qadar (arrêt) :
Par ces deux termes, on entend que par Sa
science, Dieu - qu’Il soit exalté - connaît déjà,
avant sa venue à l’existence, tout être créé et
dont Il a voulu son existence. Il l’a existencié
conformément à ce qu’Il a arrêté pour lui et Il a
voulu ce qui émanera de cet être en sachant que
ni les actes de l’homme, ni toute autre chose n’y
sont soustraites ; peu importe d’ailleurs qu’il
s‘agisse d’actes bons ou mauvais relevant de
l’obéissance ou de la désobéissance; de même
que n’y est pas soustrait tout ce qui arrive à
l’homme et tout ce qui se produit dans l’univers
comme événement. Tout ceci relève de la foi.
C’est par ce biais que se réalise l’exigence de la
foi relative au décret et à l’arrêt.
Ce qui vient d’être donné en haut comme défi-
nition succincte du sens du décret et de l’arrêt se
fonde sur des principes irréfutables et indiscu-
tables quant à leur signification.
2. La Science Divine
La science de Dieu - exalté soit-Il - a précédé
les choses avant leur existence. De me la
science divine connaît ce qui adviendra de ces
choses après leur venue à l’être ainsi que ce qui
émanera d’elles. Il va de soi que la science di-
vine embrasse l’homme et tout ce qui se produit
dans son existence. Il existe d’innombrables
preuves à ce sujet, tirées du Coran Munificent,
notamment dans le verset suivant : « Il a les
clefs de l’inconnaissable qui ne sont connues
que par Lui. Il sait ce qui est sur la terre ferme
et dans la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu’Il
ne le sache. Il n’existe ni graine dans les ténè-
bres de la terre ni brin vert ni brin desséché qui
ne soient consignés dans un écrit explicité. »
(Coran, 6/59)
La science de Dieu - qu’Il soit exalté -embrasse
également le non manifeste et son devenir s’il
venait à l’être.
En effet Dieu - qu’Il soit exalté - a dit : « Si Dieu
avait reconnu en eux quelque bien, Il les aurait
fait entendre. Mais même s’Il les avait fait en-
tendre, ils se seraient tournés et se seraient
écartés. » (Coran, 8/23)
3. Dieu est le Créateur de toutes choses
Dieu est Le Créateur qui détient Seul le pouvoir
de créer et de produire à partir de rien. En effet,
Il est le Créateur de toute chose sans exception.
Car pour toute chose devenue existante après
avoir été de l’ordre du néant, c’est Dieu qui l’a
créée, y compris naturellement tous les actes de
l’homme. Comme ces actes étaient inexistants
avant de devenir effectifs, ils sont nécessaire-
ment inclus dans la Parole divine : « Dieu est le
Créateur de toute chose.» (Coran, 39/62)
C’est dire que celui qui introduit une exception
au sein de cette généralisation ne fait qu’insti-
tuer un autre créateur à côté de Dieu.
Or cela c’est du polythéisme; les preuves attes-
tant ce principe sont nombreuses dans le Saint
Coran. Nous citerons quelques versets en ce
sens : - « C’est Lui, votre seigneur. Le Créateur
de toute chose. Point de dieu si ce n’est Lui. »
(Coran, 6/102)
4. Le caractère général de la volonté de Dieu
Le troisième principe, c’est le caractère général
de la volonté de Dieu. Car rien n’advient dans
l’univers sans la volonté de Dieu. C’est-à-dire
que Dieu a voulu l’arrivée de ce qui est produit
et n’a pas fait exception ni des actes de
l’homme, ni d’autre chose. Ainsi, ce que Dieu
veut est, et ce que Dieu ne veut pas ne l’est pas.
Il existe beaucoup de versets coraniques qui at-
testent ce principe. Citons quelques uns : - « Si
Dieu avait voulu, ils ne l’eussent point fait. »
(Coran, 6/137)
Ce caractère général de la volondivine em-
brasse aussi bien la guidance (al-hidaya) que
l’égarement (al-dhalal), la croyance (al-iman)
ou l’associationnisme (al- Shirk) - en effet Dieu
a dit : « Si ton Seigneur avait voulu, tous ceux
qui sont sur la terre, en totalité, auraient cru. »
(Coran, 10/99)
5. La responsabilité de l’homme quant à ses
actes
Bien que Dieu soit le Créateur des choses, dont
les actes de l’homme font partie, et que ce que
veut Dieu est et ce qu’Il ne veut pas n’est pas,
l’homme est responsable de ses actes et il en
sera rétribué. Ceci constitue le quatrième prin-
cipe. La connaissance de ce principe est déduite
nécessairement de la foi. En effet, l’un des fon-
dements de la foi consiste à croire au jour du ju-
gement les hommes seront diris, aps
avoir rendu les comptes au jour de la résurrec-
tion, soit vers le Paradis soit vers l’Enfer. Aussi,
il n’y a pas lieu de mentionner les preuves qui
attestent ce principe et tout ce qui s’y rapporte
car elles sont connues me par les gens du
commun et des écoliers.
6. L’impossibilité d‘injustice pour Dieu
Le cinquième principe porte sur l’impossibilité
d‘injustice pour Dieu. En effet, Dieu est totale-
ment exempt d’injustice et tous Ses actes sont
de la justice et de la miséricorde. Dieu a dit :
SCIENCES RELIGIEUSES
L’essentiel sur le destin et le libre- arbitre
Le destin est incontestablement l’un des sujets les plus complexes en Islam. L’un des articles de la foi, le dernier d’ailleurs, la croyance au destin, bon comme mauvais, est une exi-
gence religieuse sans laquelle la foi du musulman demeure incomplète sinon inexistante. Pour lever les équivoques, nous vous proposons ce résumé fait par l’éminent savant, Al Bay-
haqi, sur ce sujet.
Culture
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Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014
- « Je ne saurais être injuste envers les servi-
teurs. » (Coran, 50/29)
7. Personne ne peut opposer d’argument au
décret divin (al qadar)
Le décret (al qadar) ne peut servir d’argument
à quiconque pour se dérober à sa responsabilité.
Dieu a dit : « Dis : A Dieu appartient l’argument
décisif. S’Il l’avait voulu, Il vous aurait dirigés
tous. » (Coran, 6/149)
En réalité, ce principe est nécessairement évi-
dent au regard de la religion! Car si le cret
constituait un argument pour quiconque, Dieu
n’aurait pu châtier personne. Aussi, comme la
rétribution est effective et le châtiment est réel
pour les mécréants conformément à leur res-
ponsabilité, tel que nous l’avions développé
dans le cinquième principe, opposer le décret
comme argument pour se décharger de la res-
ponsabilité et annuler la rétribution est une ob-
jection nulle et non avenue.
8. On ne L’interroge pas sur ce qu’Il fait
Le septième principe c’est qu’on n’interroge pas
Dieu sur ce qu’Il fait, sur ce qu’Il crée et sur ce
qu’Il veut d’une interrogation ayant le caractère
d’une objection et d’une interpellation.
La preuve en est Sa Parole : « Il ne Lui est pas
demandé compte de ce qu’Il fait alors qu’Il leur
est demandé compte. » (Coran, 21/23).
En réalité, ce principe est clair et évident parce
que celui qui interroge autrui et l’interpelle, il
le fait en tant que son supérieur ou parce que
celui qui est interrogé a fait preuve d’ignorance
ou de manquement ou d’abus. Or toutes les
causes qui justifient les interrogations, les ob-
jections et les interpellations sont inexistantes à
l’endroit de Dieu.
En effet, Dieu est L’omniscient, le Sage auquel
il est impossible d’attribuer l’ignorance ou le
manquement. Car, II régit les affaires des créa-
tures par Sa sagesse qu’on ne peut absolument
pas embrasser. On n’en connaît d’ailleurs
qu’une part infime. Puisque même les Anges
rapprochés n’ont pu discerner la sagesse divine
à propos de la création de l’homme et de l’octroi
du vicariat sur la terre au fils d’Adam.
Par ailleurs, comme Dieu est le Seigneur et le
Roi de toute chose et que tout ce qui est autre
que Lui est soumis et assujetti à Dieu, on ne
peut concevoir que Dieu puisse être sous le
contrôle ou la direction de quiconque ou que
quelqu’un puisse commander Dieu. Car Dieu
est trop sublime par rapport à ces considéra-
tions. Du reste, Dieu est le créateur et le Sei-
gneur effectif de toute chose. Ce qu’Il ordonne
dans le monde et ce qu’Il fait relève de son pou-
voir exclusif de disposer de Ses possessions
comme Il veut. S’il en est ainsi, il devient im-
possible qu’on puisse L’interroger, L’interpeller
ou Lui objecter quoi que ce soit.
9. Lier les causes aux effets
Le huitième principe consiste en ceci : Ce que
Dieu a décrété et arrêté, à propos des actes de
l’homme et de ses états, il l’a fait selon des
causes. Or la liaison entre les causes et les effets
est une Sunna divine qui régit tous les existants.
C’est une loi générale qui les régit et il n’y a rien
dans ce bas monde et dans la vie future qui
n’advient sans cause. D’ailleurs, le Saint Coran
fait allusion à cette loi dans plusieurs versets,
notamment lorsque Dieu dit : « En l’eau que
Dieu fait descendre du ciel par laquelle Il fait
revivre la terre après sa mort. » (Coran, 2/164)
Ainsi, Il a fait descendre l’eau comme cause de
la revivification de la terre. Il en va de même
lorsque Dieu dit : « Nous y faisons descendre
de l’eau par laquelle Nous faisons sortir toutes
sortes de fruits. » (Coran, 7/57)
En effet, les choses que Dieu a créées, Il les a
créées selon des causes qu’Il a déterminées.
Donc Dieu est Le créateur de la cause et de son
effet. Dieu a dit : « Ce Paradis vous a été donné
en apanage pour prix de ce que vous faisiez. »
(Coran, 7/43)
Ainsi les œuvres sont une cause pour l’accès au
paradis.
Mais les causes sont cependant, multiples et va-
riées. Il y a celles que tout homme reconnaît par
sa nature innée. Comme l’accouplement qui est
la cause de la procréation, comme la semence
qui est la cause de la moisson, comme le man-
ger qui est la cause du rassasiement, comme la
boisson qui est la cause de l’étanchement de la
soif. Il y a d’autres causes que certaines per-
sonnes discutent comme le fait de suivre la loi
de Dieu est une cause du bonheur dans ce bas
monde et dans la vie future, le fait d’ignorer
cette loi religieuse est une cause de malheur
dans ce bas-monde et dans la vie future ou l’in-
vocation (ad-doua’) qui est une cause pour éloi-
gner le mal et obtenir ce qui est demandé.
Il y a aussi des causes qui échappent à beaucoup
de monde, comme les causes des événements
sociaux et tout ce qui arrive aux nations : la
prospérité, les humiliations, le progrès, le sous-
développement, l’essor, les épreuves, le déclin,
les défaites, les victoires, etc. Ces événements
ont leurs causes qui impliquent ces résultats,
lesquels ne peuvent manquer lorsque leurs
causes interviennent. Elles ressemblent aux
causes naturelles comme l’eau qui peut être tan-
tôt liquide tantôt solide ou la pluie qui tombe.
Ce sont des événements qui ont leurs causes dé-
terminées par Dieu. Lorsque ces causes inter-
viennent, ces événements se produisent. Toute
la différence entre eux et les événements so-
ciaux, c’est que les causes des premiers sont
précises de sorte qu’on peut prévoir la plupart
de ces événements lorsqu’on connaît leurs
causes. Quant aux autres, à savoir les événe-
ments sociaux, leurs causes, sont extrêmement
nombreuses et enchevêtrées et il est difficile de
prévoir avec exactitude leurs effets dans le
temps, même si on peut affirmer qu’ils se pro-
duiront à un moment ou à un autre. Il reste que
la loi religieuse nous a indiqué dans de nom-
breux textes scripturaires l’efficience de cette
loi générale ; celle des causes et de leurs effets,
et ce n’est pas le lieu ici de les mentionner en
détail car notre dessein c’est d’en donner les
principes.
10. Recourir aux causes et aux moyens
Croire au décret (al qadar) ne dispense pas de
recourir aux causes et aux moyens et n’invite
pas à l’inaction et à la paresse comme beaucoup
d’ignorants le prétendent. Au contraire, il invite
à y recourir comme nous aurons l’occasion de le
développer par la suite. Il suffit de rappeler ici
ce que nous avons dit dans le huitième principe,
à savoir que ce que Dieu a déterminé, Il l’a dé-
terminé selon des causes. Donc toutes les causes
et tous leurs effets relèvent des déterminations
de Dieu.
Aussi, nous devons y recourir pour obtenir des
résultats en fonction des liens qui existent entre
les causes et leurs effets. D’ailleurs le fait de
s’abstenir du recours aux causes c’est au fond,
se détourner de la loi de Dieu, la contester et la
déprécier. Parce que la loi religieuse en Islam a
fait de la foi et des bonnes œuvres des causes, en
faisant dépendre d’elles des résultats comme la
félici, le bonheur, le succès, l’agrément de
Dieu et l’entrée au Paradis, aume titre
qu’elle a fait de l’impiété, des actes de s-
obéissance et de l’opposition à la loi religieuse
des causes dont dépendent des résultats comme
le malheur, le courroux divin et l’entrée en
Enfer.
Aussi, celui qui se détourne de ces causes se dé-
pouille de la foi; il ne lui sert à rien de préten-
dre fallacieusement : Ce qui a été crése
produira, peu importe mon recours ou non aux
causes! Ceci parce que Dieu a promis le succès
en recourant à des causes précises. Donc , il faut
y recourir. Celui qui veut obtenir ces effets sans
leurs causes, est semblable à celui qui veut des
enfants sans se marier.
Toutefois, on doit savoir ici que recourir aux
causes et aux moyens ne signifie pas que le
cœur doit s’y attacher et croire que ces causes
aboutiront inéluctablement à leurs résultats. Car
dans toutes les créations, Il n’y a aucune cause
qui conduit inéluctablement à son effet. Car il
faut l’intervention d’autres causes et l’élimina-
tion de certains empêchements pour que la
cause conduise à son effet. C’est pourquoi le
cœur doit s’appuyer uniquement sur Dieu pour
obtenir l’effet, non sur les simples recours à la
cause.
11. Objections et réponses
On dira peut-être par objection aux principes
évoqués que les actes de l’homme s’effectuent
selon sa volonté et son libre choix. Dieu a dit :
« Quiconque le veut qu’il soit croyant et qui-
conque le veut, qu’il soit infidèle. »
(Coran,18/29)
Donc la volonté de l’homme a un effet sur la
production de l’acte. C’est pourquoi les actes de
l’homme lui sont attribués et il doit en répondre
et être sanctionné pour ses actes. Dieu a dit :
La preuve en est que le fou ne répond pas de ses
actes parce qu’ils ne procèdent pas de lui par
une volonté effective. Par conséquent, le fait de
dire que les actes de l’homme sont créés par
Dieu et produits selon la volonté divine ne s’ac-
corde pas avec les réalités que nous venons
d’évoquer.
La réponse à cette objection consiste en ceci :
L’homme accomplit réellement ses actes et il
possède une volonté réelle et non pas figurée.
Mais sa volonté est créée par Dieu. Elle est donc
la cause de la production de l’acte de l’homme.
Or Dieu est le créateur de la cause et de son effet
et le fait que l’homme agisse avec sa volonté ne
fait sortir son acte du cadre neural de la création
des choses par Dieu. Ainsi, Les vaisseaux sont
fabriqués de la main de l’homme. Mais Dieu en
est leur créateur comme Il est le créateur de la
main de l’homme et de sa volonté :
« Nous avons créé pour eux semblables vais-
seaux sur quoi ils montent. » (Coran, 36/42)
C’est-à-dire les vaisseaux. De même les mai-
sons sont fabriquées par l’homme. Pourtant
Dieu en est le créateur : « Dieu vous a procuré,
dans vos maisons, un lieu habitable, Il vous a
procuré, dans les peaux des bêtes des maisons
(tentes) que vous trouvez légères le jour vous
vous déplacez et le jour vous vous fixez. »
(Coran, 16/80)
Donc la volonté de l’homme a un effet dans la
production de l’acte en tant qu’elle est une
cause mais elle n’a pas d’effet au plan de la
Création de l’acte lui-même et de sa réalisation
effective. Car il n’y a pas dans l’existence une
cause parfaite qui implique l’existence inéluc-
table de l’acte. Donc même si le législateur dis-
tingue entre ce qu’Il crée comme actes de
l’homme intervient la médiation de sa vo-
lonté et ce qu’Il crée sans la médiation de sa vo-
lonté comme dans le cas des actes de l’homme
endormi et du dément, cette distinction n’im-
plique pas que les actes de l’homme raisonnable
et libre dans son choix soient soustraits au cadre
général de la création des choses par Dieu.
Parce que ce caractère général de la création di-
vine est un principe catégorique contre lequel
on ne peut pas concevoir un opposé ni imaginer
qu’il puisse souffrir d’une exception quel-
conque. Notre reconnaissance d’une telle dis-
tinction ne doit pas se faire au détriment du
caractère général et absolu de la création divine,
ni ne doit porter atteinte à ce caractère absolu
en y introduisant une exception. Tout le secret
de la question réside dans le fait que la volonté
de l’homme est créée. En effet, il s’agit d’une
volonté appropriée à la créature. Il est inconce-
vable qu’elle soit absolue. Au contraire, comme
le reste des créatures, elle a besoin de s’appuyer
sur la volonté de Dieu et de Son libre vouloir
absolu.
Une autre objection à réfuter :
On pourrait également faire l’objection suivante
: Si Dieu veut la désobéissance de l’homme et
ne veut pas son obéissance comment Il l’a voulu
des autres créatures ?
La réponse à cette objection est la suivante :
Nous avons souligné que la guidance, l’égare-
ment, l’obéissance et la désobéissance procè-
dent de la volonté de Dieu. Ceci constitue un
principe catégorique. Nous avons indiqué éga-
lement que la responsabilité de l’homme pour
ses actes est également un principe catégorique.
Or les données catégoriques ne souffrent d’au-
cune contradiction, même si elle nous paraît à
nous comme une contradiction. Donc, il nous
suffit de nous en tenir à ces données catégo-
riques et d’y croire absolument et sans excep-
tion. Il nous suffit de dire ici que la question du
décret (qadar) et de l’arrêt (qadha) se rapporte
aux attributs divins comme la science, la sa-
gesse, le pouvoir de créer et la volonté. Ainsi,
de même que nous sommes incapables d’em-
brasser les attributs divins, de même nous
sommes impuissants à embrasser le mystère du
décret divin.
Or le mystère du décret divin, c’est que Dieu a
égaré, a guidé, a rendu malheureux, a rendu
heureux, a fait mourir, a fait vivre, etc. Parmi
les manifestations de Sa volonté en l’homme et
malgré cela, l’homme est responsable de ses
actes autant qu’ils procèdent de lui par la mé-
diation de Sa volonté et de Sa puissance
Rassemblés par Abu Waqâss
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