Les technologies propres en entreprise Jérôme RIBEYRON Responsable de l'activité "Produire Propre" - CETIM Pôle Performance Industrielle Durable 7, rue de la Presse - BP 802 - 42952 Saint-Étienne Cedex 9 Tel: 04-77-79-41-44 - [email protected] ¬ Les "technologies propres" ou "écotechnologies" recouvrent à la fois les techniques (intégrées ou externes) qui évitent la formation de polluants durant les procédés de production, et les techniques en bout de chaîne qui réduisent les rejets dans l'environnement de toute substance polluante générée. Elles peuvent également englober les nouveaux matériaux, les procédés de fabrication économes en énergie et en ressources, ainsi que le savoir-faire écologique et les nouvelles méthodes de travail intégrant l'aspect environnemental. Cela conduit à distinguer les deux familles suivantes d'écotechnologies : Les écotechnologies curatives (externes) qui sont mises en œuvre ou développées dans une intention environnementale afin de réduire l'effet des rejets issus des systèmes de production et de consommation. La gestion des déchets et le traitement des rejets liquides sont les principaux secteurs utilisant ces technologies. Les écotechnologies préventives (intégrées) qui modifient les systèmes classiques de production humaine afin de réduire l'effet de ceux-ci sur l'environnement. Elles interviennent bien en amont des technologies curatives et sont généralement mises en œuvre pour des raisons économiques ou sous l'effet des réglementations. Elles ont vocation également à améliorer les performances des écotechnologies curatives. On peut ajouter également les écotechnologies managériales correspondant à la mise en œuvre de bonnes pratiques sur le process visant à réduire l’impact environnemental à la source. ¬ L’analyse des tendances à l’échelle globale montre que les investissements dans les écotechnologies sont en forte croissance depuis plusieurs années et sont devenues en 2007, le second poste d’investissement du capital-risque derrière les technologies de l’information, mais désormais devant les biotechnologies. La croissance du marché des écotechnologies est estimée à + 6 % par an et pourrait atteindre plus de 500 milliards d’euros en 2020, à l’échelle mondiale, pour les marchés de l’eau et de la valorisation des déchets. La croissance des écotechnologies a été notamment soutenue ces dernières années, par les tensions sur les matières premières et énergétiques créant un contexte favorable à l’émergence de nouvelles technologies, mais également par la mise en place de politiques publiques volontaristes à l’échelle européenne et internationale en faveur du développement durable (climat, santé, biodiversité,…). Ceci a créé un contexte favorable dans le monde occidental et certains pays émergents, à la croissance des marchés et à l’émergence d’innovations dans le domaine des écotechnologies. Les mesures adoptées en aval du Grenelle de l’environnement, vont probablement soutenir le développement du marché des écotechnologies et favoriser l’émergence de nouvelles approches de gestion de l’environnement, notamment dans le domaine des déchets. La mise en place de législations environnementales à l’échelle globale ou européenne, modifie profondément les équilibres économiques et il est désormais démontré que les pays et les filières de production industrielles capables des initiatives en matière d’éco-innovation bénéficiaient d’un facteur majeur de compétitivité. La Commission Européenne, dans sa communication sur la politique d’innovation, place les écotechnologies parmi les trois principaux secteurs porteurs dans les prochaines années. ¬ Les enjeux pour les entreprises de la Mécanique: Inscrite dans une démarche globale de Développement Durable, l'importance de réduction de l'impact industriel sur la nature fait aujourd'hui l'unanimité. Cette préservation de l'environnement concerne, bien sûr, la production de déchets et le traitement des rejets, mais aussi la diminution de l'utilisation des ressources naturelles nécessaires pour produire. Comme leurs homologues des autres branches industrielles, les responsables des PME/PMI du secteur de la mécanique sont bien conscients que des défis à relever au niveau de leur activité de production et que les pratiques industrielles doivent tenir compte des contextes en évolution, que ce soit au niveau de la réglementation ou de la prise en compte des nouvelles contraintes induites par l’émergence au niveau mondial, des exigences liées au concept de développement durable. Une récente enquête du Cetim a montré que : 48 % des entreprises interrogées, appartenant au segment « composants équipements » (> 300 entreprises) étaient ou allaient engager des actions pour une conception de produits propres, silencieux et sobres 56 % des entreprises interrogées, appartenant aux trois segments « métier », « équipements », « composants » étaient ou allaient engager des actions de réduction de l’impact sur l’environnement des procédés de fabrication Les technologies propres sont identifiées comme technologie prioritaire 2010 pour la filière Mécanique. ¬ Le Cetim, Centre technique des industries mécaniques, Etablissement privé d’utilité publique, est régi par les articles L.342-1 à L.342-13 du code de la recherche. Voulu et piloté par les industriels de la mécanique, le Cetim a pour objectif l’accroissement de la compétitivité des entreprises. Point de convergence des métiers, des connaissances et des organisations en mécanique, le Cetim est porteur de l’innovation mécanicienne au profit de la compétitivité des entreprises. Il mène des travaux d’intérêt collectif pour accompagner les entreprises mécaniciennes dans leur développement. Dans le cadre des technologies propres, le Cetim a développé, depuis plusieurs années, un plan d’action ambitieux pour leur développement en Mécanique. Les objectifs poursuivis se déclinent comme suit : o optimisation du procédé existant o modification du procédé existant o innovation – changement de procédé de fabrication Les actions mises en œuvre pour atteindre ces objectifs, sont principalement : - action de veille technique faisant une large place au développement durable et aux technologies propres de production - de très nombreuses actions de R&D visant à aider les professions à répondre à l’évolution de la réglementation (bains de TS sans cyanure, solutions alternatives au chromage, solution de dégraissage sans solvants chlorés interdits, …) - participation aux projets européens (TOZELIWA, RECYCLE, PRODEST, ….) - publication de guides sur les technologies propres (dégraissage par voie sèche, traitement des effluents de la Mécanique, …) - organisation de congrès et journées techniques, dont le congrès européen CLEANMECA (www.cleanmeca.org ), qui rassemble, tous les deux ans, plusieurs centaines de participants, dans le cadre d’un carrefour de rencontres et d’échanges au niveau européen entre chercheurs, grands groupes et PME fournisseurs et utilisateurs de technologies propres….. Le Cetim s’est investi également dans les domaines propres à : - - - la gestion pérenne de l’énergie (opérations collectives régionales) o amélioration des rendements o choix des sources d’énergie la gestion des déchets o identification des filières de recyclage o valorisation des déchets o gestion de la fin de vie et recyclabilité des produits la sensibilisation et l’accompagnement des entreprises dans le cadre du déploiement de l’écoconception o maîtrise du coût environnemental du produit par la prise en compte de l’environnement dès la phase de conception o développement d’avantages concurrentiels par la mise sur le marché de produits combinant des performances techniques, économiques et environnementales