Expérience personnelle
Je suis à l’atelier théâtre du lycée Montaigne depuis 4 ans maintenant. J’ai
commencé par le Symbolisme, qui fut pour moi une manière assez calme d’aborder le
théâtre. Au cours de cette première année, nous montâmes Intérieur, de Maeterlinck,
pièce relativement triste mais dont l’étude fut très intéressante pour ce qui est de
l’occupation du plateau ou encore de notre travail sur les marionnettes.
Désireux de m’épanouir de manière plus distrayante, j’ai changé d’atelier en 2ème
année pour me diriger vers le Baroque, dont je ne connaissais pas l’existence dans
l’univers du théâtre. Je fus aux premiers abords quelque peu retissant à tous ces codes,
mon adaptation fut rapide et nous montâmes Sganarelle, ou le Cocu Imaginaire de
Molière, où je jouais Sganarelle, rôle clé de la pièce, le côté humoristique me plût
beaucoup.
L’année suivante fut complémentaire puisque l’on joua L’amour Médecin, comédie
ballet de Molière, dans laquelle j’interprétais Sganarelle, à nouveau sujet de duperies
diverses.
Cette dernière année à l’atelier est pour moi plus dure que les précédentes puisqu’il se
trouve que j’ai changé de Lycée.
Mes horaires ne convenant pas parfaitement et les conditions d’accès étant plus
difficiles, je perds 1H30 de cours par semaine.
Néanmoins j’essaye de m’investir au maximum dans mon travail afin de ne pas
ralentir le groupe et de conserver une interprétation réfléchie, travaillée. Nous jouons
cette année Andromaque, de Racine, dans laquelle j’interprète le roi tyrannique
Pyrrhus.
La rupture complète avec le jeu des années précédentes est instructive, je redécouvre
avec plaisir la tragédie, dont l’interprétation demande à mon goût une certaine
maturité.
Rétrospectivement, cette maturité m’aurait probablement dépassée lors de mes débuts
à l’atelier.
Ces années d’apprentissage furent donc très fructueuses.
Ce qui me plaît dans le théâtre est l’émulation puis la cohésion qui se construit entre
les comédiens au cours de la découverte de la pièce, de leur travail dans l’année. Car je
pense en effet qu’une interprétation est une véritable (re)découverte de l’œuvre, le
comédien constituant le dernier maillon de la chaîne théâtrale, se doit nécessairement
de comprendre au plus profond le caractère, la psychologie de son personnage afin de
s’en imprégner pleinement. Toute cette recherche fastidieuse lui permettra alors sur
scène de retransmettre au public son savoir dans une recherche permanente d’habileté
et de maîtrise du jeu ; sans pour autant se laisser dépasser par le rôle qu’il prend, en
s’autogérant pour ne pas « dédoubler » sa personnalité.
J’aime communiquer, offrir des sentiments simples aux spectateurs, avoir l’impression
l’espace de quelques scènes, de modeler leurs réactions, j’aime la puissante interaction
qui se fait lors de la représentation, au paroxysme de la satisfaction du comédien.