Conseils alimentaires à une femme qui allaite
L’OMS et l’Académie américaine de Pédiatrie recommandent dans la mesure du possible une alimentation
exclusive au sein pendant 6 mois.
C’est une pratique simple et naturelle, qui présente en outre l’avantage d’être très économique, pratique et
rapide , ne nécessitant ni manipulation de matériel, ni stérilisation, donc « prête à l’emploi » en permanence.
L’alimentation de la femme qui allaite doit avant tout être variée et diversifiée. Elle est en fait assez proche de
celle recommandée en fin de grossesse (si ce n’est qu’elle doit être un peu plus riche en protéines et en acides
gras polyinsaturés).
La boisson tient une place très importante dans la fabrication du lait puisque celui ci contient 90% d’eau : il est
conseillé de boire au moins un litre d’eau par jour et de prendre des compléments hydriques sous forme de
soupes, de jus de fruits, de laitages ou encore d’infusions.
On peut conseiller de limiter la consommation d’aliments au goût très prononcé qui risquent de donner un goût
désagréable au lait (chou-fleur, céleri, choucroute, ail, oignon) faisant refuser le lait au bébé.
On conseillera également d'éviter toute automédication puisque certains médicaments parmi lesquels les
analgésiques, les tranquillisants , certaines hormones et beaucoup d’antibiotiques peuvent soit tarir la sécrétion
lactée, soit être toxiques pour l’enfant.
La ration énergétique.
Une femme qui allaite fabrique en moyenne 800ml de lait par jour, correspondant à 500 –600 Kcal
supplémentaires.
De plus, l’allaitement, même lorsque les apports alimentaires sont augmentés , semble favoriser la perte de
poids,en stimulant le catabolisme des graisses, notamment des graisses gynoïdes. Ces réserves adipeuses,
particulièrement difficiles à déloger au grand dam de beaucoup de femmes seront donc spontanément
mobilisées pour produire le lait maternel.
Les femmes qui allaitent pendant 10 semaines perdent en moyenne 1kg de plus que celles qui n’allaitent que 10
jours.
L’apport des protéines.
Pour une femme qui allaite, l’apport protéique de sécurité est de 80 g/j. Dans nos pays , l’apport dépasse souvent
ces valeurs.
En pratique , il suffit de manger aux deux repas principaux de 100 à 150 g de viande ou poisson ou deux œufs
(chaque portion apportant environ 20g de protéines) et de consommer 4 fois par jour l’un des aliments suivants :
Un quart de litre de lait
Ou 100 g de fromage blanc
Ou 40 g d’emmenthal
Ou un œuf
Ou une tranche de jambon
(chaque portion apportant environ 10g de protéines)
Les besoins en Fer
Il est conseillé de veiller à manger au moins une fois par semaine des aliments très riches en fer comme le
boudin noir ou le foie de bœuf.
En effet les données les plus récentes indiquent sans ambiguité que les besoins en fer peuvent être couverts
sans problème par la seule alimentation, à condition que celle-ci soit variée,sans exclusion des aliments
d’origine animale et que l’apport énergétique soit suffisant (>2000kcal/jour).
Dans le lait maternel, la teneur en Fer diminue progressivement au fil du temps. Elle est comprise entre 0,55mg/l
deux semaines après la naissance et 0,3mg/l vers 5 mois.
La sécrétion de lactotransferrine , protéine spéciale présente dans le lait maternel, joue un rôle primordial dans
l’absoption du fer : malgré la faible teneur en fer du lait maternel, la présence de lactotransferrine fait qu’il sera
très largement utilisé.
Ainsi les bébés nourris au sein présentent moins d’anémies ferriprives que ceux alimentés au lait maternisé et le
pourcentage d’absorption du fer dans le lait maternel pourrait atteindre 81% au cours des 3 premiers mois de la
vie, contre 10% pour le lait de va che,qui est encore plus pauvre en fer.
Le calcium : 1200mg/jour.
Au cours de la lactation, le taux d’absorption du calcium retourne à des valeurs comparables à celles qui
précèdent la grossesse.
Son excrétion urinaire diminue mais il se produit une déminéralisation osseuse secondaire à la mobilisation des
réserves minérales, surtout au niveau des os trabéculaires.
Fort heureusement, cette consommation de calcium osseux est parfaitement réversible après le sevrage et
différentes études ont montré que ni la durée de l’allaitement ni un nombre important d’enfants nourris au sein ne
sont des facteurs de risque d’ostéoporose ultérieure.
Pour maintenir une balance calcique équilibrée, l’ingestion de 1200mg/j de calcium pendant l
‘allaitementreprésente une garantie.
Ce qui est très facilement réalisable avec les produits laitiers et les eaux minérales.
On conseille donc de consommer 3 fois par jour une portion d’aliments pris dans la liste suivante :
¼ de litre de lait
2 yaourts
300 g de fromage blanc
30g d’emmenthal
chaque portion apporte 300mg de calcium
On conseillera également de compléter cet apport calcique par celui d’eaux minérales riches en calcium
( Contrex, Vittel-Hépar).
Les folates.
La grossesse majore les besoins en vitamine B9 (acide folique).Des recommandations récentes préconisent une
supplémentation médicamenteuse afin de prévenir des carences.
Les besoins diminuent après la naissance mais un apport médicamenteux est toujours recommandé.
Un apport alimentaire complémentaire ne peut qu’être bénéfique.
La cuisson détruisant 70% des folates contenus dans les végétaux, on conseillera au moins deux portions de
fruits et légumes crus par jour.
Les aliments riches en folates :
*foie, épinards, salade verte, fruits oléagineux, melon : plus de 100µg de vit.B9/100g
*fromages, avocats, betteraves, choux,endives, artichauts,poireaux,œufs (entre 50 et 100µg/100mg)
*orange, banane, riz,semoule, légumes verts ( entre 25 et 50µg/100g)
Par ailleurs , la biodisponibilité des folates dépandant d’un apport suffisant en vitamine B12, il faut veiller à
consommer des aliments d’origine animale qui en sont la principale source (viandes, poissons, laitages ,œufs).
Les autre vitamines seront apportées par l’alimentation si celle ci est variée et bie équilibrée.
Les acides gras essentiels
Ces A.G.E. sont l’acide linoléique et l’acide alpha linoléique.. Avec les acides gras monoinsaturés et saturés, ils
jouent un rôle indispensable dans la constitution des membranes nerveuses.
Ces AGE doivent obligatoirement être fournis par l’alimentation car l’organisme ne sait pas les fabriquer.
Il faut varier les sources alimentaires de lipides afin que les différentes classes d’acides gras soient bien
représentées : il convient d’alterner le beurre et la crème fraiche avec différentes sortes d’huiles végétales.
Sans oublier les acides gras polyinsaturés de la série n-3 , indispensables au développement du sytème nerveux
du nourrisson.
C’est pourquoi il est conseillé de manger au moins 4 fois par semaine des poissons gras (saumon,
maquereau,sardine, hareng, morue).
Nos grand mères le savaient bien puisqu’elles consommaient de l’huile de foie de morue afin d’avoir un lait de
bonne qualité
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