(Deal et Kennedy, 1982 ; Kilman, Saxton & Serpa, 1985 ; Peters & Austin, 1985 ; Peters &
Waterman, 1982 ; Waterman, 1987). L’autre thème, qui est considéré comme complémentaire
au premier, est celui de la qualité totale. Celle-ci s’est développée également au Japon, via les
cercles de qualité, les systèmes de production au juste-à-temps avec les zéro stock et les zéro
défaut (Crosby, 1979 ; Deming, 1986 ; Juran , 1988).
La plupart des best-sellers des années 80 dans le domaine du management ont
essentiellement combiné les thèmes de la culture d’entreprise et le management par la qualité,
en valorisant « l’esprit d’équipe », les « valeurs partagées », le « projet commun » ou les
« cercles de qualité » (Archier et Sérieyx, 1984 ; Crozier, 1989 ; DePree, 1989 ; Peters, 1992 ;
Scherkenbach, 1988 ; Sérieyx, 1989). Les problèmes d’écologie et d’éthique se sont greffés à
ces thèmes mais la préoccupation première reste la promotion des styles de management
favorisant la cohésivité, la complicité, l’initiative et la créativité à tous les niveaux. Cela passe
par la revalorisation du capital humain et la mise en avant des valeurs communes, de l’esprit
d’équipe, de l’initiative, de la collaboration, de l’équité, de la qualité, de la moralité et de
l’honnêteté.
Auparavant, le principal problème des managers et des théoriciens de l’organisation
était de trouver les moyens de motiver, mobiliser et stimuler les gens pour faire un travail que
la spécialisation, la division technique du travail, et les préoccupations de réduction des coûts
ont rendu de plus en plus ennuyeux, insipide et vide de sens. Avec le succès économique des
japonais (et aussi, sur des bases différentes, des allemands et des suédois), les objectifs
n’étaient plus de faire des produits de plus en plus vite au moindre coût mais de les produire
mieux, de manière plus « créative » et plus fiable. L’ère de la qualité a été étendue à la firme ;
tous les employés doivent être désormais des participants actifs et intelligents.
Le thème de convergence majeur pour les nombreux courants œuvrant pour une firme
plus humanisée serait donc l’importance de l’Homme ou les attitudes et les comportements
individuels au travail. Qu’importe la tendance ou le sujet : la culture d’entreprise (Deal et
Kennedy, 1982 ; Ouchi, 1981 ; Peters et Waterman, 1982) ; « l’actualisation » de
l’intelligence et des ressources humaines (Crozier, 1989 ; Peters et Austin, 1985 ; Waterman,
1987) ; la qualité totale et le renouveau de l’éthique au travail (Juran, 1988 ; Mintzberg, 1989
; Peters et Austin, 1985) ; le lieu de travail, lieu également pour le dialogue et le partage (De
Pree, 1989 ; Peters, 1992 ; Peters et Austin, 1985 ; Weitzman, 1984) ; la vision à court terme
de la plupart des managers occidentaux, focalisés sur les profits immédiats, l’utilitarisme et le
technicisme mécaniste (Etzioni, 1989 ; Minc, 1990 ; Mintzberg, 1989) ; et plus récemment
l’émergence du concept non plus de capital humain mais de capital intellectuel (Quinn, 1996 ;
Ulrich, 1998 ; Stewart, 1997).
Ce qui ressort clairement, c’est le souci de mettre en exergue l’élément humain de façon
à ouvrir la voie à des pratiques managériales visant au mieux l’intelligence de chacun et de
développer son désir d’appartenir à l’entreprise qu’il sert. Il semble impératif maintenant de
trouver une forme de management qui voit l’employé non plus comme un rouage passif mais
comme un complice actif et volontaire.
1.2. Impasses des théories traditionnelles de l’organisation
Cependant, selon certains auteurs, le management traditionnel n’est pas préparé pour ce
changement (par ex. Chanlat, 1990). Il lui manque les moyens conceptuels et théoriques pour