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FMC MISE AU POINT
Les relations du médecin généraliste avec l’entourage de ses patients
ment modifié la donne, permettant
des diagnostics précoces et, donc,
des taux de survie à 5 ans en
constante progression. Il s’ensuit une
transformation radicale dans l’évolu-
tion de la maladie tumorale, qui de-
vient une maladie chronique, au
même titre que le diabète, l’hyperten-
sion artérielle ou la sclérose en
plaques.
Le progrès médical dans son en-
semble a donc contribué à l’augmen-
tation de la durée de vie, mais aussi
de la morbidité qui l’accompagne. La
prévalence des maladies chroniques
s’accroît, avec pour conséquences
des soins techniques de suppléance
et une prise en charge au long cours.
A ce contexte épidémiologique et mé-
dical s’ajoute un contexte socio-éco-
nomique qui crève les yeux : une lo-
gique de désengagement de l’Etat
providence, avec une maîtrise voulue
(pas toujours obtenue) des dépenses
de soins toutes les fois que cela est
jugé possible. Parmi les solutions ré-
pondant à une telle évolution, l’hospi-
talisation à domicile (HAD) s’inscrit
particulièrement bien dans cette dé-
marche.
L’HAD, un système de prise en
charge spécifique. Ainsi, l’HAD fait
partie des structures de soins alterna-
tives, dont le but est d’éviter une hos-
pitalisation à temps complet ou de di-
minuer sa durée. Elle concerne des
malades atteints de pathologies
graves, aiguës ou chroniques, évolu-
tives et/ou instables qui, en l’absence
d’un tel service, seraient hospitalisés
en établissement de santé. Les
prestations alors dispensées se
distinguent de celles délivrées lors
de consultations ou de visites à
domicile. Les structures d’HAD per-
mettent d’assurer au domicile du ma-
lade, pour une période limitée mais
révisable en fonction de l’évolution
de l’état de santé, des soins médicaux
et paramédicaux continus et néces-
sairement coordonnés. Elles s’adres-
sent à tous les malades, quels que
soient leur âge et leur affection, les
adultes comme les enfants, et per-
mettent la prise en charge de toutes
les pathologies, à l’exception de la
psychiatrie.
Quel contexte socio-économique
et pour quelles prises en charge ?
Les structures d’HAD qui offrent au-
jourd’hui une prise en charge généra-
liste ont également développé des
pôles de spécialisation unique ou
multiple. Ces choix reposent soit sur
la présence d’une demande impor-
tante, soit sur la nécessité de recours
à des techniques communes pour des
pathologies différentes. Si certaines
structures ont axé leur spécialisation
sur les pathologies vasculaires, la pé-
diatrie (prématurés, enfants atteints
de mucoviscidose, etc.), la cancérolo-
gie ou autre, la vocation de l’HAD
n’est pas de se spécialiser. Elle reste
«généraliste » de manière à mieux as-
surer la continuité des soins au fur et
à mesure de l’évolution de l’état du
patient : en particulier, les soins pal-
liatifs ne doivent pas être autonomi-
sés, mais prodigués lorsqu’ils devien-
nent nécessaires.
La vocation de l’HAD est de de-
meurer « généraliste ». L’admis-
sion se prononce en fonction du ni-
veau de soins requis par l’état du
patient quelle qu’en soit l’étiologie,
niveau qui se situe toujours au-dessus
des services de soins infirmiers
à domicile (SSIAD) et en dessous
de l’hôpital traditionnel. Les tech-
Quels progrès et quels avantages
pour le malade ?
Les soins pratiqués
en HAD
Les soins délivrés dans le cadre de
l’HAD se différencient de ceux habituel-
lement dispensés au domicile par la
complexité et la fréquence des actes.
Les soins ainsi assurés concernent tous
les types de pathologie (à l’exclusion,
encore une fois, de ceux relevant de la
psychiatrie). Les tumeurs constituent
plus du tiers des motifs de prise en
charge (35 %), suivies des maladies de
l’appareil respiratoire (15 %) et de celles
du système nerveux (12 %). Sont égale-
ment à l’origine des admissions les ma-
ladies infectieuses et parasitaires (9 %),
les traumatismes, les grossesses pa-
thologiques, la surveillance post-par-
tum, les maladies de l’appareil respira-
toire, les affections endocriniennes, les
maladies de la nutrition et du métabo-
lisme (enquête Credes).