Communiqué de presse - Fondation Asile des aveugles

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Communiqué de presse
Une nouvelle technique innovante de greffe de cornée à l’Hôpital
ophtalmique Jules-Gonin
Unique en Suisse romande, la technique DMEK (Descemet Membrane Endothelial Kertoplasty),
introduite à Jules-Gonin depuis le début de l’année, permet de ne greffer que l’endothélium, à
savoir la couche la plus profonde de la cornée. Avec moins de risque de rejet et une récupération
visuelle plus rapide.
La cornée joue un rôle essentiel dans la vision mais c’est aussi la partie la plus vulnérable de notre œil.
Elle est la première responsable de la perte de vue. Au contact de la chaleur, d’agressions extérieures,
d’infections ou encore de corps étrangers, elle peut être endommagée et perdre de sa transparence,
jusqu’à devenir opaque. La greffe de cornée est ainsi le seul moyen pour de nombreux patients de
retrouver vision et autonomie. Alors que les greffes transfixiantes, toute l’épaisseur de la cornée est
transplantée, ont longtemps été la norme, les greffes lamellaires, où seule la partie malade est remplacée,
ont pris l’ascendant depuis quelques années. Avec un dernier perfectionnement, la greffe dite DMEK, dont
les premières opérations ont été réalisées à Jules-Gonin au début de cette année par le Prof. Eric
Gabison, en partenariat avec la Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild à Paris, et la Dre
Muriel Catanese.
Meilleure récupération visuelle, moins de rejet
« La cornée est composée de trois couches, l’épithélium, qui est la couche superficielle, le stroma et
l’endothélium, qui est la couche la plus profonde, explique la Dre Muriel Catanese. Or, dans une greffe
DMEK, seule cette dernière partie, épaisse d’une dizaine de microns seulement, est transplantée. »
L’opération d’une heure ne nécessite que de microscopiques incisions pour introduire la lamelle du greffon
sain dans l’œil du patient. Un seul point de suture est ensuite mis en place contre les vingt-quatre requis
pour une greffe de cornée classique.
Examens et opérations de pointe à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin
La Dre Muriel Catanese, médecin greffeur, spécialiste en cornée et chirurgie réfractive, a développé
l’opération de greffe endothéliale pure à l’Hôpital ophtalmique. Elle pratique depuis le début de l’année
2016. Egalement responsable médicale de la Banque des yeux de Lausanne, qui prépare une centaine de
greffes sur site, la chirurgienne renforce ainsi la place de l’hôpital Jules-Gonin en tant que pôle
d’excellence de la greffe de cornée.
Lausanne, le 13 avril 2016.
Les 600 collaborateurs de la Fondation Asile des aveugles se mobilisent chaque jour au service de la santé visuelle et offrent des
prestations de diagnostic, de traitement et d’accompagnement aux personnes atteintes dans leur vision. Les activités de la Fondation
incluent l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, un centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue et deux établissements médico-
sociaux spécialement aménagés pour les aînés malvoyants, l’EMS Recordon à Lausanne et Clair-Soleil à Ecublens.
Photos hautes résolution à télécharger sur www.ophtalmique.ch
Contacts
Service communication : Muriel Faienza ou Frédérique Décaillet +41 21 626 80 22 [email protected]
Le service communication mettra volontiers en contact avec Muriel Catanese les médias souhaitant une interview.
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Des réponses à vos questions !
Qu’est-ce que la greffe de cornée DMEK ?
Lors des opérations classiques, la cornée, constituée de plusieurs couches, est remplacée dans sa totalité.
Le greffon est ensuite suturé par des fils laissés en place un an en moyenne. La cicatrisation étant très
lente, l’opération occasionne nombre de désagréments post-opératoires. Depuis quelques années, les
techniques chirurgicales ne cessent d’évoluer et les greffes lamellaires remplacent peu à peu les greffes
classiques. La greffe DMEK (prononcez « di-mek ») est un perfectionnement des techniques de greffe
lamellaires où seul l’endothélium, la couche la plus profonde de la cornée, est greffé.
Comment se pratique la greffe et quelles en sont les étapes-clés ?
Au préalable de l’opération, la cornée est prélevée sur un donneur décédé puis stockée et conservée dans
un milieu nutritif, jusqu’à 30 jours après le prélèvement, au sein de la Banque des yeux de l’Hôpital
ophtalmique Jules Gonin.
Juste avant l’opération, la deuxième étape, délicate, consiste à prélever l’endothélium du greffon. Une fois
prélevé, il est placé dans une cartouche de verre.
La troisième étape de l’opération dure une heure, durant laquelle le chirurgien pratique, sous anesthésie
complète du patient, quatre incisions de 1 à 2,2 millimètres pour retirer l’endothélium malade et positionner
le greffon. Finalement une bulle d’air est injectée, afin d’aider le tissu à se plaquer contre le stroma, la
couche supérieure de la cornée.
Le patient doit rester étendu 48 heures sur le dos pour que sa « nouvelle cornée » redevienne
transparente.
Quelle est la complexité de cette greffe par rapport aux greffes de cornée traditionnelles ?
L’endothélium a une épaisseur d’une dizaine de microns; c’est un tissu très fin, élastique, qui a tendance à
s’enrouler sur lui-même. ll est prélevé directement au bloc opératoire.
« Aujourd’hui, grâce à des instruments très fins et précis, nous parvenons à le manipuler, sans
l’endommager, même s’il existe toujours un risque de déchirure, relève la Dre Muriel Catanese. On risque
également une perte de cellules endothéliales, non réversible, en le manipulant. »
A terme et afin d’améliorer la procédure, les prélèvements pourraient être effectués à la Banque des yeux :
« Cela représenterait un gain de temps pour l’intervention proprement dite et éviterait le risque
d’endommager le greffon lors du prélèvement au bloc. »
Quels sont les avantages pour le patient ?
La méthode a plusieurs avantages. Pour le patient, elle n’entraîne pas de modification de la structure
anatomique cornéenne, réduisant ainsi le risque de rejet ; elle favorise une récupération visuelle très
élevée et rapide, ainsi qu’un temps de récupération post-opératoire et anesthésie réduit à quelques jours.
Cette méthode permet aussi une optimisation de l’utilisation des dons de cornée : si une greffe classique
implique un greffon par greffe, la technique DMEK sépare la couche endothéliale de la cornée en plusieurs
lamelles et permet de réaliser deux greffes à partir d’un même greffon.
Rappelons que le faible taux des dons de cornée reste un problème : « La Suisse est même en queue de
peloton en Europe », note le Dr Michaël Nicolas, responsable scientifique de la Banque des yeux.
Aujourd’hui, 120 patients sont sur liste d’attente et il faut patienter de six à dix-huit mois pour pouvoir être
opéré, avec une qualité de vie et une autonomie fortement diminuée. Alors même que les résultats de la
banque lausannoise sont très supérieurs à la moyenne : en 2015, sur 150 prélèvements, 105 ont été jugés
aptes à la transplantation.
Greffe transfixiante
Greffe lamellaire
antérieure
Greffe DMEK
1 / 2 100%

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