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Des réponses à vos questions !
Qu’est-ce que la greffe de cornée DMEK ?
Lors des opérations classiques, la cornée, constituée de plusieurs couches, est remplacée dans sa totalité.
Le greffon est ensuite suturé par des fils laissés en place un an en moyenne. La cicatrisation étant très
lente, l’opération occasionne nombre de désagréments post-opératoires. Depuis quelques années, les
techniques chirurgicales ne cessent d’évoluer et les greffes lamellaires remplacent peu à peu les greffes
classiques. La greffe DMEK (prononcez « di-mek ») est un perfectionnement des techniques de greffe
lamellaires où seul l’endothélium, la couche la plus profonde de la cornée, est greffé.
Comment se pratique la greffe et quelles en sont les étapes-clés ?
Au préalable de l’opération, la cornée est prélevée sur un donneur décédé puis stockée et conservée dans
un milieu nutritif, jusqu’à 30 jours après le prélèvement, au sein de la Banque des yeux de l’Hôpital
ophtalmique Jules Gonin.
Juste avant l’opération, la deuxième étape, délicate, consiste à prélever l’endothélium du greffon. Une fois
prélevé, il est placé dans une cartouche de verre.
La troisième étape de l’opération dure une heure, durant laquelle le chirurgien pratique, sous anesthésie
complète du patient, quatre incisions de 1 à 2,2 millimètres pour retirer l’endothélium malade et positionner
le greffon. Finalement une bulle d’air est injectée, afin d’aider le tissu à se plaquer contre le stroma, la
couche supérieure de la cornée.
Le patient doit rester étendu 48 heures sur le dos pour que sa « nouvelle cornée » redevienne
transparente.
Quelle est la complexité de cette greffe par rapport aux greffes de cornée traditionnelles ?
L’endothélium a une épaisseur d’une dizaine de microns; c’est un tissu très fin, élastique, qui a tendance à
s’enrouler sur lui-même. ll est prélevé directement au bloc opératoire.
« Aujourd’hui, grâce à des instruments très fins et précis, nous parvenons à le manipuler, sans
l’endommager, même s’il existe toujours un risque de déchirure, relève la Dre Muriel Catanese. On risque
également une perte de cellules endothéliales, non réversible, en le manipulant. »
A terme et afin d’améliorer la procédure, les prélèvements pourraient être effectués à la Banque des yeux :
« Cela représenterait un gain de temps pour l’intervention proprement dite et éviterait le risque
d’endommager le greffon lors du prélèvement au bloc. »
Quels sont les avantages pour le patient ?
La méthode a plusieurs avantages. Pour le patient, elle n’entraîne pas de modification de la structure
anatomique cornéenne, réduisant ainsi le risque de rejet ; elle favorise une récupération visuelle très
élevée et rapide, ainsi qu’un temps de récupération post-opératoire et anesthésie réduit à quelques jours.
Cette méthode permet aussi une optimisation de l’utilisation des dons de cornée : si une greffe classique
implique un greffon par greffe, la technique DMEK sépare la couche endothéliale de la cornée en plusieurs
lamelles et permet de réaliser deux greffes à partir d’un même greffon.
Rappelons que le faible taux des dons de cornée reste un problème : « La Suisse est même en queue de
peloton en Europe », note le Dr Michaël Nicolas, responsable scientifique de la Banque des yeux.
Aujourd’hui, 120 patients sont sur liste d’attente et il faut patienter de six à dix-huit mois pour pouvoir être
opéré, avec une qualité de vie et une autonomie fortement diminuée. Alors même que les résultats de la
banque lausannoise sont très supérieurs à la moyenne : en 2015, sur 150 prélèvements, 105 ont été jugés
aptes à la transplantation.
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