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Atelier Régional
Efficacité Energétique dans le Bâtiment en zone tropicale
et Ville Durable
Dakar – du 9 au 11 septembre 2014
Hotel King Fahd
Route des Almadies - Dakar
Programme
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A. EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LE BATIMENT EN ZONE TROPICALE
Pour une construction adaptée au climat en Afrique, efficace en énergie et à bas niveau de
carbone dans une perspective générale de ville durable
1. Introduction
Cet atelier de Dakar s’inscrit dans un processus engagé il y a cinq ans et qui a été impulsé par de
nombreux partenaires :
- La réalisation d’une étude sur l’efficacité énergétique des bâtiments en Afrique de l’Ouest
conduite par Monsieur Mbacké Niang dans le cadre du programme NECTAR de l’IFDD
(Négociation Climat pour toute l’Afrique Réussie) ;
- L’Initiative du CEREEC dans le cadre de la CEDEAO pour l’adoption d’une directive sur une
réglementation thermique pour la construction neuve de certaines catégories de bâtiments avec
le soutien de l’Union Européenne ;
- L’Initiative de la Francophonie pour des villes durables
- L’initiative de l’UEMOA en faveur de l’efficacité énergétique des bâtiments ;
- L’élaboration du Plan Climat Territorial Intégré de la Région de Dakar en lien avec le PNUD.
Ces initiatives se sont notamment matérialisées par l’organisation d’ateliers qui ont permis à ces
dynamiques de progresser et de converger grâce à notamment :
- Un atelier à Dakar en novembre 2013 en lien avec le PCTI qui a permis de présenter les résultats
de l’étude NECTAR et de nombreuses réalisations sénégalaises de constructions neuves
innovantes ;
- Un atelier organisé à Praia au Cap Vert par le CEREEC pour préparer le projet de directive de la
CEDEAO.
Ce nouvel atelier organisé à Dakar poursuit les objectifs suivants :
- Préciser une feuille de route pour la mise en œuvre d’une directive de la CEDEAO en tenant
compte des contextes nationaux spécifiques des différents pays membres ; cet atelier sera
d’ailleurs précédé le 8 juillet d’une session de travail entre les responsables des pays ;
- Inscrire cette dynamique dans le processus de préparation du Sommet de chefs d’Etat organisé
par Monsieur Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies le 23 septembre ;
- Préparer le sommet de la Francophonie de Dakar de novembre par l’adoption d’une résolution sur
la ville durable.
2. Les enjeux
Ce processus répond à des enjeux essentiels pour les pays de la CEDEAO :
- Une très forte croissance urbaine notamment dans les capitales à la fois du fait de la forte
croissance démographique et de la venue de populations des zones rurales ;
- La nécessité de répondre au besoin de construction de logements dans les meilleures conditions
économiques ;
- Une transformation profonde indispensable de la conception architecturale de la construction
neuve, des choix de matériaux et des procédés constructifs afin que les constructions soient
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adaptées aux conditions climatiques des pays et prennent de plus en compte le changement
climatique ;
- Une amélioration des conditions de confort tout en réduisant les besoins de climatisation active
auxquels le secteur électrique doit répondre alors qu’il doit d’abord assurer l’accès de tous à
l’électricité comme enjeu majeur de développement durable.
3. Une construction neuve adaptée au climat tropical
Les travaux et ateliers précédents ont mis en évidence les principes constructifs suivants :
Le nécessaire renouveau de l’architecture et des modes de construction en climat tropical
De fortes protections contre le rayonnement solaire et isolations en climat tropical chaud et sec, la
recherche d’une bonne circulation d’air en climat chaud et humide en privilégiant ainsi les
solutions passives de rafraîchissement ;
Une conception de bâtiments qui associe matériaux traditionnels et locaux qui protègent bien de
la chaleur avec des procédés constructifs industrialisés ;
Des solutions de climatisation qui minimisent les appels de puissance électrique sur le réseau ;
Une valorisation des énergies renouvelables pour réduire l’empreinte carbone de la production
d’électricité.
4. Les alliances à conforter
Pour y parvenir, il est essentiel d’associer d’amont en aval tous les acteurs de la construction. Cela
nécessite notamment :
d’organiser des filières d’approvisionnement en matériaux ;
de sensibiliser les donneurs d’ordre et les financeurs à cette mutation architecturale et
constructive ;
de former les entreprises de mise en œuvre en assurant une montée en compétence des
entreprises de toute taille ;
de communiquer auprès de la population par le relais des médias en valorisant cette synthèse
entre industrialisation, réponse aux attentes sociales et reprise de conceptions et matériaux
traditionnels.
5. La feuille de route à convenir
L’atelier aura donc pour objectif de préciser les modalités de mise en œuvre de l’initiative de la CEDEAO.
La nécessité d’une impulsion politique
Cette impulsion devra pouvoir s’appuyer sur :
- L’élaboration d’une Directive de réglementation thermique dans le cadre du CEREEC concernant
la construction neuve des grands bâtiments (tertiaire public et privé, grands programmes de
logements) ;
- La normalisation de composants du bâtiment et des équipements d’utilisation de l’énergie dans le
sens de l’efficacité énergétique (utilisés dans le neuf ou en renouvellement) ;
- Une proposition des pays africains de la zone tropicale de s’inscrire dans une initiative
internationale en faveur d’une construction adaptée au changement climatique. Avec appel pour
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celle-ci lors du Sommet des solutions organisé par Mr Ban Ki Moon, Secrétaire Général des
l’ONU le 23 septembre ;
- La nécessité d’accompagner l’initiative de la CEDEAO de démarches auprès de financeurs
internationaux pour préparer des réalisations pilotes permettant aux entreprises de maîtriser la
mise en œuvre des matériaux et des procédés.
Les modalités pratiques à inscrire dans une feuille de route d’application de la l’initiative de
la CEDEAO
La feuille de route devra comprendre deux parties :
- Un niveau général régional,
- Un niveau national adapté pour chaque pays.
Concernant la finalisation institutionnelle :
- La négociation avec les acteurs du champ précis d’application,
- La prise en compte des délais d’adoption législative et administrative.
Concernant la mise en œuvre opérationnelle, car il faut être conscient que la partie réglementaire ne
couvre qu’une partie du sujet :
- l’identification des délais d’intégration de nouvelles règles par les différents acteurs de la
construction afin de se mettre à niveau,
- le rythme de développement des filières de matériaux et d’équipements,
- la prise en compte des délais de mise en place des capacités industrielles,
- les délais de formation des personnels (concepteurs, entreprises de mise en œuvre) et
d’information des donneurs d’ordre.
Cette feuille de route doit donc comprendre :
- la construction en conséquence d’un calendrier de mise en œuvre de la directive et de l’ensemble
de l’initiative sur cette base,
- une discussion sur les possibles étapes successives d’extension de son application avec la mise
en place de labels de performance en phase préparatoire,
- l’organisation de coopérations régionales et surtout internationales,
- la programmation d’études complémentaires sur le renforcement des filières,
- une analyse des moyens humains, économiques et financiers pour la mise en œuvre,
- l’identification d’opérations pilotes possibles de nouveaux bâtiments performants dans les pays
concernés avec le soutien de bailleurs internationaux puis évaluation des résultats effectifs
obtenus (après une phase préalable de montage de projet, elle-même objet d’une demande de
financement international) ;
- les modalités d’application de la feuille de route élaborée dans le cadre de la Directive de la
CEDEAO, avec flexibilité en fonction des capacités d’avancée des différents pays-membres ;
- le renforcement des programmes de formation (architectes, ingénieurs, divers métiers du
bâtiment) en cohérence avec le calendrier de mise en œuvre de la Directive ;
- l’élaboration de supports de communication,
- l’analyse des bénéfices attendus de l’application de la directive au plan de la gestion du secteur
électrique sur l’emploi et les dépenses des consommateurs.
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6. La recherche d’un effet d’entrainement sur l’ensemble des constructions
La question de la qualité de construction dans les pays à climat tropical ne se limite pas à la mise en
place d’une réglementation thermique pour les grands bâtiments résidentiels et tertiaires, il convient
aussi de faciliter l’intégration progressive des avancées obtenues vers les autres constructions afin
d’améliorer les conditions de vie et de travail pour l’ensemble de la population. Cela implique de :
Proposer des solutions qui s’inspirent des progrès réalisés dans la construction neuve à des cas-
types généralisables ;
Transcrire dans les pratiques de tous les chantiers de bâtiments les méthodes et techniques
initiées dans la construction neuve (protection contre le rayonnement solaire direct, orientation,
utilisation de matériaux traditionnels transmettant peu la chaleur, diffusion d’équipements
performants répondant aux normes…) ;
En sus de la construction neuve, lancer ensuite des opérations pilotes concernant des
réhabilitations lourdes de bâtiments existants ;
Former les petites entreprises et les artisans intervenant pour les petites constructions et pour les
maisons individuelles ;
Sensibiliser également les personnes en situation d’auto-construction pour une requalification
progressive de l’habitat informel ;
Analyser les effets d’une telle extension sur l’adaptation au changement climatique, sur la gestion
du système électrique, sur l’emploi et sur les dépenses des consommateurs et l’amélioration des
conditions de vie.
7. Une mobilisation de moyens à la hauteur de l’enjeu
Cette initiative de la CEDEAO permettra aussi aux pays de s’adapter au changement climatique et de
contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, il est essentiel de bénéficier de
financements internationaux dans le cadre du Fonds Vert pour le Climat avec :
L’inscription de ce programme dans les contributions que les Etats auront à présenter à
l’UNFCCC pour fin mars 2015 dans le cadre de la négociation pour la COP 21 de Paris ;
Une estimation économique globale de la mise en place de la feuille de route et des financements
publics et privés nécessaires et leur montée en puissance attendue sur fonds internationaux ;
La présentation d’un programme de financements internationaux dans le cadre de SE4all, de la
facilité énergie européenne, du Fonds Vert pour le Climat et d’autres financements internationaux
bilatéraux et multilatéraux.
8. Les enjeux de la ville durable
L’atelier inclura également une session consacrée à la préparation d’un projet de résolution qui sera
soumis au Sommet de la Francophonie de novembre à Dakar établissant un lien entre les politiques
urbaines nationales et les Objectifs de développement durable (intégrant les objectifs du millénaire pour
le développement) qui seront adoptés lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies de septembre
2015, les objectifs climat et la préparation de la conférence Habitat III de 2016. Ce projet de résolution
soulignera également les rôles majeurs des femmes et des jeunes dans la réussite de cette avancée
vers la ville durable.
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