D12-2
FIXATION DU CORAN
(644-656)
Le mot Al Quran « procède d’une racine attestée dans les plus anciens éléments de la
prédication de Mahomet, semble exprimer l’idée d’une communication vraie, d’un message
transmis sous forme de récitation à voix haute » (dictionnaire de l’Islam)
Le Coran regroupe les paroles transmises par révélation à Mahomet par l’ange Gabriel.
Et ce pendant 23 ans. Dès les premiers temps, elles ont été fixées sur différents supports :
fragments de cuir, feuilles de palmier, omoplates de chameaux, pierres plates, etc.. ou apprises
par cœur par des hommes pieux (huffaz) pour leur transmission future.
Mais ces deux fixations avaient leur limite : destruction pour les supports et pour les lecteurs,
disparition en raison de leur âge et des guerres.
Abu Bakr, sur les conseils d’Omar, décida alors de confier à Muhammad Zayd Ibn Tabit le
soin de réunir les révélations sur des feuillets pouvant constituer un recueil. Il ne fut pas le
seul et d’autres réalisèrent des compilations. Sous le califat d’Othman s’installa une époque
troublée. Pour renforcer la cohésion de la communauté des croyants, le calife prit la décision
de réunir les révélations en un seul livre car personne ne s’accordait sur un texte unique.
Othman désigna une commission pour assurer une seule présentation et toutes les autres
furent détruites. Ceci ouvrit la porte à la contestation de la part des opposants , notamment des
partisans d’Ali qui produisirent des versets désignant Ali comme successeur à Mahomet et qui
auraient été omis dans la version d’Othman. Ils considéraient que la version retenue était un
Coran falsifié et continuèrent à diffuser un texte différent mais sous les Bouyides (945-1055)
la thèse du Coran falsifié disparaît et de nos jours c’est le texte réuni par les soins d’Othman
qui a cours même parmi les chiites.
La contestation provenait aussi du problème de la langue qui pouvait donner lieu, à l’époque,
à différentes interprétations pour un même mot et suivant la façon de le prononcer. Pour
couper court à toute discussion, le gouverneur d’Irak, Al Hajjaj, décida d’introduire les points
diacritiques et les voyelles (a,u,i,) pour uniformiser et faciliter la lecture. CE FUT LA MISE
EN FORME DE LA LANGUE ARABE, langue sacrée et langue de culture transcrite à
l’origine en écriture carrée (coufique) qui passa vers le 9ème siècle à une écriture « pleine »
cursive arrondie qui prévaut encore aujourd’hui.
Le Coran se compose de 114 sourates subdivisées en versets, de la plus longue à la plus
courte, sans ordre chronologique, ni logique, ni thématique. Mais la première « La Fatiha »
revêt une importance particulière : les Musulmans la connaissent par cœur et c’est elle qui
est le plus souvent récitée.
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On les divise en sourates mecquoises (plus religieuses) et en sourates médinoises (plus
politiques et sociales et qui posent les bases de la charia). Le texte coranique permet de
distinguer les conditions sociales, politiques, économiques de l’époque et les oppositions de
clans, d’intérêts et d’idéologies.
On ne lit pas le Coran, on le récite et c’est un art proche de l’art musical.
Dans les écoles coraniques, créées au 9ème siècle, on apprend encore à réciter le Coran par
coeur. Il y a toujours de nombreux lecteurs selon les récitations autorisées et ils ont joué un
rôle important dans la vie politico-religieuse à l’époque omeyyade. Aujourd’hui 14 lectures
font encore autorité et le Coran est traduit en 5 000 langues.
Le Texte a donné lieu à de nombreux commentaires, se basant sur la langue, la tradition, la
théologie, l’histoire et la science. Par exemple, Al Razi mort en 1209 a écrit 99 pages sur la
seule première sourate, la Fatiha, la plus courte..
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