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 FIXATION DU  CORAN
(644-656)
Le  mot   Al   Quran    « procède   d’une   racine   attestée   dans  les   plus   anciens   éléments   de   la 
prédication de Mahomet, semble exprimer l’idée d’une communication vraie, d’un message 
transmis sous forme de récitation à voix haute » (dictionnaire de l’Islam)
Le Coran regroupe les paroles transmises par révélation à Mahomet par l’ange Gabriel.
Et ce pendant 23 ans. Dès les premiers temps, elles ont été fixées sur différents supports : 
fragments de cuir, feuilles de palmier, omoplates de chameaux, pierres plates, etc.. ou apprises 
par cœur par des hommes pieux (huffaz) pour leur transmission future.
Mais ces deux fixations avaient leur limite : destruction pour les supports et pour les lecteurs, 
disparition en raison de leur âge et des guerres.
Abu Bakr, sur les conseils d’Omar, décida alors de confier à Muhammad Zayd Ibn Tabit le 
soin de réunir les révélations sur des feuillets pouvant constituer un recueil. Il ne fut pas le 
seul et d’autres réalisèrent des compilations. Sous le califat d’Othman s’installa une époque 
troublée. Pour renforcer la cohésion de la communauté des croyants, le calife prit la décision 
de réunir les révélations en un seul livre car personne ne s’accordait sur un texte unique.
Othman désigna une   commission pour assurer   une seule présentation  et  toutes les  autres 
furent détruites. Ceci ouvrit la porte à la contestation de la part des opposants , notamment des 
partisans d’Ali qui produisirent des versets désignant Ali comme successeur à Mahomet et qui 
auraient été omis dans la version d’Othman. Ils considéraient que la version retenue était un 
Coran falsifié et  continuèrent à diffuser un texte différent mais sous les Bouyides (945-1055) 
la thèse du Coran falsifié disparaît et de nos jours c’est le texte réuni par les soins d’Othman 
qui a cours même parmi les chiites.
La contestation provenait aussi du problème de la langue qui pouvait donner lieu, à l’époque, 
à différentes interprétations pour un même mot et   suivant la façon de le prononcer. Pour 
couper  court à toute discussion, le gouverneur d’Irak, Al Hajjaj, décida d’introduire les points 
diacritiques et les voyelles  (a,u,i,) pour uniformiser et faciliter la lecture. CE FUT LA MISE 
EN FORME DE LA LANGUE  ARABE, langue sacrée et  langue de culture transcrite à 
l’origine en écriture carrée (coufique) qui passa vers le 9ème  siècle à une écriture « pleine » 
cursive arrondie qui prévaut encore aujourd’hui.
Le Coran se compose de 114 sourates subdivisées en versets, de la plus longue à la plus 
courte, sans ordre chronologique, ni logique, ni thématique. Mais la première « La Fatiha » 
revêt une importance particulière :  les Musulmans  la connaissent par cœur et c’est elle qui 
est le plus souvent récitée.
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