Correction du concours d’entrée à l’école d’orthoptie 2011
Question 1 : les vaccins
- Un vaccin est une substance préparée à partir d’agents pathogènes (tués, inactivés ou atténués) ou
de molécules antigéniques qui, inoculée à un individu, lui confère une immunité protectrice contre
cet agent pathogène. / 1
- Le principe de la vaccination repose sur l’existence d’une mémoire immunitaire : une première
infection par un agent pathogène déclenche une réaction lente et peu importante alors qu’un second
contact déclenche une réaction immunitaire beaucoup plus rapide et quantitativement plus importante./ 1
- Schéma soigné illustrant le fait que cette mémoire immunitaire s’explique par la formation, après
un premier contact avec un antigène (présent dans le vaccin) sélectionnant les cellules immunitaires
immuno-compétentes, de lymphocytes B, T4 ou T8 mémoire ou T4 présentant à leur surface les
récepteurs membranaires spécifiques. Ces cellules à durée de vie plus longue et qui sont plus
nombreuses que les lB, lT4 et lT8 vierges à même spécificité réagissent très rapidement et de façon
très active lors d’un second contact avec le même antigène. / 2
- Dans le cas du VIH, virus du SIDA, la difficulté tient au fait qu’il s’agit de trouver un vaccin contre
un virus qui n’est pas vaincu par les défenses immunitaires naturelles et qui mute constamment : une
protéine invariable et accessible à la surface du virus n’a pas encore été découverte. / 1
Question 2 : les méthodes orales de contrôle des naissances
- La contraception est l’ensemble des moyens utilisés par un couple pour empêcher la conception
d’enfant non désiré tout en ayant des rapports sexuels. / 0,5
- Les pilules contraceptives féminines contiennent des hormones ovariennes de synthèse. / 0,5
Elles sont de plusieurs types :
. Les pilules combinées (1/j pendant 21 jours) contiennent à la fois un œstrogène et un progestatif
(molécule voisine de la progestérone).
Elles agissent principalement en bloquant l’ovulation car un taux sanguin élevé d’oestrogènes
(cependant inférieur au seuil) freine par rétrocontrôle négatif la libération de l’hormone anté-
hypophysaire LH dont le pic de sécrétion déclenche normalement l’ovulation. (De plus, la présence
simultanée des 2 hormones ovariennes rend la fécondation difficile car il provoque la sécrétion
d’une glaire cervicale visqueuse dont le maillage étroit des fibres protéiques empêche la pénétration
des spermatozoïdes dans l’utérus. D’autre part, la prise de cette pilule fait que la muqueuse utérine
reste peu développée d’où une nidation pratiquement impossible d’un éventuel embryon.)
. Les micropilules (1/j pendant les 28 j du cycle féminin) contiennent une dose très faible de
progestatif. Elle ne bloque pas l’ovulation mais agit essentiellement au niveau utérin en entraînant
la formation d’une glaire cervicale visqueuse au maillage étroit imperméable aux spermatozoïdes.
. La pilule du « lendemain » (en fait 2 pilules à prendre le plus rapidement possible après le rapport
sexuel) est une méthode d’urgence absolue qui ne saurait être utilisée de manière régulière. Chaque
comprimé contient une forte dose de progestatif qui bouleverse brutalement la boucle de régulation :
l’ovulation -si elle n’a pas eu lieu- est bloquée et la muqueuse utérine est rendue impropre à la
nidation d’un éventuel embryon. / 2
- La contragestion vise à empêcher la poursuite de gestation d’un embryon. / 0,5
- La pilule contragestive comprend une molécule (la mifépristone ou RU 486) analogue structural
de la progestérone. / 0,5
- La conformation spatiale très proche de cette molécule lui permet de se fixer sur les récepteurs à
progestérone présents dans les cellules cibles. Ce faisant, elle bloque l’accès de la progestérone
naturelle à ses récepteurs entraînant la diminution du taux de progestérone active qui déclenche
des régles qui éliminent l’embryon nidé dans la muqueuse. (L’expulsion de l’embryon est facilitée
par l’administration simultanée de prostaglandines, molécules qui stimulent les contractions utérines). / 1