
2| INTERDIRE AUX ENFANTS ET AUX ADOLESCENTS DE MOINS DE 18 ANS L’ACCÈS AUX ÉTABLISSEMENTS COMMERCIAUX DE BRONZAGE
MMC est également plus élevé chez les personnes
dont un parent du premier degré a un MMC ou qui ont
des antécédents personnels de MMC, de même que
chez celles qui ont un grand nombre de môles
classiques ou atypiques (nombre élevé de nævi) [7].
Les cheveux roux ou blonds pourraient s’associer
davantage au risque de MMC que le type de peau [8].
En outre, il est démontré que l’exposition aux RUV
contribue à l’immunosuppression, qui est de plus en
plus reconnue comme un facteur important
d’apparition du cancer de la peau [9][10].
Le MMC n’est pas le principal type de cancer de la
peau, mais il est responsable de la plupart des décès
attribuables au cancer de la peau au Canada (de
l’ordre de 75 %) [11]. Même si on a réalisé des progrès
considérables dans les thérapies du MMC, les
maladies métastatiques s’associent à moins d’options
thérapeutiques positives [4][7]. Au Canada, l’incidence
estimative de MMC était de 15,2 cas sur 100 000
habitants en 2009 (11]. Le taux d’incidence canadien
de MMC a plus que triplé depuis 35 ans [11][12].
Cette augmentation pourrait être attribuable à un
meilleur dépistage de la maladie et à une plus grande
exposition au soleil sans protection convenable contre
les RUV, à une diminution de la couche protectrice
d’ozone de la Terre, aux profils évolutifs de la mode
vestimentaire, qui favorisent une plus grande
exposition de la peau, et à la multiplication des
occasions d’activités de loisirs et de vacances dans
des régions ensoleillées [7][11]. Cependant, la
prolifération et la popularité accrues des lits de
bronzage sont également citées comme facteur de
hausse de l’incidence de MMC et de la mortalité qui
s’y associe [4][13]. La possibilité que les modifications
aux critères diagnostiques contribuent davantage à
l’augmentation de l’incidence que l’exposition aux RUV
artificiels est atténuée par le fait que cette tendance
est circonscrite au sexe et à une certaine fourchette
d’âge [4].
L’utilisation du bronzage artificiel et
sa relation avec le cancer
Dans des enquêtes nord-américaines, la prévalence
d’utilisation du bronzage artificiel est estimée se situer
entre 4 % et 27 %, tandis que la prévalence de
bronzage extérieur oscille entre 4 % et 49 % [15][16]. Du
million de personnes qui fréquentent un salon de
bronzage chaque jour aux États-Unis [17], 70 % sont
des femmes de 16 à 49 ans [18].
D’après des évaluations de population fondées sur des
données d’enquête, jusqu’au quart des personnes de
13 à 19 ans ont fréquenté un salon de bronzage [19][20],
et dans certaines études, selon l’âge et le sexe, la
fréquentation au cours de l’année précédente
seulement a varié entre 8,6 % et 25,4 % [21]-[23]. La
fréquence des visites au cours d’une année donnée
peut varier entre une séance et plus de dix séances
[20]. Les filles sont jusqu’à sept fois plus susceptibles
d’avoir utilisé des cabines de bronzage artificiel que
les garçons [15][23][24]. De plus, l’utilisation des lits de
bronzage chez les jeunes filles semble évoluer en
fonction de l’âge, car elle fait plus que doubler entre 14
et 15 ans (passant de 7 % à 15 %) et double de
nouveau à 17 ans (passant à 35 %) [24].
La fréquentation des établissements de bronzage n’est
pas toujours corrélée avec la connaissance des
risques connexes. Même un facteur de risque de
cancer de la peau n’en réduit pas uniformément
l’usage [25]-[27]. Par ailleurs, le bronzage artificiel n’est
pas lié à la situation socioéconomique [26][28].
Cependant, une prise de risque plus « extrême » [19]
[20], une moins bonne estime de soi [29] et des choix de
vie malsains [30]-[32] s’y associent. Chez les personnes
physiquement actives, on constate une exposition aux
RUV plus fréquente dans le cadre d’activités de mise
en forme solitaires (aérobie, gymnastique, culturisme
et conditionnement) que de sports d’équipe ou de
contact [26]. Enfin, l’utilisation du bronzage artificiel par
un adolescent est étroitement liée à son utilisation par
un parent, ce qui se vérifie particulièrement chez les
mères et leurs filles [33].
Il existe un lien démontré entre la pratique du
bronzage artificiel, même une seule fois, et
l’augmentation du risque de MMC [34]-[36]. D’après les
résultats des études, le moment de l’exposition
revêtirait également une certaine importance.
L’exposition plus tôt dans la vie est liée à un risque
plus élevé de MMC [6][36][37], de même que le nombre
d’années à s’être fait bronzer et les heures consacrées
aux séances de bronzage [35][38]. Les personnes qui
commencent à utiliser le bronzage artificiel avant l’âge
de 35 ans démontrent un risque de MMC accru de 75
% [34]. Il peut falloir des années avant de saisir les
répercussions et l’étendue complètes des dommages
causés par les tendances de bronzage artificiel à
longueur d’année en raison de la longue période de
latence de la plupart des cancers de la peau. Une
méta-analyse des données probantes a incité
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ajouter
les lits de bronzage à la liste des cancérigènes
physiques de groupe 1, au même titre que les «