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FICHE DE TOXICITE
Association doxorubicine - streptozocine
Pharmacodynamie :
association d’une anthracycline (agent intercalant), la doxorubicine
(ADRIBLASTINE
®
), et d’un agent alkylant, apparenté aux nitrosourées, la streptozocone
(ZANOSAR
®
).
La tolérance de ce traitement est le plus souvent satisfaisante. Des effets secondaires
indésirables sont cependant possibles qui peuvent être graves voire mortels en l’absence de
prise en charge précoce adaptée. Ils sont listés ci-dessous.
TOXICITE DIGESTIVE
▪ Nausées et vomissements
Cette chimiothérapie est considérée comme hautement émétogène. La prévention des nausées et
des vomissements aigus repose, en première intention, sur l’association d’aprépitant (inhibiteur du
récepteur de la neurokinine 1, NK1), d’un antagoniste des récepteurs 5-HT3 à la sérotonine
(ondansétron, granisétron, tropisétron, dolansétron, palonosétron) et d’un corticoïde (dexaméthasone,
méthylprednisolone, prednisolone ou prednisone); la prévention des nausées et vomissements
retardés par la poursuite de l’association aprépitant et corticoïde pendant une durée de 2 jours (J2 et
J3). L’efficacité de ces traitements doit être évaluée avant chaque nouvelle administration de la
chimiothérapie. Une modification est parfois nécessaire (introduction d’un antagoniste des récepteurs
dopaminergiques de type métoclopramide - éventuellement sous la forme d’une forte dose
administrée par voie intraveineuse - ou plus rarement d’un neuroleptique de type phénothiazine –
lévomépromazine - ou butyrophénone - halopéridol). Une anxiété importante et l’existence de
phénomènes d’anticipation peuvent justifier l’association d’un traitement par benzodiazépine de type
alprazolam ou lorazepam. La survenue de nausées et/ou de vomissements pendant l’intercure doit
conduire à recommander les règles hygiéno-diététiques suivantes : repas réguliers, de petits volumes,
consommés frais ou à température ambiante, ingérés lentement et suivis d’une période de repos ;
éviction des aliments frits, gras, épicés et fortement odorants au profit d’aliments faciles à digérer :
toasts, yaourts, riz, pommes de terre, viandes maigres, fruits, glaces… ; limitation du volume des
boissons (eau, boissons pétillantes) au cours des repas et répartition des apports liquidiens tout au
long de la journée ; éventuellement, exercices de relaxation… La prescription d’antiémétiques
(essentiellement de type neuroleptique, en favorisant les lyophilisats oraux) et/ou d’anxiolytiques peut
également être utile. En cas d’intolérance digestive avec impossibilité de prise de médication orale,
déshydratation et retentissement sur l’alimentation, une hospitalisation est nécessaire pour
réhydratation intra-veineuse et prise en charge symptomatique.
▪ Mucite
La stomatite est fréquente. Elle peut aller d’une simple irritation buccale à une aphtose majeure et
douloureuse retentissant sur l’alimentation orale. Elle peut être prévenue dans une certaine mesure
par la réalisation pluri-quotidienne de bains de bouche avec une solution de bicarbonate de sodium à
1,4%) et le respect d’une bonne hygiène bucco-dentaire (brossage des dents après chaque repas au
moyen d’une brosse à dents souple). Différents types de bains de bouche peuvent être proposés de
façon empirique en cas de survenue d’une stomatite dont la nature dépend de sa sévérité, de
l’importance des phénomènes douloureux et des habitudes des prescripteurs. On peut citer, à titre
d’exemple, les bains de bouche à base de sucralfate, d’acétylsalicylate de lysine ou de corticoïdes
(également utilisables sous la forme de comprimés). Une solution de morphine et le violet de gentiane