Théâtre de marionnettes Théâtre d`objets

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Anima Théâtre
Compagnie Coatimundi
Brakabrik Théâtre
Compagnie Arketal
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Compagnie Clandestine
Théâtre de l’Arc-en-Terre
Compagnie du Funambule
nettes
arion
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T héât
Théâtre d'objets
Latypique Compagnie
Théâtre de Cuisine
Théâtre de la Massue
Vélo Théâtre
[ N ° 7 - AV R I L 2 0 0 9 ]
c o l l e c t ion
REPères
© Arcade PACA - Collection
"Un art inventé pour la plèbe"
Kleist
Repères [n°7 - Avril 2009]
C’est à travers l’histoire, les parcours et les créations de onze compagnies
de théâtre de marionnettes et d’objets de Provence-Alpes-Côte d’Azur que
l’on mesure toute la diversité de leur écriture. Ou plutôt de leurs écritures
puisque le théâtre de marionnettes et d’objets se caractérise, entre autres,
par son foisonnement stylistique et sa liberté formelle. Par l’insatiable curiosité des artistes dont les itinéraires sinueux se sont nourris au gré de multiples rencontres en France et à l’étranger… Si la grande majorité des jeunes
compagnies s’est formée à l’École nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, certaines, "plus anciennes", ont appris le
métier en pratiquant le théâtre, la danse, le cirque ou encore la sculpture. Un
éclectisme qui fait la singularité du théâtre de marionnettes et d’objets, sa
force aussi.
En fréquentant les compagnies dans leur atelier de construction, sur les plateaux ou en tournée, on peut affirmer qu’elles forment une communauté à
part entière, "une fratrie" pourrait-on dire, riche d’expériences partagées, de
souvenirs communs, de projets croisés. Créations ou tournées, festivals ou
ateliers, certains artistes s’invitent mutuellement et multiplient les collaborations. Les compagnies dont nous mettons ici en lumière les spécificités et
les itinéraires ont en partage un univers débordant d’ardeur créatrice, d’imaginaire poétique ; toutes régénèrent sans cesse "un art inventé pour la plèbe"
(Kleist) grâce à leurs multiples savoir-faire. Ce sont avant tout des artistesartisans et des acteurs-marionnettes passés maîtres dans l’art de l’interprétation, de l’illusion, du faiseur d’histoires…
Si le théâtre de marionnettes a connu une évolution majeure dans les années
1930 en rencontrant les arts plastiques, il n’a cessé depuis les années 70
d’emprunter des voies nouvelles : objets, ombres, formes animées… À présent, certaines compagnies flirtent avec les nouvelles technologies, la vidéo,
la danse pour nourrir un nouveau vocabulaire et "situer le théâtre de marionnettes dans le champ de l’art contemporain". D’autres prennent racine dans
les textes classiques, fondateurs ou historiques tout en portant "un regard
moderne sur les héritages de la tradition et de la mémoire". D’autres encore
s’accomplissent à travers le croisement de techniques venues d’ailleurs, le
bunraku, le kirigami ou l’origami, "avec une approche ethnologique ou rituelle du spectacle". Mais toutes réinventent avec force le théâtre de marionnettes et d’objets pour en faire un art vivant d’aujourd’hui.
marionnettes
objets
Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Repères [n°7 - Avril 2009]
Anima Théâtre
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Théâtre de Cuisine
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objets
sommaire
Théâtre de la Massue
Vélo Théâtre
Annuaire
Provence-Alpes-Côte d'Azur
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lexique
Accueil
anima théâtre
Crédits photos : MRH2 © Jean Henry - Yétis ©Christophe Loiseau - B2 © Carlo Giesa - B3 © Claire Latarget - Libertyplac © Christophe Loiseau - Le marché noir des petites Utopies ©
Georgios Karakantzas
objets marionnettes
ma
Ani re
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é
h
T
C’est sur les bancs de l’École nationale supérieure des
arts de la marionnette que Claire Latarget et Georgios Karakantzas se sont rencontrés en 1999. L’une avait un Bac
théâtre en poche, l’autre sortait de l’École de théâtre de
Prague où il avait suivi l’enseignement "marionnettes et
manipulation pour interprètes-marionnettistes". Ils étaient
à l’orée de leur parcours personnel et professionnel… Dès
leur arrivée à Marseille, ils saisissent toutes les opportunités, comme celles de travailler avec Christian Carrignon
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Repères [n°7 - Avril 2009]
(Théâtre de Cuisine) et le Théâtre Massalia. Aujourd’hui
encore, ils veulent s’ouvrir aux autres au gré des projets,
des spectacles, des stages, au titre de leur compagnie
ou individuellement, et multiplient les aventures avec
le Théâtre de Cuisine, Pseudonymo, Cyril Bourgois, la
compagnie Cahin-Caha et l’Institut de la marionnette de
Charleville-Mézières. C’est l’une de leurs lignes de force
que d’être à la recherche de nouvelles rencontres artistiques, dans le théâtre de marionnettes mais pas exclusivement. "Cela nous nourrit les uns les autres" explique
Claire Latarget, qui se souvient de la pièce Le Cabaret
des âmes perdues montée avec la compagnie La Machine
à racines.
>>
Anima Théâtre
>> C’était au sortir de l’école, "un lieu où l’on est déconnecté de la réalité" selon eux, quand ils se lancent dans un spectacle au décor lourd et à
la logistique importante. "Une expérience assez riche" pour Georgios Karakantzas, parce qu’elle avait fait appel à de nombreuses collaborations artistiques. Cette notion d’ouverture, on la retrouve jusque dans leur écoute
de l’autre : pour Mister H, par exemple, le comédien pouvait s’essayer à
la manipulation de marionnettes et faire ses propres propositions. D’autant
qu’ils travaillent sur la manipulation dans un sens très large, sans jamais
rien oublier des bases traditionnelles acquises lors de leur formation, ayant
eu "la chance de rencontrer à Charleville-Mézières des maîtres de la marionnette internationale".
La création, point d’orgue des rencontres
Entre tradition et création, Anima Théâtre développe un langage très vivant.
À l’image de l’art de la marionnette excessivement présent. "Il y a beaucoup
de marionnettes à taille humaine dans les spectacles de danse contemporaine, constate Claire Latarget, dans le nouveau cirque aussi". "Beaucoup
marionnettes, les décors, signe la mise en scène, joue et interprète l’histoire.
Quant à la technique elle-même, explique-t-il, elle participe de la dramaturgie, tout comme le rythme". Certes, mais comment naît leur spectacle ? "Ce
sont des envies du moment. Une nécessité à monter quelque chose. Comme
Ikare qui est resté longtemps dans les tiroirs" répond Claire Latarget. Pour
tous les deux, le moment déclencheur est toujours lié à une rencontre ; puis
vient le temps de la recherche, de l’esquisse, là où l’imaginaire suit son
cours… Ces rencontres, souvent, les conduisent à des envies différentes,
à des disciplines et des techniques différentes. Claire Latarget se souvient
qu’elle a ressenti le besoin de créer Ikare après avoir suivi un stage de danse
voltige !
>>
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rakantzas qui souligne la richesse du métier. Le marionnettiste construit les
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de manipulation et de spectacles marionnettiques" renchérit Georgios Ka-
Anima Théâtre
>>
Parallèlement à leur travail créatif, tous deux expriment la nécessité de se former, d’appréhender
autre chose, de se frotter à d’autres processus
de création que ceux acquis à Charleville-Mézières. Mais il n’est pas nécessaire de courir
les chemins pour aller à la rencontre de l’autre !
Car depuis qu’ils disposent de leur propre lieu,
Le Marché noir des Petites utopies en plein cœur de
Noailles à Marseille, ils peuvent à leur tour accueillir
d’autres artistes. Ce lieu, qui leur sert d’atelier de construction et de bureau pour la compagnie, ils l’ont voulu ouvert
à des résidences, des stages, des temps de répétition
et même de construction. Des expériences riches comme ils les aiment, renforcées par un
ancrage en centre ville qui permet de nouer
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des relations avec d’autres associations de
quartier, culturelles ou sociales.
ma
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n
A
re
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â
Thé
Ikare parle aux tout-petits
Anima Théâtre
Pour la première fois, Anima Théâtre s’adresse aux
tout-petits avec son spectacle Ikare, à l’origine inspiré
par Le vol d’Icare de Raymond Queneau. Le projet
était dans les tiroirs depuis 2001, mais voit le jour en
2009, le temps pour Claire Latarget de se dire qu’elle se trompait de public en pensant aux adolescents.
D’où une réflexion plus large : "À qui parler de la
chute et de l’envol des corps ?", qui a conduit
à cette création : "C’est une expérimentation sensorielle à partager, c’est
aussi la symbolique de l’adolescence rebelle qui rêve…
Entre 18 mois et deux ans,
les enfants savent marcher,
après ils savent dire non,
ils désobéissent et font
leurs premières expérien-
autonome pouvant s’adapter à
toutes les configurations (haltesgarderies, crèches…) et n’excède pas
trente minutes afin de capter l’attention des
tout jeunes enfants. Dans ce projet qui tient particulièrement à cœur à Claire Latarget, Georgios Karakantzas est assistant à la mise en scène et travaille sur
des matériaux qui donneront vie à des marionnettes et
à des constructions éphémères. Des matières qui ont
toutes la particularité de produire du son : sable, graines, cailloux, papier, plastiques, tissus, eau…
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comme une forme légère et
Repères [n°7 - Avril 2009]
ces". Le spectacle est conçu
Anima Théâtre
1999
Georgios Karakantzas et Claire Latarget se rencontrent à
l’École nationale supérieure des arts de la marionnette de
Charleville-Mézières
2002
Anima Théâtre s’installe à Marseille
2003
Le Cabaret des âmes perdues, spectacle de la Cie La
Machine à racines présenté au 13ème Festival international
de la marionnette de Charleville-Mézières. Mise en scène
Georgios Karakantzas, interprétation Claire Latarget et
Sylvain Julien
2004
B, Anima Théâtre et La Machine à racines
2006
Yéti, yéti pas ?, mise en scène Christian Carrignon, assisté
de Claire Latarget
Petites utopies, pour pallier le manque de visibilité du théâtre de marionnettes, y
compris sur la toile… "C’est une communauté ouverte à tous les marionnettistes
et à ceux qui s’y intéressent. Chacun peut avoir son profil avec des textes et des
photographies, et peut accéder à l’espace forum", explique Georgios Karakantzas, qui espère favoriser ainsi la création de binômes ou de trinômes pouvant
travailler de concert. Marionnettistes, sculpteurs, photographes sont mis en ré-
www.animatheatre.net
seau via des thèmes ou des points d’intérêts communs : après ce premier contact
sur Internet, ils pourront poursuivre par La Poste, se rencontrer et bénéficier
contact
d’une courte résidence de travail collectif au Marché noir des Petites utopies à
Marseille. À l’avenir, Georgios Karakantzas caresse l’idée de rassembler toutes
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formation
ressources
lexique
ces petites formes au sein d’un festival…
Accueil
Repères [n°7 - Avril 2009]
2009
Ikare, première création pour la petite enfance
Anima Théâtre lançait en octobre 2008 un groupe de discussion sur Internet, Les
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2008
Mister H, mise en scène Georgios Karakantzas,
interprétation Claire Latarget, Stéphane Miquel et Mathieu
L’Haridon
La compagnie dispose d’un lieu permanent
d’expérimentation et de rencontre au cœur du quartier
Noailles, Le Marché noir des Petites utopies, et lance sur
Internet le forum Les Petites utopies
compagnie
coatimundi
Crédits photos : Nous on sème © Jean-Claude Leportier - Pavé les Filozofes © Jean-Claude Leportier - Pavé Nous on sème © Jean-Claude Leportier - Atelier Catherine Kremer ©
Jean-Claude Leportier - El Panson, animé par Jean-Claude Leportier © Catherine Kremer - Géants au marché © Jean-Claude Leportier
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théâtre de gestes,
d'objets et de marionnettes
À Châteaurenard où ils sont installés, Jean-Claude
Leportier et Catherine Krémer disposent de deux ateliers contigus à la maison. Dans l’un des morceaux de
ferraille et de bois, des éléments de décors, toutes sortes d’objets et d’instruments ; dans l’autre des pièces
de tissus, une foultitude de pinceaux et de brosses, de
couleurs et de bobines de fils. Quand ils travaillent
ensemble sur un projet, Jean-Claude Leportier réalise les structures et s’occupe de la mécanique tandis
que Catherine Krémer s’attache au dessin, au modelé
et au visuel. Deux univers complémentaires car "si
l’écriture dramatique se fait beaucoup en situation,
sur le plateau", comme le souligne Catherine Krémer,
le travail en atelier occupe une part importante du
processus créatif. Et Jean-Claude Leportier d’ajouter : "l’écriture pour la marionnette passe beaucoup
par la forme. Je parle de forme parce que la marionnette n’est pas incarnée. Elle est un instrument, un
objet qui joue, fabriqué dans une bonne intelligence
de bois, de métal, de plastique, de cuir et de tissus.
Le comédien marionnettiste qui l’anime lui transmet
sa part d’humanité et en fait cet étrange sujet/objet
tellement porteur d’émotion". Une émotion qui passe
par leur langage, combinaison originale de jeu d’acteur et de masques, de mime et d’animation d’objets,
de marionnettes et d’automates.
>>
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La naissance mexicaine
À leurs débuts au Mexique, en 1972, Catherine
Krémer et Jean-Claude Leportier abordent la
marionnette par un théâtre d’images sans paroles
découvert au travers de la tradition sicilienne, du
Bread and Puppet Theatre de Peter Schumann et
du Bunraku. Mais c’est le hasard des rencontres
- au Mans où ils fréquentent l’école des Beauxarts, au Mexique où ils s’introduisent dans les
milieux artistiques et universitaires, aux EtatsUnis où ils partent en tournée - et leurs goûts
personnels qui leur permettent de développer
une pratique assidue du travail d’acteur, de la
danse et du Tai-chi-chuan, parallèlement à leurs
activités de plasticiens. Une période très riche
en expériences en compagnie d’artistes peintres,
et en tournées à travers le Mexique et le Brésil
dans les écoles, les festivals et les universités.
Aux États-Unis aussi, où Alain Recoing déjà les
remarque. Autant d’expériences fructueuses qui se
sont poursuivies jusqu’en 1981, année du "retour
décalé" en France : "On a découvert à notre retour,
explique Jean-Claude Leportier, qu’on avait des
choses en commun avec le mouvement du théâtre
d’objets et du théâtre visuel. On s’est senti dans un
même mouvement de langage". Là, ils bénéficient
immédiatement d’un bon accueil, en résidence
dans des centres culturels ou travaillant avec le
mime Julien Gabriel qui les entraîne dans la "belle
aventure" de la SAREV (centre culturel itinérant
dans le Var). C’est le moment où le texte prend
de l’importance dans leur spectacle, notamment
avec Loup noir créé en 1984 sur une musique
originale de Miquèu Montanaro. De cette première
collaboration naîtront d’autres projets communs
comme Mémoire sans paroles où le musicien joue
son propre rôle…
>>
Compagnie Coatimundi
>>
Une écriture née des voyages
Riche de ses multiples contacts avec des publics de
cultures différentes, la compagnie Coatimundi - nouvelle
appellation de la compagnie Patakes du temps de leur
résidence à l’Institut de création artistique de l’Université
de Veracruz - décide de créer des spectacles accessibles à
tous, à la fois narratifs et très visuels. Pas besoin d’avoir
des références pour "entrer" dans l’histoire ! "On est
un peu comme des éponges quand on voyage, souligne
Catherine Krémer. Quand on est revenu du Mexique, nos
spectacles étaient très colorés. Et la marionnette sur table,
par exemple, est née de ce que l’on a vécu au Japon".
D’où cette alchimie si particulière qui caractérise leurs
spectacles, chacun étant "une exploration dans l’espace
libre qui s’étend entre la danse, la musique, le théâtre,
les arts plastiques, le cinéma muet, la bande dessinée,
l’humour et la mécanique"… Sans oublier le texte, car
Catherine Krémer et Jean-Claude Leportier se posent la
question d’une écriture et d’une dramaturgie moderne pour
la marionnette. Et de partir en résidence à La Chartreuse en
1998 avec quatre auteurs (Jean Cagnard, Valérie Deronzier,
Patrick Lerch et Ricardo Montserrat), pour écrire de
nouvelles pièces pour les deux personnages du spectacle
Les Filozofes… Aujourd’hui, "une bonne dynamique
dramatique" leur parait être la qualité essentielle d’une
création avec marionnettes.
Compagnie Coatimundi
Une certaine idée de la formation
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Au Mexique déjà, de 1973 à 1976, Catherine Krémer et Jean-Claude Leportier
avaient mis en place des ateliers de construction et de manipulation de marionnettes à l’Institut de création artistique de l’Université de Veracruz. Depuis ils
n’ont cessé d’intervenir auprès des enseignants et des marionnettistes professionnels à l’occasion de stages, d’ateliers et de laboratoires de danse marionnette notamment. Objet réel-objet imaginaire, Bases de la manipulation, travail
de l’interprète, Marionnettiste-instrumentiste, Acteur/manipulateur : comment
gérer cette double fonction ? ou encore Le visible/l’invisible dans le jeu de marionnettes manipulées à vue sont autant de modules de formation que de thèmes
de réflexion à partager avec les professionnels.
Depuis six ans, Jean-Claude Leportier fait partie de l’équipe pédagogique du
Conservatoire d’art dramatique d’Avignon tandis qu’à Châteaurenard, il organise des stages ouverts à des artistes ayant déjà une pratique de la scène : danseur,
circassien, musicien… Ainsi a-t-il noué des contacts privilégiés avec la compagnie Caramantran, installée dans la Drôme, avec laquelle il développe des marionnettes pour l’espace public, mais aussi avec l’Agence de voyage imaginaire.
De son coté Catherine Krémer encadre des enseignants d’écoles primaires sur
la pratique d’instruments marionnettiques à la demande de l’OCCE Vaucluse,
et monte un projet de spectacle avec une classe de 6e au collège de Châteaurenard…
2007 : C
ompagnies Coatimundi, Clandestin
e, Divine
quincaillerie, Arketal, Anonima Teatro,
Éric Poirier, Le Caramantran.
2008 : C
ompagnies La Chaise à porteur, Coa
timundi, Cie de l’Échelle, Chiendent
théâtre/
Alcazar marionnettes, Théâtre de l’ar
c-en-terre, Les Zanimos, Caramantran
.
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C’est après avoir participé au Forum
des théâtres de marionnettes monté
par Massimo Schuster à
Garéoult, dans le Var, qu’ils décident
de poursuivre l’idée d’un grand rass
emblement en région.
D’abord à Rasteau en 1995, puis à Dra
guignan, et à présent à Châteaurenard
. En novembre 2007,
ils ont lancé le 1er Festival de théâtre
de marionnettes avec l’envie de pal
lier l’absence, dans le
département, d’un temps fort autour
de la marionnette. Une manière d’im
planter plus avant le
travail de la compagnie qui a joué les
pigeons voyageurs pendant de longue
s années, et de fédérer
les autres artistes installés en région.
"Je pense qu’il y a un potentiel de pub
lic fort, explique JeanClaude Leportier. Il y a un créneau
à développer sur le bassin avignonna
is : le spectacle jeune
public et la marionnette, car le mot
lui-même est fédérateur". Jean-Clau
de Leportier ne s’y est
pas trompé, le festival a doublé les
entrées dès la deuxième édition et aug
menté le nombre de
ses représentations scolaires et tout
public ! Venus de Nîmes, d’Avignon
, et de Châteaurenard
bien sûr, les spectateurs ont plébiscité
les spectacles en intérieur (répartis sur
quatre salles) et
le défilé de marionnettes géantes dan
s les rues de la ville. D’ailleurs les hab
itants jouent le jeu
qui participent comme bénévoles à
l’organisation de la manifestation ou
hébergent les artistes invités. Fort de cet engouement,
le festival envisage de s’étendre géo
graphiquement en
nouant des collaborations de proxim
ité, notamment avec Graveson en 200
9… Un succès et
un rayonnement qui doivent également
à la qualité de la programmation artistiq
ue qui montre
la grande variété de l’art de la marion
nette, l’éclectisme des formes et des
esthétiques. Sans
oublier Les Impromptus, moment de
rencontre informelle où les artistes pré
sentent au public
leurs créations en cours et les élèves
du conservatoire leur travail.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Compagnie Coatimundi
Repères [n°7 - Avril 2009]
1993
Hurler à la lune, production Skolteatern, Helsinki (Finlande)
1994
Le Petit poisson d’or, production compagnie Boutique du
Conte, Besançon
1995
L’Archange et la dompteuse, création au théâtre de l’Olivier,
Istres
1996
La Rose rouge, production compagnie Boutique du Conte,
Besançon
1997
La Femme aux piments rouges (Quetzalcoatl, le retour),
création au théâtre Le Comoedia, Aubagne
1998
Résidence avec quatre auteurs (Jean Cagnard, Valérie
Deronzier, Patrick Lerch, Ricardo Montserrat) pour l’écriture
de nouvelles pièces pour les deux personnages Panard et
Grodo du spectacle Les Filozofes, La Chartreuse-centre
national des écritures théâtrales, Villeneuve-lez-Avignon
Les Filozofes, création au théâtre du Fenouillet, Drôme
2001
Les trois vies de Zéfurine, création au festival Fil et forme,
Draguignan
2002
Punaiset Kengät, coproduction théâtre Mukamas, Tampere
(Finlande)
2003
Lézard ménagé, création au théâtre de la danse Golovine,
Avignon
2005
Nous on sème, création au théâtre des Doms, Avignon
2007
La compagnie organise le 1er Festival de théâtre de
marionnettes de Châteaurenard (tous les ans en novembre).
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Biblio
Formation
Ressources
Lexique
Accueil
Contact
http://cie.coatimundi.club.fr
1972
La Manzana Voladora (La Pomme volante), création à
Mexico (Mexique)
1973/76
La compagnie Patakes, qui s’appellera Coatimundi à partir
de 1977, est en résidence à l’Institut de création artistique de
l’université de Veracruz (Mexique)
1974
El Pais de los Pucs (Le pays des Ploucs), Cie Patakes,
création à Xalapa (Mexique)
Utopia (Utopie), création à Xalapa (Mexique)
1975
La Vidar ejemplar de Lupida Tragedias (La vie exemplaire
de Lupida Tragedias), Cie Patakes, création à Xalapa
(Mexique)
1976
La compagnie organise le 1er Festival international de
marionnettes à Xalapa (Mexique)
Pata de gallo, ojo de gato, muela de perro (Patte de coq, œil
de chat, dent de chien), création à Xalapa (Mexique)
1977
El Blanquillo de Juan (L’œuf de Pierrot-Jean), Cie Patakes,
création à Xalapa (Mexique)
1981
Polystyrène, l’oiseau prince, création au Mans
1984
Loup noir, création au festival Formes animées de la Côte
d’Azur, Le Cannet
1986
Mémoire sans paroles, création au festival Formes animées
de la Côte d’Azur, Le Cannet
1988
Chapeau la mer, création au Théâtr’enfant, Avignon
1991
Résidence au centre culturel d’Auxerre
Ciclo, création au Théâtre de Cavaillon-scène nationale
brakabrik
théâtre
Crédits photos : Pas si bête les boîtes © Marta Moulinier - Maux d’ogre © Carole Tricard
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Repères [n°7 - Avril 2009]
théâtre de marionnettes
"Du théâtre au livre et du livre à la marionnette", tel pourrait
être ce qui sous-tend l’ensemble du travail accompli par
Julie Dourdy depuis les années 80. Installée en région
parisienne, elle aime à se glisser, seule, dans des projets
différents, avant de fonder sa compagnie le Brakabrik
Théâtre. Elle anime alors un mini-théâtre, le Tac Studio,
avec dès le départ l’envie de parler aux tout-petits car c’est
ce qu’elle aime, tout simplement : un choix poétique et
artistique qui ne la quittera plus, empruntant le langage du
conte et de la marionnette… En 1996, changement de décor
et changement de vie, Julie Dourdy découvre les Alpesde-Haute-Provence, plus particulièrement Manosque,
où elle implante sa compagnie. Une aventure insensée
qui symbolise un nouveau départ ! Mais rien ne lui fait
peur, ni la difficulté de s’installer en terra incognita, ni
le "désert culturel" qui l’entoure, ni même les problèmes
de diffusion… L’énergie, elle la puise dans son parcours,
ses connaissances, son imaginaire, ses rencontres aussi.
Comme ces artistes bulgares, dramaturges et scénographes,
rencontrés par le biais de l’Institut international de la
marionnette de Charleville-Mézières où elle a effectué
de nombreux stages. "J’ai beaucoup appris avec eux"
commente-t-elle, au point de monter aujourd’hui encore des
spectacles avec Stefka Miteva. Comme tant d’autres qu’elle
a croisé sur son chemin lorsqu’elle était membre du Conseil
d’administration de l’Institut international de la marionnette
>>
Brakabrik Théâtre
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Repères [n°7 - Avril 2009]
ou à l’UNIMA dont elle été secrétaire pendant dix ans. Sans oublier la
figure immense de Tadeusz Kantor avec lequel elle a travaillé et qu’elle
évoque ainsi : "C’est une relation dont on ne sort pas indemne".
En 2001, face à la problématique de la diffusion du théâtre de marionnette
en région, elle décide de réitérer l’expérience parisienne en ouvrant un
mini-théâtre à Manosque, La Fourmi, qui lui tient de lieu de répétition et de
création. "Au départ, explique Julie Dourdy, j’avais eu envie de monter un centre
culturel pour la petite enfance qui proposerait des spectacles, des expositions, une
bibliothèque… Mais j’ai revisité mon projet en créant un lieu qui me ressemble, avec son
atmosphère particulière. Les gens viennent pour ça aussi". Très vite donc, le public est au
rendez-vous et les cinquante places ne désemplissent pas au fil des représentations (pas moins
de 25 par an), des stages et des propositions artistiques venues d’autres compagnies. Car
si Julie Dourdy est toujours seule aux commandes, la salle s’ouvre aux autres et à d’autres
formes (chansons, contes, concerts), tout en gardant la spécificité de son public. Du même
coup, elle lance durant les vacances de la Toussaint le Tout petit festival qui séduit petits et
grands… Tout cela avec le sentiment, parfois, de se battre contre des moulins à vent : "La
bagarre est incessante, mais je continue parce que c’est ma vie. J’y trouve mon compte
sinon je ne le ferais plus".
>>
Brakabrik Théâtre
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Repères [n°7 - Avril 2009]
>> Tout commence par des mots. "En général, j’écris d’abord une histoire. Et, à un moment,
la scénographie et l’écriture se confondent, où l’un et l’autre vont s’influencer" esquisse
Julie Dourdy à propos de la genèse de ses spectacles. Excepté pour l’adaptation d’une
nouvelle de l’auteur anglais Donald Bisset, elle n’emprunte pas les mots des autres
et manie avec la même dextérité le stylo et la marionnette. Même dans les spectacles
de contes, elle fait appel à son propre imaginaire : le déclic peut naître d’un objet,
d’une boîte à musique pour Là où les ours ne font que jouer ou bien d’une bouilloire,
prétexte à tirer le fil des Contes à la bouilloire… Des mots, une histoire, du théâtre
d’ombres animées et colorées, et toujours des marionnettes "parce qu’elles font appel
à des choses qui s’imbriquent les unes les autres". Parce qu’il faut être ingénieux et
que, plus le temps passe, plus elle se plaît à construire les décors, les maquettes ou
à dessiner les scènes. La richesse du métier étant "d’être à la fois dans le concept et
dans le faire, avec toujours le besoin de palper".
Le regard aiguisé par de nombreuses années de pratique et de présence sur les
festivals français et internationaux, Julie Dourdy est stupéfaite par le foisonnement
de très jeunes compagnies, leur grande liberté dans la construction, la forme et le
propos. "Il y a une espèce de vague qui arrive, très différente. Des artistes qui
se permettent des choses très libres, avec des écritures très diverses. Comme à
l’époque, quand le Théâtre de Cuisine de Christian Carrignon avait apporté un
sang neuf", se souvient-elle. Au Festival Off de Charleville-Mézières, "il y avait
vraiment des trucs extras et des idées neuves, tout un tas de petites structures et de
caravanes aménagées… Ils inventent tout le temps. La période de crise les oblige,
peut-être, à chercher de nouvelles formes". Des idées et des projets, elle n’en
manque jamais puisqu’elle prépare Histoires à pleines voix avec Albine Sueur,
complice déjà sur Maux d’ogre. C’est grâce au Prix de la Fondation du Crédit
Mutuel Paca contre l’illettrisme qu’elle peut envisager ce nouveau défi, créer
une structure itinérante de type Van transformée en bibliothèque et remplie de
costumes, de marionnettes, d’objets. Avec Albine Sueur, elle sillonnera en 2009
les routes du département, et au-delà, invitée à participer aux Fêtes du livre et
autres salons littéraires. Avec toujours cette même "fureur de lire"
…
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© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
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1970 à 2006
Marionnettiste et vidéaste (compagnies Georges Arnaud, Jean Loup Temporal, Dominique
Houdart, Pascal Sanvic, Univers Enfants, Théâtre Risorius, Théâtre Rituel, Théâtre d’Eau,
et ARCAL-Atelier de Recherche et de Création en Art Lyrique).
1979
Création de la compagnie de théâtre de marionnettes Brakabrik Théâtre en région
parisienne
1979 à 1982
Formatrice à l’École d’infirmiers psychiatriques de l’hôpital psychiatrique de Maison
Blanche à Neuilly-sur-Marne. Anime un atelier mensuel théâtre et théâtre de marionnettes
au CHS départemental de Pau (Hôpital St Luc)
1981 à l984
Anime le café-théâtre Ambroisie à Paris (théâtre pour enfants)
1985 à l987
Anime dans le bâtiment d’exposition du projet Grand Louvre (Pyramide) un spectacle
vidéo et marionnette sur l’élaboration et la construction du Grand Louvre (Groupe 7 /
Cie Sanvic)
1987 à 1995
Anime le Tac Studio, mini-théâtre destiné à la toute petite enfance
1997
Installation à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence
2001
Ouverture d’un mini-théâtre à Manosque, La Fourmi,
lieu de répétition de la compagnie et lieu de diffusion
Maux d’ogres, spectacle de grandes marionnettes-objets
Un monde de papier, montage poétique destiné aux enfants
et illustré en théâtre d’ombres colorées et animées
Ronds dans l’Ô, créé pour "Double jeu" à Lausanne
Poussière de contes, trois contes réécrits et racontés par
Julie Dourdy : La femme du pêcheur, Hans-mon-hérisson,
Le joueur de flûte de Hamelin
Drame chez les éléphants, théâtre pour les tout-petits
Là où les ours ne font que jouer, conte d’aujourd’hui pour
les tout-petits, marionnettes
Le petit chemin des contes, trois contes - dont un
traditionnel - racontés dans un petit théâtre de tréteaux, à
l’aide de marionnettes, de musiques et d’objets
Mais où vont les ballons qui s’envolent ?, spectacle de
grandes marionnettes, ombres et projection vidéo
Les contes à la bouilloire
Un abécédaire pour une souris, conteur et marionnettesobjets
Pas si bêtes les boîtes, marionnettes, musique et objets
Faust, marionnettes et théâtre de papier
Poésie en herbe, théâtre d’ombres animées et colorées
Pas si bêtes les boîtes, marionnettes, musique et objets
Exposit ion
Le temps des contes et des ogres,
exposition/parcours ludique pour jeunes enfants
Publicat ion
Maux d’ogres, texte Julie Dourdy, illustrations Carole
Tricard, Axiome éditions jeunesse, 2002 (BoulogneBillancourt)
compagnie
arketal
Crédits photos : A demain ou la route des six ciels © Brigitte Pougeoise - Bout de bois © Fabien Lacroix - Marionnette d’après Martin Jarrie © Luc Lavenne - Atelier d’Arketal © Luc
Lavenne - Marionnette d’après un tableau de Théo Tobiasse © Brigitte Pougeoise - Debout la bûche [Toucher du bois] © Luc Lavenne
théâtre de marionnettes
RENCONT RE
avec Sylvie OSMAN
et Greta BRUGGEMAN
"Forme imaginaire, simulacre de vie, être de chair et
d’esprit, la marionnette est le symbole incarné de notre
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condition humaine. L’objet-marionnette est avant tout une
forme plastique née de l’imagination et des mains d’un
artisan-plasticien.
La main du marionnettiste est à l’origine des mouvements.
Elle dirige mais elle reçoit en retour. Cet échange est
capital, il crée le dialogue entre le corps vivant du
marionnettiste et le corps inerte de la marionnette. Il crée
"
un rapport qui dépasse la mort des choses.
Compagnie Arketal
Les créations d’Arketal trouvent leur inspiration dans les textes de Sophocle,
Bernard Shaw, Roy Lewis, Daniel Pennac… Quels rapports entretenez-vous avec
la littérature ?
Sylvie Osman : Nos choix se font au présent et sont très liés à notre histoire. Il
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y a ceux de Greta qui sont plus liés à la matière visuelle, aux volumes et à la
construction de marionnettes, et les miens qui suis très attachée aux mots. Petit à
petit, je me suis rendu compte au moment de la création des Gens légers de Jean
Cagnard que je redonnais voix et corps à des corps anéantis. Personnellement,
j’aime la chose écrite : à partir du moment où on les écrit, on les représente, et les
choses existent. La marionnette est une écriture visuelle très liée aux mots.
Greta Bruggeman : Je lie plus ce rapport à notre histoire. On a eu la chance de
rencontrer des artistes, des écrivains et des plasticiens. Il n’y a pas de hasard. On
a eu envie de mettre en forme des histoires, de les mettre en mouvement, en vie :
des histoires qui naissent de la mémoire et qui alternent avec des propositions très
différentes.
Sylvie Osman : La seule chose que j’ai écrite, c’est Fernand Léger ou Le Monde
en vaut la peine, un spectacle sans parole ! J’ai été tenté d’écrire un texte théâtral
mais je suis plus à l’aise dans le jeu et la mise en scène. Et puis j’ai envie d’une
écriture qui me porte : je trouve cette mise à distance avec mon histoire personnelle
dans la commande d’écriture, comme avec Jean Cagnard et son évocation de la
Shoah… Pour Pygmalion, c’est Greta qui a eu envie de raconter une histoire ; pour
Antigone, c’est moi, par rapport à une expérience personnelle dans un lycée…
Jean Cagnard…, du coup est né le désir de découvrir
une nouvelle manière de raconter le monde. Et l’écriture
Sylvie Osman : Quand nous sommes arrivées à La de Jean Cagnard a une force incroyable, celle d’ouvrir
Chartreuse*, Greta désirait travailler sur le thème de l’imaginaire, de parler à notre imaginaire et à celui du
l’exil des enfants du Tibet. À ce moment-là, il y a eu public, même si ce n’est pas facile de construire un
la rencontre avec une nouvelle façon d’écrire le théâtre spectacle à partir de cette matière-là.
aujourd’hui : absence des trois unités, absence de noms Greta Bruggeman : D’année en année, on s’est posé
aux personnages… Le lien possible entre l’écriture beaucoup de questions. Qu’est-ce qu’on veut montrer ?
textuelle et visuelle est devenu évident : on a découvert Comment veut-on le dire ?… Et puis il y a la vraie vie qui
une autre façon de dire en écoutant tous les textes des fait naître nos spectacles, comme ma rencontre avec les
auteurs contemporains, la matière des mots et des formes pierres pour Antigone. Mais il faut faire, faire, et encore
pouvait se rencontrer. Patrick Dubosc, Patrick Kermann, faire jusqu’à y arriver.
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Quel est pour vous l’enjeu, justement, de passer
commande de textes à des auteurs contemporains ?
Compagnie Arketal
De la même manière, tous vos spectacles sont pétris de références à des
peintres : Miro, Fernand Léger et tant d’autres. Le théâtre de marionnettes
a-t-il une filiation particulière avec les arts visuels ?
Greta Bruggeman : Des artistes tels Marius Rech et Rolf Ball sont venus
à l’Atelier pour réaliser beaucoup de prototypes, ils sont passionnés par
l’enjeu de pouvoir donner vie à leurs dessins. J’ai eu la chance de visiter
l’atelier de Marius Rech, et j’ai trouvé intéressant de réfléchir sur la
possibilité pour ses figures de devenir des marionnettes. Avec lui, c’est une
véritable collaboration. On a passé beaucoup de temps à travailler sur les
recherches, les matériaux, et il s’est immédiatement mis à dessiner… En
faisant ce métier, on apprend ce que l’on est et ce que l’on n’est pas : moi,
j’ai envie de collaborer avec d’autres artistes. Les peintres du XXe siècle
m’offrent beaucoup d’explorations possibles : à travers les figures dans un
tableau ou le mouvement dans une architecture, je peux voir le mouvement
d’un corps dans l’espace. Je me demande, par exemple, quels matériaux je
vais utiliser pour construire les articulations du corps d’une marionnette.
Je me considère comme l’acteur-interprète d’un texte, comme l’interprète
d’un dessin ou d’un tableau.
Sylvie Osman : Ce qui sous-entend une grande compréhension et une grande
assimilation de l’œuvre pour inventer un objet.
C’est une chose importante : il faut faire savoir que notre lieu existe. Notre
démarche est liée à toutes ces rencontres. À Charleville-Mézières où nous
exposons tous les trois ans, le public peut découvrir la marionnette autrement,
avec une esthétique propre et un travail avec des artistes et des plasticiens.
Nous proposons des regards différents sur la marionnette. Les expositions
sont parfois des événements déclencheurs d’autres projets, ou d’autres
formations. Ce sont des condensés de notre travail, de nos recherches, des
thèmes qui nous tiennent à cœur, un parcours à travers les matières que nous
utilisons et qui vont se métamorphoser.
Sylvie Osman : L’explication est dans le titre de notre première exposition :
"Matières à vivre". Une marionnette, même exposée, est le fruit de tout un
parcours de création et de rencontres. C’est pourquoi les expositions sont
toujours en lien avec nos spectacles.
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Greta Bruggeman : Pour faire connaître notre travail, tout simplement.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Pour quelles raisons concevez-vous régulièrement des expositions en écho
à vos créations?
Compagnie Arketal
Vous parlez de "corps vivant" à propos de l’acteur et de "corps inerte" pour la
marionnette, pouvez-vous nous en dire plus…
Sylvie Osman : Passer de l’inerte au vivant, explorer ce qui est et ce qui n’est pas :
c’est pour cette raison que j’engage plus d’acteurs que de marionnettistes. Ce qui
se passe entre celui qui transmet et la marionnette, c’est cette circulation-là qui
m’intéresse. En tant qu’acteur, je vais nourrir la figure-marionnette et je vais
m’en nourrir aussi. À aucun moment, je ne me sens "le" personnage : les objets
sont là et les marionnettes sont là pour raconter une histoire, le trio idéal étant
dans la présence de l’objet, de l’acteur qui donne sa voix et le marionnettiste qui
donne son corps. L’important est de raconter chaque jour une histoire renouvelée.
La magie de la marionnette est dans le rapport qu’entretient le public avec l’objet
qui, selon lui, est un objet vivant. Il y a un corps qui est multiple et la relation se
fait au moment du jeu seulement : j’ai un objet inventé entre les mains qui a son
propre langage et auquel je donne vie.
Repères [n°7 - Avril 2009]
L’Atelier d’Arketal, atelier de formation et de recherche pour la construction
de la figure marionnette, est né de l’envie d’explorer la marionnette - son
jeu, sa construction, son langage visuel, sa forme, ses matériaux et ses
propriétés plastiques - en relation avec des peintres et des plasticiens. "Il
faut se concentrer sur la marionnette, souligne Greta Bruggeman, car il
existe peu de lieux en France où l’on apprend à construire. Ce qui prend
du temps". C’est ainsi que se sont développé des ateliers thématiques
d’après les œuvres et/ou le savoir-faire de nombreux artistes-plasticiens,
notamment "Marius Rech et la matière", "Frédéric Lanovsky, sculpteur
de géants", "Rolf Ball, la couleur, les origines" et "Thomas Lundqvist
et le théâtre japonais bunraku"… L’Atelier Arketal permet donc aux
stagiaires d’aborder telle ou telle technique tout en leur enseignant les
fondamentaux, comme l’équilibre ou la mobilité du personnage par
exemple. Même s’ils ne jouent pas forcément une pièce à l’issue du stage…
Pour Greta Bruggeman, la découverte de ces différents langages visuels
a "une importance primordiale dans le jeu du marionnettiste, de l’acteurinterprète qui doit rechercher la difficulté plutôt que la facilité". D’où
l’ouverture de la formation au travail des peintres, graphistes, illustrateurs
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L’At elier d’Arketal
(*) en 1999, Sylvie Osman propose une rencontre entre auteurs-marionnettistes à La
Chartreuse de Villeneuve lez Avignon à l’initiative de THEMAA
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qui viennent construire avec les élèves et leur transmettre le plaisir de
"faire des choses avec les mains". Si pour la plupart des élèves il s’agit
en premier lieu d’acquérir une technique particulière, nombreux sont
ceux qui empruntent les chemins de la création, et se libèrent… Alors,
conteur ou acteur, marionnettiste ou éducateur, tous se retrouvent à
l’Atelier pour réfléchir plus largement sur l’objet-marionnette avec,
cerise sur le gâteau, un fonds documentaire d’une grande richesse sur
le théâtre de marionnettes, le conte, la peinture, la littérature et tout
autre domaine de recherche nécessaire aux créations de la compagnie.
Jouxtant les bureaux et le petit studio de la compagnie, l’Atelier est
tout à la fois un lieu de fabrication, de formation, de recherche et de
rencontre entre créateurs, mais bien plus encore : il est devenu "un
lieu d’accueil pour tous ceux qui s’efforcent de faire vivre la beauté
des figures au service des paroles qu’ils adressent au monde".
Formation
Ressources
Lexique
Accueil
1981
Sylvie Osman et Greta Bruggeman se rencontrent à l’Institut international de la
marionnette de Charleville-Mézières : là, elles croisent Michaël Meschke qui les
engagent dans Ramayana, projet d’échange culturel entre l’Europe et l’Asie, où
elles touchent du doigt la pratique tout autant que le voyage.
1984
Rencontre avec René Corbier, secrétaire général du Centre Educatif et Culturel
des Campelières (Mougins), puis directeur des affaires culturelles de la Ville de
Cannes ; Arketal s’installe d’abord à Mougins, puis à Cannes (1990).
1987
Premier spectacle "repéré" jeune public, Les chaudoudoux, qui tournera jusqu’en
2003.
1990
L’installation provisoire dans l’ancienne entreprise de chaussures de Cannes se
pérennise.
1991
Antigone d’après Sophocle, mise en scène Massimo Schuster, spectacle tout public
qui tournera jusqu’en 1998.
1992
Première rencontre avec un peintre vivant, Théo Tobiasse, suite à son exposition au
Musée d’art moderne de Nice, et création de Pygmalion d’après Bernard Shaw pour
laquelle il conçoit marionnettes et décor. Rencontre avec l’ERAC et Stéphane Bault
engagé dans Pygmalion.
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Biblio
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www.arketal.com
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Compagnie Arketal
1994
Pourquoi j’ai mangé mon père d’après Roy Lewis naît de la rencontre d’Arketal
avec une compagnie d’acteurs français et de sa découverte de l’Afrique,
l’occasion d’une grande interrogation sur le mélange acteurs/marionnettes de
différentes dimensions. Spectacle mis en scène par Yves Borrini (Cie Le Bruit
des hommes), créé au Cameroun et tourné en Afrique.
1997
Fernand Léger ou Le Monde en vaut la peine, commande de B. Hedel Samson,
conservateur du Musée national Fernand Léger de Biot. Création in situ et
première mise en scène de Sylvie Osman qui choisit de travailler sur l’œuvre du
peintre pour "écrire" un spectacle très personnel.
1998
Exposition réalisée avec l’artiste Marius Rech, Matières à vivre, commande de la
Ville de Cannes pour les 10 ans de la Compagnie Arketal.
1999
Organisation d’une rencontre entre auteurs-marionnettistes à La Chartreuse de
Villeneuve lez Avignon à l’initiative de THEMAA, commande d’écriture à Jean
Cagnard : Des papillons sous les pas, illustrations Rolf Ball, éd. Du Bonhomme
vert.
2002
Ouverture de l’Atelier d’Arketal, atelier de formation et de recherche pour la
construction de la figure marionnette avec la collaboration de peintres et de
plasticiens.
2003
Deuxième commande d’écriture à Jean
Cagnard : Les Gens légers, sur le thème de la
Shoah.
Arketal intervient à l’ERAC sur "les figures en
jeu" (laboratoires, improvisations, conférences,
présentation des travaux) et rencontre Brunella
Eruli, professeur à l’Université Paris 3 et
rédactrice de la revue Pück, qui participera en
2005 à la pré-écriture du spectacle Bout de bois
d’après l’infatigable, l’inoxydable Pinocchio.
2005
À l’occasion de Bout de bois, Arketal
mène une action d’un an qui aboutit à
une exposition à l’Espace Miramar
à Cannes, Toucher du bois, la
marionnette un art en mouvement et
à une publication. Cinquante artistes
sont invités à créer à partir du même
pantin en bois une pièce unique, mise
en regard avec les créations d’enfants
réalisées en atelier.
2006
La Boîte à joujoux, conte musical en quatre tableaux pour
marionnettes et images d’après Claude Debussy, commande du
pianiste Philippe Cassard.
2007
Les Verticaux de Fabienne Mounier, conception visuelle Wozniak.
2008
Quatrième commande d’écriture à Jean Cagnard : À demain ou la
route des 6 ciels, spectacle jeune public.
compagnie
clandestine
Crédits photos : Logo © Pascal Métayer - Multipli © David Certano - C’est pas pareil © Alain Le Breton - Multipli © Vincent Ruffe - Idoles © Denis Fayollat
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théâtre d'objets
Au Brésil déjà, Ester Bichucher était marionnettiste, avant même
de partir à Sofia, en Bulgarie, grâce à une bourse de l’UNIMA,
et de suivre pendant trois ans la formation de l’École nationale
supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières (2e
promotion). C’est là, en 1993, qu’elle rencontre Denis Fayollat,
urbaniste de formation et passionné de théâtre. Passionné au
point que lorsqu’il décide d’être objecteur de conscience, c’est
tout naturellement vers le théâtre qu’il se dirige pour effectuer
son "service civil", plus particulièrement auprès de René Lévy
qui dirige alors Les Centres Fontblanche à Vitrolles. "Je suis
resté son assistant (et son élève attentif) pendant deux ans avant
de devenir son administrateur. Après son départ je suis parti
m’installer à Parme ; nous avions pendant plusieurs années (de
1984 à 1989) organisé à Fontblanche un festival international
de théâtre d’objet "Midi Teatro" où j’avais eu l’occasion de me
lier d’amitié avec de très nombreuses compagnies italiennes
de marionnettes ou de formes animées et en particulier avec le
Teatro delle Briciole. J’ai tout naturellement fini par travailler
avec eux" explique Denis Fayollat qui, de retour en France,
s’occupe de la programmation de l’Institut international de la
marionnette de Charleville-Mézières en 1993 et 1994. Mais
l’appel de l’Italie est plus fort que tout : Denis Fayollat et Ester
Bichucher repartent ensemble à Parme où Denis travaille sur la
diffusion et sur l’adaptation en français des créations du Teatro
delle Briciole. Une expérience qu’il estime très formatrice pour
lui, tant sur le plan des rencontres que sur la manière d’aborder
la création d’un spectacle.
>>
>>
© Arcade PACA - Collection
De 1997 à 2001, Denis Fayollat coordonne pour THEMAA le
Forum régional de la marionnette "Fil et Formes" à Rasteau, puis à
Draguignan : l’occasion pour la compagnie Clandestine d’entamer
une collaboration avec Théâtres en Dracénie qui programmera ensuite
Ilyavèla et coproduira Multipli en 2003.
Que ce soit à Draguignan ou à Château-Arnoux, où la compagnie
est en résidence au Théâtre Durance depuis janvier 2008, Ester
Bichucher et Denis Fayollat créent des spectacles jeune public
- tout public dans lesquels ils abordent "des thèmes éternels
et contemporains (la pauvreté, les luttes sociales, le travail,
l’aliénation, l’utopie, les croyances et superstitions, la différence,
l’individu et la société…)".
Repères [n°7 - Avril 2009]
L’année 1995 marque leur installation à Montagnac dans
les Alpes-de-Haute-Provence où ils disposent d’une salle de
répétition de petites formes pour leur toute nouvelle compagnie :
la compagnie Clandestine. Le choix du théâtre de marionnettes ?
"C’est évidemment à Ester Bichucher qu’on le doit, du fait de sa
formation à l’ENSAM, doublée d’une formation au Brésil en arts
plastiques et en danse", souligne Denis Fayollat, dont les influences
sont à chercher du côté du Théâtre du Soleil (pour sa vraie grande
découverte du théâtre), mais encore du Vélo Théâtre, du Théâtre
Manarf, du Théâtre de Cuisine, du Théâtre Gioco Vita, du Teatro delle
Briciole, du Teatro Musica Aquilone, du Teatro dei Piccoli Principi, du
Teatro dell’Angolo et quelques autres (pour ses premières amours avec
le théâtre d’objets et d’images).
Compagnie Clandestine
"Origami" pour…
Mult ipli
"Princesse" et "Zabumba"
pour… Ilyavèla
Ce sont des contes brésiliens, contemporains ou traditionnels, mis en
sons et en rythmes, en images et en jeu racontés par Ester Bichucher, où
les percussions deviennent des personnages, comme la Princesse, le pou,
l’esclave… On pourrait dire que c’est "un spectacle de théâtre d’objets
musicaux" traversé par un peigne, une cuîca, un tama, une crécelle, un
ocarina, une zabumba, un galoubet, une chaveira, un sac en papier, une
kalimba, un agogô, une comédienne, un tuyau et … deux ratons laveurs.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Ester Bichucher est brésilienne, ce qui crée des attaches, un style. Ça
reste. La confrontation entre les deux regards est toujours présente
dans les spectacles, l’un festif, fou, insouciant, l’autre plus rationnel,
cartésien, intellectuel. Si Ester est partie du Brésil, c’est aussi pour
voir ailleurs et découvrir autre chose. Le spectacle se passe dans un
aéroport : il y a là un chariot, une valise, une table, du sable… Le public attend à la douane comme les comédiens, et doit remplir une "fiche de débarquement" avant de rentrer dans la salle. Cela commence
comme une discussion jusqu’au moment où les comédiens racontent
l’histoire du Brésil sur scène : le sable de Copacabana, les gamins des
rues…, et se termine sur un air de samba.
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"Brésil" et "Clandestine
Airlines Compagnie" pour…
Made in Brazil
Multipli est une petite musique de plis, d’images et de pliages éphémères. L’idée est née de l’envie de travailler sur le livre pour enfants de
Jorge Amado, Le Chat et l’hirondelle, sur le thème de l’amour entre les
deux animaux. Après avoir un temps pensé à réaliser le chat en mousse
(il est très joli, mais il est resté sur une étagère dans les bureaux de la
compagnie), l’idée du papier est apparue (et l’histoire du livre oubliée en
chemin). Autodidacte, Ester Bichucher s’est formée pendant un an aux
techniques de l’origami (nom japonais de l’art du pliage du papier) et du
kirigami (nom japonais de l’art du découpage du papier) pour concevoir
le spectacle qui nécessite une régie lumière d’une grande finesse.
Compagnie Clandestine
"Notrérot" et "mythologies"
pour…
Idoles
"Apparitions, disparitions, transformations, petites magies, surprises, mécanismes de papier et personnages éphémères sont donc conviés à la table de jeu" de C’est pas pareil !. Ce spectacle jeune public / tout public (à partir de
3 ans) a été créé dans le cadre d’une résidence au Théâtre Durance à Château-Arnoux durant laquelle Clandestine a
travaillé avec l’école maternelle de Font Robert et avec la grande section de l’école maternelle de L’Escale de janvier à juin 2008. Des rencontres en ateliers qui ont abouti à une exposition de dessins, une publication (Petites nuances) et la participation "indirecte" des jeunes élèves. Utilisant son matériau de prédilection, le papier, la compagnie
évoque également dans Quoi ? C’est quoi ? le thème des rencontres et de l’autre, de l’identité et de la différence,
tout en empruntant des formes distinctes. Petit théâtre de papier, mallette qui s’ouvre sur des illustrations que l’on
peut glisser de l’intérieur : Quoi ? C’est quoi ? s’inspire de cette technique du conteur et poursuit l’esprit de C’est
pas pareil !. Un projet avec les écoles primaires de L’Escale et Château-Arnoux est envisagé, notamment des ateliers
où les enfants pourront construire leurs propres histoires qui seront ensuite réutilisées, découpées, recollées, recyclées, revisitées par la compagnie. Sur scène, deux comédiens interprèteront trois versions du spectacle (ils seront
trois sur le projet) : il s’agira toujours du même spectacle mais avec des regards et des couleurs différents.
© Arcade PACA - Collection
"Kirigami" et "Pop up" pour…
C’est pas pareil !
"Kamishibaï" pour …
Quoi ? C’est quoi ? (création 2010, titre provisoire)
Repères [n°7 - Avril 2009]
Au départ était un livre de Jorge Amado, Yansan des orages, et son personnage principal dom Maximiliano, un érudit bénédictin. Puis ce fut
l’envie de travailler sur les "orixas", les dieux de la religion afro-brésilienne, et toutes les religions et cultures. Pour Idoles, la compagnie a créé
son propre Panthéon, né du croisement de nombreuses croyances. Le décor est celui d’une exposition internationale d’art sacré où sont présentées
quelques-unes des plus fameuses idoles répertoriées à travers le monde,
menée de main de maître par Jean-Édouard Notrérot, éminent Professeur
au Collège de France. Un homme qui croit qu’il domine tout du fait de
son esprit très cartésien… Mais les Dieux ne l’entendent pas de cette
oreille ! Spectacle qui mêle comédiens et automates télécommandés.
1997
Made in Brazil, spectacle tout public (à partir
de 8 ans)
Théâtre d’intervention
1999
Ilyavèla, spectacle jeune public (de 6 à 10 ans)
Contes brésiliens mis en sons et en rythmes, en
images et en jeu
2007
Idoles, spectacle jeune public / tout public (à
partir de 8 ans)
Théâtre, mécanismes et petites magies
2008
La Compagnie Clandestine est accueillie en
résidence au Théâtre Durance à ChâteauArnoux
C’est pas pareil !, spectacle jeune public / tout
public (à partir de 3 ans)
Théâtre de papier, kirigami et pop up
2010
Quoi ? C’est quoi ? (titre provisoire), spectacle
jeune public / tout public
Repères [n°7 - Avril 2009]
2003
Multipli, spectacle jeune public / tout public (à
partir de 5 ans)
Théâtre, origami et petites magies
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Formation
Biblio
www.clandestine.fr
Contact
1995
Création de la Compagnie Clandestine
Cy e Y’é, spectacle jeune public (de 6 à 10 ans)
théâtre de
l'arc-en-terre
Crédits photos : Yudishtira et Drona © Brigitte Pougeoise - Pandavas © Brigitte Pougeoise - Iliade © Brigitte Pougeoise - Othelo et Iago © Elena Tedde-Piras - Le dernier guerrier ©
Roberto Abbiati - Le dernier guerrier © Brigitte Pougeoise
théâtre de marionnettes
RENCONT RE
avec Massimo SCHUST ER
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
Vous êtes marionnettiste, conteur, metteur
en scène, photographe et écrivain : est-ce que
c’est la marionnette qui vous permet, justement, d’être tout cela à la fois ?
Massimo Schuster : J’ai publié un certain nombre
d’articles, j’ai écrit certains de mes spectacles à
quatre mains mais je ne me considère pas comme
un écrivain. Je suis trop grand lecteur pour me
revendiquer comme tel. Je ne suis pas arrivé à la
marionnette pour la marionnette : en 1969, j’ai rencontré le Bread & Puppet de Peter Schumann pour
des raisons politiques principalement, et pour ses
idées communautaires. J’avais adoré son spectacle,
mais mon intérêt allait à ce qu’on appelait à l’époque le "théâtre engagé". La marionnette n’était pas
un choix de départ, c’était plutôt de l’engagement
humain ou citoyen.
>>
Théâtre de l'Arc-en-Terre
Comment expliquer alors votre attachement au théâtre de marionnettes ?
Massimo Schuster : Si je suis attaché encore aujourd’hui à la marionnette, c’est que je la considère comme un moyen supplémentaire pour le comédien d’évoquer
les formes épiques. Comme dans les marionnettes du monde dites traditionnelles. Je ne suis ni dans le théâtre d’acteur ni dans la narration. C’est la déclamation
qui m’intéresse, à la manière de Greta Garbo ou d’Orson Wells. La marionnette a des possibilités exceptionnelles dans ce qu’elle a de sacré, c’est pour cela que
j’en parle comme des "totems". Comme dans les arts africains où le chaman "charge" la marionnette en lui donnant une densité expressive… Mes plus grandes
influences sont Shakespeare, Gary Cooper ou John Ford ! Pour moi qui suis né en 1950, le western est le symbole de l’épopée, c’est un pilier de ma formation.
J’aime beaucoup le cinéma populaire, et les westerns m’ont vraiment façonné. Par contre, si on veut monter une pièce de Tchekhov, ce sera à travers le travail d’un
acteur et non celui d’un marionnettiste.
>>
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
Théâtre de l'Arc-en-Terre
Dans la marionnette, vous avez pratiquement tout fait, même la construction.
Aujourd’hui, comment procédez-vous ?
Massimo Schuster : C’est toujours une vraie collaboration, un partage de responsabilité et
une confiance réciproque entre moi et l’artiste ou le sculpteur que je choisis. Si le point de
départ du spectacle est un texte existant, je le lui fais lire et lui dit : "Tu me crées un monde !". Il a alors quartier libre, à cela près que j’impose les dimensions des marionnettes et
les techniques. Quand je reçois les marionnettes, à moi de comprendre les personnages qui
me sont proposés. Je ne vois même pas les croquis. Je reçois toujours des choses inattendues même si je connais les esthétiques des artistes avec lesquels je travaille. Ce ne sont
pas des "outils" dont je dispose mais de vrais partenaires. Leurs créations vont d’ailleurs
déplacer mes relations avec la marionnette au service de laquelle je vais me mettre. Et
chacun va devoir s’adapter : l’artiste, la marionnette et moi-même. Sa morphologie, son
anatomie vont primer sur mes idées de départ. J’aime beaucoup travailler avec des artistes
qui n’ont jamais construit de marionnettes car la marionnette en elle-même, je ne suis
pas sûr qu’elle m’intéresse plus qu’autre chose. Je ne me considère pas comme un bon
manipulateur par rapport aux exigences requises traditionnelles, par contre je sais que je
suis un bon "chargeur" des marionnettes que j’utilise. Mais je reste attaché à une certaine
forme de marionnette : en quarante ans, ma manière de les manipuler est de plus en plus
épurée. Aujourd’hui je ne fais que les déplacer.
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
Vous présentez Peter Schumann et Enrico Baj comme vos maîtres : quelles
influences ont-ils exercé sur votre travail, vos choix narratifs ou esthétiques ?
Massimo Schuster : Peter Schumann, directeur du Bread & Puppet, vient de la danse et de la
sculpture. Il est venu à la marionnette car il voulait porter ses sculptures directement auprès
des gens dans ses spectacles. Aujourd’hui encore il refuse de participer au "système", mais
ça ne l’a pas empêché de jouer dans les plus grands théâtres du monde. C’est quelqu’un qui
compte beaucoup pour moi… Quant à Enrico Baj, c’est l’un des plus grands artistes contemporains italiens. Adepte de Marcel Duchamp, il a rencontré Man Ray, et m’a mis en contact
avec de nombreux artistes et critiques d’art. On a passé des heures à discuter de politique,
d’art, il a beaucoup contribué à élargir mes horizons. C’est sans doute une figure paternelle
aussi… On a fait cinq spectacles ensemble entre 1984 et 2003 : un opéra pour la Scala, le
Mahabharata, Roncevaux !… Il s’est passé quelque chose de formidable autour de Ubu roi
et de l’Iliade au point qu’il a travaillé sur ces thématiques dans ses propres recherches. Mais,
en plus d’avoir beaucoup collaboré ensemble, il m’a donné accès à des gens passionnants,
Hervé Di Rosa, le galeriste de Duchamp… Il disait que "je le faisais jouer". Il m’a nourri
profondément. C’est une chance inouïe que de l’avoir rencontré.
>>
Théâtre de l'Arc-en-Terre
Le Mahabharata, Roncevaux, Macbeth et aujourd’hui
Othello, d’où vous vient ce goût pour les personnages
épiques ou les textes fondateurs ?
Massimo Schuster : Enfant, dans mon quartier de banlieue à Mi-
Quel regard portez-vous sur la création actuelle qui
fait se croiser la marionnette avec la vidéo, la performance ou les nouvelles technologies ?
justement, mais je ne me sens pas attiré par ça. Ce n’est pas
mon vocabulaire. J’aime l’art qui sent le sang, la transpiration, l’homme. J’ai comme une espèce d’aversion biologique même. Si je peux apprécier les spectacles qui utilisent
les nouvelles technologies, j’y vois toujours un danger de
froideur et un piège pour les créateurs : plus on a de la technologie et plus on en a envie. Ce qui me gêne, c’est la perte
éventuelle de contenu au profit de la forme. Mais je trouve
normal que les jeunes créateurs s’y intéressent et y puisent
leur inspiration. Je ne fais pas partie d’une génération qui
sent le besoin de s’y frotter : ce serait un mensonge. Je crois
que le fondement du théâtre c’est que le premier spectateur
sente le comédien, physiquement. C’est ce côté "chair", sensuel qui peut-être répulsif, auquel je suis attaché. Je pense
que les nouvelles technologies peuvent être un moment de
passage, une adolescence pour arriver à autre chose. Mais je
ne suis pas passéiste pour autant : il y a une adaptation des
outils que l’on utilise qui est inévitable bien que je ne crois
pas que ce soit à travers elles que la marionnette va pouvoir
se renouveler.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Massimo Schuster : La marionnette permet ces croisements,
© Arcade PACA - Collection
lan, j’ai vu Hamlet en noir et blanc à la télévision. J’avais neuf ans
et je m’en souviens encore. Cela montre bien qu’un enfant peut
être bouleversé par Hamlet. Puis plus tard, ce furent les westerns,
et plus tard encore l’Iliade… C’est peut-être ma collaboration
avec Peter Schumann qui m’a fait m’attaquer aux personnages
épiques ou historiques. Dès le départ, la marionnette fait partie
de ces textes occidentaux, et tout à coup j’ai eu la possibilité de
les transfigurer sur scène. Si le théâtre est effectivement un rituel
laïque, alors il faut le célébrer : mais pour le célébrer, il faut avoir
quelque chose qui tient de la foi ou de l’engagement total. Je crois
que jouer est un peu comme une corrida dans laquelle celui qui
est sur scène est à la fois le matador et le taureau…
Formation
Ressources
Lexique
Accueil
1969
Rencontre avec Peter Schumann.
1975
Après des tournées en Europe et aux Etats-Unis, arrivée en Provence.
Création du Théâtre de l’Arc-en-Terre.
1983
Rencontre avec Enrico Baj.
1984
Représentations de Macbeth à Caen et Ubu roi à Paris, deux spectacles
qui ont fait connaître Massimo Schuster en France. À partir de 1984,
Massimo Schuster travaille pratiquement en soliste : "un jour, j’ai
compris que j’étais fait pour ça. Cela s’accompagne d’une volonté de
liberté, d’indépendance farouche".
1993/95
Massimo Schuster travaille à Sarajevo (une création, une mise en
scène). Une période charnière, fondamentale et "extra-ordinaire" dans
tous les sens du terme : "quelque chose qui change un bonhomme".
2002/2003
Massimo Schuster se consacre au Mahabharata et crée son premier
spectacle de conte, Le Grand Conte indien.
2004/2008
Massimo Schuster est nommé Président de l’UNIMA, "un engagement
qui signifiait beaucoup de temps et beaucoup d’énergie du fait des
nombreuses commissions de travail, nombreux projets et voyages à
l’étranger".
2009
Création en Italie de Othello & Iago, née de la rencontre entre
Massimo Schuster et Oscar de Summa.
Toutes les créations, les tournées et les publications sont sur le site.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Biblio
Contact
© Arcade PACA - Collection
www.arc-en-terre.org
compagnie
du funambule
Crédits photos : L’Affaire La Sardine © Xavier Thomas - Papiers timbrés © Xavier Thomas - Babil © Xavier Thomas - Trappes à trucs et ragots de souris © Xavier Thomas - Moire ©
Armel Bour - T’es qui toi ? © Xavier Thomas - Ricki coco © Xavier Thomas - Le tour du monde en 80 jours © Xavier Thomas
théâtre de marionnettes,
d'objets et de geste
>>
© Arcade PACA - Collection
"Je ne me cache pas derrière mes marionnettes, pas du tout. Au contraire, je
suis très visible. En ce moment, je suis plus dans la marionnette que dans la
forme hybride, même si je suis profondément dans une approche " marionnettique " qui prend en compte le geste, l’objet, la danse, l’espace, le corps".
Ainsi parle Stéphane Lefranc, directeur artistique de la Compagnie du Funambule, qui a longtemps fait faire aux autres les spectacles qu’il concevait,
préférant sans doute l’ombre à la lumière. D’abord formé au Buto auprès
de Viviane Duvergé et Murobushi Ko, et à la danse contemporaine auprès
de Christiane Blaise et Guy Trinchero, il découvre le masque Balinais avec
Lionel Briand, pratique le travail de clown avec les compagnies du Passeur
et Sam Harkand avant de participer au " Garage " travail de l’acteur mené
par François Cervantès et travailler la voix sous les conseils de la chanteuse Bessy Gordon. Bref, de longues années d’apprentissages multiples
qu’il conjugue aujourd’hui avec bonheur dans la manipulation de la marionnette : "j’aime fabriquer des personnages, bâtir des décors, composer
la musique. Je prends un bout de papier et il devient bonhomme. C’est une
manière de donner vie à quelque chose d’inanimé, un objet, une histoire, un
personnage". Le temps de gestation est toujours long car Stéphane Lefranc
note ses idées, ses envies, teste les choses, dessine et noircit son carnet de
croquis. Une "méthodologie" qu’il a acquise lors de ses diverses résidences
à l’Institut international de la marionnette à Charleville-Mézières et qui lui
est aujourd’hui indispensable : "chaque spectacle a son cahier, explique-t-
Repères [n°7 - Avril 2009]
"La marionnette ne joue pas, elle est"
Compagnie du Funambule
>>
© Arcade PACA - Collection
il, c’est essentiel. Ensuite, ça va très vite, je ne m’arrête plus, je deviens boulimique. Une fois que je sais
exactement où je vais, tout se bouscule, la réalisation,
la scénographie, la musique…". C’est sans doute pour
cette raison que le répertoire de la compagnie est aussi
fécond ! L’idée germe souvent pendant ses formations,
à Charleville-Mézières ou au TJP de Strasbourg, qui
sont pour lui des moments de concentration, de créativité, de recherche, mais aussi des moments d’échanges, où il y rencontre d’autres marionnettistes venus
des quatre coins du monde. Là, il se forme auprès de
Terry Lee (Green Ginger), Gavin Glover (Faulty Optic), Corine Linden et I. Safwan (Flash marionnette) et
Gilbert Meyer (Tohu Bohu)… Des moments forts de
grande énergie aussi. Quand il évoque son spectacle
Papiers Timbrés, il préfère parler d’art marionnettique
plutôt que de théâtre de marionnettes, car le comédien
fabrique en direct des marionnettes en papier et leur
donne vie avant qu’elles ne meurent sur scène. Des
marionnettes qui, très vite, deviennent des personnages
à part entière : "il est clair et évident que les personnages sont des êtres vivants et peu importe qu’ils soient
des marionnettes". Stéphane Lefranc est totalement
habité par la marionnette au point de lui faire rencontrer le public à toutes les occasions, dans un parc, au
coin d’une rue, et même la faire animer des émissions
de radio ! Et d’expliquer : "j’avais envie de voir ce qui
se dégageait quand elles étaient dehors, face aux gens.
Que se passait-il ? Quel échange possible ? Qu’est-ce
qui s’installe entre elles et les gens ?". Des expériences qui ont nourri l’histoire même des personnages de
Moire. Mais cette "humanisation" n’est pas sans risque car, admet-il, les gens ont souvent envie que les
marionnettes soient vraies même si, quand il les lâche,
elles tombent…
Repères [n°7 - Avril 2009]
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Compagnie du Funambule
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Repères [n°7 - Avril 2009]
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La rencontre d’un auteur,
d’une matière
La Petite sirène, le Funambule, Don
Quichotte en tournée sont nés de sa
rencontre avec un auteur : Marguerite
Yourcenar, Jean Genet, Cervantès,
ou encore Edward Bond et Samuel
Beckett qu’il apprécie. "Je suis très
influencé par l’écriture Dadaïste"
reconnaît Stéphane Lefranc qui, pour
écrire Papiers timbrés par exemple,
s’est inspiré de l’Almanach Dada. À
chaque fois l’écriture est un choix,
le style aussi, le rythme encore. Puis
il opère une véritable distanciation
avec l’auteur, casse la narration pour
"écrire" sa propre histoire, comme
dans Moire dont l’écriture est avant
tout visuelle. Stéphane Lefranc a gardé
de son parcours entre la danse et la
marionnette une gestualité qui imprime
nombre de ses spectacles, notamment
Babil, solo pour danseur et marionnette.
Il a également mis à profit sa formation
initiale de plasticien pour explorer
le vaste champ des matières. Latex,
mousse, pâte à papier, bandage, éponge,
bois…, tout est récupérable pour
transformer l’objet en être singulier.
>>
Une compagnie à visages
multiples
Se frayant un chemin à Marseille au
gré de ses rencontres, Stéphane Lefranc
s’est entouré d’artistes aux compétences
diverses, mixant leurs savoir-faire en
autant de créations différentes : Xavier
Thomas (son, écriture et graphisme),
Magali Lindemann (chanteuse,
comédienne et marionnettiste),
Frédérique Souloumiac (comédienne),
Marine Dubois (marionnettiste sur
Moire), Fabien Massard (régisseur du
Parvis des arts où la compagnie est
en résidence depuis 1997, créateur
lumières), Nathalie Evoria (comédienne
pour les spectacles petite enfance
jusqu’en 2007, aujourd’hui réalise les
costumes et décors), Béatrice Courcoul
(collabore à la mise en scène sur
Papiers timbrés, comédienne pour les
spectacles petite enfance depuis 2007).
L’équipe travaille ensemble depuis très
longtemps tout en poursuivant chacun
ses propres activités, quand d’autres
sont partis au cours du voyage…
Compagnie du Funambule
Des spectacles pour tout-petits
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Repères [n°7 - Avril 2009]
Depuis 1999, la compagnie du Funambule crée des formes adaptées au très
jeune public des crèches et haltes-garderies. Les interventions conte dans le
secteur de la petite enfance, par exemple, permettent de nourrir son rapport
à l’objet, à la marionnette et au jeune spectateur : dans ces micro spectacles,
la compagnie "travaille sur le son, les sonorités, le jeu sans jamais être bêtifiant" afin de garder et éveiller son attention.
Créat ions
Galinette et Potiron
Galinette et Potiron – La famille s’agrandit
Un voyage magique où tout pousse, tout est vert et tout sent bon
Boîtes à boîtes
À petits pas les petits pieds, une histoire de boîtes de toutes les
formes et de toutes les couleurs, ou plutôt une boîte à histoires…
Roulé boulé, T’es qui toi ? L’Oiseau lune, Bzz, Bzz, Petit mousse…
Accueil
Lexique
Ressources
Formation
Biblio
Quand Stéphane Lefranc décide de fonder sa propre
compagnie, c’est d’abord autour d’un atelier ouvert à
la pratique de l’enseignement du chorégraphe Min Tanaka. Un acte originel qui marquera toute sa démarche
de créateur et de "passeur" : "je forme chaque personne
qui vient travailler dans la compagnie sur un projet ; si
je sens qu’il y a un potentiel, je poursuis la formation
sur plusieurs jours". Dans une espèce de laboratoireatelier qui favorise l’échange avec les artistes, les comédiens, les conteurs, il travaille alors sur la manipulation
- ou comment faire passer l’émotion dans un objet, une
marionnette -, sur l’échauffement du corps aussi, indispensable selon lui, notamment pour les marionnettes à
pinces… Stéphane Lefranc n’a pas envie de se lancer
dans la production de "stages" et privilégie des moments
occasionnels d’échanges, comme avec les membres de
sa compagnie auxquels il retransmet les acquis de ses
propres stages. Occasionnellement, il participe à des
ateliers dans des centres de loisirs ou des écoles pour
initier les enfants de 7 à 11 ans à la manipulation, la
semi-fabrication de marionnettes en latex, de masques
et à l’écriture d’histoires. L’aboutissement prendra alors
la forme d’un défilé de marionnettes ou d’une réalisation vidéo plutôt que d’un spectacle (découverte des
matériaux, fabrication, travail sur le jeu, réalisation de
séquences muettes).
http://pagesperso-orange.fr/compagnie.funambule/
Contact
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Repères [n°7 - Avril 2009]
Transmettre plutôt que former
1993
Stéfane Lefranc s’installe à Marseille
1995
Création de la Compagnie du Funambule et d’un atelier "corps-espace"
1996
Loulette & Zygonatte
1997
Depuis 1997, la compagnie est en résidence au Parvis des Arts (Marseille).
Céleste en couleurs
L’affaire de la sardine
Masques et marionnettes à partir de 7 ans
Une galéjade et un pastiche du polar marseillais
1998
En attendant les lézards
Les pirates de la salle de bains
Compagnie du Funambule
2006
Papiers timbrés
Solo de marionnette et d’objet
1999
La chambre de Zoé
La chasse aux lézards
Trime
2000
Boule de neige
Lucy Silex, fille des cavernes
La petite sirène d’après M. Yourcenar
Repères [n°7 - Avril 2009]
2002
Le Funambule
Adaptation théâtrale du texte de Jean Genet
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2001
Babil
Solo théâtre-danse-marionnette
Le tour du monde en quatre-vingts jours
Masques et marionnettes à partir de 6 ans
Un grand classique d’après l’œuvre de Jules Verne
2004
Trappes à trucs et ragots de souris
Théâtre de marionnettes et d’objets à partir de 4 ans
Sur les traces des contes des frères Grimm
2003
Don Quichotte en tournée
Théâtre de masque et marionnette, d’après Cervantès
2007
Moire
Théâtre de marionnettes à partir de 10 ans
Une expérience visuelle originale où se conjuguent poésie
du souvenir et cruauté du grand âge
Boîtes à boîte
Spectacle petite enfance
2008
Miribilia
Solo conte et marionnettes sur table à partir de 4 ans
Une fable poétique et pleine d’humour
latypique
compagnie
Crédits photos : Fragile ©Latypique cie - Umakina © Latypique cie - Tic-tac © Latypique cie - Mémère en vadrouille © Latypique cie - Mémère [plaquette] © Latypique cie - Mémère
dans les rideaux © Kati Haschert - L’assistant du jour © Emilie Sheepmiles - Cartes identités, Yapétole © Latypique cie
théâtre de marionnettes
et d'objets
>>
© Arcade PACA - Collection
Marine Dubois et Bertrand Roure
se sont rencontrés à Bruxelles. La ville
la plus adéquate à son rythme, selon Bertrand Roure
qui, après une formation au mime à Marseille avec Patrice Keller de Scheilteim, a intégré pendant cinq ans l’Espace Catastrophe pour mieux appréhender les arts du jeu circassien (bouffon,
clown, danse contact, manipulation d’objet), avant de travailler
avec des agences événementielles et des compagnies de rue.
Mais ce n’est pas tout, Bertrand Roure a profité de son séjour
dans la capitale belge pour peaufiner le travail de sa voix :
chant diphonique, human beatboxing, scatt et bruitisme au
travers de différentes formations (fanfare du Zoublistan, les
Lapeuprès…). Bruxelles, une ville chère au cœur de Marine
Dubois aussi ! En formation pendant cinq ans à l’ENSAV La
Cambre, c’est là qu’elle a mis "en résonance sa sensibilité
plastique avec l’espace scénique" en réalisant des décors
et des costumes pour le théâtre, la danse et le cirque. Mais
c’est au cours d’un stage dans l’univers de Royal de Luxe
qu’est née "sa rencontre avec la marionnette, et tout son
potentiel d’émotion dans l’intime et l’espace public".
Devant la convergence de leurs formations et de leurs expériences respectives, devant leurs intérêts communs et leurs
compétences complémentaires, l’émergence de leur compagnie en duo ne fait plus aucun doute.
Repères [n°7 - Avril 2009]
"La
marionnette,
une manière
de dire
les choses
sans un mot"
Latypique compagnie
Pourquoi
la marionnette ?
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Marine Dubois avait envie de créer son propre univers
car "en scénographie, dit-elle, quelque chose pouvait
m’échapper avec le metteur en scène, les comédiens. Dans la
marionnette, ce que j’aime, c’est le croisement de plusieurs arts.
Mon rapport avec le comédien et avec la marionnette est différent.
Je peux lui faire dire plus de choses". Marine Dubois se sent donc plus
libre dans cet exercice, comme dans sa parole… Et d’ajouter : "Il n’y a
pas de normes dans l’univers de la marionnette. C’est un beau terrain
d’explorations". Quant à Bertrand Roure qui a déjà manipulé les objets
lors de spectacles de mime ou de cirque, ce qui lui manquait, c’était un
propos : "la marionnette me le permet aujourd’hui", constate-t-il avec
bonheur. Leurs référents à tous les deux - comme autant de déclics
à leur engagement - sont aussi éclectiques que prestigieux :
Royal de Luxe, Ilka Shöenbein, Tadeusz Kantor pour elle ;
Le Cirque Plume, la compagnie de James Thierrée,
Minvielle, Cinématic Orchestra, Albert Marcoeur
pour lui…
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Repères [n°7 - Avril 2009]
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Latypique compagnie
Marseille,
de création en création
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
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>>
Imaginé un temps jusqu’au Portugal, leur voyage s’arrête à
Marseille, leurs expériences belges en bandoulière et le camion
rempli d’affaires… Mais c’est sans compter sur "l’effet Belgique"
qui leur ouvre les portes de la compagnie Les Arts Oseurs, du Théâtre
du Centaure, d’Archaos ou de Nickel Chrome à Martigues : là s’en suivent étapes de création, résidences de travail, espaces de diffusion. Après
un premier spectacle qui n’a pas beaucoup tourné, Umakina, mime et marionnettes sur le thème du Golem, Marine Dubois et Bertrand Roure décident
de s’installer à L’Estaque. Là, ils prennent le pouls du quartier, s’ancrent dans
la vie des gens et le quotidien, allant même jusqu’à faire "des rencontres plus
hétéroclites qu’à Bruxelles"… Inspirés par leur nouvel environnement, ils
ont envie de raconter une nouvelle histoire : ce sera celle de Mémère.
Mémère vit seule à l’intérieur de sa caravane, c’est une femme de pêcheur, elle connaît l’attente et les ragots du quartier. Elle ne parle
pas, elle râle, rit, grommelle et raconte bien la vie. Avec Mémère, la compagnie Latypique "recrée une atmosphère de
vieux dessin animé, une déco rétro, un univers de
cartoon avec bruitage et musique live".
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Sur
le modèle de l’entresort
forain (scénette musicale du début du
siècle joué dans des baraques où le public était
pris à partie), Mémère remet au goût du jour le castelet
itinérant, avec le spectacle confiné à l’intérieur et le spectateur
installé sur un petit gradin extérieur. Bertrand Roure y réalise à
vue l’accompagnement sonore, les jeux de voix et les bruitages tandis
que Mémère s’affaire dans sa caravane. Mais pas n’importe laquelle : une
caravane pliante de 1972, le modèle "Rapido" ! Mémère est une marionnette
véritablement portée et habitée par Marine Dubois, un "personnage siamois
par le bassin" qui capte tous les regards : "je suis neutre dans le spectacle, précise cependant Marine Dubois, car il y a un cadre, celui de la caravane. Mémère
fonctionne donc très bien, et c’est un personnage très attachant". Tellement attachant que la compagnie a fait un sacré brin de chemin depuis la création du
spectacle en mars 2007 : elle affiche au compteur plus de 150 représentations,
dont le Festival Sisteron marionnette et le Festival Chalon dans la Rue. C’est
justement à force de contempler les paysages et les éoliennes que le duo
a imaginé le projet qui les occupe actuellement : une fable scénographique, YAPétole, théâtre d’objets sonores et marionnettiques. Un
nouveau défi et un grand changement car le duo passe de la rue à
la scène et doit s’adapter à un autre rapport au public. Sans
compter le son, les lumières : du coup, la compagnie
fait appel à un vidéaste, notamment, parce
que le projet est plus visuel. >>
Latypique compagnie
Formes,
techniques et outils
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
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Marine Dubois aime tester matériaux et formes divers, Bertrand Roure expérimente d’autres techniques, tente
d’autres combinaisons possibles, d’autres manipulations. Après
une première étape de maquette, nécessaire pour construire le castelet de Mémère, place aux accessoires et aux décors. Puis Bertrand
Roure s’attache aux lumières et aux sons. Ainsi Mémère est née après
une période d’écriture et quatre mois de réalisation technique. Avec YAPétole, il s’agit d’un autre genre de marionnettes qui utilise la technique
de manipulation à tiges aimantées. Mais tous deux connaissent ce que se
former veut dire, Marine Dubois n’hésitant pas à suivre l’enseignement de
Christian Carrignon pour cette nouvelle création.
Armée d’une scie sauteuse, de latex, d’une machine à coudre, d’un fer à
souder et d’un poste à souder, d’un chalumeau, de pièces de tissus, de
bois, de tiges en métal, de contreplaqué et de billes, Marine Dubois
passe de l’idée au volume, de l’écriture à la scénographie, Bertrand Roure passe d’un piano et de notes éparses à un tout
autre objet. Deux approches, deux univers et deux
méthodologies pour une rencontre qui tient du
véritable travail de chef d’orchestre.
Marine DUBOIS, scénographe marionnettiste
2005
Naissance de Latypique-Cie
Le duo, formé par Marine Dubois,
plasticienne scénographe et Bertrand
Roure, comédien de cirque, est accueilli
en résidence par la compagnie Les Arts
Oseurs.
1999/2004
Diplôme de scénographie, E.N.S.A.V " La Cambre " à Bruxelles
2000
Stage à "La Machine", projet des Girafes du Royal de Luxe
2006
2005
Création et tournée de Umakina
Cirque et marionnette sur le mythe du
Golem (Périgueux, Charleville, Aurillac)
Assistante du costumier Patrice Cochetier sur La Mère de Bertold Brecht, mise en scène
Jean-Louis Benoît
2008 / 2009
Formation intensive à l’Espace Catastrophe à Bruxelles (cirque, clown, jonglage, danse)
Expériences auprès de compagnies de cirque (Sens Giratoire, Zanka, Passe-passe compagnie,
Pirhana Prod), de mime (Rythme de Lune, Blue Lemon) et de musique (Les Lapeuprès, la
fanfare du Zoublistan, Latypique)
Stages de danse contact (Mang, Kubilaï, Faust, Koegel, Contredanse, Roots), de clown
(Riot- Sarcey, Bonan, Brooking) et de musique (Hun-hur-tu, Mariscal, Cité de la Musique)
2007/2008
Écriture et interprétation musicale, bruitages en live et chant diphonique sur Mémère
2008 /2009
Écriture et interprétation musicale sur Antenati de la compagnie Divine Quincaillerie
Contact
Accueil
Lexique
2003/2005
Ressources
Formation mime avec Patrice Keller à Marseille
Création et tournée de Mémère
Entresort de marionnette
et voix en caravane pliante
(Chalon, Nevers, Mirepoix, Bruxelles)
Formation
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
2000/2003
2007
Biblio
Bernard ROURE, comédien de cirque, musicien
www.latypique-cie.org
Interprète sur Moires, spectacle de la Cie du Funambule
(Marseille, Parvis des Arts)
Fabrication de marionnettes en collaboration avec Thierry Hett sur Antenati de la compagnie
Divine Quincaillerie
2009/2010
Projet de création : YAPétole
Fable scénographique, théâtre d’objets
sonores et marionnettiques
théâtre
de cuisine
Crédits photos : KA-O © Patrick Servius - Anthologie du théâtre d’objet © Paolo Cafiero - Objets © Christian Carrignon - Opéra bouffe © Sébastien Boffrédo - Shakespeare Perrault
© Sébastien Boffrédo - Mémoire de mammouth © Christian Carignon - Duo dodu © Sébastien Boffrédo
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
théâtre d'objet
Pour Katy Deville, qui prononça le terme de "théâtre d’objet" la première fois le 2 mars 1980, comme pour Christian Carrignon, l’objet
doit rester singulier. "Parce qu’il devient sujet" selon Katy Deville et
"parce que c’est trop anodin de mettre un s à objet pour le dégager de
l’accessoire. Cela sous-entend manipulation…" dixit Christian Carrignon. Qui s’explique : "Le théâtre d’objet n’est pas une sous marque
de la marionnette. C’est quelque chose qui s’est nourri de la marionnette mais qui parle de notre société marquée par l’objet". Un théâtre
à résonance politique, alors ? D’une certaine manière, puisqu’il est
né en France et en Italie à une période où l’on s’est rendu compte
que la consommation n’était pas une fin en soi. Déjà en 1970, Jean
Baudrillard ne disait pas autre chose qui écrivait dans La Société de
consommation : "À proprement parler, les hommes de l’opulence ne
sont plus tellement environnés, par d’autres hommes,
mais par des objets" *. Une analyse que partage
totalement Christian Carrignon : "Les objets, c’est le veau d’or de la consommation qui prend le pas sur le reste, sur
la réflexion… Le théâtre d’objet prend
alors tout son sens qui parle de nous,
de l’humain".
>>
(*) citation de Fred Khan dans son texte
Le Théâtre de Cuisine, Histoire d’objets délirants.
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© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
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Opéra bouffe, Catalogue de voyage…, les spectacles sur table avaient une tendance bleue avant même que la compagnie ait un nom. C’était au temps où
Katy Deville et Christian Carrignon participaient à la compagnie de L’Échelle : installés dans une ancienne école de musique avec des vitrines en bois
à l’étage, ils fabriquèrent une valise en bois pour contenir leurs accessoires.
Valise qui existe encore aujourd’hui…, comme le Théâtre de Cuisine qu’ils
fondèrent alors. En 1979, ils jouent dans les rues de Charleville-Mézières des
spectacles de théâtre sans texte, très visuels, tels que Opéra bouffe, Théâtre
de cuisine et 20 minutes sous les mer, qui rencontrent la reconnaissance des
professionnels et du public et scellent le vrai démarrage de Théâtre de Cuisine
en France et en Europe. Avec le soutien infaillible d’Alain Recoing, "grand
maître en marionnette" de Christian Carrignon et auteur du titre du spectacle
20 minutes sous les mers…
En 1988, la compagnie se met en sommeil par "envie d’aller voir ailleurs"
et pour mieux répondre à une invitation de Philippe Genty qui crée Dérives.
Un an et demi de répétition, trois ans de tournée : "une aventure qui valait le
coup" selon Katy Deville qui interprète une ogresse. Puis le duo décide de
quitter Pau où il est installé depuis dix ans ("on avait l’impression de tourner
en rond") destination Paris où il va vivre une expérience intense de travail et
de rencontres.
En 1993, nouveau départ et nouvelle ville, Marseille,
où il participe à une expérience collective avec le Vélo
Théâtre et le Théâtre Marnaf. Là, avec le soutien de
la Ville de Marseille et le Théâtre Massalia, Christian
Carrignon monte Opération Jules Verne qui a réuni pas
moins de 18 partenaires financiers ! Un projet qui a demandé beaucoup d’énergie et apporté beaucoup de plaisir, et représente à ses yeux "une deuxième naissance,
une nouvelle forme de théâtre d’objet avec des objets
de petite taille, manufacturés, récupérés". Car, pendant
ce temps, Katy Deville est en Norvège avec Amoros et
Augustin, portée par des projets esthétiques et artistiques différents.
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périod
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
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Parce que le spectacle s’appelle Mémoire de mammouth.
Devant notre air ébahi, Christian Carrignon élucide
notre interrogation : "J’étais dans un cercle de craie
dessiné au sol, je parlais de la naissance de l’art et
de la naissance du spectacle. Je me suis retrouvé à
parler du théâtre d’objet dans des conférences et, à un
moment donné, j’ai eu envie d’en faire un spectacle.
Je posais mes papiers par terre, des antisèches, que je disposais autour de moi
de plus en plus loin de moi, au
point de dessiner un cercle.
Puis, dans le spectacle,
j’y ai également déposé
des objets. J’invitais les spectateurs à dérouler les
aiguilles de cette grande horloge". Un spectacle
qui a été initié, en quelque sorte, par La conférence
des petits papiers qui marqua le démarrage d’une
nouvelle forme de conférence-spectacle. Puis il y eut
l’expérience collective de 26 manières d’aimer, projet
belge de dix spectacles de 20 minutes chacun autour
du thème de l’érotisme : "Là encore,
un cercle, 26 personnes, un artiste
au centre qui disait "j’ai appris
le français en trouvant un
petit poème d’amour"…
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En 1996, elle travaille avec Sabine Adjemi pour Petites sensations, en 2000 elle rencontre Joëlle
Driguez, chorégraphe, avec laquelle elle monte des spectacles tels que Duo Dodu avec Louisa
Amouche dans lequel elles parlent le même langage, l’une par l’objet, l’autre par le corps. Puis elle
suit une formation en art-thérapie à Paris, se plonge dans la littérature et, s’inspirant des textes de
Henry Bauchau, crée ce qu’elle considère comme une œuvre de la maturité, Le journal d’Antigone, spectacle chorégraphié par Joëlle Driguez. Si Katy Deville s’est sensiblement éloignée du
théâtre d’objet et de la marionnette durant quelques années, l’objet est toujours très présent dans
ses spectacles, mais pas selon les mêmes règles du jeu. "On est vraiment dans l’objet mémoire",
explique-t-elle aujourd’hui, comme avec son nouveau spectacle C’est encore loin ? qui pose la
question de l’identité culturelle et dont les fondements sont liés aux parcours des deux comédiennes, l’une d’origine martiniquaise, l’autre d’origine kabyle, toutes deux marseillaises…
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dans une scénographie particulière : un gradin circulaire de 120 places, le jeu
qui se déroule à l’intérieur comme à l’extérieur, et même dans les gradins, le
texte, l’écriture et la parole qui revêtent une importance toute particulière.
Enfin, dernier spectacle de la période ronde ou "l’apothéose de la rondeur"
selon Christian Carrignon avec La caverne est un cosmos, inspiré de La
poétique de l’espace de Bachelard : "Certainement le plus beau livre jamais écrit sur le théâtre d’objet même s’il est antérieur au théâtre d’objet. Il parle de manière intelligente de tous les contenants de l’espace".
Pendant que Christian Carrignon joue son spectacle sous une yourte et
place dans l’espace des objets et du texte, Katy Deville fait l’expérience
contraire, elle met un corps sur scène.
Repères [n°7 - Avril 2009]
>> En 2001, Shakespeare-Perrault fait se rencontrer Macbeth et le Petit Poucet
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"C’est carré et rouge" affirme d’emblée Christian Carrignon, avant d’ajouter explicitement "Ce qui me semble le
plus significatif, c’est que je mets des rideaux rouges dans
trois spectacles qui parlent du théâtre, qui parlent du lieu
où le spectateur ne sait plus très bien s’il est dans le temps
de la répétition ou dans celui de la représentation… Et
de conclure : "Ce qui est spécifique aussi ce sont les gens
avec lesquels je vais travailler qui vont alimenter mon
projet ou influencer mes envies. Je fais souvent des spectacles qui portent en eux-mêmes toutes les rencontres,
toutes les situations de résidence".
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jet et La répétition : une odyssée". Notamment le dernier
Repères [n°7 - Avril 2009]
théâtre : … ce ventre-là …, L’anthologie du théâtre d’ob-
Repères [n°7 - Avril 2009]
C’est en 2000 seulement que Christian Carrignon combine
création et formation. "Je ne l’ai fait que par envie" souligne le
metteur en scène, et pour répondre à une invitation de Michel
Crespin alors directeur de Lieux publics. Christian Carrignon
participe à des stages organisés par des structures (Théâtre s
en Bretagne…) et toujours destinés aux professionnels du
spectacle (danseurs, comédiens, techniciens…) qui proposent
une pratique du théâtre au travers de l’objet. Durant ces
formations, Christian Carrignon parle de son territoire dans
le théâtre d’objet et des multiples façons de le voir. Même
démarche pour Katy Deville qui a travaillé avec l’Astronef à
Marseille en proposant des ateliers aux patients de l’hôpital
Édouard Toulouse. Depuis 2004, elle suit une formation en art
thérapie à l’INECAT : Le clown en soi, La voix comme voie
d’inspiration, Langage et création sans parole…
L’heure de la transmission est donc venue pour la compagnie
qui a véritablement fait le choix de prendre du temps pour
donner corps à ces diverses opportunités, notamment lors
des laboratoires proposés autour des créations et conçus pour
les artistes comme des lieux de partage et d’échange plus
informels "où chacun peut venir fouiller, expérimenter des
formes propres à sa recherche".
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1987
1980
Opéra Bouffe, mise en scène Katy Deville et Christian Carrignon
1981
1991
Petites peurs bleues, mise en scène Christian Carrignon
1993
Opération Jules Verne, mise en scène Christian Carrignon
Faux départ, mise en scène Katy Deville
Catalogue de voyage, mise en scène Christian Carrignon
1994
1983
1995
20 minutes sous les mers, mise en scène Katy Deville
Festival des mini-Théâtres au Musée de Pau
1996
1984
Soupçons Maison, mise en scène Katy Deville et Christian Carrignon
La Crèche sanglante, mise en scène Christian Carrignon
1985 Transit, création collective du Vélo Théâtre, du Théâtre Manarf et du
Théâtre de Cuisine
Le Renard à la Fontaine, mise en scène Christian Carrignon
Festival Micro Macro au Casino de Pau
1986
Derrière la façade, mise en scène Christian Carrignon
Catalogue de voyage, mise en scène Katy Deville
Francis a disparu, mise en scène Katy Deville
Petites Sensations, mise en scène Katy Deville
Presque tout l’univers, mise en scène Christian Carrignon
1997
La Conférence des petits papiers,
mise en scène Christian Carrignon
1998
Mémoire de mammouth,
mise en scène Christian Carrignon
Repères [n°7 - Avril 2009]
Le Théâtre de Cuisine, mise en scène Christian Carrignon
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1979
Carnets de note, mise en scène Katy Deville
www.theatredecuisine.com
Formation
Ressources
Lexique
2005
Le Journal d’Antigone, mise en scène
Katy Deville
"J'ai rendez-vous avec vous - 2e édition"
au Théâtre Massalia et à la Friche La
Belle de mai
Accueil
1999
Quai des Antilles, mise en scène Christian Carrignon
Duo Dodu, mise en scène Katy Deville
2001
Shakespeare-Perrault, mise en scène Christian Carrignon
2006
2002
Curieuses !, mise en scène Katy Deville
KA-O, mise en scène Katy Deville
L’anthologie du théâtre d'objet,
mise en scène Christian Carrignon
2003
2007
La Caverne est un cosmos, mise en scène Christian
Carrignon
"J'ai rendez-vous avec vous" au Théâtre de la Minoterie
2004
… ce ventre-là …, mise en scène Christian Carrignon
La répétition : une Odyssée, mise en scène Christian Carrignon
2008
C'est encore loin ?,
mise en scène Katy Deville
Repères [n°7 - Avril 2009]
2000
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Biblio
Contact
théâtre
de la massue
Crédits photos : © Lin Delpierre
théâtre de marionnettes
RENCONT RE
avec Ezequiel Garcia-Romeu
Vous avez une formation d’autodidacte et vous dîtes "qu’il n’y a pas meilleure
école que les bancs de la réalité", pourquoi ?
Ezéquiel Garcia-Romeu : J’ai pratiqué le théâtre par conviction profonde, me brûlant à
toutes les expériences. Je suis passé par l’échec et le succès, ce qui peut vous amener à
saisir la réalité dans ses dimensions les plus complexes. Cela renvoie à des questions :
pourquoi fait-on ce métier ? pour quel public ? jusqu’à quand ? jusqu’où iront mes forces
créatrices ? On apprend toujours plus de l’échec car il permet de se repositionner ; de mesurer ses forces et ses faiblesses. Plus tard dans la carrière, il permet de comprendre que
l’on à peut être cédé aux prérogatives du système culturel… et de ses exigences. Elles polluent parfois la création, la diluent alors qu’elles veulent l’aider. Aujourd’hui je retrouve
un peu de clarté. Je peux vous dire que j’ai ramé pour comprendre tous les aboutissants de
mon travail d’artiste. Je crois que les jeunes artistes sont aujourd’hui mieux informés de la
réalité du métier, ils sont plus mûrs plus tôt. Enfin j’espère…
© Arcade PACA - Collection
Repères [n°7 - Avril 2009]
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Théâtre de la Massue
Que vous ont apporté vos expériences de mise en scène
d’opéras dans votre pratique marionnettique ? Je pense à
Didon et Enée, Les tréteaux de Maître Pierre, La Sorcière
du placard ?
Ezéquiel Garcia-Romeu : Les conventions de l’opéra agissent
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Repères [n°7 - Avril 2009]
comme un deuxième castelet, apportant une quatrième dimension,
favorisant l’inventivité et l’expression du théâtre de marionnettes.
Théâtre de Marionnettes et Opéra appartiennent finalement à la
même famille esthétique. Ces expériences m’ont appris que je pouvais grâce à la musique, amener le geste théâtral vers l’intime, la
sensualité, dans de très grands espaces. Je pouvais guider précisément l’attention du public vers un détail perdu sur un immense
plateau. Une note, dans une partition.
Vous avez été artiste associé au théâtre Granit à Belfort,
aujourd’hui au CDN de Nancy, qu’est-ce que cela signifie
pour vous ?
Ezéquiel Garcia-Romeu : L’implication première est la notion de
responsabilité face à l’institution ; elle peut être frustrante si l’on
considère que notre geste artistique est une entité pure, loin du
monde, et que l’artiste doit être protégé. Hors, le théâtre, est une
grande cascade d’imprévisible, une concoction d’impuretés, faite
d’accidents. À Belfort, j’étais obligé de répondre à des demandes
qui pouvaient déséquilibrer ma " quiétude " d’artiste. Cependant
c’était une expérience positive dans la mesure où les projets, parfois un peu boiteux, devaient être énoncés clairement : l’argent,
la régie du spectacle, la préparation artistique… Au fond, c’était
un bricolage, un artisanat imparfait aux matériaux hétérogènes, où
les gens étaient dissemblables, mais où toute l’organisation devait
s’entendre pour donner finalement naissance au spectacle.
A Nancy, comme dans tout CDN, on se consacre uniquement sur
l’objet théâtral ; les ateliers et autres interventions sont plus ciblées
et plus faciles à cerner… Les modes de production agissent à une
échelle plus importante. C’est une boîte à outils où l’on croise toute sorte d’équipes artistiques, comédiens, metteurs en scène, aux
expériences diverses. ça ne peut être qu’excitant.
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Théâtre de la Massue
Vous n’avez plus pratiqué la marionnette pendant de nombreuses années pour vous consacrer à la décoration intérieure, à la mise en scène ou à la scénographie : comment
appréhendez-vous le fait d’être à nouveau "marionnettiste"
vous qui n’hésitez pas à dire "je suis un faux marionnettiste,
un faux metteur en scène"…
Ezéquiel Garcia-Romeu : On est tout le temps dans le "moi je".
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Repères [n°7 - Avril 2009]
On pense beaucoup par catégories simplistes, sans se soucier des
réductions qu’elles provoquent. Être ceci ou cela n’est qu’un positionnement éphémère qui dure le temps d’une scène, qui dure également selon la politique du moment ou du système. On ne va pas
transcender la réalité en se mettant un titre sur le dos. J’aime plutôt
me laisser surprendre par l’arrivée d’autres disciplines. J’aimerais
écrire, faire du cinéma, et dans une autre vie être capitaine au long
cours. Aujourd’hui je retrouve l’attrait de cet objet magique qu’est
la marionnette. Elle est un monde, un univers sans limites qui ne
renferme pas. Elle aspire à l’art, et je veux bien qu’elle m’accompagne encore un bout de mon chemin.
Années 1970
Ezéquiel Garcia-Romeu a deux passions artistiques,
la musique et le théâtre : "Au début, j’ai choisi
la musique car j’aime tout le travail que cette
discipline impose : l’instrument, l’observation de
soi pour mieux écouter le son, le parfaire… La
musique classique fut une véritable rencontre ;
elle à formé mon goût du détail, et de la poésie qui
ouvre sur un monde irrationnel. J’étais également
un spectateur passionné de théâtre, ce qui m’a
permis de voir de grands metteurs en scène :
Strehler, Chéreau, Vincent, Genty…". De spectateur,
il a très vite envie de passer à l’action : "J’ai
appris toutes les techniques de manipulation, de
scénographie, de rencontres avec le public. J’ai très
vite été happé par le phénomène de la vie colorée
du théâtre que je voyais comme un kaléidoscope.
J’y voyais toutes les perspectives d’une véritable
aventure".
1983
Premier spectacle de marionnettes à fils,
Cauchemar d’une nuit d’hiver. Ezéquiel GarciaRomeu est encouragé par René Corbier et Philippe
Foulquié.
1989
Le Dernier voyage de Jean-François Galaup de
Lapérouse, opéra pour enfants créé dans le cadre
des Rencontres de chorales d’enfants à Nice.
Théâtre de la Massue
1995 à 2009
La Méridienne, spectacle pour un spectateur et marionnette
microscopique : "C’est une opportunité qui m’a été faite par le
conservateur du musée Calvet à Avignon pour sa réouverture. Ce
succès inespéré m’a véritablement lancé : là, il a fallu que je me
professionnalise pour pérenniser ce succès (…) La Méridienne
est une forme extrême de représentation, très fidèle à mes désirs
de créateur. C’est un point de référence qui me permet de dire
aujourd’hui qu’il faut toujours interroger son désir d’artiste
quoiqu’il arrive".
2005
Ubu Roi d’Alfred Jarry, créé sur commande à
l’auditorium du musée d’Orsay. La création du
spectacle en théâtre aura lieu en 2007 au CDN de
Besançon et au CDN de Nice.
De retour à Nice, Ezéquiel Garcia-Romeu crée
son premier spectacle destiné au jeune public,
Métamorphose, "un objet un peu étrange car il est
de lecture compliquée".
2006
Le Scriptographe, atelier-spectacle d’écriture
automatique (pour auteurs et spectateurs avinés) :
la création de cet objet théâtral a lieu à Lille,
Maison Folie de Moulins, puis au festival de Pontà-Mousson ("un petit moment de théâtre improvisé
pour amener le spectateur à participer au processus
de création").
1998 à 2009
Ezéquiel Garcia-Romeu est artiste associé au théâtre Granit-scène
nationale de Belfort où il crée Aberrations du documentaliste,
spectacle où la marionnette et l’acteur sont deux pôles d’où
se dégage un "rayonnement magnétique" devenant élément
d’écriture.
2003 à 2005
Micromégas, création d’après le conte de Voltaire. À Québec, il
est en résidence chez Robert Lepage.
2007…
Ezéquiel Garcia-Romeu est artiste associé au
théâtre de la Manufacture-CDN Nancy Lorraine
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Repères [n°7 - Avril 2009]
2008
Anagrammes pour Faust, projet de recherche
inspiré par l’œuvre de Bioy Casares L’Invention
de Morel, le mythe de Faust et les textes de Paul
Valéry, création au théâtre de la Manufacture-CDN
Nancy Lorraine et au CDN d’Aubervilliers
www.ezequiel-garcia-romeu.com
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2009
Nouveau projet en cours, Le Sténopé, "appareil
photographique de grande dimension dans lequel je
fais entrer le spectateur".
vélo théâtre
Crédits photos : © Vélo théâtre
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Repères [n°7 - Avril 2009]
théâtre d'objets
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Une compagnie
à dimension
internationale...
C’est à l’école des Beaux-arts d’Angers
que Charlot Lemoine, Tania Castaing, alors
étudiante en Angleterre, et Jacques Templeraud se rencontrent
en 1977. Jacques Templeraud avec qui ils fonderont le
Théâtre Manarf deux ans plus tard… Juste le temps de
vacances partagées, et leur premier spectacle prend forme
dans les rues du Festival international de la marionnette
de Charleville-Mézières ! S’en suivent quelques années de
création et de tournées avant que Charlot Lemoine et Tania
Castaing ne créent, en 1981, la compagnie Vélo Théâtre
qui structure leurs activités. Leur parcours ne cessera d’être
parsemé de rencontres aussi diversifiées que décisives,
avec Katy Deville, Christian Carrignon, Ray Nusselein à
Copenhagen, le Teatro delle Briciole à Parme… Ensemble,
ils s’aperçoivent "qu’il y a quelque chose de l’ordre de
la ressemblance dans leurs esthétiques respectives" et
s’interrogent sur ce qu’ils font véritablement : du théâtre de
marionnettes ? du théâtre d’objets ?
Ensemble encore, ils pensent que "si l’acteur peut
interpréter un mot, une phrase, il peut aussi interpréter
un objet, une série d’objets. Ils construisent un
vocabulaire, un mode d’expression". Ensemble enfin,
ils scellent la naissance du théâtre d’objets. L’aventure
collective ne s’arrête pas en si bon chemin car de cette
réflexion commune naît en 1985 le spectacle Transit,
cosigné par le Vélo Théâtre, le Théâtre Manarf et le
Théâtre de Cuisine…
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Charlot Lemoine, Tania Castaing avec Benoit Fincker découvrent
alors une ancienne usine de fruits confits à Apt, transformée en
pépinière d’entreprises, un espace désaffecté qu’ils investissent
en vue de répéter Nord Nord Ouest. Grâce au soutien du Théâtre
Massalia, Nord Nord Ouest pourra être restitué au public… Très
vite, le Vélo Théâtre a mis en place, avec des bouts de ficelle, une
programmation résolument ouverte au travail d’autres artistes.
C’étaient là les prémices de ce qui allait bientôt être un lieu de
résidence, la création étant toujours au cœur de leur projet. Dès
lors, leur ancrage dans la cité sera de plus en plus fort "grâce
à la bienveillance de la Ville et le soutien du président de la
compagnie, Charles Nugue" qui les a accompagnés dans leur
implantation et leur structuration, ils signent alors des conventions
pluriannuelles avec l’Etat, la Région, le Département et la Ville.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Un an plus tard, Charlot Lemoine et Tania Castaing quittent le Maine et Loire
pour s’installer dans le Vaucluse, point d’ancrage de la compagnie et point
de départ à leurs nombreuses tournées nationales et internationales avec
l’AFAA*. "Une chance extraordinaire, disent-ils encore aujourd’hui, qui nous
a sortis de la clandestinité, nous a permis d’acquérir une reconnaissance et
faire l’expérience de l’itinérance". Une époque de professionnalisation aussi,
et de rencontres là encore, avec Philippe Foulquié qui a investi rue Grignan à
Marseille le "petit" Théâtre Massalia. De connivences en croisements, avec
la compagnie Médiane de Strasbourg qui s’y produit notamment, le Vélo
Théâtre poursuit sa route avec dans ses sacoches deux spectacles désormais
inscrits au répertoire : Enveloppes et déballages et Appel d’air. Puis se lance
dans un projet plus ambitieux, nécessitant un plateau et des moyens plus
importants, Nord Nord Ouest, coproduit par le Théâtre Massalia.
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Repères [n°7 - Avril 2009]
...et un lieu de vie,
véritable fourmilière
Ce qui frappe dans l’itinéraire du Vélo Théâtre, c’est l’extrême
cohérence entre son projet artistique et son attachement
au lieu : "Tout vient de la compagnie, rappelle Charlot
Lemoine, l’existence du lieu est intimement liée à la vie de
la compagnie". En 1993, fort du succès remporté par Nord
Nord Ouest, il signe une convention de cinq ans avec la
Ville d’Apt "qui manifeste ainsi sa volonté de soutenir cette
expérience pilote associant recherches, accueil en résidence
pour la création, l’expérimentation et la diffusion artistique
en direction du public du pays d’Apt". Dans cet esprit
d’ouverture, Charlot Lemoine et Tania Castaing accueillent
des artistes français, européens et étrangers dont les savoirs
font grandir leur propre proposition et rendent le lieu viable.
Sans jamais avoir envie de cloisonner les choses et les genres.
Au fil du temps, le Vélo Théâtre a réussi à fédérer autour du
lieu et de ses créations de multiples complices : pour preuve
leur projet 2009, Première neige, créé en collaboration
avec Johan de Smet, directeur artistique du Koperietery
Theatre de Gand en Belgique, rencontré lors d’une tournée.
Coïncidences de lieux, d’identités, de langages qui les
ont poussés à mettre en commun leurs savoirs artistique,
technique et financier afin de développer une forme ludique
sur les thèmes de la découverte, des premières expériences,
de la connaissance de l’Autre…
(*) En 2006, l’Association française d’action artistique a laissé place à Culturesfrance.
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Le Vélo Théâtre est Pôle départemental de création
artistique, Pôle régional de développement culturel
et a été retenu par la DMDTS comme l’un des quatre
lieux spécif ques pour le compagnonnage du théâtre
de marionnettes, dans le cadre des Saisons de la
marionnette.
Charlot Lemoine et Tania Castaing n’ont jamais dérogé à leur ligne
de conduite : être un lieu ressources qui puisse répondre à la demande
d’accompagnement, de rencontres, de correspondances, d’ateliers
pédagogiques … Bref, un lieu qui ne soit pas refermé sur les propres
productions de la compagnie. Bien au contraire ! La compagnie présente une
fois par an - et ce n’est pas systématique - ses spectacles, entre deux tournées
aux quatre coins du globe. "C’est ce qui fait la spécificité et la richesse du
lieu", disent-ils en chœur, la tête et les mains bien occupées entre la création
Première neige, le nouveau chantier sur la symbolique de la maison, Solution
provisoire qui sera mis en scène par Francesca Bettini, la programmation du
temps fort "Greli-Grelo", "Y’a des spectacles dans mon vélo", et tant d’autres
"objets" encore…
Repères [n°7 - Avril 2009]
D’autres compagnonnages se sont tissés avec Francesca Bettini
pour Y’a un lapin dans la lune, Jean-Pierre Laroche, plasticienscénographe qui a développé un vocabulaire particulier autour
de l’objet. Avec Jacques Templerau qui continue de montrer
son travail ici, Katy Deville qui, en janvier dernier, préparait
son nouveau spectacle c’est encore loin ?, Elise Vigneron pour
sa création Traversée (Cie de l’Entrouvert), Shona Reppe pour
Olga Volt, Isabelle Courroy (groupe Aksak) pour Latitudes et
Conjugaisons , la compagnie Skappa ! pour six de ses créations,
et tant d’autres encore… Car ce qui frappe lorsqu’on franchit le
seuil du Vélo Théâtre, c’est qu’il vit ! Il s’est nourri à la source
de chacun, de son histoire, de ses envies : c’est un lieu où l’on
mange ensemble, où l’on partage temps de travail et temps de
plaisir. Leur présence se faisant en fonction des projets, le Vélo
Théâtre "revendiquant le fait qu’une compagnie peut avoir besoin
d’un espace de travail pour trois jours, une semaine ou plus. Qu’il
faut être le plus réactif possible et tout mettre en œuvre pour que les
choses soient réalisables".
Y’a un lapin dans la lune, mise en scène Francesca Bettini
Jeune public (4 à 7 ans)
"Une nuit, Thomas Snout vit le jour. Depuis, il capture les nuits à main
nue : c’est une chose diff cile et salissante, car l’obscurité est noire
et laisse des traces. C’est aussi une chose dangereuse parce que les
peurs habitent la nuit, comme les poissons la mer. Mais Thomas Snout a
collectionné au moins 3845 nuits, petites et grandes, avec ou sans lune,
noires ou étoilées, des nuits à lui, celles des autres, ainsi que quelques
exemplaires qu’on lui a prêtés...".
Apocalypse, le mystère du tapis, mise en scène Guyla Molnar, en
collaboration avec le Théâtre Manarf
Tout public
"Le mot apocalypse signif e en grec dévoilement, révélation. Le spectacle
est joué par deux personnages à la fois naïfs et malicieux, dans l’esprit
de la tradition populaire des “mystères”. Dans leur jeu théâtral, ils
s’amusent à lancer des mots comme des images ; c’est un jeu d’énigmes, pour
le plaisir de jouer, pour interroger les peurs, les leurs, les nôtres et
celles du monde qui nous entoure".
Le poids de la plume, petit entre-sort mongol, en collaboration avec
le Théâtre Manarf
Latitudes
Avec Charlot Lemoine, Isabelle Courroy, Tania Castaing et José Lopez
Tout public à partir de 10 ans
"Si on regarde bien, on passe sa vie à ramasser des morceaux d’enfance.
Latitudes est l’histoire d’un homme, orphelin à quatre ans, qui regarde en
arrière et réinvente son histoire".
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"Ce spectacle est inspiré du Cantique des Cantiques, dont les chants
d’amour furent jugés quelque peu profanes par les ecclésiastiques. Ainsi,
deux beaux moustachus en habit prennent rendez-vous et vous invitent à les
suivre à travers des plaines éloignées, balayées par les vents. Deux par
deux, vous entrez dans ce que l’on pourrait appeler un petit temple ou…
un entre-sort, c’est-à-dire un lieu devant lequel des spectateurs font la
queue, comme devant une baraque foraine".
Repères [n°7 - Avril 2009]
Pour adultes
Appel d’air
Tout public à partir de 12 ans
"Un homme perdu, prisonnier dans son quotidien, observe de sa fenêtre
les lumières d’une ville qui lui fait peur. Pour se rassurer et peupler
sa solitude, il donne vie aux objets qui l’entourent. Il les domine, les
manipule tel un roi fou imbu de sa puissance qu’il sait factice. Mais
dans cet espace conf né en forme de jeu enfantin, l’homme prend une vraie
décision pour éviter la chute, il s’abandonne dans le vide. Il tombe ou il
vole, l’appel de l’air et du large en ont fait un homme libre".
Enveloppes et déballages
Tout public
"En grande tenue de livraison, un facteur apporte sur son vélo le théâtre
de ses rêves, en paquets piégés, bourrés d’images explosives.
En forçant le secret de ces colis, il va faire surgir un continent
fabuleux, une illusion de vacances, un climat de jeu sans pudeur sur fond
de palmier et d’océan. On voyage du paquet jungle au paquet cirque au gré
de la fantasmagorie de ces emballages réglementaires des postes.
Une belle aventure en forme de carte postale animée, pleine de tendresse,
de poésie et d’humour. Ce modeste préposé est un livreur de rêves".
Solution provisoire (les contes sont des peurs d’enfant qui
s’accomplissent), mise en scène Francesca Bettini (spectacle en chantier)
www.velotheatre.com
Tout public
Contact
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Formation
Ressources
Lexique
Accueil
"Il s’agira cette fois-ci d’un spectacle sur la poétique de la maison,
du mensonge, d’Alice et de la f gure du loup. Nous tenterons de prendre
l’image comme un produit direct de l’imagination".
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directeur artistique du Koperietery Theatre de Ghent (Belgique). Croisement
évocateur, poétique et drôle entre le théâtre, l’objet et la danse. Jeune
public (4 à 6 ans) et leurs parents.
Ce spectacle associe nos langues, le Flamand et le Français, et nos
langages artistiques respectifs, la danse-théâtre et le théâtre d’objets.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Première neige, création 2009. En collaboration avec Johan de Smet,
COMPAGNIE DES BOUFFONS
26 impasse Guichard
13016 MARSEILLE
Tél : 04 91 47 77 52
[email protected]
http://compagnie.bouffons.free.fr/
THEATRE DE L’ARC EN TERRE
14 boulevard Boisson
13004 MARSEILLE
Tél : 04 91 34 19 39
Fax : 04 91 34 21 67
[email protected]
www.arc-en-terre.org
COMPAGNIE CLANDESTINE
Place de l’Horloge
04500 MONTAGNAC-MONTPEZAT
Tél : 04 92 77 52 55 / 06 22 65 51 62
Fax : 04 92 77 52 56
[email protected]
www.clandestine.fr
COMPAGNIE ARKETAL
BP 17
06401 CANNES cedex
Tél : 04 93 68 92 00 / 06 08 03 47 11
Fax : 04 92 99 25 07
[email protected]
www.arketal.com
COMPAGNIE COATIMUNDI
Maison de la vie associative
7 rue Antoine Ginoux
13160 CHATEAURENARD
Tél : 04 90 94 54 49
Fax : 04 90 94 54 49
[email protected]
http://cie.coatimundi.club.fr/
BOULDEGOM THEATRE
RN 100
La Bourgade
04300 MANE
Tél : 04 92 75 38 11 / 06 61 16 79 48
[email protected]
www.bouldegom.com
COMPAGNIE DES MARINGOUINS
9 rue Franche
84000 AVIGNON
Tél : 04 90 31 75 13 / 06 11 24 05 86
[email protected]
www.maringouins.org
Repères [n°7 - Avril 2009]
ANIMA THEATRE
7 rue de l’Arc
13001 MARSEILLE
Tél : 04 91 04 68 51
[email protected]
www.animatheatre.net
Sommaire
© Arcade PACA - Collection
BRAKABRIK THEATRE
6 rue d’Aubette
04100 MANOSQUE
Tél : 04 92 72 90 42
Fax : 04 92 72 90 42
[email protected]
www.brakabrik.com
Annuaire
1, 2, 3, SOLEIL
2 rue de l’Espère
06510 CARROS
Tél : 04 93 29 22 53
Fax : 04 93 29 22 53
[email protected]
www.cie123soleil.fr/
Annuaire
COMPAGNIE DES GALOPINS
35 rue Pasteur
05100 BRIANÇON
Tél : 04 92 21 41 11 / 06 72 38 50 33
[email protected]
www.lacompagniedesgalopins.com
THEATRE DE LA MASSUE-COMPAGNIE EZECHIEL
GARCIA ROMEU
1 rue Saint Sébastien
06440 L’ESCARENE
Tél : 04 93 14 40 07
[email protected]
www.ezequiel-garcia-romeu.com
COMPAGNIE LUNASOL
Théâtre d’ombres et de marionnettes
4 rue Albert Samain
13200 ARLES
Tél : 04 90 18 88 88
[email protected]
http://lunasol.lafriche.org
Sommaire
THEATRE DE CUISINE
FRICHE DE LA BELLE DE MAI
41 rue Jobin
13003 MARSEILLE
Tél : 04 95 04 95 87
Fax : 04 95 04 95 87
[email protected]
www.theatredecuisine.com
THEATRE D’ANIMATION DU VERSEAU
Les Plaines
83680 LA GARDE-FREINET
Tél : 04 94 73 11 39
Fax : 04 94 73 11 39
[email protected]
www.marionnettes.info
EMERA NOX
16 rue Charles de Foucauld
06100 NICE
Tél : 04 93 52 01 62
INTERMEZZO
41 rue Jobin
La Friche Belle de Mai
13331 MARSEILLE 3
Tél : 04 91 46 55 97 / 06 80 53 46 74
Fax : 04 91 46 55 97
[email protected]
http://ciemezzo.chez-alice.fr
Repères [n°7 - Avril 2009]
COMPAGNIE DU FUNAMBULE
Maison des Associations
Boite 53
93 la Canebière
13233 MARSEILLE cedex 20
Tél : 04 91 91 59 00
Fax : 04 91 91 59 00
[email protected]
http://pagesperso-orange.fr/compagnie.funambule/
COMPAGNIE REVE LUNE
9 rue Diderot
83500 LA SEYNE-SUR-MER
Tél : 04 94 30 07 21
Fax : 04 94 87 80 32
[email protected]
www.revelune.com
© Arcade PACA - Collection
DIVINE QUINCAILLERIE
8 rue Richelmi
06300 NICE
Tél : 04 93 56 47 99 / 06 61 70 86 82
[email protected]
www.divine-quincaillerie.com
JARDINS INSOLITES
119 boulevard National
84400 APT
Tél : 04 90 75 54 38
Fax : 04 90 75 54 38
ROCOLO BAND
1 rue Saint Sébastien
06440 L’ESCARENE
Tél : 04 93 79 68 55
Fax : 04 93 79 68 55
LATYPIQUE compagnie
La Cité des Associations
93 la Canebière BP 136
13001 MARSEILLE
Tél : 04 91 46 48 55
[email protected]
www.latypique-cie.org
THEATRE CHIGNOLO
Maison des associations
Avenue de la Bourgade
13610 LE PUY-SAINTE-REPARADE
Tél : 04 42 61 90 36
Fax : 04 42 61 90 36
[email protected]
www.theatre-chignolo-guignol.com
MENESTREL MARIONNETTES ET ARTISTES
227 avenue du Doyen Lépine
06500 MENTON
Tél : 04 92 09 29 07
[email protected]
www.lamarionnette.com
PUZZLE THEATRE
2 rue Corneille (groupe opéra)
13001 MARSEILLE
Tél : 04 91 54 70 49
Fax : 04 91 33 24 63
[email protected]
www.puzzletheatre.com
Repères [n°7 - Avril 2009]
MARIONNETTES DES ALPES
La Tourronde
121 bis avenue Provence
05000 GAP
Tél : 04 92 53 66 11
VÉLO THÉÂTRE
Pépinière d’entreprises
Route de Buoux
84400 APT
Tél : 04 90 04 85 25
Fax : 04 90 04 63 84
[email protected]
www.velotheatre.com
© Arcade PACA - Collection
Annuaire
LUDIQUE LA DURANCE
192 rue de la Tarasque
13300 SALON-DE-PROVENCE
Tél : 04 90 42 00 31
Sommaire
MAISON JEAN VILAR
8 rue du Mons
84000 Avignon
Tél : 04 90 86 59 64
Fax : 04 90 86 00 07
[email protected]
http://maisonjeanvilar.org
Antenne décentralisée du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, la bibliothèque de la Maison Jean Vilar met à la disposition de tous
25000 livres et une centaine de revues sur tous les arts du
spectacle : théâtre, danse, opéra, cinéma, cirque, clowns,
marionnettes, mime, music-hall, fêtes et variétés. Le fonds
est constitué de textes du répertoire classique et contemporain, français et étranger, d’une documentation sur la vie
théâtrale locale et nationale, la décentralisation culturelle,
les auteurs et professionnels du spectacle depuis 1950.
C’est aussi un lieu de mémoire contemporaine du Festival
d’Avignon in et off : presse, affiches, programmes, photos
des spectacles. La vidéothèque est constituée d’enregistrements de pièces de théâtre classique et contemporain,
de documents sur des auteurs, metteurs en scène, chorégraphes, comédiens, de vidéos de spectacles de danse,
de mime, de marionnettes, de théâtre musical, films de
cinéma, émissions sur le Festival d’Avignon.
Catalogue en ligne.
Sommaire
Repères [n°7 - Avril 2009]
ressources
Arcade Provence-Alpes-Côte d'Azur
Agence régionale des arts du spectacle
6 place Barthélémy Niollon - CS 30759
13617 Aix-en-Provence cedex 1
Tél : 04 42 21 78 00
Fax : 04 42 21 78 01
[email protected]
www.arcade-paca.com
L¹ARCADE met en place des services dans les domaines
de l¹information, de la valorisation, de la formation et du
développement de la musique, de la danse, du théâtre,
des arts de la rue et du cirque en région. Ouverte à tous
les publics, l¹ARCADE est :
> Un lieu ressource
- Pour les professionnels et les porteurs de projets :
Conseil personnalisé sur le montage de projets culturels,
journées d¹information, annuaire des artistes et opérateurs culturels en région.
- Pour les étudiants et les chercheurs : Fonds documentaire sur les arts du spectacle ,
- Pour les personnes en cours d¹orientation professionnelle : Les offres d¹emploi en région, information sur les
métiers des arts du spectacle et les formations,
- Pour les amateurs et les publics du spectacle vivant :
Agenda des spectacles et des stages en région, ressources multimédias artistiques et éducatives.
> Un centre de formation
Une offre de formation professionnelle continue au management des entreprises culturelles : Production, diffusion
et recherche de financement ; administration, gestion des
productions et des entreprises culturelles ; Communication et relations avec les publics.
> Un observatoire des arts du spectacle
Production d¹indicateurs, d¹études, d¹analyses sur la situation des arts du spectacle en région autour de trois
axes : L¹emploi et la formation ; les financements publics ;
les activités des arts du spectacle.
> Un espace de concertation et de promotion
Organisation avec les professionnels de débats et de réflexion sur les arts du spectacle ; promotion et de valorisation des artistes et des opérateurs culturels de la région.
CNES - LA CHARTREUSE
Centre national des écritures du spectacle
BP. 30
30404 Villeneuve lez Avignon Cedex
Tél : 04 90 15 24 24
Fax : 04 90 25 76 21
[email protected]
www.chartreuse.org
Le CNES organise des "rencontres auteurs de théâtre
- marionnettistes" et accueille en résidence des auteurs,
metteurs en scène, compagnies de théâtre et tous les artistes impliqués dans des recherches originales autour des
écritures du spectacle. Le CNES dispose d’une librairie et
d’une bibliothèque spécialisées dans les arts du spectacle, plus particulièrement dans le répertoire dramatique
contemporain.
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PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR
BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE
Bibliothèque de recherche - Département des arts du
spectacle
Site Richelieu
58 rue Richelieu
75084 Paris Cedex 02
Tél : 01 53 79 37 29
Fax : 01 53 79 37 33
[email protected]
www.bnf.fr
Le fonds du Département des arts du spectacle comprend
plus de 3000 ouvrages de référence et une trentaine de
périodiques dans les domaines du théâtre, théâtre lyrique,
danse, cirque, marionnettes, mime, cinéma, radio, télévision, music-hall, variétés, fêtes et spectacles de rue.
IIM - Institut international de la marionnette
7 place Winston Churchill
08000 Charleville-Mézières
Tél : 03 24 33 72 50
Fax : 03 24 33 72 69
[email protected]
www.marionnette.com
L’IIM est un centre de formation et de recherche doté d’un
centre de documentation destiné à répondre aux besoins
des élèves de l’ENSAM, des stagiaires de l’Institut, des
créateurs, des chercheurs… Son objectif est de centraliser
et de sauvegarder le patrimoine éditorial et artistique relatif
au théâtre de marionnettes, et d’en favoriser l’exploitation
scientifique. Equipé d’un théâtre, l’IIM est également un lieu
de diffusion et d’action culturelle qui propose, chaque saison,
une programmation à découvrir au sein de son théâtre ou
dans des lieux partenaires. A l’IMM, " la présence de chercheurs et de créateurs en résidence (à la Villa d’Aubilly), les
rencontres thématiques, les séminaires et l’édition permettent une circulation permanente des questionnements, des
idées et des connaissances ", dont bénéficient également
les élèves de l’Ecole nationale supérieure des arts de la
marionnette. Le fonds est constitué de plus de 6000 livres
et dossiers documentaires, la vidéothèque de plus de 1200
vidéos et iconographies.
Sommaire
Repères [n°7 - Avril 2009]
FRANCE
CREAM-Centre régional des arts de la marionnette
Hôtel de Ville
14610 Dives-sur-Mer
Tél : 02 31 28 12 53
Fax : 02 31 24 42 28
Lien : www.themaa.com
Vingt ans après son premier Festival de la marionnette,
la ville de Dives-sur-Mer a inauguré le CREAM en février
2005. Il est le lieu référent en Basse-Normandie, à la fois
centre de ressources (base de données, recherche), soutien aux compagnies (diffusion, aides à la création, résidences), lieu de formation et réseau de professionnels.
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ressources
MASSALIA THEATRE DE MARIONNETTES
La Friche la Belle de Mai
41 rue Jobin
13003 Marseille
Tél : 04 95 04 95 70
Fax : 04 95 04 95 67
[email protected]
http://massalia.lafriche.org/
Intégré au Théâtre Massalia, le Centre ressources jeune
public est "un lieu d’information mais également un lieu de
réflexion, sorte d’espace protégé, à l’écart de l’urgence de
programmation, un lieu où il s’agit d’observer, d’analyser,
et de mettre en relation les pratiques artistiques et culturelles avec d’autres champs disciplinaires et notamment
scientifiques".
Le fonds documentaire est composé d’ouvrages et de revues sur les marionnettes, le cirque, le théâtre, les arts en
général et l’enfance.
Sur son site Internet http://massalia.lafriche.org/, le Centre de ressources jeune public propose un portail de liens
vers des sites répondant à des questions telles que l’éducation artistique, la formation, les centres de ressources,
les démarches administratives…
THEMAA
24 rue Saint Lazare
75009 Paris.
Tél / Fax : 01 42 80 55 25
[email protected]
www.themaa.com
Créée en 1993, l’association nationale des théâtres de marionnettes et des arts associés est le Centre français de
l’Union internationale de la marionnette (UNIMA). Il s’agit
"d’un dispositif unique, fédérateur de projets, d’actions,
d’échanges, ayant pour vocation de contribuer au rayonnement de la marionnette comme point d’ancrage au service
d’un art universel, de mettre en valeur et de pérenniser les
formes pluridisciplinaires qu’elle engendre".
Sommaire
Repères [n°7 - Avril 2009]
PôLE DE LA MARIONNETTE EN ESSONNE
Compagnie Daru-Thémepô
5-7 rue Victor Hugo
La Norville BP 51
91292 Arpajon cedex
Tél / Fax : 01 64 90 69 88
[email protected]
www.polemarionnette.com
Le Pôle du théâtre de marionnettes de l’Essonne se définit
comme " une autre approche de la culture, une véritable
réflexion menée en permanence, sans concession, sans
langue de bois, sans consensus institutionnel, en découverte, en résistance...! ".
Son site est un véritable portail d’informations accessibles
directement dans ses rubriques (histoire, informations légales, le Pôle, bibliographie, les créateurs, les festivals,…)
ou par les liens (autour de la marionnette, écoles, revues,
théâtres, compagnies, festivals, sites institutionnels, web
art). Son champ d’informations balaye la France et l’international.
THÉÂTRE DE LA MARIONNETTE
38 rue Basfroi
75011 Paris
Tél : 01 44 64 79 70
Fax : 01 44 64 79 72
[email protected]
www.theatredelamarionnette.com
Le Théâtre de la marionnette, structure spécialisée dans
le domaine de la marionnette contemporaine, produit et
diffuse des spectacles, des performances, des lectures,
favorise la rencontre transversale entre les structures
culturelles, le public et les artistes (marionnettiste, metteur
en scène, chorégraphe, circassien, comédien, vidéaste,
plasticien), accompagne des projets de résidence. Son
centre de ressources permet la consultation, sur place,
d’ouvrages généraux, études et revues sur le théâtre, la
marionnette, le théâtre d’ombres, le cirque, les masques,
etc., de vidéos, photos et dossiers de compagnies professionnelles françaises et étrangères. Il est doté d’un fonds
de plus de 200 pièces dramatiques contemporaines, éditées ou sous forme de tapuscrits (sélection réalisée à
partir du corpus de l’association Aux nouvelles écritures
théâtrales). Le centre met à disposition des "valises pédagogiques" sur la marionnette et le théâtre d’objets.
Le Théâtre de la marionnette organise la Biennale internationale des arts de la marionnette en collaboration avec
d’autres lieux. C’est également un centre de formation
(voir Centres de formation).
© Arcade PACA - Collection
ressources
MUSEE GADAGNE-MUSEE INTERNATIONAL DE LA
MARIONNETTE
Centre de documentation / bibliothèque
1 place du petit Collège
69005 Lyon
Tél : 04 78 42 03 61
www.museegadagne.com
Suite à des travaux de restructuration et de rénovation, le
musée Gadagne propose désormais au public 39 salles
d’exposition, un centre de documentation, un auditorium,
etc. Son centre de documentation / bibliothèque met à la
disposition de tous les publics des monographies, des périodiques et des dossiers documentaires permettant l’étude de ses collections. La bibliothèque est riche de 12000
ouvrages provenant de plusieurs fonds, dont le Fonds Léopold Dor (ancien avocat niçois, 1881-1960) consacré à la
collection internationale de marionnettes du donateur.
ressources
UNIMA
Secrétariat général
10 cours Briand BP 402
08000 Charleville-Mézières
Tél : 03 24 32 85 63
[email protected]
Le site http://www.unima.org donne les liens sur les centres UNIMA dans les différents pays.
L’Union internationale de la marionnette est une organisation internationale non gouvernementale bénéficiant d’un
statut consultatif auprès de l’UNESCO. L’UNIMA réunit des
personnes du monde entier qui contribuent au développement de l’art de la marionnette afin de servir par cet art les
valeurs humaines, - dont la paix et la compréhension mutuelle entre les peuples -, quelles que soient leur race, leurs
convictions politiques ou religieuses, la diversité de leurs
cultures, en conformité avec le respect des droits fondamentaux de l’être humain, tels qu’ils sont définis dans la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations
Unies du 10 décembre 1948.
RESEAUX PROFESSIONNELS
ris. Le RAM (réseau actif de la marionnette) développe
un travail concerté de repérage de projets émergents, de
mise à disposition de lieux et d’accueil en résidence de
ces projets, de diffusion de ces projets et d’insertion professionnelle des artistes.
Sommaire
EUROPE
EUROPUPPET
www.europuppet.org
"Le premier réseau de théâtre de figure en Europe"
Europuppet est né en 2002 à l’initiative de l’Akademia
teatraina de Bialystok (Pologne), l’Arrivano dal mare ! de
Cervia (Italie), du Crea theatre de Tournai (Belgique), du
Figurentheatre festival der stadt de Wels (Autriche) et du
Théâtre de la marionnette à Paris (France).
Europuppet réalise Teatro Figura Europa, une action européenne en réseau pour le développement de l’art de la
marionnette et le soutien des jeunes artistes marionnettistes dans l’aire européenne élargie. Les buts sont la prise
en compte des différents publics, la promotion de la créativité et la transmission de compétences, de techniques et
de répertoires de maîtres vivants de la tradition vers les
jeunes artistes en formation.
RAM-Réseau actif de la marionnette
Tél : 01 44 64 79 70
En 2005, seize structures ou compagnies œuvrant dans
le domaine des arts de la marionnette se sont constitués
en réseau sous l’égide du Théâtre de la Marionnette à Pa-
© Arcade PACA - Collection
Association nationale des amis de la marionnette 16 rue Théophraste Renaudot
75015 Paris
Tél : 01 40 43 05 25
www.theatre-louis-richard.com
L’Association nationale des amis de la marionnette s’est
donné pour mission la diffusion, auprès de ses membres
exclusivement, de publications consacrées à la marionnette : bulletin trimestriel Le Courrier de la marionnette,
collection Bateleurs, qui permet la publication d’études sur
un sujet marionnettique.
Repères [n°7 - Avril 2009]
FRANCE
FRANCE
ENSAM - École nationale supérieure des arts de la
marionnette
7 place Winston Churchill
08000 Charleville-Mézières
Tél : 03 24 33 72 50
Fax : 03 24 33 72 69
[email protected]
www.marionnette.com
Fondée en 1987, l’École nationale supérieure des arts de
la marionnette se consacre à la formation professionnelle
initiale et délivre à une vingtaine d’élèves français et
étrangers, en trois ans d’études, le Diplôme des Métiers des
Arts de la Marionnette (Diplôme d’Etat niveau III, Bac + 2).
L’ENSAM est orientée vers une pédagogie de la création
qui privilégie les rencontres artistiques pluridisciplinaires
en associant auteurs, plasticiens, scénographes et
personnalités du théâtre et des nouvelles scènes. Parmi
les cours dispensés : les techniques de construction,
de manipulation et de jeu dramatique, le travail sur le
corps, la voix, le mouvement, l’écriture, la mise en scène,
la scénographie… Partie intégrante de l’IIM, l’ENSAM
Sommaire
JEU-DESIR-JOUER (LES LANGAGES DU THEATRE)
4 bd Kellermann
75013 Paris
Tél : 06 83 19 86 28
[email protected]
http://perso.orange.fr/jeu-desir-jouer/index.html
Ouverte en octobre 2008 à l’initiative de Alain Blanchard
(La Fabrique des Arts d’à côté, Théâtre de la Jacquerie)
et de Christophe Marchand (Professeur à l’Ecole Jacques
Lecoq), l’école propose une formation physique des
acteurs via le mouvement, le masque, la confrontation
aux " territoires dramatiques ", la dramaturgie, ainsi que la
marionnette et le théâtre d’objets. Cursus de 2 ans.
MARIONNETTE ET THERAPIE
35, avenue Mahieu Esc. B
94100 Saint Maur des Fossés
Tél : 01 42 83 34 07
[email protected]
http://marionnettetherapie.free.fr
Marionnette et Thérapie est une association loi 1901 qui
"a pour objet l’expansion de l’utilisation de la marionnette
comme instrument de soins, de rééducation et de réinsertion
sociale". Ses objectifs sont la formation (formation de base
et formations approfondies), l’information (organisation de
conférences, de rencontres nationales et internationales,
aides à la mise en place d’ateliers-marionnettes) et la
diffusion (édition d’un bulletin trimestriel et publication d’une
documentation spécialisée dans la collection "Marionnette
et Thérapie").
MARIONNETTISSIMO
Association Et Qui Libre / Marionnettissimo
Place de la Mairie
31170 Tournefeuille
Tél : 05 62 13 21 52
[email protected]
www.marionnettissimo.com
Repères [n°7 - Avril 2009]
Formation
L’ATELIER D’ARKETAL
École de formation et de recherche pour la construction de
la figure-marionnette
4 impasse de la Chaumière
BP 17
06401 Cannes cedex
Tél : 04 93 68 92 00
Fax : 04 92 99 25 07
[email protected]
www.arketal.com
En 2002, la compagnie Arketal a mis en place un espace
de formation et d’échange autour des techniques
de construction de la marionnette qui permet aux
marionnettistes d’apprivoiser la matière, et aux plasticiens,
peintres, sculpteurs, acteurs scénographes de découvrir
la figure-marionnette, les matériaux en mouvement.
est également un lieu permanent de recherche pour les
écritures scéniques contemporaines.
© Arcade PACA - Collection
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
THÉÂTRE DE LA MARIONNETTE
38 rue Basfroi
75011 Paris
Tél : 01 44 64 79 70
Fax : 01 44 64 79 72
[email protected]
www.theatredelamarionnette.com
Les stages sont envisagés comme des espaces de
rencontre et de sensibilisation avec les compagnies
accueillies pendant la saison, afin de prolonger et
approfondir le temps du spectacle. Ainsi, "chaque saison,
le Théâtre de la Marionnette donne la possibilité aux
stagiaires de découvrir les artistes autrement que sur
scène, de se plonger dans leur pratique autour de la
marionnette". Le Théâtre de la Marionnette est également
un centre de ressources, ouvert à tous : marionnettistes,
plasticiens, étudiants, praticiens ou spectateurs,
spécialistes ou néophytes.
LE THÉÂTRE AUX MAINS NUES
7 square des Cardeurs
75020 Paris
Tél : 01 43 72 60 28 / 01 43 72 19 79
[email protected]
www.theatre-aux-mains-nues.fr
Le Théâtre aux Mains nues est un théâtre d’art et
d’essai dédié aux arts de la marionnette, fondé par
Alain Recoing. Cet espace est tout à la fois un lieu de
formation professionnelle de l’acteur marionnettiste, un
lieu de résidence et de soutien aux jeunes compagnies, un
laboratoire de recherche appliquée et un théâtre de quartier
ouvert sur le monde. Concernant la formation, "le principe
EUROPE
EUROPUPPET
www.europuppet.org
"Le premier réseau de théâtre de figure en Europe"
Europuppet est né en 2002 à l’initiative de l’Akademia
teatraina de Bialystok (Pologne), l’Arrivano dal mare ! de
Cervia (Italie), du Crea theatre de Tournai (Belgique), du
Figurentheatre festival der stadt de Wels (Autriche) et du
Théâtre de la marionnette à Paris (France). La formation
professionnelle des jeunes marionnettistes est assurée par
les maîtres de l’art de la marionnette à la fois traditionnels
et contemporains : workshops et stages sont proposés
pendant les trois années de la formation.
Repères [n°7 - Avril 2009]
LA PLATEFORME
115 avenue Lacassagne
69003 Lyon
Tél : 04 78 62 89 42
[email protected]
www.plateforme-plattform.org
L’objectif de la Plateforme de la jeune création francoallemande est "d’offrir un espace d’échange et de formation
professionnelle aux jeunes artistes du spectacle vivant de
France, d’Allemagne et d’autres pays européens". Dans
le domaine de la marionnette, la Plateforme a accueilli
en 2008 l’atelier "Castelets d’Europe" encadré par trois
spécialistes. Quinze participants français, allemand et
tchèque, comédiens et marionnettistes de 18 à 30 ans, se
sont interrogés sur le théâtre de marionnettes contemporain
et la filiation qu’il tisse avec les formes traditionnelles.
Les participants ont assisté à des rencontres autour des
castelets européens dans le cadre du festival européen
de marionnettes "Le castelet idéal", et ont présenté leur
propre travail à Lyon avant une tournée en Allemagne et
en République Tchèque.
Sommaire
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pédagogique s’articule autour d’une idée centrale : l’art de la
marionnette est un art instrumental. L’acteur marionnettiste
doit donc acquérir la maîtrise de son instrument s’il veut
pouvoir en jouer. La marionnette à gaine qu’Alain Recoing a
pratiquée tout au long de sa vie constitue ici l’outil privilégié
pour un apprentissage rigoureux".
Formation
Avant et durant le Festival international de formes animées
en Midi-Toulousain (octobre/novembre), l’équipe de
Marionnettissimo propose un programme de stages pour
artistes professionnels, un parcours de sensibilisation
pour animateurs et des ateliers tout public pour adultes et
adolescents.
L’art des marionnettes, Bil Baird, éd. Hachette, Paris,
1967.
Automates, marionnettes et danseuses dans le théâtre
d’avant-garde, Elisa Vacarino, catalogue d’exposition, éd.
Skira, Paris, 2000.
Bibliographie
Bibliographie internationale de la marionnette, Geneviève
Leleu-Rouvray, éd. Institut international de la marionnette,
Charleville-Mézières, 1997.
Bread & Puppet Museum, photographies de Massimo
Schuster, avec deux textes de Peter Schuman et Massimo
Schuster, éd. Titivillus, Corazzano (Pisa), 2006.
Le Bûcher des marionnettes, texte Mathieu Braunstein,
photographies Brigitte Pougeoise, éd. L’œil d’or, Paris,
2006.
Le Dernier guerrier, Massimo Schuster, Don Quichotte,
Peggy Schepens et Grégoire Callies, coll. Enjeu,
publication du TJP-Centre dramatique national d’Alsace,
Strasbourg, 2006.
Les fondamentaux de la manipulation : Convergences,
sous la direction d’Evelyne Lecucq, Themaa / éditions
Théâtrales, collection Les carnets de la marionnette*,
Paris, 2003.
Guignol. Les Mourguet, Paul Fournel, éd. du Seuil, Paris,
1995.
Guignol & Cie, Une histoire impertinente, François De
Lagie, éd. Ouest-France, 2008.
Histoire des marionnettes, Gaston Baty et René Chavance,
P.U.F., coll. Que sais-je ?, Paris, 1959.
Histoire des marionnettes en Europe, Charles Magnin, éd.
Slatkine, Genève, 1981.
Sommaire
Images de la marionnette dans la littérature, Annie Gilles,
Presses universitaires de Nancy, éd. Institut international
de la marionnette, Charleville-Mézières, 1993.
Marionnette, cinéma et cinéma d’animation, coédition
Institut international de la marionnette (CharlevilleMézières) et l’Entretemps (Vic-la-Gardiole), février 2008.
Les Marionnettes, sous la direction de Paul Fournel,
préface d’Antoine Vitez, éd. Bordas, Paris, 1982 (1ère
édition), 1995 (2e édition).
Marionnettes - collections du musée de la marionnette de
Lyon, C.Blazy et S.Ferey, décembre 2002.
Marionnettes, jeu de comédien, jeu de marionnettiste.
Ecritures pour marionnettes. Marionnette et thérapie.
Etudes réunies par Jean Florence et Monette Berthommier,
accompagnés par le texte de la pièce La Ballade de
Mister Punch d’Eloi Recoing. Centre d’études théâtrales,
Louvain-la-Neuve,1994 (épuisé).
Le Masque. Du rite au théâtre, D. Bablet, O. Aslan, G.
Dieterlen, B. Eruli, éd. CNRS, 2006 (5e édition).
Métamorphoses, La marionnette au XXe siècle, Henryk
Jurkowski, coédition Institut international de la marionnette
(Charleville-Mézières) et l’Entretemps (Vic-la-Gardiole),
mai 2008 (2e édition).
O miracle !… la marionnette !, ouvrage réalisé par la
commission de l’UNIMA " Marionnettes et éducation ", éd.
Française Edmond Debouny, Fernelmont.
Opéra baroque et marionnette : Dix lustres de répertoire
musical au siècle des lumières, Jean-Luc Impe, éd. Institut
international de la marionnette, Charleville-Mézières,
1994.
Repères [n°7 - Avril 2009]
L’Acteur en effigie, Didier Plassard, éd. L’âge d’homme,
collection Théâtre années 20, Paris, 1992.
Histoire des marionnettes, in Histoire des spectacles,
collection La Pléiade, éd. Gallimard, Paris, 1965.
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OUVRAGES
Des songes, Sophie Hutin, opuscule publié par le Théâtre
de la marionnette pour accompagner l’exposition " Ombres
et lumières " au Centre Pompidou, Paris, 2005.
Bibliographie
Structures textuelles de la marionnette, Roger-Daniel
Bensky, éd. Nizet, Saint Genouph, 1969.
Sur le théâtre de marionnettes, Heinrich von Kleist, traduit
de l’allemand par Jacques Outin, éd. Traversière, 1810 ;
éd. Mille et une nuits, Paris, 1993.
Théâtres d’Orient, ouvrage collectif, éd. Olizane, 1997.
Théâtres d’ombres, Metin And, Stathis Damianakos,
Christine Hemmet, Institut international de la marionnette,
éd. l’Harmattan, Paris, 2000.
(*) A noter que Les carnets de la marionnette constituent une collection
d’ouvrages sur le théâtre de marionnettes coéditée par Themaa et
les éditions Théâtrales, plus particulièrement consacrée à la transmission des connaissances sur la pratique de cet art. Chaque volume
comporte une pièce inédite, renforçant ainsi les liens entre l’art de la
marionnette et l’écriture contemporaine.
REVUES
Alternatives théâtrales : Le Théâtre dédoublé en
collaboration avec l’Institut international de la marionnette
(2000), Voix d’auteurs et marionnettes (2002), ObjetDanse (2003).
Je hais les marionnettes ; De la poupée au théâtre d’objets,
revue Cassandre n°69, avril 2007.
Marionnette et thérapie, revue éditée par l’association
éponyme (comptes-rendus de colloques, réunions et
rencontres sur ce thème), Paris.
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OMNI-Objets marionnettiques non identifiés, journal
trimestriel du Théâtre de la marionnette, Paris.
Puck, la marionnette et les autres arts, revue annuelle
éditée par l’Institut international de la marionnette
(Charleville-Mézières).
La Société des amis de Lyon et de Guignol, bulletin
trimestriel édité par l’association éponyme, Lyon.
Des théâtres par objets interposés, Cahier Partages n°3,
Office de diffusion et d’information artistique de Normandie,
Mont-Saint-Aignan, septembre 2006.
ÉTUDES
Actes des rencontres européennes de la marionnette à
gaine, organisées du 1er au 6 mai 2004 à Binic (Côtes
d’Armor) par Théâtre-s en Bretagne et le festival
Marionnet’Ic. Edition trilingue (français, anglais, italien),
2005.
Actes des journées nationales des écritures pour la
marionnette, organisées les 25 et 26 mars 2003 à Auray
(Morbihan) par Théâtre-s en Bretagne et le centre culturel
Athéna. Edition 2004.
Vers une réforme des lieux de production du spectacle
vivant, la marionnette, un terrain d’expérimentation
idéal ?, Stéphane Krasniewski, mémoire de DESS
Développement culturel et direction de projets, Université
Lyon 2, 2000/2001.
Repères [n°7 - Avril 2009]
(Pro)vocations marionnettiques, recueil de textes illustrés
édité par le TJP-Centre dramatique national d’Alsace,
collection Enjeux, Strasbourg, 2004.
Manip, Le journal de la marionnette, publication Themaa,
quatre numéros par an, Paris.
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Pédagogie et formation, sous la direction d’Evelyne
Lecucq, Themaa / éditions Théâtrales, collection Les
carnets de la marionnette*, Paris, 2004.
ANETH Aux nouvelles écritures théâtrales
ESPACES FRANCOPHONES
CREAM Centre régional des arts de la marionnette
ENSAM Ecole nationale supérieure des arts de la
marionnette
IIM Institut international de la marionnette
THEMAA Association nationale des théâtres de
marionnettes et des arts associés
THEMEPO Pôle du théâtre de marionnettes en Essonne
TJP Théâtre Jeune Public de Strasbourg-Centre
dramatique d’Alsace
TMP Théâtre de la marionnette à Paris
UCL Centre d’études théâtrales
UNIMA Union internationale des marionnettistes
Note : le "langage marionnettique" allie le langage
dramatique - dont le texte est en amont - et le langage
scénographique, qui utilise les moyens propres à la
scène, à la représentation.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Belgique
Actes de la rencontre autour de l’écriture pour la
marionnette présentés par le Centre de la marionnette
de la Communauté française de Belgique, éd. Lansman,
2008.
CNES Centre national des écritures du spectacle
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Bibliographie
Suisse
Figura, revue pour le théâtre de marionnettes / Centre
UNIMA Suisse, Fribourg, publication en allemand et en
français.
[email protected]
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Glossaire
Canada
Marionnette en manchette, bulletin
trimestriel de
l’Association québécoise des marionnettistes (AQM) /
Centre UNIMA Canada, Montréal, publication en français.
www.aqm.ca
lexique
Castelet : le castelet traditionnel sépare physiquement et
symboliquement deux espaces simultanément contigus :
un espace réel, qui est celui où se pratique la manipulation,
et un espace virtuel où sont présentées les marionnettes et
leurs actions. "Cacher le montreur, montrer la marionnette,
annoncer le spectacle, tels sont les rôles du castelet".
Manipulation à vue : prise en main et mise en mouvement
de façon visible, la manipulation étant l’activité principale
du marionnettiste dit aussi "manipulateur".
Marionnettes à gaine : la tête et les mains sont faites en
bois, le manipulateur glisse sa main dans la jupe afin
d’actionner les bras de la marionnette du pouce et du
majeur, et la tête de l’index. Les marionnettes à gaine se
situent dans la tradition des burattini italiens, l’exemple le
plus célèbre étant Guignol.
Théâtre de figures : variante de l’art de la marionnette à
substance européenne qui refuse l’appellation française
"marionnette" renvoyant à la "petite poupée" (origine :
"figura" en Italie, "Figuren" en Allemagne).
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Théâtre de papier : variante de l’art de la marionnette dont
le matériau dit l’essentiel (origine : les salons bourgeois du
second Empire).
Théâtre d’objets : variante de l’art de la marionnette qui
utilise non pas des marionnettes, mais des objets issus de
la récupération de "déchets" de la production industrielle
et manufacturée.
Théâtre d’ombres : variante de l’art de la marionnette dont
la matière première est la lumière : il y a les marionnettes
qui sont jouées directement à vue du public et celles dont
l’ombre, projetée par une source lumineuse, se découpent
sur un écran (silhouettes découpées ou personnages
formés par l’ombre de la main et des doigts dans "l’ombre
à la main").
Marottes : pour les marottes, la main du marionnettiste est
remplacée par un bâton, qui peut-être ou non recouvert de
tissu. Leur nom viendrait de la poupée à grelots qu’agitaient
les bouffons de cour. Ce bâton les libère de la main et leur
permet la miniaturisation ou le gigantisme.
Marionnettes à tiges : manipulées par en dessous, comme
les marionnettes à gaine, les marionnettes à tiges sont
surtout employées dans le théâtre d’ombres tel qu’il est
pratiqué, notamment, en Indonésie.
Marionnettes à tringle : elles sont traversées d’une tringle
métallique plus ou moins grosse qui les prend du bas
du tronc à la tête ; leur taille varie selon l’importance du
personnage qu’elles représentent. C’est l’ancêtre de la
marionnette à fils.
Repères [n°7 - Avril 2009]
Bunraku : tradition théâtrale japonaise datant du XVIIe
siècle. Le bunraku est interprété par un seul récitant qui
chante tous les rôles, et trois manipulateurs pour chaque
marionnette (de grande taille). Les marionnettistes sont
visibles par le public et utilisent soit la gestuelle furi, plutôt
réaliste, soit la gestuelle kata, empreinte de stylisation,
selon l’émotion recherchée.
Théâtre de formes animées : variante de l’art de la
marionnette dont la dénomination n’est plus utilisée
depuis une dizaine d’années. La dénomination actuelle
est "théâtre d’objets animés".
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Automate : objet contenant des dispositifs mécaniques
ou électriques qui lui permettent d’exécuter une suite
déterminée d’opérations. Les premiers automates
d’art sont nés au siècle des lumières de l’évolution de
l’horlogerie. Les constructeurs d’automates ne sont pas des
marionnettistes : alors que le marionnettiste a le pouvoir
d’agir sur le mouvement du personnage en fonction de
l’évolution de la représentation, le créateur d’automate
crée un mouvement irréversible qui n’aura de fin que
lorsque l’énergie qui meut la mécanique sera épuisée.
Marionnettes à fils : libérées de leur tringle, les marionnettes
à fils sont animées par un nombre toujours grandissant de
commandes ; si elles n’ont pas de tiges principales, elles
ont un "contrôle" qui centralise les fils.
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Marionnettes à clavier : elles reposent sur un socle que le
manipulateur déplace le long d’une tablette. Munies d’un
"gapit" (poignée qui contrôle, du dessous, une marionnette
à tiges), elles sont souvent animées par un système
compliqué de mécanismes propres à faire mouvoir la tête
et les bras.
Marionnettes à baguettes : dites aussi marionnettes à
tiges chinoises, elles sont actionnées horizontalement comme celles du théâtre d’ombres turc et grec.
Repères [n°7 - Avril 2009]
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lexique
Marionnettes à la planchette : marionnettes manipulées
par les colporteurs au Moyen Âge, qui tendaient un fil de
leur genou à un petit poteau, animant les poupées du
mouvement de leur jambe.
Provence-Alpes-Côte d'Azur
T hé
es
onnett
mari
âtre de
Théâtre d'objets
collection REPèRES • N°7 - AVRIL 2009
est éditée par l’Arcade Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Agence régionale des arts du spectacle)
Directeur de la publication Bernard Maarek, coordination collection Repères Sylvia Andriantsimahavandy,
réalisation Repères N°7 Arcade - coordination Sylvie Pujol, responsable service Théâtre et Spectacles Dominique Pranlong-Mars,
rédaction des textes et suivi d'édition Marie Godfrin-Guidicelli,
création et réalisation graphique Emmanuelle Fabre-Iscain.
L’Arcade est missionnée par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le ministère de la Culture et de la Communication (Direction régionale des affaires culturelles) pour soutenir et développer les différents
secteurs de la musique, de la danse, du théâtre, des arts de la rue et des arts du cirque en Provence-Alpes-Côte d’Azur : information, analyse et observation, promotion et accompagnement artistique, concertation
professionnelle, formation.
Président : Alain Hayot - Directeur : Bernard Maarek
6 place Barthélémy Niollon - CS 30759 - 13617 Aix-en-Provence Cedex 1 Tél. : 04 42 21 78 00 - Fax : 04 42 21 78 01
Mél : [email protected] - Internet : www.arcade-paca.com
Code APE : 9499 Z - N° Siret : 305 350 795 00046 - N° ISSN : 1955-7299
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