collapsus et l'intubation ainsi que l'intervalle entre le collapsus et la première dose
d'adrénaline.
Le «team arrêt cardiaque» au CHUV
Le CHUV est un hôpital universitaire de 800 lits desservant une population d'environ 250
000 habitants. L'ensemble des locaux où séjournent des patients sont équipés d'un
poussoir «alarme cœur», qui permet d'obtenir de l'aide immédiate dans la zone de soins.
Un numéro de téléphone unique, le 144, aboutit à la centrale téléphonique et déclenche un
système de bips-conférences portés par le «team arrêt cardiaque» (TAC). Celui-ci est
composé de six médecins issus des soins intensifs médicaux, chirurgicaux et pédiatriques,
des urgences et de cardiologie ainsi que d'une infirmière des urgences. A chaque étage du
bâtiment se trouve un chariot de réanimation comprenant un défibrillateur manuel, ainsi
que le matériel et les médicaments standards de la RCP.
Les premières manœuvres de réanimation sont effectuées par le personnel médical et
infirmier sur place, dont le niveau de formation est très variable. Bien que le TAC puisse
être appelé à n'importe quel endroit du CHUV, il n'est pas alerté pour les situations d'ACR
survenant dans les services de soins où est disponible en tout temps du personnel
entraîné à la RCP de base et avancée, tels les services de soins intensifs, les urgences et
le bloc opératoire.
La récolte systématique et standardisée des données du TAC a été effectuée depuis le 15
janvier 2000 par une infirmière du Centre interdisciplinaire des urgences. De juin 1999 à
fin mai 2001, le numéro 144 interne a été composé à 541 reprises, mais n'a déclenché
l'intervention du TAC qu'à 206 reprises, les 335 autres appels étant des erreurs d'appel.
Ce système de filtre permet de «protéger» le TAC et de le garder «réactif» lorsque le bip
sonne.
Depuis le 15 janvier 2000, date du début de la récolte systématique des données, jusqu'au
31 mai 2001, 134 appels ont été transmis à l'équipe du TAC, dont 51 ACR. La gravité de la
situation des 83 autres cas allait du simple malaise à la détresse respiratoire imposant une
intubation immédiate. Sur les 51 cas d'ACR, 50 ont bénéficié d'une tentative de
réanimation. Seuls deux (4%) sont survenus dans un autre lieu que le bâtiment hospitalier
principal. Dans 96% des cas, des manœuvres de RCP avaient été débutées (MCE 47/50,
VE 47/50, défibrillation 4/50) avant l'arrivée du TAC. A deux reprises seulement, la
personne auprès du patient n'avait aucune formation (réceptionniste). L'âge médian des
patients était de 68 ans (bornes : 11 à 92 ans) avec un rapport homme/femme de 3/2.
L'étiologie des ACR était le plus souvent une arythmie ou une dépression respiratoire
(tableau 2).
La présence de témoins, d'un monitoring ainsi que l'évolution de ces ACR en terme de
restauration d'une circulation spontanée («return of spontaneous circulation» : ROSC),
transitoire ou prolongée est résumée dans le tableau 3. La figure 1 précise le devenir de
ce collectif, exprimé selon le modèle Utstein.