
Classiquement, le diagnostic est porté à l’âge adulte, entre 35 et 50 ans, le plus souvent lors d’une
consultation pour un trouble moteur dans 1/2 des cas (mouvements anormaux) ou pour un trouble
psychiatrique dans 1/3 des cas (essentiellement dépression).
Les troubles moteurs touchent les membres supérieurs et la face, prenant l’allure de tics moteurs
parfois banalisés, ou mimant une agitation avec exagération de certains gestes. Même pour un
neurologue averti, la discrétion initiale de ces mouvements involontaires n’a souvent de sens qu’en
présence d’un membre de la famille atteint, ou lors d’un conseil génétique réunissant la famille. Des
troubles du caractère ou un état dépressif peuvent précéder de plus de 10 ans l’apparition de la
chorée.
Plus rarement, il existe une forme juvénile avant 25 ans et infantile avant 15 ans, retrouvée dans 6
% des cas, alors qu’une forme plus tardive après 50 ans est retrouvée dans 30% des cas.
De façon très marquée la présentation clinique varie dans le temps et d’un sujet à l’autre et aussi à
l’intérieur d’une même famille.
L’évolution s’étend sur 15 à 30 ans. La phase de début de la maladie se termine généralement par
l’arrêt de l’activité professionnelle (difficultés de concentration, de planification, handicap moteur,
troubles du caractère, apathie). Les cinq années suivantes sont généralement passées à
domicile, avec une surveillance, le patient luttant sans cesse contre une perte d’autonomie totale.
Suivent des difficultés à la déambulation, une dysphagie. Après 10-15 ans de maladie, une
dépendance s’installe peu à peu incompatible avec un maintien à domicile. Les dix dernières années
se terminent dans un état de mutisme, le patient étant grabataire, totalement dépendant, souvent
tributaire d’une gastrostomie et de bronchoaspirations, et meurt le plus souvent cachectique, d’une
embolie pulmonaire ou de complications d’infections.
Une autre issue fatale dans la maladie de Huntington peut être le décès par suicide qui est plus
fréquent que dans la population générale, et serait maximal les 5 à 7 premières années d’évolution
de la maladie, ce que nous étudierons en détail dans la deuxième partie.
B) Génétique , diagnostic moléculaire ,neuropathologie, traitement et conseil génétique
Génétique et diagnostic moléculaire
La transmission de la maladie est autosomique dominante, les deux sexes sont atteints. Quand un
parent est atteint, l’enfant a un risque sur deux d’être atteint.
La maladie est due à la réplication de plus de 36 fois d’un triplet CAG du gène IT 15 sur le
chromosome 4.
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