Transformations d`un système, 1 er principe de la thermodynamique

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Chapitre 5 : Transformations d’un système, 1er
principe de la thermodynamique
I Equilibre d’un système
S, surface matérielle
ou fictive

Milieu extérieur
A) Définition
Un système est dit à l’équilibre lorsque :
- Les paramètres d’état dont stationnaires.
- Et il n’y a pas d’échange avec l’extérieur.
Contre-exemple :
I
R
U
En régime permanent, la température est stationnaire, mais le système reçoit de
l’énergie et cède de la chaleur par effet Joule. (Puissance cédée/reçue : P  UI )
B) Caractérisation
Le système est à l’équilibre si, et seulement si, il y a :
équilibre interne du système

équilibre système - exterieur

Equilibre interne : variables d’états définies, stationnaires et satisfont
l’équation d’état du système.
L’équilibre interne impose en général l’uniformité des paramètres d’état (mais ce
n’est pas toujours le cas : la pression dans un liquide vérifie P( z )  P0  gz )

Equilibre avec le milieu extérieur
Impose l’égalité de certains paramètres d’état entre le système et le milieu
extérieur, qui dépend des échanges possibles entre les deux :
Echange de volume  égalité des pressions nécessaire
Echange de chaleur  égalité de la température nécessaire
Echange de charges  égalité des potentiels nécessaire
C) Temps de relaxation d’un système
v*
L
Définition : temps caractéristique de retour à l’équilibre (ex : circuit R,C   RC ).
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Inhomogénéité de densité dans un gaz  flux de matière ; retour à l’équilibre en
L
TP ~
~ 1ms . Inhomogénéité du champ de température  flux de chaleur ;  T ~ 1s .
v*
II Transformations d’un système
A) Définition
Transformation (notation :  ) : évolution d’un système d’un état initial vers un
état final sous l’effet d’une modification des contraintes extérieures imposées au
système.
Pe , Te
P1 , T1 , V1
Etat initial

On enlève les
taquets
Pe , Te
P2 , T2 ,V2
Etat final
B) Transformation quasi-statique
Définition : une transformation est quasi-statique lorsque le système est à chaque
instant infiniment voisin d’un état d’équilibre interne.
Les variables d’état sont donc définies pendant la transformation et varient
continûment. Au cours d’une transformation élémentaire (ou étape infinitésimale de la
transformation, notée d ) : les paramètres P, V, T donnent P  dP , V  dV , T  dT .
De plus, les paramètres d’état vérifient toujours l’équation d’état.
Condition nécessaire et suffisante pour que la transformation soit quasi-statique : il
faut que la durée de la transformation soit très supérieure aux temps de relaxation du
système (donne donc le temps au système d’atteindre un équilibre interne à chaque étape
de la transformation)
C) Transformation réversible
Définition : une transformation réversible est une transformation quasi-statique
renversable : la transformation inverse (  1 , état final  état initial) est une
transformation possible du système. Attention : la transformation inverse doit être
exactement dans le sens inverse de la transformation, pas une transformation
complètement différente (qui est toujours possible d’une manière ou d’une autre).
Caractérisation : une transformation est réversible lorsque le système est
infiniment voisin d’un état d’équilibre (pas seulement interne contrairement à une
transformation quasi-statique) au cours de chaque étape de la transformation.
D) Exemples de transformations quasi-statiques et réversibles
gaz

v
On comprime le gaz en enfonçant le piston à la vitesse v
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La transformation est quasi-statique si v  v * : homogénéité et définition de P et
T pendant la compression. Si v ~ v * : onde de choc (discontinuité de P et T), donc non
quasi-statique.
Thermostat à T0 :

T0
T1
T0
Initial : T1  T0
T0
Final
Pendant la transformation : Tsolide cœur<Tsolide surface, donc le système n’est pas en
équilibre interne, donc la transformation n’est pas quasi statique. Transformation quasistatique alternative : on fait varier lentement la température du thermostat de T1 à T0 .
Diffusion d’un gaz :
gaz
vide

gaz
Ouverture
du clapet
clapet
gaz
clapet ouvert
Si la taille du clapet est grande, la transformation n’est pas quasi-statique. Si elle
est petite, la transformation est quasi-statique (mais irréversible dans tout les cas).
Les réactions chimiques sont des transformations irréversibles.
Idem pour les frottements :
Sans frottements

v0
Avec frottements
 1


v

v0

v

v

v
Hystérésis : le système n’a pas d’équation d’état (exemple : ressort étiré au-delà de
sa limite d’élasticité). La transformation est alors irréversible.
Remarque : on parle de réversibilité interne lorsqu’une transformation est quasistatique, et que l’irréversibilité est localisée hors du système.
E) Transformations usuelles
Transformation isochore : à volume constant ( Vi  V (t )  V f )
Transformation isotherme : à température constante ( Ti  T (t )  T f )
Transformation isobare : à pression constante ( Pi  P(t )  Pf )
Transformation adiabatique/diathermane : sans échange de chaleur entre le milieu
extérieur et le système.
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Transformation monotherme : réalisée à Textérieure constante (donc Ti  T f  Textérieure
mais T (t ) peut être quelconque)
Transformation monobare : réalisée à Pextérieure constante (donc Pi  Pf )
F) Représentation graphique d’une transformation quasi-statique
Exemple : fluide d’équation d’état f ( P,V , T )  0 .

Transformation quasi-statique : état initial ( Pi ,Vi , (Ti ))  état final ( Pf ,V f , (T f ))
P ( t ),V ( t )
P
Diagramme de Clapeyron
Pi
2
P(t)
1
3
Pf
Vi
V(t)
Vf
V
 1 : transformation quasi-statique (sur ce diagramme, on reconnaît une isotherme)
 2 : une autre transformation quasi-statique (monotherme ici) (il existe une infinité
de transformations quasi-statiques allant d’un point à l’autre)
 3 : transformation non quasi-statique : les pressions et volumes intermédiaires ne
sont pas définis (d’où les pointillés sur le diagramme : on ne connaît pas le "chemin")
III Energie interne : 1er principe
A) Energie totale et énergie interne d’un système


vi
V

 : enceinte contenant N molécules identiques de masse m, et de vitesses vi .

1 N 
Vitesse moyenne : V ( M ) 
 vi ( N : nombre de molécules dans V
N i 1


mésoscopique). On suppose que V ( M )  V indépendant de M (correspond à un
mouvement de translation)


 
i  1,2.., n, vi  V  (vi  V )



vitessede i dans
le référentiel lié à 
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N
N
  
1 2
1
e

mv

m(V  (vi  V ))²



c ,i , translation
i
i 1
i 1 2
i 1 2
N
N
N
  
1
1  
1
  mV ²   m(vi  V )²   m  2  V .(vi  V )
i 1 2
i 1 2
i 1 2
N

1
1  
1 N   

mV ²   m(vi  V )²  V .mN   (vi  V ) 
2
i 1 2
1
Ni





  
 E (macro )   c ,t dans un réf.
 vi  V 0
c
i
où  est au repos
N
N
D’où le théorème de Koenig :  ec ,i , translation  Ecmacro   c, t
i 1
Energie totale d’un système constitué de Nparticules microscopiques :
N
 tot   (ec ,i  einterne
 e extérieur
) où ec ,i  ec ,translation ,i  ec ,vibration,i  ec ,rotation,i et e p ,i est
p ,i
p ,i
i 1
l’énergie potentielle de la molécule i.
N
N
1  
 N
 tot  EC( macro )    m(vi  V )²  ec , vibration,i  ec ,rotation,i    e interne

e extérieur

p ,i
p ,i
2
i 1 
i 1
i 1

 



 
( micro )
( macro )
( micro )

E
C
P
P
 Ec  E P 
C   P






U : énergie interne du système
E méca
En mécanique, on considère que U  cte
En thermodynamique, on considère que Eméca  cte
Energie interne U :
3
nRT
2
Gaz parfait polyatomique ( ec , translation ,i  ec , vibration,i  ec ,rotation,i ) : U  U (T ) (1ère loi de
Gaz parfait monoatomique : U 
Joule)
Gaz réel (  C   P ) : U  U (T ,V )
Système chimique (  C   P (dont  p ,liaisoncovalence) )
Système nucléaire (  C   P (dont  p ,nucléaire...)
B) Enoncé du 1er principe
1 : à tout système qui possède une équation d’état, on peut associer un fonction
d’état du système : U (énergie interne)
2 : au cours d’une transformation quelconque du système,  tot  énergie reçue du
milieu extérieur
C) Energie interne d’état du système
Le système est décrit par ses variables d’état X, Y, Z.
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Equation d’état F ( X , Y , Z )  0
Alors d’après le 1er principe U s’écrit U ( X , Y , Z ) (ou U ( X , Y ) ou U (Y , Z ) ou
U ( X , Z ) puisqu’ils sont exprimés les uns par rapport aux autres)
 B . U  U ( B)  U ( A) ne dépend que de A et B et non pas
Exemple : A 

des étapes intermédiaires de la transformation.
D) Conservation de l’énergie d’un système isolé
 Système isolé :  tot  0  U  0 (si EC  cte sinon (U  EC  0)
 Système fermé : système+milieu extérieur = univers  isolé.
 (U univers  EC ,univers )  0
 (U système  U m ext  EC ,système  EC ,m ext )  0
Donc (U système  EC ,système )  (U m ext  EC ,m ext )
 énergie recue par le système/cé dée par le millieu ext.
 W
  Q

travail
chaleur
W ( travail des forces extérieure s au système ) 
C
W


F conservatives
Donc (Usystème  EC ,système  EP )  W
NC
 Q   tot  W
 E P  W NC
NC
W

F non conservatives
NC
Q
Si EC ,système  cte , U  W  Q
W  Q ne dépend donc que de Uinitial et Ufinal, pas de la transformation (attention,
W et Q séparément peuvent en dépendre)
Expression différentielle :
Pour une transformation élémentaire du système, d’après le premier principe :
dU  W  Q (Attention, W et Q ne sont pas des variations de travail et de
chaleur, mais un travail élémentaire et un transfert thermique élémentaire ; il n’existe
pas de "variation de travail" ou "de chaleur").
IV Travail reçu par un système
A) Définition
Travail W, ou travail élémentaire W reçue par un système : énergie reçue sous
forme de travail des forces extérieures au système.
Exemples :
Système ressort :
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
Fext

Fext

i
O
x
x+dx
x


Fext  Fext ( x)i


W  Fext .dx.i  Fext dx
Pour une transformation quelconque au cours de laquelle la longueur du ressort
2
x2
1
x1
passe de x1 à x 2 , W   W   Fext ( x)dx Si W ou W  0 : le système reçoit de
l’énergie. Si W ou W  0 : le système cède de l’énergie.
Système dipôle :
i
R
u
t2
Wdipôle  Pdt  u  i  dt . Entre t1 et t 2 , W   u (t )i(t )dt
t1
B) Travail de la pression extérieure
1) Notion de pression extérieure/de frontière
Définition : Pext ou Pf  P à l’équilibre mécanique avec le milieu extérieur
Fext (intensité de la force m.ext -  système)
S (surface de contact entre le système et le m.ext)
Exemples (cas où Pext est uniforme sur toute la surface de contact entre le
système et le milieu extérieur) :
=
Fluide à pression
uniforme P0
Fluide P
Piston mobile, section S,
sans frottement
Equilibre mécanique du piston :






 
 Fpiston  0  Fpiston  FP0piston  0  P Si  P0 S (i )  0  P  P0
La pression frontière correspond donc à P0, la pression du fluide extérieur.
P0

g
Piston, masse m
S
P
Equilibre mécanique du piston :


 




Fpiston  FP0 piston  Ppiston  0  P S.k  P0 S (k )  mg(k )  0
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F
 P S  P0 S  mg  P  ext  Pext


S
Fext
2) Travail élémentaire de Pext

S Pext
x+dx
0
x

x
S Pext
Pour un déplacement infinitésimal du piston de x à x  dx :




W  Fext .dxi  Pext S (i ).dxi  Pext S  dx  Pext dV avec V  s  x :
Volume occupé par le système (valable quelle que soit la forme de la surface
de contact entre le système et le milieu extérieur).
Pour une transformation au cours de laquelle le volume du système passe de
2
V2
1
V1
V1 à V2 : W   W    Pext (V )dV
3) Cas où Pext n’est pas uniforme
S V

Pext(M)
Découpage de S en surfaces infinitésimales dS puis calcul.
C) Cas où la transformation est réversible
A chaque étape, le système est infiniment voisin d’un équilibre avec le milieu
extérieur : P  Pext . Donc Wrev   P dV , ne dépend plus du milieu extérieur.
On admet que ce résultat est valable même si la transformation est seulement
réversible interne.
D) Représentation graphique
On considère une transformation réversible, W  PdV
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P
P1
(Clapeyron)

P2
V1
V V+dV V2
V
Lorsque le volume du système passe de V à V  dV ,
W  PdV  –Aire sous la courbe représentative de la transformation (en
représentation de Clapeyron).
Pour la transformation complète :
V2
W    PdV  –Aire sous la courbe P(V ) si V1  V2 .
V1
Ainsi, pour une détente (augmentation de volume), W  Aire  0 le système
fournit donc de l’énergie en se détendant.
Inversement, pour une compression (diminution de volume), W  Aire  0 le
système reçoit de l’énergie.
W dépend de la transformation considérée, contrairement à U : deux
transformations ayant même état final et même état initial peuvent avoir un travail
différent.
Transformation cyclique (réversible)
P
P1  P2
VA
V1  V2
VB
V
Décomposition de la transformation en deux parties
Wcycle  –Aire +Aire
=+Aire délimitée par la transformation
>0.
C’est donc un cycle résistant ( ). Inversement, pour ( ), Wcycle  –Aire délimitée
par la transformation<0, le cycle est moteur.
V Notion de chaleur ou flux thermique
A) Mise en évidence
Thermostat à T0 .
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

Système à T1  T0
GP, indilatable

Système à T0
D’après le 1er principe : U  W
 Q
0
Or, U  U (T0 )  U (T1 )  0 . Le système reçoit donc une forme d’énergie qui ne
correspond à aucun travail extérieur, appelée chaleur ou flux thermique.
B) Origine microscopique du flux thermique
1) Flux thermique par conduction
m1

v1

v2
m2
choc
Si EC1  EC2 on aura, en moyenne, E 'C 1  EC 1 et E 'C2  EC2 (où E'C est
l’énergie cinétique après le choc). La particule la plus énergétique cède donc de
l’énergie à la particule la moins énergétique.
Conséquence (avec T1  T2 ) :
T1
T2

V1

V2
En moyenne EC1  EC2 . A l’interface, on observe, à cause des chocs, un
transfert d’énergie entre le milieu 1 et le milieu 2. On a donc un flux d’énergie du
milieu 2 vers le milieu 1. ( U1 augmente et U 2 diminue)
Un transfert par les chocs correspond à un transfert thermique par
conduction. C’est un processus de diffusion (de la chaleur) lent et peu efficace.
2) Transfert convectif
Mouvement de la matière qui homogénéise la température (plus efficace que
la conduction).
3) Transfert thermique par rayonnement
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h
Absorption d’un photon : gain d’énergie h
Atome
h
Emission d’un photon : perte d’énergie h
Atome
Absorption d’un rayonnement électromagnétique,
le système reçoit un flux thermique (radiatif)

Onde électromagnétique

Emission d’un rayonnement électromagnétique, le
système perd de l’énergie thermique par rayonnement
Il peut se propager dans le vide, contrairement aux autres types de transfert.
C) Récipients athermanes
Athermane = Adiabatique (imperméable à la chaleur), par opposition à diatherme
ou diathermane.
Principe d’un calorimètre :
Feuille d’aluminium qui réfléchit la
lumière (ondes électromagnétiques)
Verre ou laiton (mauvaise
conduction thermique)
Vide
Pour qu’une transformation soit adiabatique, il faut un récipient athermane et
qu’elle soit rapide (le calorimètre n’est pas parfait)
Pour qu’une transformation soit isotherme, il faut au contraire un récipient
diatherme et qu’elle soit très lente (pour permettre l’équilibre thermique avec le milieu
extérieur).
Remarque (représentation des transferts) :
W

Q
Par convention, Q et W sont les quantités de chaleur et les travaux reçus par le
système (pour représenter ce qui sort, mettre une quantité négative)
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