
 
1. Introduction 
Le marché des articles de sport et de loisirs représentait environ 9,1 milliards d’euros en 
2008 en France
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. Il forme ainsi un des grands secteurs de la consommation des ménages après 
le bricolage, le secteur de la Télévision-HiFi-Vidéo-Photo (classé aussi dans les loisirs) et le 
secteur de l’ameublement. Il s’agit d’un marché en forte mutation. 
Du côté de la demande, l’évolution des modes de vie, les préoccupations liées à la santé 
et les effets de mode sont porteurs d’intérêt pour le sport. Les derniers résultats sur la pratique 
sportive  des  français  peuvent  en  témoigner  (Lefèvre  et  Thiery,  2010)  et  indiquent  des 
tendances  à  de  nouvelles  formes  de  pratiques  et  une  réelle  diversification  des  activités 
sportives
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.  Les  femmes  sont  49%  et  les  hommes  55%  à  intégrer le  sport  dans  leurs  loisirs 
(Aubel et al, 2008). Ce taux de pratique féminine reste globalement stable si l’on compare les 
données  des  enquêtes  INSEP  de  1985,  2000  et  2010  sur  la  pratique  sportive  des  français, 
contrairement à une hypothèse souvent avancée de féminisation des pratiques sportives. Cette 
« féminisation  du  sport »  semblerait  essentiellement  venir  du  marketing  et  de  la  mise  en 
valeur de ce segment de clientèle notamment au travers de production de lignes, de gammes 
mais aussi de marques dédiées, non seulement dans le secteur de l’habillement mais aussi du 
matériel sportif. 
Du  côté  de  l’offre,  les  stratégies  de  développement  du  secteur  des  articles  de  sport 
passent par  l’international, mais  aussi par des  stratégies d’intégration verticale. D’une part, 
des distributeurs créent leur propre marque de matériel, exemples : le groupe Oxylane avec 
Décathlon et ses marques (notamment Wed’ze pour le ski et le snowboard), Go Sport et les 
produits  portant  sa  marque,  etc.  D’autre  part,  les  producteurs  assurent  une  partie  de  leur 
distribution en direct à travers leurs magasins de marque (Adidas Store, Salomon Brandstore, 
etc.)  ou  leur  site  internet  de  vente  en  ligne.  Dans  le  même  temps,  ce  marché  subit  une 
concentration  dont le  meilleur  exemple est  fourni  par l’arrivée  du  groupe Amer  Sports  qui 
devient ainsi le leader mondial des équipements sportifs après le rachat des marques Wilson, 
Atomic,  Suunto,  Precor,  et  en  2005  Salomon,  qui  avait  lui-même  dans  son  portefeuille 
Bonfire  (snowboard),  Cliché  (skateboard),  Mavic  (roues  de  vélo),  Arc’  Teryx  (matériel  et 
textiles outdoor). 
De plus, les stratégies de développement liées à l’innovation sont au cœur de ce marché. 
Ses  acteurs  multiplient  les  nouveautés,  qu’elles  soient  marketing  ou  technologique, 
incrémentales ou de rupture pour répondre à de nouvelles tendances, voire les susciter, et se 
différencier  ainsi  de  la  concurrence.  Si  Michel  Desbordes  (2003)  pose  la  question :  « la 
technologie  est  abondamment  mise  en  scène  par  les  fabricants  d’articles  de  sport  pour 
développer des nouveaux concepts et pour communiquer, mais est-ce pertinent par rapport à 
la  capacité  d’expertise  des  consommateurs  ? »,  il  nous  semble  également  nécessaire  de 
s’interroger sur la pertinence de la mise en scène par rapport à qui est ce consommateur et à sa 
pratique. 
Au-delà de ces tendances générales, le marché des articles sportifs est un marché très 
segmenté  (Andreff,  1987).  Qu’en  est-il  pour  le  ski ?  Concernant  le  ski  alpin,  les  données 
nationales (Aubel, Lefèvre et Tribou, 2008) évoquent environ 5,6 millions de personnes qui 
pratiquent,  soit  12,1%  des  français,  avec  11,2%  chez  les  femmes  contre  13,1%  chez  les 
hommes. Parallèlement à cela, la France occupe la première place en matière de sports d’hiver 
et s’octroie un quart du marché européen du ski. Après avoir chuté jusqu’en 2000, le marché 
                                                 
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 Estimation de la FPS, source : Observateur Cetelem 2009/pays France. Le marché des articles de sport ne 
semble pas avoir trop souffert de la crise (baisse de seulement moins 0,5% du chiffre d’affaire, en 2009). 
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 Patrick Mignon (2004) évoque quelques quatre cents dénominations proposées lors de l’enquête sur la pratique 
sportive des français en 2000 (des sports collectifs aux différents sports boules, en passant par les sports de 
glisse)