Mobilité et accès aux services en milieu rural et périurbain Quelles méthodes d'analyse des besoins ? juillet 2007 Remerciements Nous tenons à remercier tout particulièrement les territoires qui ont participé à ce programme et leurs représentants pour leur disponibilité et leur investissement. Merci donc à Edmée DUFEU du Pays d'Alençon, Nathalie GUERRY du Pays d'Aunis, Emmanuelle CHIFFLOT du Pays de Bièvre Valloire, Thierry ZVARA de Calais Développement, Nolwenn COLIN du Pays du Centre Ouest Bretagne, Tania LAREY et Valérie DUPRÉ du Pays Chalonnais, Nathalie BAREK-MICHEL du Pays Charolais Brionnais, Fabrice REY du Pays Chatillonnais, Olivier CAVAGNA du Pays des Combrailles, Sébastien ROBERT du SYCOSERP, Meïssa DIALLO et Mathilde LENAIN du Pays de Fougères, Christelle CAIZERGUES du Pays Gapençais, Sylvie JOLIOT du Pays des Hautes Falaises, Jean-Claude MERCIER du Pays Marennes Oléron, Jacqueline GABANT du Pays des Moulins de Flandre, Philippe LAWNICZAK du Pays Rethélois, Céline DELAPLACE du Pays de Saverne Plaine et Plateau, Angélique DONNOT-LEPEINTRE du Pays Sologne Val Sud, Délia COPEL du Conseil Général des Pyrénées Orientales, Axel MARTICHE du Pays Terres Romanes en Pays Catalan et Philippe PASQUET représentant le Pays Val de Garonne Gascogne, sans lesquels le présent guide n'aurait pu être réalisé. PAYS-BAS ROYAUME-UNI Moulins de Flandre Calaisis BELGIQUE Lille Nord Pas-de-Calais ALLEMAGNE Amiens LUXEMBOURG Hautes Falaises Rouen Caen Basse-Normandie Picardie Rethélois HauteNormandie Châlons-enChampagne Lorraine Paris Saverne, Plaine et Plateau Strasbourg Fougères Alsace Rennes Orléans Sologne Val Sud Pays de la Loire Châtillonnais Dijon Centre Nantes Bourgogne Besançon Chalonnais Poitiers Aunis Marennes Oléron Cartographie ETD / Juin 2007 Bretagne ChampagneArdenne Île-de-France Alençon Centre Ouest Bretagne Nancy Auvergne Poitou-Charentes Limoges SUISSE Charolais Brionnais Combrailles Limousin FrancheComté ClermontFerrand Lyon Rhône-Alpes BièvreValloire ITALIE Bordeaux Gapençais Val de Garonne Gascogne Aquitaine Midi-Pyrénées Provence - Alpes -Côte d'Azur Montpellier Toulouse LanguedocRoussillon Marseille Couserans ANDORRE Terres Romanes en Pays Catalan Ajaccio Corse ESPAGNE Source : ETD Sommaire Préface p. 7 Avant propos p. 9 1. La mobilité en milieu rural et périurbain, éléments de cadrage p. 11 .1 La mobilité en milieu rural et périurbain : quels enjeux ? p. 12 Garantir à tous l'accès aux services : construire une offre en direction des publics-cibles Maintenir la population / Accueillir de nouveaux habitants : développer l'attractivité Structurer le territoire : penser en termes de flux et de maillage .2 La mobilité en milieu rural et périurbain : quels besoins ? p. 13 A - Les besoins globalement constatés en zones peu denses Informer les usagers Assurer le rabattement vers les transports existants Permettre l'accès aux pôles principaux et secondaires Coordonner transports et services B - Des publics aux besoins spécifiques Les jeunes Les personnes âgées en perte d'autonomie Les personnes en situation de handicap Les personnes en situation d'exclusion Les personnes en parcours d'insertion professionnelle Les touristes p. 13 p. 13 p. 13 p. 13 p. 13 p. 14 p. 14 p. 14 p. 14 p. 14 p. 15 p. 15 .3 La mobilité en milieu rural et périurbain : quelles solutions ? 2. p. 12 p. 12 p. 12 Conduire une analyse des besoins en déplacement En préalable A - Approcher la notion de besoins réels B - Aider à la prise de décision p. 16 p. 19 p. 20 p. 20 p. 21 .1 Cadrer l'analyse de besoins : construire le pilotage et anticiper sur les solutions p. 23 A - Identifier et associer les partenaires pour une démarche partagée et concertée Une nécessité pour conduire un projet global Associer les partenaires en fonction de leurs compétences p. 23 p. 23 p. 23 B - Se projeter : quelles solutions possibles ? Adapter les services au public existants Adapter les lignes de transport régulières p. 25 p. 26 p. 26 Coordonner plusieurs AOT Améliorer l’information De l'amélioration de l'information à la centrale de mobilité Organiser un transport à la demande Soutenir les associations œuvrant dans le champ de la mobilité Développer le covoiturage Développer des partenariats dans le cadre du transport social .2 Trois impératifs pour une analyse des besoins A - Partager la connaissance du territoire B - Faire émerger les besoins C - Avoir le souci de construire une offre adaptée et viable .3 Les méthodes et outils mobilisables ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ 3. L'enquête L'entretien La réunion publique L'atelier, le groupe de travail La visite de terrain Le questionnaire La technique du QQOQCPC Le tableau de critères La grille de lecture L'analyse fonctionnelle Six monographies pour illustrer la diversité des méthodes ■ ■ ■ ■ ■ ■ Pays Sologne Val sud - Une analyse externalisée des besoins en services Le conseil général de la Saône et Loire - Une analyse des besoins par relais Pays de Fougères - Une analyse des besoins menée en interne pour mobiliser les partenaires, les acteurs locaux et la population Pays Terres Romanes en Pays Catalan - Une analyse des besoins pour l'élaboration d'un système de TAD Communauté de communes du Pays Mêlois - Une analyse empirique des besoins Le système de transport à la demande du Couserans - Une adaptation continue p. 26 p. 26 p. 28 p. 29 p. 36 p. 38 p. 38 p. 40 p. 40 p. 43 p. 45 p. 47 p. 48 p. 52 p. 55 p. 57 p. 60 p. 62 p. 65 p. 68 p. 70 p. 72 p. 77 p. 78 p. 84 p. 88 p. 94 p. 101 p. 107 Liste des partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 112 Partenaires mobilisables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 113 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 114 Table des sigles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 116 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 117 Préface La question des transports et l'amélioration des conditions de mobilité sont un enjeu central dans un espace rural en évolution. Plus généralement, les nouvelles populations des zones périurbaines et rurales comptent désormais plus d'actifs et de familles, ce qui renforce les attentes en matière de services au public, notamment en matière de transports. Or, la faible densité des espaces ruraux induit des déplacements longs qui sont, en grande majorité, tributaires de la voiture particulière. Les transports en commun concernent essentiellement les scolaires et une partie de la population se voit handicapée, en raison de faibles moyens de mobilité individuelle et de l'inadéquation de l'offre de transport. Les transports constituent une forte préoccupation des responsables territoriaux, qui appellent à des échanges d'expériences et à mieux articuler les niveaux de décision, notamment pour les déplacements domicile-travail en zone périurbaine. Le développement de l'intercommunalité, l'existence des pays permettent une réflexion à bonne échelle, en lien avec les départements et les régions. Le Comité interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (Ciadt) du 3 septembre 2003 avait décidé de la réalisation d'un panorama des expériences de transport à la demande et de transport innovant. C'était un premier pas. Après ce premier bilan, il nous a paru indispensable d'aller plus loin en cherchant à approfondir la connaissance des besoins exprimés par les populations des zones rurales et périurbaines, pour donner ensuite à ceux d'entre eux qui n'ont pas la capacité de se déplacer, les moyens d'accéder aux services. Ce point de vue a été aussi celui du comité de suivi de l'étude qui avait été constitué pour accompagner cette démarche et où étaient représentées les associations d'élus et les principaux acteurs concernés. Il s'est agi de trouver la bonne adéquation entre les besoins à satisfaire et la mise en place des services de transport public ou de l'offre de mobilité. À chaque situation locale correspond une organisation adaptée des services. Il n'y a pas de modèle standard. Aussi, mettre à la disposition des élus des collectivités locales et de leurs responsables de projet des éléments de méthode pour qualifier et quantifier l'expression des besoins des habitants en matière d'accessibilité aux services a été l'objectif de notre démarche. Elle s'est appuyée sur les expériences menées par vingt pays que nous remercions ici. Elle se concrétise par la publication du présent ouvrage, réalisé par Entreprises territoires et développement (ETD) avec l'appui du Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (CERTU), sous la conduite de nos services. Cet ouvrage, nous l'espérons, répondra aux attentes d'un large public : les élus et leurs techniciens, mais aussi tous ceux, à commencer par les usagers, qui s'intéressent à l'enjeu de la mobilité en milieu rural et périurbain. PIERRE MIRABAUD, Délégué interministériel à l'aménagement et à la compétitivité des territoires JEAN-JACQUES TREGOAT, Directeur général de l'action sociale DANIEL BURSAUX, Directeur général de la mer et des transports 7 Avant-propos Un outil de travail au service des porteurs de projet en matière de mobilité pour améliorer l'accès aux services Ce guide a été pensé comme un outil pratique au service des responsables de projet et de leur maîtrise d'ouvrage, qui dans le cadre de la réalisation de leur projet (élaboration d'un schéma de service, construction d'une offre en déplacement, amélioration de l'accessibilité des services à la population, etc.) sont amenés à conduire des analyses de besoins pour élaborer une politique en matière de mobilité et d'accès aux services adaptée. À cette fin, il propose des repères, des outils et des méthodes pour accompagner la réalisation de cette étape essentielle dans la conduite du projet. La question de l'organisation de la mobilité en milieu rural et périurbain étant en tout premier lieu du ressort des Autorités organisatrices de transport (AOT) compétentes pour le transport interurbain, ce guide s'adresse prioritairement aux conseils généraux et aux communautés de communes ou syndicats mixtes (en cas de délégation de compétence d'un ou plusieurs départements). Ils n'en sont pas pour autant les uniques cibles. Sont également destinataires les AOTU, responsables de l'organisation des transports urbains dans les agglomérations ou les villes-centres, ainsi que les partenaires financiers ou techniques du projet, ou les acteurs locaux (prestataires de services, associations, élus des communes concernées, territoires de projet, etc.), qui sont de plus en plus nombreux à investir le champ de la mobilité en milieu rural et périurbain. Des enseignements tirés des travaux d'observation de 20 territoires partenaires Basé sur l'observation et le suivi des démarches menées par vingt territoires partenaires engagés dans des réflexions sur la mobilité et l'accès aux services, cet ouvrage présente des « points de passage obligés », signale des écueils à éviter, recense des outils mobilisables et des méthodes pour mener des analyses de besoins et/ou formaliser des cahiers des charges. L'observation des pratiques des territoires a été l'occasion de constater qu'il n'existe pas une seule méthode d'analyse des besoins, mais qu'il y en a autant qu'il existe de territoires. Afin de permettre une adaptation des outils présentés ici aux spécificités locales, le guide est construit selon le double objectif : ■ d'expliciter le processus d'analyse de besoins en mobilité, afin de permettre une appropriation par les acteurs souhaitant se lancer dans un tel travail ; ■ de guider le questionnement et les choix méthodologiques, sans freiner les initiatives. 9 1. La mobilité en milieu rural et périurbain, éléments de cadrage 11 La mobilité en milieu rural et périurbain : quels enjeux ? La dispersion de l'habitat, les faibles densités, les difficultés techniques et financières pour adapter l'offre en services de transports publics réguliers à la dispersion de la demande ainsi que les exigences de restructuration de certains services conduisent les décideurs locaux à s'interroger sur les conditions du maintien et de l'amélioration de l'accessibilité des services à la population en milieu rural et périurbain. Pour y répondre, les initiatives se multiplient et empruntent des voies variées, agissant aussi bien sur la mobilité des services (mutualisation, permanences, services ambulants) que sur leur dématérialisation. Autre solution mise en œuvre localement : l'amélioration des déplacements des personnes. Garantir à tous l'accès aux services 1 : une offre en direction des publics-cibles En milieu rural et périurbain, la dispersion de l'habitat, la concentration des services dans les bourgs-centre et par conséquent l'allongement des distances parcourues tendent à créer une forte dépendance des personnes à l'égard du véhicule personnel. Les ménages ne disposant pas de moyens de locomotion propre, par choix ou par nécessité (absence de permis de conduire, incapacité à conduire, contrainte financière, etc.), sont dépendants des transports publics ou des systèmes de solidarité. Or, dans les zones peu denses, les transports publics réguliers ne proposent pas toujours un maillage assez fin ou une fréquence suffisante pour permettre à l'ensemble de la population demandeuse d'accéder aux services selon des modalités que l'on peut trouver en milieu urbain (arrêt de bus trop éloigné, horaire inadapté à certaines démarches). L'absence de véhicule personnel, qui touche principalement les jeunes, les personnes âgées en perte d'autonomie et certaines personnes en parcours d'insertion professionnelle, contribue à créer localement des situations d'isolement, voire d'exclusion. Maintenir la population / Accueillir de nouveaux habitants : développer l'attractivité Outre la nécessité de proposer une offre de déplacement pour tous, la mobilité peut permettre de renforcer ou maintenir l'attractivité territoriale. Qu'il s'agisse d'accueillir de nouvelles activités et de nouvelles populations ou de maintenir un cadre de vie de qualité, le niveau de services et leur accessibilité constituent des axes stratégiques pour le développement des territoires. La mobilité des personnes est alors pensée dans une approche globale, comme une condition pour développer l'attractivité du territoire. Structurer le territoire : penser en termes de flux et de maillage Les choix effectués en matière de politiques de transport (tracés, destinations, horaires, fréquences, etc.) ont un impact sur l'organisation du maillage urbain. Les impacts sont divers : rééquilibrage du territoire, structuration de l'armature urbaine des bourgs en pôles principaux et secondaires, etc. La convergence des flux vers les centres urbains, le raccordement aux lignes régulières de transports publics interurbains ou aux services de transports publics urbains organisés à l'intérieur d'un Périmètre de transport urbain (PTU), la définition des horaires et des fréquences de passage, la desserte de territoires isolés sont autant de moyens qui ont un impact sur l'organisation et la cohésion du territoire. 1 - Sont concernés les services publics, les services de proximité (marchands et non marchands), les services à la personne. 12 La mobilité en milieu rural et périurbain : quels besoins ? Les besoins globalement constatés en zones peu denses Informer les usagers Au premier rang des constats, les enquêtes menées sur les territoires font apparaître un défaut d'information. Les causes sont multiples : l'information peut être inexistante ou insuffisante, du fait de l'absence de documents ou de systèmes d'information sur les différents réseaux présents sur un territoire ; les différents prestataires proposent de l'information sur leur propre réseau, mais il n'existe pas d'information centralisée ; ou bien elle existe mais demeure d'un accès difficile du fait d'un manque de communication ou de l'inadaptation des moyens choisis pour diffuser cette information et la rendre accessible. Enfin, la dématérialisation de l'information, et notamment son accès par Internet ou par téléphone, peut exclure certaines catégories de population. Assurer le rabattement vers les transports existants En milieu rural et périurbain, des lignes de transports publics assurant la desserte du territoire existent. En revanche, les points d'accès aux gares ferroviaires régionales ou aux arrêts de lignes d'autocars départementaux peuvent s'avérer insuffisants. C'est pourquoi une partie des problèmes observés concerne les rabattements sur les lignes de transports publics existantes. Permettre l’accès aux pôles principaux et secondaires Si des réseaux existent généralement pour accéder aux pôles principaux, les services permettant de répondre à la diversité des besoins de déplacement en milieu rural sont plus rares. Par exemple, les liaisons entre différents cantons, entre communes rurales et zones d'activités, ou entre pôles secon- daires n'existent pas toujours. Par ailleurs, les différents réseaux de transport public ne sont pas toujours coordonnés, en termes d'horaires, mais également de tarifications, rendant les correspondances complexes voire impossibles dans certains cas. Certains déplacements sont alors difficiles à effectuer. Coordonner transports et services Les horaires des lignes de transport public ne sont pas toujours coordonnés aux horaires d'ouverture de certains services à la population ou adaptés aux disponibilités des publics-cibles, entraînant une moindre efficacité des systèmes de transport. Les besoins en déplacement varient en fonction des jours de la semaine. Moindres le dimanche, du fait de la fermeture des services de proximité marchands et non marchands et de la prise en charge d'une partie des publics-cibles par la famille ou les amis, ils sont plus importants les jours de marché et le mercredi et samedi en raison de la pratique d'activités extra-scolaires. Les besoins varient également en fonction des saisons. Généralement, la période estivale est caractérisée par une baisse de la demande de transport, du fait des congés. Les transporteurs adaptent l'offre à la baisse d'activité constatée. Les usagers demeurant sur le territoire pendant cette période sont alors pénalisés. Par ailleurs, dans les zones touristiques, des transports spécifiques sont mis en place pendant les périodes de vacances scolaires, causant parfois des problèmes de congestion ou provoquant une gêne pour les locaux amenés à se déplacer quotidiennement. 13 Des publics aux besoins spécifiques Certaines personnes, qu'elles en aient fait le choix ou non, ne disposent pas de véhicule personnel et sont dépandantes des transports publics pour accéder aux pôles urbains pour les services, les loisirs et les emplois. Outre ces besoins en déplacements, certains publics peuvent exprimer des besoins spécifiques en termes de services, de fréquence ou d'accessibilité (rendez-vous mensuels à l'ANPE, activité sportive hebdomadaire), dont il faut tenir compte. Les jeunes Si le transport scolaire est bien pris en compte, les besoins de déplacements pour accéder aux loisirs sont réels. L'accès aux activités extrascolaires relève du transport privé. Le transport est principalement assuré par les parents. En cas d'impossibilité ou d'absence de « système de solidarité », la pratique de telles activités peut être exclue. C'est pourquoi, la liaison vers les pôles de loisirs et d'activités culturelles et vers les équipements sportifs est fortement demandée de la part des jeunes. Par ailleurs, les besoins en mobilité des jeunes se répartissent sur plusieurs « plages horaires » : chaque jour pour le transport scolaire, le mercredi pour les activités extrascolaires, mais aussi pendant les vacances et en soirée. Il convient de distinguer les enfants des adolescents qui n'utiliseront pas les transports publics de la même manière. Les personnes âgées en perte d'autonomie Les besoins en déplacement des personnes âgées portent essentiellement sur l'accès aux pôles urbains structurants le territoire, qui concentrent commerces, services de santé, loisirs. Les jours de marché correspondent à une forte demande de déplacement, les individus s'organisant pour effectuer d'autres démarches le même jour (pharmacie, démarches administratives, etc.). Certains services tiennent compte de ces prati- 14 ques et tentent de faire concorder les jours de permanence avec les jours de marché. Selon leur âge, leur degré d'autonomie et de prise en charge assurée par la famille ou les amis, les personnes âgées ont plus ou moins besoin d'être accompagnées et aidées. Plusieurs témoignages ont révélé que les besoins des personnes âgées semblent être les mieux pris en compte car mieux identifiés. Ils font partie des préoccupations des élus locaux et bénéficient souvent de dispositifs organisés pour répondre à leur besoins. Les personnes en situation de handicap Les besoins de ces usagers varient selon la nature et le degré de leur handicap. Certains ne peuvent pas conduire de véhicule, d'autres ont besoin d'aménagements ou d'équipements spécifiques (informations sonores et visuelles, accès des fauteuils roulants aux véhicules de transport public, etc.). Leurs besoins sont multiples. Ils sont relatifs à l'accès aux zones d'emplois, aux services de santé, aux commerces, aux activités sportives, de loisirs et de culture. Les personnes en situation d'exclusion La précarité en milieu rural étant moins concentrée qu'en ville et donc moins visible, les personnes en situation d'exclusion sont souvent isolées et mal identifiées. C’est pourquoi elles sont davantage touchées par les difficultés de déplacement en milieu rural. Le défaut d'une information centralisée et accessible, le manque de cohérence des différents systèmes, l'absence de coordination des horaires, l'éloignement de l'accès aux lignes régulières constituent des obstacles qui peuvent s'avérer insurmontables pour certains individus. Au-delà d'une information adaptée, ce public peut avoir besoin d'un accompagnement spécifique. Le coût des transports constitue en outre une entrave supplémentaire à la mobilité des personnes en situation de précarité. Les personnes en parcours d'insertion professionnelle Durant leur parcours d'insertion, les demandeurs d'emploi doivent pouvoir accéder aux structures d'accompagnement, se rendre aux formations qui leur sont proposées ainsi qu'aux entretiens d'embauche. L'enjeu de proposer les moyens de déplacement adéquats pour leur permettre de s'y rendre est réel. Les touristes Les touristes sont très souvent motorisés. Néanmoins, l'engorgement de certains lieux touristiques pendant les saisons conduit les collectivités à proposer des systèmes de transports collectifs à ces périodes. Par ailleurs, les habitants de centres urbains, consommateurs d'une offre complète sur leur lieu de vie, peuvent être demandeurs de transports en commun efficaces sur leurs lieux de vacances. Toutes ces catégories de publics ne sont pas homogènes et hermétiques. Au sein d'une même catégorie, les différences de revenus modifient sensiblement les possibilités d'accès aux services. Par ailleurs, certains publics peuvent combiner plusieurs caractéristiques, complexifiant la réponse aux besoins. Par exemple, les touristes peuvent être également âgés ou en situation de handicap. Les usagers peuvent aussi changer de statut en fonction des moments de la semaine ou de l'année. D'actifs se rendant sur le lieu de leur travail les jours de semaine, ils peuvent être demandeurs de liaisons vers les marchés ou les activités de loisirs les week-ends et se transformer en touristes pendant les congés. 15 La mobilité en milieu rural et périurbain : quelles solutions ? Pour créer une offre de transport répondant aux besoins de déplacements, deux techniques d'élaboration peuvent être mises en œuvre : la technique d'action - recherche (le service est lancé sous forme d'expérimentation et adapté en fonction des pratiques observées) ou celle de diagnostic observation qui propose de mener une analyse des besoins avant la mise en place du service. Depuis une dizaine d'années, les systèmes de transports « alternatifs » viennent compléter l'offre des lignes de transport public régulières et se développent (covoiturage, systèmes de location de véhicules ou de vélomoteurs, etc.) afin de rechercher une meilleure adaptation aux besoins mais également une plus grande souplesse de gestion et d'utilisation. Les Autorités organisatrice de transport ont par ailleurs développé des lignes de transport public à la demande (TAD) : 354 lignes de TAD ont été recensées au 1er janvier 2004 2. Ces services s'appuient de plus en plus sur des centrales de mobilité, témoignant d'un effort d'organisation et de visibilité du service. Les systèmes de transport à la demande assurent le transport d'un million de voyageurs par an dont 400 000 pour les transports à la demande ruraux. 20 000 à 30 000 personnes bénéficient de ce service, soit 0,2 % de la population. Ces systèmes sont majoritairement organisés par des EPCI (communautés de communes ou syndicats mixtes) ayant reçu délégation de compétence de la part du conseil général ou étant autorité organisatrice des transports urbains (AOTU). Le bureau d'études Adetec estime à 8 000 ou 9 000 le nombre de communes concernées par un TAD. Ces TAD se mettent en place localement, le plus souvent de manière expérimentale. Ils ne touchent que 1 % des personnes dites « captives » susceptibles d'être intéressées par un tel système et qui sont estimées à environ 4 millions d'habitants, soit près de 40 000 personnes. Au-delà de l'expérimentation, leur durée de vie est relativement faible, ce qui est principalement le fait d'un défaut d'adaptation aux besoins entraînant une sousutilisation. Le coût élevé de ce type de service est une autre explication (le taux de recouvrement atteint 25 % en milieu rural et 10 % en milieu périurbain, indépendamment des frais de fonctionnement). Deux raisons principales expliquent cette inadaptation d'un certain nombre de systèmes de TAD. D'une part, les besoins n'ont pas toujours été analysés ou pas de manière suffisamment précise. D'autre part, le choix du système TAD a parfois été fait a priori, en amont de toute analyse, en méconnaissant les alternatives. 2 - Adetec, Services à la demande et transports innovants en milieu rural : de l'inventaire à la valorisation des expériences, novembre 2004. Étude réalisée pour le compte de la Datar, la DTT du ministère de l'Équipement et l'Ademe. 16 17 18 2. Conduire une analyse des besoins en déplacement L'analyse de besoins est une étape clé dans la construction d'une offre de mobilité, au cours de laquelle les besoins sont collectés, traités et hiérarchisés afin d'accompagner la prise de décision. La pertinence de l'offre en mobilité à venir dépendant de la qualité de la démarche d'analyse et des résultats obtenus, celle-ci crée de fortes attentes auprès de la population, des acteurs locaux et des partenaires engagés. Les questions relatives à la conduite d'une analyse de besoins sont alors nombreuses : ■ quelles méthodes retenir pour obtenir des résultats exploitables ? ■ comment s'assurer de la pertinence des besoins collectés ? ■ quels acteurs associer au pilotage ? ■ à quelle étape solliciter les partenaires ? Cette deuxième partie a pour objectif de proposer aux porteurs de projets des éléments de cadrage méthodologique et leur permettre de construire leur propre démarche d'analyse. Elle est construite en trois temps : ■ le pilotage et l'encadrement de l'analyse de besoins en mobilité ■ la réalisation du travail d'analyse ■ l'identification des outils et des méthodes mobilisables 19 19 En préalable L'analyse des besoins est nécessaire à la construction d'une offre en déplacements mais elle n'est pas suffisante. Elle constitue un outil d'aide à la décision. Elle n'apporte pas une connaissance exhaustive des besoins réels mais permet de s'en approcher et de les préciser. À ce titre, elle constitue une étape essentielle avant la hiérarchisation et la prise de décision. Approcher la notion de besoins réels Tout maître d'ouvrage se lançant dans un travail d'analyse de besoins a pour ambition d'approcher les besoins réels de la population concernée, qui se caractérisent par leur légitimité (ils sont formulés par des utilisateurs réels ou potentiels ou par leurs représentants) et leur dimension impérative. La référence à une définition des besoins réels permet au responsable du projet d'appuyer la décision sur des éléments objectifs, de garantir la mise en place d'une réponse pertinente, adaptée et économiquement viable et de justifier les choix effectués. ■ Les besoins diagnostiqués sont formulés par des « spécialistes » reconnus pour leurs compétences dans le domaine concerné. Il peut s'agir de professionnels des services à la personne ou de la mobilité, de responsables associatifs, de services administratifs, d'opérateurs de transport ayant réalisé des études de marché. Ces personnes ressources bénéficient d'un point de vue global et peuvent être en mesure de produire des données quantifiées. Mais les besoins réels sont difficiles à appréhender : manque d'exhaustivité dans les travaux d'analyse, multiplication des relais dans le recueil de l'information, réserve observée chez certaines personnes qui ne souhaitent pas ou n'osent pas exprimer leurs besoins, tendance à minimiser l'importance de certains besoins, risque de passer sous silence des besoins jugés évidents et donc formulés de manière implicite, risque d'afficher des besoins qui n'existent pas dans le but de créer une offre qui serait éventuellement utilisée, risque de raisonner en termes de solution a priori et non de besoin, etc. Les besoins réels ne peuvent donc que difficilement faire l'objet d'une définition précise. Il est néanmoins possible de s'en approcher en utilisant des sources de différentes natures. 0n retiendra principalement les besoins diagnostiqués et les besoins ressentis 3. ■ Les besoins ressentis sont exprimés par la population, les usagers ou leurs représentants (notamment les élus et les associations d'usagers). Ils témoignent d'un avis, d'une vision, d'un ressenti ou d'une expérience personnelle. La combinaison des deux approches permet, en croisant les regards, d'adopter une vision assez proche de la réalité des besoins. La multiplication des contacts ne sera pas nécessairement synonyme d'une plus grande exhaustivité. La qualité de l'analyse dépendra notamment de la manière dont auront été identifiées les personnes ressources. Dans le cadre de l'analyse, l'identification des besoins réels se matérialise par une phase consacrée au recueil des besoins - diagnostiqués et/ou 3 - C. ESTELLAT, L. LEBRUN, Revue des méthodes d'évaluation des besoins de santé, ministère de la Santé et de la Protection Sociale, mai 2004. Ce rapport traite de l'analyse des besoins en soin. Les besoins diagnostiqués sont donc formulés par des professionnels de santé. 20 ressentis - auprès de personnes ressources. Cette phase peut être assimilée à un travail de traduction 4. Il s'agit de réussir d'une part la transmission de l'information de la source à l'analyste et d'autre part sa retranscription dans le cadre d'un travail d'analyse plus vaste. Deux écueils sont à éviter, la libre interprétation et le manque de rigueur. Cette partie du travail, le recueil des besoins, la « matière première », représente souvent une part importante du temps et des moyens de l'analyse, à ne pas sous-estimer. ● Point méthodologique ➥ Renoncer à une connaissance exhaustive des besoins L'analyse de besoins ne permet qu'une « approche » du besoin réel. Les résultats obtenus ne sont donc pas exhaustifs et certains ajustements (tests, recherches complémentaires) pourront être nécessaires, en particulier en phase de bouclage d'un projet et de mise en œuvre d'une offre en transport. ➥ Construire une méthodologie permettant de mesurer la légitimité et le caractère impératif des besoins recueillis Ce qui suppose une définition précise du panel, une confrontation avec l'offre existante, etc. ➥ Être vigilant durant la phase de traduction des besoins De l'exercice de traduction initiale dépend la pertinence des choix effectués. Elle constitue l'étape de base sur laquelle tout le travail d'analyse est construit. Aider à la prise de décision Une analyse de besoins constitue une étape dans la construction d'un projet opérationnel (mise en œuvre d'un service de transport par exemple). Elle doit permettre au maître d'ouvrage de faire des choix et de définir des positions. L'analyse de besoins ne se résume pas à un travail de recensement, c'est un outil d'aide à la décision. Cette fonction d'aide à la décision implique que l'analyse de besoins soit bien connectée à l'ensemble de la chaîne de décision, au risque de biaiser les résultats obtenus, du fait d'une méconnaissance des stratégies et des moyens que les décideurs ou des partenaires financiers sont en mesure de mobiliser. La question se pose tout particulièrement lorsque le commanditaire de l'analyse de besoins n'est pas le maître d'ouvrage pressenti pour la mise en œuvre du service de déplacement. 4 - H. MARCHAT, La gestion de projet par étapes - L'analyse des besoins, Éditions d'Organisation, mars 2006. Selon H. MARCHAT, le travail d'analyse des besoins est assimilable à un travail de traduction. 21 ● Point méthodologique ➥ S'assurer de l'homogénéité des données, notamment en définissant une méthodologie précise, servant de cadre. ➥ L'analyse constitue pour le commanditaire une aide dans la prise de décision et doit de ce fait proposer des informations claires. ➥ Prendre connaissance des positions stratégiques des décideurs et partenaires financiers et s'assurer de leur soutien. 22 Cadrer l'analyse de besoins : construire le pilotage et anticiper sur les solutions Une fois engagée, l'analyse des besoins en déplacement menée dans le cadre d'une réflexion sur l'accès aux services en milieu rural et périurbain crée beaucoup d'attentes auprès de la population et des acteurs locaux. Ainsi, si l'analyse de besoins est une étape nécessaire dans la construction d'une offre en mobilité adaptée et viable, elle engage également la responsabilité du commanditaire. Compte tenu de cette dimension « politique », et dans un souci d'efficacité, le commanditaire se doit de cadrer l'analyse des besoins afin de ne pas décevoir les publics concernés et de ne pas s'engager sur des objectifs qu'il ne pourra pas tenir. C'est pourquoi, afin de construire une démarche « réaliste », il est nécessaire d'une part d'identifier des partenaires de la démarche et de les associer le plus en amont possible et d'autre part de prendre connaissance des limites dans lesquelles le commanditaire peut agir dans le champ de la mobilité en milieu rural et périurbain. Identifier et associer les partenaires pour une démarche partagée et concertée Une nécessité pour conduire un projet global L'association de certains acteurs à l'élaboration de la méthode et à la prise de décision permet de s'assurer de la conformité de l'analyse des besoins avec les exigences de la conduite d'un projet plus global dans lequel elle s'insère. Elle permet également de construire une connaissance commune du territoire, une analyse partagée de l'offre existante et de ses insuffisances. La mise en place d'une démarche partagée au sein du pilotage permet d'anticiper sur la mise en œuvre en donnant aux maîtres d'ouvrage pressentis les moyens de s'approprier la démarche et les résultats. En associant dès l'élaboration les acteurs concernés par la réalisation du projet, ceux-ci seront plus à même de le porter et de le transposer à leur échelle de compétence. Par ailleurs, la pratique de la concertation permet d'obtenir des informations « à la bonne échelle », que ce soit en termes de contenu (dans le cadre de la définition des problématiques et des objectifs de l'analyse) ou de cadrage (mesure de la marge de manœuvre, prise en compte des stratégies des prestataires de services, etc.). Enfin, l'association de certains acteurs peut être l'occasion de structurer un réseau de partenaires et de créer une dynamique locale, anticipant sur la phase de réalisation du projet. Associer les partenaires en fonction de leurs compétences Deux catégories d'acteurs peuvent être associées à la démarche d'analyse de besoins. D'une part les partenaires de la réflexion, et d'autre part ceux de la décision, qui sont susceptibles d'intervenir dans la phase de mise en œuvre du projet, soit parce qu'ils en ont la compétence, soit parce qu'ils seront amenés à le financer, soit parce qu'ils définissent des normes encadrant le futur projet. Peuvent être associés en phase de réflexion et de décision : ■ les conseils généraux. En tant qu'Autorités organisatrices des transports départementaux, ils sont compétents pour modifier, créer ou supprimer les lignes de transport public régulier et à la demande en milieu rural, voire périurbain, en dehors des périmètres de 23 transport urbain. Ils sont également responsables de la localisation des arrêts, de la fréquence et des horaires de passage. Il est donc nécessaire de les associer à toute démarche de réflexion sur la mobilité dans les zones peu denses. D'autre part, les compétences qu'ils ont en matière d'insertion et d'assistance auprès des personnes âgées autonomes (versement du RMI et de l'Apa) peuvent les amener à intervenir dans le champ d'une mobilité plus ciblée, organisée autour de publics spécifiques (comme par exemple financer ponctuellement des associations délivrant un service auprès de personnes en parcours d'insertion). ■ ■ les conseils régionaux. Compétents en matière d'aménagement du territoire, de développement territorial, ils interviennent dans le champ de l'accès aux services sur leur territoire. Certaines régions fixent, via leur schéma régional ou dans des cahiers des charges spécifiques, des exigences en matière d'accessibilité. Elles peuvent également choisir de participer au financement de systèmes de transport ou de travaux d'études et d'analyse. Par ailleurs, en tant qu'Autorité organisatrice des transports régionaux, elles sont compétentes pour traiter des questions relatives à l'accès aux gares ferroviaires de TER et de certaines lignes d'autocars. les communautés de communes. Elles peuvent dans certains cas se substituer au Département pour l'organisation des transports sur leur périmètre (lorsque le maillage régulier est considéré comme insuffisant ou inadapté) et devenir des AOT de second rang après délégation de cette compétence par le conseil général. Dans les milieux ruraux et certains territoires périurbains, la pratique de la délégation de compétence a tendance à augmenter. ■ l'État. S’il n'intervient pas directement en tant que maître d'ouvrage, il peut participer au financement de dispositifs visant à améliorer la mobilité dans certaines zones rurales 5. ■ les Autorités organisatrices de transport urbain (AOTU). Compétentes pour l'organisation des transports urbains à l'intérieur du Périmètre de transport urbain, elles peuvent être amenées à mettre en place des systèmes de TAD. Sont concernées les communautés urbaines et les communautés d'agglomération. ■ les opérateurs de services. Qu’il s'agisse de structures publiques (ANPE, CCAS), parapubliques (mutuelle sociale agricole) ou privées (associations sportives, culturelles, EDF, etc.), ils délivrent des services au public. C'est pourquoi il est important de les associer en amont de la démarche d'analyse des besoins afin d'intégrer à la réflexion sur la construction d'une offre en mobilité les éventuels projets de restructuration envisagés, voire programmés. En outre, certains d'entre eux peuvent prendre en charge ou participer au coût de transport des publics auprès desquels ils interviennent. C'est le cas par exemple de l'ANPE ou des CCAS. ■ les exploitants des réseaux de transport public. Entreprises privées, Sem ou régies, ils exploitent les réseaux de transport public organisés par les différentes AOT. Ils peuvent être des interlocuteurs locaux privilégiés et favoriser les contacts avec les AOT. Par ailleurs, certains partenaires ayant une bonne connaissance du contexte et des pratiques ou disposant d'une ingénierie permettant d'engager une réflexion, une démarche d'étude, peuvent être utiles dans le cadre de l'élaboration de la réflexion. Relais 5 - Voir le travail mené dans le cadre de la Conférence nationale des services publics en milieu rural. 24 entre le terrain et la prise de décision ils peuvent enrichir les réflexions (définition des objectifs de l'analyse, identification des problématiques, proposition d'éléments de méthode) et faciliter la mise en réseau des opérateurs. ■ ■ les pays. Lorsqu'ils sont structurés à l'échelle du bassin de vie, ils peuvent fournir des données pertinentes pour comprendre les problématiques locales d'accès aux services (identification des pôles d'attraction, observation des flux, problèmes de mobilité rencontrés). Ils peuvent être envisagés comme un échelon d'analyse intermédiaire et être associés ou même être à l'initiative de la réflexion sur la construction d'une offre. Certains pays ont déjà entamé un travail de réflexion sur les sujets de l'accès aux services et de la mobilité et sont parfois reconnus par les maîtres d'ouvrage comme des interlocuteurs privilégiés pour faire remonter les besoins. les associations locales. Elles sont de véritables sources d'informations concernant les pratiques des usagers, les problèmes rencontrés, qu'elles interviennent en tant que prestataires de services à la population (association sportive, culturelle), représentantes des intérêts de certaines catégories d'usagers, ou qu’elles proposent des services pour améliorer la mobilité et l'accès aux services (association de prêts de mobylette, de location de véhicule pour les personnes en parcours d'insertion professionnelle, transport de personnes âgées dépendantes). ■ les opérateurs de transport. Les artisans taxis, les sociétés d'autocars, voire la SNCF et/ou leur représentants nationaux (tels que la Fédération nationale des taxis indépendants, la Fédération nationale du transport de voyageurs ou la Fédération nationale des artisans du taxi par exemple), du fait de leur contact direct avec la population et la demande, sont des interlocuteurs intéressants. Outre l'analyse qu'ils peuvent avoir des besoins locaux et de leur évolution, ils peuvent également accompagner le porteur de projet dans sa réflexion sur la forme que peut prendre le service de transport, en apportant leur témoignage de praticiens. Il faut cependant être vigilant, en gardant à l'esprit que les opérateurs de transport sont très souvent partie prenante du projet. ■ les entreprises. Génératrices de flux et parfois mobilisées par ailleurs sur l'organisation de leur desserte via les Plans de déplacements entreprises, il peut être intéressant pour le maître d'ouvrage de les associer à la réflexion. La liste des partenaires peut s'enrichir d'autres acteurs locaux, en fonction des spécificités locales. Il appartient au commanditaire de trouver la forme d'association qui lui semble la mieux adaptée au partage de la démarche et à la pratique de la concertation au sein du pilotage (présence au sein du comité de pilotage, participation à un groupe de travail, entretiens, forum, etc.). Se projeter : quelles solutions possibles ? Deuxième élément pour cadrer l'analyse de besoins, avoir à l'esprit les solutions qu'il est possible de mettre en œuvre pour améliorer la mobilité en milieu rural et périurbain. La connaissance des dispositifs existants permet de se projeter dans l'opérationnel dès la phase d'élaboration de l'analyse de besoins et d'anticiper sur les questions à poser à la population, les acteurs à associer. Il ne s'agit pas de freiner l'innovation ou l'expérimentation, mais 25 d'adapter l'analyse des besoins aux exigences de la mise en œuvre et de bien mesurer les pré-requis pour construire une offre. Ce travail de prise de connaissance des systèmes existants peut également s'appuyer sur une démarche comparative, qui consiste à recenser les dispositifs mis en place par d'autres collectivités, dans d'autres territoires. La technique de benchmark peut être pratiquée pour obtenir des éléments de contexte plus précis et recueillir des informations pratiques sur le fonctionnement du service, les partenaires mobilisés et les financements mobilisables. Il s'agit pour le maître d'ouvrage de bien mesurer les implications juridiques et financières de son projet, d'identifier les opérateurs possibles et d'évaluer concrètement les modalités de mise en œuvre. Adapter les services au public existants. L'amélioration de l'accessibilité des services peut passer par une adaptation des services au public existants : mise en place de services itinérants, tels que les bibliobus, les relais de formation des assistantes maternelles ou les commerces marchands, adaptation des horaires d'ouverture (certains services ont déjà fait correspondre leur jour de permanence avec le jour du marché) ou encore dématérialisation des services (développement des relais de services publics par exemple). Si l'adaptation des services ne constitue pas une réponse aux problèmes de mobilité rencontrés par les populations captives, il est néanmoins primordial de prendre en compte dans le cadre de la construction d'une offre en déplacement. Il est nécessaire de travailler localement sur la coordination des services de transport avec les horaires des services au public pour que d'une part les services soient maintenus et que d'autre part les dessertes mises en œuvre soient efficaces. 26 Adapter les lignes de transport régulières Les conseils généraux, responsables entre autres de l'organisation du transport interurbain, sont responsables de la localisation des arrêts d'autocars, de la définition des horaires de passage et de la fréquence. Il est tout à fait envisageable, lorsque le maillage est satisfaisant, de travailler avec le conseil général pour adapter les services existants aux besoins des populations locales. La question se pose de la même manière pour les territoires se trouvant aux confins de plusieurs départements ne proposant pas les mêmes services de transport. Des réflexions sur la coordination des différentes lignes, voire sur la tarification, peuvent tout à fait être envisagées. Coordonner plusieurs AOT Ce système est particulièrement intéressant pour les territoires situés aux confins de plusieurs AOT (milieu périurbain, entre AOTU et conseil général, territoire à la limite d'un ou plusieurs départements). Améliorer l'information Sur certains territoires, l'offre existe mais est dispersée entre différents opérateurs et/ou n'est pas connue des usagers. Il s'agit alors de rendre l'offre de transport plus lisible, plus visible et plus accessible pour l'usager. Les systèmes de centrale d'information se développent dans cet esprit. Ils permettent de centraliser les informations concernant les différentes offres de mobilité et de proposer un service harmonisé à l'usager. La mise en place d'un tel dispositif implique un important travail de recensement des services de transport existants, aussi bien dans le champ du transport public (en faisant abstraction des limites administratives et en se concentrant sur l'offre disponible sur un territoire) que dans le domaine du transport privé, notamment associatif. Elle nécessite également d'avoir accès régulièrement aux données actualisées afin de proposer un service à jour. ● Focus juridique Coopération entre plusieurs autorités organisatrices de transport La loi d'orientation des transports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982 constitue actuellement le texte de base de l'organisation institutionnelle des transports en France. La répartition de compétence entre les différentes autorités organisatrices de transport se fait autour d'un principe de complémentarité et non de concurrence. Toutefois, des conflits ou des contradictions peuvent exister en raison des imbrications territoriales entre les AOT. La loi prévoit des procédures consultatives obligatoires afin de prévenir ces risques. Ces procédures n'imposent aucune coordination, elles ne font que la favoriser. Ainsi, le quatrième alinéa de l'article 27 de la LOTI dispose qu'à l'intérieur du périmètre de transport urbain, les dessertes locales des transports publics routiers non urbains de personnes sont créées ou modifiées en accord avec l'AOTU. Les déplacements en milieu périurbain peuvent se faire sur le territoire de plusieurs autorités organisatrices de transports. La collaboration entre les AOT devient nécessaire afin de faire face au développement du transport à la demande en milieu périurbain. La LOTI prévoit en son article 30-1 que deux ou plusieurs autorités organisatrices de transports peuvent s'associer au sein d'un syndicat mixte de transport. Ce syndicat mixte a pour compétences obligatoires la coordination des services qu'elles organisent, la mise en place d'un système d'information commun, la recherche de la création d'une tarification coordonnée et de titres de transport uniques ou unifiés. Le syndicat mixte peut aussi organiser des services réguliers et des services à la demande sur un territoire plus pertinent et ainsi répondre au mieux aux besoins de la population. Le syndicat mixte gère, en lieu et place de ses membres, l'ensemble des moyens affectés à l'organisation de ces services. Il peut à ce titre assurer la réalisation et la gestion d'équipements et d'infrastructures de transport. Pour financer ses missions, le syndicat mixte peut lever un versement transport additionnel au taux de 0,5 % (article L. 5722-7 du code général des collectivités territoriales). La collaboration des AOT autour d'un syndicat mixte permet d'assurer une meilleure gestion des services de transports routiers à la personne tout en étant respectueux des compétences des collectivités locales / autorités organisatrices de transports. Deux autorités organisatrices de transports peuvent signer une convention afin que l'une d'entre elles gère un service de transport de personnes qui a une incidence sur les différents territoires des AOT. 27 De l'amélioration de l'information à la centrale de mobilité Les centrales de réservation permettent de centraliser les informations portant sur les différentes offres de mobilité. Elles proposent ainsi un service harmonisé à l'usager dans le souci d'améliorer l'accessibilité des systèmes de transport en permettant notamment de réserver en ligne auprès d'un seul opérateur. La centrale de mobilité est un service plus intégré. En plus de la fonction d'information et de réservation, qui s'effectue souvent à l'aide d'un logiciel spécialisé, elle offre à l'usager « au moins deux services de transport distincts et complémentaires » 6. Il peut s'agir de prêt ou de location de véhicule à moindre coût, de vélo, de mobylette, de transport à la demande ou de covoiturage. Par la suite, la centrale de mobilité peut également présenter d'autres intérêts. Le contact direct avec les particuliers qui expriment leurs demandes de déplacement fait de ces centrales un outil d'observation des pratiques et des besoins performant. Elle permet de capitaliser la connaissance et peut être utilisée pour appuyer la proposition de nouvelles dessertes. Les exigences sont les mêmes que la centrale d'information en termes de mise à jour. La mise en place d'un tel système implique également de conventionner avec les organisateurs de transport locaux pour assurer la transmission de la commande. Pour être efficace en rassemblant au sein d'une même structure des systèmes de transport variés et en privilégiant l'intermodalité, la centrale de mobilité se doit d'être organisée sur un périmètre suffisamment vaste et à une échelle lui conférant une légitimité auprès de l'usager (certaines centrales de mobilité sont d'échelle départementale ou régionale). Cela n'empêche pas que des antennes soient mises en place localement pour relayer l'information et faire remonter les besoins. ● Focus juridique La gestion des bases de données Le recueil et le traitement des informations doivent respecter les dispositions de la loi n° 78-17 du 6 Janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés. Ces informations ne doivent pas porter atteinte ni directement, ni indirectement, à l'identité humaine, aux droits de l'homme, à la vie privée ou aux libertés individuelles ou publiques. Le cas échéant, il appartient à la collectivité territoriale de vérifier auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés que les traitements qu'elle souhaite mettre en œuvre ne constituent pas des traitements automatisés d'informations nominatives au sens de l'article 5 de la loi précitée. Les collectivités territoriales peuvent sous-traiter la constitution et la gestion de ces bases de données auprès de sociétés spécialisées. 6 - Adetec, op.cit. Définition de la centrale de mobilité p. 24. 28 Organiser un transport à la demande Les transports publics à la demande (TAD) permettent d'organiser une offre adaptée à l'échelle d'un territoire. Souvent construits en complémentarité (dans le cas de rabattement par exemple) ou en substitution aux lignes de transport public régulières, ces services permettent de proposer une offre en transport public qui varie en fonction des objectifs que se sont fixés les AOT et ne fonctionnent qu'en cas de demande d'au moins un usager. Le TAD peut prendre plusieurs formes : lignes virtuelles (l'itinéraire de la ligne est prédéfini et celle-ci ne fonctionne qu'en cas de demande), ou système de porte à porte (prise en charge au domicile de l'usager). Les horaires et les jours de service peuvent être fixes ou libres (au minimum, des plages horaires de services sont fixées). Un même TAD peut proposer différents types de services, en combinant les différents modes de prise en charge. La réservation s'effectue soit directement auprès de l'AOT ou de son transporteur, soit par l'intermédiaire d'une centrale de mobilité. Les délais de réservation peuvent varier de la veille à quelques heures avant l'horaire de prise en charge. Cette souplesse d'organisation en fait un système modulable, particulièrement adapté aux milieux ruraux et périurbains. La mise en place d'un tel service relève de la compétence de l'AOT (en général le Département ou par délégation de compétence du conseil général à une communauté de communes ou syndicat mixte). Il est cependant important de signaler que, malgré un déclenchement à la demande et des systèmes de rémunération des transporteurs locaux au kilomètre parcouru, les coûts de fonctionnement sont élevés et les recettes sont faibles, bien que les structures gestionnaires puissent bénéficier du soutien financier et/ou matériel (logiciel de réservation mis à disposition) des conseils généraux, voire des conseils régionaux. ● Focus juridique Les compétences des collectivités locales en matière de transport à la demande Les principes généraux issus de la LOTI sont les suivants : ➥ la politique des transports est décentralisée : la loi définit des niveaux territoriaux de compétence ; ➥ elle est contractuelle : les relations entre les autorités organisatrices et les transporteurs sont obligatoirement contractuelles ; ➥ l'organisation et l'exécution des transports publics (pour compte d'autrui) réguliers constituent un service public, ce qui implique une régie spécifique (égalité, continuité, adaptabilité) et l'exercice de prérogatives de puissance publique (régulation de la profession, processus décisionnel, définition de l'offre) ; ➥ le droit au transport est reconnu. 29 D'une part, le service public de transport à la demande participe à la mise en œuvre effective du droit au transport tel qu'énoncé à l'article 2 de la LOTI. « La mise en œuvre progressive du droit au transport permet aux usagers de se déplacer dans des conditions raisonnables d'accès, de qualité et de prix ainsi que de coût pour la collectivité, notamment par l'utilisation d'un moyen de transport ouvert au public ». D'autre part, il contribue à réduire le recours à la voiture particulière afin de lutter contre la pollution et la congestion des réseaux. Cadre juridique du transport à la demande Le transport à la demande constitue un service public. Sont appelés publics par la LOTI les transports offerts et ouverts au public moyennant rémunération. Ils peuvent avoir un caractère commercial (transport public routier occasionnel, taxis, ambulances, etc.) ou constituer un service public. Les transports publics réguliers et à la demande constituent un service public. Ils sont définis par les articles 25 et 26 du décret n° 85-891 du 16 août 1985 relatif aux transports urbains de personnes et aux transports routiers non urbains de personnes. L'article 25 prévoit que « les services publics réguliers de transport routier de personnes sont des services offerts à la place, dont le ou les itinéraires, les points d'arrêt, les fréquences, les horaires et les tarifs sont fixés et publiés à l'avance. » Les services publics réguliers constituent le moyen d'action privilégié des collectivités locales pour assurer le transport public de personnes. L'article 26 dispose que « les services publics à la demande de transport routier de personnes sont des services collectifs offerts à la place, déterminés en partie en fonction de la demande des usagers et dont les règles générales de tarification sont établies à l'avance, et qui sont exécutés avec des véhicules dont la capacité minimale est fixée par décret ». Ainsi, le transport à la demande regroupe tous les services publics de transport dont tout ou partie ne s'effectue qu'à la demande expresse des utilisateurs. Il se distingue donc des services publics réguliers qui s'effectuent en fonction de programmes prédéfinis. L'article 27 précise que le service de transport à la demande peut être organisé pour des catégories particulières d'usagers. Ainsi, des services de transport à la demande peuvent être organisés pour assurer la desserte des aéroports ou répondre aux besoins de certaines populations telles que les personnes en situation de handicap ou les enfants scolarisés. Les dispositions du décret n° 85-1509 du 31 décembre 1985 relatif aux services publics à la demande de transports routiers de personnes précisent que ces services sont assurés par des véhicules d'une capacité minimale de 4 places y compris le conducteur. Le transport à la demande est un service flexible. C'est pourquoi la circulaire du 14 février 1986 précisant les modalités générales d'application du décret du 16 août 1985 considère que « cette catégorie de 30 service public permet une meilleure adaptation aux caractéristiques locales tant géographiques que démographiques et offre la possibilité pour les autorités organisatrices et les exploitants de transport de satisfaire des besoins qui risqueraient de n'être pas pris en compte ». Les services publics de transport à la demande complètent ainsi l'offre des transports publics réguliers. Le transport à la demande est conçu comme un mode alternatif aux services réguliers. En cela, les services de transport à la demande peuvent se substituer aux services réguliers lorsque les conditions de fonctionnement le justifient. Le transport à la demande est organisé par une autorité publique La LOTI confie l'organisation des transports publics de voyageurs réguliers et à la demande à une autorité organisatrice de transport. L'article 7 de la LOTI dispose que l'État et, dans la limite de leurs compétences, les collectivités territoriales ou leurs groupements « peuvent organiser des services de transport à la demande ». On distingue les organisateurs de plein droit et les organisateurs sur délégation de compétence. Dans les périmètres de transport urbain (PTU), l'organisateur des services réguliers et à la demande est l'autorité organisatrice des transports urbains (AOTU). En dehors du PTU, ces services sont organisés par le Département, la Région ou l'État selon leur étendue géographique. L'article 29 de la LOTI dispose que : « les services réguliers et les services à la demande sont organisés par le département, à l'exclusion des liaisons d'intérêt régional ou national ». Le caractère d'intérêt régional est précisé par l'article 30 du décret n° 85-891 du 16 août 1985 : ce sont les services non urbains qui concernent au moins deux départements à l'intérieur d'une même région. En outre, les textes offrent à l'organisateur de plein droit des services des possibilités de déléguer sa compétence. Pour ce qui concerne les transports réguliers et à la demande, hors transports scolaires, ces possibilités sont précisées par le décret du 16 août 1985 : ➥ article 28 : à la demande des communes ou des groupements de communes, le département peut leur faire assurer tout ou partie de l'organisation et de la mise en œuvre d'un service régulier ou à la demande ; ➥ article 30 : à la demande des départements, la région peut leur faire assurer tout ou partie de l'organisation et de la mise en œuvre d'un service d'intérêt régional. 31 Une convention est conclue entre le délégant et le délégataire de la compétence pour définir les services concernés, leurs modalités d'exécution et de financement. Le département peut ainsi participer au financement d'un service de transport à la demande organisé par une autre collectivité territoriale. 32 ● Focus juridique Les modes de gestion du transport à la demande Les services publics de transport à la demande sont exclusivement de la compétence des autorités organisatrices de transports (cf. supra). L'article 7-II de la LOTI prévoit que « l'exécution du service est assurée soit en régie par une personne publique sous forme d'un service public industriel et commercial, soit par une entreprise ayant passé à cet effet une convention à durée déterminée avec l'autorité compétente ». Ainsi, les entreprises n'ont aucun droit particulier à gérer un service à la demande sans qu'elles aient passé une convention avec l'AOT dont elles dépendent (CE 22 février 1995, Sté Briançon Bus, req n°128014). Dans le cas de l'exécution d'un service à la demande par une entreprise qui n'aurait pas signé une convention avec une AOT, cette entreprise est passible d'une infraction de 5e classe (décret n°98-460 du 12 juin 1998). L'article 7-II de la LOTI précise que l'exécution du service de transport peut être assurée en régie par une personne publique. Aux termes de l'article 12 du décret du 16 août 1985, les régies de transport prennent la forme soit d'établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), soit de régies dotées de la seule autonomie financière. Elles sont créées par délibération de l'autorité organisatrice qui peut librement choisir l'un ou l'autre de ces modes de gestion. Les régies qui exercent une activité de transport public de personnes doivent être inscrites au registre des transporteurs. Toutefois, si la régie ne dispose que de deux véhicules au plus, elle est dispensée de remplir les conditions de capacité financière et de capacité professionnelle prévues pour l'inscription. Par contre, dans tous les cas, le directeur doit satisfaire les conditions d'honorabilité. Lorsqu'une autorité organisatrice n'exécute pas elle-même le service de transport régulier ou à demande, elle doit, aux termes de l'article 7-II de la LOTI, passer une convention à durée déterminée avec un transporteur inscrit au registre des transporteurs. Cette convention peut être un marché public ou une délégation de service public. Elle est résiliée de plein droit en cas de radiation de l'entreprise du registre des transporteurs. Cette convention comporte des clauses obligatoires : ➥ elle fixe la consistance générale, les conditions de fonctionnement et de financement du service ; 33 ➥ elle définit les actions à entreprendre par l'une ou l'autre partie afin de favoriser l'exercice effectif du droit au transport et promouvoir le transport public de personnes ; ➥ elle comporte, le cas échéant, des dispositions relatives au contrôle de l'utilisation des fonds engagés ou garantis par la collectivité publique conformément aux dispositions régissant les contrats administratifs. L'AOT est libre de choisir le mode d'exécution du service de transport qui lui convient le mieux. Elle peut décider de déléguer la gestion du service de transport à la demande auprès d'un opérateur tiers. Ce dernier peut être l'exploitant du réseau de transport régulier. L'entreprise signe une convention globale d'exploitation des deux services de transport avec l'AOT. Toutefois, la collectivité locale a la faculté de scinder les deux conventions et de faire appel à une société différente. La société exploitante du réseau de transport à la demande signera une convention spécifique. Le choix de l'entreprise par l'autorité organisatrice de transport doit faire l'objet d'une mise en concurrence. La procédure de sélection du co-contractant dépend des critères et des modalités d'exécution du contrat. L'autorité peut retenir comme mode de contractualisation soit une délégation de service public (loi Sapin), soit un marché public (code des marchés publics). La distinction entre délégation de service public et marché public n'est pas toujours évidente dans la pratique et l'erreur de qualification entraîne l'annulation du contrat. Pour être qualifié de délégation de service public, le contrat doit notamment prévoir que la rémunération du co-contractant est substantiellement assurée par les résultats d'exploitation. La délégation permet ainsi de responsabiliser l'opérateur puisqu'une partie de son résultat dépendra directement de son activité. Dans le cas d'un service qui ne remplirait pas les conditions prévues par la loi Sapin, l'autorité organisatrice de transport doit procéder à la passation d'un marché public selon les règles du code des marchés publics. Le non-respect des règles de mise en concurrence constitue une atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public (dit « délit de favoritisme ») réprimée par l'article 432-14 du code pénal. Transport à la demande et taxi Les taxis assurent le transport pour le compte d'autrui, ce qui constitue une activité de transport public au sens de l'article 5 de la LOTI, mais de caractère commercial et non de service public. Ils sont régis par une législation spécifique édictée par le ministre de l'Intérieur. Le transport à la demande et l'activité de taxi peuvent apparaître comme concurrentes. Toutefois, les collectivités locales peuvent assurer une complémentarité entre ces deux activités qui se concrétise par 34 la participation des taxis au service public du transport à la demande. En effet, les taxis peuvent avoir une activité mixte sous certaines conditions. Dans la mesure où il n'existe pas de texte particulier régissant l'exécution d'un transport à la demande par un taxi, les principes de la LOTI s'appliquent : ➥ les taxis qui souhaiteraient assurer des missions de TAD doivent s'inscrire au registre des transporteurs publics de personnes, ce qui suppose de remplir des conditions de capacité financière, professionnelle et d'honorabilité précisées par le décret du 16 août 1985 précité. Toutefois, l'intéressé peut être dispensé des conditions de capacité financière et professionnelle si un seul véhicule est affecté au service public de transport et si cette activité est accessoire à une activité principale autre que ce service public. ➥ les autorités organisatrices de transport à la demande doivent conventionner avec les taxis, au terme d'une procédure de mise en concurrence. Lorsque le TAD est organisé au sein d'un PTU, le conventionnement peut intervenir directement entre l'AOTU et les taxis ou sous la forme d'un contrat de sous-traitance entre l'exploitant du réseau urbain et les taxis. En zone non urbaine, la convention de TAD est conclue entre les taxis et le département ou la commune ou groupement de commune titulaire d'une délégation de compétence du conseil général. Pour faciliter l'accès des taxis aux procédures de mise en concurrence, ceux-ci peuvent se grouper au sein d'un groupement d'intérêt économique (GIE) mieux à même de répondre aux appels d'offres. Transport à la demande exécuté en régie et financement Le financement des services de transports à la demande exécutés en régie sous la forme d'un service public industriel et commercial (SPIC) doit être opéré conformément aux règles du code général des collectivités territoriales. Les régies de transport sont soumises à un régime juridique dérogatoire du droit commun édicté par les articles 12 à 21 du décret du 16 août 1985, pris en application de l'article 4 de la loi n° 79-475 du 19 juin 1979 relative aux transports publics d'intérêt local (loi abrogée à l'exception de cet article 4). Or, l'article L 2224-1 du CGCT dispose que « les budgets des services publics à caractère industriel ou commercial exploités en régie, affermés ou concédés par les communes, doivent être équilibrés en recettes et en dépenses » et l'article L. 3241-4 pose le même principe pour les SPIC départementaux. Ce principe s'oppose à ce que les collectivités concernées prennent en charge dans leur budget propre des dépenses au titre de ces services publics. 35 Toutefois, l'article L. 2224-2 du CGCT prévoit des exceptions pour les SPIC communaux ou intercommunaux : ➥ « lorsque les exigences du service public conduisent la collectivité à imposer des contraintes particulières de fonctionnement ; ➥ lorsque le fonctionnement du service public exige la réalisation d'investissements qui, en raison de leur importance et eu égard au nombre d'usagers, ne peuvent être financés sans une augmentation excessive des tarifs ; ➥ lorsque, après la période de réglementation des prix, la suppression de toute prise en charge par le budget de la commune aurait pour conséquence une hausse excessive des tarifs. En aucun cas, cette prise en charge ne peut se traduire par la compensation pure et simple d'un déficit de fonctionnement ». Ces exceptions ne sont pas prévues pour les départements. Soutenir les associations œuvrant dans le champ de la mobilité Autre dispositif pouvant être utilisé en milieu rural et périurbain pour améliorer la mobilité et l'accès aux services, le soutien aux activités de certaines associations, notamment celles travaillant dans le champ de l'accès à l'emploi et à la formation. Sont concernées les associations spécialisées qui, dans le cadre des services qu'elles offrent à leurs adhérents, proposent des solutions en matière de mobilité (prêt de mobylette ou location de véhicule à prix attractifs pour les personnes en parcours d'insertion qui souhaitent se rendre aux entretiens d'embauche, transport de personnes en situation de handicap, aide à la mobilité des personnes âgées autonomes). La participation financière sous forme de subvention (les associations gardant à leur charge 10 % du 36 déficit d’exploitation en moyenne pour un taux de recouvrement de l'ordre de 23 %) et/ou matérielle (achat de minicar ou de vélos mis à disposition de l'association, mise à disposition de locaux, etc.) au fonctionnement de ces associations permet au porteur de projet de proposer indirectement une offre ciblée sur certains publics. L'offre associative peut ainsi venir compléter l'offre publique, sans pour autant se substituer à elle. Ce dispositif ne peut être généralisé, du fait notamment que l'offre de transport proposée dans ce cadre relève du transport privé. Seuls les adhérents de l'association ou les personnes recommandées par des organismes partenaires agréés peuvent bénéficier du service. En outre, les zones peu denses ne constituent qu'une partie du territoire d'action, les associations étant surtout localisées dans les centres urbains. ● Focus juridique Les services privés de transport Une confusion est parfois opérée entre le transport à la demande, qui est un service public (cf. supra), et certains services privés de transport. La LOTI maintient la possibilité pour les personnes physiques ou morales d'effectuer, sous certaines conditions, des transports privés (pour compte propre). Les transports effectués par des personnes physiques ou morales pour leur propre compte, qu'ils aient une finalité professionnelle ou de loisir, sont appelés privés. Le décret n° 87-242 du 7 avril 1987, relatif à la définition et aux conditions d'exécution des services privés de transport routier non urbain de personnes, délimite le champ des services privés et leurs conditions d'exécution afin d'empêcher qu'ils ne cachent des transports publics. Les transports privés peuvent être organisés par : ■ les collectivités publiques - y compris les établissements d'enseignement -, les entreprises et les associations pour leurs besoins normaux de fonctionnement ; ■ les collectivités territoriales ou leurs groupements pour des catégories particulières d'administrés, à l'exclusion des déplacements à caractère touristique ; ■ les établissements publics locaux accueillant des personnes âgées ou handicapées, à l'exclusion des déplacements à caractère touristique ; ■ les entreprises pour leur clientèle, sous réserve des dispositions de l'article L. 121-35 du code de la consommation qui interdit de subordonner le transport à l'achat d'autres biens, produits ou services ; ■ les associations pour leurs membres, sous réserve que ces déplacements soient en relation directe avec l'objet statutaire de l'association et qu'il ne s'agisse pas d'une association dont l'objet principal est le transport de ses membres ou l'organisation de voyages touristiques. Ces transports sont exécutés soit avec des véhicules appartenant à l'organisateur, soit avec des véhicules pris en location sans conducteur. La mise à disposition de véhicules avec conducteur ne peut être effectuée que par une entreprise inscrite au registre des transporteurs. Ils sont exécutés à titre gratuit. Par dérogation, les associations ayant pour objet le transport des personnes handicapées peuvent organiser des services privés exclusivement réservés aux handicapés et aux accompagnateurs membres de l'association et, le cas échéant, moyennant paiement à l'organisateur. Dans la pratique, la distinction entre transport à la demande et service privé de transport n'est pas toujours facile. Par exemple, un service organisé par une collectivité peut être un transport à la demande s'il est ouvert à une catégorie particulière d'usagers mais sans distinction entre administré et non-administré. En revanche, il est retenu la qualification de transport privé lorsque ce service est réservé aux administrés du ressort de la collectivité. L'organisation d'un service privé de transport apporte certaines facilités pour la collectivité locale ou l'association organisatrice, celui-ci n'étant pas soumis à l'inscription au registre des transporteurs ni même à déclaration. 37 Développer le covoiturage Le développement du covoiturage peut également être envisagé comme un moyen d'améliorer la mobilité dans certains secteurs ruraux et périurbains. Cette pratique, qui consiste pour le propriétaire d'un véhicule à accueillir à son bord un ou plusieurs passager(s) pour effectuer un même trajet, fonctionne sur la base de l'initiative privée. Pourtant, certaines collectivités ont choisi de soutenir le covoiturage, essentiellement en mettant en relation l'offre et la demande (mise à disposition de site internet, achat de logiciel pour effectuer les réservations en ligne, mise à disposition d'une centrale de réservation) et en structurant le système (prix fixé à l'avance pour tout le monde, publication des modalités de transaction, organisation de points de rencontre, etc.). Développer des partenariats dans le cadre du transport social Le transport social n'étant pas régulé par la LOTI, les autorités organisatrices de transport sont démunies pour mener des actions ciblées en faveur des personnes âgées, en situation de handicap ou malades, dont la mobilité est pourtant fortement réduite. Ces déplacements peuvent par ailleurs être réalisés dans le cadre d'une prestation d'aide à destination de ces publics. L'offre de mobilité s'en trouve fragmentée. Il peut être utile également de tisser des liens, voire des partenariats, avec les différents acteurs du territoire qui proposent des services de déplacement dans le cadre d'une prestation tels que les associations, les sociétés prestataires (caisses MSA, entreprises de services à la personne), les centres communaux d'action sociale. 38 ● Focus juridique Les implications juridiques du covoiturage pour les collectivités locales La notion de covoiturage a été employée officiellement dans un arrêté du ministre des Transports en date du 18 juillet 1989. Le covoiturage consiste en l'utilisation commune d'un véhicule. Il recouvre différentes situations : covoiturage familial, entre voisins, collègues de travail ou entre inconnus, et peut être ponctuel ou régulier. Le covoiturage est encouragé pour le transport du personnel des entreprises et des collectivités publiques dans le cadre des plans de déplacements urbains (article 28-1 de la LOTI issu de la loi du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie et de la loi SRU du 13 décembre 2000). La définition du covoiturage induit le régime juridique de cette activité. Il demeure une activité bénévole et non soumise à un contrôle particulier. Les particuliers ne sont pas considérés comme des transporteurs au regard de la LOTI. Une collectivité soucieuse de promouvoir le covoiturage par l'instauration d'une centrale de réservation ou d'une plate-forme de mise en relation, n'organise pas un transport au sens de la LOTI mais assure une simple mise en relation de personnes. En sa qualité de tiers organisateur, elle n'est responsable qu'à l'égard de la prestation fournie aux usagers. Ainsi, lorsque la structure s'engage, au-delà de la simple mise en relation, à garantir la rencontre entre covoitureurs et covoiturés, sa responsabilité sera engagée si cette rencontre ne se produit pas. À ce titre, elle devra supporter les dépenses exposées par le covoitureur si le covoituré ne vient pas au rendezvous et inversement. Par contre, elle n'est aucunement responsable du bon déroulement du trajet. Un accident de la circulation survenu lors d'un covoiturage donnera lieu à application du droit commun de l'indemnisation des dommages. 39 Trois impératifs pour une analyse des besoins Si les outils et les méthodes appliqués localement varient d'un territoire à l'autre, en fonction des positionnements stratégiques, des contraintes techniques ou des travaux menés antérieurement, trois préoccupations sont récurrentes : ■ prendre connaissance du territoire ; ■ faire remonter les besoins ; ■ avoir le souci de construire une offre adaptée et économiquement viable. Partager la connaissance du territoire Le recensement de l'offre territoriale en matière de mobilité et qualification l'environnement dans lequel s'inscrit l'analyse de besoins permettent de comprendre le fonctionnement du territoire, de préciser le système d'acteurs et d'apprécier la marge de manœuvre dont dispose le maître d'ouvrage. Ces deux éléments permettront, une fois croisés avec une expression de la demande (ou des besoins), de dresser un panorama des besoins. Cette étape peut prendre la forme d'un état des lieux territorialisé, d'un diagnostic, transversal ou sectoriel, quantitatif et/ou qualitatif de l'offre. ■ 40 Comment fonctionne le territoire ? Travailler sur la mobilité dans un territoire suppose de disposer d'une connaissance précise de son fonctionnement global. Comment est-il organisé d'un point de vue institutionnel ? Quelles sont les catégories de population représentées (approche socioéconomique ou approche par âge) ? Comment se répartit la population ? Peut-on identifier des sous-ensembles géographiques ? Où sont situés les services au public ? Quels sont les pôles ou sites structurants ? Autour de quels pôles ou bourgs-centres s'organise la vie locale ? Autant de questions qui permettent de saisir l'organisation locale propre au territoire et d'identifier les pôles attractifs et les lieux de vie. Les approches peuvent être combinées, en travaillant à la fois sur les densités, les données socio-économiques, les flux, ou encore les services. ■ Quelles sont les pratiques en matière de mobilité observées sur le territoire ? Ce travail d'identification des pratiques complète l'analyse « technique », plus spatialisée du fonctionnement du territoire. Plusieurs entrées sont possibles et peuvent se combiner. L'entrée « usagers » permet d'obtenir des données sur les principaux motifs de déplacement, les destinations préférentielles des personnes selon les services, les moyens de transport utilisés pour leurs déplacements (véhicule personnel, transport public), etc. Elle peut être complétée par une analyse des pratiques des publics cibles permettant de disposer pour la suite d'un comportement référent. L'entrée « moyens de transport » permet de mesurer la part des déplacements assurée par le transport public et d'étudier les motifs de déplacement, les fréquentations et le profil des usagers. Enfin, l'entrée « satisfaction » peut donner l'occasion de travailler sur les dysfonctionnements des systèmes existants. ■ Quelle est l'offre de déplacements existante ? Le recensement de l'offre peut être plus ou moins complet, en intégrant les lignes régulières de transport public départementales (dont les TAD départementaux), les éventuels services de transport public organisés au niveau intercommunal par les EPCI ayant reçu délégation de compétence du conseil général pour l'organisation des transports, les services de transports privés proposés dans le cadre d'une association, ou les déplacements effectués dans le cadre des réseaux de solidarité (famille, amis, voisins). Pour certains services existants, il peut être nécessaire de préciser les publics ciblés, notamment dans le cadre d'une offre associative limitée aux seuls adhérents. Une analyse des fréquences et des horaires de passage peut venir compléter le recensement des trajets. Les informations peuvent être recueillies auprès des autorités organisatrices de transport, qui centralisent les données de leur périmètre d'intervention (bilan d'exploitation, fréquentation, tracé des lignes régulières, correspondances, etc.), ou de leurs sociétés exploitantes auprès des organismes responsables du service. Pour une approche plus qualitative tirée d'une pratique quotidienne, les transporteurs locaux peuvent également être sollicités. ■ Quelles tendances peut-on observer ? L'approche prospective est un outil indispensable pour la construction d'une offre adaptée et adaptable. Elle permet au maître d'ouvrage d'anticiper, en intégrant à sa réflexion les évolutions du profil de la population (répartition par classes d'âges, mobilité des ménages, résultat d'une politique de développement de l'attractivité, etc.) ; les projets de court et moyen termes, portés par les AOT ou les prestataires de services locaux susceptibles de modifier l'offre en mobilité ; ainsi que les stratégies de développement portées par les collectivités et susceptibles d'avoir des impacts sur les questions de mobilité (création d'activités, politique d'accueil de nouvelles populations), etc. ■ Quelles problématiques peut-on identifier ? Le croisement des informations sur l'organisation du territoire, les pratiques et l'offre existante en transport peut permettre de travailler dès l'état des lieux sur les problématiques du territoire, en faisant notamment émerger les dysfonctionnements. Un des objectifs peut être par exemple le repérage de « zones blanches », correspondant selon les cas aux secteurs ne disposant pas de point d'arrêt permettant l'accès au réseau de transport public, ou faiblement raccordés aux services réguliers, ou bien des zones isolées, qui ne sont pas connectées aux bourgscentres ou encore aux secteurs où l'offre de transport n'est pas adaptée à certaines catégories de population. Au-delà des données recueillies dans les différents documents stratégiques, schémas de cadrage, bilans d'exploitation et études émanant du territoire, des informations sont disponibles dans des documents d'envergure nationale. Menés à différentes échelles, ils peuvent révéler des tendances sur un territoire ou fournir d'intéressants éléments de comparaison, à défaut d'informations très précises. Ainsi, plusieurs bases de données, mises à jour dans des délais plus ou moins courts, peuvent être utilisées dans une démarche d'analyse de besoins. L'enquête nationale transports (ENT) de l'Insee, qui va être reconduite en 2007 (datant pour le moment de 1994), permet ainsi d'obtenir des informations sur le comportement des habitants de toutes les tailles d'agglomérations. Cet outil d'observation a pour objectif de connaître les déplacements des ménages résidant en France ainsi que leur usage des moyens de transport tant collectifs qu'individuels. Il est le seul réalisé à cette échelle et qui décrit tous les déplacements quels que soient le motif, la longueur, la durée, le mode. À titre d'exemple, l'ENT permet d'obtenir des informations sur le nombre de déplacements par personne, les distances moyennes par déplacement, en zoomant 41 ● Point méthodologique ➥ Afin de comprendre le fonctionnement d'un territoire, ne pas hésiter à élargir le champ d'investigation, en intégrant des domaines connexes à la mobilité tels que les services, en tenant compte des différents modes de transport existants (ne pas limiter au transport public), voire en élargissant le périmètre d'étude (il peut être utile de s'interroger sur les connexions avec les territoires environnants), quitte à le réduire par la suite. ➥ Identifier les acteurs locaux impliqués dans les questions de mobilité. ➥ Associer le plus en amont possible les acteurs locaux, afin d'enrichir les travaux de leurs positions et de leurs connaissances et de les mobiliser sur la démarche. ➥ Se donner les moyens d'une approche prospective, sous peine de mettre en place un service rapidement obsolète. ➥ Ne pas négliger le travail de retour des résultats auprès des personnes ayant contribué à clarifier le fonctionnement du territoire. Cette démarche permettra d'asseoir une vision commune des problématiques du territoire. sur les trajets domicile-travail ou domicile-lieu d'études. Autres données disponibles, les rubriques NAV1 et NAV2 du Recensement général de la population qui permettent d'obtenir des informations sur les trajets domicile-travail. Les chiffres sont disponibles par commune. Les tableaux par moyen de transport permettent notamment d'obtenir des informations sur les différents moyens de transport utilisés (pas de transport, marche à pied, deux-roues, voiture particulière, transport en commun ou plusieurs modes de transport), mais aussi sur la localisation des lieux de travail et les distances (au sein de la commune, dans la même unité urbaine, dans la même zone d'emploi, dans le département ou la région par exemple). Enfin, l'analyse des cartes des bassins de vie peut s'avérer utile pour renseigner sur les aires d'influence des bourgs-centres.Outre ces bases de données et ces cartes, des informations peuvent également être recueillies auprès des acteurs locaux. Leur point de vue et le regard porté sur la problématique viennent enrichir l'analyse du territoire. Plusieurs organismes ressources peuvent être associés aux travaux d'état des lieux. À titre d'exemple, les Autorités organisatrices des transports (de premier et de second niveau 7) peuvent avoir une approche stratégique, voire critique, de l'offre en mobilité disponible sur un territoire donné et proposer une vision globale des déplacements et des pratiques. Les prestataires de services, générateurs de déplacements, peuvent fournir des informations sur 7 - En dehors des PTU, le conseil général est l'AOT compétente pour les transports interurbains. Il peut cependant déléguer sa compétence aux communautés de communes, qui deviennent alors des AOT de second niveau. 42 le profil des usagers et leurs pratiques. Les équipes techniques des collectivités peuvent fournir des éléments de diagnostic territorialisés. Enfin, la population peut être consultée dès l'état des lieux, afin de mesurer la satisfaction par rapport aux services existants et d'obtenir des informations précises sur les pratiques. Ce travail d’analyse permet d'avoir une vision claire et problématisée du territoire, qu'il est important de pouvoir partager avec les acteurs. La conduite d'une démarche de diagnostic partagé permet de les mobiliser et de s'accorder sur une approche commune du territoire. Par ailleurs, le travail de synthèse de l'existant fournit des éléments pour une première approche des besoins en mobilité. Ces besoins pressentis devront être confirmés ou infirmés par un travail de définition des besoins mené avec les usagers, leurs représentants ou les professionnels intervenant dans le champ de la mobilité. Faire émerger les besoins L'analyse des besoins en mobilité ne peut se passer d'un temps de consultation destiné à faire remonter les besoins ressentis. Cette consultation peut prendre plusieurs formes : groupe de travail avec différents partenaires, programme de travail mené en commun avec des associations locales dans la durée, entretiens, enquêtes, etc. Elle peut être directe, sollicitant les usagers réels ou potentiels (population, publics-cibles, usagers d'un service à la population, etc.) ou indirecte, lorsque le travail de recensement s'appuie sur les analyses de représentants de la population (élus rapportant les besoins des administrés, associations d'usagers des transports par exemple) ou de « spécialistes » (prestataires de services à la population, professionnels intervenant dans le champ de la mobilité). La réussite du recensement et de l'analyse des besoins dépend en partie de la sélection des personnes ressources et des méthodes de travail retenues : les informations recueillies constitueront la matière première de l'analyse des besoins. Dans la pratique, les travaux de recensement des besoins en mobilité affichent une très grande diversité. Ils sont plus ou moins précis, intégrant des problématiques locales (référence à des services de transport autres que les lignes régulières, prise en compte de l'offre proposée par certaines associations locales, etc.) et plus ou moins complets, dépassant parfois le champ de la mobilité pour aborder la question plus globale de l'accès aux services par exemple. Indépendamment de ces spécificités, les méthodes et outils retenus pour faire remonter les besoins cherchent à identifier les personnes ou publics rencontrant des difficultés pour se déplacer, et à préciser la nature de leurs besoins en mobilité. ■ Quelles cibles ? Le travail de recensement peut être global ou ciblé, en fonction des connaissances accumulées sur les publics rencontrant des problèmes de mobilité et les orientations que l'on souhaite donner au projet (régler un problème ponctuel ou proposer une solution plus générale par exemple). Les approches peuvent bien évidemment être complémentaires. ■ Quels besoins ? Il s'agit de préciser au maximum la nature des besoins en identifiant les types de démarches pour lesquelles les personnes ont besoin de se déplacer et les destinations associées, les créneaux horaires, les jours de la semaine et les fréquences de déplacement. 43 Les informations recueillies sont de natures diverses. À titre d'exemple, dans le cas d'une consultation globale non différentiée, des avis pourront être formulés par des personnes disposant d'un véhicule personnel. Il s'agit de « besoins exprimés », dont il faudra vérifier la légitimité et le caractère impératif. ● Point méthodologique ➥ Afin d'obtenir des informations homogènes, le travail de recensement des besoins doit être construit sur une méthodologie claire, cadrant la démarche. ➥ Identifier les différentes personnes ressources, en ayant à l'esprit les spécificités de chacune. Par exemple, si les spécialistes peuvent proposer un regard plus objectif et avoir une approche globale des besoins, ils n'ont pas la légitimité que confère la pratique de l'usager. Par ailleurs, la consultation de la population permet d'avoir une approche globale, intégrant des témoignages de personnes ne rencontrant pas de difficultés à se déplacer. L'approche par publics cibles permet d'obtenir des renseignements précis sur certains segments de la population les plus concernés par la problématique. Cependant, les publics cibles étant définis a priori, la marge de manœuvre pour identifier de nouvelles catégories de publics avec des besoins spécifiques est limitée. ➥ Les besoins identifiés par l'application de différentes méthodes ne sont pas nécessairement légitimes et impératifs. Ils ne peuvent être exploités directement et doivent faire l'objet d'un traitement. 44 Avoir le souci de construire une offre adaptée et viable L'analyse de besoins est un outil intégré dans une démarche de construction d'une offre en mobilité adaptée et économiquement viable. C'est pourquoi, si le fait de faire remonter les besoins des usagers, de leurs représentants ou de professionnels impliqués dans les questions de mobilité est un exercice nécessaire, ce ne saurait être une fin en soi. L'analyse doit permettre de produire des informations sur lesquelles le maître d'ouvrage pourra s'appuyer pour élaborer une offre de service. Cette double exigence implique de s'assurer de la légitimité et du caractère impératif des besoins exprimés. En fonction des méthodes retenues pour faire remonter les besoins (consultation ciblée ou globale, sollicitation des usagers ou travail en collaboration avec des professionnels et prestataires), les résultats obtenus sont plus ou moins éloignés d'une pratique quotidienne et d'une connaissance précise de l'ensemble des systèmes existants. Le défaut d'information a déjà été présenté comme facteur explicatif d'une sous-utilisation de certains services de transport de la part des personnes pouvant y avoir accès. De ce fait, certains besoins exprimés peuvent en réalité être couverts par des réseaux de transport existants. L'analyse de besoins impose donc une certaine vigilance par rapport aux informations recueillies. Un « besoin exprimé » ne correspond pas nécessairement à un réel besoin. C'est pourquoi le travail d'analyse suppose de porter un regard critique sur les besoins recensés, afin de distinguer d'une part les besoins satisfaits par les services existants et pointés du fait d'un manque d'information ou d'une méconnaissance des pratiques, et d'autre part les besoins non satisfaits, auxquels aucune offre en déplacement existante ne peut répondre. Se référer à l'existant peut alors s'avérer très utile, une partie du travail de distinction pouvant s'effectuer en s'appuyant sur les pratiques observées et sur l'offre en déplacements recensée. Le souci de construire une offre adaptée et viable implique de hiérarchiser les besoins. En tant qu'outil d'aide à la décision, l'analyse des besoins doit notamment faire émerger des besoins non satisfaits prioritaires. Les critères de hiérarchisation sont très variables d'un territoire à l'autre. À titre indicatif, les critères et/ou priorités peuvent être de différentes natures (politiques, stratégiques, matérielles, financières) et être définis de différentes manières (en reprenant par exemple des objectifs fixés dans des documents de cadrage ou des documents stratégiques, ou encore en ayant recourt au benchmark pour fixer des points de repères, etc.). Ils sont fixés en fonction des objectifs poursuivis par le porteur de projet. Ce travail de hiérarchisation peut prendre plusieurs formes (groupe de travail, grille d'analyse ou autre), l'objectif étant d'être en mesure de fournir au maître d'ouvrage des éléments précis sur les besoins prioritaires, en intégrant dès lors des éléments relatifs à la faisabilité d'une offre adaptée. En effet, si l'analyse de besoins n'a pas vocation à anticiper sur l'offre à créer, il peut être important d'intégrer dès cette phase des éléments chiffrés (appréciation du volume des besoins à traiter, comparaison du coût des différents services envisagés, etc.). Sans pour autant se retrouver dans la totalité de la démarche d'analyse de besoins, le maître d'ouvrage peut avoir intérêt à entamer en amont la réflexion sur le coût du service et les dépenses nécessaires (impact financier pour le maître d'ouvrage, évaluation auprès de la population du montant que les potentiels usagers seraient prêts à consacrer à un tel service, etc.), afin de se placer dès le début dans une optique de démarche « réaliste ». 45 ● Point méthodologique ➥ Avoir une idée claire et synthétique de l'offre en mobilité existante et disposer d'informations suffisamment précises pour distinguer les « besoins » satisfaits des besoins non satisfaits (itinéraires, fréquences, horaires). ➥ La hiérarchisation des besoins non satisfaits est exposée à la polémique. C'est pourquoi les critères, définis en accord avec le maître d'ouvrage, peuvent être partagés avec les acteurs locaux associés, et appliqués de manière à pouvoir justifier des choix qui seront réalisés. 46 Les méthodes et outils mobilisables Différents outils et méthodes sont mobilisables dans le cadre d'une analyse de besoins en mobilité. Ils permettent de recenser l'offre, identifier les pratiques, faire remonter les besoins, définir des critères de hiérarchisation, etc. Les fiches suivantes présentent les principaux outils et méthodes qui ont pu être identifiés dans le cadre des travaux d'observation de territoires partenaires 8. Elles sont construites en deux parties. Une première partie descriptive présente les caractéristiques de l'outil ou de la méthode appliqué(e) à une analyse de besoins en mobilité : ■ description de l'outil ou de la méthode (principe) ■ mesure de la plus-value de l'outil ou de la méthode appliqué(e) à l'analyse de besoins en mobilité (intérêt) ■ proposition de repères méthodologiques pour mettre en œuvre l'outil ou la méthode (élements de méthode) ■ précision sur certains points de méthode nécessitant une attention particulière du fait de leur impact sur la démarche d'analyse de besoins (points de vigilance) Une seconde partie, plus contextuelle, rend compte des applications de l'outil qui ont pu être observées localement dans les démarches d'analyse de besoins des territoires partenaires. Par conséquent, les informations varient d'un outil et d’une méthode à l'autre, tenant compte de la spécificité de chacun. Pour plus de clarté et de visibilité, chaque outil, démarche ou méthode est présenté(e) individuellement, ne permettant pas de rendre compte de la diversité des combinaisons appliquées localement. Par ailleurs, l'analyse de besoins est une étape essentielle dans la construction d'une offre de service et n'est par conséquent pas déconnectée de l'ensemble de la réflexion menée par les acteurs locaux autour du porteur de projet dans le cadre de groupe de travail ou de comité de pilotage. C'est ainsi que les partenaires sont largement associés dans la mise en œuvre des outils et des méthodes, comme l'illustrent les applications. Enfin, ces différentes fiches ont surtout vocation à sensibiliser les décideurs sur les outils et les méthodes mobilisables, en analysant l'utilité de l'outil au regard de l'analyse de besoins, sans pour autant rentrer dans le détail de la mise en œuvre opérationnelle. Il s'agit avant tout de fournir les éléments pour un dialogue avec les spécialistes ou pour la construction d'un cahier des charges adapté. 8 - À l'exception de la technique du QQOQCPC et de l’analyse fonctionnelle, tirées de lectures complémentaires. 47 Fiche outils L'enquête Principe L'enquête est un mode de consultation ciblé qui permet de recueillir l'avis de segments de la population (élus, autorités organisatrices de transport, publics cibles, etc.). Le panel est sélectionné en fonction d'un certain nombre de critères. Localement, elle s'applique à des panels allant de 300 à 1 200 personnes. Différentes méthodes peuvent être utilisées : ■ l'enquête téléphonique : elle permet d'une part de s'assurer du profil des répondants au fur et à mesure de la progression de l'enquête, et d'autre part d'expliquer le cadre de l'enquête et d'accompagner la personne dans la compréhension des questions. Il s'agit d'un support efficace et interactif, mais qui nécessite du temps pour obtenir la représentativité souhaitée ; ■ le questionnaire papier : transmis par courrier ou déposé dans les locaux des structures partenaires, ce support permet un délai plus long pour répondre aux questions. Cependant, le taux de retour est relativement faible et le profil de la personne répondant n'est pas maîtrisé ; ■ le questionnaire en ligne sur Internet : ce support peut faciliter l'analyse des résultats s'il est associé à un logiciel de traitement d'enquêtes. Cependant, il n'offre pas la garantie que la cible prévue sera touchée. C'est un support encore sélectif qui limite la représentativité des personnes ayant répondu. Intérêt Son format confère à l'enquête une certaine légitimité. Elle permet de recueillir l'avis de tous ou d'un segment représentatif de la population. La constitution d’un panel permet d'équilibrer le poids des réponses de chaque catégorie de population, mais aussi de préparer l’enquête. Éléments de méthode ➜ Définir les objectifs Au préalable, il importe de s'interroger sur les finalités de l'enquête ainsi que sur l'utilisation qui sera faite des réponses. De ce travail initial découlent les choix relatifs à la forme de l'enquête (questionnaire, entretien), à son support, ainsi qu'au panel des personnes interrogées. ➜ Choisir le type d'enquête Le choix entre les différentes méthodes d'enquête (questionnaire papier, enquête téléphonique, enquête en ligne) se fait au regard des contraintes de temps et de budget. Chaque méthode a ses avantages et ses 48 inconvénients. À titre d'exemple, une enquête téléphonique coûte en général plus cher que les deux autres, mais permet d'obtenir plus rapidement des résultats et d’atteindre les objectifs de représentativité fixés. ➜ Construire le questionnaire Une enquête est une méthode spécifique qui s'appuie sur un questionnaire. Ce dernier est construit en fonction d'éléments méthodologiques qui lui sont propres 9. ➜ Définir l'échantillon Plusieurs questions peuvent guider le choix du panel : Combien ? Pour obtenir des informations pertinentes, il est rarement nécessaire d'adopter une approche exhaustive, si l'on choisit un panel représentatif de la population par exemple. Quelle représentation ? En se référant à l'ensemble de la population du périmètre d'étude, le questionnaire s'assure une certaine objectivité, mais perd en précision. C'est pourquoi, certains maîtres d'ouvrages préfèrent choisir l'échantillon au sein de segments de la population pré-identifiés (en se référant notamment aux publics-cibles). Quel mode de désignation ? Plusieurs techniques existent, telles que la méthode des quotas, ou bien la désignation subjective par l'enquêteur en fonction de certains critères préalablement définis. ➜ Exploiter les résultats S'appuyant sur un questionnaire, l'exploitation des résultats se fait selon la même méthode que celui-ci. Pour une meilleure exploitation, les réponses peuvent être codifiées 9. L'enquête permet d'obtenir des informations tant qualitatives que quantitatives. Applications ● ● ● recenser l'offre identifier les pratiques faire remonter les besoins Les cibles La population et les ménages sont les principales cibles des enquêtes. Ils peuvent être interrogés directement ou indirectement par l'intermédiaire de représentants, en l'occurrence les élus. Outre leur mission de représentation, les élus, qui constituent la deuxième cible privilégiée, sont également sollicités sur des questions d'état des lieux de leurs communes. Dans certains cas, les enquêtes peuvent être menées auprès des publics-cibles (comme par exemple les bénéficiaires du RMI, ou les ménages comportant une personne âgée ou une personne en insertion professionnelle). 9 - Se repporter à la fiche-outil « questionnaire » 49 Fiche outils Le panel peut comprendre des partenaires œuvrant dans le champ des services à la population. Des acteurs tels que la MSA, la Caf, les Assedic, l'ANPE, la CPAM, les maisons sociales départementales, les CCI, les associations intervenant dans le champ social, des loisirs sportifs et culturels, ou les clubs des aînés ruraux peuvent être sollicités localement. Les modes de désignation des personnes interrogées La méthode des quotas est la plus fréquemment utilisée dans les démarches de construction de panel. Elle permet d'assurer une certaine représentativité. D'autres démarches plus empiriques sont également menées. Certains panels ne sont pas définis a priori et se constituent progressivement, au fil des retours enregistrés. Dans d'autres cas, les cibles ne constituent pas une population suffisamment nombreuse pour justifier de la désignation d'un panel représentatif (c'est le cas notamment des représentants des collectivités ou des structures œuvrant dans un domaine particulier, dont le nombre est restreint). L'enquête est alors exhaustive. Les personnes interrogées peuvent être désignées de deux manières : ■ de manière aléatoire, à partir d'une base de données existante (généralement les listes des abonnés à France Télécom) ; ■ à la discrétion de l'enquêteur, en fonction d'un certain nombre de critères prédéfinis. Les méthodes utilisées Les questionnaires papier et l'enquête téléphonique sont les plus fréquemment utilisés, tandis que l'enquête en ligne sur Internet se développe plus ponctuellement. Une enquête peut prendre la forme : ■ d'un questionnaire papier, mis à disposition des personnes dans les locaux de partenaires (comme par exemple les mairies ou les associations) ; ■ d'un questionnaire papier envoyé directement par courrier à la personne interrogée ; ■ d'un questionnaire papier rempli dans le cadre d'un entretien direct avec la personne sollicitée ; ■ d'un questionnaire papier diffusé par l'intermédiaire de structures partenaires (structures d'accueil de la petite enfance, d'accueil social, associations, bibliothèque, etc.) ; ■ d'une enquête téléphonique ; ■ d'un questionnaire mis en ligne sur un site Internet. Les techniques peuvent se combiner. L’enquête téléphonique peut compléter le questionnaire papier. Quelques enseignements : taux de réponse et résultats exploitables Le taux de participation à une enquête, quelle que soit la méthode retenue, ne peut être prévu à l'avance. Il dépend beaucoup du contexte local (tradition d'association de la population aux projets, de consultation 50 des élus sur un territoire, etc.), du portage (communication ou non autour du projet, portage politique fort), etc. Cependant, il est possible de rendre compte de quelques tendances observées. Les élus se mobilisent fortement pour répondre aux enquêtes concernant le fonctionnement de leur commune ou les besoins de leurs administrés. Les taux de réponse varient entre 60 et 70 %. En tant que représentant de sa commune, un élu se doit de rendre compte des situations locales. L'enquête peut également être l'occasion de se positionner politiquement sur la question de l'accès aux services. Les enquêtes transmises ou remplies avec l'aide d'un intermédiaire, tel que des conseillers municipaux ou des animateurs sociaux, affichent des taux de réponses de 50 à 75 %. Les enquêteurs, engagés, peuvent être plus actifs et la personne interrogée se sent accompagnée dans la démarche d'enquête. Enfin, concernant les enquêtes téléphoniques, il est important de distinguer les appels proprement dits des réponses exploitables. Tous les appels n'aboutissent pas. Les observations effectuées révèlent qu'entre un tiers et la moitié des appels sont exploitables. En revanche, ce faible taux de réponse peut être compensé par la souplesse de l'enquête téléphonique. Le panel peut en effet être ajusté au fur et à mesure afin de garantir sa représentativité. 51 Fiche outils L'entretien Principe L'entretien permet de recueillir des informations (quantitatives et/ou qualitatives) auprès de personnes ressources, au cours d'un dialogue direct. Il permet d'approfondir certains points en fonction de la qualité des différents interlocuteurs. Il peut aussi bien être utilisé dans le cadre d'un travail de recensement que lors d'un travail de hiérarchisation, plus stratégique. L'entretien peut être collectif ou individuel. Il peut prendre différentes formes en fonction des informations souhaitées : ■ directif : des questions sont définies à l'avance et permettent d'obtenir des réponses précises, tout en laissant la possibilité d'approfondissements ; ■ semi directif : des grands axes ou des thématiques guident le déroulement de l'entretien. Pour chaque thème, les échanges sont libres et s'enchaînent en fonction des réponses obtenues ; ■ non directif : le thème de départ est fixé par l'enquêteur qui laisse s'exprimer librement la personne interrogée. Intérêt Cet outil permet un réel échange de points de vue entre les participants. Le format convient particulièrement à l'investigation auprès de personnes ressources, de spécialistes ou de partenaires institutionnels présentant des qualités d'analyse, détenant des informations spécifiques ou ayant une position officielle sur le sujet traité. Il permet d'anticiper sur les travaux d'analyse proprement dits. Éléments de méthode ➜ Définir les objectifs Avant même de construire l'entretien, il est important de s'interroger sur les informations que l’on souhaite obtenir, au regard de l'utilisation qui sera faite des résultats. De ce travail initial de définition découlent les choix méthodologiques relatifs à la forme de l'entretien, aux personnes retenues et à la nature des questions posées. ➜ Définir la liste des personnes interrogées Compte tenu du format de l'entretien, le nombre de personnes interrogées est restreint. Elles peuvent être choisies en fonction de leur représentativité, de leur position ou de leur fonction. ➜ Préparer un guide d'entretien L'entretien étant un outil relativement souple dans la mesure où il s'appuie sur la construction d'un dialogue, cette étape permet de cadrer et d'uniformiser a minima les différents entretiens à 52 venir. Le guide d'entretien permet de définir l'approche des principaux thèmes en fonction des objectifs fixés par le porteur de projet. Le guide ou ses éléments de contenu peuvent être envoyés à l'avance aux personnes interrogées. ➜ Réaliser l'entretien Mener un entretien est un exercice relativement difficile qui nécessite un premier temps de cadrage au cours duquel sont présentés à la personne interrogée le contexte et les objectifs de l'entretien, le plan, la durée probable des échanges (qui ne devrait pas excéder deux heures). Il est important de s'accorder avec son interlocuteur sur le protocole d'entretien ainsi que sur un mode de validation du compte-rendu. La réussite de l'entretien dépend alors d'une part de la capacité de la personne menant l'entretien à créer les conditions favorables pour l'échange (il peut être notamment utile de permettre à la personne interrogée de faire des points sur la progression de l'entretien en proposant par exemple des synthèses à la fin de chaque thème), d'autre part de la précision de la prise de note (en ayant recours par exemple à la reformulation pour préciser les informations). ➜ Faire le compte-rendu de l'entretien Cette étape doit être réalisée rapidement après l'entretien. Les échanges pouvant être très riches, il est important de les reprendre sans attendre, afin de ne pas oublier des éléments de la discussion. Par ailleurs, une transmission rapide du document à la personne interrogée facilitera la validation du compte-rendu. ➜ Exploitation L'entretien permet d'obtenir deux types d'information : des données quantitatives mais surtout des informations qualitatives (avis, analyses d'une situation donnée). Elles pourront être exploitées sous la forme d'une synthèse mettant en évidence les idées-forces. Points de vigilance Le format de l'entretien limite le nombre de personnes sollicitées, du fait de la contrainte de temps que représentent sa réalisation et surtout le traitement de l'information. Il n'est par conséquent pas adapté aux travaux de consultation d'ampleur. Par ailleurs, l'entretien n'a pas vocation à être neutre et les informations recueillies sont difficilement généralisables. À la différence des enquêtes, les entretiens sont personnalisés et témoignent du point de vue d'une personne ou d'un organisme particulier. 53 Fiche outils 54 Applications ● ● ● ● recenser l'offre identifier les pratiques faire remonter les besoins hiérarchiser les besoins Les personnes interrogées Cet outil est particulièrement utilisé pour recueillir les avis et les analyses des partenaires associés à la démarche ou des acteurs locaux. Il peut s'agir : ■ de représentants de collectivités territoriales (communes, conseils généraux, conseils régionaux), autorités compétentes sur leur territoire, en particulier dans les domaines des transports et des services ; ■ des représentants d'associations d'élus (notamment les antennes départementales de l'Association des maires de France) ; ■ des techniciens des collectivités ; ■ des représentants de territoires de projet (communautés de communes, pays), qui peuvent apparaître comme des échelles pertinentes pour collecter les besoins ; ■ des représentants de structures prestataires de services, relevant du domaine public ou privé (missions locales, l'ANPE, maisons médicales, centres sociaux, services d'aide à domicile des personnes âgées, association d'ADMR, haltes-garderies itinérantes, associations d'aide à l'insertion, assocations sportives, culturelles, etc.) ; ■ des représentants d'associations locales et représentants de catégories d'usagers (fédération des aînés ruraux, fédération des familles rurales, etc.) ; ■ des acteurs du transport (compagnies de transport locales, taxis). La réunion publique Principe La réunion publique est utilisée pour recueillir des témoignages d'acteurs, appartenant ou non à la même catégorie, réunis en même temps dans un même lieu. Elle peut réunir des représentants des différents publics cibles, des élus, des représentants d'usagers et/ou être ouverte à la population. Intérêt Cet outil est relativement interactif. Les interventions se nourrissent des remarques précédentes. Les échanges permettent de prendre connaissance de points de vue d'acteurs variés, de conflits d'intérêt éventuels, voire d'avoir une fonction de médiation, etc. Par ailleurs, c'est également l'occasion d'assurer une communication sur le projet, une promotion des travaux engagés. Éléments de méthode ➜ Préparer la réunion publique Pour être efficace, la réunion publique doit être bien cadrée. Il ne s'agit pas d'offrir une tribune aux intervenants, mais bien d'alimenter une problématique donnée. La première étape consiste donc à définir les attentes des organisateurs (quelles informations souhaite-t-on obtenir ?) De même, les catégories d'acteurs à inviter doivent être identifiées en fonction des objectifs prédéfinis (publics cibles, élus, autorités organisatrices de transport, transporteurs, responsables associatifs, etc.). Une fois identifiés, les organisateurs doivent s'assurer de leur participation, au risque d'avoir une assemblée déséquilibrée, manquant de représentativité. ➜ Conduire la réunion Comme pour le groupe de travail, la maîtrise du temps est essentielle, l'objectif étant de permettre à chaque participant de s'exprimer. Ainsi, il est nécessaire de rappeler en ouverture les contraintes de temps en même temps que les objectifs de la réunion et de présenter les règles d'intervention. La réunion peut être conduite par un animateur chargé de garantir à chacun un temps de parole équivalent. Cette fonction d'animation doit, autant que faire se peut, être distincte des fonctions d'animation et d'expertise. ➜ Exploiter les résultats La difficulté de l'exercice résulte du volume des informations recueillies et de la diversité des sources. La synthèse des éléments liés à la problématique peut prendre la forme d'une note ou d'un tableau récapitulatif. À défaut d'être validé par chacun des participants, la vérification du contenu peut s'effectuer en interne par une personne ayant assisté à la réunion publique. 55 Fiche outils Si le déroulement de la réunion le justifie, une note ou un graphe représentant les relations entre les différentes catégories d'acteurs peuvent être réalisés. Points de vigilance L'organisateur doit d'une part s'assurer de la représentativité des personnes présentes et d'autre part faire attention à bien maîtriser les temps de parole et les conflits éventuels. Applications ● ● recenser l'existant faire remonter les besoins Des objectifs variés Les réunions publiques ne sont pas nécessairement construites selon le même schéma d'association des partenaires. Le choix des participants dépend des objectifs que l'on souhaite atteindre. Les réunions publiques peuvent privilégier : ■ un dialogue intergénérationnel, en faisant participer des représentants des différentes classes d'âges, pour mesurer les divergences et convergences des besoins de déplacement des différents publics ; ■ un échange entre les différents acteurs d'un même territoire, dans l'optique de construire une réflexion globale. Peuvent alors être associés les élus, les représentants d'usagers de services, des syndicats des ordres profesionnels, les chambres consulaires, les opérateurs de services, etc. ; ■ des échanges entre collectivités au sein d'un même territoire pour penser la mise en cohérence de politiques menées aux différentes échelles et homogénéiser les services de transport existants. Afin de s'assurer de la représentativité des différentes communes ou communautés à l'occasion d'une réunion publique, l'organisateur peut appliquer des quotas. Le nombre de représentants est alors proportionnel au poids démographique de la collectivité ou de la communauté. 56 L'atelier, le groupe de travail Principe Cette démarche est utilisée pour produire une réflexion collective sur un sujet donné, en associant plusieurs acteurs. Elle fait appel aux connaissances et à l'expertise des personnes associées. Il s'agit souvent de publics experts, tels que des techniciens, des personnes sollicitées pour leur connaissance du sujet ou leur fonction, des élus, etc. Ces ateliers ou groupes de travail peuvent être ponctuels (prise de décision, travail de hiérarchisation) ou réguliers, couvrant toute la période de construction d'un service de transport adapté et viable. En fonction des objectifs, ils peuvent être thématiques (par type de services au public par exemple). Intérêt L'atelier ou le groupe de travail permettent de produire collectivement. Ils peuvent être constitués pour : ■ recueillir des données ou des opinions dans le cadre d'échanges d'expériences ou de points de vue ; ■ élaborer des méthodes d'analyse de besoins, s'accorder sur les protocoles dans le cadre d'un travail mené avec différents partenaires ; ■ faire le tri entre différentes données et les hiérarchiser ; ■ obtenir un consensus (valider la liste de besoins recueillis, ou leur hiérarchisation). Par ailleurs, ces outils se veulent relativement efficaces en consacrant une plage horaire précise au temps de la production. Éléments de méthode ➜ Préparer le groupe de travail Pour être efficaces, le groupe de travail ou l'atelier nécessitent un travail préparatoire important. Au-delà de la préparation d'un ordre du jour, commun à toute réunion, cette démarche de production collective implique de fixer préalablement les objectifs à atteindre au cours de la séance, de définir un plan de travail précis, d’expliciter le rôle de chacun des participants et de répartir entre eux le travail préparatoire à réaliser. ➜ Tenir la séance de travail L'enjeu majeur de cet exercice est de savoir maîtriser le temps. Pour ce faire, il peut être utile de rappeler en introduction les objectifs et les délais de la réunion, de présenter clairement les règles d'intervention et de désigner un animateur garant de la progression du groupe de travail. ➜ Exploiter la production La production étant de l'ordre de la réflexion ou de la décision collective, elle peut être synthétisée sous forme de comptes-rendus ou de relevés de décision, soumis à la validation des participants. 57 Fiche outils Points de vigilance Cette démarche implique un réel investissement de la part des intervenants, et notamment un important travail de préparation des réunions. L'organisateur doit s'assurer de la motivation, de l'implication et de la disponibilité des participants, en particulier lorsque le travail du groupe est amené à s'inscrire dans la durée. Applications ● ● ● faire remonter les besoins définir les critères de hiérarchisation hiérarchiser les besoins Les groupes de travail destinés à faire remonter les besoins Ils sont généralement thématiques, mais peuvent également être construits par entités territoriales (groupes de travail organisés par communautés par canton ou pays) ou par type de publics-cibles. Les thèmes sont variés et sont très dépendants des contextes locaux. Peuvent être citées à titre d'exemple les thématiques suivantes : ■ l'implication des acteurs communaux ; ■ l'insertion sociale ; ■ l'insertion professionnelle ; ■ les loisirs sportifs et culturels ; ■ les séniors et les personnes à mobilité réduite ; ■ l'articulation entre la santé et l'insertion ; ■ la prise en charge de proximité des personnes âgées ; ■ la présence médicale ; ■ les télécommunications ; ■ les services publics ; ■ les commerces de proximité. Les acteurs associés varient d'une problématique à l'autre. Il s'agit le plus fréquemment de socioprofessionnels, parfois de représentants de l'État et de la société civile. Par exemple, peuvent être sollicités dans le cadre d'un atelier thématique sur la santé, des travailleurs sociaux, des directeurs de structures hospitalières, des animateurs sociaux, des responsables associatifs oeuvrant dans le champ de l'aide aux personnes âgées, la CPAM, le conseil de l'ordre des médecins et des élus, notamment des représentants du conseil général. Dans le cadre d'un atelier thématique sur l'insertion, les associations d'accompagnement des personnes en parcours d'insertion et les missions locales pourront également être associées. Les groupes de travail comptent en moyenne entre 10 et 20 personnes. Cet effectif permet d'assurer une variété de points de vue, sans pour autant fragmenter le travail de réflexion et en évitant une animation trop lourde. 58 Dans le cadre des groupes de travail destinés à faire remonter les besoins, les participants sont généralement sollicités afin de rendre compte des besoins en mobilité observés dans leur domaine d'intervention et de croiser les regards, d'un point de vue des pratiques de déplacements ou d'accès aux services par exemple. Le groupe de travail peut permettre de faire émerger des dysfonctionnements. Les participants peuvent également être amenés à identifier des priorités, hiérarchiser les besoins, ou émettre des propositions quant aux pistes à approfondir. Les groupes de travail destinés à arrêter une décision Ces groupes de travail interviennent après la validation du diagnostic (constat des besoins en déplacement par exemple), en phase de hiérarchisation et de prise de décision. Ils associent généralement les acteurs compétents, qui seront peut-être amenés à intervenir par la suite dans la construction d'une offre de transport : les AOT, certaines associations en cas de partenariats envisagés, les élus principalement. Il s'agit pour le maître d'ouvrage de s'assurer de leur soutien, voire de confirmer leur engagement dans la construction d'un service, ou de prendre connaissance de leur point de vue quant à la faisabilité technique et financière du projet. Les participants sont amenés à éclairer et accompagner la prise de décision. Le cas échéant, ces groupes travaille en étroite collaboration avec le comité de pilotage. 59 Fiche outils La visite de terrain Principe Cette démarche d'observation et de recueil de l'information implique le déplacement sur le terrain des personnes responsables de l'analyse des besoins. La visite de terrain peut avoir plusieurs objectifs : ■ observer le fonctionnement d'un service à la population ou d'un mode de transport permettant d'accéder au service ; ■ observer les pratiques de certains publics-cibles ; ■ observer le fonctionnement de solutions de transport mises en place sur d'autres territoires. Intérêt La dimension concrète de la visite de terrain, qui privilégie l'expérience, peut intervenir en complément d'une réflexion. Construite sur le ressenti, elle offre la possibilité de prendre connaissance des pratiques au quotidien et peut permettre de mieux mesurer les problèmes d'accès aux services et les contraintes existantes. Éléments de méthode ➜ Préparer la visite de terrain La visite de terrain implique un travail préparatoire. Les sites à visiter sont identifiés en fonction des objectifs fixés initialement par le porteur de projet. Il peut être intéressant, à ce stade, d'avoir pris connaissance au préalable des données quantitatives, afin de guider le choix de sites. Une fois la sélection faite, il est nécessaire de s'assurer de l'accord des responsables du site et de planifier les visites, en prévoyant le cas échéant des itinéraires. ➜ Effectuer la visite Pour une plus grande efficacité et lisibilité de la visite, il est nécessaire de rappeler les objectifs de la démarche aux personnes présentes sur le terrain. ➜ Exploiter les résultats Afin de retranscrire les impressions et les échanges, la synthèse de la visite doit être réalisée le plus rapidement possible. Points de vigilance La visite de terrain prend du temps. On ne peut l'envisager comme un outil de recensement de l'existant, mais comme un complément d'information. 60 Par ailleurs, il faut veiller à relativiser l'exemplarité de certaines pratiques dont la réalité du fonctionnement est liée à des spécificités et des dynamiques locales. Applications ● ● ● recenser l'existant identifier les pratiques définir des critères de hiérarchisation Objectifs de la visite de terrain ➜ Trouver la solution la plus adaptée au contexte local Cette démarche s'apparente à une approche comparative. Plusieurs méthodes sont envisageables. Soit le porteur de projet sélectionne des territoires ayant les mêmes caractéristiques que le sien : conditions géographiques similaires (zone de moyenne ou haute montagne, littoral, etc.), armature urbaine comparable (pôle urbain de 50 000 habitants qui concentre les services ou système multipolarisé de communes périurbaines situées hors PTU), structuration en territoires de projet (place des communautés de communes, des pays), etc. Soit il travaille sur les conditions de réussite d'un dispositif particulier pré-identifié. L'identification des acteurs du transport (les différents niveaux d'autorités organisatrices de transport et notamment la place des conseils généraux, la mobilisation des associations) peut être un critère de sélection intéressant. Il permet d'anticiper sur la mise en place de dispositifs et d'étudier les méthodes d'association des partenaires. ➜ Vérifier l'efficacité d'un dispositif envisagé pour améliorer l'accès aux services La visite de terrain peut être l'occasion de s'assurer de la pertinence d'un dispositif, en fonction de critères prédéfinis. Par exemple, une centrale de mobilité pourra être analysée au regard de la diversité des modes de transport recensés (lignes de transport ferroviaire régionales, lignes régulières départementales, transport à la demande, démarches de covoiturage, location de mobylettes proposée par une association, etc.), de sa capacité à renseigner les personnes (nombre d'appels enregistrés, nature des questions posées, satisfaction des usagers de la centrale de mobilité), de sa pertinence pour identifier des besoins, ou encore de sa capacité à proposer et gérer directement des modes d'accès aux services. La visite de terrain n'a pas pour objet de donner des idées au porteur de projet, mais de vérifier l'efficacité et la faisabilité d'un dispositif clairement envisagé. ➜ Mesurer les avantages et les inconvénients de certains dispositifs L'observation concrète d'un système déjà existant permet d'obtenir des informations sur les atouts, les inconvénients ou les risques de dysfonctionnements. Les sources sont multiples : les responsables techniques et politiques du dispositif, les usagers et les bilans d'exploitation. La visite de terrain permet alors d'enrichir le dispositif d'expériences antérieures et de l'ajuster, mais également d'alimenter les argumentaires en faveur de l'un ou l'autre dispositif dans l'optique d'une prise de décision. ➜ Prendre la mesure des pré-requis La visite de terrain peut également être l'occasion de mesurer le coût d'investissement mais également de fonctionnement des différents dispositifs envisagés. 61 Fiche outils Le questionnaire Principe Le questionnaire est un cadre normalisé utilisé pour recueillir des informations auprès de personnes ressources : soit des données dans le cadre d'un travail de recensement de l'offre en mobilité par exemple, ou afin de faire remonter les besoins, soit des avis. Il peut prendre différentes formes : questionnaire ciblé (le profil des personnes interrogées est défini à l'avance) ou anonyme ; questions ouvertes (la personne interrogée est libre de sa réponse) ou fermées (les choix de réponses ont été fixés a priori). Il est particulièrement utilisé dans le cadre d'enquête ou d'entretien. Intérêt Sa forme permet d'interroger un grand nombre de personnes en un minimum de temps. Il assure par ailleurs une homogénéité des réponses, ce qui facilite le traitement. Éléments de méthode ➜ Définir les objectifs Afin de disposer d'informations pertinentes et exploitables, il est nécessaire d'anticiper sur les résultats que l'on souhaite obtenir et de s'interroger sur les finalités de la consultation par questionnaire ainsi que sur l'utilisation qui sera faite des réponses. De ce travail initial découlent les choix relatifs à la forme du questionnaire et des questions posées. ➜ Choisir le type de questionnaire Le questionnaire peut être auto-administré (la personne interrogée répond elle-même aux questions) ou administré individuellement (le questionnaire est complété par l'analyste lors d'un entretien individuel). Cette dernière technique permet un meilleur taux de retour, tant d'un point de vue quantitatif que qualitatif. Le questionnaire peut comporter des questions fermées ou ouvertes. Les questions ouvertes permettront d'obtenir davantage d'informations et de faire apparaître des nuances. Mais cette richesse est plus difficile à traiter. ➜ Formuler les questions Il s'agit d'identifier les thèmes à aborder, permettant de construire les questions. Celles-ci sont formulées en anticipant sur le type de réponse attendue. ➜ Codifier les résultats pour une meilleure exploitation Le traitement des résultats peut être effectué grâce à une matrice de données à double entrée, faisant apparaître d'une part les personnes ayant répondu (une par ligne) et d'autre part les questions posées (une par colonne). Pour les questions fermées, l'information peut être gérée par un code numérique ou alphanumérique prédéterminé. Pour les questions ouvertes, les différentes réponses peuvent parfois être 62 identifiées a priori, ce qui permet de définir des codes par avance. Le plus souvent, une codification a posteriori sera nécessaire. ➜ Analyser et interpréter les résultats L'analyse sera quantitative et permettra d'identifier les tendances et les priorités. Elle sera également d'autant plus qualitative que le questionnaire comportera des questions ouvertes. Elle peut donner lieu par exemple à l'élaboration d'une liste des besoins, classés en fonction des caractéristiques des populations. Applications ● ● ● recenser l'offre existante identifier les pratiques faire remonter les besoins Des champs d'investigation variés L'efficacité du questionnaire réside dans sa capacité à obtenir des informations précises, dépassionnées et objectivables, dans l'optique de constituer une base de données utile pour l'analyse de besoins. Dans le cadre d'une réflexion sur l'accès aux services, il peut permettre de : ➜ Définir un socle commun d'investigation, construit sur le vécu des populations locales Dans le cadre d'un travail de réflexion sur la mobilité comme levier d’amélioration de l'accès aux services, les maîtres d'ouvrage buttent fréquemment sur la définition du champ d'intervention. La notion de « services au public » ne se limite plus aux services publics traditionnels (Poste, école, services fiscaux) et intègre de plus en plus de services marchands (commerces de proximité, accès aux soins, activités de loisirs, etc.). Certains porteurs de projet choisissent donc de s'appuyer sur le vécu des usagers, en travaillant sur la définition spontanée des services au public. Afin de remédier aux éventuels blocages provoqués par un champ d'investigation trop vaste, la définition « des services au public » peut être traitée sous forme de question fermée, en définissant a priori un éventail de services à la population. Il peut être également utile de demander dans le cadre du questionnaire de hiérarchiser les services auxquels la population souhaite prioritairement accéder. ➜ Réaliser un état des lieux de l'existant Quelle est l'offre en mobilité ? Combien compte-t-on de services au public ? Où sont-ils localisés ? Comment sont-ils accessibles ? Existe-t-il des projets susceptibles de modifier l'offre en accès aux services ? Les questions sont multiples et peuvent aussi bien être posées aux élus qu'à la population. Il s'agira toutefois d'être vigilant quant à leur formulation. Il ne s'agit pas de connaître l'avis des élus ou des administrés sur le niveau de services au public mais de localiser les points d'accès aux transports publics, de mener un travail de recensement des services à la population permanents, itinérants, des permanences administratives, sociales ou culturelles présents sur une commune, de mesurer la part de la population locale n'ayant pas accès à un moyen de transport, etc. ➜ Observer les pratiques Le questionnaire est l'occasion de prendre connaissance des pratiques de la population. Il peut renseigner sur l'utilisation des services, en intégrant des critères de fréquence d'utilisation, de temps moyen d'accès, de 63 Fiche outils temps d'accès maximal supportable par service, etc. La non-utilisation d'un service soulève également des interrogations : quelles en sont les causes ? Il peut être également intéressant d'obtenir des informations sur les moyens d'accès concrètement utilisés pour accéder à certains services ou au bourg-centre. Pour obtenir des informations exploitables, il peut être nécessaire de distinguer les différents services qui ne touchent pas nécessairement les mêmes publics et ne fonctionnent pas tous selon le même système (permanences, rendez-vous individualisés, etc.). Peuvent être distingués les services relevant de la santé, des loisirs, de l'insertion, etc. Les mêmes questionnements s'appliquent, mais les réponses peuvent être sensiblement différentes en termes de fréquences, d'horaires, de pratiques. ➜ Identifier les difficultés rencontrées dans l'accès aux services sur le territoire Le questionnaire peut permettre d'identifier les causes d'un défaut d'utilisation de certains services par des personnes potentiellement concernées. Adressé aux acteurs du territoire, il peut également mesurer l'importance du facteur « mobilité » dans les démarches d'accès aux services. ➜ Mesurer le niveau d'information de la population en matière de mobilité Le défaut d'information est une des causes de sous-utilisation des modes d'accès aux services existants. Une bonne information peut permettre de régler une partie des besoins en mobilité. ➜ Evaluer l'adhésion des usagers, des élus et des professionnels aux solutions envisagées Le questionnaire se rapproche alors plus du sondage en demandant aux personnes interrogées de hiérarchiser les solutions envisagées par le porteur de projet. Cela permet d'identifier d'éventuels blocages. La diffusion Les questionnaires peuvent être envoyés directement aux personnes ressources (personnes faisant partie d'un échantillon, élus, membres d'associations, etc.) ou mis à disposition, soit dans des lieux fréquentés (mairies, bibliothèques, entre autres), soit dans les locaux des structures partenaires (structures d'accueil de la petite enfance, associations de loisirs, clubs du troisième âge, structures d'accueil social, etc.). 64 La technique du QQOQCPC (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Combien ?) Principe Cette technique permet de collecter et d'organiser l'information en examinant toutes les facettes d'un sujet. L'outil peut s'appliquer à un service au public ou à un mode de transport, et renseigner ainsi sur leur utilisation (quels publics, quelle période d'utilisation ? etc.) Il peut également s'appliquer à des types de déplacements (comme par exemple les déplacements domicile-loisirs) ou des types de démarches (les démarches administratives notamment) et permet ainsi d'informer sur des pratiques. L'exercice peut être réalisé seul ou en groupe. Intérêt La technique du QQOQCPC est une démarche systématique, qui guide le questionnement et permet de mener une analyse exhaustive du sujet traité. Sa dimension systématique en fait un outil transposable qui permet d'obtenir des informations comparables. Elle peut être utilisée soit comme outil de collecte de l'information, permettant d'identifier les acteurs intervenant dans le champ de la mobilité, de préciser leurs compétences, leurs modalités d'intervention, d'analyser les pratiques (si elle est appliquée à un service, un mode de déplacement ou une ligne de transport), soit comme outil de synthèse. Elle permet d'organiser l'information recueillie sur les besoins des publics-cibles, par exemple, ou bien encore de construire des questionnaires ou des entretiens. Peu de moyens sont nécessaires. Cette technique s'appuie, pour une large part, sur des informations existantes qu'il s'agit de rassembler et de réorganiser. Éléments de méthode ➜ Définir le questionnement de départ Que souhaite-t-on analyser ? ➜ Analyser Qui ? ; Quoi ? ; Où ? ; Quand ? ; Comment ? ; Pourquoi ? ; Combien ? Chaque question doit être appliquée à chacun des objets de questionnement identifiés. ➜ Exploitation de l'analyse Les informations obtenues peuvent par exemple être traduites sous forme de tableau, afin de faciliter leur exploitation. 65 Fiche outils Points de vigilance Cet outil s'adapte difficilement à un travail d'investigation poussé. Par ailleurs, si le questionnement a été effectué par une seule personne, il peut être utile de faire valider la production finale, afin d'éviter les écueils d'une analyse subjective. Applications ● ● ● recenser l'existant identifier les pratiques faire la synthèse des besoins Exemple n°1 : technique appliquée à un service au public Qui ? - identification des utilisateurs du service - caractérisation des usagers Combien ? - recensement des pratiques - coût Pourquoi ? Service au public Y Où ? - localisation du service - identification des activités ou démarches effectuées Comment ? - mode d'accès - fréquence d'utilisation 66 Q uoi ? Quand ? - période d'utilisation du service Exemple n°2 : technique appliquée pour la synthèse d’un besoin de déplacement Qui ? - public(s) exprimant ce besoin Q uoi ? Combien ? - type de service demandé - fréquence d'utilisation Pourquoi ? Besoins de déplacement Z Où ? - destination - identification des activités ou démarches effectuées Comment ? - mode(s) d'accès Quand ? - période d'utilisation du service 67 Fiche outils Le tableau des critères Principe Outil de traitement de l'information, permettant d'évaluer la pertinence de données (publics, offre existante, besoins) au regard de critères prédéfinis. Il permet d'effectuer une sélection parmi les besoins en déplacement à traiter. Intérêt Il s'agit d'un outil discriminant d'aide à la décision. Il n'est pas limité dans le volume des données à traiter. Éléments de méthode ➜ Définir les critères L'efficacité de l'outil repose sur la pertinence des critères retenus. Ils sont définis en fonction des objectifs fixés par le maître d'ouvrage. Selon les cas, ils peuvent reprendre des axes stratégiques ou des éléments financiers ou techniques. Par ailleurs, tous les critères n'ayant pas la même importance, il est possible de leur attribuer des coefficients d'importance variables, qui permettront de pondérer les résultats. ➜ Confronter Une fois les critères rentrés en abscisse ou en ordonnée du tableau, il s'agit de mener une analyse systématique des données. Afin de faire apparaître des niveaux de pertinence différents, il est possible d'attribuer, par critère et pour chaque donnée, des niveaux différents. ➜ Sélectionner Une fois les coefficients d'importance appliqués, les données les plus représentatives des critères peuvent être sélectionnées. 68 Applications ● ● Les critères mobilisables ● identifier les personnes ressources dans le cadre du recensement des besoins confronter les besoins et l'offre hiérarchiser les besoins Le tableau de critères peut être utilisé pour identifier les personnes ressources. Plusieurs critères peuvent être retenus. La disponibilité, la fonction, la représentativité, l'influence acquise dans un domaine précis (du transport, des services), l'appartenance à un public-cible, etc. Dans le cadre d’un travail de hiérarchisation des besoins, les critères peuvent être techniques (volume des demandes à traiter, pourcentage de la population locale concernée, regroupement avec d'autres besoins, etc.), financiers (coût du dispositif à mettre en œuvre, faisabilité du dispositif, partenariats à mener), ou politiques (compris dans des axes stratégiques définis par les élus ou techniciens). 69 Fiche outils La grille de lecture Principe La grille de lecture permet de sélectionner et de classer des données existantes et peut s'appliquer à tout type de document (études, comptes rendus, bilans d'exploitation, etc.). Selon le volume des documents à étudier, il est possible de réaliser une grille par document ou d’utiliser la même pour un ensemble de documents. Cette dernière technique permet également de compiler, dans une même grille, toutes les informations recensées sur un thème. Intérêt La grille de lecture permet de traiter un volume important de documents en ne sélectionnant que les informations relatives au sujet traité. Chaque document est abordé par le prisme des mêmes questionnements, ce qui permet d'assurer une analyse identique pour des documents de différente nature. Eléments de méthode ● recenser l'existant ➜ Définir les axes de la grille de lecture Pour être efficace, la grille doit être orientée et proposer une lecture du document. La première étape consiste donc à préciser les objectifs de l'analyse (quelles informations souhaite-t-on obtenir ?). Les questions ou thèmes constituant la grille de lecture découlent de ces objectifs initiaux. ➜ Identifier et rassembler les documents sources Il s'agit de lister l'ensemble des documents susceptibles de contenir des informations sur le sujet à traiter, en élargissant le champ des investigations à des acteurs ou des documents ne traitant pas directement du sujet. Certains documents (schémas, chartes de cadrage, positionnements des grands opérateurs de services sur un territoire donné, etc.) peuvent par exemple proposer des analyses stratégiques, non quantifiées, pouvant se révéler intéressantes pour la compréhension d'un phénomène ou de la position d'acteurs majeurs du territoire. ➜ Analyser La grille de lecture est un outil de travail compilant l'ensemble des informations existant sur un sujet. Il ne s'agit pas de faire une synthèse, mais bien de recenser. C'est pourquoi les notes ou citations doivent être précises et référencées, afin de pouvoir se reporter au document source si nécessaire. Par ailleurs, elles doivent être compréhensibles par tous, dans un souci de réutilisation (la personne chargée d'analyser la grille n'étant pas nécessairement celle qui l'a remplie). ➜ Exploiter la grille de lecture Outil de traitement, la grille de lecture permet de disposer d'un classement d'information consultable. Son exploitation passe par la réalisation d'une synthèse présentant les principaux enseignements. 70 Points de vigilance La grille de lecture est un outil relativement lourd à utiliser car elle implique un travail de recensement exhaustif. De ce fait, le nombre de questions ou de thèmes retenus doit être limité pour que la grille reste exploitable. Applications Esquise d’une grille de lecture permettant de recenser l'offre en déplacement pour accéder aux services sur un territoire Le constat : l'accès aux services en milieu rural et périurbain ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ L'offre de services est-elle analysée ? Recensement des informations concernant les services présents sur le territoire L'offre de modes d'accès aux services est-elle analysée ? Recensement des moyens d'accès aux services Des besoins en accès aux services sont-ils identifiés ? Les populations concernées sont-elles mentionnées ? Comment se traduit localement la problématique de l'accès aux services ? La (les) stratégie(s) d'accès aux services en milieu rural et périurbain ■ ■ ■ Le document fait-il état de stratégies développées pour favoriser l'accès aux services ? La question de l'accès aux services est-elle identifiée comme un des axes d'intervention des territoires de projets ? Des politiques sont-elles menées ? Par qui ? Les partenaires ■ ■ Les acteurs agissant dans le domaine de l'accès aux services sont-ils identifiés ? Qui sont-ils ? Des partenaires sont-ils mentionnés ? 71 Fiche outils L'analyse fonctionnelle Principe L'analyse fonctionnelle a pour objet de définir l'ensemble des besoins fonctionnels de l'étude à mener (étude déplacement ou étude sur l'accès aux services) par l'utilisation d'une méthode adaptée à tout type de système, qu'il soit technique ou organisationnel. Cette méthode se déroule en deux phases : ■ une phase pour déterminer le besoin de l'étude ■ une phase pour déterminer les fonctions du système Elle s'effectue en groupe de 5 à 10 personnes provenant d'horizons différents et ayant une bonne connaissance du sujet qui sera étudié. Un animateur indépendant permettra le bon déroulement des débats, le suivi de la méthode et l'écriture des résultats. Cette méthode aboutit à la rédaction d'un cahier des charges fonctionnel pouvant être utilisé pour un appel d'offres, mais aussi pour comparer les propositions. Intérêt La rigueur de la méthode comprenant les questions de base à se poser permet de cerner avec le moins d'erreurs possible tous les aspects liés aux besoins, qu'ils soient explicites ou implicites. Elle est complémentaire aux autres méthodes, car la détermination précise des fonctions peut faire appel aux entretiens, questionnaires, etc. Éléments de méthode ➜ Définir le groupe de travail Le groupe de travail comprend au minimum un animateur formé à l'analyse de la valeur et à l'analyse fonctionnelle et des participants impliqués dans tous les aspects de l'étude. Le déroulement de l'étude s'effectue en plusieurs phases, par des réunions animées par l'animateur désigné. Elles font l'objet de comptes rendus détaillés. ➜ Définir le besoin de l'étude Lorsqu'une étude est menée par analyse fonctionnelle, il faut répondre en détail aux cinq questions suivantes : ■ à qui l'étude rend-elle directement service ? Il peut s'agir du financeur de l'étude, des décideurs, des associations, des transporteurs, etc. Cette question est extrêmement importante, car elle traite de la légitimité de l'étude ; ■ sur quoi agit l'étude (le thème de l'étude) ? Il peut s'agir de la mobilité dans une certaine zone, des moyens de mobilité, de l'organisation des transports, etc. ; 72 ■ ■ ■ dans quel but ? Pourquoi réaliser une étude sur tel thème pour le compte de ceux à qui elle rend service ? Il peut naturellement y avoir plusieurs réponses ; à cause de quoi ? Il peut s’agir des raisons profondes qui ont sous-tendu le lancement de l'étude ; qu'est-ce qui peut faire disparaître le besoin de l'étude ? Cette question, un peu iconoclaste, a le mérite de mettre en valeur toutes les solutions qui pourraient être mises en œuvre aujourd'hui, et les évolutions probables de l'organisation... On peut trouver des réponses comme : « la mobilité n'est plus utile car tout le monde est relié à Internet », ou « il existe déjà un service qu'il suffirait d'étendre à tel type de population », etc. À qui l'étude rend-elle service ? Sur quoi agit l'étude ? Étude Dans quel but ? ➜ Définir les différents éléments ayant une influence sur le système Il s'agit de définir tous les éléments pour lesquels le système de mobilité a une action et tous les éléments qui entrent de près ou de loin dans l'organisation et le fonctionnement du système. Il peut s'agir de personnes, de services, d'éléments externes (lois, réglementations, etc.) ou d'état (jeune à domicile, jeune au centre sportif, etc.). L'ensemble de ces éléments est représenté par une « pieuvre », ou « marguerite ». Ils sont liés entre eux par des fonctions. Dans le cas d'une étude de mobilité, et pour simplifier la représentation, on peut réaliser une pieuvre pour chaque catégorie de population ciblée : jeunes, personnes âgées, personnes en parcours d’insertion professionnelle, etc. ➜ Définir les fonctions attendues et les critères de valeur Les fonctions ne préjugent pas de la solution qui sera retenue pour la mise en œuvre du service. Ainsi, les modes de transport ne seront pas précisés. Il existe deux types de fonctions dans un système : ■ les fonctions principales qui relient deux éléments du milieu extérieur. Il s'agit des fonctions pour lesquelles le système est réalisé. Sur la « pieuvre », ces fonctions sont représentées traversant le système étudié ; ■ les fonctions de contrainte pour lesquelles le système réagit au milieu extérieur. Ces fonctions sont représentées par une liaison entre l'élément concerné et le système étudié. 73 Fiche outils La fonction peut être exprimée par un verbe à l'infinitif et des compléments, et fait intervenir au moins un élément du milieu extérieur. Ces fonctions sont affectées des valeurs caractéristiques qui les déterminent et de critères de valeur. Les critères de valeur ont pour objet de donner des éléments de décision lorsque les solutions seront décrites, comme le coût d'investissement du système, le coût d'exploitation, l'insertion dans l'environnement, le pourcentage de la population touchée, l’accessibilité. On obtient alors un Cahier des charges fonctionnel (CDCF) qui reprend tous ces points. Il peut faire partie intégrante d'un appel d'offre de service. Applications ● Un exemple simplifié pour définir les différents éléments ayant une influence sur le système : ● ● construire un cahier des charges pour la réalisation d'une étude sur les besoins identification des pratiques recenser l'existant Jeune à son domicile Environnement F1 Jeune au centre sportif Fc6 Système de mobilité pour les jeunes Fc2 Fc5 Lois Réglementation Fc4 F2 Ecole de musique 74 Fc1 Fc3 Ville Exemple de fonction principale : ➜ Fonction F1 : Transporter un jeune de son domicile au centre sportif ■ Grandeurs caractéristiques de la fonction : - Localisation du domicile - Localisation du centre sportif - Temps de parcours demandé - Eléments de confort ■ But de cette fonction ? Pourquoi veut-on transporter un jeune de son domicile au centre sportif ? - Permettre au jeune de pratiquer son sport ■ Quelles sont les causes de cette fonction ? - Le jeune n'a pas de moyen de locomotion ■ Qu'est-ce qui peut faire disparaître le besoin de cette fonction ? - Il n'y a plus de centre sportif - Il n'y a pas de jeune intéressé - Il existe un système de covoiturage dans l'association Exemple de fonction de contrainte : ➜ Fonction de contrainte Fc1 : Etre adapté au jeune et à son domicile ■ Description des accès ➜ Fonction de contrainte Fc2 : Etre inséré dans la ville ■ Description de la ville, de ses accès, etc. ➜ Fonction de contrainte Fc3 : respecter les lois et les réglementations ■ Législation 75 3. Six monographies pour illustrer la diversité des méthodes Pour clore ce guide, essentiellement construit à partir de l'observation des démarches et des pratiques de territoires partenaires, une série de monographies est présentée en illustration. Menées, selon les cas, en interne ou externalisées, les démarches présentées peuvent s'inscrire dans le cadre d'une réflexion sur les services ou de la construction d'une offre de transport et ne sont pas toutes au même stade d'avancement. En mettant en évidence la spécificité de chaque démarche, il s'agit moins d'insister sur leur exemplarité que sur la variété des méthodes d'analyse de besoins conduites localement, témoignant ainsi de la diversité des contextes locaux. Les monographies proposées insistent sur les éléments méthodologiques permettant la compréhension de l'analyse des besoins. L'ensemble de la démarche de projet n'est pas présenté, pour obtenir des compléments d'information, des contacts sont indiqués. 77 Monographie Pays Sologne Val sud Une analyse externalisée des besoins en services Démarche engagée : étude pour la définition d’un projet de services à la population Projet : réalisation d'un projet de services à la population à l'échelle du pays Porteur du projet : syndicat mixte du pays Sologne Val Sud Maître d'œuvre : bureau d'études Objectif : proposer une offre cohérente de services à l'échelle du territoire qui conforte le maillage de services de proximité et en améliore l'accès. Contexte : le pays Sologne Val Sud se trouve à proximité de l'agglomération d'Orléans. Le zonage en aires urbaines proposé par l'Insee le définit comme un " pays périurbain " qui se caractérise par une localisation en périphérie de l'agglomération, une vocation résidentielle et un nombre d'emplois offerts inférieur au nombre d'actifs-habitants. En conséquence, le pays craint une augmentation de sa dépendance vis-à-vis de l'agglomération d'Orléans, notamment en termes d'usages des services. Stratégie du pays : dans ce contexte, le pays développe une stratégie visant à fixer la population, voire attirer de nouveaux habitants en proposant une offre de services adaptée aux besoins des populations résidentes et à venir. Calendrier ● ● ● signature de la convention entre le bureau d’étude et le pays : mars 2005 rapport intermédiaire : juillet 2006 rapport final : janvier 2006 Méthodologie Un engagement de la région Centre La démarche est soutenue par la région Centre. Considérant que les pays constituent « un espace de proximité pertinent [pour traiter] certaines questions liées à l'aménagement de la vie quotidienne des habitants », le conseil régional accompagne, dans le cadre des contrats régionaux de pays, les projets destinés à mieux organiser et structurer l'offre de services à la population. Compte tenu des enjeux soulevés par l'organisation et l'adaptation des services, la Région a renforcé sa position en adoptant une politique volontariste d'incitation à la réalisation de projet de services à l'échelle des pays. Dans le cadre du renouvellement des contrats régionaux de pays, l'intervention régionale est conditionnée à la 78 ÎLEDE-FRANCE Pithiviers Eure-et-Loir Châteaudun Loiret Montargis CENTRE CA Montargoise et des Rives du Loing CA d'Orléans Val de Loire Orléans Beaugency CC du Val d’Ardoux CC CC du Canton de Mer Valsol Gien La Ferté-Saint-Aubin La Ferté-Saint-Aubin PAYS SOLOGNE VAL SUD Blois CA de Blois « Agglopolys » Loir-et-Cher Aubignysur-Nère Salbris Cher RomorantinLanthenay EPCI à fiscalité propre (DGC, 1er janvier 2007) Communauté urbaine Communauté d'agglomération Communauté de communes à TPU Autre Pays (ETD, 1er janvier 2007) Pays 79 Monographie réalisation d'une étude globale sur les services, afin de s'assurer d'une meilleure adéquation entre les projets engagés et les besoins réels de la population. Un cahier des charges pour la commande de cette étude a été rédigé par la région Centre et mis à la disposition des pays. Il fixe un cadre de référence proposant une démarche en quatre étapes (inventaire des services, identification des besoins, comparaison de l'offre et de la demande, élaboration d'un projet de services) et insiste sur des éléments de contenu (notamment sur l'importance de la prise en compte de la notion d'accessibilité), et sur l'importance du recours à la cartographie. L'accessibilité comme thème transversal Le cahier des charges régional insiste sur l'importance de la prise en compte de l'accessibilité dans le cadre d'une réflexion sur les services, notamment en se référant aux indicateurs « distance » et « temps moyen d'accès ». L'accessibilité est donc traitée comme un des critères d'appréciation de l'inventaire des services et d'identification des besoins. Compte tenu de leur « caractère déterminant pour l'usage et le développement des services », les transports font l’objet d’une approche transversale dans le cadre de l’analyse thématique. La démarche L'étude a été pensée comme l'occasion d'impliquer et de mobiliser les acteurs régionaux, départementaux et locaux, dans l'élaboration du projet de services, et dans un souci d'appropriation de la démarche et d'économie d'échelle. Financement Cette étude de 6 mois, soit 49 jours, a été facturée 40 544,40 euros. Le pays a bénéficié d'une aide de la Région. ➜ L'étude de l'offre en services 80 ■ Objectif : Cette étude permet de : - disposer de données actualisées sur les prestataires et les prestations de services, - disposer d'une vision synthétique de l'offre et de la concurrence territoriale, - d'évaluer la qualité de la prestation en termes d'accessibilité et d'identifier des zones de concurrence. ■ Outils : Une grille d'inventaire de l'offre en services par commune a été construite par le bureau d'étude, en accord avec le comité de pilotage. Pour faciliter le traitement des informations, les différents services ont été regroupés en trois thèmes et neuf sous-thèmes : - vie quotidienne (déplacement-transports, commerces de base, services marchands de base) - vie sociale (éducation-formation, emploi-insertion, culture-loisirs-sports) - santé et assistance (services d'aide sociale, familiale et administrative, services spécifiques aux personnes âgées, santé-secours d'urgence). Cette grille se divise en deux parties. La première partie permet de stocker des informations quantitatives relatives au recensement de l'offre. La seconde, plus qualitative, permet d'obtenir des informations sur les opérations engagées ou en projet dans le domaine des services, sur les outils de communication utilisés, et de recueillir les avis des acteurs locaux sur le fonctionnement, l'évaluation des services, etc. ■ Sources : La grille a été remplie grâce aux données existantes (Internet, annuaires thématiques notamment l'annuaire des services publics du conseil général du Loiret, études, Charte d’orientation et de développement du commerce, opération de restructuration de l’artisanat et du commerce, charte de pays) complétées par des informations tirées de quatre réunions menées avec les élus (une par canton), d'entretiens avec les prestataires, de visites de terrain et de tables rondes menées avec les utilisateurs de services. ➜ Analyse des besoins ■ Objectif : Il s'agit d'identifier les évolutions socio-démographiques ainsi que les catégories de population à besoins spécifiques. ■ Outils : Outre le traitement des données existantes (études et documents stratégiques du pays, exploitation des données socio-démographiques de l'Insee sur l'ensemble de la population et par catégories spécifiques), le bureau d’étude a organisé huit tables-rondes avec les utilisateurs-usagers des services. Ces tables rondes ont été menées par aire géographique, avec une répartition des participants proportionnelle au nombre d'habitants par commune et représentatifs des différentes tranches d'âge. Ces tables rondes ont permis d'obtenir des informations sur l'utilisation actuelle des services, les besoins et le ressenti des utilisateurs (appréciations qualitatives relatives à la qualité du service, au prix, aux manques, aux points positifs, aux priorités, aux aménagements possibles). Elles ont été animées par un sociologue et ont réuni 99 usagers de services. Enfin, des entretiens avec des personnes référentes (élus, membres du comité de pilotage, prestataires de services, responsables associatifs) ont permis de compléter les informations. La consultation du Conseil de développement a favorisé l'identification les personnes ressources. ■ Sources : Données existantes (études, documents, données Insee, Caf, ANPE, missions locales, conseil régional) Utilisateurs-usagers des services Personnes référentes 81 Monographie ➜ Diagnostic des besoins : confrontation de l'offre et de la demande ■ Objectif : Le diagnostic doit permettre de mesurer le niveau de réponse aux besoins et les carences, par thèmes et sous-thèmes de services et par secteurs géographiques. Il s'agit également d'évaluer la flexibilité de l'offre par rapport aux besoins identifiés, en tenant compte des horaires, de la périodicité des besoins, de la capacité d'offre. ■ Outils : Exploitation des résultats de l'étude de l'offre en services et de l'analyse des besoins à l'aide de tableaux et de cartes de synthèse Ce travail a été restitué de manière thématique, en faisant apparaître pour chaque sous-thème : ■ la vision des élus et des prestataires (en distinguant les points forts et les points faibles et en indiquant les projets) ; ■ la vision des usagers (en indiquant les points forts, les points faibles, les pratiques et des suggestions) ; ■ une analyse quantitative spatialisée ; ■ une présentation des principaux éléments de diagnostic ; ■ une présentation des expériences originales ou exemplaires menées sur le pays ou en dehors. Ce travail de synthèse a été accompagné d'un important travail cartographique, constituant un atlas des services, ayant pour objectif d'améliorer la lisibilité de l'inventaire des services, de visualiser la demande potentielle et de localiser les zones de carences. Il est composé d'une carte représentant le niveau de services par commune. La quasi-totalité des services présents sur chaque commune a été additionnée par thématique avant de se voir attribuer un coefficient appliqué selon le niveau de prestation (rareté, quantité, accessibilité, fréquence et durée d'ouverture du service). Neuf cartes thématiques complètent l'atlas et proposent un inventaire et une analyse par sous-thèmes, en croisant des informations de différentes natures. Ce travail de diagnostic, croisé avec les axes prioritaires définis dans le contrat de pays, a permis d'identifier un premier niveau de priorités. ➜ Hiérarchisation et définition d'un programme d'action Le travail de hiérarchisation a été réalisé à partir de scénarios d'orientation établis en fonction des différents niveaux de services souhaités par rapport aux besoins exprimés et en fonction des enjeux que le pays Sologne Val Sud s'est fixé. Ces scénarios ont été examinés lors d'un séminaire réunissant des élus et des membres du Conseil de développement, qui a permis d'identifier les thèmes prioritaires du futur projet de services et de préciser les orientations stratégiques du pays en matière de services à la population. Un programme d'actions par thème, décomposé en fiches-action, propose des actions prioritaires et permet 82 d'ouvrir le débat sur la faisabilité des projets et d'engager la réflexion sur le choix de la maîtrise d'œuvre susceptible d'intervenir. 15 fiches-action ont été retenues. Chaque fiche-action rappelle les éléments de constats et les objectifs fixés, présente les opérations envisagées en précisant le périmètre pertinent, en détaillant les modalités de réalisation pour chaque opération et propose des pistes pour la maîtrise d'ouvrage, la maîtrise d'œuvre, le coût et les sources de financement. ➜ Le tableau de bord, un outil de suivi et d'évaluation Pour chaque thème, les informations collectées sont présentées dans un tableau de bord des services se concevant comme un outil d'observation de l'offre et de la demande. Il constitue un outil de pilotage, de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre du projet de services et permet de mesurer l'efficacité à long terme des actions issues du projet de services. organisme d'aide à domicile des personnes âgées transporteurs scolaires, taxis, ligne de transport régulier du pays, taxi ambulance bureau d'études chargé du schéma départemental des transports du Loiret CCAS Centre d’initiatives locales de Sologne Organismes contactés Communautés de communes Conseil général Maison médicale Point emploi Inspection académique, lycée Point-stop Relais assistance maternelle Secrétariats des mairies du pays Contact Madame Angélique DONNOT-LEPEINTRE Agent de développement - pays Sologne Val Sud Tél : 02 38 49 19 49 Mail : [email protected] 83 Monographie Le conseil général de Saône et Loire Une analyse des besoins par relais Démarche engagée : étude sur les besoins en mobilité des bénéficiaires du RMI Projet : étude sur les besoins en mobilité des bénéficiaires du RMI Calendrier Porteur du projet : Conseil général de Saône et Loire ● Objectif : En 2002, à la demande des animateurs locaux d'insertion, une étude départementale a été lancée afin de mieux cerner les besoins des publics relevant du RMI et d’apporter des réponses adaptées à la réalité. ● enquête auprès des bénéficiaires du RMI 1er semestre 2003 rapport d'étude juin 2004 84 ÎLE-DE-FRANCE S Romillysur-Seine Fontainebleau Troyes Vosges CA Troyenne Sens Nemours CHAMPAGNE-ARDENNE Chaumont Aube Joigny Montargis CA Montargoise et des Rives du Loing Haute-Marne Auxerre Loiret Vesoul Yonne Gien HauteSaône Côte-d'Or CENTRE Cosne-Courssur-Loire CA Grand Dijon Besançon Dijon Cher Nièvre BOURGOGNE CA Beaune, Côte et Sud Communauté BeauneChagny-Nolay Bourges CA de Nevers CA Bourges Plus Beaune Autun CA du Grand Dole Besançon FRANCHE-COMTÉ Nevers Chalon-sur-Saône Le Creusot Saint-AmandMontrond CU Le Creusot Montceau les Mines Montceaules-Mines Moulins CA de Moulins Saône-et-Loire CA du MâconnaisVal de Saône CA Montluçonnaise Montluçon CA Chalon Val de Bourgogne Mâcon Allier AUVERGNE CA de Vichy Val d'Allier Vichy Rhône CA le Grand Roanne Roanne Jura Lonsle-Saunier SaintClaude Ain Bourgen-Bresse CA de Bourg en Bresse Oyonnax RHÔNE-ALPES EPCI à fiscalité propre (DGCL, 1er janvier 2007) Communauté urbaine Communauté d'agglomération Communauté de communes à TPU Autre 85 Monographie Méthodologie Une étude qualitative élaborée par les animateurs locaux d'insertion Cette analyse de besoins a été menée avec l'aide des animateurs locaux d'insertion, il a été décidé de s’appuyer sur des relais locaux pour collecter et traiter les besoins. L'analyse a été conduite à partir d'une enquête et d'une série d'entretiens. ➜ Un outil : l'enquête Le diagnostic repose sur une enquête menée par le biais de questionnaires élaborés par les animateurs locaux d'insertion. Deux catégories de personnes ont été questionnées : les bénéficiaires du RMI et leurs instructeurs respectifs. Le questionnaire a été envoyé à tous les bénéficiaires du RMI après avoir été testé sur un échantillon. Le mode de diffusion était l'envoi postal : le taux de participation de 57 % est considéré comme important. Les instructeurs des commissions locales d'insertion ont été informés des objectifs de l'enquête et de la démarche utilisée. Pour chaque questionnaire retourné l'instructeur assurant le suivi et l'accompagnement de la personne a également fait l'objet d'un entretien. Il s'agissait en effet de connaître la perception des instructeurs sur la problématique « mobilité » et de mesurer, le cas échéant, les écarts entre cette perception et la situation déclarée par le bénéficiaire. Le taux de retour des questionnaires adressés aux instructeurs est relativement faible (66 % alors qu'un taux de retour de 100 % était visé). Les réponses fournies dénotent une connaissance partielle de la situation des publics. Le taux de réponse « ne sait pas » est important, notamment sur les questions portant sur les points suivants : les rayons de déplacement, les déplacements facilités par un autre moyen de transport ou le recours à des personnes de l'entourage pour se déplacer. Cette enquête a permis d'obtenir différents types d'information : 86 ■ diagnostic des modalités de déplacement des bénéficiaires du RMI L'enquête a porté sur l’ensemble des modalités de déplacements des bénéficiaires du RMI (marche à pied, vélo, transport en commun, taxi, ou voiture personnelle) et sur les facteurs influençant la mobilité (avoir son permis de conduire, posséder un moyen de locomotion, recourir à l'entourage pour se déplacer, connaître les services de transport, incidence de la santé sur la mobilité et évaluation de la mobilité par l'instructeur). ■ un recensement des besoins en mobilité Les besoins et les souhaits des personnes interrogées ont été enregistrés. Les questions ont porté sur l'intention de passer le permis de conduire, si leurs déplacements étaient facilités par un autre moyen de locomotion et si les moyens de transport existants étaient adaptés. ■ un diagnostic de l'offre des aides à la mobilité L’enquête a permis de répertorier les différentes aides financières à la mobilité. Les Commissions locales d'insertion proposent notamment des aides concernant les frais d'assurance, les frais de contrôle technique et les frais de réparation des véhicules. Ces structures disposent également d’enveloppes financières pour aider les bénéficiaires du RMI à passer leur permis de conduire, à se déplacer dans le cadre de formations non rémunérées, ainsi qu’à se rendre à des entretiens d'embauche ou pour résoudre des problèmes de santé. L'ANPE propose également des aides ponctuelles (pour se rendre à un entretien de recrutement) et des aides forfaitaires mensuelles. D'autres aides existent comme le fonds d'aide aux jeunes en difficulté, une carte permettant un accès facilité aux lignes régulières de transport en commun du département, etc. ➜ Analyse de l'offre de transport Un recensement de l'offre de transport en commun existant sur le territoire a été effectué par les animateurs locaux d'insertion : réseau SNCF, bus départementaux, taxis, etc. Les actions spécifiques au niveau territorial pour pallier le problème de mobilité ont également été recensées : les services de transport pour le marché, les associations pour le covoiturage, le prêt de véhicules pour les personnes en insertion, etc. L'étude a permis de conclure à la nécessité : ■ de développer et de renforcer l'accompagnement des bénéficiaires du RMI ; ■ de mettre en œuvre des actions de proximité ; ■ de créer ou étendre l'offre de transport sur certaines parties du territoire ; ■ de prendre en compte les faibles revenus ; ■ de prendre en compte l'incidence de la santé sur les déplacements par le biais d'accompagnement renforcé ; ■ d'adapter l'offre de transport en fonction de problématiques ; ■ d'harmoniser les pratiques des Commissions Locales d'Insertion d'utilisation des enveloppes financières ; ■ d'informer les bénéficiaires du RMI et les services instructeurs sur les offres en matière de mobilité ; ■ de ne pas conditionner les aides à la mobilité à l'insertion professionnelle ; ■ de mieux prendre en compte la problématique mobilité dans les contrats d'insertion. Contact Monsieur Christian CHAMPSEIX Directeur de l’insertion et de la politique sociale Direction générale adjointe aux solidarités - conseil général de Saône et Loire Tél : 03 85 39 56 31 87 Monographie Pays de Fougères Une analyse des besoins menée en interne pour mobiliser les partenaires, les acteurs locaux et la population Démarche engagée : définition d'un schéma de services Projet : élaboration d'un schéma de services au public à l'échelle du pays Porteur du projet : Association " Fougères, Pays en marche " Maître d'œuvre : Association " Fougères, Pays en marche " Objectif : le schéma de services est un cadre de référence structuré, priorisé et cohérent pour l'ensemble des interventions futures en faveur des services à la population. Il définit les équipements à adapter ou à créer sur le territoire du pays, en rationnalisant leur localisation. Le pays de Fougères Calendrier perçoit le schéma de services comme un moyen de compléter l'offre de diagnostic des services publics et services, un argument de négociation face aux opérateurs en phase de au public : restructuration de leurs services et un outil pour mobiliser les élus. avril 2004 - juillet 2004 Contexte : à proximité de Rennes, le pays de Fougères connaît depuis ● quelques années une forte augmentation démographique, concernant en particulier de jeunes ménages avec enfants, profitant d'une meilleure accessibilité et de la saturation de l'offre de logements dans la métropole rennaise. Cette nouvelle population aux habitudes urbaines est exigeante en matière de services tandis que l'offre est très variable sur le territoire et tend à diminuer du fait de la restructuration de certains opérateurs ou prestataires de services. Stratégie du pays : dans sa Charte de développement durable, le pays a défini sa stratégie : faire du Pays de Fougères un des territoires les plus jeunes d'Ille-et-Vilaine. Pour ce faire, plusieurs leviers d'action devraient être activés, parmi lesquels l'affirmation de la vocation résidentielle du pays et le renforcement de l'offre de services. L'organisation des services aux habitants est ainsi définie comme un axe d'actions de la charte du pays pour la période 2001 - 2010. 88 ● ● ● restitution auprès de la population et des élus : fin juillet 2004 - mars 2005 enquête auprès de la population : novembre 2005 - avril 2006 forum des services : mai 2006 ● présentation du projet de schéma de services aux conseillers communautaires : octobre 2006 Calvados Avranches SaintMalo Dinard CA de Saint Malo Agglomération Manche Orne CC du Canton d'Antrain Dinan CC du Pays de Louvigné du CC du Désert Coglais PAYS DE FOUGÈRES CC du Pays de Fougères BRETAGNE CC du Canton de Saint Aubin du Cormier Mayenne Fougères PAYS DE LA LOIRE CA Vitré CA Rennes Vitré Rennes CA Laval Communauté Métropole Laval Agglomération Ille-et-Vilaine EPCI à fiscalité propre (DGCL, 1er janvier 2007) Communauté urbaine Communauté d'agglomération Communauté de communes à TPU Autre Pays (ETD, 1er janvier 2007) Pays 89 Monographie Méthodologie Une forte mobilisation de la région Bretagne sur la thématique des services Ayant identifié l'organisation territoriale des services à la population comme un volet du chantier prioritaire « Pour une Bretagne équitable et solidaire », la région Bretagne accompagnera, dans les prochains contrats de pays 2007 - 2013, en concertation avec l'État et les départements, les projets visant à une meilleure structuration des services au public au sein des territoires. La Région considère les pays comme des espaces de proximité au sein desquels les services peuvent être organisés dans la mesure où ils correspondent souvent aux bassins de vie. Elle leur reconnaît une mission de coordination de l'offre et d'impulsion des projets mis en œuvre par les intercommunalités, en partenariat avec les opérateurs de services. C'est pourquoi, le conseil régional souhaite qu'une étude approfondie et globale sur les services au public soit réalisée dans chaque pays, aboutissant à la rédaction d'un schéma de services. Ce schéma servira de base au pays pour préparer les négociations préalables au prochain contrat de pays et de référence à la Région pour apprécier l'opportunité d'un soutien financier aux opérations. Dans cette optique, la région Bretagne a défini en 2005 un cadre de référence en vue de la réalisation de schémas de services à la population à l'échelle des pays. Elle pousse les pays à réaliser une analyse des besoins, définissant le schéma comme un document fixant les équipements à adapter ou à créer en priorité sur le pays. Ces priorités sont établies sur la base des besoins avérés et non à partir des projets d'ores et déjà identifiés. Le cadre de référence fixe également des éléments méthodologiques pour réaliser le schéma. Le dispositif est complété par la mise à disposition par la région d'un ou d’une stagiaire dans chaque pays pour inventorier et coordonner la démarche. Une démarche menée en interne avec une forte mobilisation des acteurs locaux ➜ Diagnostic des services au public Le recensement exhaustif des services a été mené à l'échelle de la commune à partir de l'inventaire communal de 1998. Il a permis d'établir un état des lieux précis des services présents sur le pays, notamment en s'appuyant sur un travail cartographique. Ont été considérés comme relevant de l'offre de services les commerces alimentaires, les équipements pour la petite enfance, les écoles primaires, les services de santé. Ce recensement a été réalisé à partir de données existantes et complété, le cas échéant, par une enquête réalisée auprès des communes. 90 Financement Étude réalisée en régie. Le pays a pu bénéficier d'une aide de 25 000 euros, en s'intégrant dans un programme de la Région. Une fois les services recensés, le pays a souhaité mener une analyse plus qualitative en attribuant à chaque commune un indice de présence des services au public (IPSP), par secteur. Calculé à partir de 25 services types, cet indice permet de répartir les communes en cinq catégories selon le nombre de services présents (moins de 5 services ; de 5 à 9 services ; de 10 à 14 services ; de 15 à 19 services ; plus de 20 services). Par ailleurs, l'offre de services est également analysée sous l'angle de l'accessibilité (accès à l'offre culturelle, accès des personnes âgées aux services de maintien à domicile, accessibilité des casernes de gendarmerie, couverture haut débit des communes). Le temps de trajet pour accéder au pôle structurant du bassin de vie, la motorisation des ménages et les lignes de transports collectifs sont autant d'éléments pris en compte dans l'analyse. ➜ Analyse des besoins L'analyse des besoins doit permettre de mesurer plus finement les besoins en services exprimés sur le territoire. Pour ce faire, le pays a mené une enquête auprès de la population. Afin d'obtenir des résultats fiables, l'enquête a porté sur 1 000 ménages, représentant 4 % des ménages et 1,5 % de la population. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, en tenant compte de la composition des ménages, de l'âge et de la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence. L'Insee a été étroitement associé pour la définition du panel en proposant un échantillon représentatif de la population à l'échelle de chaque communauté de commune. L'enquête s'appuie sur un questionnaire fermé très précis qui balaie l'ensemble des thématiques relatives aux services. Le questionnaire, élaboré en interne, compte 155 questions et adopte une approche des services par domaine : se former, travailler, faire garder ses enfants, se protéger, se déplacer/communiquer, se soigner, se divertir, consommer, effectuer ses démarches administratives. Pour chaque activité se posent la question de la fréquence d'utilisation, des lieux d'accès, des modes d'accès, du temps de trajet maximum acceptable, de la satisfaction des besoins, de la qualité des services et des motifs d'insatisfaction. Afin de mobiliser et d’associer les acteurs de la décision, responsables de la mise en œuvre du schéma, le pays de Fougères a développé une « enquête participative ». Les questionnaires ont été remplis par les conseillers municipaux chargés d'identifier et d'interroger trois ou quatre ménages correspondant aux critères de l'échantillon représentatif. Ils ont été guidés dans leur travail par une notice d'utilisation formulant des conseils pour le choix des ménages et pour compléter le questionnaire. 230 conseillers municipaux ont interrogé 980 ménages et 727 questionnaires se sont avérés exploitables, soit un taux de réponse à l'enquête de 74 %. Pour la réalisation de cette enquête, le pays a bénéficié d'une aide financière spécifique de 25 000 euros de la Région. 91 Monographie ➜ Hiérarchisation des besoins L'organisation d'un forum des services réunissant élus, membres du Conseil de développement, associations et opérateurs de services, a été l’occasion pour les élus de présenter les résultats de l'enquête et de travailler avec les opérateurs sur des propositions d'évolution de l'offre de services dans le cadre de quatre ateliers thématiques (services de santé, accueil petite enfance et périscolaire, services aux personnes âgées, offre de transport et accès aux services). Chaque groupe de travail a eu pour mission de hiérarchiser les enjeux, le pays n'ayant pas vocation à être maître d'ouvrage. Association des opérateurs de services au public Le pays de Fougères a souhaité associer les différents opérateurs que sont l'État, les collectivités, les entreprises privées telles que les opérateurs de téléphonie mobile, les transports collectifs, ou publiques telles que la Poste, etc. Afin de prendre connaissance de leurs avis sur les évolutions envisageables dans leurs domaines respectifs. Les opérateurs de services au public ont été associés à la réflexion au cours des ateliers du forum des services. Leur participation à permi une meilleure compréhension des contraintes qui s'imposent à eux, mais aussi de mesurer les marges de manœuvre existantes. Schéma de services et lancement de politiques en matière de transport Le schéma de services a été adopté par l'ensemble des conseils communautaires du pays de Fougères et le pays a constitué une enveloppe « transport ». Chaque communauté de communes se lançant dans le développement d'une offre de transport pour améliorer l'accès aux services pourra bénéficier d'une aide financière de 10 000 euros. Le pays de Fougères a fixé des conditions à cette aide : le système de transport mis en place doit permettre un meilleur accès aux services ; l'offre de déplacement ne doit pas être limitée au territoire intercommunal et doit privilégier les liaisons extra-communautaires (vers la ville-centre, vers le bourg-centre voisin par exemple). Aujourd'hui, deux communautés de communes sont engagées dans la mise en place de système de transport (par la création d'un système de transport à la demande, ou par l'achat de véhicules pour accéder à des équipements de services). 92 Recensement de l'offre en services OUTILS ACTEURS inventaire communal enquête complémentaire par commune ■ ■ pays mairies ■ ■ ■ enquête auprès de la population ■ ■ ■ ■ pays conseillers municipaux Insee population ■ Forum des services ■ ■ élus membres du conseil de développement associations opérateurs de services Identification des besoins Hiérarchisation des enjeux ■ ■ Contact Monsieur Meïssa DIALLO Directeur - pays de Fougères Tél : 02 99 17 08 82 Mail : [email protected] 93 Monographie Pays Terres Romanes en Pays Catalan Une analyse de besoins pour l'élaboration d'un système de transport à la demande Démarche engagée : mise en place d'un système de transport à la demande Projet : étude pour la création d'un TAD Porteur du projet : GIP d'aménagement du territoire Terres Romanes en pays Catalan Calendrier ● Maître d'œuvre : bureau d'étude Objectif : offrir un moyen de transport à la population résidente, notamment pour accéder aux services, dans un territoire où la population vieillit. ● Contexte : territoire de piémont et de montagne où les densités de population sont faibles. Stratégie du pays : La Charte du pays comprend un volet important sur le développement des services à la population. Le pays souhaite maintenir le bon niveau d'équipement constaté en matière de services. Cette orientation stratégique implique d'améliorer leur accessibilité pour une meilleure qualité de vie. Un volet de la charte est spécifiquement dédié aux transports. 94 ● étude de faisabilité d'un système de transport à la demande avril 2003 - janvier 2004 expérimentation menée par le pays sur les hauts cantons en étroite collaboration avec le conseil général des Pyrénées Orientales octobre 2006 - mars 2007 gestion intégrale du service de transport à la demande par le conseil général et extension prévue aux bas cantons pour fin 2007 avril 2007 LANGUEDOC-ROUSSILLON Castelnaudary Carcassonne LézignanCorbières CA du Carcassonnais Pamiers CA de la Narbonnaise Narbonne Limoux MIDI-PYRÉNÉES Aude Foix Lavelanet Ariège Rivesaltes Pyrénées-Orientales CC Capcir - ANDORRE Haut CC de Pyrénées Conflent Prades CC de Roussillon Conflent CC Vinça CC Canigou Canigou Val Cady Perpignan CA Perpignan Méditerranée Céret Cerdagne PAYS TERRES ROMANES EN PAYS CATALAN ESPAGNE EPCI à fiscalité propre (DGCL, 1 janvier 2007) er Communauté urbaine Communauté d'agglomération Communauté de communes à TPU Autre Pays (ETD, 1er janvier 2007) Pays 95 Monographie Méthodologie Une analyse externalisée des besoins L'analyse des besoins est menée par un bureau d'étude qui formalise des propositions de desserte. Un comité de pilotage composé d'élus, de techniciens locaux, de responsables associatifs et de membres de services de l'État, est chargé d'assurer le suivi et de veiller à la pertinence de l'étude par rapport au territoire. ➜ Le principe de l'étude L'étude analyse les besoins par type de territoire. Elle est divisée en deux zones : les Hauts-Cantons (50 communes et 15 500 habitants), puis les Bas-Cantons (40 communes et 30 500 habitants), eux-mêmes divisés en plusieurs aires. Cette partition permet de tenir compte de degrés d'enclavement variés. Les besoins sont analysés par types de déplacement : pour accéder au lieu de travail, au lieu d'études, au marché, aux commerces, aux services, aux loisirs, etc. Cette analyse conduit à distinguer des pôles d'attraction et des trajets spécifiques au sein des deux territoires prédéfinis. ➜ Une analyse par type de territoire Le bureau d'étude analyse le territoire en termes de population, de niveau d'équipements et d'accès aux services. Le diagnostic s'appuie sur une analyse socio-démographique du territoire. Les données Insee sont la base privilégiée pour mesurer l'évolution démographique, la répartition par âge, l'indice de jeunesse et le profil socio-économique des habitants. L'inventaire de l'offre en services s'effectue à l'aide de différentes sources. Les données quantitatives relatives à l'équipement des communes sont fournies par l'inventaire communal de 1998. La classification Insee sur le taux d'équipement des communes (catégories A, B ou C) et les cartes de recensement des équipements du pays établies par les agents de développement. Des cartes, fournies par le Conseil d'architecture d'urbanisme et d'environnement des Pyrénées Orientales (CAUE) sur les pôles d'attraction de consommation, ont également été exploitées par le bureau d'étude. les informations qualitatives sont recueillies grâce à un questionnaire envoyé aux communes. Les élus y sont interrogés sur l’existence de commerces de première nécessité (épicerie, boulangerie, boucherie, pharmacie, tabac, presse), de services itinérants et de permanences (médecins, pharmacies, etc.). ➜ Une analyse par pôle structurant La question de l'accès aux services a été traitée par le bureau d'étude en analysant les besoins en déplacements selon les pôles structurants de chaque type de territoire. L'identification des différents pôles d'attraction permet de visualiser les déplacements liés aux besoins de consommation. Une classification des déplacements est faite par motifs : le marché, les loisirs, la culture, le sport, etc. 96 Une analyse de l'offre en transport en commun est élaborée à partir du schéma départemental de l'offre de transport collectif et à partir d'entretiens avec des chauffeurs de taxis et des transporteurs locaux. Des enquêtes ont permis d'affiner l'analyse. Elles ont été menées auprès : ■ des communes : sur la mobilité des habitants, les pôles de destination, la perception sur l'offre actuelle en transport en commun, les problèmes et les besoins des populations par catégorie, ce qui a également permis de recenser des projets. ■ des membres du comité de pilotage : il s'agissait de recueillir leur avis sur la desserte actuelle en transport en commun, les besoins en déplacements recensés selon le type de public et l'analyse des moyens actuels. ■ différentes associations (à thématique sociale, de loisirs et à destination des personnes âgées) : sur les besoins en déplacement de publics spécifiques. Une attention toute particulière est portée aux publics tels que les personnes âgées, les jeunes en démarche d'insertion et les enfants / adolescents pour l'accès aux loisirs. ➜ Une étude menée en associant les acteurs locaux Financement Le bureau d'étude s'est appuyé sur les élus et les associations L'étude a été financée par le pays pour recenser les services et identifier les besoins des populations Terres Romanes en Pays Catalan, spécifiques. Dans les Hauts-Cantons un groupe technique l'Agence pour le développement et la composé d'agents de développement a proposé des types de maîtrise des énergies (Ademe), le dessertes par thématiques : commerces de première nécessité programme européen Leader +. (pain, boucherie, épicerie, presse), supermarchés, services administratifs / banques / services sociaux, santé généralistes, santé spécialistes et dessertes pour thématiques diverses. Les membres de ce groupe technique souhaitaient également la mise en place d'un transport en cas d'événements. Les propositions du groupe ont été intégrées aux propositions faites par le bureau d'étude pour cette zone. La méthode des scénarios comme outil d'aide à la décision Suite à l'analyse des besoins en déplacements dans les six cantons, le bureau d'étude a formulé des propositions. Dans les Bas-Cantons, des aménagements de lignes régulières ont été proposées (modifications d'itinéraires, extension du service), ainsi qu'une desserte en ligne virtuelle (l'itinéraire est fixe avec des arrêts prédéfinis et la ligne est activée par les usagers). Dans les HautsCantons, deux types de dessertes peuvent être envisagés : une desserte zonale où les habitants sont pris en charge à leur domicile et une desserte en ligne virtuelle où les habitants doivent se rendre à des arrêts prédéfinis. Dans les deux cas la réservation s'effectue par téléphone la veille avant 16 heures. 97 Monographie 98 Le bureau d'étude propose trois scénarii en déclinant chaque fois des détails sur l'offre proposée une évaluation financière et une évaluation sur les actions conduites en matière d'information : ■ Le scénario « minimum » correspond à une desserte par une ligne virtuelle à la demande deux fois par semaine (dont le jour de marché). Un titre multivoyage pour tout type de public permet d’effectuer les déplacements et l'information est effective par la diffusion d'horaires et d'affiches. Ce scénario permet de répondre à un besoin en mobilité pour un coût peu élevé. Cependant, la couverture du territoire est restreinte (certains hameaux ne sont pas desservis), le tarif n'est pas décliné par type de public et l'information est minimale. ■ Le scénario « maximum » propose un système de TAD zonal, 4 fois par semaine. Le bureau d'étude propose de créer une gamme de tarifs spécifiques pour des publics tels que les jeunes, les personnes âgées et les personnes en insertion. L'information est diffusée par le biais de la distribution d'horaires et d'affiches et la publication d'un guide horaire à l’échelle départementale. Le système est complété par une centrale de mobilité gérée par un animateur transport, qui informe les usagers sur les transports à la demande existants. Ce système permet de couvrir une part importante des besoins en déplacements, d'offrir une gamme de tarifs adaptée à chaque type de public et de diffuser largement l'information. En revanche, le coût de la mise en place d'un tel système est élevé, en termes de moyens financiers et humains. ■ Le scénario « médian » combine un système de transport à la demande par zonage et par ligne virtuelle en fonction des motifs de déplacement. Le système de transport par zonage est proposé pour les déplacements liés à la vie quotidienne (accès aux commerces, aux marchés, etc. Il circule deux fois par semaine vers les pôles de proximité (en particulier les jours de foires ou de marchés) et une fois par semaine vers les pôles majeurs. Une ligne virtuelle à la demande est créée pour les déplacements liés aux démarches d'insertion, à raison d'un passage par semaine. Les liaisons sont directes ou en correspondance avec un rabattement sur les lignes existantes. Il n'y a pas de création de desserte particulière pour les déplacements liés aux loisirs. La tarification tient compte des spécificités de certains publics en créant une gamme de tarifs pour les populations jeunes, âgées ou dans une démarche d'insertion. Les autres usagers peuvent bénéficier d'un ticket multivoyage. La diffusion de l'information est identique à celle proposée dans le scénario « maximum » avec la création d'une centrale de mobilité, la diffusion de l'information au sein du guide horaire départemental et la publication des horaires. L'animateur transport informe les usagers sur les systèmes de transport à la demande existants, enregistre les réservations et les transmet aux exploitants, réalise un suivi statistique et qualitatif (via des appels téléphoniques auprès d'usagers). Ce dernier scénario a été retenu par le comité de pilotage avec quelques ajustements : le système ne fonctionne qu'avec des lignes virtuelles qui permettent de relier une à deux fois par semaine le bourg centre le plus proche. Les jours de passage, les horaires et les points d'arrêts sont pré-déterminés. ANALYSE DU TERRITOIRE ■ ■ inventaire communal enquête complémentaire par commune RECENSEMENT OFFRE SERVICES ■ ■ ■ ■ ■ Données Insee Questionnaires aux communes du territoire Inventaire communal de 1998 Cartes de recensement établies par les agents de développement Cartes établies par le CAUE PRATIQUES ET BESOINS EN DÉPLACEMENT ■ ■ ■ ■ ■ Schéma de transport départemental Entretiens avec les artisans taxis et les transporteurs locaux Enquête auprès des communes Enquête auprès des membres du comité de pilotage Enquête auprès des différentes associations HIÉRARCHISATION ■ Trois scénarii L'expérimentation d'un système de TAD À la suite de cette étude, l’expérimentation d'un système de transport à la demande a été lancée pour six mois par le pays sur 52 communes, dont deux communautés de communes, en partenariat avec le conseil général des Pyrénées Orientales. La gestion de la centrale de réservation, recevants les appels des usagers et permettant d'organiser le plan de transport quotidien et de déclencher les lignes virtuelles, est assurée par le pays. Le conseil général est responsable de l'extension du service et de la relation avec les exploitants. Cette expérimentation fait partie du marché public global transport passé par le département, dans le cadre du budget transport, l'expérimentation est entièrement financée par le conseil général. À l’issue de cette expérimentation, le conseil général des Pyrénées Orientales a choisi d'étendre d'ici à la fin de l'année 2007 ce système de transport à la demande sur l'ensemble des Bas-Cantons. Ainsi, un tiers des zones rurales du département seront prochainement desservies, l'objectif étant à terme de couvrir l'ensemble des cantons ruraux du département. Pour une plus grande cohérence du système et afin de faire face aux moyens humains et financiers nécessaires pour la mise en œuvre d'un transport à la demande avec centrale de réservation, le Conseil Général assure l'intégralité de la maîtrise d'œuvre tout en reconnaissant au pays Terres Romanes en Pays Catalan un rôle de partenaire privilégié dans la concertation. Les tarifs forfaitaires varient en fonction de la distance (inférieure ou supérieure à 5 km) et du public : ■ gratuité : enfants de moins de 4 ans, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RMI, accompagnateurs de personnes mal voyantes, enfants scolarisés titulaires de la carte départementale de transport scolaire. ■ tarif réduit : enfants de 4 à moins de 10 ans et personnes de plus de 65 ans. ■ plein tarif : autres usagers. 99 Monographie Grille des tarifs Trajet de courte distance (< à 5 km) Plein tarif 1,10 € Tarif réduit 0,80 € Trajet de longue distance (> à 5 km) Plein tarif 1,50 € Tarif réduit 1€ Source : pays Terres Romanes en Pays Catalan Contacts Madame Délia COPEL Chargée de mission TAD - conseil général des Pyrénées Orientales Tél : 04 68 05 03 09 Mail : [email protected] Monsieur Axel MARTICHE Chargé de mission Contrat de pays - pays Terres Romanes en Pays Catalan Tél : 04 68 96 18 66 Mail : [email protected] 100 Communauté de communes du Pays Mêlois Une analyse empirique des besoins Démarche engagée : création d'un système de transport à la demande Projet : système de transport à la demande Porteur du projet : communauté de communes du Pays Mêlois Objectif : assurer la mise en place d'un système de transport adapté aux besoins, notamment des personnes âgées. Calendrier ● lancement de l'opération pilote septembre 2006 Contexte : Le territoire est confronté à la destructuration de l'espace périurbain autour de la commune centre du Mêle-sur-Sarthe, se traduisant par une plus grande difficulté pour les habitants des petites communes rurales situées aux alentours d’accéder aux services. Stratégie du pays : La thématique des services à la personne, tant du point de vue de la structuration que de l’accessibilité, est un des axes de réflexion et d'action du pays d'Alençon. Le contrat de territoire prévoit la mise en place d'un réseau de transport à la demande à l'échelle du pays. Compte tenu de l'ampleur du projet, celui-ci est scindé en plusieurs phases, dont la première concerne la communauté de communes du Pays Mêlois à l'ouest d'Alençon et constitue une véritable opération-pilote pour le pays. 101 Monographie BASSE-NORMANDIE CA du Pays de Flers L'Aigle Argentan La Ferté-Macé CC du CC du Bocage CC du Pays de Courtomer Pays de Sées Carrougien CC de la Vallée du Sarthon CU CC du Pays CC de l'Est - d'Essay Alençonnais Alençon d’Alençon CC du Pays Mêlois Orne CC du Massif de Perseigne CC du Mamers PAYS D'ALENÇON Saosnois Mayenne PAYS DE LA LOIRE Évron Sarthe La FertéBernard CU Le Mans Métropole EPCI à fiscalité propre (DGCL, 1er janvier 2007) Communauté urbaine 102 Communauté d'agglomération Communauté de communes à TPU Autre Pays (ETD, 1er janvier 2007) Pays Méthodologie Une analyse des besoins menée en interne L'analyse des besoins et la mise en place d'un système de transport ont été menées en interne à l’occasion d’un travail de collaboration entre la communauté de communes du Pays Mêlois, à l'initiative du projet, et le pays d'Alençon, venu apporter un soutien méthodologique (animation de réunion, réalisation de notes et de documents d'aide à la décision, approche comparative) et assurer le relais entre la communauté de communes et les partenaires financiers (Leader +, conseil général de l'Orne). Après un diagnostic de l'offre, les besoins en déplacement identifiée. Le recours à une approche comparative (benchmark) a permis de mieux appréhender le système de transport adapté à la desserte du territoire, en visitant des territoires comparables ayant mis en place des systèmes de TAD. ➜ Phase 1 : Le diagnostic de l'offre ■ L'identification des pôles d'attraction Le travail d'identification des pôles d'attraction, mené à partir des données de l'Insee, a permis d'identifier des aires d'influence et d'aborder la question des déplacements et des destinations en fonction des motifs de déplacements sur le territoire. Localement, la communauté de communes du Pays Mêlois est structurée autour du pôle de services du Mêle sur Sarthe, qui concentre les commerces, les équipements et les services. Elle est par ailleurs polarisée par Alençon, pôle majeur à l'échelle du pays pour ses services, ses équipements et ses commerces. La ville regroupe les services administratifs mais aussi des services de santé (hôpital, clinique), propose une offre commerciale diversifiée et la majorité des équipements scolaires (lycées). L'agglomération polarise également le territoire sur le plan des transports, avec l’existence d’une gare SNCF permettant de rejoindre directement Caen, Le Mans et Tours. ■ La structuration du territoire et la répartition de la population L’utilisation des données du recensement de l'Insee a permis de réaliser une analyse sociodémographique de la communauté de communes. Cette analyse de la structure du territoire et de la répartition de la population justifie la mise en place d'un système de transport à la demande, dans un territoire de petites communes rurales peu peuplées avec un habitat dispersé et une polarisation des services et des équipements au Mêle sur Sarthe. 65 % de la population de la communauté de communes vit en « territoire rural isolé » au sens de l'Insee. Au niveau démographique, les populations les plus dépendantes des transports en commun sont identifiées et localisées : les plus de 60 ans représentent 32 % de la population (contre 21 % au niveau national) et sont concentrés dans les zones rurales, les moins de 15 ans représentent 17 % de la population, ils ont des besoins en déplacements vers la commune centre pour les activités extra-scolaires et les loisirs culturels (cinéma), et les non motorisés ont en plus besoin d’accéder aux services et commerces concentrés dans la commune du Mêle sur Sarthe. 103 Monographie ■ L'analyse de l'offre de transport Un recensement des lignes de transport existantes a été établi en interne. Seule l'offre départementale existe à l'échelle de la communauté de communes. Elle permet aux habitants d'effectuer des déplacements internes à l'intercommunalité sur la base de trois lieux de desserte, et des déplacements vers Alençon. La tarification par voyage est unique, quels que soient la distance parcourue et l'usager (2 € le voyage). La politique de transport au niveau départemental est donc unique et simple à appréhender pour l'usager. Les lieux de desserte sont très localisés et ne couvrent pas l'ensemble du territoire. L'étude a permis de constater une insuffisance de l'offre de transport interne à la communauté de communes et une inadaptation de l'offre en termes d'horaires en direction d'Alençon, notamment le samedi (le retour est impossible en fin d'après-midi vers le Mêle sur Sarthe) ou pour des déplacements ponctuels. ➜ Phase 2 : L'identification des besoins en déplacements Cette identification a été réalisée au moyen d'une enquête, dont l’objectif était double : elle devait d’abord permettre d'avoir une vision des besoins en déplacements (lieux et motifs) afin d'affiner le rayon d'action du service, ses jours et horaires de fonctionnement, et les catégories de publics confrontés à un réel besoin. Cette enquête constituait également une première phase de communication auprès des habitants et des associations locales. En effet ces dernières ont été les relais de communication dès la mise en place de l'opération. L'enquête a été réalisée pendant deux mois, par l'intermédiaire des communes et des associations de la communauté de communes. Financement Le montant total du projet hors taxes est de 5 000 € par an. Cette somme concerne l'exploitation et la communication. Le déficit d'exploitation est comblé par le conseil général (à hauteur de 20 %) et le programme Leader + (à hauteur de 30 %). Un questionnaire simple, anonyme et sur la base du volontariat a permis d'identifier de grandes tendances : ■ des besoins de transport entre les communes de la communauté et le Mêle sur Sarthe pour le marché, les commerces et les cabinets médicaux. ■ des besoins de transports entre les communes pour des raisons personnelles (amis, sports, etc.) ■ des besoins en transport entre la communauté de communes et Alençon pour les hôpitaux, les services administratifs et sociaux et la gare SNCF. ➜ Phase 3 : la méthode de benchmark Une méthode de type benchmark a permis à la communauté de communes du Pays Mêlois de recenser des expériences qui se sont déroulées sur des territoires comparables. Une visite à la communauté de communes du Pays de Longny au Perche a notamment permis de tirer des enseignements de l'expérience P'titbus. Le territoire a des caractéristiques géographiques, démographiques et sociales proches de la communauté de communes du Pays Mêlois : la mise en place d'une telle opération peut donc être appréhendée sur un territoire similaire. Si le projet de transport à la demande est porté par l’EPCI, il est largement soutenu par le pays d'Alençon qui présente le transport à la demande de la communauté de communes du Pays Mêlois comme une « expérience pilote » à l'échelle du pays. La sollicitation initiale de la communauté de communes sur un 104 soutien méthodologique a conduit le pays à s'interroger sur les déplacements à l'échelle de son territoire. L'intervention du pays a permis au TAD de la communauté de communes de bénéficier de financements Leader + et de financements prévus par le contrat de pays (5 000 € ont ainsi pu être alloués à la communication sur la mise en place du transport à la demande dans le cadre du contrat de pays signé avec l'État). L'expérience : des taxis à la demande connectés au réseau départemental Suite à cette analyse des besoins, la solution d’un système de transport a été retenu pour la desserte de la communauté de communes du Pays Mêlois. Il s’agit d’un transport à la demande interne au territoire intercommunal, avec prise en charge au domicile, ouvert trois demi-journées par semaine. Les horaires de prise en charge et les destinations sont fixes. L'intérêt d'un transport collectif à la demande est que le coût du service reste proportionnel à son utilisation et que le ramassage à domicile permet de tenir compte de l'isolement géographique des habitants en zone rurale. Les destinations sont limitées afin de grouper les demandes et d'éviter une augmentation des coûts. Le service est ouvert sur réservation de l'usager auprès de la communauté de communes, quatre jours avant la demande de transport, sur simple appel téléphonique et après enregistrement du demandeur sur une liste d'utilisateurs. Cet enregistrement est gratuit et vise à garantir le sérieux de la demande de transport. En termes de périmètre géographique et de rayon d'action du service, le choix de fonctionnement est fortement impacté par la politique du conseil général : le service n'est ainsi ouvert qu'à l'intérieur du territoire intercommunal, permettant en particulier une desserte du pôle du Mêle sur Sarthe. A la demande du conseil général, la desserte du pôle alençonnais ne peut être assurée directement dans le cadre de ce service de transport à la demande, afin de ne pas susciter d'éventuelles concurrences avec le réseau départemental (malgré des horaires distincts). Le service permet par contre un rabattement vers les points de prise en charge du réseau départemental. Ce service privilégie donc le renforcement de l'accessibilité vers l'offre locale de services et équipements, et en direction des événements locaux générateurs de flux. Le service de transport de la communauté de communes est assuré par deux entreprises de taxi, dans le cadre d'une convention d'exploitation d'un service public de transport collectif à la demande. La rétribution de ces prestataires de service est basée sur le tarif kilométrique taxi déterminé par arrêté prefectoral. L'investissement est ainsi moins lourd pour le maître d'ouvrage. Le tarif s'aligne sur celui du conseil général dans un esprit de complémentarité déjà développé par le système des rabattements. Une tarification simple permet aux utilisateurs de mieux appréhender le service. Les transports internes à la communauté de communes sont tarifés 2 € et les transports en direction d'Alençon 4 € (soit 8 € l'aller-retour), correspondant à 2 € dans le cadre du transport à la demande et 2 € pour le voyage sur le réseau départemental. 105 Monographie 106 Le déficit d'exploitation annuel est comblé à hauteur de 50 % par le conseil général de l'Orne qui mène une politique d'aide au développement des TAD (avec un plafonnement à 7622 € par an). Cette subvention est fixée par convention. 30 % du déficit d'exploitation sont également pris en charge dans la cadre du programme Leader + du pays d'Alençon (en tant qu'opération pilote). Contact : Madame Edmée DUFEU Chargée de mission - pays d'Alençon Tél : 02 33 81 20 55 Mail : [email protected] Le système de transport à la demande du Couserans Une adaptation continue Démarche engagée : création d'un système de transport à la demande Projet : système de transport à la demande Porteur du projet : Association de développement du Couserans 10 Maître d'œuvre : syndicat mixte Sycoserp (Syndicat Couserans Service Public) Objectif : fonctionnant depuis 2000, le système de transport à la demande permet à toute personne située dans le périmètre d'intervention de rejoindre les bourgs-centres. Des lignes complémentaires permettent de desservir les plateformes sportives et certains événements culturels ou de loisirs. Contexte : territoire de piémont et de montagne caractérisé par de faibles densités démographiques et par une dispersion de l'habitat. Il est confronté à un phénomène de vieillissement de la population dans les zones de montagne et à de fortes demandes en déplacement pour accéder aux services concentrés dans les bourgs-centres. Le pays du Couserans craint une " muséification " de l'arrière pays montagnard. Calendrier Stratégie du territoire : la mise en place du système de transport à la demande (TAD) a pour objectif de maintenir la population dans les zones enclavées, de permettre aux résidents d'accéder aux services et de redynamiser le territoire en cherchant à accueillir de nouveaux ménages. ● ● étude et proposition de mise en place d'un TAD sur le secteur Salat-Volvestre décembre 1997 - avril 1998 création du Sycoserp janvier 2000 ● lancement du service de TAD : octobre 2000 10 - Structure de coordination des procédures de « contrat de terroir » initiées par la Région, créée en 1996. 107 Monographie Auterive Haute-Garonne MIDI-PYRÉNÉES SaintGaudens CC du Volvestre CC Ariégeois du Bas Pamiers Montjoieen-Couserans Ariège Couserans CC Rurales Val Couserans Saint-Girons Foix SYNDICAT COUSERANS SERVICE PUBLIC CC du Canton de Massat CC du Canton d'Oust ESPAGNE EPCI à fiscalité propre (DGCL, 1er janvier 2007) Communauté urbaine 108 Communauté d'agglomération Communauté de communes à TPU SYCOSERP Commune et CC membres Autre Limite Méthodologie Une démarche de création de service de transport accompagnée par un bureau d'étude ➜ l'analyse des besoins et proposition de desserte Les réflexions autour d'un système de transport à la demande sont lancées à la fin des années 1990, suite au constat de l'existence d'une population âgée, demandeuse de déplacements vers les bourgs-centres. Un bureau d'étude est mandaté pour mener une analyse des besoins en déplacement et formuler des propositions de desserte. L'analyse des besoins a été effectuée par canton. Chaque commune a été classée en fonction de son taux d'équipement (hiérarchisation établie à partir de l'inventaire communal de 1988). Parallèlement, les déplacements ont été classés par motifs : achats, démarches administratives, santé, insertion sociale et professionnelle, loisirs. Cette typologie tient compte des besoins de trois catégories de publics spécifiques : la population âgée, les jeunes et les personnes s'inscrivant dans une démarche d'insertion sociale et/ou professionnelle. Ce traitement des déplacements a permis d'identifier des pôles d'attraction (qui correspondent aux bourgs centre) et des types de trajets (destinations et horaires précisés). Le travail d'identification des besoins en déplacements a été réalisé à partir de l'analyse des données Insee, de l'analyse de l'offre de transport existante, d'entretiens menés auprès de la population, notamment avec des publics jeunes, et l'exploitation de questionnaires adressés aux communes. L'analyse des besoins a été complétée par un travail de cartographie analytique, réalisé par canton pour illustrer les besoins en déplacement. Les thématiques sont variées : offre de transport sur le territoire d'étude, localisation des pôles d'attraction internes et externes, répartition par commune des équipements de première nécessité, localisation de la population âgée et/ou isolée, représentation des besoins en déplacement des jeunes en démarche d'insertion. Dans le cadre de sa mission, le bureau d'étude a proposé des regroupements d'horaires liés à des besoins en déplacement concentrés sur les jours de marché et les temps de loisirs. Des grilles de synthèse présentant les besoins en déplacements par pôles d'attraction et par jour pour les communes ont été également réalisées. ➜ Accompagnement de la mise en place du transport à la demande Ayant choisi de mettre en place un système de transport à la demande, les élus ont souhaité être accompagnés par le bureau d'étude pour mener les démarches nécessaires au transfert de la compétence transport à un syndicat mixte pour créer le service de TAD et en assurer le lancement. L'accompagnement du bureau d'études a porté sur les différentes phases de mise en œuvre du projet : ■ aide à la mise en place du service (assistance pour la rédaction du cahier des charges pour les appels d'offre du TAD auprès des transporteurs, conseil à la mise en place du service et de la centrale de mobilité ; ■ participation au recrutement de l'animateur, au choix du logiciel de gestion) ; 109 Monographie ■ ■ appui au lancement (conseil pour l'établissement et le suivi de la programmation, avis sur la formation de l'animateur, participation aux démarches de communication) ; accompagnement dans l'évaluation du service : réalisation du rapport d'activité de l'année 2000 (bilan de la mise en place des services, plan de communication, et suivi du bureau d'étude) et d'un bilan d'exploitation à six mois (bilan d'usage, bilan économique d'exploitation et temps d'occupation du personnel). Le système de transport à la demande géré par une centrale de mobilité Le Sycoserp (Syndicat Couserans Services Publics) a reçu en 2000 la délégation du conseil général pour l'organisation du transport à la demande. Cette délégation est valable pour 3 ans renouvelable. Elle est soumise à des conditions, notamment l'obligation pour le Sycoserp d'appliquer un tarif au kilomètre pour les transporteurs. Dans le cadre de cette délégation, le Sycoserp participe régulièrement à des groupes de travail avec le conseil général. Le transport à la demande délivré sur le périmètre du Sycoserp propose à la fois un système de lignes virtuelles déclenchées à la demande (arrêts et trajet prédéfinis) et un système de prise en charge au domicile. La réservation doit être effectuée la veille avant 18 h pour que le système soit activé. Le jour du service, le circuit est établi par le transporteur en fonction des réservations effectuées. Ce système ne génère donc pas de coût d'inutilisation, le transporteur étant rémunéré au kilomètre parcouru. Ce service est assuré par les transporteurs privés locaux, avec lesquels le syndicat mixte conventionne. Le renouvellement des contrats à chaque rentrée scolaire, suite au bilan d'exploitation, permet d'adapter au mieux le service. En 2006, cinq transporteurs assuraient le transport sur des secteurs correspondant aux vallées. Ce système de transport à la demande fonctionne avec une centrale de mobilité. Elle permet une gestion globale et centralisée des appels et des services de transport. Un logiciel permet de gérer les réservations et les ordres de services. Le recours à une centrale de mobilité permet de répondre aux besoins immédiats mais également d'enregistrer les besoins potentiels, fonctionnant comme un observatoire, véritable atout pour le bilan annuel et l'ajustement continu. La centrale est animée par un personnel dédié constitué d'un temps partiel de secrétariat-comptabilité et d'un animateur transport. Ce dernier a pour mission d'informer les usagers, d'éditer les feuilles de routes, d'organiser l'offre selon la demande, d'évaluer l'usage et les attentes des usagers (grâce aux statistiques de fréquentation) et d'effectuer le bilan annuel, en termes quantitatif et financier. 110 Financement En 2004, les recettes des usagers permettaient de couvrir 18 % du coût du TAD. Le Sycoserp est financé par une contribution des communes adhérentes au syndicat mixte (30 % du budget) et bénéficie d'une subvention du conseil régional Midi-Pyrénées à hauteur de 40 %, et du conseil général de l'Ariège à hauteur de 30 %. La part de la contribution du Département et de la Région au fonctionnement du TAD du Couserans est évolutive. Elle est passée de 90 % en 2000 à 70 % aujourd'hui (participation fixe). Une adaptation continue Le bilan annuel d'exploitation est effectué par l'animateur-transport. Il permet d'ajuster certains services horaires et de compléter le service pour des dessertes plus ciblées (plateformes sportives, événements culturels ou de loisirs). Depuis six ans, le Sycoserp effectue ce bilan annuel à partir d'un suivi statistique et d'une enquête téléphonique menée auprès des usagers. Quelques chiffres ● ● En termes de fréquentation, le bilan de 2004 indique que l'on atteint une moyenne d'une trentaine de personnes par semaine. Les déplacements se concentrent vers Saint Girons (pour 98% des trajets), notamment les jours de foire et de marché (samedi). 64% des usagers du transport à la demande sont à la retraite, et 62% sont des femmes. Entre 2000 et 2004, le nombre d'utilisateurs du transport à la demande n'a cessé d'augmenter. Le bilan de l'année 2005 accuse une légère baisse d'utilisation, probablement due aux mauvaises conditions climatiques. En termes de bilan, l'augmentation de la fréquentation et du nombre de foyers utilisateurs est satisfaisante. Les relations entre transporteurs et usagers sont bonnes. L'abandon de l'exploitation d'une ligne pour se rendre à la foire du bourg-centre au profit du TAD, l'extension du service à d'autres communautés de communes et la diffusion de dépliants par d'autres transporteurs auprès de leurs clients sont des éléments confirmant le succès du système du TAD. En revanche, certains freins au développement du service subsistent : la communauté de commune de Saint Girons, principale destination, n'est pas adhérente au Sycoserp. La diffusion de l'information n'est pas toujours correctement menée (les dépliants distribués en mairie sont insuffisants pour assurer une bonne diffusion de l'information). Le taux de couverture par la participation financière des usagers reste particulièrement faible (18 %, alors qu'il est de 25% en moyenne dans la région Midi Pyrénées) et un partenariat avec les associations est encore à construire, notamment avec les associations sportives > Fréquentation annuelle (en nombre de passagers) 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 2000 - 2001 2002 2003 2004 2005 Contact Monsieur Sébastien ROBERT Animateur Transport - Sycoserp Tél : 05 34 14 01 72 Mail : [email protected] site : www.sycoserp-couserans.fr 111 Liste des partenaires Liste des organismes composant le comité de pilotage : ■ DIACT ■ CERTU ■ Direction générale de la mer et des transports ■ ETD ■ Direction générale de l'action sociale Liste des organismes composant le comité de suivi : ■ Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie ■ Fédération française des taxis de province ■ Assemblée des communautés de France ■ Fédération nationale des artisans du taxi ■ Assemblée des départements de France ■ Fédération nationale des taxis indépendants ■ Association des maires de France ■ ■ Association des petites villes de France Fédération nationale des transports de voyageurs ■ Association pour la fondation des pays Groupement des autorités responsables de transports ■ SNCF ■ Association des régions de France ■ Union des transports publics ■ Caisse centrale de la mutualité sociale agricole ■ 112 Partenaires mobilisables Quelques partenaires pouvant être associés aux démarches d'analyse de besoins ■ ADMR ■ FNTI ■ Agence Locale pour l’Emploi ■ FNTV ■ Animateurs locaux d'insertion ■ INSEE ■ ASSEDIC ■ Maisons médicales ■ Associations culturelles ■ Maisons sociales départementales ■ Association d'accompagnement des personnes en parcours d'insertion ■ Missions locales ■ MSA ■ Association de représentants des usagers ■ Opérateurs de services ■ Associations d'élus ■ Pays ■ Associations sociales ■ Structures hospitalières ■ Associations sportives ■ Syndicat mixte de transport ■ CAF ■ CCAS ■ CCI ■ Centres sociaux ■ Club des Aînés Ruraux ■ Commissions locales d'insertion ■ Conseil général ■ Conseil régional ■ CPAM ■ EPCI ■ Exploitants de transport locaux ■ Fédération des Aînés Ruraux ■ Fédération des familles rurales ■ FNAT 113 Glossaire 114 ■ Autopartage L'autopartage consiste à mettre en commun, au profit d'utilisateurs abonnés, une flotte de véhicules. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans chauffeur pour le trajet de son choix et pour une courte durée. ■ Autorité organisatrice de transport (AOT) L'Autorité Organisatrice de Transport (Etat, Collectivités Territoriales ou leurs groupements) est en charge de l'organisation des transports publics réguliers de personnes et peut organiser des services de transports à la demande. ■ Autorité organisatrice de transport urbain (AOTU) L'Autorité Organisatrice de Transport Urbain est compétente pour l'organisation des transports à l'intérieur du Périmètre de Transport Urbain (services réguliers et à la demande). Sont concernées les communautés urbaines et les communautés d'agglomération. ■ Benchmark Approche comparative qui permet d'obtenir des informations et de tirer des enseignements de l'analyse et/ou de la visite de territoires comparables. ■ Covoiturage Le covoiturage consiste en l'utilisation commune d'un véhicule. Il recouvre différentes situations : covoiturage familial, entre voisins, collègues de travail ou autres, il peut être ponctuel ou régulier (Voir définition plus complète p. 38-39). ■ Entretien directif Les questions sont définies à l'avance et permettent d'obtenir des réponses précises, tout en laissant la possibilité d'approfondissements (voir définition plus complète p. 52). ■ Entretien non directif Le thème de départ est fixé par l'enquêteur qui laisse s'exprimer librement la personne interrogée (voir définition plus complète p. 52). ■ Entretien semi-directif Des grands axes ou des thématiques guident le déroulement de l'entretien. Pour chaque thème, les échanges sont libres et s'enchaînent en fonction des réponses obtenues (voir définition plus complète p. 52). ■ Périmètre de transport urbain (PTU) Le périmètre de transports urbains comprend le territoire d'une commune ou le ressort territorial d'un établissement public ayant reçu mission d'organiser les transports publics de personnes. Il peut comprendre également le territoire de plusieurs communes adjacentes ayant décidé d'organiser en commun un service de transports publics de personnes. ■ Questionnaire administré individuellement Le questionnaire est complété par l'analyste lors d'un entretien individuel (voir définition plus complète p. 62). Glossaire ■ Questionnaire auto-administré La personne interrogée répond elle-même aux questions (voir définition plus complète p. 62). ■ Services occasionnels de transport public routier de personnes Sont soumis à autorisation les services occasionnels suivants : les circuits à la place (services dont chaque place est vendue séparément et qui ramènent les voyageurs à leur point de départ) ; les services collectifs qui comportent la mise d'un véhicule à la disposition exclusive d'un groupe, ou de plusieurs groupes d'au moins dix personnes. ■ Services privés de transport Les transports effectués par des personnes physiques ou morales pour leur propre compte, qu'ils aient une finalité professionnelle ou de loisir, sont appelés privés (voir définition plus complète p. 37). ■ Services publics réguliers de transport routier de personnes Il s'agit de services offerts à la place dont le ou les itinéraires, les points d'arrêt, les fréquences, les horaires et les tarifs sont fixés et publiés à l'avance. ■ Services publics à la demande de transport routier de personnes (TAD) Il s'agit de services collectifs offerts à la place, déterminés en partie en fonction de la demande des usagers et dont les règles générales de tarification sont établies à l'avance. Ils sont exécutés avec des véhicules dont la capacité minimale est fixée par décret (voir définition complète p. 29 et suivantes). Ligne virtuelle Une ligne virtuelle est une ligne de transport à la demande, avec itinéraires, horaires, et points d'arrêts fixes, qui ne se déclenche que sur réservation. Porte à porte Le transport à la demande en porte-à-porte est la forme de TAD la plus souple où le service prend en charge l'usager directement depuis son lieu de départ (Ex : domicile) pour l'amener sur son lieu de destination. ■ Services de transports publics Sont appelés publics par la LOTI les transports offerts et ouverts au public moyennant rémunération. Ils peuvent avoir un caractère commercial (transport public routier occasionnel, taxis, ambulances, etc.) ou constituer un service public. Les transports publics réguliers et à la demande constituent un service public. ■ Zone blanche Outil de représentation cartographique, la zone blanche permet de mettre en évidence des zones spatialisées de déficit. Elles peuvent correspondre selon les cas aux secteurs ne disposant pas de point d'arrêt permettant l'accès au réseau de transport public, ou faiblement raccordés aux services réguliers, ou bien à des zones isolées, qui ne sont pas connectées aux bourgs-centres ou encore aux secteurs où l'offre de transport n'est pas adaptée à certaines catégories de population. 115 Tables des sigles ■ ADMR Aide à domicile en milieu rural ■ ANPE Agence nationale pour l'emploi ■ AOT Autorité organisatrice de transport ■ AOTU Autorité organisatrice de transport urbain ■ Apa Allocation personnalisée d'autonomie ■ Assedic Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce ■ Caf Caisse d'allocations familiales ■ CAUE Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement ■ CCAS Centre communal d'action sociale ■ CCI Chambre de commerce et d’industrie ■ CGCT Code général des collectivités territoriales ■ 116 CILS Centre d’initiatives locales de Sologne ■ Codec Charte d’orientation et de développement du commerce ■ CPAM Caisse primaire d'assurance maladie ■ EPCI Établissement public de coopération intercommunale ■ FNAT Fédération nationale des artisans taxis ■ FNTI Fédération nationale des taxis indépendants ■ FNTV Fédération nationale du transport de voyageurs ■ GIE Groupement d'intérêt économique ■ Loti Loi d'orientation des transports intérieurs ■ MSA Mutualité sociale agricole ■ Orac Opération de restructuration de l'artisanat et du commerce ■ PTU Périmètre de transport urbain ■ Sem Société d'économie mixte ■ SPIC Service public industriel et commercial ■ TAD Transport à la demande Bibliographie Analyse des besoins ■ Concevoir et réaliser une analyse des besoins sociaux / Unccas, mai 2006, 120 p.-(Les indispensables de l'action sociale) ■ La gestion de projet par étapes. L'analyse des besoins / Marchat, Hugues.- Paris : Éditions d'Organisation, 2006, 225 p. ■ Connaître les besoins et évaluer la satisfaction des habitants : guide méthodologique / Dressayre, Philippe ; Roynette, Dominique.- Voiron : La Lettre du Cadre Territorial, 1999, 143 p.-(Dossiers d'experts n°269) ■ Concertation et analyse des besoins de mobilité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville / Fors.- Lyon : Certu, mai 2004, 166 p.-(Coll. Les rapports d'études).-[téléchargeable sur le site du Certu : www1.certu.fr/publications/] ■ Revue des méthodes d'évaluation des besoins de santé / Candice Estellat, Louis Lebrun, Ministère de la santé et de la protection sociale, mai 2004, 25 p.-[téléchargeable sur le site du ministère de la santé : www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/ebs_sros/accueil.htm] Transports ■ Les collectivités et les politiques de déplacements. L'usager au centre des questions de déplacements : Actes de la journée d'échanges du 02 février 2006 / Certu, juillet 2006 [cédérom] ■ Vers un droit à la mobilité pour tous : Inégalités, territoires et vie quotidienne / Dominique Mignot, Silvia Rosales-Montano, PUCA.- Paris : La documentation française, 2006, 104 p. ■ Les territoires de la mobilité : L'aire du temps / Luc Vodoz, Barbara Pfister Giauque, Christophe Jemelin, 2004, 383 p.-[Actes de colloque]. ■ Transports collectifs non urbains : données et analyses 2002 / Direction des Transports Terrestres.- Lyon : Certu, octobre 2002, 38 p.-(Coll. Les Données) ■ Mobilité et exclusion : Éléments de synthèse sur la problématique « mobilité et exclusion » à partir d'une petite bibliographie chronologique / Certu, Cete de l'Ouest.- Lyon : Certu, déc. 1998, 71 p. ■ Le conventionnement des transports routiers départementaux de voyageurs, hors transport scolaire / Certu.- Lyon : Certu, octobre 1998, 76 p.-(Coll. Dossiers) ■ Predim, plate-forme de recherche et d'expérimentation pour le développement de l'information multimodale. Predit ; Ministère de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer. (Site Web) www.predim.org 117 Bibliographie ➜ Transports innovants : ■ Etude sur les obstacles juridiques au développement des nouveaux services de transport / Cete Nord-Picardie.- Lyon : Certu, 2006, 119 p.-(Coll. Les rapports d'étude) ■ Services à la demande et transports innovants en milieu rural : de l'inventaire à la valorisation des expériences / Datar, DTT, Ademe. Paris : Datar, 2004, 285 p. [téléchargeable sur www.ladocumentationfrancaise.fr] ■ État des lieux des services innovants de mobilité en Europe / Yves Mathieu, Missions Publiques, Predit, 2001, 101 p.-[téléchargeable sur le site du Predit : www.predit.prd.fr] ■ Club Innovations Transports des Collectivités : www.innovations-transports.fr [site internet] ➜ Transport à la demande : ■ Le transport à la demande : état de l'art, éléments d'analyse et repères pour l'action / Certu, juin 2006, 94 p.-(Coll. Dossiers n°171) ■ Transport à la demande en milieu rural / Centre Régional de Ressources du Développement Rural, novembre 2003.-(Dossier thématique n°11bis).-[Dossier documentaire] ■ Système de transport à la demande : enquête sur les caractéristiques et les modes d'exploitation / Certu, Logma.- Lyon : Certu, déc. 2002, 105 p.-[téléchargeable sur le site du Certu : www1.certu.fr/publications/] Les services de transport à la demande dans leur marché et leur cadre institutionnel / Predit, mai 2002, 67 p. ■ ■ Le transport à la demande : état de l'art et perspectives / GART, octobre 1997, 105 p. ■ Le transport à la demande et les dessertes souples : finalités, clientèles et performances des principaux systèmes / Fors, IDF Conseils.- Paris : Fors; IDF Conseil, 2001, 129 p. ➜ Périurbain : 118 ■ Etude méthodologique sur la connaissance des déplacements périurbains [Tome 1] : Analyse de l'enjeu des périurbains en déplacements / Cete Nord-Picardie.- Lyon : Certu, juin 2004, 118 p.- [téléchargeable sur le site du Certu : www1.certu.fr/publications/] ■ Etude méthodologique sur la connaissance des déplacements périurbains [Tome 2] : Méthodologie d'enquête sur les déplacements des périurbains / Cete Nord-Picardie.- Lyon : Certu, juin 2004, 68 p.-[téléchargeable sur le site du Certu : www1.certu.fr/publications/] ■ Enjeu de la desserte du périurbain : compte-rendu de la journée du 23 septembre 1992 à Montpellier / Cete.- Lyon : Certu, aout 1993, 136 pages. Bibliographie ➜ Les publics : ■ Les collectivités et les politiques de déplacements : l'usager au centre des questions de déplacements. Actes de la journée d'échanges du 02 février 2006 / Certu, juillet 2006 [cédérom] ■ Bouger pour s'en sortir. Mobilité quotidienne et intégration sociale / Eric Le Breton.- Paris : Editions Armand Colin, octobre 2005, 256 pages-(Coll. Sociétales) ■ Mobilité et seniors : actes de la journée du club mobilité du 12 mars 2002 / Certu, DTT.- Lyon : Certu, sept. 2002, 144 p.-[téléchargeable sur le site du Certu : www1.certu.fr/publications/] ■ Mobilité des personnes âgées : analyse des enquêtes ménages déplacements / Certu, mai 2001, 49 p.-[téléchargeable sur le site du Certu : www1.certu.fr/publications/] ■ La tarification sociale et solidaire dans les transports publics départementaux : données et analyses / Certu.- Lyon : Certu, octobre 2006, 91 p + cédérom.-(Coll. Les données) 119 30 rue des Favorites 75015 Paris www.projetdeterritoire.com Retrouvez l’ensemble de nos publications sur notre site Ont collaboré à la rédaction et à la conception de cet ouvrage : René Alexandre (ETD), Charlotte Charbonniaud (ETD), Robert Clavel (CERTU), Annick Garonne (DGAS), Sylvanie Godillon (DIACT), Annette Gogneau (DGMT), Julie Gozlan (DGMT), Marc Guigon (DIACT), Malika Krouri (ETD), Jacques Lesne (DGMT), Luc Picot (ETD), Edmée Richard (CERTU), Raphaël Slama (DGAS), Delphine Vincent (ETD). Crédits photo couverture et pages 2, 4, 6, 8, 16, 46, 48, 50, 52, 54, 56, 58, 60, 62, 64, 66, 68, 70, 72 : photos 123RF pages 74, 76, 78, 80, 82, 84, 86, 88, 90, 92, 94, 96, 98, 100, 102, 104, 106, 108, 110 : photo Commission communication de la communauté de communes de Réalmont Imprimé sur Cyclus print Achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie de Montligeon 61400 La Chapelle-Montligeon ISBN : 978-2-914600-21-7 Dépôt légal N° XXXXX - juillet 2007 Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractére scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L. 122-4, 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). Mobilité et accès aux services en milieu rural et périurbain Quelles méthodes d'analyse des besoins ? Le maintien et l'amélioration des conditions d'accès aux services à la population s'affirment comme des enjeux majeurs pour les territoires ruraux et périurbains. Pourtant, les porteurs de projet se trouvent souvent démunis pour évaluer et organiser une offre de transport locale adaptée aux besoins de la population. Partant de ce constat, la DIACT, la Direction générale de la mer et des transports, la Direction générale de l'action sociale, le CERTU et ETD ont souhaité travailler sur les méthodes d'analyse des besoins en partenariat avec 20 pays engagés dans des réflexions sur l'amélioration de l'accès aux services. Cette année d'observation, d'analyses et d'échanges a donnée lieu à la rédaction du présent ouvrage. Ce guide méthodologique a été pensé comme un outil de travail au service des maîtres d'ouvrage engagés dans l'élaboration de projets et amenés à conduire des analyses de besoins. Il s'adresse également à leurs partenaires financiers ou techniques et aux acteurs locaux qui sont de plus en plus nombreux à se soucier de la mobilité en milieu rural et périurbain. juillet 2007 20 € ISBN 978-2-914600-21-7 Ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables 9782914600217 Imprimé sur papier recyclé Il propose des repères, des outils et des méthodes qui s'appuient sur les expériences de territoires et se propose d'accompagner chaque maîtrise d'ouvrage dans la construction de sa propre méthode d'analyse des besoins.