
Socio 2.1 lien social et primat d el’individu 
 
 
Les enquêtes montrent que le système de valeurs des sociétés occidentales change en profondeur. 
Les valeurs traditionnalistes caractérisées par l’attachement à la famille, au mariage et à une 
répartition traditionnelle des rôles masculins et féminins  ont tendance à reculer au bénéfice de 
l’autonomie individuelle et  des valeurs d’épanouissement que Ronald Inglehart attribue à la montée 
des valeurs postmatérialistes (Doc.1 et 4) 
  La persistance des valeurs traditionnalistes est surtout marquée parmi les hommes de plus 
de 60 ans, peu diplômés, indépendants ou inactifs. Ainsi, les personnes âgées de 60 à 70 ans ont 2,3 
fois plus de chances que celles âgées de 40 à 59 ans d’être attachés à ces valeurs traditionalistes en 
matière de mœurs et les indépendants ont presque deux fois plus de chances d‘être traditionalistes 
que les employés. (Doc.3). Cependant, l’attachement à un système de valeurs est aussi lié à la nature 
de la sociabilité. Ceux qui ont un réseau de sociabilité tourné vers la famille et le foyer ( 3 personnes 
au foyer ou plus et rencontre régulières avec les membres de la famille et à l’inverse, moins de 
relations avec les amis) sont plus souvent traditionalistes. A l’opposé, on remarque que ceux qui 
voient moins leur famille se rapprochent plus souvent des valeurs modernistes. On peut en déduire 
que le réseau de sociabilité, donc la forme du lien social exerce une influence significative sur le 
système de valeur auquel les individus sont attachés 
  La transmission des valeurs traditionalistes par la socialisation est généralement associée à 
un modèle de socialisation qui prône le respect des traditions, la reproduction des normes sociales 
d’une génération à l’autre et l’attachement à un modèle de comportement plus ou moins imposé 
par la tradition et le poids des attachements. 
 Mais le changement social favorise l’émergence de valeurs modernes qui ouvrent les choix, 
permettent à chacun de définir ses propres normes et valeurs. L’individu différent est-il condamné 
à l’isolement, à la perte des liens affectifs, sociaux, culturels ? La réponse pourrait bien être 
positive car le poids du social, de la contrainte sociale se relâche mais P.Bréchon nous rappelle 
aussi que l’individuation et l’individualisme se distinguent et que la montée de l’individu c’est à la 
fois plus de liens entre individus épanouis, différents et la possibilité d’un rempli sur la sphère 
individuelle, la recherche généralisée de l’intérêt personnel et l’émergence du monde des hommes 
« tout entiers enfermés en la solitude de leur propres cœurs 
Ly 4 avril 2014