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Les interrogations que le porteur de mission a partagées avec nous lors de notre première
rencontre concernent dès lors différents problèmes tels que la motivation du patient, le contenu du
dossier, le concept d’autonomie du patient et finalement la question du secret médical. Le
questionnement du docteur Perrot autour du projet constitue donc le point de départ de notre
mission : il s’agit d’en esquisser les points faibles et les partis pris aussi bien que les potentialités et
les valeurs sous-jacentes. En approchant le projet du DPP à travers le discours de son porteur, nous
avons d’abord remarqué que “les parties prenantes” concernées sont multiples et de nature diverse.
Il s’agit très clairement d’un travail de type collaboratif (un médecin d’un hôpital public qui
collabore avec une entreprise privée de l’e-santé) et qui ne peut donc pas se faire sans une
concertation préalable entre le corps soignant, les patients, les techniciens informaticiens et les
laboratoires de recherche. Tous ses acteurs sont concernés par le projet du DPP, mais chacun d’une
manière différente. Pour passer de la phase du projet à celle de sa réalisation concrète, il est alors
nécessaire de prendre en compte les besoins et les attentes de l’ensemble des acteurs concernés.
Les interrogations du porteur de mission traduisent la présence d’une multitude d’acteurs
dont nous avons essayé de rendre compte afin de bien saisir la finalité, les objectifs et les logiques,
explicites aussi bien que sous-jacents, du projet du “Dossier porté par le patient”. Dans la suite de
l’introduction, nous nous proposons de présenter les détails de notre analyse ainsi que la
problématique autour de laquelle nous avons formulé les recommandations constituant le but de
notre travail de mission.
La mission
Comme nous l’avons dit, le Dossier Porté par le Patient s’adresse aux malades soignés au
Centre de la douleur, et dont le traitement requiert une interaction entre plusieurs soignants et pour
un suivi de longue durée. Ces conditions ralentissent la communication entre les médecins et
compartimentent les informations contenues dans le dossier médical. Monsieur Perrot voit donc le
DPP comme un instrument servant premièrement à l'amélioration de la coordination de l'équipe
soignante du Centre de la douleur.
Selon le porteur de mission, pour bien comprendre la finalité du DPP, il faut le distinguer
du Dossier Médical Personnel ou DMP, qui a été créé en 2011 par le Ministère de la Santé et qui
permet, à l’échelle nationale, à tout patient le souhaitant, de centraliser dans un dossier informatisé
ses données médicales. Le DMP est directement consultable sur internet par le patient qui en gère
l'accessibilité mais il ne peut pas y ajouter des informations ni les corriger. Il s’agit d’un service
offert à tous citoyens par l’Etat pour améliorer le partage des informations de santé entre les