Hiver 2016 Département de littératures et langues du monde

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Hiver 2016
Département de littératures et langues du monde
Littérature comparée
LCO6810 Séminaire de recherche : Écocritique, écologie et humanités
environnementales
Horaire : vendredi, 13h-16h
Local :
Responsable : Rodica Livia Monnet-Altaras, Professeure titulaire
Téléphone : 514-343-6340
Email : [email protected]
Disponibilité : sur rendez-vous
Description
Ce cours propose un aperçu de quelques discours théoriques et pratiques d’analyse dans le
champ inter- et transdisciplinaire émergent des humanités environnementales. Ce champ
désigne un ensemble de disciplines dans les sciences humaines et sociales qui ont comme
objet d’étude les relations complexes entre activités et cultures humaines et
l’environnement, ainsi que la crise environnementale contemporaine. Emprunté aux études
environnementales anglo-américaines, le terme « humanités environnementales »
(environmental humanities, ecological humanities) est semblable, mais pas exactement
identique à la notion d’écologie. Il se réfère à la recherche interdisciplinaire sur l’impact
environnemental des activités humaines – impact qui s’est accéléré depuis les années 1970,
et qui nous a fait basculer dans l’ère de l’Anthropocène. Cette recherche interroge
l’environnement en tant que totalité des « imbroglios créés (par) les sociétés humaines
dans le temps, et dans l’espace », et selon une perspective ancrée dans « des ontologies
interconnectées, à savoir un ensemble de réseaux associant les êtres humains et non
humains…Les nouvelles problématiques environnementales (contemporaines)
requièrent…des approches alternatives fondées sur une vision unifiée du monde. »
(Citation : http://humanitesenvironnementales.fr/fr/humanites-environnementales)
La science de l’écologie (dont l’appellation fut inventée en 1866 par le biologiste
allemand Ernst Haeckel) désigne, quant à elle, l’ensemble des « relations entre les êtres
vivants et leur environnement. » Aujourd’hui ce terme est souvent employé « pour désigner
les interactions entre les êtres humains et leur environnement. À ce titre l’écologie…vise à
minimiser …notre empreinte sur notre support de vie, la Terre. » (Citation :
http://www.notre-planete.info/ecologie/)
L’écocritique, qui commence à prendre son essor au début des années 1990, avec la
fondation de ASLE (Association for the Study of Literature and the Environment) aux États
Unis, s’est manifestée comme projet interdisciplinaire dès ses débuts. Même si elle semble
parfois s’éloigner des caractéristiques poétiques et narratives de la littérature, et même si
elle se définit plus comme projet politique que comme théorie et méthode, l’écocritique (qui
a été intégrée aux humanités environnementales ces dernières années) « embrasse l’idée
que la littérature est un domaine parmi bien d’autres qu’il faut analyser et comprendre si
l’on veut aborder des problèmes aussi complexes que la crise environnementale. »
(Citation : http://humanitesenvironnementales.fr/fr/axe-de-recherche/ecocritique )
Le domaine des humanités environnementales comprend des champs de recherche
tels que l’histoire environnementale, la philosophie et l’éthique environnementales,
l’écologie politique, l’écocritique, l’esthétique environnementale et l’anthropologie
environnementale. Dans le cadre de ce cours sous aborderons trois axes de recherche qui
jouent un rôle de plus en plus important dans les débats actuels dans les sciences humaines
et sociales de l’environnement : les études postcoloniales et décoloniales, la recherche sur
l’anthropocène, et les études sur le nucléaire. Ces trois axes seront présentés en deux
temps : tout d’abord un volet théorique qui se penchera sur les principaux discours et
approches théoriques dans le champ à l’étude (par exemple les concepts et méthodes
d’analyse de l’écocritique et des humanités environnementales postcoloniales). En un
deuxième temps nous analyserons des romans et des films en fonction des approches
proposées par les trois champs émergents de l’écocritique postcoloniale, des théories de
l’anthropocène, et de la recherche sur le nucléaire.
Le corpus théorique comprend des textes de Rob Nixon, Ursula Heise, Michel Serres,
Joseph Masco, Félix Guattari, Dipesh Chakrabarty, et Naomi Klein. Les corpus littéraire et
cinématographique que nous analyserons comprend des œuvres de Margaret Atwood, Kim
Stanley Robinson, Nuruddin Farah, Helon Habila, John Hillcoat, et Andrew Stanton.
Évaluation
Présence et participation aux discussions en classe : 15%
Un compte-rendu critique de 2-4 pages (sur un texte théorique
du corpus ou sur une des conférences de chercheurs invités) : 25%
Présentation orale de groupe : 20%
Travail final de 10-15 pages : 40%
Corpus provisoire :
Margaret Atwood, Oryx and Crake
Kim Stanley Robinson, Forty Signs of Rains/Les quarante signes de la pluie
Terry Tempest Willams, Refuge : An Unnatural History of Family and Place
Helon Habila, Oil on Water/Du pétrole sur l’eau
Zakes Mda, The Heart of Redness/Au pays de l’ochre rouge
Svetlana Alexievich, Voices of Chernobyl/La supplication : Tchernobyl, chronique du monde
après l’apocalypse
Bibliographie provisoire :
Nixon, Rob. Slow Violence and the Environmentalism of the Poor, 2011
DeLoughrey, Elizabeth, Jill Didur, Anthony Carrigan, eds. Global Ecologies and the
Environmental Humanities : Postcolonial Approaches, 2015
Masco, Joseph. The Nuclear Borderlands : The Manhattan Project in Post-Cold War New
Mexico, 2006
Serres, Michel. Contrat naturel, 1990
Guattari, Félix. Qu’est-ce que l’écosophie, 2013 ; Les trois écologies, 1989
Hiltner, Ken, ed. Ecocriticism : The Essential Reader, 2015
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