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C’est la dissection qui apporte encore aujourd’hui les connaissances
fondamentales dans le domaine de l’anatomie. Elles sont complétées
par le phlébo-scanner hélicoïdal qui permet une reconstruction en trois
dimensions des réseaux vasculaires. L’ embryologie nous apprend que le
développement des vaisseaux suit le développement des nerfs qui sont
dits angio-directeurs.
Les vaisseaux ne sont pas uniformément répartis sur le membre inférieur.
Par exemple les artères sont plus rares dans le tiers inférieur de la jambe
que sur le reste du membre, zone donc plus sensible à l’ischémie. Les
veines du gastrocnémien externe sont moins nombreuses et plus grêles
que celles du muscle gastrocnémien interne. Sur le plan superficiel,
les territoires de drainage sur la jambe sont importants à connaître,
brièvement : médial pour la grande saphène, postérieur pour la petite
saphène.
Deux veines superficielles sont à connaître. La grande veine saphène
naît au pied essentiellement d’une veine dorsale du pied, cheminant
le long du membre sur sa face interne (médiale) et se termine par son
abouchement à la veine fémorale commune par une jonction ou crosse.
Cette jonction recevant plusieurs tributaires. La petite veine saphène
naît au niveau du pied pour cheminer en face postérieure du mollet en
situation médiale pour se jeter dans la veine poplitée par une crosse ou
jonction saphèno-poplitée dans près de 90 % des cas chez les individus
souffrant d’insuffisance veineuse superficielle (la terminaison de cette petite
saphène est très variable contrairement à la grande saphène). Ces deux
veines communiquent entre elles par des veines dites communicantes,
strictement sous cutanées.
Certaines perforantes jambières comme les perforantes para-tibiales
supérieures (situées à 9-11 cm en dessous de l’interligne articulaire
du genou) peuvent se trouver en contact avec le revers des bas-jarrets.
Un reflux sur une perforante plus distale (tibiales postérieures par exemple
à 7-9 cm de la pointe de la malléole ) peut ne pas être traité par le bas si la
pression est trop faible ou mal distribuée compte tenu de la morphologie
du patient. Cette connaissance anatomique est donc indispensable
pour le traitement qu’il soit par bas médical ou par sclérothérapie.
Par exemple, lors de la pratique de la sclérothérapie deux structures que
sont l’artère petite saphène et le nerf sural accompagnent la petite
saphène respectivement au creux poplité et de la partie distale du mollet
à la cheville. Ce sont donc des zones de ponction à éviter. De même, la
compression médicale par bas aurait tout à gagner à mieux tenir compte de
ces dispositions anatomiques en envisageant pour certaines pathologies
des pressions plus élevées au mollet (thromboses profondes).
POUR EN SAVOIR PLUS
Pour approfondir
GILLOT Cl. Atlas anatomique du réseau veineux superficiel des membres inférieurs. Editions Phlébologiques
Françaises. Version interactive en trois langues sous forme de CD ROMs).
UHL J-F. Rappel de l’anatomie du système veineux superficiel des membres inférieurs. Dans Sclérothérapie.
Editions Eska. 2006. Chapitre 5. Pages 27-32.
GILLOT Cl, UHL J-F. Atlas anatomique du réseau veineux des membres inférieurs. CD ROM distribué
par SIGVARIS.
éléments d’anatomie veineuse
Vue tridimensionnelle :
phébo-scanner hélicoïdal