Que vient faire l`azote dans nos balades - Guides

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MAIS QUE VIENT FAIRE L’AZOTE
DANS NOS PROMENADES ?
Marie-Christine EVERAERTS
Formation 2009-2010
Guides-nature des collines
Dans les collines j’ai rencontré
Une espèce rare…
Par amitié, je lui ai dédié
Ce mémoire.
Mousses, plantes et champignons
Pas de limite à sa science…
Avec le sourire, jamais bougon
Il nous les enseigne avec patience.
A Christian Verpoorte
Remerciements
Ils sont multiples et chaleureux :
-
à l’équipe de mycologie : Leo Feuillet, Michel Depottes et Christian Verpoorte, pour la
chaleur de leur accueil lors de mes tous premiers contacts avec les guides, il y a
quatre ans,
-
à l’équipe des relevés botaniques pour leur enthousiasme et leur patience : Michel
Faucq, Christian, Martine Hospied,
-
à tous les professeurs du cours des Guides-Nature, pour leur compétence, leur
gentillesse et leur disponibilité : Gregory Galleoti, Valérie Pirlot, Charles-Louis Nolf,
Léo, Christian et Martine, Bernadette Duhaut, Xavier Morlet, Jean-Pierre Delhaye,
-
aux membres du CA : Claude Corteville, Sarah Verbraeke, Cathy Bonthe et
particulièrement Léo et Valérie, pour l’organisation des cours,
-
à tous les guides pour les nombreux bons moments passés ensemble, Jean-Paul
Jouret merci pour les ballades faites ensemble et tes multiples explications si
judicieuses !
-
et en particulier à mon mari, Paul De Caluwé, pour la relecture et la mise en page de
ce mémoire.
i
TABLE DES MATIERES
1 INTRODUCTION 1 2 LA PROBLEMATIQUE DE L’AZOTE 2 2.1 N QUI ES-­TU ? 2.2 LE PROBLEME ACTUEL : L’EXCEDENT D’AZOTE 2.3 LES CONSEQUENCES DE CETTE SURABONDANCE D’AZOTE 2.3.1 INFLUENCE SUR LES ECOSYSTEMES 2.3.2 INFLUENCE SUR L’EAU 2 3 5 5 6 3 LES PLANTES, L’AZOTE, LES BALLADES 8 3.1 NOTIONS GENERALES 3.1.1 EFFETS DE L’AZOTE SUR LES PLANTES : 3.1.2 INDICE D’ELLENBERG 3.1.3 NITRATES ET PLANTES NITROPHILES 3.1.4 AUTRES FACTEURS DEFINISSANT L’EMPLACEMENT DES PLANTES 3.2 RELEVES BOTANIQUES ET CLASSEMENT PAR INDICE N 3.2.1 LE CONTEXTE 3.2.2 CLASSIFICATION DE NOS RELEVES BOTANIQUES 3.2.1 LES MARES, FOSSES ET PETITS COURS D’EAU 3.2.1 LES CHEMINS CREUX 3.2.2 LES BOIS ET FORETS 3.2.1 LES ZONES HUMIDES 3.2.2 LES BORDS DE CHEMINS 8 8 8 8 11 11 11 11 24 24 24 25 26 4 QUE FAIRE ? 27 4.1 L’ESSENTIEL : DIMINUER L’APPORT DE POLLUANTS 4.1.1 ACTION EUROPEENNE : LA « DIRECTIVE NITRATE » 4.1.2 ACTION EN WALLONIE : LE PGDA ET NITRAWAL 4.1.3 PROTEGER LES COURS D’EAU 4.1.4 DIMINUER LES AUTRES POLLUANTS 4.1.5 LIMITER LE CONSOMMATION DE VIANDE 4.2 RESTAURER LES ECOSYSTEMES = EXPORTER POUR APPAUVRIR 4.2.1 LA RESTAURATION EST-­‐ELLE POSSIBLE ? 4.2.2 RESTAURATION LOCALE ET PONCTUELLE : COMMENT EXPORTER 4.2.3 GESTION COMMUNALE DES BORDS DE CHEMINS 4.2.4 VOUS ET MOI… LES JARDINS PRIVES 27 27 28 29 29 30 30 30 30 32 32 5 CONCLUSIONS 34 6 ANNEXES 35 6.1 ANNEXE 1. CHARGE CRITIQUE D’AZOTE PAR BIOTOPE 6.2 ANNEXE 2. RELEVE DE PRAIRIE HUMIDE MOYENNEMENT AMENDEE 6.3 ANNEXE 3. RELEVE DE FRICHE ET BORD DE BOIS 36 37 40 ii
1 INTRODUCTION
Ces dernières années, nous assistons, étonnés et impuissants à un changement important des
espèces de plantes rencontrées dans nos jardins et nos ballades.
Que se passe-t-il ?
Pourtant, tout semble bien pousser partout et tout est bien vert... voire même un peu trop puisque les
fleurs des champs sont devenues rares et que certaines espèces sont jugées indésirables, car elles
ont une nette tendance à l’expansion.
C’est ainsi que la grande Ortie ou la Berce commune deviennent énormes, que la Chélidoine et la
Podagraire monopolisent l’ombre sous les arbres ou que le Pied-de-coq domine sans partage les
bords de certains champs.
La raison ? Les nitrates.
J’ai souhaité me documenter sur l’azote à la suite de plusieurs constatations :
-
pendant les relevés botaniques, la moue triste et déçue de Christian : « il n’y a plus rien »,
partout des plantes nitrophiles, encore et encore, et notre joie devant une petite nitrophobe
par-ci, par-là…
-
en me documentant sur les porcheries industrielles, j’ai découvert à mon grand étonnement
que le vrai grand problème vient surtout de l’épandage du lisier et des émissions d’ammoniac,
provenant d’élevages industriels
-
je pensais comme tout jardinier amateur et soucieux de bien faire, qu’il fallait surtout bien
amender son jardin pour avoir de belles fleurs sauvages… surprise donc !!
-
je voulais faire un vrai pré fleuri dans mon jardin, là encore la surprise était au rendez-vous :
impossible, sol trop riche même sans amendement
-
enfin, en surfant sur internet, j’ai de plus en plus été amenée à me rendre compte qu’il y a un
dénominateur commun : l’azote
Constat douloureux … et donc j’ai cherché à comprendre ce que l’azote vient faire dans nos collines.
1
2 LA PROBLEMATIQUE DE L’AZOTE
2.1 N qui es-tu ?
L’azote est un tout petit atome, son orthographe est simple : N
Il est omniprésent, sous diverses formes :
FORME DE GAZ :
• N² = diazote, constituant principal de l’air (79%), non assimilable par les plantes
• NH³ = ammoniac et NH4 = ammonium, rejetés dans l’air par les engrais organiques et par les
animaux d’élevage.
FORME SOLUBLE :
• NO³- = nitrate
• NO²- = nitrite
Les nitrates sont une partie indispensable de la nourriture de la plante ; associés aux phosphates et
au potassium, ils stimulent le développement des plantes, surtout des feuilles (l’azote se retrouve
entre autres dans les acides aminés constituant les protéines et dans les bases azotées présentes
dans l'ADN).
Cycle simplifié de l’azote
Ce schéma montre bien que c’est sous forme de NO³- (nitrate) et en partie sous forme de NH³,
(ammoniac), que la plante puise l’azote dont elle a besoin dans le sol avec ses racines, grâce aux
bactéries.
2
Le rôle des incontournables bactéries :
De N² à NH³ (ammoniac)
.
• Le N² est fixé par des bactéries présentes dans le sol, telles que Azobacter, grâce à une
3
enzyme (nitrogénase) pour être transformé en ammoniac NH ;
•
Dans les racines des légumineuses, certaines bactéries, comme Rhizobium, vivent en
symbiose avec la plante ; elles produisent de l'ammoniac directement assimilable par les
plantes et en échange puisent des glucides.
•
L'ammoniac peut aussi provenir des déjections d’être vivants et de la décomposition
d'organismes morts par des bactéries saprophytes et par les champignons.
3
De NH³ aux NO - (nitrates) : processus de nitrification
2
Dans les sols et l’eau bien oxygénés, des bactéries transforment l'ammoniac en nitrites NO 3
(nitritation), puis en nitrates NO - (nitratation) ; c’est ce NO³- que les plantes utilisent.
Les végétaux constituent ainsi la source primaire d'azote assimilable par les animaux, qui
en ont besoin pour la construction de leurs protéines ! 2.2 Le problème actuel : l’excédent d’azote
A l’heure actuelle, on considère que 90% de l’Azote et 80% du Phosphore présents dans le sol
proviennent de l’agriculture. Depuis 1960, l’utilisation mondiale d’engrais pour l’élevage et les cultures
(fourragères et légumes en particulier) a explosé ; de 1960 à 2004, les apports azotés ont été
multipliés par 7,5 (soit 180 millions de tonnes en 2004 !).
2
3
Cet azote ajouté à profusion dans nos écosystèmes finit soit dans le milieu aquatique (NO , NO ), soit
3
3
dans l'atmosphère sous forme de NH qui retourne dans la terre, car le NH est très soluble et s'inclut
dans la moindre petite pluie.
Le schéma suivant montre cette pollution de l’air, de la pluie par l’ammoniac et des sols par
l’épandage d’engrais.
Cycle simplifié de l’azote modifié
3
Les animaux d’élevage rejettent dans leurs excréments de l’ammoniac. On retrouve cet ammoniac au
niveau des étables (les étables modernes sont bien équipés de filtres à ammoniac, mais où part-il lors
du nettoyage des filtres?), dans le fumier et le lisier.
Ces excréments sont largement épandus dans les champs comme engrais organiques et l’ammoniac
volatile se libère dans l’atmosphère et se redépose partout (les retombées les plus importantes sont
dans un rayon de 500m de la source d’émission). C’est ce que l’on appelle le dépôt d’azote
atmosphérique, un des composants des pluies acides.
Il s’ensuit donc une fertilisation de tout le territoire, l’ammoniac retombant partout sans distinction
(eau, champ, jardins, forêts, réserve naturelle, etc.). Cet amendement omniprésent, « qui nous tombe
du ciel », correspond à l’équivalent d’un amendement traditionnel d’un champ au début du siècle ! Les
retombées actuelles correspondent, en effet, à une charge énorme. Les paysages agricoles et
principalement les régions d'élevage (Belgique, Pays-Bas, Bretagne) reçoivent des doses
gigantesques par les seules retombées atmosphériques, comme le montre le tableau suivant :
3
Retombées atmosphériques de NH dans l'Union Européenne
3
NH
Contribution
Avant 1960
5 kg / ha
Moyenne européenne actuelle
35 kg / ha
Zone agriculture intensive
80 kg / ha
Pics extrêmes
200 kg / ha
Source : Laboratoire d'Ecologie des Prairies. UCL 2005
En agriculture extensive traditionnelle, l’animal mange les nitrates produits sur le territoire même et
rend en quelque sorte à la terre ce que la terre a produit (rien ne se perd, rien ne se crée) ; il existe de
fait un équilibre entre quantité de bétail et terre agricole disponible.
1
L’agriculture intensive, qui s’est développée initialement grâce à la découverte des engrais minéraux ,
permet actuellement d’élever davantage de bétail sur un espace restreint ; cependant, cette approche
n’est rendue possible que par l’importation massive de nourriture animale étrangère (qui se
retrouve dans nos écosystèmes par les déjections animales).
On se retrouve dès lors devant une quantité excessive d’engrais organiques d’origine animale (fumier,
lisier) par rapport aux terres agricoles susceptibles d’être amendées. Le schéma suivant montre
l’importance de cette importation de nourriture (49% de l’azote rendu à la terre), d’autant plus
dramatique qu’il s’agit essentiellement de soja des forêts amazoniennes…
Origine de l’azote retrouvée en Belgique (Source : Milieu Impact van nutriënten. Universiteit Gent 2009)
L’azote apporté par les ménages correspond aux eaux usées sans passage par lagunage ou
épuration ; les industries et le trafic routier sont responsables d’émissions d’oxyde d’azote.
1
En 1903, Harber découvre une formule chimique utilisable en agriculture, qui consiste dans la transformation de
l’azote de l’air en ammoniac puis en nitrates. Si le N² est inépuisable, puisque l’air en est composé à 79%, ce qui
n’était pas prévu dans l’équilibre des écosystèmes (mis en place au fil de milliers d’années), c’est que ce N² se
retrouve ensuite dans le sol sous la forme de nitrates…
4
2.3 Les conséquences de cette surabondance d’azote
2.3.1 Influence sur les écosystèmes
Eutrophisation, acidification des sols et perte de biodiversité
Entre les apports liés à l’agriculture intensive et l’impact des épandages des millions de tonnes de
déchets dont on ne sait que faire (fumiers et lisiers issus des élevages « hors sols », boues des
stations d’épuration), la terre est aujourd’hui saturée de nitrates.
Ce milieu déséquilibré, trop riche en ressources alimentaires, favorise la colonisation d'espèces
envahissantes habituellement mal adaptées au biotope naturel ; le développement foudroyant de ces
espèces peut « asphyxier » les espèces autochtones, cette transformation est qualifiée
d'eutrophisation.
Les écosystèmes normalement oligotrophes (milieu pauvre en éléments nutritifs) et mésotrophes
(milieu moyennent riche en nutriment) évoluent vers des systèmes eutrophes (milieu surabondant en
matières nutritives).
De plus, la transformation d’ammonium en nitrate libère un ion d’hydrogène, ce qui a un effet
acidifiant entrainant un déséquilibre cationique des sols (diminution des Ca2+, Mg2+ et K+ avec une
augmentation des Al3+).
Les nitrates provoquent donc l’eutrophisation des écosystèmes et l’acidification du sol ; ces problèmes
mettent en exergue le caractère fondamentalement « non durable » de l’agriculture intensive
moderne, ce qui est aujourd’hui encore malheureusement un véritable tabou.
Il en résulte un changement dans la flore et en conséquence dans tous les maillons de la faune qui en
dépendent (chaines alimentaires), induisant une régression de la diversité en insectes et par
conséquence en oiseaux ; les plantes de milieux oligo et mésotrophes tendent à disparaître au profit
des plantes à milieu eutrophe.
C’est ce qu’on appelle aussi la banalisation du système, car les systèmes variés disparaissent au
profit de systèmes monotones, avec toujours les mêmes plantes et beaucoup moins de diversification.
Cette évolution menace la majorité des écosystèmes belges, français ou hollandais, on estime que
70% de la biodiversité végétale régresse à divers degrés (voir plus loin au point 3.1.3.).
La charge critique (kg N/ha/an) exprime la tolérance du milieu naturel et semi-naturel à la pollution
atmosphérique et à l’azote d’origine humaine (Nillson and Grennfelt 1988) ; c’est la quantité maximale
d’azote supportée par l’environnement sans effet néfaste.
Ces chiffres sont différents selon le biotope, car il est évident que les biotopes oligotrophes sont plus
sensibles et supporteront une charge moindre. C’est ainsi que les landes, les prairies pauvres ou les
bruyères sont plus menacées.
Le tableau de l’Annexe 1 reprend les charges critiques d’azote par biotopes pour l’ensemble du
continent européen.
5
2.3.2 Influence sur l’eau
Eutrophisation des cours d’eau
2.3.2.1 Destination finale de l’azote
Il faut bien réaliser que les nitrates sont solubles, la destination finale de l’azote est donc bien dans
l’eau au travers des :
•
•
•
infiltrations et ruissèlements (activités de production agricole)
eaux usées des ménages
activités industrielles, si aucune épuration n’est prévue
Les problèmes commencent lorsque les engrais (chimiques ou naturels) sont épandus en quantité
trop importante par rapport aux besoins des plantes ou lorsqu'ils sont appliqués sur les champs et les
prairies à de mauvaises périodes de l'année (quand le sol est nu, en automne et en hiver
principalement).
Les plantes ne sont alors plus capables d'absorber cette trop grande quantité de nitrate. Comme le
nitrate se dissout dans l'eau, le sol ne peut pas le retenir. Le nitrate va donc ruisseler vers les rivières,
les fleuves, les étangs, les lacs… ou bien s’infiltrer dans le sol et polluer les nappes souterraines.
2.3.2.2 Mécanisme d’eutrophisation
Le nitrate et le phosphate (molécule chimique, contenant du phosphore et de l'oxygène), enrichissent
l’eau en nutriments ; avec la lumière et la chaleur, ces nutriments favorisent le développement
d'algues.
Celles-ci consomment l'oxygène de l'eau et tuent d'autres plantes, des poissons et d’autres espèces
animales en les privant d’oxygène et de lumière. Les algues meurent en hiver et sont décomposées
par des bactéries qui puisent l’oxygène de l’eau. Cette décomposition massive forme un gros dépôt
pourrissant au fond de l’eau, ce qui entraîne aussi une baisse de la vie aquatique (anoxie et
étouffement des plantes du fond).
.
La conséquence étant la diminution d’organismes vivants dans l’eau et donc de tout le maillon
alimentaire, ne survivent que ceux qui résistent à une eau fortement polluée. Ce phénomène
provoque des cercles vicieux dans l’appauvrissement de la vie aquatique.
Il faut remarquer que l'eutrophisation est une étape naturelle du processus qui transforme lentement
les lacs peu profonds en marais, puis en prairies ou en mégaphorbiaies et finalement en forêt. Le
problème c’est qu’actuellement le comblement des mares ou marais est fortement accéléré par la
présence excessive de nutriments artificiels et la diminution consécutive de faune se nourrissant dans
l'eau.
L'eutrophisation marine, provoque le développement de phytoplancton, qui peut être toxique ou
indésirable. La forte croissance, puis la décomposition du phytoplancton peut ensuite entraîner la
formation de vastes zones subissant un appauvrissement saisonnier des eaux en oxygène.
Ce phénomène est observable en mer du Nord, le long de la côte belge. La forte croissance d'algues
y prend la forme d'une épaisse couche de "mousse" sur les plages lorsque ces algues se dégradent.
6
2.3.2.3 Zone vulnérable
Une zone vulnérable est une zone en danger de pollution de la nappe phréatique par les nitrates
d’origine agricole, ou déjà polluée. Le seuil critique étant fixé à 50 mg de nitrates /l eau.
Toute la partie de la Wallonie située au nord du sillon Sambre – Meuse est considérée comme zone
vulnérable, comme le montre la carte ci-dessous !
Au total 40% du territoire wallon est concerné.
Sur la période 2005 à 2008, 18 % des sites de surveillance situés en zones vulnérables présentaient
une concentration moyenne en nitrate dans l’eau brute (non traitée) qui dépassait la norme de
3
potabilité (50 mg NO /l).
7
3 LES PLANTES, L’AZOTE, LES BALLADES
3.1 Notions générales
3.1.1 Effets de l’azote sur les plantes :
Les apports d’azote sous forme de nitrates favorisent la croissance des plantes, mais l’excès d’azote
diminue le développement des fleurs, fruits et bulbes.
L’excès d’azote a également une conséquence sur la structure cellulaire des plantes, les cellules sont
trop longues, étirées et affaiblies ; plus molles, elles sont également moins résistantes au vent. C’est
ainsi qu’on peut voir des cultures (du blé par ex.) tout à fait couchées après la pluie (alors que le blé
des champs voisins est encore debout) ; ce champ a probablement été amendé en outrance par du
lisier.
Les arbres poussent plus vite, leur masse de feuilles trop importante les rend sensibles au vent et
l’enracinement est plus superficiel ; ce qui explique les chutes d’arbres devenues plus nombreuses
lors des tempêtes.
3.1.2 Indice d’Ellenberg
Ellenberg était un biologiste allemand (1912-1979) qui a déterminé chez plus de 2000 espèces
végétales d'Europe Centrale un « index phytosociologique » portant son nom (« Indice d’Ellenberg »).
Cet indice prend en compte 6 paramètres environnementaux : lumière, température, continentalité,
humidité, acidité du sol et richesse en azote (« indice N »).
Les chiffres s’échelonnent de 1 à 9, les plus bas désignant les plantes ayant besoin de peu d’azote,
el les plus élevés pour les plantes très nitrophiles. On parle de N X lorsqu’une plante est indifférente à
la teneur en azote du sol. Les plantes nitrophiles sont donc indicatrices d’azote. Les indices N
d’Ellenberg sont surtout utilisés pour les plantes herbacées (Ellenberg et al. 1991).
3.1.3 Nitrates et plantes nitrophiles
Plus c'est oligotrophe, plus c'est diversifié. Pourquoi ?
Dans un environnent vraiment naturel, un des facteurs le plus limitant (en dehors des régions arides)
c'est l'azote. Par conséquent, la plupart des espèces végétales sont surtout adaptées à des milieux
pauvres en azote. Elles utilisent des voies souvent tortueuses et coûteuses en énergie pour extraire la
moindre trace d'azote de leur milieu. Un bon exemple est donné par le système symbiotique des
légumineuses.
Il existe des espèces nitrophiles mais en petit nombre. Ce sont des espèces qui se sont spécialisées
pour vivre aux environs des lieux de repos des animaux. Elles n'ont pas besoin d’être très efficaces
pour pomper l'azote car elles vivent là où celui-ci est en excès. Par contre, toutes ont pour absolue
nécessité de pousser vite et de résister aux herbivores puisqu'elles vivent au milieu de brouteurs
(quelques exemples de nitrophiles : Ortie, Fromental, Dactyle agglomérée).
Lorsque le milieu est enrichi en azote, ces plantes à croissance rapide et résistantes aux herbivores
envahissent rapidement l’espace et "écrasent" toutes les oligotrophes. Il s'ensuit l'installation d'une
flore luxuriante, riche en graminées mais très pauvre en espèces diversifiées.
Le cortège de champignons et d’animaux (oiseaux, insectes, gastéropodes, myriapodes, etc.), qui
dépendent des plantes peu nitrophiles, disparaissent à leur tour (expliquant ainsi l’importante perte de
biodiversité.
8
Le problème de nos régions c’est qu'une énorme quantité d'azote est introduite dans les écosystèmes
par les pratiques agricoles (cf. chapitres précédents).
Le schéma suivant montre la chute drastique de la biodiversité (passage au point b), lorsque le sol
commence à devenir trop riche en azote.
Relation entre la richesse / diversité botanique et richesse du sol
(C.L. Nolf : cours écologie guides-nature)
Les associations végétales connaissent un glissement vers des espèces nitrophiles et ce sont
en premier lieu les biotopes pauvres avec leurs associations spécifiques qui tendent à
disparaître.
Le schéma suivant (issu d’une étude de la Région Wallonne) montre que les plantes les plus
menacées sont celles avec l’indice N le plus bas (1-2-3) et que les plantes les moins menacées sont
celles avec un indice N 6 et plus, ainsi que X (indifférent).
Statut des espèces selon l’indice N d’Ellenberg. L’érosion de la diversité : les plantes vasculaires, Delescaille et
Saintenoy. Etude de l’environnement wallon. Région Wallonne mai 2006
Beaucoup d’espèces sont biologiquement adaptées à des milieux pauvres en nutriments, où elles ont
mis au point des adaptations leur permettant de vivre dans ces habitats à fortes contraintes (plantes
oligotrophes). En cas d’apport brutal de grosses quantités d’azote, ces espèces oligotrophes sont
littéralement « brûlées » et meurent.
9
•
Les milieux pauvres en nutriments étant souvent les plus riches en biodiversité, ce sont des
centaines d’espèces qui sont aujourd’hui disparues ou fortement menacées du fait des nitrates ;
presque toutes les orchidées sauvages sont par exemple concernées.
•
Les dépôts atmosphériques azotés favorisent donc les espèces végétales nitrophiles et
secondairement les espèces végétales acidiphiles (acidiphile : "qui aime l’acidité") ; ces espèces
nitrophiles sont le plus souvent des espèces dites « banales », car trop courantes.
•
En Belgique et aux Pays-Bas, des études ont mis en évidence la régression de plusieurs espèces
animales sous l’effet de l’acidification ; par exemple les populations d’escargots régressent, leurs
coquilles constituant la principale source de calcium pour certains oiseaux, leurs œufs sont moins
viables, ce qui diminue le nombre de naissances et handicape la survie de l’espèce.
Quelques exemples d’espèces en danger :
Cirse des prés (Cirsium dissectum),
Orchis maculé(Dactylorhiza maculata),
Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia),
Pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica)
Dans les milieux naturellement plus riches, appelés « mésotrophes » et « eutrophes », les plantes
supportent mieux les nitrates, mais ceux-ci favorisent les nitrophiles (dominantes) qui finissent par
faire régresser même les espèces originelles moins agressives de milieux relativement riches.
Voici les plus fréquentes : (entre parenthèses, l'indice d'azote)
•
•
•
•
en forêt : grande ortie (8), ronces (6)
en prairie : pissenlit (8), rumex (8)
en bordure de champs : cirse des champs (7), sureau noir (9), alliaire officinale (9), berce,
gaillet, anthrysque, benoite, lierre terrestre, mouron des oiseaux, ortie, bardane
envahissement ubiquitaire par les graminées
Il faut noter que la disparition de nombreux écosystèmes n’est pas uniquement due aux nitrates, mais
aussi à d’autres facteurs importants comme par exemple la disparition d’habitat et l’invasion
d’espèces exotiques. Pour plus de détails, lire l’article de J.Saintenoy (cité plus haut).
10
3.1.4 Autres facteurs définissant l’emplacement des plantes
L’indice N n’est évidemment pas le seul à influencer les associations végétales et leur évolution ; la
luminosité et l’hygrométrie jouent notament un rôle important.
Ci-dessous vous trouverez une liste des plantes nitrophiles les plus courantes, avec la mention du
milieu dans lequel elles se plaisent.
.
Milieux frais et humides
Lieux piétinés
Polygonum aviculare
Ranunculus repens
Capsella bursa-pastoris
Polygonum persicaria
Poa annua
RumexStellaria media
Plantago major
Epilobium hirsutum
Epilobium tetagonium
Ombre ou mi-ombre
Heracleum spondylium
Chelidonum maus
Symphitum officinale
Allaria officinalis
Arum maculatum
Geum urbanum
Geranium robertianum
Milieux secs
Anthriscum sylvestris
Convolvulus arvensis
Bromus sterilis
3.2 Relevés botaniques et classement par indice N
3.2.1 Le contexte
2
Lors de nos relevés botaniques , destinés à l’élaboration de l’atlas botanique de Wallonie, nous
recensons par carré d’un km les espèces de plantes et champignons. Une liste de plantes (arbres,
plantes vasculaires, mousses et champignons) trouvées dans notre région a été élaborée par Michel
Faucq et Christian Verpoorte, que je remercie chaleureusement pour leur aide et leur enseignement.
Dans les endroits eutrophisés, comme les bords de champs, le nombre moyen de plantes identifiées
tourne toujours autour des 30 les plus courantes ; par contre, dans des prairies moins amendées,
nous pouvons recenser de 70 à 90 espèces (Annexe 2). Dans un milieu préservé, nous recensons
parfois de 110 à 140 espèces (Annexe 3).
Pour bien comprendre l’importance des relevés botaniques, il faut connaitre le principe
« d’équitabilité » : il ne suffit pas de recenser le nombres d’espèces, mais il faut aussi tenir compte de
la densité relative de chaque espèce. La répartition change ainsi beaucoup suivant l’endroit ; des
massifs d’orties ou des gros parterres de pied de coq peuvent coloniser un grand espace, alors
qu’ailleurs on peut retrouver une grande diversité sur seulement quelques mètres carrés.
3.2.2 Classification de nos relevés botaniques
Le pays des collines était un milieu à bocages et à parcelles humides, traditionnellement mésotrophe
dans cette partie de l’Europe.
Pour voir plus clair dans cette problématique d’azote, Il m’a semblé intéressant de parcourir nos
collines avec en tête ces notions d’indice N.
2
On peut consulter ces relevés au Parc Naturel des Collines
11
C’est pourquoi, j’ai reclassé les plantes reprises dans la liste du pays des collines par indice de N (en
dehors d’une centaine pour lesquelles je n’ai pas retrouvé l’indice), en les regroupant en 4 catégories
et en classant les arbres, les fougères et les graminées à part pour plus de clarté.
Je n’ai pas trouvé assez de données sur l’indice N des mousses et des lichens, pour leur accorder un
paragraphe. Il faut noter cependant que mousses et lichens sont très sensibles à l’ammoniaque de
l’eau de pluie, car n’ayant pas de racines leur métabolisme est fortement lié à la pluie ; de plus,
beaucoup de Bryophites sont particulièrement sensibles à l’acidification du sol (Cours
« Nutrientenbeheer » UZGent 2010).
Catégories :
• Plantes très peu nitrophiles, indice 1-2-3
• Plantes moyennement nitrophiles, indice 4-5-6
• Plantes très nitrophiles, indice 7-8-9
• Plantes insensibles à la présence d’azote : catégorie X
3.2.2.1 Les graminées
Nom français
Nom latin
Graminées très peu nitrophiles, indice 1-2-3
Vulpie queue d’écureuil
Vulpia bromoides
Vulpie queue de rat
Vulpia myuros
Brize = Amourette
Briza media
Fétuque capillaire
Festuca filiformis
Brome dressé
Bromus erectus
Brome mou
Bromus hordeaceus = B mollis
Canche cespiteuse
Deschampsia cespitosa
Canche flexueuse
Deschampsia flexuosa
Fétuque rouge
Festuca rubra
Houlque molle
Holcus mollis
Graminées moyennement nitrophiles, indice 4-5-6
Atropis distant
Puccinellia distans
Crételle
Cynosurus cristatus
Pâturin des bois
Poa nemoralis
Brome stérile
Bromus sterilis = Anisantha sterilis
Fétuque roseau
Festuca arundinacea
Glycérie dentée
Glyceria dentata = G declinata
Houlque laineuse
Holcus lanatus
Millet étalé
Milium effusum
Orge queue de rat
Hordeum murinum
Brachypode des bois
Brachypodium sylvaticum
Calamagrostis commun
Calamagrostis epigeos
Dactyle aggloméré
Dactylis glomerata
Fétuque des prés
Festuca pratensis
Fétuque géante
Festuca gigantea
Mélique uniflore
Melica uniflora
Pâturin des prés
Poa pratensis
Sétaire glauque
Setaria pumila
Vulpin des champs
Alopecurus myosuroides
Graminées très nitrophiles, indice 7-8-9
Baldingère
Phalaris arundinacea
Fléole des prés
Phleum pratense
Fromental
Arrhenatherum elatius subsp
Glycérie flottante
Glyceria fluitans
Glycérie pliée
Glyceria notata
Pâturin commun
Poa trivialis
Ray-grass commun
Lolium perenne
Indice N
1
1
2
2
3
3
3
3
3
3
4
4
4
5
5
5
5
5
5
6
6
6
6
6
6
6
6
6
7
7
7
7
7
7
7
12
Vulpin des prés
Alopecurus pratensis
Vulpin genouillé
Alopecorus geniculatus
Chiendent des chiens
Elymus caninis
Pâturin annuel
Poa annua
Pied-de-coq
Echinocloa crus-galli
Ray-grass d’Italie
Lolium multiflorum
Glycérie aquatique
Glyceria maxima
Graminées insensibles à la présence d’azote : catégorie X
Chiendent commun
Elymus repens
Flouve odorante
Anthoxanthum odoratum
Folle-avoine
Avena fatua
Jouet du vent
Apera spica-venti = Agrostis
7
7
8
8
8
8
9
X
X
X
X
L’apport excessif d’azote se traduit par une croissance ubiquitaire de graminées grandes friandes
d’azote. Elles se développent partout, envahissent et supplantent nombres de dicotylédones et de
monocotylédones non graminées, et ce jusque dans le lit des ruisseaux.
Ce phénomène est surtout visible dans les landes à bruyère, traditionnellement des milieux
oligotrophes, de plus en plus envahies par les graminées. D’une part les graminées supplantent
d’autres plantes, d’autre part elles entretiennent un cercle vicieux ; en effet, en poussant de façon
exubérante, elles produisent une biomasse importante, qui se redépose sur le sol en hiver provoquant
une nouvelle croissance, encore plus exubérante. Ce turnover exagéré rend plus difficile la gestion
des espaces herbacés (Conférence sur la biodiversité et l’eutrophisation, UZGent 2010).
Regardez bien les graminées lors de nos ballades, car en connaissant le taux de N, vous verrez les
chemins sous un éclairage fort différent !
A l’origine, les graminées les plus fréquentes dans nos régions étaient celles de sols mésotrophes.
Actuellement vous remarquerez que le Panic Pied De Coq (Gallum Pedi) est très présent dans les
bords de champs à forte fumure organique et que le Ray grass italien se retrouve souvent sur les
bords de chemin, ainsi que le Dactyle aggloméré, le Fromental, le Paturin annuel et commun.
3.2.2.2 Les fougères
Nom français
Nom latin
Fougères très peu nitrophiles, indice 1-2-3
Rue-de-muraille
Asplenium ruta-muraria
Blechnum en épi
Blechnum spicant
Dryoptéris des chartreux
Dryopteris carthusiana
Fausse capillaire
Asplenium trichomanes
Fougère aigle
Pteridium aquilinum
Fougères moyennement nitrophiles, indice 4-5-6
Cystoptéris
Cystopteris fragilis
Scolopendre = Langue de cerf
Asplenium scolopendrium
Fougère femelle
Athyrium filix-femina
Fougère mâle
Dryopteris filix-mas
Fougères très nitrophiles, indice 7-8-9
Dryoptéris dilaté
Dryopteris dilatata
Indice N
2
3
3
3
3
4
4
6
6
7
Les fougères aiment en général un sol pauvre, sauf le Dryoptéris dilaté, et en moindre mesure la
fougère mâle et la fougère femelle. Nous les rencontrons fréquemment lors de nos ballades. Il est à
noter que la fougère aigle, très présente dans nos bois a un indice N 3 !
13
3.2.2.3 Les arbres
Nom français
Nom latin
Arbres très peu nitrophiles, indice 1-2-3
Bouleau des Carpathes
Betula pubescens, subsp carpatica
Bois-de-Ste-Lucie
Prunus mahaleb
Pin du Lord Weymouth
Pinus strobus
Pin noir d’Autriche
Pinus nigra subsp nigra
Argousier
Hippophae rhamnoides
Bouleau pubescent
Betula pubescens
Mélèze d’Europe
Larix decidua
Saule à oreillettes subsp
Salix aurita subsp
Arbres moyennement nitrophiles, indice 4-5-6
Aubépine à un style
Crataegus monogyna
Cyprès de Lawson subsp
Chamaecyparis lawsoniana subsp
Sapin de Douglas
Pseudotsuga menziesii
Saule à feuilles très étroites
Salix eleagnos
Aubépine à deux styles
Crataegus laevigata
Fusain d’Europe
Euonymus europaeus –
Griottier = Cerise du Nord
Prunus cerasus
Houx
Ilex aquifolium
Merisier
Prunus avium
Noisetier sp
Corylus avellana
Peuplier grisard
Populus canescens
Pommier sauvage
Malus sylvestris subsp mitis
Tilleul à petites feuilles
Tilia cordata
Laurier cerise
Prunus laurocerasus « Rotundifolium »
Myrobolan = Prunier cerise
Prunus cerasifera
Peuplier blanc
Populus alba subsp
Tilleul de Hollande
Tilia x vulgaris ou intermedia
Arbres très nitrophiles, indice 7-8-9
Cerisier à grappes
Prunus padus
Frêne
Fraxinus excelsior
Noyer
Juglans regia
Orme de montagne
Ulmus glabra
Peuplier d’Italie
Populus nigra subsp pyramidalis
Saule blanc
Salix alba
Saule marsault
Salix caprea
Sureau yèble
Sambucus ebulus
Tilleul à larges feuilles
Tilia platyphyllos
Osier jaune des vanniers
Salix alba x fragilis = S x rubens
Robinier faux-acacia
Robinia pseudacacia
Sureau à feuilles laciniées
Sambucus nigra, var laciniata
Sureau noir
Sambucus nigra
Cerisier tardif
Prunus serotina
Arbres insensibles à la présence d’azote : catégorie X
Aulne glutineux
Alnus glutinosa
Bouleau verruqueux
Betula pendula
Bourdaine
Frangula alnus
Charme
Carpinus betulus – monoïque
Châtaignier
Castanea sativa
Chêne des marais
Quercus palustris
Chêne pédonculé
Quercus robur
Chêne rouge d’Amérique
Quercus rubra
Chêne sessile
Quercus petraea
Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea
Epicéa commun
Picea abies
Indice N
1
2
2
2
3
3
3
3
4
4
4
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
6
6
6
6
7
7
7
7
7
7
7
7
7
8
8
9
9
?
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
14
Hêtre
If
Néflier
Orme champêtre
Osier rouge des vanniers
Peuplier tremble
Pin sylvestre
Prunellier
Saule des vanniers
Sorbier des oiseleurs
Fagus sylvatica
Taxus baccata
Mespilus germanica
Ulmus minor
Salix purpurea x viminalis = S x rubra
Populus tremula
Pinus sylvestris
Prunus spinosa
Salix viminalis
Sorbus aucuparia
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Il est frappant de constater que de nombreux arbres, fort représentés dans notre région, sont
indifférents à l’azote (frêne, aulne, bouleau, etc.).
Il est également important de constater que nombre d’arbres peu nitrophiles se portent bien dans
notre région ; cette constatation rejoint des études montrant que ce sont les plantes vasculaires les
plus petites qui disparaissent en premier. Dans les bois également, ce sont les plantes variées de
sous-bois qui disparaissent, avant les premiers signes de souffrance des arbres eux-mêmes.
3.2.2.4 Les autres plantes
Nom français
Plantes très peu nitrophiles, indice 1-2-3
Airelle
Bruyère commune = Callune
Cotonnière naine
Myosotis hérissé
Orpin âcre = Poivre des murailles
Petite oseille
Potentille argentée
Sariette = Calament acinos
Saxifrage tridactyle
Trèfle « Pied-de-lièvre »
Achillée sternutatoire
Agrostis des chiens
Ajonc d’Europe
Bruyère quaternée
Campanule à feuilles rondes
Cotonéaster sp
Drave printanière
Epervière à rosette de feuilles larges
Epervière en ombelle
Epervière lisse
Epervière orangée
Epervière piloselle
Epervière vulgaire
Erigéron âcre
Euphraise sp
Gaillet des fanges
Gesse des bois
Herniaire glabre
Jonc articulé
Lin purgatif
Mélampyre des prés
Millepertuis élégant
Ophrys abeille
Nom latin
Indice N
Vaccinium vitis-idaea
Calluna vulgaris
Filago minima
Myosotis ramosissima
Sedum acre
Rumex acetosella subsp tenuifolius
Potentilla argentea
Acinos arvensis
Saxifraga tridactylites
Trifolium arvense
Achillea ptarmica
Agrostis canina
Ulex europaeus
Erica tetralix
Campanula rotundifolia
Cotoneaster sp
Erophila verna subsp verna
Hieracium sp
Hieracium umbellatum
Hieracium laevigatum
Hieracium aurantiacum
Hieracium pilosella
Hieracium lachenalii
Erigeron acris
Euphrasia sp
Galium uliginosum
Lathyrus sylvestris
Hernaria glabra
Juncus articulatus
Linum catharticum
Melampyrum pratense
Hypericum pulchrum
Ophrys apifera subsp apifera
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
15
Petit boucage
Pimpinella saxifraga
Petite cuscute
Cuscuta epithymum
Petite oseille
Rumex acetosella subsp acetosella
Petite pyrole
Pyrola minor
Pimprenelle = Petite pimprenelle
Sanguisorba minor
Polypode vulgaire = Réglisse des bois
Polypodium vulgare
Potentille droite
Potentilla recta
Potentille tormentille
Potentilla erecta
Rhododendron sp
Rhododendron
Stellaire des marais
Stellaria palustris
Véronique en épi
Veronica spicata
Alchemille
Alchemilla hoppeana
Alsine à feuilles ténues
Minuartia hybrida
Astragale à flles de réglisse
Astragalus glycyphyllos
Callitriche sp
Callitriche sp
Carline vulgaire
Carlina vulgaris Driedistel
Cirse des marais
Cirsium palustre
Cytise faux-ébénier
Laburnum anagyroides
Euphorbe petit-cyprès
Euphorbia cyparissias
Gaillet jaune = Caille-lait
Galium verum
Germandrée scorodoine
Teucrium scorodonia
Gesse à larges feuilles
Lathyrus latifolius
Grande marguerite
Leucanthemum vulgare
Gymnadénie à long éperon
Gymnadenia conopsea
Inule conyze
Inula conyza
Jonc aggloméré
Juncus conglomeratus
Jonc filiforme
Juncus filiformis
Laîche à pilules
Carex pilulifera
Lotier corniculé ‘
Lotus corniculatus
Luzule champêtre
Luzula campestris
Luzule multiflore subsp
Luzula multiflora subsp
Maianthème à deux feuilles
Maianthemum bifolium
Mélilot officinal = jaune
Melilotus officinalis
Millepertuis couché
Hypericum humifusum
Myrtille commune
Vaccinium myrtillus
Myrtille de loup = M des marais
Vaccinium uliginosum
Œillet velu
Dianthus armeria
Origan
Origanum vulgare
Porcelle enracinée
Hypochoeris radicata
Prêle des champs
Equisetum arvense
Prêle des marais
Equisetum palustre
Renoncule bulbeuse
Ranunculus bulbosus
Rosier rouillé = Egelantier
Rosa rubiginosa
Sélin à flles de carvi
Selenium carvifolia
Séneçon sud-africain
Senecio inaequidens
Stellaire graminée
Stellaria graminea
Tabouret des champs
Thlaspi arvense
Trèfle d’eau
Menyanthes trifoliata
Trèfle des champs
Trifolium campestre
Troène commun
Ligustrum vulgare
Violette des marais
Viola palustres
Plantes moyennement nitrophiles, indice 4-5-6
Agrostis commun
Agrostis capillaris
Aigremoine eupatoire
Agrimonia eupatoria
Ail arrondi
Allium rotundum
Ancolie sp
Aquilegia sp
Angélique sauvage
Angelica sylvestris
Arabette de Thalius = Arabette des dames
Arabidopsis thaliana
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
4
4
4
4
4
4
16
Asperge
Benoîte des ruisseaux
Buddléa = Arbre aux papillons
Buis
Callitriche des marais
Campanule raiponce
Cardamine amère
Carotte sauvage
Centaurée noire
Céraiste des champs
Chèvrefeuille des bois
Crépis à tige capillaire
Epervière des murs
Erythrée = Centaurée élégante
Gaillet des marais
Genêt à balais
Géranium mollet
Gnaphale des mares
Guimauve officinale
Jonc des crapauds
Jonc épars
Jonc glauque
Jonquille
Knautie des champs
Laîche glauque
Laîche paniculée
Laitue scariole
Lotier des fanges
Luzule des bois
Luzule printanière
Mauve musquée blanche
Mélilot blanc
Millepertuis commun
Muguet
Onagre bisannuelle
Picris fausse-épervière
Renouée amphibie
Rosier tomenteux
Sagine apétale
Scirpe des bois
Séneçon à feuille de roquette
Séneçon visqueux
Sisymbre élevé
Spergulaire rouge
Stellaire aquatique = alsine
Trèfle douteux = Petit trèfle jaune
Verge d’or = Solidage v d’or
Véronique officinale
Vesce hérissée (moissons)
Vipérine
Achillée millefeuille
Agrostis stolonifère
Alchemille = Aphane des champs
Buglosse officinale
Campanule étalée
Cardamine des bois
Cassis = Groseillier noir
Centranthe rouge
Asparagus officinalis
Geum rivale
Buddleja davidii
Buxus sempervirens
Callitriche stagnalis
Campanula rapunculus
Cardamine amara
Daucus carota subsp carota
Centaurea nigra
Cerastium arvense
Lonicera periclymenum
Crepis capillaris
Hieracium murorum
Centaurium pulchellum
Galium palustre
Cytusus scoparius
Geranium molle
Gnaphalium uliginosum
Althaea officinalis
Juncus bufonius
Juncus effusus
Juncus inflexus
Narcissus pseudonarcissus subsp
Knautia arvensis
Carex flacca
Carex paniculata
Lactuca serriola
Lotus uliginosus = L padunculatus
Luzula sylvatica
Luzula pilosa
Malva moschata, cv alba
Melilotus alba
Hypericum perforatum
Convallaria majalis
Oenothera biennis
Picris hieracioides
Polygonum amphibium
Rosa tomentosa
Sagina apetala
Scirpus sylvaticus
Senecio erucifolius
Senecio viscosus
Sisymbrium altissimum
Spergularia rubra
Stellaria uliginosa
Trifolium dubium
Solidago virgaurea
Veronica officinalis
Vicia hirsuta
Echium vulgare
Achillea millefolium
Agrostis stolonifera, subsp
Aphanes arvensis
Anchusa officinalis
Campanula patula
Cardamine flexuosa
Ribes nigrum
Centranthus ruber
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
5
5
5
5
5
5
5
5
17
Céraiste aggloméré
Céraiste commun
Chicorée sauvage
Chrysanthème des moissons
Cirse maraîcher
Coquelicot = Petit coquelicot
Coquelicot argémone
Corydale jaune
Crépis des prés
Cymbalaire = Ruine de Rome
Digitaire sanguine = Herbe des cours
d’école
Dorine à feuilles alternes
Dorine à feuilles opposées
Epilobe à tige carrée
Epipactis à feuilles larges
Euphorbe des bois
Euphorbe épurge
Gaillet mollugo = Caille-lait blanc
Géranium découpé
Grande aunée = Inule grande aunée
Jonc à tiges comprimées
Jonc grêle
Laîche des bois
Laîche des marais
Laîche hérissée
Laîche poilue
Léontondon d’automne
Léontondon Thrincie
Linaire commune
Luzerne tachée = Luzerne d’Arabie
Matricaire camomille
Menthe à feuilles rondes
Menthe aquatique
Millepertuis à quatre ailes
Myosotis des marais
Nénuphar blanc
Odontite rouge subsp
Orobanche du trèfle
Panais des bois
Petite linaire
Potentille rampante = Quintefeuille
Prêle des eaux
Prêle géante = Grande prêle
Pulicaire dysentérique
Reine-des-prés
Renouée bistorte
Réséda jaune
Roquette bâtarde
Rosier des champs
Rosier sauvage
Saponaire officinale
Sceau de Salomon
Séneçon jacobée
Stellaire holostée
Tamier commun
Tanaisie
Cerastium glomeratum
Cerastium fontanum subsp
Cichorium intybus
Chrysanthemum segetum
Cirsium oleraceum
Papaver dubium
Papaver argemone
Corydalis lutea
Crepis biennis
Cymbalaria muralis
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
Digitaria sanguinalis
5
Chrysosplenium alternifolium
Chrysosplenium oppositifolium
Epilobium tetragonum
Epipactis helleborine
Euphorbia amygdaloides –
Euphorbia lathyrus
Galium mollugo
Geranium dissectum
Inula helenium
Juncus compressus
Juncus tenuis
Carex sylvatica
Carex acutiformis
Carex hirta
Carex pilosa
Leontodon autumnalis
Leontodon saxatilis, subsp
taraxocoides
Linaria vulgaris
Medicago arabica
Matricaria recutita = M chamomila
Mentha suaveolens
Mentha aquatica
Hypericum tetrapterum
Myosotis scorpioides
Nymphaea alba
Odontites vernus subsp
Orobanche minor
Pastinaca sativa subsp sylvestris
Chaenorhinum minus
Potentilla reptans
Equisetum fluviatile
Equisetum telmateia
Pulicaria dysenterica
Filipendula ulmaria
Polygonum bistorte
Reseda lutea
Hirschfeldia incana
Rosa arvensis
Rosa corymbifera
Saponaria officinalis
Polygonatum multiflorum
Senecio jacobaea
Stellaria holostea
Tamus communis
Tanacetum vulgare
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
18
Trèfle hybride
Vergerette = Erigéron du Canada
Véronique à flles de serpolet
Vesce des haies
Vesce des prés = Vesce jaune
Ache faux-cresson = Ache nodiflore
Agrostis géant
Balsamine des bois
Barbarée commune
Berle dressée = Petite berle
Bourse à pasteur
Bryone dioïque
Bugle rampante
Camomille des champs = Fausse camomille
Chardon penché subsp
Chèvrefeuille = Camérisier
Coquelicot = Grand coquelicot
Corne de cerf
Corne de cerf
Cornouiller sanguin panaché
Digitale pourpre
Epiaire des champs
Epiaire des marais
Epilobe de Lamy
Epilobe des montagnes
Epilobe hirsute à petites fleurs
Erable champêtre
Fraisier sauvage
Framboisier
Galéopsis bifide
Galéopsis tétrahit
Géranium à feuilles rondes
Gesse des prés
Gnaphale des bois
Grand boucage
Grande camomille subsp
Grande pervenche
Jonc des chaisiers
Laîche maigre
Laîche pendante
Lathrée clandestine
Léontondon variable
Matricaire inodore
Menthe poivrée
Mouron rouge
Moutarde blanche
Moutarde des champs subsp
Myosotis des champs
Nénuphar jaune
Oseille sauvage
Oxalis cornu
Pâquerette
Passerage champêtre
Passerage négligé
Patience crépue
Pensée des champs
Petite centaurée
Trifolium hybridum
Conyza canadensis
Veronica serpyllifolia
Vicia sepium
Vicia lutea
Apium nodiflorum
Agrostis gigantea
Impatiens noli-tangere
Barbarea vulgaris
Berula erecta
Capsella bursa-pastoris
Bryonia dioica
Ajuga reptans
Anthemis arvensis
Carduus nutans subsp
Lonicera xylosteum
Papaver rhoas
Coronopus didymus
Coronopus squamatus
Cornus sanguinea subsp
Digitalis purpurea
Stachys arvensis
Stachys palustris
Epilobium lamyi
Epilobium montanum
Epilobium parviflorum
Acer campestre
Fragaria vesca
Rubus idaeus
Galeopsis bifida
Galeopsis tetrahit
Geranium rotondifolium
Lathyrus pratensis
Gnaphalium sylvaticum
Pimpinella major
Tanacetum parthenium subsp
Vinca major
Scirpus lacustris
Carex strigosa
Carex pendula
Lathraea clandestina
Leontodon hispidus
Matricaria maritima subsp inodora
Mentha x piperita
Anagallis arvensis subsp arvensis
Sinapis alba
Sinapis arvensis subsp
Myosotis arvensis
Nuphar lutea
Rumex acetosa
Oxalis corniculata
Bellis perennis
Lepidium campestre
Lepidium densiflorum subsp
neglectum
Rumex crispus
Viola arvensis
Centaurium erythrea
5
5
5
5
5
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
19
Petite ciguë subsp
Petite pervenche
Plantain à larges feuilles
Populage des marais
Potentille stérile ou faux-fraisier
Pulmonaire officinale
Ravenelle
Renouée des oiseleurs
Renouée du Japon
Renouée faux-liseron
Réséda des teinturiers = Gaude
Ronce groupe «fruticosus »
Ronce sp
Rorippe des champs
Sagine rampante
Salsifis des prés subsp
Souci officinal
Surelle = Pain de coucou
Trèfle blanc = Coucou
Valériane officinale à rejets
Verge d’or (= Solidage) du Canada
Véronique des montagnes
Véronique des ruisseaux
Véronique mouron d’eau
Vesce à 4 graines
Violette des bois
Viorne obier
Plantes très nitrophiles, indice 7-8-9
Ail des vignes
Amarante à épi vert
Arroche étalée
Balsamine géante = B de l’Himalaya
Barbarée intermédiaire
Benoîte commune
Bouillon blanc
Cardamine hérissée
Cardère sauvage = Cabaret des oiseaux
Cardère velue
Cératophylle submergé
Cerfeuil musqué
Chénopode blanc
Circée de Paris
Cirse des champs
Cirse des champs à limbe foliaire souple,
peu épineux
Clématite des haies
Colza
Corydale solide
Cresson de fontaine
Cynoglosse officinale
Elodée à flles étroites = Peste d’eau
Epiaire des bois = Ortie puante
Erable sycomore
Euphorbe des jardins
Euphorbe réveil-matin
Ficaire fausse renoncule
Fumeterre officinale
Gagée à spathe
Aethusa cynapium subsp
Vinca minor
Plantago major
Caltha palustris
Potentilla sterilis
Pulmonaria officinalis
Raphanus raphanistrum
Polygonum aviculare
Fallopia japonica
Polygonum convolvulus
Reseda luteola
Rubus fruticosus subsp
Rubus sp
Rorippa sylvestris
Sagina procumbens
Tragopogon pratensis subsp
Calendula officinalis
Oxalis acetosella
Trifolium repens
Valeriana repens
Solidago canadensis
Veronica montana
Veronica beccabunga
Veronica anagallis-aquatica
Vicia tetrasperma sp
Viola reichenbachiana
Viburnum opulus
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
Allium vineale
Amaranthus hybridus
Atriplex patula
Impatiens glandulifera
Barbarea intermedia
Geum urbanum
Verbascum thapsus
Cardamine hirsuta
Dipsacus fullonum
Dipsacus pilosus
Ceratophyllum submersum
Myrrhis odorata
Chenopodium album
Circaea lutetiana
Cirsium arvense
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
Cirsium arvense, var arvense
7
Clematis vitalba
Brassica napus, subsp napus
Corydalis solida
Nasturtium officinale
Cynoglossum officinale
Elodea nuttallii
Stachys sylvatica
Acer pseudoplatanus
Euphorbia peplus
Euphorbia helioscopia
Ranunculus ficaria subsp bulbilifer
Fumaria officinalis
Gagea spathacea
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
20
Gaillet croisette
Galinsoga velu
Géranium colombin = Pied de pigeon
Géranium des prés
Géranium fluet
Grande cuscute
Herbe à Robert
Herbe aux chantres
Iris jaune
Laiteron des marais
Laiteron épineux
Lamier amplexicaule
Lamier découpé
Lamier pourpre –
Lampsane commune
Lierre terrestre
Lycope d’Europe
Lysimaque des bois
Massette à feuilles étroites
Mélilot à petites fleurs
Mercuriale vivace
Méringie trinervée
Molène noire
Moutarde noire
Myosotis des forêts
Myriophylle en épi
Parisette
Perce-neige subsp
Potentille des oies
Primevère élevée
Renoncule rampante
Renoncule sarde
Renouée douce
Renouée persicaire
Ronce bleue
Roseau
Rubanier rameux
Rumex sanguin
Scrofulaire ailée
Scrofulaire aquatique
Scrofulaire noueuse
Stellaire des bois
Trèfle fraise
Vélar fausse-giroflée
Verge d’or= Solidage glabre
Véronique à feuilles de lierre
Véronique de Perse
Verveine officinale
Aegopode podagraire
Ail des ours
Anémone fausse renoncule
Armoise commune
Arum (Gouet) tacheté
Arum = Gouet
Arum maculé subsp
Ballotte fétide
Ballotte noire
Bardane = Petite bardane
Cruciata laevipes
Galinsoga ciliata
Geranium colombinum
Geranium pratense
Geranium pusillum
Cuscuta europea
Geranium robertianum
Sisymbrium officinale
Iris pseudacorus
Sonchus palustris
Sonchus asper
Lamium amplexicaule
Lamium hybridum
Lamium purpureum
Lapsana communis
Glechoma hederacea
Lycopus europaeus
Lysimachia nemorum
Typha angustifolia
Melilotus indica
Mercurialis perennis
Moehringia trinervia
Verbascum nigrum
Brassica nigra
Myosotis sylvatica
Myriophyllum spicatum
Paris quadrifolia
Galanthus nivalis subsp
Potentilla anserina
Primula elatior
Ranunculus repens
Ranunculus sardous
Polygonum mite
Polygonum persicaria
Rubus caesius
Phragmites australis
Sparganium erectum
Rumex sanguineus
Scrophularia umbrosa
Scrophularia auriculata
Scrophularia nodosa
Stellaria nemorum
Trifolium fragiferum
Erysimum cheiranthoides
Solidago gigantea
Veronica hederifolia
Veronica persica
Verbena officinalis
Aegopodium podagraria
Allium ursinum
Anemone ranunculoides
Artemisia vulgaris
Arum maculatum
Arum maculatum
Arum maculatum subsp
Ballota nigra subspfoetida
Ballota nigra subsp nigra
Arctium minus
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
21
Berce
Berce
Berce du Caucase
Bident triparti
Campanule gantelée
Cardamine impatiente
Céraiste aquatique
Cerfeuil penché
Cerfeuil sauvage – observer la tige creuse
Chélidoine
Chénopode à graines nombreuses = Ch
polysperme
Chénopode hybride
Chou moellier
Cirse commun
Compagnon rouge
Consoude officinale
Douce-amère = Morelle douce-amère
Epilobe en épi
Epilobe hérissé
Epilobe rosé
Eupatoire chanvrine
Gaillet gratteron
Galinsoga
Géranium des Pyrénées
Houblon
Laiteron maraîcher
Massette à larges feuilles
Matricaire discoïde
Mauve sylvestre
Mercuriale annuelle
Monnaie du pape
Morelle noire
Moscatelline
Mouron des oiseaux
Oeillette
Onoporde acanthe
Patience agglomérée
Pétasite
Petite ortie
Plantain d’eau
Renouée poivre d’eau
Rorippe à petites fleurs
Rorippe amphibie
Séneçon de Fuchs
Séneçon vulgaire
Stramoine = Pomme épineuse
Torilis du Japon = Torilis anthrisque
Vergerette annuelle
Violette odorante
Alliaire officinale
Angélique vraie
Arroche hastée
Aster de jardin
Bardane = Grande bardane
Bident à feuilles connées
Heracleum sphondylium, var
sphondylium
Heracleum sphondylium, var
angustifolium
Heracleum mantegazzianum
Bidens tripartita
Campanula trachelium
Cardamine impatiens
Myosoton aquaticum
Chaerophyllum temulum
Anthriscus sylvestris
Chelidonium majus
Chenopodium polyspermum var
acutifolium
Chenopodium hybridum
Brassica oleracea, cv Medullosa
Cirsium vulgare
Silene dioica
Symphytum officinale
Solanum dulcamara
Epilobium angustifolium
Epilobium hirsutum
Epilobium roseum
Eupatorium canabinum
Galium aparine
Galinsoga parviflora
Geranium pyrenaicum
Humulus lupulus
Sonchus oleraceus
Typha latifolia
Matricaria discoidea
Malva sylvestris
Mercurialis annua
Lunaria annua
Solanum nigrum
Adoxa moschatellina
Stellaria media
Papaverum somniferum
Onopordum acanthium
Rumex conglomeratus
Petasites hybridus
Urtica urens
Alisma plantago-aquatica
Polygonum hydropiper
Rorippa palustris = R islandica
Rorippa amphibia
Senecio fuchsii
Senecio vulgaris
Datura stramonium
Torilis japonica
Erigeron annuis
Viola odorata
Alliaria officinalis
Angelica archangelica
Atriplex hastata
Aster novi-belgii
Arctium lappa
Bidens connata
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
8
9
9
9
9
9
9
22
Chénopode rouge
Chenopodium rubrum
Grande ortie
Urtica dioica
Lamier blanc
Lamium album
Liseron des haies
Calystegia sepium
Mauve à feuilles rondes = Petite mauve
Malva neglecta
Patience maritime
Rumex maritimus
Raifort = Cranson
Armoracia rusticana
Renoncule scélérate
Ranunculus sceleratus
Rumex à feuilles obtuses
Rumex obtusifolius
Plantes insensibles à la présence d’azote : catégorie X
Anémone sylvie
Anemone nemorosa
Bec de cigogne
Erodium cicutarium
Bleuet = Centaurée bleuet
Centaurea cyanus
Brunelle commune
Prunella vulgaris
Cardamine des prés
Cardamine pratensis
Centaurée jacée = Tête de moineau
Centaurea jacea
Erable plane
Acer platanoides
Laîche à épis espacés
Carex remota
Laiteron des champs
Sonchus arvense
Lierre
Hedera helix
Liseron des champs à corolle blanche
Convolvulus arvensis
Luzerne
Medicago sativa
Luzerne lupuline = Minette
Medicago lupulina
Lychnis fleur-de-coucou
Lychnis flos-cuculi
Lysimaque commune
Lysimachia vulgaris
Lysimaque nummulaire = Herbe aux écus
Lysimachia nummularia
Menthe des champs sp
Mentha arvensis sp
Nielle des blés
Agrostemma githago
Plantain lancéolé
Plantago lanceolata
Renoncule âcre = Bouton d’or
Ranunculus acris
Rosier des chiens
Rosa canina
Sabline à feuilles de serpolet
Arenaria serpyllifolia
Salicaire commune
Lythrum salicaria
Sapin pectiné
Abies alba
Trèfle des prés
Trifolium pratense
Tussilage
Tussilago farfara
Véronique des champs
Veronica arvensis
Véronique petit chêne
Veronica chamaedrys
Vesce à épis
Vicia cracca
Vesce cultivée
Vicia sativa subsp sativa
Violette de Rivin
Viola riviniana
9
9
9
9
9
9
9
9
9
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Dans les ballades, nous constatons que les plantes avec indice 1 se retrouvent dans les graviers ou
dans les interstices de murs et dans l’asphalte (par exemple, le quai de la gare à Frasnes). Les
plantes de zone sablonneuse (Bruyère, Airelle) aiment les sols pauvres.
On comprend mieux pourquoi on rencontre tant d’orties, berces, rumex, galinsoga, épilobes ou de
consoudes…
Cela étant, on constate que certaines plantes nitrophiles se retrouvent plus rarement, car la présence
de telle ou telle plante dépend d’autres indices (hydrométrie, luminosité, température, continentalité,
acidité du sol, etc.).
Les ballades se présentent bien différemment lorsqu’on a cette liste en main !
23
3.2.1 Les mares, fossés et petits cours d’eau
La masse de végétation dans et autour de l’eau augmente sous l’influence de l’azote, ce qui conduit à
un atterrissement plus rapide des mares. La conséquence est une disparition d’habitat pour les
amphibiens, mollusques et insectes (et leurs larves !), entrainant la disparition des oiseaux limicoles et
aquatiques.
L’apport de nitrate et de phosphate inorganique provoque également des proliférations de lentilles et
d’algues vertes filamenteuses, qui entrainent une asphyxie du milieu aquatique. Ce phénomène
affecte également les habitants des mares, puisqu’il contribue à interrompre la chaine alimentaire.
3.2.1 Les chemins creux
Les chemins creux, qui sillonnent notre paysage, présentent une richesse floristique et faunistique
particulièrement intéressante. Leurs pentes plus ou moins abruptes et profondes sont couvertes d'une
végétation variée où les arbres côtoient arbustes, plantes herbacées, mousses et champignons. Ils
présentent une diversité d'habitats et de nourriture pour les insectes, oiseaux et petits mammifères.
Creusés progressivement, au fil des années, par le ruissellement des eaux s'écoulant du plateau vers
la vallée, les chemins creux se sont formés le long des chemins tracés par le passage régulier des
hommes.
En zones agricoles, ces chemins sont encore plus précieux puisqu'ils constituent les principaux
refuges pour la faune et forment des couloirs de liaison entre des zones de biodiversité plus élevée.
Ils n’échappent pas à la constatation générale ; de plus en plus de ronces, d’orties, de berces et de
graminées envahissent ces lieux privilégiés.
3.2.2 Les bois et forêts
L’azote provient de plusieurs sources (percolation des champs en amont, nappe phréatique et dépôts
atmosphériques). Le dépôt atmosphérique est important, étant donné que la surface totale de feuilles
est conséquente dans les forêts de feuillus. Ce dépôt est moindre s’il existe en bordure de forêt de
3
larges lisières de buissons, qui peuvent capter une partie de l’azote. Des études hollandaises ont
montré :
•
•
•
•
L’azote atmosphérique se dépose dans les forêts hollandaises à un taux actuel 4 fois
supérieur au taux de 18kg/N/ha/an souhaitable (norme prévue pour 2030 !)
80% des forêts ont normalement un milieu oligotrophe et sont donc touchés par
l’eutrophisation :
o L’azote accroit le rythme de croissance des arbres et la quantité de feuilles produites.
Ces feuilles tombent en automne et forment une couche anormalement épaisse de
feuilles mortes (jusqu’à 20 cm), étouffant des plantes sensibles comme l’anémone et
les champignons, mais empêchant aussi les coléoptères et autres insectes de mener
à bien leur travail de dégradation.
o Le temps de dégradation des feuilles et du bois mort s’allonge et les cycles ne sont
plus bouclés à temps.
Les arbres qui ont poussé vite, grâce à l’azote, sont moins résistants aux parasites et aux
agressions atmosphériques :
o La masse de feuilles plus grande et le développement racinaire plus petit les rendent
sensibles au vent et donc au déracinement
o Les cellules fragilisées sont plus sensibles au gel, à la sècheresse et aux parasites
Autres conséquences sur la diversité : en lisière, sur les 20 premiers mètres, les espèces
nitrophiles (surtout orties et ronces) prolifèrent et deviennent parfois très grandes :
o Elles prennent la lumière et la place, au détriment des autres plantes plus fragiles
3
Stikstof belasting in Nederland (Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu) ;
http://www.probos.net/bosdigitaal/html/ess_gezondetoekomst.html ; Het gevaar van verstikstoffing, verbraming en
verbrandneteling. Marieke Aarden de Volkskrant 26 april '08
24
les insectes et papillons (Nymphalidae), rattachés aux plantes nitrophiles, gardent
leurs habitats et supplantent les autres insectes
Un glissement important dans la représentation des champignons :
o
les champignons mycorhiziens ne supportent pas bien les milieux trop riches en
azote,
o les carpophores ont du mal à traverser la couche de feuilles mortes devenue
anormalement épaisse,
o les champignons parasites, qui détruisent les arbres fragilisés, sont par contre de plus
en plus fréquents (notamment l’armillaire couleur de miel)
o
•
De fait, nous constatons dans nos ballades que les champignons mycorhiziens (bolets, russules, etc.)
se font de plus en plus rares ; il faut préciser que la sécheresse a aussi son mot à dire dans ce
phénomène.
La photo ci-contre montre une lisière de bois
(Bois de la Houppe – 2010).
ll faut remarquer la masse importante de
ronces, qui montre jusqu’a 2 – 3 mètres,
empêchant la lumière de rentrer dans le sousbois.
3.2.1 Les zones humides
Dans notre région, les zones humides sont généralement situées dans les vallées, vallons et zones en
contrebas ; elles reçoivent l’azote qui a percolé des terrains situés plus haut, en plus de l’azote
atmosphérique et de celui charrié par l’eau…
Toutes ces zones sont actuellement à considérer comme vulnérables, voire en danger et font l’objet
de recensements dans le cadre de Natura 2000.
Les mégaphorbiaies au sol riche, un peu plus sec, sont dorénavant dominées par le liseron des haies,
l’eupatoire chanvrine, la consoude officinale, l’épilobe hirsute, l’épilobe à petites fleurs et la grande
ortie. Cette dernière espèce peut dominer le tapis végétal sur les sols particulièrement riche en azote
(voir l’exemple de l’annexe 2.).
25
3.2.2 Les bords de chemins
D’une façon générale, les bords de route sont très verts mais moins fleuris (adieu Grande Marguerite,
peu d’Achillée millefeuille, peu de Tanaisie… qui a vu une Achillée sternutatoire ou un Bleuet ?)
Les récents inventaires montrent une strate herbacée exubérante composée essentiellement de
plantes nitrophiles : ortie dioïque, cerfeuil sauvage, gaillet gratteron, podagraire, berce, consoude
officinale, lierre terrestre, ainsi qu’une prolifération des graminées.
Bordure de prairie non amendée et fauchée
avec exportation (Wodecq 2010)
Strate herbacée en bordure de champ amendé
(Wodecq 2010)
26
4 QUE FAIRE ?
4.1 L’essentiel : diminuer l’apport de polluants
4.1.1 Action Européenne : la « Directive Nitrate »
L’Union Européenne se préoccupe beaucoup de la problématique des nitrates depuis 1990. La
Directive européenne 91/676/CEE, communément appelée la Directive Nitrate, a convenu d’un
plafond d’émissions d’azote en provenance de l’agriculture de 30 kg N/Ha/an, à atteindre en 2010 (cet
objectif n’est malheureusement pas atteint !).
Cette directive, adoptée en 1991, concerne la protection des eaux contre la pollution par le nitrate à
partir de sources agricoles.
La figure suivante montre bien :
•
•
une diminution du total des dépôts d’azote (stikstofdepositie) sans pour autant atteindre
l’objectif fixé (doel 2010)
le problème des émissions d’ammoniac (ammoniakale stikstof) qui sont largement
supérieures à l’ensemble des autres sources (stikstofoxides)
Source : Nutrientenbeheer UZ Gent 2010
27
4.1.2 Action en Wallonie : le PGDA et Nitrawal
En 2002, la Directive Nitrate a été transposée en droit wallon pour devenir le Programme de Gestion
Durable de l'Azote en agriculture (PGDA), rendant dès lors les dispositions obligatoires pour le
monde agricole.
Elle concerne donc la protection des eaux contre la pollution par le nitrate à partir de sources
agricoles. Elle impose un seuil de 50 mg de nitrate par litre d'eau (égal à la norme de potabilité
fixée par la Directive européenne), aussi bien pour les eaux de surface que pour les eaux
souterraines ; le but final étant d’éviter d’eutrophiser davantage la Mer du Nord !
En vue d'assurer, ces objectifs, la Wallonie est tenue de :
• Désigner les zones vulnérables, zones dans lesquelles la teneur en azote dépasse les 50
mg/l ou risque de les dépasser
• Etablir un code de bonnes pratiques agricoles, qui seront mises en œuvre par les agriculteurs
• Elaborer un programme prévoyant la formation et l'information des agriculteurs, en vue de
promouvoir l'application du code de bonnes pratiques agricoles.
Les agriculteurs ne sont pas les seuls contraints à une législation en la matière. En effet, les sources
de nitrate sont également d'origine industrielle ou urbaine. Des législations existent également à ce
sujet afin de gérer globalement notre ressource en eau.
En décembre 2000, l’association sans but lucratif NITRAWAL est créée et encadrée par des
scientifiques universitaires, un syndicat agricole et des sociétés de distribution d’eau. NITRAWAL a
été créé pour protéger les ressources en eau wallonne de la pollution par le nitrate. C’est un service
gratuit qui encadre les agriculteurs pour les aider à atteinte les objectifs de la « directive nitrates ».
Les trois moyens principaux sont :
1. Capter l’azote du sol en excès par la mise en place de bandes boisées et de haies en
bordure des champs
2. Utiliser rationnellement les engrais en agriculture (analyser la valeur agronomique des sols et
privilégier les engrais naturels) ; en utiliser le moins possible et au bon moment uniquement
pendant la période de croissance des plantes
3. La Culture Intermédiaire de plantes Piège A Nitrate (CIPAN), telles que :
a.
b.
c.
d.
La moutarde : plante aux fleurs jaunes
la phacélie : plante aux fleurs de couleur mauve (véritable « usine » à mycorhizes)
le ray-grass : graminée, herbe de prairie ou de gazon
le seigle : céréale rustique qui sera labourée en fin d’hiver
Pourquoi implanter une CIPAN ?
L’agriculteur sème la CIPAN fin août et la culture restera en place jusqu’en automne. Semée après les
cultures principales, la CIPAN va germer et se développer assez rapidement pour couvrir le sol et le
coloniser de ses racines. En se développant, les racines vont puiser dans le sol le surplus d’engrais
(le nitrate en particulier) provenant de la culture précédente ou du sol lui-même. Ce piégeage
empêche alors la percolation du nitrate vers les eaux souterraines durant l’hiver.
Sous l’action du gel, ou après passage d’un outil mécanique broyeur, la plante sera détruite durant
l’hiver. Elle ne sera donc pas récoltée ! En se décomposant, elle restituera lentement au sol les
éléments qu’elle avait prélevés, éléments alors disponibles pour la culture qui sera semée au
printemps.
Ces cultures ‘piège à nitrate’ présentent d’autres avantages ; elles protègent également le sol contre
l’érosion (par la pluie, le vent et le gel) et peuvent assurer le rôle d’abri pour la faune durant l’hiver.
28
Extrait du rapport fédéral wallon 2009 :
1.
Les quantités d'azote émises par l'industrie ont baissé de 87% entre 1985 et 2005, grâce à
l'optimisation des processus et à une meilleure épuration des eaux.
2. Les quantités émises par les ménages ont baissé dans une moindre mesure (- 26%) ; cette
dernière diminution est probablement liée à l'obligation, depuis 1995, de prévoir
progressivement des systèmes d'épuration des eaux d'égouttage éliminant l'azote.
3. Les quantités d'azote émises par le secteur agricole ont fortement augmenté (30%) entre
1985 et 2000 et ont ensuite baissé de 18 % entre 2000 et 2005 ; au total pour l’agriculture, les
émissions ont augmenté de 12% depuis 1985
4. Globalement et tous secteurs confondus, les quantités émises d'azote dans l'eau en Wallonie
ont diminué de 34 % entre 1985 et 2005 ; cependant même s'il y a une nette amélioration, ce
taux de réduction reste en dessous de l'objectif de réduction de 50 % fixé par l’UE pour 2010.
4.1.3 Protéger les cours d’eau
Il faudrait aménager des bassins versants en reconstituant des réseaux de bocage, talus, haies et
bandes enherbées, suffisants en taille et cohérents avec le relief et la pédologie.
Ces réseaux diminueront le ruissellement des eaux pluviales qui favorisent l'entrainement de
nutriments, dont les nitrates, qui seront mieux retenus si les capacités d'infiltration du sol sont
restaurées.
Comment préserver les cours d’eau par des bandes arbustives
4.1.4 Diminuer les autres polluants
Il conviendrait de diminuer le plus possible :
•
•
Les pesticides : leur arrivée dans les cours d'eau tuent de nombreux organismes, contribuant
ainsi à l'eutrophisation
Les phosphates : il ne faut pas oublier de souligner que les ménages sont une source
importante de pollution ; l’utilisation de produits sans impact sur l'environnement pour les
lessives et le nettoyage n’est pas encore répandue, encore moins obligatoire, et la pollution
par les eaux grises reste un problème majeur.
29
4.1.5 Limiter le consommation de viande
Il faudrait oser briser un autre grand tabou de notre société : notre consommation de viande est tout à
fait excessive. En effet, un apport de 200 g par personne et par semaine est largement suffisant, alors
qu’actuellement la consommation occidentale et américaine tourne autour de 200 à 300 g par jour !!
Tous ces élevages qui nous polluent, existent à cause de la demande d’un public qui ignore les
méfaits de la viande sur notre santé et sur l’environnement.
4.2 Restaurer les écosystèmes = exporter pour appauvrir
4.2.1 La restauration est-elle possible ?
L’état initial des écosystèmes n’est pas toujours bien connu, beaucoup d’études ayant débuté après le
début de l’acidification des sols ; je n’ai, par exemple, pas trouvé de relevé botanique datant des
années 1970 à 1990, dans la région des collines.
Il est donc difficile de prédire avec précision quand les écosystèmes seront restaurés. Certains
experts prédisent des restaurations sur des échelles de temps de l’ordre de plusieurs décennies, car
la recolonisation des espèces et l’acquisition d’un certain équilibre dans les biotopes dépend de
plusieurs facteurs :
•
•
•
Les caractéristiques des milieux (hygrométrie, nature du sol, etc.) et les caractéristiques des
espèces (de leur système de locomotion, de leur cycle de reproduction, de leur taille, de leurs
proies, etc.)
Les systèmes biologiques qui changent avec le temps : les forêts et les étangs vieillissent…
Les périodes de froid, d’inondation, de sécheresse qui peuvent aussi influencer la progression de
la restauration.
Cependant, si l’apport global en azote ne diminue pas, tout les moyens proposés ci-dessous
reviendront à vider l’océan avec une cuillère ; c’est tout l’enjeu d’une législation forte et surtout
respectée !
4.2.2 Restauration locale et ponctuelle : comment exporter
Plusieurs méthodes existent pour initier localement la restauration d’un écosystème eutrophisé en
exportant l’azote. Il s’agit bien évidemment d’un travail énorme, mais ces pratiques ont toutes leur
sens pour préserver la diversité, en attendant que les dépôts atmosphériques se normalisent et
qu’une restauration plus globale soit envisageable.
Comment faire ?
PATURAGE EXTENSIF
Le moyen le plus naturel est le pâturage extensif par ruminants, à condition de ne pas apporter de
complément de fourrage en hiver ou d’enlever les animaux en hiver, puisque le raisonnement de base
est d’exporter. Evidemment il est exclu d’amender les prairies ! C’est ainsi que l’association
Natuutpunt gère plusieurs de ses réserves (vache de l’espèce rustique « Galloway »).
FAUCHE
Un autre moyen est le fauchage avec exportation du produit de fauche. Les effets sur la flore sont
différents ; on constate que le pâturage exerce une pression sélective sur la flore en favorisant
fortement les dicotylées favorables à l'entomofaune floricole (par exemple, les chardons et les aconits,
bref les "refus"), ce qui n’est pas le cas de la fauche, puisque toutes les plantes sont fauchées sans
exception.
30
Mais que faire de cette biomasse ?
Des essais ont été faits pour tester les différentes possibilités : 1) laisser en place 2) brûler 3) broyer
et laisser en tas 4) exporter (et payer la taxe sur les déchets !).
Le pire est de laisser en place ; on peut constater par exemple que les branchages de peuplier ou de
saules, laissés à terre, entraînent une recrudescence d'orties et de ronces (nitrophiles !). Brûler est
possible mais pose de nombreux problèmes de sécurité et de pollution de l’air. Exporter est difficile et
cher. Le maintien en place « en tas » résulte curieusement en un très faible enrichissement en azote ;
c'est donc cette méthode qui serait la meilleure.
FORETS : diminution de la couche de feuilles mortes par ramassage partiel
SCRAPPAGE
Cette méthode est utilisée pour la restauration d’espaces naturels à vocation de biodiversité. Elle
consiste à enlever la couche superficielle du sol et a été testée (le plus fréquemment avec succès)
dans de nombreux pays, dont la France sur de nombreuses réserves naturelles ou autres sites
protégés.
Elle peut avoir des objectifs différents :
• restaurer des espèces végétales ou fongiques disparues mais dont les graines ou spores sont
toujours présents dans les couches profondes du sol
• restaurer un sol propice aux plantes des milieux oligotrophes qu'on plantera ou sèmera.
Exemple de terre ayant subi un scrappage
L’efficacité semble assurée dans le cas de semis de fleurs sauvages ; une expérience (Landlife à
Huyton au milieu des années 1990) de décapage suivi d'un ensemencement de fleurs sauvages a
permis en 7 ans de passer d'une diversité spécifique (nombre total d'espèces différentes) de 16 à 57.
Le sol devenu ou redevenu oligotrophe, les espèces n'y poussent que lentement, ce qui réduit
énormément le temps et les difficultés et coûts de gestion (faibles couts postopératoires), tout en
restaurant des zones paysagères appréciées pour leurs tapis de fleurs.
Cependant, si une source de nutriments proche vient "recontaminer" le terrain, les plantes qui ont
reconquis la surface décapée risquent à nouveau de rapidement disparaître. La création de haies
faisant écran avec les champs, surtout s’ils sont situés en amont doit donc compléter cette méthode.
31
4.2.3 Gestion communale des bords de chemins
Les bords de chemin sont très importants, surtout dans un petit pays où il n’y a pas assez de place
pour les friches et les espaces verts.
Bien gérés, ils peuvent être très fleuris et contribuer largement à sauvegarder la biodiversité, aussi
bien végétale qu’animale (batraciens, invertébrés) ; de plus, ils représentent des couloirs de liaison
non négligeables pour la faune sauvage.
Il n’y a qu’une solution : le fauchage tardif pour permettre la nidification, la reproduction des insectes
et la formation de graines des plantes sauvages et ensuite, obligatoirement l’enlèvement du produit
fauché pour appauvrir le sol et éviter l’envahissement de la flore nitrophile banale peu diversifiée et
des graminées.
4.2.4 Vous et moi… les jardins privés
Il faut prendre conscience que les nitrates ignorent les limites de propriétés ; votre jardin reçoit les
nitrates des autres et vous envoyez les vôtres aux terrains situés en dessous.
La présence d’azote dans votre jardin, que ce soit parce que c’est un ancien pré ou que ce soit parce
que vous apportez de l’engrais (croyant bien faire !) et dans tous les cas parce que l’eau de pluie est
riche en azote, entraine des changements parfois bienvenus ou non. Certaines plantes que vous
souhaitez cultiver poussent à gogo ; d’autres, indésirables, poussent à la limite encore mieux… qui n’a
pas pesté contre les orties, la podagraire, la chélidoine, le gaillet ?
Une autre conséquence est souvent méconnue : les graminées ne demandent qu’à pousser et il faut
tondre plus souvent. Que faire de cette biomasse indésirable ? La laisser sur place ? La pelouse n’en
poussera que mieux et ne comportera aucune autre plante (reconnaissez que des pâquerettes dans
la pelouse c’est mignon). L’enlever ? Oui mais qu’en faire ?
Les conseils visent tous à appauvrir le sol et à diminuer la production de cette biomasse dont plus
personne ne sait que faire et que les déchetteries n’accepteront bientôt plus.
Prendre conscience du problème Les français et les belges sont les premiers consommateurs mondiaux de produits de jardinage et les
jardins reçoivent des quantités très importantes de pesticides et d’engrais.
Prendre en compte les apports de nitrates hors jardinage Les sources de nitrates extérieures proviennent des retombées atmosphériques (pour lesquelles vous
ne pouvez rien) et de vos voisins.
Force est de constater que le « droit de propriété » est aujourd’hui à géométrie variable. Si l’Etat
prête une oreille attentive aux plaintes de certains syndicats agricoles ou propriétaires forestiers qui
voient dans la protection de la nature en général et dans Natura 2000 en particulier une « atteinte au
droit de propriété », aucune réglementation n’interdit à votre voisin, agriculteur notamment, de polluer
votre terrain.
Tout ce que vous pouvez faire, c’est l’inciter à mettre en place une « bande enherbée » non amendée
en limite de votre propriété. Mais cela n’est basé actuellement que sur le volontariat. Il reste maître
chez lui. Et donc chez vous.
32
Traiter les espaces envahis par les nitrophiles La seule manière d’enlever les nitrates, c’est d’enlever de la matière organique qui va se décomposer
en nitrates. Il faut donc retirer les plantes pour appauvrir le sol et épuiser les nitrophiles – en ne
laissant rien sur place – sinon le cycle infernal nitrates/nitrophiles continue.
Si le problème est ponctuel, vous pouvez stocker les produits de fauche ou de coupe dans un bac de
compostage pour le potager ou les utiliser comme mulching.
Si votre terrain est largement envahi par les nitrophiles, ce sera soit la direction de la déchetterie,
dans la mesure ou celle-ci accepte encore les déchets verts (devenus trop nombreux !), soit la mise
en tas dans un coin du jardin en laissant sécher ; ces tas serviront de refuge aux petits animaux en
hiver.
Pelouses Idéalement, il faudrait faucher deux fois par an et exporter le produit de fauche ; les avantages sont
multiples :
•
•
•
Le fauchage tardif permet de boucler le cycle de reproduction des insectes, quoique moins
bien que le pâturage extensif
Le gazon est moins stimulé et poussera moins vite (la biomasse diminue)
Le gazon se peuplera peu à peu de plantes non nitrophiles et fleurira, pour le grand bonheur
des abeilles, bourdons, papillons… et le nôtre !
Prés fleuris Les conseils sont les mêmes que pour la pelouse ; le mélange pour pré fleuri sera choisi en fonction
de la pauvreté du sol et de l’humidité. Si le sol est trop riche, un pré fleuri sera impossible à installer,
sauf avec un scrapppage préalable.
Les laboratoires d’écologie des graminées de l’UCL ont édité une brochure très intéressante à ce
sujet.
Implantation de couvre-­sol à feuilles persistantes, Un bon choix car ne nécessitant pas de tonte et générant moins de déchets verts. Ils seront bien
évidemment choisis parmi les plantes autochtones pour permettre à la faune locale de s’y épanouir.
Potager et plantes gourmandes (fraisier, iris des jardins, lupins) Il sera amendé par le compost issu du produit de fauchage et non par des engrais minéraux, qui
viennent encore en rajouter… A combiner avec une rotation des cultures.
33
5 CONCLUSIONS
Avant de commencer ma formation de guide, j’ignorais l’existence même de plantes nitrophiles et de
retombées d’ammoniac atmosphérique.
Pendant les relevés botaniques, les responsables ont attiré mon attention sur le déclin floristique dans
la région des collines. C’est ce qui a amorcé ma curiosité et m’a poussé à explorer ce sujet bien vaste,
me faisant découvrir le « monde des nitrates ».
Dans ce mémoire, j’ai donc tenté de cerner le plus clairement possible ce problème des nitrates en
omettant volontairement de parler de tous les (importants et nombreux !) problèmes concomitants qui
se présentent (érosion, phosphates, déséquilibres cationiques des sols, etc.), car cela nous aurait
menés beaucoup trop loin.
Dans notre pays, la lutte contre l’eutrophisation est, avec les problèmes de changement climatique et
l’émission de particules fines, un des enjeux majeurs de ce siècle.
Il apparaît clairement que 80% de la biodiversité (faune et flore) est menacée par l’eutrophisation et
que 90% du territoire belge et français sont concernés.
•
Depuis 40 ans, l’utilisation d’engrais et l’agriculture intensive ont créé un excédant de nitrates
en Europe, surtout sous forme de retombées atmosphériques d’ammoniac
•
Cet excès conduit à l’acidification des sols et à l’eutrophisation des écosystèmes
•
La biodiversité est donc mise en danger par les nitrates, en particulier le milieu oligotrophe et
sa faune, beaucoup plus diversifié que le milieu eutrophisé.
•
Pour restaurer l'oligotrophie des milieux, il est indispensable d'exporter la biomasse (pâturage
extensif, fauche, etc.)
La Directive Nitrate de l’UE a bien créé un cadre légal cohérent pour diminuer l’apport de nitrates
issus de l’agriculture, mais actuellement on constate encore :
•
Trop d’élevages, donc trop de production d’ammoniac et trop de lisier (il y autant de cochons
que d’habitants en Flandre, et bien plus en Bretagne)…
•
Trop d’importation de nourriture animale et trop de cultures fourragères gourmandes en
engrais et en eau…
•
Trop de production de viande, dont la consommation en excès est néfaste pour l’homme et
pour l’environnement
Notre société changera-t-elle à temps pour protéger notre biodiversité et nos ressources en eau
potable ?
Chacun doit sans doute apporter sa contribution (gérer son jardin en connaissant les problèmes,
utiliser des produits ménagers verts, manger bio pour diminuer l’impact des pesticides sur l’eau et
manger moins de viande…).
Désormais, je vois d’un autre œil nos relevés botaniques et nos ballades guidées … !
34
6 ANNEXES
1. Charge critique d’azote par biotope
2. Relevé de prairie humide moyennement amendée
3. Relevé de friche et bord de bois
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6.1 ANNEXE 1. Charge critique d’azote par biotope
36
6.2 ANNEXE 2. Relevé de prairie humide moyennement
amendée
Ce relevé montre la présence de 78 espèces, la réhabilitaiton de cette prairie par exportation pourrait
faire augmenter le nombre d’espèces de 100 à 130.
Faucq Michel
Enghien, le 20 septembre 2010.
Présents : Beljonne Georgette, Everaerts Christine, Faucq Michel, Grandjean Valérie,
Scouflaire Gaétane, Tummer Jean, Vanopdenbosch Yves, Venderick Pierre, Verpoorte
Christian, Wenderickx Danielle.
Excusés : Corteville Claude, Olivier Etienne, Verbraeck Sara, Vlaminck Michel.
Atlas botanique : E 353-32.
Liste des plantes répertoriées au lieu-dit « Mont » à Flobecq (aux confins d’Ogy et d’Everbeek), sur la
prairie semi-naturelle appartenant à M. Schiettecatte, Everbeek.
Agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera, subsp.).
Aubépine à un style (Crataegus monogyna).
Aulne glutineux (Alnus glutinosa).
Baldingère (Phalaris arundinacea).
Berce (Heracleum sphondylium, var. sphondylium).
Centaurée jacée = Tête de moineau (Centaurea jacea).
Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum)
Céraiste commun (Cerastium fontanum subsp.).
Cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris) – observer la tige creuse.
Charme (Carpinus betulus) – monoïque.
Chêne pédonculé (Quercus robur) + galle sur feuilles de chêne (à vérifier).
Chiendent commun (Elymus repens).
Cirse commun (Cirsium vulgare).
Cirse des champs (Cirsium arvense).
Compagnon rouge (Silene dioica).
Consoude officinale (Symphytum officinale).
Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea).
Cornouiller sanguin panaché (Cornus sanguinea subsp.). Subspontané.
Cytise faux-ébénier (Laburnum anagyroides). Planté.
Dactyle vulgaire (Dactylis glomerata).
Epiaire des bois = Ortie puante (Stachys sylvatica).
Epilobe de Lamy (Epilobium lamyi). A vérifier.
Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum).
Fétuque rouge (Festuca rubra).
Fléole des prés (Phleum pratense). Rouille sur tige à vérifier.
Frêne (Fraxinus excelsior)
Fromental (Arrhenatherum elatius subsp.).
Gaillet gratteron (Galium aparine).
Galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit).
Grande ortie (Urtica dioica). + galle sur feuilles (à vérifier).
Groseillier sp. (Ribes sp.).
Gui (Viscum album)
Hêtre (Fagus sylvatica).
Houlque laineuse (Holcus lanatus).
Jonc épars (Juncus effusus
Jonc glauque (Juncus inflexus). Zeegr rus. Strié. Moelle interrompue. Gaine basale brun noir
Laîche hérissée (Carex hirta).
Laiteron épineux (Sonchus asper).
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Laitue scariole (Lactuca seriola).
Lamier blanc (Lamium album).
Lierre (Hedera helix).
Lierre terrestre (Glechoma hederacea).
Liseron des haies (Convolvulus sepium = Calystegia sepium).
Massette à larges feuilles (Typha latifolia).
Merisier (Prunus avium).
Mouron des oiseaux (Stellaria media).
Noisetier sp. (Corylus avellana).
Noyer (Juglans regia).
Oseille sauvage (Rumex acetosa).
Osier jaune des vanniers (Salix alba x fragilis = S. x rubens).
Patience crépue (Rumex crispus).
Pâturin commun (Poa trivialis).
Peuplier d’Italie (Populus nigra subsp. pyramidalis). Planté.
Pissenlit sp. (Taraxacum sp.).
Plantain à larges feuilles (Plantago major).
Plantain lancéolé (Plantago lanceolata).
Potentille des oies (Potentilla anserina).
Prêle des champs (Equisetum arvense).
Prêle des marais (Equisetum palustre). A vérifier.
Prêle géante = Grande prêle (Equisetum telmateia).
Renoncule âcre = Bouton d’or (Ranunculus acris).
Renoncule rampante (Ranunculus repens)
Renouée persicaire (Persicaria maculata).
Renouée (inflorescence blanche) à feuilles de patience (Persicaria lapathifolium).
Rhododendron sp. Planté.
Ronce sp. (Rubus sp.).
Rosier rugueux (Rosa rugosa).
Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusif. subsp. obtusifolius).
Saule blanc (Salix alba).
Saule marsault (Salix caprea).
Saule marsault à oreillettes (Salix x multinervis).
Stellaire graminée (Stellaria graminea).
Sureau noir (Sambucus nigra).
Tanaisie (Tanacetum vulgare).
Trèfle blanc = Coucou (Trifolium repens).
Troène des haies (Ligustrum ovalifolium).
Véronique petit chêne (Veronica chamaedrys).
Vesce hérissée (moissons) (Vicia hirsuta). Ringelwikke. Gousse velue, 2 graines.
Total des espèces répertoriées : 78.
Galles, insectes et rouilles.
Aceria sp. (galle d’acarien sur feuille d’Orme champêtre). A vérifier.
Urophora cardui (L). Galle de diptère sur Cirse des champs.
Mollusque.
Cepea hortensis
Oiseaux observés et renseignés.
Buse variable.
Corneille.
Faisan.
Faucon crécerelle.
Hibou moyen duc.
Mésange (sp.)
Pic vert.
Insectes observés.
Azuré de la bugrane
Tipule (sp).
Evaluation du site prospecté.
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Située en pleine région agricole, cette prairie semi-naturelle offre des caractéristiques particulièrement
intéressantes sur le plan de la conservation de la nature. Elle comporte :
- une pelouse herbeuse, orientée au sud et qui descend en pente douce vers un fond humide.
- une mégaphorbiaie dans laquelle dominent la Baldingère, l’Epilobe hérissé, le Jonc épars, la
Massette à large feuilles et la Prêle géante.
- une zone ± dégradée, couverte par le Cirse des champs, l’Epilobe hérissé et surtout la Grande ortie.
- une caricée, presque exclusivement couverte par la Laîche hérissée (Carex hirta).
D’autre part, il y a au nord-est et à l’est un alignement de saules têtards pour le moins centenaires et,
jusqu’à présent, bien entretenus. C’est le biotope qu’affectionne la Chouette chevêche (il faudrait
vérifier fin janvier si un couple est présent sur le site).
En bordure des mégaphorbiaies, du côté est, il y a également une haie vive mélangée.
Au fond, sur une parcelle contiguë, poussent plusieurs conifères de taille moyenne (biotope
qu’affectionne le Hibou moyen-duc).
La présence avérée de trois espèces de rapaces (Buse variable, Faucon crécerelle et Hibou moyenduc) et celle, probable, de la Chouette chevêche, indiquent que le site abonde en rongeurs et en
proies de toute nature.
Actuellement, à la campagne, ce type de biotope devient de plus en plus rare. Les prairies seminaturelles, situées en milieu ouvert, sont le dernier refuge de la faune et des nicheurs des zones
incultes. C’est précisément au sein de ce groupe que les régressions de biodiversité les plus
spectaculaires ont été observées.
Il faut donc faire toutes les démarches requises pour éviter la destruction de ce biotope précieux.
N B : nous avons constaté que le sentier (sans doute une ancienne servitude de passage) situé
derrière les propriétés Aulnoit 25 et 27, a été récemment incorporé aux terres de culture. Le passage
n’est donc plus possible sur ce tronçon.
39
6.3 ANNEXE 3. Relevé de friche et bord de bois
Ce relevé montre la présence de 112 espèces, dans un endroit peu amendé en bordure d’une zone
destinée à la chase.
Faucq Michel
Enghien, le 19 juillet 2010.
Présents : Amorisson Marie, Beljonne Georgette, Everaerts Christine, Faucq Michel,
Hospied Martine, Olivier Etienne, Venderick Pierre, Verpoorte Christian, Vlaminck
Michel.
Observateur : Lejeune Mathieu.
Excusées : Corteville Claude, Dubois Netta, Fouquette Rose, Verbraeck Sara.
Atlas botanique : F 331-32.
Liste des plantes répertoriées au lieu-dit « Dameries », rue de la Chaussée, 17, à Moustier.
Départ : derrière la ferme au n° 17, à l’endroit où la drève qui traverse la peupleraie, forme un angle
droit.
Aegopode podagraire (Aegopodium podagraria).
Agrostis sp. (Agrostis sp.). 1 fleur/épillet.
Agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera, subsp.).
Angélique sauvage (Angelica sylvestris).
Aubépine à un style (Crataegus monogyna).
Baldingère (Phalaris arundinacea).
Bardane = Petite bardane (Arctium minus). Kleine klis. Flles basil. à pétiole creux. P. 644.
Benoîte commune (Geum urbanum).
Berce (Heracleum sphondylium, var. sphondylium).
Bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris).
Brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum). Flles 5-12 mm, vert franc. P. 808.
Brome sp. (Bromus sp.). A vérifier.
Brunelle commune (Prunella vulgaris).
Calamagrostis commun (Calamagrostis epigeos).
Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa).
Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum). Watermuur
Céraiste commun (Cerastium fontanum subsp.).
Cerfeuil penché (Chaerophyllum temulum). Dolle kervel. Tige velue.
Châtaignier – les jeunes rameaux sont anguleux (Castanea sativa). Tamme kastanje
Chêne pédonculé (Quercus robur).
Chénopode sp. (Chenopodium sp.).
Chénopode blanc (Chenopodium album). Melganzevoet.
Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum).
Chiendent commun (Elymus repens).
Circée de Paris (Circaea lutetiana).
Cirse commun (Cirsium vulgare).
Cirse des champs (Cirsium arvense).
Cirse des champs à limbe foliaire souple, peu épineux (Cirsium arvense, var. arvense)
Cirse maraîcher (Cirsium oleraceum).
Cirse des marais (Cirsium palustre).
Compagnon blanc (Melandrium album).
Compagnon rouge (Silene dioica). Dagkoekoeksbloem.
Consoude officinale (Symphytum officinale).
Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea).
Crépis à tige capillaire (fine et souple) (Crepis capillaris)
Dactyle vulgaire (Dactylis glomerata).
Epiaire des bois = Ortie puante (Stachys sylvatica).
Epicéa commun (Picea abies).
Epilobe des marais (Epilobium palustre). P. 371, fig. 3 et 11. A verifier.
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Epilobe en épi (Epilobium angustifolium). Wilgeroosje.
Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum).
Erable champêtre (Acer campestre). Spaanse aak.
Erable sycomore (Acer pseudoplatanus).
Fougère aigle (Pteridium aquilinum).
Fougère femelle (Athyrium filix-femina). Base pétiole ± spatule. 2 cordons dans pétiole.
Fraisier sauvage (Fragaria vesca).
Framboisier (Rubus idaeus). Tige avec peu de soies purpurines. P. 285.
Frêne (Fraxinus excelsior).
Gaillet croisette (Cruciata laevipes). Kruisbladwalstro.
Gaillet gratteron (Galium aparine).
Genêt à balais (Cytusus scoparius). Corolle à lèvre fendue.
Géranium découpé (Geranium dissectum).
Grande marguerite (Leucanthemum vulgare).
Grande ortie (Urtica dioica).
Herbe à Robert (Geranium robertianum).
Herbe aux chantres (Sisymbrium officinale).
Houblon (Humulus lupulus).
Houlque laineuse (Holcus lanatus).
Houlque molle (Holcus mollis).
Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta).
Jonc aggloméré (Juncus conglomeratus).
Jonc épars (Juncus effusus). Pitrus.
Laitue scariole (Lactuca serriola). Wilde sla.
Lampsane commune (Lapsana communis).
Lierre terrestre (Glechoma hederacea).
Lotier des fanges (Lotus uliginosus = L. padunculatus).
Luzerne (Medicago sativa).
Lysimaque des bois (Lysimachia nemorum).
Lysimaque nummulaire = Herbe aux écus (Lysimachia nummularia).
Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum).
Massette à feuil. étroites (Typha angustifolia).
Menthe des champs sp.(Mentha arvensis sp.).
Méringie trinervée (Moehringia trinervia).
Merisier (Prunus avium).
Millepertuis commun (Hypericum perforatum).
Millepertuis à quatre ailes (Hypericum tetrapterum).
Myosotis sp. (Myosotis sp.).
Noisetier sp. (Corylus avellana).
Pâturin commun (Poa trivialis).
Pâturin des prés (Poa pratensis). s).
Petite pervenche (Vinca minor).
Peuplier sp. (Populus sp.).
Peuplier grisard (Populus canescens).
Peuplier tremble (Populus tremula).
Pissenlit sp. (Taraxacum sp.).
Plantain à larges feuilles (Plantago major).
Prunellier (Prunus spinosa).
Ray-grass commun (Lolium perenne).
Reine-des-prés (Filipendula ulmaria).
Renoncule rampante (Ranunculus repens).
Renouée des oiseleurs (= Trainasse) (Polygonum aviculare)
Renouée poivre d’eau (Polygonum hydropiper).
Ronce sp. (Rubus sp.).
Rorippe sp. (Rorippa sp.).
Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusif. subsp. obtusifolius).
Rumex sanguin (Rumex sanguineus).
Sagine rampante (Sagina procumbens).
Salicaire commune (Lythrum salicaria).
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Saule marsault (Salix caprea). Waterwilg.
Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum).
Séneçon jacobée (Senecio jacobaea).
Stellaire holostée (Stellaria holostea). Trois styles.
Sureau noir (Sambucus nigra).
Torilis du Japon = Torilis anthrisque (Torilis japonica).
Trèfle blanc = Coucou (Trifolium repens).
Tussilage (Tussilago farfara).
Valériane officinale à rejets (Valeriana repens).
Vergerette = Erigéron du Canada (Conyza canadensis).
Vesce à grande fleur (Vicia segetalis). Vergeten wikke. Ressemble à Vesce cultivée.
Vesce hérissée (moissons) (Vicia hirsuta).
Viorne obier (Viburnum opulus). Gelderse roos.
Vulpie queue d’écureuil (Vulpia bromoides).
Total : 112 espèces.
Autres observations.
Oiseaux.
Buse variable.
Canard colvert.
Faisan.
Fauvette à tête noire.
Fauvette des jardins.
Locustelle tachetée (rare)
(Locustella naevia).
Sprinkhaanrietzanger.
Troglodyte mignon.
Papillons
Amaryllis (Pyronia tithonus).
Azuré de la Bugrane (ne serait-ce pas …)
Argus bleu (Polyommatus icarus)
Carte géographique
Myrtil (Maniola jurtina)
Paon du jour
Tircis (Pararge aegeria).
Autres insectes
Cantharide ou Mouche d’Espagne
(Lytta vesicatoria).
Hespéridé sp.
Panorpe ou Mouche scorpion
Rhagonycha fulva.
Sauterelle verte sp.
Syrphe sp.
Champignons.
Panaeolus sphinctrinus (A vérifier).
cm de long sur les feuilles de graminées).
Epichloe taphina (gaine jaunâtre de +/- 1
P.S .: ajouter à la liste : Glyceria maxima (échantillon trouvé par Francis et emporté pour
détermination par Martine).
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