MAIS QUE VIENT FAIRE L’AZOTE DANS NOS PROMENADES ? Marie-Christine EVERAERTS Formation 2009-2010 Guides-nature des collines Dans les collines j’ai rencontré Une espèce rare… Par amitié, je lui ai dédié Ce mémoire. Mousses, plantes et champignons Pas de limite à sa science… Avec le sourire, jamais bougon Il nous les enseigne avec patience. A Christian Verpoorte Remerciements Ils sont multiples et chaleureux : - à l’équipe de mycologie : Leo Feuillet, Michel Depottes et Christian Verpoorte, pour la chaleur de leur accueil lors de mes tous premiers contacts avec les guides, il y a quatre ans, - à l’équipe des relevés botaniques pour leur enthousiasme et leur patience : Michel Faucq, Christian, Martine Hospied, - à tous les professeurs du cours des Guides-Nature, pour leur compétence, leur gentillesse et leur disponibilité : Gregory Galleoti, Valérie Pirlot, Charles-Louis Nolf, Léo, Christian et Martine, Bernadette Duhaut, Xavier Morlet, Jean-Pierre Delhaye, - aux membres du CA : Claude Corteville, Sarah Verbraeke, Cathy Bonthe et particulièrement Léo et Valérie, pour l’organisation des cours, - à tous les guides pour les nombreux bons moments passés ensemble, Jean-Paul Jouret merci pour les ballades faites ensemble et tes multiples explications si judicieuses ! - et en particulier à mon mari, Paul De Caluwé, pour la relecture et la mise en page de ce mémoire. i TABLE DES MATIERES 1 INTRODUCTION 1 2 LA PROBLEMATIQUE DE L’AZOTE 2 2.1 N QUI ES-­TU ? 2.2 LE PROBLEME ACTUEL : L’EXCEDENT D’AZOTE 2.3 LES CONSEQUENCES DE CETTE SURABONDANCE D’AZOTE 2.3.1 INFLUENCE SUR LES ECOSYSTEMES 2.3.2 INFLUENCE SUR L’EAU 2 3 5 5 6 3 LES PLANTES, L’AZOTE, LES BALLADES 8 3.1 NOTIONS GENERALES 3.1.1 EFFETS DE L’AZOTE SUR LES PLANTES : 3.1.2 INDICE D’ELLENBERG 3.1.3 NITRATES ET PLANTES NITROPHILES 3.1.4 AUTRES FACTEURS DEFINISSANT L’EMPLACEMENT DES PLANTES 3.2 RELEVES BOTANIQUES ET CLASSEMENT PAR INDICE N 3.2.1 LE CONTEXTE 3.2.2 CLASSIFICATION DE NOS RELEVES BOTANIQUES 3.2.1 LES MARES, FOSSES ET PETITS COURS D’EAU 3.2.1 LES CHEMINS CREUX 3.2.2 LES BOIS ET FORETS 3.2.1 LES ZONES HUMIDES 3.2.2 LES BORDS DE CHEMINS 8 8 8 8 11 11 11 11 24 24 24 25 26 4 QUE FAIRE ? 27 4.1 L’ESSENTIEL : DIMINUER L’APPORT DE POLLUANTS 4.1.1 ACTION EUROPEENNE : LA « DIRECTIVE NITRATE » 4.1.2 ACTION EN WALLONIE : LE PGDA ET NITRAWAL 4.1.3 PROTEGER LES COURS D’EAU 4.1.4 DIMINUER LES AUTRES POLLUANTS 4.1.5 LIMITER LE CONSOMMATION DE VIANDE 4.2 RESTAURER LES ECOSYSTEMES = EXPORTER POUR APPAUVRIR 4.2.1 LA RESTAURATION EST-­‐ELLE POSSIBLE ? 4.2.2 RESTAURATION LOCALE ET PONCTUELLE : COMMENT EXPORTER 4.2.3 GESTION COMMUNALE DES BORDS DE CHEMINS 4.2.4 VOUS ET MOI… LES JARDINS PRIVES 27 27 28 29 29 30 30 30 30 32 32 5 CONCLUSIONS 34 6 ANNEXES 35 6.1 ANNEXE 1. CHARGE CRITIQUE D’AZOTE PAR BIOTOPE 6.2 ANNEXE 2. RELEVE DE PRAIRIE HUMIDE MOYENNEMENT AMENDEE 6.3 ANNEXE 3. RELEVE DE FRICHE ET BORD DE BOIS 36 37 40 ii 1 INTRODUCTION Ces dernières années, nous assistons, étonnés et impuissants à un changement important des espèces de plantes rencontrées dans nos jardins et nos ballades. Que se passe-t-il ? Pourtant, tout semble bien pousser partout et tout est bien vert... voire même un peu trop puisque les fleurs des champs sont devenues rares et que certaines espèces sont jugées indésirables, car elles ont une nette tendance à l’expansion. C’est ainsi que la grande Ortie ou la Berce commune deviennent énormes, que la Chélidoine et la Podagraire monopolisent l’ombre sous les arbres ou que le Pied-de-coq domine sans partage les bords de certains champs. La raison ? Les nitrates. J’ai souhaité me documenter sur l’azote à la suite de plusieurs constatations : - pendant les relevés botaniques, la moue triste et déçue de Christian : « il n’y a plus rien », partout des plantes nitrophiles, encore et encore, et notre joie devant une petite nitrophobe par-ci, par-là… - en me documentant sur les porcheries industrielles, j’ai découvert à mon grand étonnement que le vrai grand problème vient surtout de l’épandage du lisier et des émissions d’ammoniac, provenant d’élevages industriels - je pensais comme tout jardinier amateur et soucieux de bien faire, qu’il fallait surtout bien amender son jardin pour avoir de belles fleurs sauvages… surprise donc !! - je voulais faire un vrai pré fleuri dans mon jardin, là encore la surprise était au rendez-vous : impossible, sol trop riche même sans amendement - enfin, en surfant sur internet, j’ai de plus en plus été amenée à me rendre compte qu’il y a un dénominateur commun : l’azote Constat douloureux … et donc j’ai cherché à comprendre ce que l’azote vient faire dans nos collines. 1 2 LA PROBLEMATIQUE DE L’AZOTE 2.1 N qui es-tu ? L’azote est un tout petit atome, son orthographe est simple : N Il est omniprésent, sous diverses formes : FORME DE GAZ : • N² = diazote, constituant principal de l’air (79%), non assimilable par les plantes • NH³ = ammoniac et NH4 = ammonium, rejetés dans l’air par les engrais organiques et par les animaux d’élevage. FORME SOLUBLE : • NO³- = nitrate • NO²- = nitrite Les nitrates sont une partie indispensable de la nourriture de la plante ; associés aux phosphates et au potassium, ils stimulent le développement des plantes, surtout des feuilles (l’azote se retrouve entre autres dans les acides aminés constituant les protéines et dans les bases azotées présentes dans l'ADN). Cycle simplifié de l’azote Ce schéma montre bien que c’est sous forme de NO³- (nitrate) et en partie sous forme de NH³, (ammoniac), que la plante puise l’azote dont elle a besoin dans le sol avec ses racines, grâce aux bactéries. 2 Le rôle des incontournables bactéries : De N² à NH³ (ammoniac) . • Le N² est fixé par des bactéries présentes dans le sol, telles que Azobacter, grâce à une 3 enzyme (nitrogénase) pour être transformé en ammoniac NH ; • Dans les racines des légumineuses, certaines bactéries, comme Rhizobium, vivent en symbiose avec la plante ; elles produisent de l'ammoniac directement assimilable par les plantes et en échange puisent des glucides. • L'ammoniac peut aussi provenir des déjections d’être vivants et de la décomposition d'organismes morts par des bactéries saprophytes et par les champignons. 3 De NH³ aux NO - (nitrates) : processus de nitrification 2 Dans les sols et l’eau bien oxygénés, des bactéries transforment l'ammoniac en nitrites NO 3 (nitritation), puis en nitrates NO - (nitratation) ; c’est ce NO³- que les plantes utilisent. Les végétaux constituent ainsi la source primaire d'azote assimilable par les animaux, qui en ont besoin pour la construction de leurs protéines ! 2.2 Le problème actuel : l’excédent d’azote A l’heure actuelle, on considère que 90% de l’Azote et 80% du Phosphore présents dans le sol proviennent de l’agriculture. Depuis 1960, l’utilisation mondiale d’engrais pour l’élevage et les cultures (fourragères et légumes en particulier) a explosé ; de 1960 à 2004, les apports azotés ont été multipliés par 7,5 (soit 180 millions de tonnes en 2004 !). 2 3 Cet azote ajouté à profusion dans nos écosystèmes finit soit dans le milieu aquatique (NO , NO ), soit 3 3 dans l'atmosphère sous forme de NH qui retourne dans la terre, car le NH est très soluble et s'inclut dans la moindre petite pluie. Le schéma suivant montre cette pollution de l’air, de la pluie par l’ammoniac et des sols par l’épandage d’engrais. Cycle simplifié de l’azote modifié 3 Les animaux d’élevage rejettent dans leurs excréments de l’ammoniac. On retrouve cet ammoniac au niveau des étables (les étables modernes sont bien équipés de filtres à ammoniac, mais où part-il lors du nettoyage des filtres?), dans le fumier et le lisier. Ces excréments sont largement épandus dans les champs comme engrais organiques et l’ammoniac volatile se libère dans l’atmosphère et se redépose partout (les retombées les plus importantes sont dans un rayon de 500m de la source d’émission). C’est ce que l’on appelle le dépôt d’azote atmosphérique, un des composants des pluies acides. Il s’ensuit donc une fertilisation de tout le territoire, l’ammoniac retombant partout sans distinction (eau, champ, jardins, forêts, réserve naturelle, etc.). Cet amendement omniprésent, « qui nous tombe du ciel », correspond à l’équivalent d’un amendement traditionnel d’un champ au début du siècle ! Les retombées actuelles correspondent, en effet, à une charge énorme. Les paysages agricoles et principalement les régions d'élevage (Belgique, Pays-Bas, Bretagne) reçoivent des doses gigantesques par les seules retombées atmosphériques, comme le montre le tableau suivant : 3 Retombées atmosphériques de NH dans l'Union Européenne 3 NH Contribution Avant 1960 5 kg / ha Moyenne européenne actuelle 35 kg / ha Zone agriculture intensive 80 kg / ha Pics extrêmes 200 kg / ha Source : Laboratoire d'Ecologie des Prairies. UCL 2005 En agriculture extensive traditionnelle, l’animal mange les nitrates produits sur le territoire même et rend en quelque sorte à la terre ce que la terre a produit (rien ne se perd, rien ne se crée) ; il existe de fait un équilibre entre quantité de bétail et terre agricole disponible. 1 L’agriculture intensive, qui s’est développée initialement grâce à la découverte des engrais minéraux , permet actuellement d’élever davantage de bétail sur un espace restreint ; cependant, cette approche n’est rendue possible que par l’importation massive de nourriture animale étrangère (qui se retrouve dans nos écosystèmes par les déjections animales). On se retrouve dès lors devant une quantité excessive d’engrais organiques d’origine animale (fumier, lisier) par rapport aux terres agricoles susceptibles d’être amendées. Le schéma suivant montre l’importance de cette importation de nourriture (49% de l’azote rendu à la terre), d’autant plus dramatique qu’il s’agit essentiellement de soja des forêts amazoniennes… Origine de l’azote retrouvée en Belgique (Source : Milieu Impact van nutriënten. Universiteit Gent 2009) L’azote apporté par les ménages correspond aux eaux usées sans passage par lagunage ou épuration ; les industries et le trafic routier sont responsables d’émissions d’oxyde d’azote. 1 En 1903, Harber découvre une formule chimique utilisable en agriculture, qui consiste dans la transformation de l’azote de l’air en ammoniac puis en nitrates. Si le N² est inépuisable, puisque l’air en est composé à 79%, ce qui n’était pas prévu dans l’équilibre des écosystèmes (mis en place au fil de milliers d’années), c’est que ce N² se retrouve ensuite dans le sol sous la forme de nitrates… 4 2.3 Les conséquences de cette surabondance d’azote 2.3.1 Influence sur les écosystèmes Eutrophisation, acidification des sols et perte de biodiversité Entre les apports liés à l’agriculture intensive et l’impact des épandages des millions de tonnes de déchets dont on ne sait que faire (fumiers et lisiers issus des élevages « hors sols », boues des stations d’épuration), la terre est aujourd’hui saturée de nitrates. Ce milieu déséquilibré, trop riche en ressources alimentaires, favorise la colonisation d'espèces envahissantes habituellement mal adaptées au biotope naturel ; le développement foudroyant de ces espèces peut « asphyxier » les espèces autochtones, cette transformation est qualifiée d'eutrophisation. Les écosystèmes normalement oligotrophes (milieu pauvre en éléments nutritifs) et mésotrophes (milieu moyennent riche en nutriment) évoluent vers des systèmes eutrophes (milieu surabondant en matières nutritives). De plus, la transformation d’ammonium en nitrate libère un ion d’hydrogène, ce qui a un effet acidifiant entrainant un déséquilibre cationique des sols (diminution des Ca2+, Mg2+ et K+ avec une augmentation des Al3+). Les nitrates provoquent donc l’eutrophisation des écosystèmes et l’acidification du sol ; ces problèmes mettent en exergue le caractère fondamentalement « non durable » de l’agriculture intensive moderne, ce qui est aujourd’hui encore malheureusement un véritable tabou. Il en résulte un changement dans la flore et en conséquence dans tous les maillons de la faune qui en dépendent (chaines alimentaires), induisant une régression de la diversité en insectes et par conséquence en oiseaux ; les plantes de milieux oligo et mésotrophes tendent à disparaître au profit des plantes à milieu eutrophe. C’est ce qu’on appelle aussi la banalisation du système, car les systèmes variés disparaissent au profit de systèmes monotones, avec toujours les mêmes plantes et beaucoup moins de diversification. Cette évolution menace la majorité des écosystèmes belges, français ou hollandais, on estime que 70% de la biodiversité végétale régresse à divers degrés (voir plus loin au point 3.1.3.). La charge critique (kg N/ha/an) exprime la tolérance du milieu naturel et semi-naturel à la pollution atmosphérique et à l’azote d’origine humaine (Nillson and Grennfelt 1988) ; c’est la quantité maximale d’azote supportée par l’environnement sans effet néfaste. Ces chiffres sont différents selon le biotope, car il est évident que les biotopes oligotrophes sont plus sensibles et supporteront une charge moindre. C’est ainsi que les landes, les prairies pauvres ou les bruyères sont plus menacées. Le tableau de l’Annexe 1 reprend les charges critiques d’azote par biotopes pour l’ensemble du continent européen. 5 2.3.2 Influence sur l’eau Eutrophisation des cours d’eau 2.3.2.1 Destination finale de l’azote Il faut bien réaliser que les nitrates sont solubles, la destination finale de l’azote est donc bien dans l’eau au travers des : • • • infiltrations et ruissèlements (activités de production agricole) eaux usées des ménages activités industrielles, si aucune épuration n’est prévue Les problèmes commencent lorsque les engrais (chimiques ou naturels) sont épandus en quantité trop importante par rapport aux besoins des plantes ou lorsqu'ils sont appliqués sur les champs et les prairies à de mauvaises périodes de l'année (quand le sol est nu, en automne et en hiver principalement). Les plantes ne sont alors plus capables d'absorber cette trop grande quantité de nitrate. Comme le nitrate se dissout dans l'eau, le sol ne peut pas le retenir. Le nitrate va donc ruisseler vers les rivières, les fleuves, les étangs, les lacs… ou bien s’infiltrer dans le sol et polluer les nappes souterraines. 2.3.2.2 Mécanisme d’eutrophisation Le nitrate et le phosphate (molécule chimique, contenant du phosphore et de l'oxygène), enrichissent l’eau en nutriments ; avec la lumière et la chaleur, ces nutriments favorisent le développement d'algues. Celles-ci consomment l'oxygène de l'eau et tuent d'autres plantes, des poissons et d’autres espèces animales en les privant d’oxygène et de lumière. Les algues meurent en hiver et sont décomposées par des bactéries qui puisent l’oxygène de l’eau. Cette décomposition massive forme un gros dépôt pourrissant au fond de l’eau, ce qui entraîne aussi une baisse de la vie aquatique (anoxie et étouffement des plantes du fond). . La conséquence étant la diminution d’organismes vivants dans l’eau et donc de tout le maillon alimentaire, ne survivent que ceux qui résistent à une eau fortement polluée. Ce phénomène provoque des cercles vicieux dans l’appauvrissement de la vie aquatique. Il faut remarquer que l'eutrophisation est une étape naturelle du processus qui transforme lentement les lacs peu profonds en marais, puis en prairies ou en mégaphorbiaies et finalement en forêt. Le problème c’est qu’actuellement le comblement des mares ou marais est fortement accéléré par la présence excessive de nutriments artificiels et la diminution consécutive de faune se nourrissant dans l'eau. L'eutrophisation marine, provoque le développement de phytoplancton, qui peut être toxique ou indésirable. La forte croissance, puis la décomposition du phytoplancton peut ensuite entraîner la formation de vastes zones subissant un appauvrissement saisonnier des eaux en oxygène. Ce phénomène est observable en mer du Nord, le long de la côte belge. La forte croissance d'algues y prend la forme d'une épaisse couche de "mousse" sur les plages lorsque ces algues se dégradent. 6 2.3.2.3 Zone vulnérable Une zone vulnérable est une zone en danger de pollution de la nappe phréatique par les nitrates d’origine agricole, ou déjà polluée. Le seuil critique étant fixé à 50 mg de nitrates /l eau. Toute la partie de la Wallonie située au nord du sillon Sambre – Meuse est considérée comme zone vulnérable, comme le montre la carte ci-dessous ! Au total 40% du territoire wallon est concerné. Sur la période 2005 à 2008, 18 % des sites de surveillance situés en zones vulnérables présentaient une concentration moyenne en nitrate dans l’eau brute (non traitée) qui dépassait la norme de 3 potabilité (50 mg NO /l). 7 3 LES PLANTES, L’AZOTE, LES BALLADES 3.1 Notions générales 3.1.1 Effets de l’azote sur les plantes : Les apports d’azote sous forme de nitrates favorisent la croissance des plantes, mais l’excès d’azote diminue le développement des fleurs, fruits et bulbes. L’excès d’azote a également une conséquence sur la structure cellulaire des plantes, les cellules sont trop longues, étirées et affaiblies ; plus molles, elles sont également moins résistantes au vent. C’est ainsi qu’on peut voir des cultures (du blé par ex.) tout à fait couchées après la pluie (alors que le blé des champs voisins est encore debout) ; ce champ a probablement été amendé en outrance par du lisier. Les arbres poussent plus vite, leur masse de feuilles trop importante les rend sensibles au vent et l’enracinement est plus superficiel ; ce qui explique les chutes d’arbres devenues plus nombreuses lors des tempêtes. 3.1.2 Indice d’Ellenberg Ellenberg était un biologiste allemand (1912-1979) qui a déterminé chez plus de 2000 espèces végétales d'Europe Centrale un « index phytosociologique » portant son nom (« Indice d’Ellenberg »). Cet indice prend en compte 6 paramètres environnementaux : lumière, température, continentalité, humidité, acidité du sol et richesse en azote (« indice N »). Les chiffres s’échelonnent de 1 à 9, les plus bas désignant les plantes ayant besoin de peu d’azote, el les plus élevés pour les plantes très nitrophiles. On parle de N X lorsqu’une plante est indifférente à la teneur en azote du sol. Les plantes nitrophiles sont donc indicatrices d’azote. Les indices N d’Ellenberg sont surtout utilisés pour les plantes herbacées (Ellenberg et al. 1991). 3.1.3 Nitrates et plantes nitrophiles Plus c'est oligotrophe, plus c'est diversifié. Pourquoi ? Dans un environnent vraiment naturel, un des facteurs le plus limitant (en dehors des régions arides) c'est l'azote. Par conséquent, la plupart des espèces végétales sont surtout adaptées à des milieux pauvres en azote. Elles utilisent des voies souvent tortueuses et coûteuses en énergie pour extraire la moindre trace d'azote de leur milieu. Un bon exemple est donné par le système symbiotique des légumineuses. Il existe des espèces nitrophiles mais en petit nombre. Ce sont des espèces qui se sont spécialisées pour vivre aux environs des lieux de repos des animaux. Elles n'ont pas besoin d’être très efficaces pour pomper l'azote car elles vivent là où celui-ci est en excès. Par contre, toutes ont pour absolue nécessité de pousser vite et de résister aux herbivores puisqu'elles vivent au milieu de brouteurs (quelques exemples de nitrophiles : Ortie, Fromental, Dactyle agglomérée). Lorsque le milieu est enrichi en azote, ces plantes à croissance rapide et résistantes aux herbivores envahissent rapidement l’espace et "écrasent" toutes les oligotrophes. Il s'ensuit l'installation d'une flore luxuriante, riche en graminées mais très pauvre en espèces diversifiées. Le cortège de champignons et d’animaux (oiseaux, insectes, gastéropodes, myriapodes, etc.), qui dépendent des plantes peu nitrophiles, disparaissent à leur tour (expliquant ainsi l’importante perte de biodiversité. 8 Le problème de nos régions c’est qu'une énorme quantité d'azote est introduite dans les écosystèmes par les pratiques agricoles (cf. chapitres précédents). Le schéma suivant montre la chute drastique de la biodiversité (passage au point b), lorsque le sol commence à devenir trop riche en azote. Relation entre la richesse / diversité botanique et richesse du sol (C.L. Nolf : cours écologie guides-nature) Les associations végétales connaissent un glissement vers des espèces nitrophiles et ce sont en premier lieu les biotopes pauvres avec leurs associations spécifiques qui tendent à disparaître. Le schéma suivant (issu d’une étude de la Région Wallonne) montre que les plantes les plus menacées sont celles avec l’indice N le plus bas (1-2-3) et que les plantes les moins menacées sont celles avec un indice N 6 et plus, ainsi que X (indifférent). Statut des espèces selon l’indice N d’Ellenberg. L’érosion de la diversité : les plantes vasculaires, Delescaille et Saintenoy. Etude de l’environnement wallon. Région Wallonne mai 2006 Beaucoup d’espèces sont biologiquement adaptées à des milieux pauvres en nutriments, où elles ont mis au point des adaptations leur permettant de vivre dans ces habitats à fortes contraintes (plantes oligotrophes). En cas d’apport brutal de grosses quantités d’azote, ces espèces oligotrophes sont littéralement « brûlées » et meurent. 9 • Les milieux pauvres en nutriments étant souvent les plus riches en biodiversité, ce sont des centaines d’espèces qui sont aujourd’hui disparues ou fortement menacées du fait des nitrates ; presque toutes les orchidées sauvages sont par exemple concernées. • Les dépôts atmosphériques azotés favorisent donc les espèces végétales nitrophiles et secondairement les espèces végétales acidiphiles (acidiphile : "qui aime l’acidité") ; ces espèces nitrophiles sont le plus souvent des espèces dites « banales », car trop courantes. • En Belgique et aux Pays-Bas, des études ont mis en évidence la régression de plusieurs espèces animales sous l’effet de l’acidification ; par exemple les populations d’escargots régressent, leurs coquilles constituant la principale source de calcium pour certains oiseaux, leurs œufs sont moins viables, ce qui diminue le nombre de naissances et handicape la survie de l’espèce. Quelques exemples d’espèces en danger : Cirse des prés (Cirsium dissectum), Orchis maculé(Dactylorhiza maculata), Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia), Pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica) Dans les milieux naturellement plus riches, appelés « mésotrophes » et « eutrophes », les plantes supportent mieux les nitrates, mais ceux-ci favorisent les nitrophiles (dominantes) qui finissent par faire régresser même les espèces originelles moins agressives de milieux relativement riches. Voici les plus fréquentes : (entre parenthèses, l'indice d'azote) • • • • en forêt : grande ortie (8), ronces (6) en prairie : pissenlit (8), rumex (8) en bordure de champs : cirse des champs (7), sureau noir (9), alliaire officinale (9), berce, gaillet, anthrysque, benoite, lierre terrestre, mouron des oiseaux, ortie, bardane envahissement ubiquitaire par les graminées Il faut noter que la disparition de nombreux écosystèmes n’est pas uniquement due aux nitrates, mais aussi à d’autres facteurs importants comme par exemple la disparition d’habitat et l’invasion d’espèces exotiques. Pour plus de détails, lire l’article de J.Saintenoy (cité plus haut). 10 3.1.4 Autres facteurs définissant l’emplacement des plantes L’indice N n’est évidemment pas le seul à influencer les associations végétales et leur évolution ; la luminosité et l’hygrométrie jouent notament un rôle important. Ci-dessous vous trouverez une liste des plantes nitrophiles les plus courantes, avec la mention du milieu dans lequel elles se plaisent. . Milieux frais et humides Lieux piétinés Polygonum aviculare Ranunculus repens Capsella bursa-pastoris Polygonum persicaria Poa annua RumexStellaria media Plantago major Epilobium hirsutum Epilobium tetagonium Ombre ou mi-ombre Heracleum spondylium Chelidonum maus Symphitum officinale Allaria officinalis Arum maculatum Geum urbanum Geranium robertianum Milieux secs Anthriscum sylvestris Convolvulus arvensis Bromus sterilis 3.2 Relevés botaniques et classement par indice N 3.2.1 Le contexte 2 Lors de nos relevés botaniques , destinés à l’élaboration de l’atlas botanique de Wallonie, nous recensons par carré d’un km les espèces de plantes et champignons. Une liste de plantes (arbres, plantes vasculaires, mousses et champignons) trouvées dans notre région a été élaborée par Michel Faucq et Christian Verpoorte, que je remercie chaleureusement pour leur aide et leur enseignement. Dans les endroits eutrophisés, comme les bords de champs, le nombre moyen de plantes identifiées tourne toujours autour des 30 les plus courantes ; par contre, dans des prairies moins amendées, nous pouvons recenser de 70 à 90 espèces (Annexe 2). Dans un milieu préservé, nous recensons parfois de 110 à 140 espèces (Annexe 3). Pour bien comprendre l’importance des relevés botaniques, il faut connaitre le principe « d’équitabilité » : il ne suffit pas de recenser le nombres d’espèces, mais il faut aussi tenir compte de la densité relative de chaque espèce. La répartition change ainsi beaucoup suivant l’endroit ; des massifs d’orties ou des gros parterres de pied de coq peuvent coloniser un grand espace, alors qu’ailleurs on peut retrouver une grande diversité sur seulement quelques mètres carrés. 3.2.2 Classification de nos relevés botaniques Le pays des collines était un milieu à bocages et à parcelles humides, traditionnellement mésotrophe dans cette partie de l’Europe. Pour voir plus clair dans cette problématique d’azote, Il m’a semblé intéressant de parcourir nos collines avec en tête ces notions d’indice N. 2 On peut consulter ces relevés au Parc Naturel des Collines 11 C’est pourquoi, j’ai reclassé les plantes reprises dans la liste du pays des collines par indice de N (en dehors d’une centaine pour lesquelles je n’ai pas retrouvé l’indice), en les regroupant en 4 catégories et en classant les arbres, les fougères et les graminées à part pour plus de clarté. Je n’ai pas trouvé assez de données sur l’indice N des mousses et des lichens, pour leur accorder un paragraphe. Il faut noter cependant que mousses et lichens sont très sensibles à l’ammoniaque de l’eau de pluie, car n’ayant pas de racines leur métabolisme est fortement lié à la pluie ; de plus, beaucoup de Bryophites sont particulièrement sensibles à l’acidification du sol (Cours « Nutrientenbeheer » UZGent 2010). Catégories : • Plantes très peu nitrophiles, indice 1-2-3 • Plantes moyennement nitrophiles, indice 4-5-6 • Plantes très nitrophiles, indice 7-8-9 • Plantes insensibles à la présence d’azote : catégorie X 3.2.2.1 Les graminées Nom français Nom latin Graminées très peu nitrophiles, indice 1-2-3 Vulpie queue d’écureuil Vulpia bromoides Vulpie queue de rat Vulpia myuros Brize = Amourette Briza media Fétuque capillaire Festuca filiformis Brome dressé Bromus erectus Brome mou Bromus hordeaceus = B mollis Canche cespiteuse Deschampsia cespitosa Canche flexueuse Deschampsia flexuosa Fétuque rouge Festuca rubra Houlque molle Holcus mollis Graminées moyennement nitrophiles, indice 4-5-6 Atropis distant Puccinellia distans Crételle Cynosurus cristatus Pâturin des bois Poa nemoralis Brome stérile Bromus sterilis = Anisantha sterilis Fétuque roseau Festuca arundinacea Glycérie dentée Glyceria dentata = G declinata Houlque laineuse Holcus lanatus Millet étalé Milium effusum Orge queue de rat Hordeum murinum Brachypode des bois Brachypodium sylvaticum Calamagrostis commun Calamagrostis epigeos Dactyle aggloméré Dactylis glomerata Fétuque des prés Festuca pratensis Fétuque géante Festuca gigantea Mélique uniflore Melica uniflora Pâturin des prés Poa pratensis Sétaire glauque Setaria pumila Vulpin des champs Alopecurus myosuroides Graminées très nitrophiles, indice 7-8-9 Baldingère Phalaris arundinacea Fléole des prés Phleum pratense Fromental Arrhenatherum elatius subsp Glycérie flottante Glyceria fluitans Glycérie pliée Glyceria notata Pâturin commun Poa trivialis Ray-grass commun Lolium perenne Indice N 1 1 2 2 3 3 3 3 3 3 4 4 4 5 5 5 5 5 5 6 6 6 6 6 6 6 6 6 7 7 7 7 7 7 7 12 Vulpin des prés Alopecurus pratensis Vulpin genouillé Alopecorus geniculatus Chiendent des chiens Elymus caninis Pâturin annuel Poa annua Pied-de-coq Echinocloa crus-galli Ray-grass d’Italie Lolium multiflorum Glycérie aquatique Glyceria maxima Graminées insensibles à la présence d’azote : catégorie X Chiendent commun Elymus repens Flouve odorante Anthoxanthum odoratum Folle-avoine Avena fatua Jouet du vent Apera spica-venti = Agrostis 7 7 8 8 8 8 9 X X X X L’apport excessif d’azote se traduit par une croissance ubiquitaire de graminées grandes friandes d’azote. Elles se développent partout, envahissent et supplantent nombres de dicotylédones et de monocotylédones non graminées, et ce jusque dans le lit des ruisseaux. Ce phénomène est surtout visible dans les landes à bruyère, traditionnellement des milieux oligotrophes, de plus en plus envahies par les graminées. D’une part les graminées supplantent d’autres plantes, d’autre part elles entretiennent un cercle vicieux ; en effet, en poussant de façon exubérante, elles produisent une biomasse importante, qui se redépose sur le sol en hiver provoquant une nouvelle croissance, encore plus exubérante. Ce turnover exagéré rend plus difficile la gestion des espaces herbacés (Conférence sur la biodiversité et l’eutrophisation, UZGent 2010). Regardez bien les graminées lors de nos ballades, car en connaissant le taux de N, vous verrez les chemins sous un éclairage fort différent ! A l’origine, les graminées les plus fréquentes dans nos régions étaient celles de sols mésotrophes. Actuellement vous remarquerez que le Panic Pied De Coq (Gallum Pedi) est très présent dans les bords de champs à forte fumure organique et que le Ray grass italien se retrouve souvent sur les bords de chemin, ainsi que le Dactyle aggloméré, le Fromental, le Paturin annuel et commun. 3.2.2.2 Les fougères Nom français Nom latin Fougères très peu nitrophiles, indice 1-2-3 Rue-de-muraille Asplenium ruta-muraria Blechnum en épi Blechnum spicant Dryoptéris des chartreux Dryopteris carthusiana Fausse capillaire Asplenium trichomanes Fougère aigle Pteridium aquilinum Fougères moyennement nitrophiles, indice 4-5-6 Cystoptéris Cystopteris fragilis Scolopendre = Langue de cerf Asplenium scolopendrium Fougère femelle Athyrium filix-femina Fougère mâle Dryopteris filix-mas Fougères très nitrophiles, indice 7-8-9 Dryoptéris dilaté Dryopteris dilatata Indice N 2 3 3 3 3 4 4 6 6 7 Les fougères aiment en général un sol pauvre, sauf le Dryoptéris dilaté, et en moindre mesure la fougère mâle et la fougère femelle. Nous les rencontrons fréquemment lors de nos ballades. Il est à noter que la fougère aigle, très présente dans nos bois a un indice N 3 ! 13 3.2.2.3 Les arbres Nom français Nom latin Arbres très peu nitrophiles, indice 1-2-3 Bouleau des Carpathes Betula pubescens, subsp carpatica Bois-de-Ste-Lucie Prunus mahaleb Pin du Lord Weymouth Pinus strobus Pin noir d’Autriche Pinus nigra subsp nigra Argousier Hippophae rhamnoides Bouleau pubescent Betula pubescens Mélèze d’Europe Larix decidua Saule à oreillettes subsp Salix aurita subsp Arbres moyennement nitrophiles, indice 4-5-6 Aubépine à un style Crataegus monogyna Cyprès de Lawson subsp Chamaecyparis lawsoniana subsp Sapin de Douglas Pseudotsuga menziesii Saule à feuilles très étroites Salix eleagnos Aubépine à deux styles Crataegus laevigata Fusain d’Europe Euonymus europaeus – Griottier = Cerise du Nord Prunus cerasus Houx Ilex aquifolium Merisier Prunus avium Noisetier sp Corylus avellana Peuplier grisard Populus canescens Pommier sauvage Malus sylvestris subsp mitis Tilleul à petites feuilles Tilia cordata Laurier cerise Prunus laurocerasus « Rotundifolium » Myrobolan = Prunier cerise Prunus cerasifera Peuplier blanc Populus alba subsp Tilleul de Hollande Tilia x vulgaris ou intermedia Arbres très nitrophiles, indice 7-8-9 Cerisier à grappes Prunus padus Frêne Fraxinus excelsior Noyer Juglans regia Orme de montagne Ulmus glabra Peuplier d’Italie Populus nigra subsp pyramidalis Saule blanc Salix alba Saule marsault Salix caprea Sureau yèble Sambucus ebulus Tilleul à larges feuilles Tilia platyphyllos Osier jaune des vanniers Salix alba x fragilis = S x rubens Robinier faux-acacia Robinia pseudacacia Sureau à feuilles laciniées Sambucus nigra, var laciniata Sureau noir Sambucus nigra Cerisier tardif Prunus serotina Arbres insensibles à la présence d’azote : catégorie X Aulne glutineux Alnus glutinosa Bouleau verruqueux Betula pendula Bourdaine Frangula alnus Charme Carpinus betulus – monoïque Châtaignier Castanea sativa Chêne des marais Quercus palustris Chêne pédonculé Quercus robur Chêne rouge d’Amérique Quercus rubra Chêne sessile Quercus petraea Cornouiller sanguin Cornus sanguinea Epicéa commun Picea abies Indice N 1 2 2 2 3 3 3 3 4 4 4 4 5 5 5 5 5 5 5 5 5 6 6 6 6 7 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 9 9 ? X X X X X X X X X X X 14 Hêtre If Néflier Orme champêtre Osier rouge des vanniers Peuplier tremble Pin sylvestre Prunellier Saule des vanniers Sorbier des oiseleurs Fagus sylvatica Taxus baccata Mespilus germanica Ulmus minor Salix purpurea x viminalis = S x rubra Populus tremula Pinus sylvestris Prunus spinosa Salix viminalis Sorbus aucuparia X X X X X X X X X X Il est frappant de constater que de nombreux arbres, fort représentés dans notre région, sont indifférents à l’azote (frêne, aulne, bouleau, etc.). Il est également important de constater que nombre d’arbres peu nitrophiles se portent bien dans notre région ; cette constatation rejoint des études montrant que ce sont les plantes vasculaires les plus petites qui disparaissent en premier. Dans les bois également, ce sont les plantes variées de sous-bois qui disparaissent, avant les premiers signes de souffrance des arbres eux-mêmes. 3.2.2.4 Les autres plantes Nom français Plantes très peu nitrophiles, indice 1-2-3 Airelle Bruyère commune = Callune Cotonnière naine Myosotis hérissé Orpin âcre = Poivre des murailles Petite oseille Potentille argentée Sariette = Calament acinos Saxifrage tridactyle Trèfle « Pied-de-lièvre » Achillée sternutatoire Agrostis des chiens Ajonc d’Europe Bruyère quaternée Campanule à feuilles rondes Cotonéaster sp Drave printanière Epervière à rosette de feuilles larges Epervière en ombelle Epervière lisse Epervière orangée Epervière piloselle Epervière vulgaire Erigéron âcre Euphraise sp Gaillet des fanges Gesse des bois Herniaire glabre Jonc articulé Lin purgatif Mélampyre des prés Millepertuis élégant Ophrys abeille Nom latin Indice N Vaccinium vitis-idaea Calluna vulgaris Filago minima Myosotis ramosissima Sedum acre Rumex acetosella subsp tenuifolius Potentilla argentea Acinos arvensis Saxifraga tridactylites Trifolium arvense Achillea ptarmica Agrostis canina Ulex europaeus Erica tetralix Campanula rotundifolia Cotoneaster sp Erophila verna subsp verna Hieracium sp Hieracium umbellatum Hieracium laevigatum Hieracium aurantiacum Hieracium pilosella Hieracium lachenalii Erigeron acris Euphrasia sp Galium uliginosum Lathyrus sylvestris Hernaria glabra Juncus articulatus Linum catharticum Melampyrum pratense Hypericum pulchrum Ophrys apifera subsp apifera 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 15 Petit boucage Pimpinella saxifraga Petite cuscute Cuscuta epithymum Petite oseille Rumex acetosella subsp acetosella Petite pyrole Pyrola minor Pimprenelle = Petite pimprenelle Sanguisorba minor Polypode vulgaire = Réglisse des bois Polypodium vulgare Potentille droite Potentilla recta Potentille tormentille Potentilla erecta Rhododendron sp Rhododendron Stellaire des marais Stellaria palustris Véronique en épi Veronica spicata Alchemille Alchemilla hoppeana Alsine à feuilles ténues Minuartia hybrida Astragale à flles de réglisse Astragalus glycyphyllos Callitriche sp Callitriche sp Carline vulgaire Carlina vulgaris Driedistel Cirse des marais Cirsium palustre Cytise faux-ébénier Laburnum anagyroides Euphorbe petit-cyprès Euphorbia cyparissias Gaillet jaune = Caille-lait Galium verum Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia Gesse à larges feuilles Lathyrus latifolius Grande marguerite Leucanthemum vulgare Gymnadénie à long éperon Gymnadenia conopsea Inule conyze Inula conyza Jonc aggloméré Juncus conglomeratus Jonc filiforme Juncus filiformis Laîche à pilules Carex pilulifera Lotier corniculé ‘ Lotus corniculatus Luzule champêtre Luzula campestris Luzule multiflore subsp Luzula multiflora subsp Maianthème à deux feuilles Maianthemum bifolium Mélilot officinal = jaune Melilotus officinalis Millepertuis couché Hypericum humifusum Myrtille commune Vaccinium myrtillus Myrtille de loup = M des marais Vaccinium uliginosum Œillet velu Dianthus armeria Origan Origanum vulgare Porcelle enracinée Hypochoeris radicata Prêle des champs Equisetum arvense Prêle des marais Equisetum palustre Renoncule bulbeuse Ranunculus bulbosus Rosier rouillé = Egelantier Rosa rubiginosa Sélin à flles de carvi Selenium carvifolia Séneçon sud-africain Senecio inaequidens Stellaire graminée Stellaria graminea Tabouret des champs Thlaspi arvense Trèfle d’eau Menyanthes trifoliata Trèfle des champs Trifolium campestre Troène commun Ligustrum vulgare Violette des marais Viola palustres Plantes moyennement nitrophiles, indice 4-5-6 Agrostis commun Agrostis capillaris Aigremoine eupatoire Agrimonia eupatoria Ail arrondi Allium rotundum Ancolie sp Aquilegia sp Angélique sauvage Angelica sylvestris Arabette de Thalius = Arabette des dames Arabidopsis thaliana 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 4 4 4 4 4 4 16 Asperge Benoîte des ruisseaux Buddléa = Arbre aux papillons Buis Callitriche des marais Campanule raiponce Cardamine amère Carotte sauvage Centaurée noire Céraiste des champs Chèvrefeuille des bois Crépis à tige capillaire Epervière des murs Erythrée = Centaurée élégante Gaillet des marais Genêt à balais Géranium mollet Gnaphale des mares Guimauve officinale Jonc des crapauds Jonc épars Jonc glauque Jonquille Knautie des champs Laîche glauque Laîche paniculée Laitue scariole Lotier des fanges Luzule des bois Luzule printanière Mauve musquée blanche Mélilot blanc Millepertuis commun Muguet Onagre bisannuelle Picris fausse-épervière Renouée amphibie Rosier tomenteux Sagine apétale Scirpe des bois Séneçon à feuille de roquette Séneçon visqueux Sisymbre élevé Spergulaire rouge Stellaire aquatique = alsine Trèfle douteux = Petit trèfle jaune Verge d’or = Solidage v d’or Véronique officinale Vesce hérissée (moissons) Vipérine Achillée millefeuille Agrostis stolonifère Alchemille = Aphane des champs Buglosse officinale Campanule étalée Cardamine des bois Cassis = Groseillier noir Centranthe rouge Asparagus officinalis Geum rivale Buddleja davidii Buxus sempervirens Callitriche stagnalis Campanula rapunculus Cardamine amara Daucus carota subsp carota Centaurea nigra Cerastium arvense Lonicera periclymenum Crepis capillaris Hieracium murorum Centaurium pulchellum Galium palustre Cytusus scoparius Geranium molle Gnaphalium uliginosum Althaea officinalis Juncus bufonius Juncus effusus Juncus inflexus Narcissus pseudonarcissus subsp Knautia arvensis Carex flacca Carex paniculata Lactuca serriola Lotus uliginosus = L padunculatus Luzula sylvatica Luzula pilosa Malva moschata, cv alba Melilotus alba Hypericum perforatum Convallaria majalis Oenothera biennis Picris hieracioides Polygonum amphibium Rosa tomentosa Sagina apetala Scirpus sylvaticus Senecio erucifolius Senecio viscosus Sisymbrium altissimum Spergularia rubra Stellaria uliginosa Trifolium dubium Solidago virgaurea Veronica officinalis Vicia hirsuta Echium vulgare Achillea millefolium Agrostis stolonifera, subsp Aphanes arvensis Anchusa officinalis Campanula patula Cardamine flexuosa Ribes nigrum Centranthus ruber 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 5 5 5 5 5 5 5 5 17 Céraiste aggloméré Céraiste commun Chicorée sauvage Chrysanthème des moissons Cirse maraîcher Coquelicot = Petit coquelicot Coquelicot argémone Corydale jaune Crépis des prés Cymbalaire = Ruine de Rome Digitaire sanguine = Herbe des cours d’école Dorine à feuilles alternes Dorine à feuilles opposées Epilobe à tige carrée Epipactis à feuilles larges Euphorbe des bois Euphorbe épurge Gaillet mollugo = Caille-lait blanc Géranium découpé Grande aunée = Inule grande aunée Jonc à tiges comprimées Jonc grêle Laîche des bois Laîche des marais Laîche hérissée Laîche poilue Léontondon d’automne Léontondon Thrincie Linaire commune Luzerne tachée = Luzerne d’Arabie Matricaire camomille Menthe à feuilles rondes Menthe aquatique Millepertuis à quatre ailes Myosotis des marais Nénuphar blanc Odontite rouge subsp Orobanche du trèfle Panais des bois Petite linaire Potentille rampante = Quintefeuille Prêle des eaux Prêle géante = Grande prêle Pulicaire dysentérique Reine-des-prés Renouée bistorte Réséda jaune Roquette bâtarde Rosier des champs Rosier sauvage Saponaire officinale Sceau de Salomon Séneçon jacobée Stellaire holostée Tamier commun Tanaisie Cerastium glomeratum Cerastium fontanum subsp Cichorium intybus Chrysanthemum segetum Cirsium oleraceum Papaver dubium Papaver argemone Corydalis lutea Crepis biennis Cymbalaria muralis 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 Digitaria sanguinalis 5 Chrysosplenium alternifolium Chrysosplenium oppositifolium Epilobium tetragonum Epipactis helleborine Euphorbia amygdaloides – Euphorbia lathyrus Galium mollugo Geranium dissectum Inula helenium Juncus compressus Juncus tenuis Carex sylvatica Carex acutiformis Carex hirta Carex pilosa Leontodon autumnalis Leontodon saxatilis, subsp taraxocoides Linaria vulgaris Medicago arabica Matricaria recutita = M chamomila Mentha suaveolens Mentha aquatica Hypericum tetrapterum Myosotis scorpioides Nymphaea alba Odontites vernus subsp Orobanche minor Pastinaca sativa subsp sylvestris Chaenorhinum minus Potentilla reptans Equisetum fluviatile Equisetum telmateia Pulicaria dysenterica Filipendula ulmaria Polygonum bistorte Reseda lutea Hirschfeldia incana Rosa arvensis Rosa corymbifera Saponaria officinalis Polygonatum multiflorum Senecio jacobaea Stellaria holostea Tamus communis Tanacetum vulgare 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 18 Trèfle hybride Vergerette = Erigéron du Canada Véronique à flles de serpolet Vesce des haies Vesce des prés = Vesce jaune Ache faux-cresson = Ache nodiflore Agrostis géant Balsamine des bois Barbarée commune Berle dressée = Petite berle Bourse à pasteur Bryone dioïque Bugle rampante Camomille des champs = Fausse camomille Chardon penché subsp Chèvrefeuille = Camérisier Coquelicot = Grand coquelicot Corne de cerf Corne de cerf Cornouiller sanguin panaché Digitale pourpre Epiaire des champs Epiaire des marais Epilobe de Lamy Epilobe des montagnes Epilobe hirsute à petites fleurs Erable champêtre Fraisier sauvage Framboisier Galéopsis bifide Galéopsis tétrahit Géranium à feuilles rondes Gesse des prés Gnaphale des bois Grand boucage Grande camomille subsp Grande pervenche Jonc des chaisiers Laîche maigre Laîche pendante Lathrée clandestine Léontondon variable Matricaire inodore Menthe poivrée Mouron rouge Moutarde blanche Moutarde des champs subsp Myosotis des champs Nénuphar jaune Oseille sauvage Oxalis cornu Pâquerette Passerage champêtre Passerage négligé Patience crépue Pensée des champs Petite centaurée Trifolium hybridum Conyza canadensis Veronica serpyllifolia Vicia sepium Vicia lutea Apium nodiflorum Agrostis gigantea Impatiens noli-tangere Barbarea vulgaris Berula erecta Capsella bursa-pastoris Bryonia dioica Ajuga reptans Anthemis arvensis Carduus nutans subsp Lonicera xylosteum Papaver rhoas Coronopus didymus Coronopus squamatus Cornus sanguinea subsp Digitalis purpurea Stachys arvensis Stachys palustris Epilobium lamyi Epilobium montanum Epilobium parviflorum Acer campestre Fragaria vesca Rubus idaeus Galeopsis bifida Galeopsis tetrahit Geranium rotondifolium Lathyrus pratensis Gnaphalium sylvaticum Pimpinella major Tanacetum parthenium subsp Vinca major Scirpus lacustris Carex strigosa Carex pendula Lathraea clandestina Leontodon hispidus Matricaria maritima subsp inodora Mentha x piperita Anagallis arvensis subsp arvensis Sinapis alba Sinapis arvensis subsp Myosotis arvensis Nuphar lutea Rumex acetosa Oxalis corniculata Bellis perennis Lepidium campestre Lepidium densiflorum subsp neglectum Rumex crispus Viola arvensis Centaurium erythrea 5 5 5 5 5 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 19 Petite ciguë subsp Petite pervenche Plantain à larges feuilles Populage des marais Potentille stérile ou faux-fraisier Pulmonaire officinale Ravenelle Renouée des oiseleurs Renouée du Japon Renouée faux-liseron Réséda des teinturiers = Gaude Ronce groupe «fruticosus » Ronce sp Rorippe des champs Sagine rampante Salsifis des prés subsp Souci officinal Surelle = Pain de coucou Trèfle blanc = Coucou Valériane officinale à rejets Verge d’or (= Solidage) du Canada Véronique des montagnes Véronique des ruisseaux Véronique mouron d’eau Vesce à 4 graines Violette des bois Viorne obier Plantes très nitrophiles, indice 7-8-9 Ail des vignes Amarante à épi vert Arroche étalée Balsamine géante = B de l’Himalaya Barbarée intermédiaire Benoîte commune Bouillon blanc Cardamine hérissée Cardère sauvage = Cabaret des oiseaux Cardère velue Cératophylle submergé Cerfeuil musqué Chénopode blanc Circée de Paris Cirse des champs Cirse des champs à limbe foliaire souple, peu épineux Clématite des haies Colza Corydale solide Cresson de fontaine Cynoglosse officinale Elodée à flles étroites = Peste d’eau Epiaire des bois = Ortie puante Erable sycomore Euphorbe des jardins Euphorbe réveil-matin Ficaire fausse renoncule Fumeterre officinale Gagée à spathe Aethusa cynapium subsp Vinca minor Plantago major Caltha palustris Potentilla sterilis Pulmonaria officinalis Raphanus raphanistrum Polygonum aviculare Fallopia japonica Polygonum convolvulus Reseda luteola Rubus fruticosus subsp Rubus sp Rorippa sylvestris Sagina procumbens Tragopogon pratensis subsp Calendula officinalis Oxalis acetosella Trifolium repens Valeriana repens Solidago canadensis Veronica montana Veronica beccabunga Veronica anagallis-aquatica Vicia tetrasperma sp Viola reichenbachiana Viburnum opulus 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 Allium vineale Amaranthus hybridus Atriplex patula Impatiens glandulifera Barbarea intermedia Geum urbanum Verbascum thapsus Cardamine hirsuta Dipsacus fullonum Dipsacus pilosus Ceratophyllum submersum Myrrhis odorata Chenopodium album Circaea lutetiana Cirsium arvense 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 Cirsium arvense, var arvense 7 Clematis vitalba Brassica napus, subsp napus Corydalis solida Nasturtium officinale Cynoglossum officinale Elodea nuttallii Stachys sylvatica Acer pseudoplatanus Euphorbia peplus Euphorbia helioscopia Ranunculus ficaria subsp bulbilifer Fumaria officinalis Gagea spathacea 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 20 Gaillet croisette Galinsoga velu Géranium colombin = Pied de pigeon Géranium des prés Géranium fluet Grande cuscute Herbe à Robert Herbe aux chantres Iris jaune Laiteron des marais Laiteron épineux Lamier amplexicaule Lamier découpé Lamier pourpre – Lampsane commune Lierre terrestre Lycope d’Europe Lysimaque des bois Massette à feuilles étroites Mélilot à petites fleurs Mercuriale vivace Méringie trinervée Molène noire Moutarde noire Myosotis des forêts Myriophylle en épi Parisette Perce-neige subsp Potentille des oies Primevère élevée Renoncule rampante Renoncule sarde Renouée douce Renouée persicaire Ronce bleue Roseau Rubanier rameux Rumex sanguin Scrofulaire ailée Scrofulaire aquatique Scrofulaire noueuse Stellaire des bois Trèfle fraise Vélar fausse-giroflée Verge d’or= Solidage glabre Véronique à feuilles de lierre Véronique de Perse Verveine officinale Aegopode podagraire Ail des ours Anémone fausse renoncule Armoise commune Arum (Gouet) tacheté Arum = Gouet Arum maculé subsp Ballotte fétide Ballotte noire Bardane = Petite bardane Cruciata laevipes Galinsoga ciliata Geranium colombinum Geranium pratense Geranium pusillum Cuscuta europea Geranium robertianum Sisymbrium officinale Iris pseudacorus Sonchus palustris Sonchus asper Lamium amplexicaule Lamium hybridum Lamium purpureum Lapsana communis Glechoma hederacea Lycopus europaeus Lysimachia nemorum Typha angustifolia Melilotus indica Mercurialis perennis Moehringia trinervia Verbascum nigrum Brassica nigra Myosotis sylvatica Myriophyllum spicatum Paris quadrifolia Galanthus nivalis subsp Potentilla anserina Primula elatior Ranunculus repens Ranunculus sardous Polygonum mite Polygonum persicaria Rubus caesius Phragmites australis Sparganium erectum Rumex sanguineus Scrophularia umbrosa Scrophularia auriculata Scrophularia nodosa Stellaria nemorum Trifolium fragiferum Erysimum cheiranthoides Solidago gigantea Veronica hederifolia Veronica persica Verbena officinalis Aegopodium podagraria Allium ursinum Anemone ranunculoides Artemisia vulgaris Arum maculatum Arum maculatum Arum maculatum subsp Ballota nigra subspfoetida Ballota nigra subsp nigra Arctium minus 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 21 Berce Berce Berce du Caucase Bident triparti Campanule gantelée Cardamine impatiente Céraiste aquatique Cerfeuil penché Cerfeuil sauvage – observer la tige creuse Chélidoine Chénopode à graines nombreuses = Ch polysperme Chénopode hybride Chou moellier Cirse commun Compagnon rouge Consoude officinale Douce-amère = Morelle douce-amère Epilobe en épi Epilobe hérissé Epilobe rosé Eupatoire chanvrine Gaillet gratteron Galinsoga Géranium des Pyrénées Houblon Laiteron maraîcher Massette à larges feuilles Matricaire discoïde Mauve sylvestre Mercuriale annuelle Monnaie du pape Morelle noire Moscatelline Mouron des oiseaux Oeillette Onoporde acanthe Patience agglomérée Pétasite Petite ortie Plantain d’eau Renouée poivre d’eau Rorippe à petites fleurs Rorippe amphibie Séneçon de Fuchs Séneçon vulgaire Stramoine = Pomme épineuse Torilis du Japon = Torilis anthrisque Vergerette annuelle Violette odorante Alliaire officinale Angélique vraie Arroche hastée Aster de jardin Bardane = Grande bardane Bident à feuilles connées Heracleum sphondylium, var sphondylium Heracleum sphondylium, var angustifolium Heracleum mantegazzianum Bidens tripartita Campanula trachelium Cardamine impatiens Myosoton aquaticum Chaerophyllum temulum Anthriscus sylvestris Chelidonium majus Chenopodium polyspermum var acutifolium Chenopodium hybridum Brassica oleracea, cv Medullosa Cirsium vulgare Silene dioica Symphytum officinale Solanum dulcamara Epilobium angustifolium Epilobium hirsutum Epilobium roseum Eupatorium canabinum Galium aparine Galinsoga parviflora Geranium pyrenaicum Humulus lupulus Sonchus oleraceus Typha latifolia Matricaria discoidea Malva sylvestris Mercurialis annua Lunaria annua Solanum nigrum Adoxa moschatellina Stellaria media Papaverum somniferum Onopordum acanthium Rumex conglomeratus Petasites hybridus Urtica urens Alisma plantago-aquatica Polygonum hydropiper Rorippa palustris = R islandica Rorippa amphibia Senecio fuchsii Senecio vulgaris Datura stramonium Torilis japonica Erigeron annuis Viola odorata Alliaria officinalis Angelica archangelica Atriplex hastata Aster novi-belgii Arctium lappa Bidens connata 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 9 9 9 9 9 9 22 Chénopode rouge Chenopodium rubrum Grande ortie Urtica dioica Lamier blanc Lamium album Liseron des haies Calystegia sepium Mauve à feuilles rondes = Petite mauve Malva neglecta Patience maritime Rumex maritimus Raifort = Cranson Armoracia rusticana Renoncule scélérate Ranunculus sceleratus Rumex à feuilles obtuses Rumex obtusifolius Plantes insensibles à la présence d’azote : catégorie X Anémone sylvie Anemone nemorosa Bec de cigogne Erodium cicutarium Bleuet = Centaurée bleuet Centaurea cyanus Brunelle commune Prunella vulgaris Cardamine des prés Cardamine pratensis Centaurée jacée = Tête de moineau Centaurea jacea Erable plane Acer platanoides Laîche à épis espacés Carex remota Laiteron des champs Sonchus arvense Lierre Hedera helix Liseron des champs à corolle blanche Convolvulus arvensis Luzerne Medicago sativa Luzerne lupuline = Minette Medicago lupulina Lychnis fleur-de-coucou Lychnis flos-cuculi Lysimaque commune Lysimachia vulgaris Lysimaque nummulaire = Herbe aux écus Lysimachia nummularia Menthe des champs sp Mentha arvensis sp Nielle des blés Agrostemma githago Plantain lancéolé Plantago lanceolata Renoncule âcre = Bouton d’or Ranunculus acris Rosier des chiens Rosa canina Sabline à feuilles de serpolet Arenaria serpyllifolia Salicaire commune Lythrum salicaria Sapin pectiné Abies alba Trèfle des prés Trifolium pratense Tussilage Tussilago farfara Véronique des champs Veronica arvensis Véronique petit chêne Veronica chamaedrys Vesce à épis Vicia cracca Vesce cultivée Vicia sativa subsp sativa Violette de Rivin Viola riviniana 9 9 9 9 9 9 9 9 9 X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X Dans les ballades, nous constatons que les plantes avec indice 1 se retrouvent dans les graviers ou dans les interstices de murs et dans l’asphalte (par exemple, le quai de la gare à Frasnes). Les plantes de zone sablonneuse (Bruyère, Airelle) aiment les sols pauvres. On comprend mieux pourquoi on rencontre tant d’orties, berces, rumex, galinsoga, épilobes ou de consoudes… Cela étant, on constate que certaines plantes nitrophiles se retrouvent plus rarement, car la présence de telle ou telle plante dépend d’autres indices (hydrométrie, luminosité, température, continentalité, acidité du sol, etc.). Les ballades se présentent bien différemment lorsqu’on a cette liste en main ! 23 3.2.1 Les mares, fossés et petits cours d’eau La masse de végétation dans et autour de l’eau augmente sous l’influence de l’azote, ce qui conduit à un atterrissement plus rapide des mares. La conséquence est une disparition d’habitat pour les amphibiens, mollusques et insectes (et leurs larves !), entrainant la disparition des oiseaux limicoles et aquatiques. L’apport de nitrate et de phosphate inorganique provoque également des proliférations de lentilles et d’algues vertes filamenteuses, qui entrainent une asphyxie du milieu aquatique. Ce phénomène affecte également les habitants des mares, puisqu’il contribue à interrompre la chaine alimentaire. 3.2.1 Les chemins creux Les chemins creux, qui sillonnent notre paysage, présentent une richesse floristique et faunistique particulièrement intéressante. Leurs pentes plus ou moins abruptes et profondes sont couvertes d'une végétation variée où les arbres côtoient arbustes, plantes herbacées, mousses et champignons. Ils présentent une diversité d'habitats et de nourriture pour les insectes, oiseaux et petits mammifères. Creusés progressivement, au fil des années, par le ruissellement des eaux s'écoulant du plateau vers la vallée, les chemins creux se sont formés le long des chemins tracés par le passage régulier des hommes. En zones agricoles, ces chemins sont encore plus précieux puisqu'ils constituent les principaux refuges pour la faune et forment des couloirs de liaison entre des zones de biodiversité plus élevée. Ils n’échappent pas à la constatation générale ; de plus en plus de ronces, d’orties, de berces et de graminées envahissent ces lieux privilégiés. 3.2.2 Les bois et forêts L’azote provient de plusieurs sources (percolation des champs en amont, nappe phréatique et dépôts atmosphériques). Le dépôt atmosphérique est important, étant donné que la surface totale de feuilles est conséquente dans les forêts de feuillus. Ce dépôt est moindre s’il existe en bordure de forêt de 3 larges lisières de buissons, qui peuvent capter une partie de l’azote. Des études hollandaises ont montré : • • • • L’azote atmosphérique se dépose dans les forêts hollandaises à un taux actuel 4 fois supérieur au taux de 18kg/N/ha/an souhaitable (norme prévue pour 2030 !) 80% des forêts ont normalement un milieu oligotrophe et sont donc touchés par l’eutrophisation : o L’azote accroit le rythme de croissance des arbres et la quantité de feuilles produites. Ces feuilles tombent en automne et forment une couche anormalement épaisse de feuilles mortes (jusqu’à 20 cm), étouffant des plantes sensibles comme l’anémone et les champignons, mais empêchant aussi les coléoptères et autres insectes de mener à bien leur travail de dégradation. o Le temps de dégradation des feuilles et du bois mort s’allonge et les cycles ne sont plus bouclés à temps. Les arbres qui ont poussé vite, grâce à l’azote, sont moins résistants aux parasites et aux agressions atmosphériques : o La masse de feuilles plus grande et le développement racinaire plus petit les rendent sensibles au vent et donc au déracinement o Les cellules fragilisées sont plus sensibles au gel, à la sècheresse et aux parasites Autres conséquences sur la diversité : en lisière, sur les 20 premiers mètres, les espèces nitrophiles (surtout orties et ronces) prolifèrent et deviennent parfois très grandes : o Elles prennent la lumière et la place, au détriment des autres plantes plus fragiles 3 Stikstof belasting in Nederland (Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu) ; http://www.probos.net/bosdigitaal/html/ess_gezondetoekomst.html ; Het gevaar van verstikstoffing, verbraming en verbrandneteling. Marieke Aarden de Volkskrant 26 april '08 24 les insectes et papillons (Nymphalidae), rattachés aux plantes nitrophiles, gardent leurs habitats et supplantent les autres insectes Un glissement important dans la représentation des champignons : o les champignons mycorhiziens ne supportent pas bien les milieux trop riches en azote, o les carpophores ont du mal à traverser la couche de feuilles mortes devenue anormalement épaisse, o les champignons parasites, qui détruisent les arbres fragilisés, sont par contre de plus en plus fréquents (notamment l’armillaire couleur de miel) o • De fait, nous constatons dans nos ballades que les champignons mycorhiziens (bolets, russules, etc.) se font de plus en plus rares ; il faut préciser que la sécheresse a aussi son mot à dire dans ce phénomène. La photo ci-contre montre une lisière de bois (Bois de la Houppe – 2010). ll faut remarquer la masse importante de ronces, qui montre jusqu’a 2 – 3 mètres, empêchant la lumière de rentrer dans le sousbois. 3.2.1 Les zones humides Dans notre région, les zones humides sont généralement situées dans les vallées, vallons et zones en contrebas ; elles reçoivent l’azote qui a percolé des terrains situés plus haut, en plus de l’azote atmosphérique et de celui charrié par l’eau… Toutes ces zones sont actuellement à considérer comme vulnérables, voire en danger et font l’objet de recensements dans le cadre de Natura 2000. Les mégaphorbiaies au sol riche, un peu plus sec, sont dorénavant dominées par le liseron des haies, l’eupatoire chanvrine, la consoude officinale, l’épilobe hirsute, l’épilobe à petites fleurs et la grande ortie. Cette dernière espèce peut dominer le tapis végétal sur les sols particulièrement riche en azote (voir l’exemple de l’annexe 2.). 25 3.2.2 Les bords de chemins D’une façon générale, les bords de route sont très verts mais moins fleuris (adieu Grande Marguerite, peu d’Achillée millefeuille, peu de Tanaisie… qui a vu une Achillée sternutatoire ou un Bleuet ?) Les récents inventaires montrent une strate herbacée exubérante composée essentiellement de plantes nitrophiles : ortie dioïque, cerfeuil sauvage, gaillet gratteron, podagraire, berce, consoude officinale, lierre terrestre, ainsi qu’une prolifération des graminées. Bordure de prairie non amendée et fauchée avec exportation (Wodecq 2010) Strate herbacée en bordure de champ amendé (Wodecq 2010) 26 4 QUE FAIRE ? 4.1 L’essentiel : diminuer l’apport de polluants 4.1.1 Action Européenne : la « Directive Nitrate » L’Union Européenne se préoccupe beaucoup de la problématique des nitrates depuis 1990. La Directive européenne 91/676/CEE, communément appelée la Directive Nitrate, a convenu d’un plafond d’émissions d’azote en provenance de l’agriculture de 30 kg N/Ha/an, à atteindre en 2010 (cet objectif n’est malheureusement pas atteint !). Cette directive, adoptée en 1991, concerne la protection des eaux contre la pollution par le nitrate à partir de sources agricoles. La figure suivante montre bien : • • une diminution du total des dépôts d’azote (stikstofdepositie) sans pour autant atteindre l’objectif fixé (doel 2010) le problème des émissions d’ammoniac (ammoniakale stikstof) qui sont largement supérieures à l’ensemble des autres sources (stikstofoxides) Source : Nutrientenbeheer UZ Gent 2010 27 4.1.2 Action en Wallonie : le PGDA et Nitrawal En 2002, la Directive Nitrate a été transposée en droit wallon pour devenir le Programme de Gestion Durable de l'Azote en agriculture (PGDA), rendant dès lors les dispositions obligatoires pour le monde agricole. Elle concerne donc la protection des eaux contre la pollution par le nitrate à partir de sources agricoles. Elle impose un seuil de 50 mg de nitrate par litre d'eau (égal à la norme de potabilité fixée par la Directive européenne), aussi bien pour les eaux de surface que pour les eaux souterraines ; le but final étant d’éviter d’eutrophiser davantage la Mer du Nord ! En vue d'assurer, ces objectifs, la Wallonie est tenue de : • Désigner les zones vulnérables, zones dans lesquelles la teneur en azote dépasse les 50 mg/l ou risque de les dépasser • Etablir un code de bonnes pratiques agricoles, qui seront mises en œuvre par les agriculteurs • Elaborer un programme prévoyant la formation et l'information des agriculteurs, en vue de promouvoir l'application du code de bonnes pratiques agricoles. Les agriculteurs ne sont pas les seuls contraints à une législation en la matière. En effet, les sources de nitrate sont également d'origine industrielle ou urbaine. Des législations existent également à ce sujet afin de gérer globalement notre ressource en eau. En décembre 2000, l’association sans but lucratif NITRAWAL est créée et encadrée par des scientifiques universitaires, un syndicat agricole et des sociétés de distribution d’eau. NITRAWAL a été créé pour protéger les ressources en eau wallonne de la pollution par le nitrate. C’est un service gratuit qui encadre les agriculteurs pour les aider à atteinte les objectifs de la « directive nitrates ». Les trois moyens principaux sont : 1. Capter l’azote du sol en excès par la mise en place de bandes boisées et de haies en bordure des champs 2. Utiliser rationnellement les engrais en agriculture (analyser la valeur agronomique des sols et privilégier les engrais naturels) ; en utiliser le moins possible et au bon moment uniquement pendant la période de croissance des plantes 3. La Culture Intermédiaire de plantes Piège A Nitrate (CIPAN), telles que : a. b. c. d. La moutarde : plante aux fleurs jaunes la phacélie : plante aux fleurs de couleur mauve (véritable « usine » à mycorhizes) le ray-grass : graminée, herbe de prairie ou de gazon le seigle : céréale rustique qui sera labourée en fin d’hiver Pourquoi implanter une CIPAN ? L’agriculteur sème la CIPAN fin août et la culture restera en place jusqu’en automne. Semée après les cultures principales, la CIPAN va germer et se développer assez rapidement pour couvrir le sol et le coloniser de ses racines. En se développant, les racines vont puiser dans le sol le surplus d’engrais (le nitrate en particulier) provenant de la culture précédente ou du sol lui-même. Ce piégeage empêche alors la percolation du nitrate vers les eaux souterraines durant l’hiver. Sous l’action du gel, ou après passage d’un outil mécanique broyeur, la plante sera détruite durant l’hiver. Elle ne sera donc pas récoltée ! En se décomposant, elle restituera lentement au sol les éléments qu’elle avait prélevés, éléments alors disponibles pour la culture qui sera semée au printemps. Ces cultures ‘piège à nitrate’ présentent d’autres avantages ; elles protègent également le sol contre l’érosion (par la pluie, le vent et le gel) et peuvent assurer le rôle d’abri pour la faune durant l’hiver. 28 Extrait du rapport fédéral wallon 2009 : 1. Les quantités d'azote émises par l'industrie ont baissé de 87% entre 1985 et 2005, grâce à l'optimisation des processus et à une meilleure épuration des eaux. 2. Les quantités émises par les ménages ont baissé dans une moindre mesure (- 26%) ; cette dernière diminution est probablement liée à l'obligation, depuis 1995, de prévoir progressivement des systèmes d'épuration des eaux d'égouttage éliminant l'azote. 3. Les quantités d'azote émises par le secteur agricole ont fortement augmenté (30%) entre 1985 et 2000 et ont ensuite baissé de 18 % entre 2000 et 2005 ; au total pour l’agriculture, les émissions ont augmenté de 12% depuis 1985 4. Globalement et tous secteurs confondus, les quantités émises d'azote dans l'eau en Wallonie ont diminué de 34 % entre 1985 et 2005 ; cependant même s'il y a une nette amélioration, ce taux de réduction reste en dessous de l'objectif de réduction de 50 % fixé par l’UE pour 2010. 4.1.3 Protéger les cours d’eau Il faudrait aménager des bassins versants en reconstituant des réseaux de bocage, talus, haies et bandes enherbées, suffisants en taille et cohérents avec le relief et la pédologie. Ces réseaux diminueront le ruissellement des eaux pluviales qui favorisent l'entrainement de nutriments, dont les nitrates, qui seront mieux retenus si les capacités d'infiltration du sol sont restaurées. Comment préserver les cours d’eau par des bandes arbustives 4.1.4 Diminuer les autres polluants Il conviendrait de diminuer le plus possible : • • Les pesticides : leur arrivée dans les cours d'eau tuent de nombreux organismes, contribuant ainsi à l'eutrophisation Les phosphates : il ne faut pas oublier de souligner que les ménages sont une source importante de pollution ; l’utilisation de produits sans impact sur l'environnement pour les lessives et le nettoyage n’est pas encore répandue, encore moins obligatoire, et la pollution par les eaux grises reste un problème majeur. 29 4.1.5 Limiter le consommation de viande Il faudrait oser briser un autre grand tabou de notre société : notre consommation de viande est tout à fait excessive. En effet, un apport de 200 g par personne et par semaine est largement suffisant, alors qu’actuellement la consommation occidentale et américaine tourne autour de 200 à 300 g par jour !! Tous ces élevages qui nous polluent, existent à cause de la demande d’un public qui ignore les méfaits de la viande sur notre santé et sur l’environnement. 4.2 Restaurer les écosystèmes = exporter pour appauvrir 4.2.1 La restauration est-elle possible ? L’état initial des écosystèmes n’est pas toujours bien connu, beaucoup d’études ayant débuté après le début de l’acidification des sols ; je n’ai, par exemple, pas trouvé de relevé botanique datant des années 1970 à 1990, dans la région des collines. Il est donc difficile de prédire avec précision quand les écosystèmes seront restaurés. Certains experts prédisent des restaurations sur des échelles de temps de l’ordre de plusieurs décennies, car la recolonisation des espèces et l’acquisition d’un certain équilibre dans les biotopes dépend de plusieurs facteurs : • • • Les caractéristiques des milieux (hygrométrie, nature du sol, etc.) et les caractéristiques des espèces (de leur système de locomotion, de leur cycle de reproduction, de leur taille, de leurs proies, etc.) Les systèmes biologiques qui changent avec le temps : les forêts et les étangs vieillissent… Les périodes de froid, d’inondation, de sécheresse qui peuvent aussi influencer la progression de la restauration. Cependant, si l’apport global en azote ne diminue pas, tout les moyens proposés ci-dessous reviendront à vider l’océan avec une cuillère ; c’est tout l’enjeu d’une législation forte et surtout respectée ! 4.2.2 Restauration locale et ponctuelle : comment exporter Plusieurs méthodes existent pour initier localement la restauration d’un écosystème eutrophisé en exportant l’azote. Il s’agit bien évidemment d’un travail énorme, mais ces pratiques ont toutes leur sens pour préserver la diversité, en attendant que les dépôts atmosphériques se normalisent et qu’une restauration plus globale soit envisageable. Comment faire ? PATURAGE EXTENSIF Le moyen le plus naturel est le pâturage extensif par ruminants, à condition de ne pas apporter de complément de fourrage en hiver ou d’enlever les animaux en hiver, puisque le raisonnement de base est d’exporter. Evidemment il est exclu d’amender les prairies ! C’est ainsi que l’association Natuutpunt gère plusieurs de ses réserves (vache de l’espèce rustique « Galloway »). FAUCHE Un autre moyen est le fauchage avec exportation du produit de fauche. Les effets sur la flore sont différents ; on constate que le pâturage exerce une pression sélective sur la flore en favorisant fortement les dicotylées favorables à l'entomofaune floricole (par exemple, les chardons et les aconits, bref les "refus"), ce qui n’est pas le cas de la fauche, puisque toutes les plantes sont fauchées sans exception. 30 Mais que faire de cette biomasse ? Des essais ont été faits pour tester les différentes possibilités : 1) laisser en place 2) brûler 3) broyer et laisser en tas 4) exporter (et payer la taxe sur les déchets !). Le pire est de laisser en place ; on peut constater par exemple que les branchages de peuplier ou de saules, laissés à terre, entraînent une recrudescence d'orties et de ronces (nitrophiles !). Brûler est possible mais pose de nombreux problèmes de sécurité et de pollution de l’air. Exporter est difficile et cher. Le maintien en place « en tas » résulte curieusement en un très faible enrichissement en azote ; c'est donc cette méthode qui serait la meilleure. FORETS : diminution de la couche de feuilles mortes par ramassage partiel SCRAPPAGE Cette méthode est utilisée pour la restauration d’espaces naturels à vocation de biodiversité. Elle consiste à enlever la couche superficielle du sol et a été testée (le plus fréquemment avec succès) dans de nombreux pays, dont la France sur de nombreuses réserves naturelles ou autres sites protégés. Elle peut avoir des objectifs différents : • restaurer des espèces végétales ou fongiques disparues mais dont les graines ou spores sont toujours présents dans les couches profondes du sol • restaurer un sol propice aux plantes des milieux oligotrophes qu'on plantera ou sèmera. Exemple de terre ayant subi un scrappage L’efficacité semble assurée dans le cas de semis de fleurs sauvages ; une expérience (Landlife à Huyton au milieu des années 1990) de décapage suivi d'un ensemencement de fleurs sauvages a permis en 7 ans de passer d'une diversité spécifique (nombre total d'espèces différentes) de 16 à 57. Le sol devenu ou redevenu oligotrophe, les espèces n'y poussent que lentement, ce qui réduit énormément le temps et les difficultés et coûts de gestion (faibles couts postopératoires), tout en restaurant des zones paysagères appréciées pour leurs tapis de fleurs. Cependant, si une source de nutriments proche vient "recontaminer" le terrain, les plantes qui ont reconquis la surface décapée risquent à nouveau de rapidement disparaître. La création de haies faisant écran avec les champs, surtout s’ils sont situés en amont doit donc compléter cette méthode. 31 4.2.3 Gestion communale des bords de chemins Les bords de chemin sont très importants, surtout dans un petit pays où il n’y a pas assez de place pour les friches et les espaces verts. Bien gérés, ils peuvent être très fleuris et contribuer largement à sauvegarder la biodiversité, aussi bien végétale qu’animale (batraciens, invertébrés) ; de plus, ils représentent des couloirs de liaison non négligeables pour la faune sauvage. Il n’y a qu’une solution : le fauchage tardif pour permettre la nidification, la reproduction des insectes et la formation de graines des plantes sauvages et ensuite, obligatoirement l’enlèvement du produit fauché pour appauvrir le sol et éviter l’envahissement de la flore nitrophile banale peu diversifiée et des graminées. 4.2.4 Vous et moi… les jardins privés Il faut prendre conscience que les nitrates ignorent les limites de propriétés ; votre jardin reçoit les nitrates des autres et vous envoyez les vôtres aux terrains situés en dessous. La présence d’azote dans votre jardin, que ce soit parce que c’est un ancien pré ou que ce soit parce que vous apportez de l’engrais (croyant bien faire !) et dans tous les cas parce que l’eau de pluie est riche en azote, entraine des changements parfois bienvenus ou non. Certaines plantes que vous souhaitez cultiver poussent à gogo ; d’autres, indésirables, poussent à la limite encore mieux… qui n’a pas pesté contre les orties, la podagraire, la chélidoine, le gaillet ? Une autre conséquence est souvent méconnue : les graminées ne demandent qu’à pousser et il faut tondre plus souvent. Que faire de cette biomasse indésirable ? La laisser sur place ? La pelouse n’en poussera que mieux et ne comportera aucune autre plante (reconnaissez que des pâquerettes dans la pelouse c’est mignon). L’enlever ? Oui mais qu’en faire ? Les conseils visent tous à appauvrir le sol et à diminuer la production de cette biomasse dont plus personne ne sait que faire et que les déchetteries n’accepteront bientôt plus. Prendre conscience du problème Les français et les belges sont les premiers consommateurs mondiaux de produits de jardinage et les jardins reçoivent des quantités très importantes de pesticides et d’engrais. Prendre en compte les apports de nitrates hors jardinage Les sources de nitrates extérieures proviennent des retombées atmosphériques (pour lesquelles vous ne pouvez rien) et de vos voisins. Force est de constater que le « droit de propriété » est aujourd’hui à géométrie variable. Si l’Etat prête une oreille attentive aux plaintes de certains syndicats agricoles ou propriétaires forestiers qui voient dans la protection de la nature en général et dans Natura 2000 en particulier une « atteinte au droit de propriété », aucune réglementation n’interdit à votre voisin, agriculteur notamment, de polluer votre terrain. Tout ce que vous pouvez faire, c’est l’inciter à mettre en place une « bande enherbée » non amendée en limite de votre propriété. Mais cela n’est basé actuellement que sur le volontariat. Il reste maître chez lui. Et donc chez vous. 32 Traiter les espaces envahis par les nitrophiles La seule manière d’enlever les nitrates, c’est d’enlever de la matière organique qui va se décomposer en nitrates. Il faut donc retirer les plantes pour appauvrir le sol et épuiser les nitrophiles – en ne laissant rien sur place – sinon le cycle infernal nitrates/nitrophiles continue. Si le problème est ponctuel, vous pouvez stocker les produits de fauche ou de coupe dans un bac de compostage pour le potager ou les utiliser comme mulching. Si votre terrain est largement envahi par les nitrophiles, ce sera soit la direction de la déchetterie, dans la mesure ou celle-ci accepte encore les déchets verts (devenus trop nombreux !), soit la mise en tas dans un coin du jardin en laissant sécher ; ces tas serviront de refuge aux petits animaux en hiver. Pelouses Idéalement, il faudrait faucher deux fois par an et exporter le produit de fauche ; les avantages sont multiples : • • • Le fauchage tardif permet de boucler le cycle de reproduction des insectes, quoique moins bien que le pâturage extensif Le gazon est moins stimulé et poussera moins vite (la biomasse diminue) Le gazon se peuplera peu à peu de plantes non nitrophiles et fleurira, pour le grand bonheur des abeilles, bourdons, papillons… et le nôtre ! Prés fleuris Les conseils sont les mêmes que pour la pelouse ; le mélange pour pré fleuri sera choisi en fonction de la pauvreté du sol et de l’humidité. Si le sol est trop riche, un pré fleuri sera impossible à installer, sauf avec un scrapppage préalable. Les laboratoires d’écologie des graminées de l’UCL ont édité une brochure très intéressante à ce sujet. Implantation de couvre-­sol à feuilles persistantes, Un bon choix car ne nécessitant pas de tonte et générant moins de déchets verts. Ils seront bien évidemment choisis parmi les plantes autochtones pour permettre à la faune locale de s’y épanouir. Potager et plantes gourmandes (fraisier, iris des jardins, lupins) Il sera amendé par le compost issu du produit de fauchage et non par des engrais minéraux, qui viennent encore en rajouter… A combiner avec une rotation des cultures. 33 5 CONCLUSIONS Avant de commencer ma formation de guide, j’ignorais l’existence même de plantes nitrophiles et de retombées d’ammoniac atmosphérique. Pendant les relevés botaniques, les responsables ont attiré mon attention sur le déclin floristique dans la région des collines. C’est ce qui a amorcé ma curiosité et m’a poussé à explorer ce sujet bien vaste, me faisant découvrir le « monde des nitrates ». Dans ce mémoire, j’ai donc tenté de cerner le plus clairement possible ce problème des nitrates en omettant volontairement de parler de tous les (importants et nombreux !) problèmes concomitants qui se présentent (érosion, phosphates, déséquilibres cationiques des sols, etc.), car cela nous aurait menés beaucoup trop loin. Dans notre pays, la lutte contre l’eutrophisation est, avec les problèmes de changement climatique et l’émission de particules fines, un des enjeux majeurs de ce siècle. Il apparaît clairement que 80% de la biodiversité (faune et flore) est menacée par l’eutrophisation et que 90% du territoire belge et français sont concernés. • Depuis 40 ans, l’utilisation d’engrais et l’agriculture intensive ont créé un excédant de nitrates en Europe, surtout sous forme de retombées atmosphériques d’ammoniac • Cet excès conduit à l’acidification des sols et à l’eutrophisation des écosystèmes • La biodiversité est donc mise en danger par les nitrates, en particulier le milieu oligotrophe et sa faune, beaucoup plus diversifié que le milieu eutrophisé. • Pour restaurer l'oligotrophie des milieux, il est indispensable d'exporter la biomasse (pâturage extensif, fauche, etc.) La Directive Nitrate de l’UE a bien créé un cadre légal cohérent pour diminuer l’apport de nitrates issus de l’agriculture, mais actuellement on constate encore : • Trop d’élevages, donc trop de production d’ammoniac et trop de lisier (il y autant de cochons que d’habitants en Flandre, et bien plus en Bretagne)… • Trop d’importation de nourriture animale et trop de cultures fourragères gourmandes en engrais et en eau… • Trop de production de viande, dont la consommation en excès est néfaste pour l’homme et pour l’environnement Notre société changera-t-elle à temps pour protéger notre biodiversité et nos ressources en eau potable ? Chacun doit sans doute apporter sa contribution (gérer son jardin en connaissant les problèmes, utiliser des produits ménagers verts, manger bio pour diminuer l’impact des pesticides sur l’eau et manger moins de viande…). Désormais, je vois d’un autre œil nos relevés botaniques et nos ballades guidées … ! 34 6 ANNEXES 1. Charge critique d’azote par biotope 2. Relevé de prairie humide moyennement amendée 3. Relevé de friche et bord de bois 35 6.1 ANNEXE 1. Charge critique d’azote par biotope 36 6.2 ANNEXE 2. Relevé de prairie humide moyennement amendée Ce relevé montre la présence de 78 espèces, la réhabilitaiton de cette prairie par exportation pourrait faire augmenter le nombre d’espèces de 100 à 130. Faucq Michel Enghien, le 20 septembre 2010. Présents : Beljonne Georgette, Everaerts Christine, Faucq Michel, Grandjean Valérie, Scouflaire Gaétane, Tummer Jean, Vanopdenbosch Yves, Venderick Pierre, Verpoorte Christian, Wenderickx Danielle. Excusés : Corteville Claude, Olivier Etienne, Verbraeck Sara, Vlaminck Michel. Atlas botanique : E 353-32. Liste des plantes répertoriées au lieu-dit « Mont » à Flobecq (aux confins d’Ogy et d’Everbeek), sur la prairie semi-naturelle appartenant à M. Schiettecatte, Everbeek. Agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera, subsp.). Aubépine à un style (Crataegus monogyna). Aulne glutineux (Alnus glutinosa). Baldingère (Phalaris arundinacea). Berce (Heracleum sphondylium, var. sphondylium). Centaurée jacée = Tête de moineau (Centaurea jacea). Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum) Céraiste commun (Cerastium fontanum subsp.). Cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris) – observer la tige creuse. Charme (Carpinus betulus) – monoïque. Chêne pédonculé (Quercus robur) + galle sur feuilles de chêne (à vérifier). Chiendent commun (Elymus repens). Cirse commun (Cirsium vulgare). Cirse des champs (Cirsium arvense). Compagnon rouge (Silene dioica). Consoude officinale (Symphytum officinale). Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea). Cornouiller sanguin panaché (Cornus sanguinea subsp.). Subspontané. Cytise faux-ébénier (Laburnum anagyroides). Planté. Dactyle vulgaire (Dactylis glomerata). Epiaire des bois = Ortie puante (Stachys sylvatica). Epilobe de Lamy (Epilobium lamyi). A vérifier. Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum). Fétuque rouge (Festuca rubra). Fléole des prés (Phleum pratense). Rouille sur tige à vérifier. Frêne (Fraxinus excelsior) Fromental (Arrhenatherum elatius subsp.). Gaillet gratteron (Galium aparine). Galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit). Grande ortie (Urtica dioica). + galle sur feuilles (à vérifier). Groseillier sp. (Ribes sp.). Gui (Viscum album) Hêtre (Fagus sylvatica). Houlque laineuse (Holcus lanatus). Jonc épars (Juncus effusus Jonc glauque (Juncus inflexus). Zeegr rus. Strié. Moelle interrompue. Gaine basale brun noir Laîche hérissée (Carex hirta). Laiteron épineux (Sonchus asper). 37 Laitue scariole (Lactuca seriola). Lamier blanc (Lamium album). Lierre (Hedera helix). Lierre terrestre (Glechoma hederacea). Liseron des haies (Convolvulus sepium = Calystegia sepium). Massette à larges feuilles (Typha latifolia). Merisier (Prunus avium). Mouron des oiseaux (Stellaria media). Noisetier sp. (Corylus avellana). Noyer (Juglans regia). Oseille sauvage (Rumex acetosa). Osier jaune des vanniers (Salix alba x fragilis = S. x rubens). Patience crépue (Rumex crispus). Pâturin commun (Poa trivialis). Peuplier d’Italie (Populus nigra subsp. pyramidalis). Planté. Pissenlit sp. (Taraxacum sp.). Plantain à larges feuilles (Plantago major). Plantain lancéolé (Plantago lanceolata). Potentille des oies (Potentilla anserina). Prêle des champs (Equisetum arvense). Prêle des marais (Equisetum palustre). A vérifier. Prêle géante = Grande prêle (Equisetum telmateia). Renoncule âcre = Bouton d’or (Ranunculus acris). Renoncule rampante (Ranunculus repens) Renouée persicaire (Persicaria maculata). Renouée (inflorescence blanche) à feuilles de patience (Persicaria lapathifolium). Rhododendron sp. Planté. Ronce sp. (Rubus sp.). Rosier rugueux (Rosa rugosa). Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusif. subsp. obtusifolius). Saule blanc (Salix alba). Saule marsault (Salix caprea). Saule marsault à oreillettes (Salix x multinervis). Stellaire graminée (Stellaria graminea). Sureau noir (Sambucus nigra). Tanaisie (Tanacetum vulgare). Trèfle blanc = Coucou (Trifolium repens). Troène des haies (Ligustrum ovalifolium). Véronique petit chêne (Veronica chamaedrys). Vesce hérissée (moissons) (Vicia hirsuta). Ringelwikke. Gousse velue, 2 graines. Total des espèces répertoriées : 78. Galles, insectes et rouilles. Aceria sp. (galle d’acarien sur feuille d’Orme champêtre). A vérifier. Urophora cardui (L). Galle de diptère sur Cirse des champs. Mollusque. Cepea hortensis Oiseaux observés et renseignés. Buse variable. Corneille. Faisan. Faucon crécerelle. Hibou moyen duc. Mésange (sp.) Pic vert. Insectes observés. Azuré de la bugrane Tipule (sp). Evaluation du site prospecté. 38 Située en pleine région agricole, cette prairie semi-naturelle offre des caractéristiques particulièrement intéressantes sur le plan de la conservation de la nature. Elle comporte : - une pelouse herbeuse, orientée au sud et qui descend en pente douce vers un fond humide. - une mégaphorbiaie dans laquelle dominent la Baldingère, l’Epilobe hérissé, le Jonc épars, la Massette à large feuilles et la Prêle géante. - une zone ± dégradée, couverte par le Cirse des champs, l’Epilobe hérissé et surtout la Grande ortie. - une caricée, presque exclusivement couverte par la Laîche hérissée (Carex hirta). D’autre part, il y a au nord-est et à l’est un alignement de saules têtards pour le moins centenaires et, jusqu’à présent, bien entretenus. C’est le biotope qu’affectionne la Chouette chevêche (il faudrait vérifier fin janvier si un couple est présent sur le site). En bordure des mégaphorbiaies, du côté est, il y a également une haie vive mélangée. Au fond, sur une parcelle contiguë, poussent plusieurs conifères de taille moyenne (biotope qu’affectionne le Hibou moyen-duc). La présence avérée de trois espèces de rapaces (Buse variable, Faucon crécerelle et Hibou moyenduc) et celle, probable, de la Chouette chevêche, indiquent que le site abonde en rongeurs et en proies de toute nature. Actuellement, à la campagne, ce type de biotope devient de plus en plus rare. Les prairies seminaturelles, situées en milieu ouvert, sont le dernier refuge de la faune et des nicheurs des zones incultes. C’est précisément au sein de ce groupe que les régressions de biodiversité les plus spectaculaires ont été observées. Il faut donc faire toutes les démarches requises pour éviter la destruction de ce biotope précieux. N B : nous avons constaté que le sentier (sans doute une ancienne servitude de passage) situé derrière les propriétés Aulnoit 25 et 27, a été récemment incorporé aux terres de culture. Le passage n’est donc plus possible sur ce tronçon. 39 6.3 ANNEXE 3. Relevé de friche et bord de bois Ce relevé montre la présence de 112 espèces, dans un endroit peu amendé en bordure d’une zone destinée à la chase. Faucq Michel Enghien, le 19 juillet 2010. Présents : Amorisson Marie, Beljonne Georgette, Everaerts Christine, Faucq Michel, Hospied Martine, Olivier Etienne, Venderick Pierre, Verpoorte Christian, Vlaminck Michel. Observateur : Lejeune Mathieu. Excusées : Corteville Claude, Dubois Netta, Fouquette Rose, Verbraeck Sara. Atlas botanique : F 331-32. Liste des plantes répertoriées au lieu-dit « Dameries », rue de la Chaussée, 17, à Moustier. Départ : derrière la ferme au n° 17, à l’endroit où la drève qui traverse la peupleraie, forme un angle droit. Aegopode podagraire (Aegopodium podagraria). Agrostis sp. (Agrostis sp.). 1 fleur/épillet. Agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera, subsp.). Angélique sauvage (Angelica sylvestris). Aubépine à un style (Crataegus monogyna). Baldingère (Phalaris arundinacea). Bardane = Petite bardane (Arctium minus). Kleine klis. Flles basil. à pétiole creux. P. 644. Benoîte commune (Geum urbanum). Berce (Heracleum sphondylium, var. sphondylium). Bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris). Brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum). Flles 5-12 mm, vert franc. P. 808. Brome sp. (Bromus sp.). A vérifier. Brunelle commune (Prunella vulgaris). Calamagrostis commun (Calamagrostis epigeos). Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa). Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum). Watermuur Céraiste commun (Cerastium fontanum subsp.). Cerfeuil penché (Chaerophyllum temulum). Dolle kervel. Tige velue. Châtaignier – les jeunes rameaux sont anguleux (Castanea sativa). Tamme kastanje Chêne pédonculé (Quercus robur). Chénopode sp. (Chenopodium sp.). Chénopode blanc (Chenopodium album). Melganzevoet. Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum). Chiendent commun (Elymus repens). Circée de Paris (Circaea lutetiana). Cirse commun (Cirsium vulgare). Cirse des champs (Cirsium arvense). Cirse des champs à limbe foliaire souple, peu épineux (Cirsium arvense, var. arvense) Cirse maraîcher (Cirsium oleraceum). Cirse des marais (Cirsium palustre). Compagnon blanc (Melandrium album). Compagnon rouge (Silene dioica). Dagkoekoeksbloem. Consoude officinale (Symphytum officinale). Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea). Crépis à tige capillaire (fine et souple) (Crepis capillaris) Dactyle vulgaire (Dactylis glomerata). Epiaire des bois = Ortie puante (Stachys sylvatica). Epicéa commun (Picea abies). Epilobe des marais (Epilobium palustre). P. 371, fig. 3 et 11. A verifier. 40 Epilobe en épi (Epilobium angustifolium). Wilgeroosje. Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum). Erable champêtre (Acer campestre). Spaanse aak. Erable sycomore (Acer pseudoplatanus). Fougère aigle (Pteridium aquilinum). Fougère femelle (Athyrium filix-femina). Base pétiole ± spatule. 2 cordons dans pétiole. Fraisier sauvage (Fragaria vesca). Framboisier (Rubus idaeus). Tige avec peu de soies purpurines. P. 285. Frêne (Fraxinus excelsior). Gaillet croisette (Cruciata laevipes). Kruisbladwalstro. Gaillet gratteron (Galium aparine). Genêt à balais (Cytusus scoparius). Corolle à lèvre fendue. Géranium découpé (Geranium dissectum). Grande marguerite (Leucanthemum vulgare). Grande ortie (Urtica dioica). Herbe à Robert (Geranium robertianum). Herbe aux chantres (Sisymbrium officinale). Houblon (Humulus lupulus). Houlque laineuse (Holcus lanatus). Houlque molle (Holcus mollis). Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta). Jonc aggloméré (Juncus conglomeratus). Jonc épars (Juncus effusus). Pitrus. Laitue scariole (Lactuca serriola). Wilde sla. Lampsane commune (Lapsana communis). Lierre terrestre (Glechoma hederacea). Lotier des fanges (Lotus uliginosus = L. padunculatus). Luzerne (Medicago sativa). Lysimaque des bois (Lysimachia nemorum). Lysimaque nummulaire = Herbe aux écus (Lysimachia nummularia). Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum). Massette à feuil. étroites (Typha angustifolia). Menthe des champs sp.(Mentha arvensis sp.). Méringie trinervée (Moehringia trinervia). Merisier (Prunus avium). Millepertuis commun (Hypericum perforatum). Millepertuis à quatre ailes (Hypericum tetrapterum). Myosotis sp. (Myosotis sp.). Noisetier sp. (Corylus avellana). Pâturin commun (Poa trivialis). Pâturin des prés (Poa pratensis). s). Petite pervenche (Vinca minor). Peuplier sp. (Populus sp.). Peuplier grisard (Populus canescens). Peuplier tremble (Populus tremula). Pissenlit sp. (Taraxacum sp.). Plantain à larges feuilles (Plantago major). Prunellier (Prunus spinosa). Ray-grass commun (Lolium perenne). Reine-des-prés (Filipendula ulmaria). Renoncule rampante (Ranunculus repens). Renouée des oiseleurs (= Trainasse) (Polygonum aviculare) Renouée poivre d’eau (Polygonum hydropiper). Ronce sp. (Rubus sp.). Rorippe sp. (Rorippa sp.). Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusif. subsp. obtusifolius). Rumex sanguin (Rumex sanguineus). Sagine rampante (Sagina procumbens). Salicaire commune (Lythrum salicaria). 41 Saule marsault (Salix caprea). Waterwilg. Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum). Séneçon jacobée (Senecio jacobaea). Stellaire holostée (Stellaria holostea). Trois styles. Sureau noir (Sambucus nigra). Torilis du Japon = Torilis anthrisque (Torilis japonica). Trèfle blanc = Coucou (Trifolium repens). Tussilage (Tussilago farfara). Valériane officinale à rejets (Valeriana repens). Vergerette = Erigéron du Canada (Conyza canadensis). Vesce à grande fleur (Vicia segetalis). Vergeten wikke. Ressemble à Vesce cultivée. Vesce hérissée (moissons) (Vicia hirsuta). Viorne obier (Viburnum opulus). Gelderse roos. Vulpie queue d’écureuil (Vulpia bromoides). Total : 112 espèces. Autres observations. Oiseaux. Buse variable. Canard colvert. Faisan. Fauvette à tête noire. Fauvette des jardins. Locustelle tachetée (rare) (Locustella naevia). Sprinkhaanrietzanger. Troglodyte mignon. Papillons Amaryllis (Pyronia tithonus). Azuré de la Bugrane (ne serait-ce pas …) Argus bleu (Polyommatus icarus) Carte géographique Myrtil (Maniola jurtina) Paon du jour Tircis (Pararge aegeria). Autres insectes Cantharide ou Mouche d’Espagne (Lytta vesicatoria). Hespéridé sp. Panorpe ou Mouche scorpion Rhagonycha fulva. Sauterelle verte sp. Syrphe sp. Champignons. Panaeolus sphinctrinus (A vérifier). cm de long sur les feuilles de graminées). Epichloe taphina (gaine jaunâtre de +/- 1 P.S .: ajouter à la liste : Glyceria maxima (échantillon trouvé par Francis et emporté pour détermination par Martine). 42