« La Complainte du progrès »
Boris Vian, 1956.
Cette chanson, que beaucoup
peuvent fredonner, est
notamment connue pour ses
lignes d'énumération de biens de
consommation, parfois
fantaisistes, critique satirique de
la société de consommation qui
s’implante alors en France.
Viens m'embrasser
Et je te donnerai
Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pell' à gâteaux
Une tourniquette
Pour fair' la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux !
La Publicité, secteur florissant
Le développement grandissant de l’économie permet
peu à peu aux dépenses publicitaires d’atteindre à
nouveau celles des années fastes d’avant-guerre.
Profitant de l’expérience des Américains, la publicité
française comble son retard. Désormais, les
publicitaires appliquent des méthodes faisant appel
aux sciences humaines, telles que la psychologie, la
sociologie et la linguistique, analysant l’acte d’achat
afin d’en découvrir les leviers cachés. Ils adaptent le
message et transforment le produit en objet de
désir. Les publicités ne vendent plus seulement un
bien de consommation, mais du plaisir, du statut
social répondant aux désirs des Français au sortir de
la guerre. La publicité vit des moments de gloire. Elle
est le reflet de nouveaux secteurs économiques alors en plein essor : l’électroménager, le transport, les loisirs,
le tourisme de masse et les destinations lointaines…
Afin de mettre en lumière ce secteur économique,
l’Expo des Années 50 présente un meuble télévision,
qui diffusera des publicités caractéristiques de
l’époque, ainsi que de nombreuses affiches et objets
publicitaires.
Vie domestique, la vie rêvée de la ménagère
Le retour de l'abondance du milieu des années 50, permettant un réel accès
aux biens présentés, favorisera la diffusion des innovations, notamment dans
le domaine domestique, en leur offrant une efficace vitrine. Le « Salon des
Arts Ménagers » en est un exemple caractéristique. En 1955, le taux de
fréquentation bat tous les records avec un million quatre cent mille visiteurs.
« Diffusant l’enseignement propre à assurer en France le bonheur familial
dans le foyer rénové, le Salon des Arts Ménagers sert actuellement la
prospérité générale, suscitant l’essor des industries comme le développement
du commerce et participe, en outre par sa contribution annuelle, au succès
des travaux les plus élevés de la science… ». (Extrait du catalogue du Salon de
1956)
La presse et particulièrement la presse féminine joue aussi un rôle
déterminant dans la diffusion des biens d’équipement de la maison et dans la
propagation de l'effort de modernisation, la femme française s’équipe et se
facilite la vie.