© 2016 Loescher Editore
Les origines du mélodrame
Au XVIIIe siècle, Paris, capitale des Lumières, attire les artistes de toute l’Europe. Mais il
se livre une véritable bataille entre les partisans de la musique française et les partisans
de la musique italienne qui ont fait une offensive de poids avec l’opéra bouffe. Les fran-
çais ignorent alors la sophistication vocale des opere serie des italiens.
On retient de l’époque que l’essentiel du génie musical français est l’harmonie, alors
que le génie musical italien est la mélodie. Alors que la musique française est élaborée
et difficile, et celle italienne est décorative et virtuose, l’opéra est mûr pour un retour
à la simplicité, au naturel. C’est donc naturellement que l’action théâtrale et le texte
prennent une certaine importance.
On voit apparaître en France l’opéra-comique: La Serva Padrona (1734) de Pergolesi est
considéré comme le premier opéra du genre. L’opéra-comique ne connaît pas le récitatif,
mais conserve des scènes parlées où l’essentiel de l’action théâtrale est concentré.
L’Opéra français
Tous les musiciens écrivent pour l’Opéra en respectant un style national très particulier
qui correspond aux fondements essentiels de l’opéra français :
▶ bannir la vocalise et le bel canto ;
▶ mieux respecter la prosodie et la déclamation tragique.
C’est la puissance vocale qui domine.
Des Italiens à Paris
Dans les années 1800, dans la période qui précède le romantisme, l’opéra s’internatio-
nalise. À cette époque, les italiens Giovanni Paisiello (1740-1816), Luigi Cherubini (1760-
1842) et Gaspare Spontini (1774-1851) arrivent à Paris et connaissent le succès.
Mais, c’est Gioachino Rossini (1792-1868), qui arrive en France vers 1825 et modifie les
rapports. Il écrit des opere serie ornementée : de la virtuosité pour les chanteurs sur des
1. Le théâtre opéra
Interne de l’Opéra
Garnier de Paris.