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Les technologies candidates aux Boucles
Locales Alternatives (BLA)
Terminologie : La « boucle locale » est traditionnellement le dernier segment de câble cuivre
qui relie l’abonné à son point d’accès réseau (central téléphonique par exemple). En
téléphonie, ce segment est configuré comme une boucle de courant, fermée quand l’usager est
au repos, et dont l’ouverture signale le décroché. Dans le contexte de l’accès à l’Internet, le
concept de « boucle locale » s’est étendu, par facilité de langage, à toutes les technologies
permettant ce raccordement. On trouve ainsi des Boucles locales radio (BLR) ou Electrique
(BLE).
L’accès haut débit[1] à l’Internet devient un élément de base de la vie quotidienne des
Français, et tous les territoires sont concernés par une forte attente des usagers professionnels
ou particuliers à disposer de cette facilité.
La technologie la plus « naturelle » pour réaliser ce service est l’ADSL pour la desserte
locale, généralement alimenté par un réseau de collecte en fibre optique. Il s’agit du schéma
traditionnel de l’accès haut débit ADSL de France Télécom ou des opérateurs de dégroupage,
autour des Nœuds de Raccordement d’Abonnés (NRA) (voir fiche N° 3)
Cependant, la technologie ADSL présente des limites techniques (zones d’ombre) et
commerciales (zones blanches) qui ne permettent pas sa généralisation à toutes les localités,
même si des extensions significatives de déploiement ont été réalisées au titre des nouveaux
plans d’ouverture du service de l’Opérateur Historique (Chartes « Département Innovant » en
particulier) et si les évolutions technologiques étendent toujours les performances techniques
de la technologie (ADSL puis ADSL2 et 2+, etc.)
En conséquence, les localités non éligibles ADSL doivent utiliser d’autres technologies,
regroupées sous le vocable « Boucle Locale Alternative » (sous entendu « alternatives à
l’ADSL »).
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Deux segments technologiques doivent être mis en œuvre pour la desserte haut débit d’une
localité :
la desserte locale, qui consiste à raccorder tous les usagers à un point de distribution
commun,
l’amenée haut débit (ou collecte), qui consiste à raccorder le point de distribution
commun à une infrastructure opérateur donnant accès à l’Internet (PoP - Point de
Présence).
Il est également possible d’interconnecter les dessertes locales pour constituer un « Intranet »
de territoire, avec une plateforme de services et un accès commun à l’Internet, par exemple.
Figure 1 : Schéma de principe de la desserte Haut débit
Diverses technologies peuvent être utilisées pour réaliser ces deux segments.
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Desserte locale
Pour la desserte locale, les différentes technologies suivantes peuvent être envisagées :
WiFi :
Le WiFi (Wireless Fidelity) est une certification décernée par un consortium
d’équipementiers télécom, le WECA, aux produits conformes aux normes 802.11 (réseau
radio à 2.4 Ghz). Les caractéristiques techniques dépendent de la version de la norme
utilisée (802.11b ou 802.11g), La technologie WiFi est basée sur une architecture
cellulaire de réseau et permet de créer des réseaux radio LAN (privé), d’offrir des accès
radio à l’Internet dans des lieux publics (on parle alors de hot-spots) ou encore de se
substituer à la boucle locale traditionnelle pour réaliser la desserte locale de l’Internet
Haut débit (on est alors dans le domaine de la Boucle Locale Radio). Le Wifi est
considéré comme une technologie expérimentale par l’ART.
CPL :
Le CPL (Courant Porteur en Ligne) est une technologie qui consiste à transporter
l’information numérique sur le réseau de distribution électrique moyenne ou basse
tension[2]. La grande capillarité de ce réseau de distribution le rend intéressant pour la
réalisation de Boucle locales malgré ses limitations techniques (on parle alors de Boucle
Locale Electrique). Le CPL est considéré comme une technologie expérimentale par
l’ART.
Satellite :
La technologie d’accès bidirectionnel par satellite s’appuie sur la norme DVB-RCS (issue
de l’ETSI) pour permettre à l’usager de recevoir et d’émettre par son antenne satellite, ce
qui libère sa ligne téléphonique, et mérite donc pleinement le label « accès haut débit ».
Cette technologie présente l’avantage d’être utilisable à n’importe quel point du territoire,
elle reste cependant relativement chère.
Autres techniques radio (type BLR – Boucle Locale Radio) : Historiquement, la
BLR était considérée comme «La » technologie concurrente de l’ADSL, pour les zones de
densité moyenne, et de nombreux opérateurs se sont lancés dans cette voie. Les difficultés
de propagation radio, le coût des systèmes et des terminaux, et le déploiement rapide de
l’ADSL ont empêché la réalisation des modèles d’affaires prévus, et les faillites ont été
nombreuses. Les réseaux BLR déployées actuellement en France s’appuient sur des
technologies propriétaires (802.11 FHSS, LMDS) et utilisent les fréquences attribuées par
l’ART aux licences BLR (26 GHz ou 3.5 GHz). Il existe actuellement un consortium
industriel (WIMAX) qui s’efforce de définir une interopérabilité des produits BLR autour
de la norme IEEE 802.16, afin de baisser les coûts des systèmes et surtout des terminaux.
Cependant, il n’existe pas encore de produit véritablement Wimax. La BLR est considéré
comme une technologie opérationnelle par l’ART.
De façon générale, les technologies de desserte comme le WiFi et le CPL sont bien adaptées à
des déploiements de portée limitée (en zone rurale), et offrent alors des coûts d’installation
très attractifs, pour une qualité de service suffisante.
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Il n’est généralement pas souhaitable de rechercher des déploiements de grande envergure ou
des couvertures territoriales à 100% avec ces technologies, car la complexité de l’ingénierie
croît alors très vite et les coûts s’envolent.
La technologie BLR offre de façon native une meilleure maîtrise de la Qualité de Service, et
une meilleure portée, mais son déploiement est plus onéreux pour des petits réseaux, tant pour
les équipements réseau que pour les terminaux.
En conséquence, les territoires pourront avoir intérêt à coupler les technologies de desserte de
manière à maintenir chaque technologie dans le domaine où elle est la plus adaptée.
Figure 2 : Comparaison des technologies de desserte en zone rurale
Les principales caractéristiques des technologies évoquées sont résumées dans le tableau
suivant et dans les fiches techniques annexées.
Critère
ADSL
WiFi
Boucle Locale
Radio (WIP,
WIMAX, …)
CPL
Satellite
Portée 4 à 5 km 100 à 1000 m quelques km 100 à 300 m sans objet
Débit 128/512/1024/
2048 Kbit/s Quelques
Mbit/s partagés plusieurs
MBit/s partagés
Environ 10
Mbit/s partagés 128/512/1024
ou 2048 Kbit/s
partagés
Extensibilité du
réseau de
desserte
Bonne dans la
limite des
lignes du
répartiteur
Faible.
Multiplication
de réseaux
indépendants.
Dépend des
solutions Faible pour
chaque réseau.
Possibilité de
grappes.
Très bonne (pas
de limite)
Congestion Sur le réseau Sur le réseau Sur le réseau Sur le réseau Sur le segment
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Critère
ADSL
WiFi
Boucle Locale
Radio (WIP,
WIMAX, …)
CPL
Satellite
possible opérateur (ratio
1/10 environ) radio. Géré par
le MAC en
CSMA/CA
radio. Géré par
le MAC de
façon
déterministe.
BT. Géré par le
MAC en
CSMA/CA
satellite (ratio
1/20 environ)
QoS sur le
support
Possible (en
cours de mise
en œuvre pour
le TriplePlay)
Non Oui Non Possible, mais
non
implémentée
actuellement
Coût
équipements
réseau typique
(indicatif pour
une localité de
500 à 1000
hab.)
10 à 20 K€
(petit DSLAM)
plus frais de
raccordement
FT
10 à 20 K€ plus
frais d’études Environ 30 K€
plus frais
d’études
Plus coûts
d’utilisation des
fréquences
Environ 25 K€
par
transformateur
Sans objet
Coût terminal 50 € Environ 350 €
plus installation
Environ 1500 €
plus installation
100 €
(résidentiel), à
1500 € (site
important)
1 500 à 2 500 €
(hors
installation)
Coût
service/mois
(512K)
25 € Offre à
construire
(typiquement
35 €/mois)
Dépend des
solutions Offre à
construire mais
redevance EDF
de l’ordre de 12
à 15 €/mois
150 €
Stabilité Elevée Très aléatoire
(bande non
licenciée,
perturbations
météo)
Bonne (bande
licenciée et
puissance
importante)
Bonne, sauf
éventuelles
perturbations
CEM[4]
Variable
(dépend du
fournisseur).
Perturbations
météo limitées.
Applicabilité Technique :
Dépend
essentiellement
de la distance
au répartiteur
Commerciale :
Dépend de la
volonté des
opérateurs.
Dépend de la
géographie du
site, des
obstacles et des
installations
radio existantes
dans la bande
2.4 GHz
Dépend de la
géographie du
site, des
obstacles, de
l’existence de
points hauts.
Dépend de la
technologie des
lignes
électriques
220/380 et de la
distance aux
transformateurs
20KV et du
futur
positionnement
d’EDF
Quasi
universelle
(sauf
masquage)
1 / 8 100%
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