La cryogénie de Planck à LHC De la Cryogénie à petite échelle vers l’infiniment grand Et De la Cryogénie à grande échelle vers l’infiniment petit 10/10/2013 LHC Planck Température -271,25°C = 1,9 K -273,05°C = 0,1 K Puissance cryo 20 000 W à 1,9 K 10 µW à 0,1 K Masse Froide 4 700 000 kg Quelques kg Objets refroidis # 9000 aimants supraconducteurs # 90 bolomètres Qu’est-ce que la cryogénie ? Tout le monde à l’air de s’accorder à dire que c’est l’étude et la production des très basses températures. Certains la distingue du domaine du froid en ajoutant que la cryogénie commence là où les constituants de l’air commencent à se liquéfier (vers 120 kelvins). Première parenthèse : L’échelle de température. 10/10/2013 Kelvin L’échelle des kelvins redéfinit l’échelle des températures à partir du Zéro Absolu. L’écart entre deux graduations reste la même que notre échelle des degrés Celsius mais le Zéro ne se place plus à la glace fondante mais à -273,15 °C. Donc pour le cryogéniste la glace fond à 273,15 K. 10/10/2013 En résumé L’oxygène se liquéfie à L’azote L’hydrogène L’hélium 4 L’hélium 3 LHC Planck bolomètres : 90,1 K soit -183,05°C : 77,3 K soit -195,85°C : 20,3 K soit -252,85°C : 4,2 K soit -268,95°C : 3,2 K soit -269,95°C : 1,9 K soit -271,25°C : 0,1 K soit -273,05°C Fermons la parenthèse 10/10/2013 De retour en cryogénie La cryogénie fait autant appel à la thermodynamique, pour le maniement des machines qui permettrons d’obtenir les basses températures, qu’elle fait appel à la thermique pour l’ingéniosité qu’il va falloir déployer pour isoler les systèmes de notre ambiance « chaleureuse ». Que ce soit sur Planck à 0,1 K ou sur le LHC à 1,9 K la thermo et la thermique sont les points déterminants du résultat… et du succès. 10/10/2013 Mais aussi pour les métiers La cryogénie, la thermique, le vide et la mécanique sont intimement liées. La conception des supports isolants entre la température d’utilisation (0,1 K à quelques K) demande beaucoup d’ingéniosité en mécanique pour supporter les masses à refroidir. (LHC : de 500 kg à 1 t /m). Dans le cas le Planck, les masses sont petites mais les supports ont encaissé # 30 fois ces masses en effort d’accélération pendant le lancement de la fusée. 10/10/2013 La thermodynamique La thermodynamique est garante de la réfrigération. Elle déterminera la température d’utilisation et la puissance utile. On n’utilisera pas le même cycle de réfrigération pour travailler à 1,9 K (LHC) que pour travailler à 0,1 K (Planck) car ces 2 domaines sont presque aussi éloignés que les distances qui les séparent. (Un dans l’espace l’autre à 50 m sous terre). 10/10/2013 Le coefficient de performance QF TF F W TC TF T (K) Puissance électrique pour obtenir 1 watt à froid 100 K 10 watts 20 K 50 watts 4K 1.9 K T (K) P utile à froid (W) P élect. minimale (W) 4.5 150 000 20 000 9 850 000 1 313 333 1.9 20 000 3 137 894 1.5 20 000 0,5 3 980 000 100 250 watts 550 watts 10/10/2013 Dans l’espace Planck dispose d’une puissance thermique de 10 µW à 0,1 K pour une masse à refroidir de l’ordre de quelques kilogrammes. Il est d’abord refroidi par 3 cryogénérateurs dont la thermodynamique permet de descendre à 20 K, Ensuite il dispose d’un cryogénérateur Joule Thomson qui lui permet d’atteindre 4,7 K Enfin l’étage 1,5 K à 0,1 K est refroidi avec un réfrigérateur à dilution. 10/10/2013 Dans le sous-sol Genevois Le LHC dispose d’une puissance thermique 150 kW pour les réfrigérateurs à 4,5 K et 20 kW pour la réfrigération à 1,9 K. La masse à 1,9 K du LHC est donnée à 4700 tonnes réparties sur les # 9000 aimants qui sont assemblés sur ses 27 km de circonférence. 10/10/2013 A titre de comparaison Au LHC on a le droit à 2,14 W par aimant soit 4255 µW d’apport de chaleur par kg d’aimant. Sur Planck on a le droit à 0,1 µW d’apport de chaleur par bolomètre soit # 1 µW par kg. La difficulté de descendre plus bas en température sur Planck justifie la différence. Si on se ramène à notre monde connu, ces niveaux d’isolation sont tels que pour descendre un litre de café de 1° il faudrait 2,3 jours sur une base LHC et 3,9 ans sur une base Planck. 10/10/2013 Conclusion Sur Planck les performances en thermodynamique, mécanique et en thermique sont exceptionnelles. Sur LHC les performances relèvent aussi d’effets d’échelle associés aux dimensions, masses et quantités d’aimants qui doivent tous être au même niveau de performance pour que cela fonctionne. 10/10/2013 Merci de votre attention Les basses températures T(K) T(°C) Référence Utilisation 194.60 -78.55 Liquéfaction du gaz carbonique Chimie 161.30 -111.85 Liquéfaction de l'ozone Chimie 119.70 -153.45 Liquéfaction du Krypton Chimie 111.60 -161.55 Liquéfaction du méthane Transport Energie 90.10 -183.05 Liquéfaction de l'oxygène Médical 87.20 -185.95 Liquéfaction de l'argon Chimie 85.20 -187.95 Liquéfaction du fluor Chimie 81.60 -191.55 Liquéfaction du CO Machines en CH4 multi étagées Machines de Cycle en He4 77.30 -195.85 Liquéfaction de l'azote Médical - Vétérinaire 77.00 Industriel - Mécanique -196.15 Adsorbtion Cryogénique Moyen 1883 10/10/2013 Les très basses températures T(K) T(°C) Référence 27.10 -246.05 Liquéfaction du néon Utilisation I.R. 20.30 -252.85 Liquéfaction de l'hydrogène Propulsion Aerospatiale 12.00 -261.15 Cryopompage 11.00 -262.15 Supraconductibilité NbTiN Moyen 1898 Electricité - Electronique Machines de Cycle en He4 4.20 -268.95 Liquéfaction de l'hélium 4 Electricité - Electronique Transport - Stockage d'He 3.20 -269.95 Liquéfaction de l'hélium 3 Astronomie 2.17 -270.98 Superfluidité de l'hélium 4 Thermique 08/04/1911 1.80 -271.35 Supraconductibilité Nb Aimants et Cavités RF 08/04/1911 1.00 -272.15 9.20 -263.95 Supraconductibilité Nb 3.0E-1 -272.85 1.0E-2 -273.14 2.0E-3 -273.15 Pompage LHe4 Recherche Cycle / He3 Recherche Dilution He3 He4 Désaimantation adiabatique 10/10/2013