
RÉSUMÉ
Depuis plusieurs années, le discours et les actions du ministère de la Santé et
des Services sociaux, en regard des soins et des services en santé mentale, se
sont orientés, à l’instar de celui de plusieurs pays occidentaux, vers le maintien
accru dans la communauté des patientes et patients atteints de troubles mentaux
sévères et persistants.
Dans cet avis, les membres du Conseil médical du Québec veulent mettre en
lumière la lourdeur du fardeau des autres troubles mentaux comme en
témoignent les publications récentes de l’Organisation mondiale de la santé, de
la Banque mondiale et du « Surgeon General » des États-Unis. En 1998, dans
les pays développés, le fardeau des maladies mentales, évalué en « année
perdue de vie en bonne santé » ou DALY (disabilty-adjusted life year), arrive tout
juste après celui des maladies cardio-vasculaires et avant celui du cancer. Parmi
les dix principales maladies qui touchent le plus lourdement les jeunes adultes,
quatre sont des maladies mentales, la dépression majeure étant la première.
En dépit des découvertes récentes sur le fonctionnement du cerveau et ses
interactions avec l’environnement, et malgré l’existence de traitements efficaces,
les craintes, les tabous et les fausses croyances persistent face aux maladies
mentales. Ces attitudes favorisent l’inaction, entretiennent la discrimination et la
stigmatisation des personnes atteintes ainsi que de leurs proches, et empêchent
l’organisation et l’accès aux soins et aux services appropriés.