La confession et l’expiation (sources juives)
Au temps où le Temple existait encore, il était certainement inutile et inapproprié de considérer la mort
comme une expiation. Il y a avait l'offrande de sacrifice, et elle était associée à l'obligation de confession, et
il était impliqué que l'homme apportant le sacrifice était prêt à se repentir car la confession était signe de
pénitence[1].
Quand il n'y eut plus de temple (ce qui est dit après 70 puise aussi dans l'expérience ancienne de l'exil), la
peine décidée par le tribunal réalisait l'expiation. Ceux qui étaient condamnés à mort devaient faire une
confession,
« Car voici comment ceux qui sont condamnés à mort doivent se confesser, car tout homme qui
se confesse a une part au monde à venir... et s'il ne sait pas comment se confesser on lui fait
dire : Puisse ma mort être une expiation de toutes mes iniquités. » (Mishna Sanhedrin VI, 2).
De même, la souffrance est purificatrice, il est dit à propos de la peine de la flagellation :
« Précieuse est la flagellation, car elle expie les péchés, selon les mots : A la mesure de sa
perversité les coups de fouets seront suffisants pour expier sa perversité. »[2]
Les jeûnes qui se multiplièrent après la destruction du temple prirent aussi un caractère de substitut à
l'expiation que réalisaient les sacrifices. Le fait est exprimé concrètement dans la prière attribuée à Rav
Sheshet :
« Souverain de l'univers, Tu ais que lorsque le Temple existait, si un homme péchait, il
apportait un sacrifice, dont la grasse et le sang étaient seuls offerts, et il obtenait le rachat. J'ai
observé un jeûne et ma propre graisse et mon propre sang ont diminué. Que ce soit Ta volonté
que ma graisse et mon sang diminués me soient comptés comme une offrande devant Roi sur
l'autel, et soi-moi favorable. » (Talmud de Babylone, Berakhot 17 a)
A la question « Les justes ont-ils besoin d'expier ? Les sages répondent : "Certes ! car il est écrit : Il n'est
pas d'homme juste sur la terre qui fasse le bien et ne pèche pas (Qo 7, 20)."»[3].
[1]Sifra Be huqqotaï VIII
[2]Midrash Tanna'im, p. 164 ; Talmud de Babylone Shevu'ot 21 a.
[3]Talmud de Babylone, Sanhédrin 56b
Extraits de : E. Urbach, Les sages d'Israël, Cerf, Paris 1996, (traduit de l'hébreu par Marie-José Jolivet.
Edition originale, Jérusalem 1979), chapitre XV, Jugement de l'homme et jugement du monde, p.450-453
Présentés par F. Breynaert.
Chapitre : Juifs et chrétiens : une même origine, deux chemins
Lc 1, 54 : Dieu est fidèle à l’Alliance éternelle
Judaïsme, Sagesse-Torah et loi naturelle
Les sages juifs : un grand pluralisme
Les lectures juives de Genèse 3 (le premier péché)
La confession et l’expiation (sources juives)
Les deux penchants (tradition juive)
Le combat spirituel et la grâce de Dieu
Le juste soutient le monde, et attire les bienfaits
Les causes, les mérites, le but ultime (sources juives)
L'appel à la miséricorde (sources juives)
Les variantes juives sur la Rédemption
Les variantes juives sur l’attente de la résurrection
Un messie souffrant qui n’est pas rédempteur ? (sources juives)
Ceux qui n’attendaient pas de Messie personnel
Ceux qui attendaient deux messies
L’attente de l’apparition d’Elie
Quand Dieu semble sêtre éloigné (Tanhuma Naso 16)
Jésus, le Temple et la Torah célestes
Marie dans le pluralisme juif
Lc 2, 32 : Jésus lumière des nations et gloire d’Israël
Jésus, le chemin des chrétiens
De la première à la seconde Pentecôte (Benoît XVI)
Marie et la tension entre Juifs et chrétiens
Marie et les Juifs (Idelfonse de Tolède 607-667)
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !