http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) ANNÉE 2016 N° 219 Définition de la grippe nosocomiale : revue de la littérature et étude multicentrique internationale THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1 Et soutenue publiquement le 12 Octobre 2016 En vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine Par Elodie MUNIER (épouse MUNIER-MARION) Née le 15/04/1988 Paris (75) Sous la direction du Pr Philippe VANHEMS MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) ANNÉE 2016 N° 219 Définition de la grippe nosocomiale : revue de la littérature et étude multicentrique internationale THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1 Et soutenue publiquement le 12 Octobre 2016 En vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine Par Elodie MUNIER (épouse MUNIER-MARION) Née le 15/04/1988 Paris (75) Sous la direction du Pr Philippe VANHEMS MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 4 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 5 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 6 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 7 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 8 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 9 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Remerciements A mes juges, Monsieur le Professeur Philippe Vanhems, Je vous remercie de m’avoir fait l’honneur de présider mon jury de thèse. Je vous remercie également pour votre encadrement pendant tout ce travail et pour le temps que vous m’avez consacré. Vous m’avez donné le goût de l’épidémiologie et de l’hygiène hospitalière. Monsieur le Professeur Bruno Lina Je vous remercie d’avoir accepté de participer à ce jury de thèse et de l’enrichir de votre expertise. Monsieur le Professeur Etienne Javouhey Je vous remercie d’avoir accepté de participer à ce jury de thèse et d’apporter votre expertise à cette discussion. Madame le Docteur Anne Savey Je vous remercie d’avoir accepté d’être présente dans ce jury de thèse. Merci également pour l’accueil au sein du CClin Sud-Est lors de mon précédent semestre d’internat. Monsieur le Docteur Thomas Bénet Je te remercie de m’avoir guidée pendant la réalisation de ce travail. Tes commentaires et ton expérience ont permis d’enrichir ce travail. Merci également pour tes nombreux conseils et ta disponibilité lors de mes différents semestres au sein de l’unité d’hygiène. 10 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) A mes parents, Pour leur soutien tout au long de ces années, pour m’avoir appris la valeur du travail et du mérite. A mon frère Thomas, A ma grand-mère et toute ma famille, A Guillaume, mon mari, pour ta présence à mes côtés depuis plus de 11 ans. Merci pour ton soutien infaillible dans mes choix d’études et de spécialité, pour ton aide dans les épreuves et les moments de doutes. A ma belle-famille, A mes amis de toujours, Ariane, Lucas, Raphaëlle, Florent, Aurélie, Pierre, David, Guillaume, Arnaud, Bruno… Merci pour votre amitié et tous ces souvenirs de soirées, de weekend et de vacances partagés ! A mes amis de la fac de médecine, On s’est bien soutenus pendant de longues heures de révision à la BU : Sophie, LaureHélène, Pierre-Yves et aussi Marion, Quentin, Manue, Lucile, Pierre, Cécile… A mes co-internes, Merci aux « anciens » qui m’ont aidée à faire ce choix/saut dans la santé publique : Blandine B, Blandine F, Isabelle, Etienne, Marion, Catherine, Camille, Fabien, Antoine, Guillaume… Merci à Edouard, Keitly, Robin, Marine, Laetitia, Tristan, Julien, Hélène et aux plus jeunes encore… Merci à tous ceux qui ont participé activement à l’organisation du séminaire national des internes de santé publique et qui m’ont supporté pendant ces mois intenses de préparation. Un merci particulier à Olivia pour les nombreux restos, weekends, randonnées et vacances passés avec toi et merci d’avoir été témoin à mon mariage. 11 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) A tous ceux qui m’ont fait découvrir, enseigné et fait aimer la santé publique : - Au Pr Philippe Vanhems, au Dr Thomas Bénet, à Cédric Dananché, à Nagham, à l’ensemble de l’Unité d’Hygiène, Epidémiologie et Prévention et du Laboratoire de Biologie Sécurité Environnement de l’Hôpital Edouard Herriot, pour m’avoir tant appris et fait découvrir l’hygiène hospitalière et l’épidémiologie. Merci à Selilah et Nagham pour leurs relectures et leurs conseils pour ce travail de thèse. - Au Dr Claude Bernet, au Dr Marine Giard, au Dr Delphine Noel-Lagnado, au Dr Anne Savey, à Sylvie Monier et à l’ensemble de l’équipe du CClin Sud-Est, pour m’avoir si bien accueillie et appris davantage de choses dans le champ des infections nosocomiales. - Au Dr Jean-Loup Chappert, à Isabelle Poujol, à Delphine Casamatta et à l’ensemble de l’équipe de la Cire Rhône-Alpes. - Aux équipes qui m’ont accueillie pour mes autres stages d’internat où j’ai appris énormément : l’équipe de l’Observatoire de la Santé Rhône-Alpes, l’équipe de la Direction Santé et Protection Maternelle et Infantile du Conseil Général du Rhône et l’équipe du laboratoire de Santé Publique. 12 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Table des matières 1. Introduction .......................................................................................................................... 18 1.1. Généralités sur la grippe saisonnière ............................................................................ 18 1.2. Diagnostic virologique de la grippe ............................................................................... 20 1.3. Surveillance de la grippe saisonnière en France ........................................................... 22 1.4. Généralités sur la grippe nosocomiale .......................................................................... 24 1.5. Mesures de prévention de la grippe nosocomiale ........................................................ 25 1.6. Surveillance de la grippe nosocomiale .......................................................................... 27 1.7. Définition de la grippe nosocomiale.............................................................................. 28 1.8. Objectifs ......................................................................................................................... 29 2. Matériel et méthodes........................................................................................................... 30 2.1. Revue systématique de la littérature ............................................................................ 30 2.2. Etude associée au réseau de recherche du SHEA Research Network ........................... 31 2.2.1. Le SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America)................................... 31 2.2.2. Le Réseau de Recherche du SHEA ........................................................................... 32 3. Résultats ............................................................................................................................... 34 3.1. Revue systématique de la littérature ............................................................................ 34 3.1.1. Définition clinique du syndrome grippal ................................................................ 40 3.1.2. Analyses virologiques .............................................................................................. 42 3.1.3. Définition du caractère nosocomial ........................................................................ 42 3.1.4. Types de virus influenza impliqués ......................................................................... 43 3.2. Etude associée au réseau de recherche du SHEA Research Network ........................... 44 3.2.1. Définition standardisée ........................................................................................... 44 3.2.2. Définition clinique du syndrome grippal ................................................................ 46 13 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3.2.3. Présentation clinique évocatrice de grippe ............................................................ 47 3.2.4. Analyses virologiques .............................................................................................. 47 3.2.5. Définition du caractère nosocomial ........................................................................ 47 3.2.6. Définitions spécifiques en fonction du type de population.................................... 48 3.2.7. Définition des cas groupés ...................................................................................... 48 3.2.8. Notification ............................................................................................................. 49 3.2.9. Mesures de contrôle ............................................................................................... 49 3.2.10. Commentaires ....................................................................................................... 50 4. Discussion ............................................................................................................................. 51 4.1. Principaux résultats et mise en perspective .................................................................. 51 4.2. Points positifs de l’étude ............................................................................................... 54 4.3. Limites............................................................................................................................ 54 4.4. Conclusion...................................................................................................................... 55 Références ................................................................................................................................ 58 Annexe 1 – Protocole Hospices Civils de Lyon « Précautions à prendre lors d’hospitalisation de cas suspect ou confirmé de GRIPPE SAISONNIERE » .......................................................... 71 Annexe 2 – Questionnaire - Etude SHEA Research Network ................................................... 73 Annexe 3 – Institutions participant au SRN (SHEA Research Network) – Janvier 2015........... 79 Annexe 4 – Poster présenté au 27ème Congrès National de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H), Nantes, 1-3 juin 2016 .............................................................................. 82 Annexe 5 – Poster présenté au congrès de la Society for Healthcare Epidemiology of America (SHEA), Atlanta, 18-24 mai 2016 .............................................................................................. 83 14 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Liste des figures Figure 1. Représentation schématique d’un virus grippal ....................................................... 18 Figure 2. Courbes d’excrétion virale et de score de symptômes – revue d’études expérimentales ......................................................................................................................... 20 Figure 3. Systèmes de surveillance de la grippe communautaire en France pour la saison 2015-2016 (source : www.invs.sante.fr) .................................................................................. 24 Figure 4. Déterminants et prévention de la transmission de la grippe nosocomiale dans les établissements de santé........................................................................................................... 26 Figure 5. Répartition géographique des membres du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network (SRN) ................................................................ 33 Figure 6. Délai entre l’admission et le début des symptômes en heures pour définir le caractère nosocomial de l’infection grippale. Revue systématique de la littérature (N=28) .. 43 Figure 7. Signes cliniques présents dans la définition clinique de syndrome grippal pour les patients. Établissements de santé du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network .................................................................................................................... 46 Figure 8. Délai entre l’admission et le début des symptômes en heures pour définir le caractère nosocomial de l’infection grippale. Etablissements de santé du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network ....................................................... 48 15 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Liste des tableaux Tableau 1. Définition de syndrome grippal communautaire de l’OMS, du CDC et de l’ECDC . 28 Tableau 2. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe pandémique A (H1N1) ................. 35 Tableau 3. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe non pandémique ......................... 37 Tableau 4. Définition de syndrome grippal. Revue systématique de la littérature (N= 30) .... 41 Tableau 5. Définition de syndrome grippal et grippe nosocomial(e) utilisée par les établissements de santé du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network (N=55) ........................................................................................................................ 45 16 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Liste des abréviations ARS : Agence Régionale de Santé CDC : Centers for Disease Control and Prevention CépiDC : Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès CIM : Classification Internationale des Maladies Cire : Cellule interrégionale d’intervention CNR : Centre National de Référence ECDC : European Center for Disease Prevention and Control GROG : Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe Insee : Institut national de la statistique et des études économiques InVS : Institut de Veille Sanitaire IRA : Infection Respiratoire Aiguë MeSH : Medical Subject Headings OMS : Organisation Mondiale de la Santé ORION : Outbreak Reports and Intervention Studies of Nosocomial Infection Oscour : Organisation de la surveillance coordonnée des urgences RT-PCR : Reverse Transcriptase-Polymerase Chain Reaction SHEA : Society for Healthcare Epidemiology of America SRN : SHEA Research Network 17 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 1. Introduction 1.1. Généralités sur la grippe saisonnière La grippe est une pathologie virale très contagieuse liée au Myxovirus influenzae qui entraîne des épidémies communautaires et nosocomiales chaque hiver. Les virus grippaux sont des virus intracellulaires obligatoires (1). Il en existe 3 types majeurs selon les caractéristiques antigéniques : A, B et C, sans immunité croisée. Les types A et B sont responsables d’épidémies à large diffusion. Les virus A sont des virus enveloppés ayant un réservoir aviaire et pouvant affecter les Hommes, les oiseaux, les cochons, les chevaux et d’autres animaux. Ils sont classés en sous-types basés sur les différences antigéniques de leurs 2 glycoprotéines de surface : l’hémagglutinine et la neuraminidase (Figure 1). Les virus B et C sont retrouvés uniquement chez les Hommes (2). Figure 1. Représentation schématique d’un virus grippal La forme habituelle de la grippe comprend : une incubation de 24 à 72 heures 18 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) une phase d’invasion brutale (fièvre élevée, malaise général, céphalées, myalgies) une phase d’état caractérisée par un contraste entre l’intensité des symptômes généraux et fonctionnels (fièvre, asthénie, rhinorrhée, douleur pharyngée, toux sèche, douleurs diffuses…) et la pauvreté des signes physiques (râles sous-crépitants, injection conjonctivale, rougeur diffuse du pharynx, langue saburrale) (1). La présentation clinique varie selon l’âge du patient, le degré d’immunité préexistante, les caractéristiques du virus, le tabagisme, les comorbidités, l’immunodépression et la grossesse (3). La grippe saisonnière affecte 5-10% de la population mondiale annuellement, conduisant entre 250 000 et 500 000 décès chaque année (4). Aux Etats-Unis, 226 000 hospitalisations sont attribuables à la grippe chaque année, avec une moyenne de 36 000 décès (5) et un poids économique estimé à 87,1 milliards de dollars (6). En France, environ 4,3, 1,1 et 2,9 millions d’individus auraient été infectés par le virus grippal en 2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015 respectivement (7,8). En plus des épidémies annuelles saisonnières, 4 pandémies majeures sont survenues en 1918 (« grippe espagnole »), 1957 (« grippe asiatique »), 1968 (« grippe de Hong Kong »), et plus récemment en 2009 la grippe A (H1N1) (9,10). La durée d’incubation peut varier de 1 à 4 jours (11). Une excrétion virale peut être détectée de 1 jour avant le début des symptômes à 4 jours après chez les adultes sains, 7 jours après chez les enfants et 3 semaines après chez des nouveau-nés. Les patients hospitalisés ayant des pathologies sous-jacentes peuvent excréter des virus au-delà de 7 jours (12). Chez des personnes saines, la majorité de l’excrétion virale survient les 2-3 premiers jours après le début des symptômes avec un pic le jour du début des symptômes (13). Pour 27% à 29% des patients, l’excrétion virale commençait avant le début des symptômes. Dans une revue d’études expérimentales sur des sujets adultes sains, l’excrétion virale augmentait rapidement entre 0,5 et 1 jour après l’inoculation, et était maximale au 2ème jour (14). La durée de l’excrétion virale était en moyenne de 4,80 jours. La fréquence des infections symptomatiques était de 66,9%. Les manifestations cliniques augmentaient le 1er jour et atteignaient un maximum le 3ème jour (Figure 2). 19 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 2. Courbes d’excrétion virale et de score de symptômes – revue d’études expérimentales Source : Carrat F, Vergu E, Ferguson NM, et al. Time lines of infection and disease in human influenza: a review of volunteer challenge studies. Am J Epidemiol. 2008; 167(7):775–785. La grippe se transmet principalement par voie respiratoire (aérosols, gouttelettes) mais aussi par contact (direct de personne à personne ou indirect par l’intermédiaire d’une surface). 1.2. Diagnostic virologique de la grippe Le diagnostic virologique de la grippe est important en termes de traitement et de surveillance (15). Ce diagnostic permet en effet d’initier un traitement antiviral, de limiter l’utilisation d’antibiotiques, de mettre en œuvre les mesures de contrôle adéquates, de diminuer les durées d’hospitalisation et de réduire les coûts hospitaliers (16). La sensibilité d’un test dépend de la méthode utilisée pour le prélèvement, de l’âge du patient, de la période épidémique, du moment du prélèvement par rapport au début des symptômes et de l’expérience du personnel (17). Des résultats faussement négatifs peuvent survenir du fait d’un prélèvement inadéquat ou trop tardif, d’un transport inapproprié, de l’émergence de nouveaux sous-types pour lesquels les tests ne sont pas sensibles ou 20 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) spécifiques. Le diagnostic d’infection grippale se fait généralement sur des prélèvements respiratoires (aspiration nasopharyngée, écouvillon nasopharyngé ou de gorge voire aspiration trachéo-bronchique ou lavage broncho-alvéolaire). Les techniques permettant de détecter le virus sont les suivantes (2,15,17–19): - la culture cellulaire qui était la méthode de référence, n’est plus utilisée en routine mais seulement par des laboratoires de référence. Le délai avant le résultat est de 2 à 14 jours. Cette technique consiste en l’inoculation de lignées cellulaires à la recherche d’un effet cytopathogène puis en l’identification du virus. La culture permet de réaliser des tests de sensibilité aux antiviraux ainsi que la préparation des vaccins. Une technique de culture cellulaire rapide plus récente permet de rendre des résultats en 48h, mais avec une moins bonne sensibilité. - la détection des antigènes viraux : o test immunoenzymatique ou test de diagnostic rapide qui détectent des protéines virales avec des anticorps spécifiques et apportent un résultat en moins d’1 heure. Ces tests dépendant du moment du prélèvement, ils ne sont plus recommandés au-delà de 3 jours après le début des symptômes. Certains tests permettent de distinguer les virus A des B, d’autres ne détectent que les virus A et d’autres détectent les virus A et B mais sans distinction. Mais aucun ne peut distinguer les différents sous-types de virus A. La spécificité poolée de ces tests est élevée (98,2%) tandis que la sensibilité poolée est de 62,3% et est hétérogène (enfant/adulte, virus A/B) (20). o immunofluorescence qui détecte les antigènes viraux dans les cellules épithéliales respiratoires avec des anticorps spécifiques fluorescents. Cette technique permet l’identification d’autres virus respiratoires. La sensibilité est inférieure à la culture mais les résultats sont rendus en 1-4h. - la détection du génome du virus par RT-PCR (Reverse Transcriptase-Polymerase Chain Reaction) est considérée comme le gold standard pour le diagnostic de grippe avec des résultats en 2-4h. Cette technique permet de déterminer le sous-type ainsi que la souche grippale. Sa sensibilité est meilleure que celle de la culture cellulaire. Des RT-PCR multiplex permettent de détecter d’autres virus ou bactéries respiratoires. Les techniques sérologiques permettant la détection d’anticorps spécifiques de la grippe sont rarement utilisées pour la prise en charge d’un patient. En effet, le diagnostic est basé 21 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) sur l’augmentation du titre d’anticorps entre 2 prélèvements réalisés à plusieurs semaines d’intervalle (pendant la phase aiguë et pendant la phase de convalescence). En revanche, ils peuvent servir pour des diagnostics rétrospectifs, pour la surveillance épidémiologique de nouvelles souches ou pour déterminer l’immunité post-vaccinale (18). 1.3. Surveillance de la grippe saisonnière en France La surveillance de la grippe en communauté (Figure 3) a pour objectifs de détecter le début de l’épidémie, de décrire l’épidémie (niveau temporo-spatial, gravité, populations à risque, impact sur la communauté et les structures de soins), d’identifier et suivre des souches circulantes et d’évaluer les mesures de contrôle. Cette surveillance en communauté est également importante pour définir la période la plus à risque de grippe nosocomiale et ainsi adapter les mesures de contrôle dans les établissements de santé. Pendant les périodes de forte circulation de la grippe en communauté, la vigilance des soignants vis-à-vis de présentations cliniques compatibles avec la grippe chez les patients venant consulter et ceux déjà hospitalisés doit être renforcée. En médecine de ville, la surveillance de la grippe s’appuyait sur 2 réseaux de médecins : le réseau Sentinelles (www.sentiweb.fr, (21)) et le réseau des Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe (GROG; jusqu’en 2014). Cette surveillance repose sur la définition de syndrome grippal suivante : fièvre >39°C, d’apparition brutale, associée à des myalgies et des signes respiratoires. Les données de SOS médecins complètent cette surveillance ; un cas y est défini par une fièvre >38,5°C, d’apparition brutale associée à des myalgies et des signes respiratoires. Les données de SOS Médecins sont transmises quotidiennement à l’InVS (Institut de Veille Sanitaire), nouvellement appelé Santé Publique France (22). A l’hôpital, la surveillance s’appuie sur les passages aux urgences et les hospitalisations pour grippe, selon des codes spécifiques de la CIM-10 (Classification Internationale des Maladies). Ces données sont également transmises quotidiennement à l’InVS par les structures du réseau OSCOUR® (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences) (23). Une surveillance des cas graves de grippe admis en réanimation est réalisée par les Cire (Cellules interrégionales d’épidémiologie) (24). 22 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Dans les collectivités de personnes âgées, une surveillance des foyers d’infections respiratoires aiguës (IRA) est réalisée au moyen de signalements des établissements aux agences régionales de santé (ARS) (25). Toute survenue d’au moins 5 cas d’IRA parmi les résidents dans un délai de 4 jours doit être signalée. Une autre source d’information est représentée par les données de mortalité toutes causes provenant des données administratives des décès enregistrées par les états civils et transmises quotidiennement par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Ces données n’incluent aucune information sur les causes médicales des décès. L’analyse des causes de décès faite par le CépiDC (Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès) permet de suivre le nombre de décès directement liés à la grippe. Cette analyse est basée sur les certificats manuscrits remplis par le médecin ayant constaté le décès. Ces données sont disponibles avec retard du fait d’un recodage des causes de décès selon la Classification Internationale des Maladies (CIM 10 depuis 2000). La surveillance virologique est réalisée en médecine ambulatoire (prélèvements rhinopharyngés effectués au sein du Réseau Sentinelles) et en médecine hospitalière (hôpitaux du réseau national des laboratoires hospitaliers (Renal). Les analyses virologiques sont coordonnées par le centre national de référence (CNR) des virus influenzae (26). Dès le début de la saison grippale, des « bulletins hebdomadaires grippe » sont publiés sur le site de l‘InVS (www.invs.sante.fr). Grippenet.fr est un système de surveillance en population générale mis en place en 20112012 (27). Cette surveillance recueille des informations sur la population malade qui ne consulte pas et n’est pas prise en compte dans les autres outils de surveillance. Des personnes volontaires et bénévoles remplissent sur internet un questionnaire d’inclusion (âge, sexe, antécédents médicaux et statut vaccinal) puis un questionnaire hebdomadaire (apparition ou non de symptômes). 23 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 3. Systèmes de surveillance de la grippe communautaire en France pour la saison 2015-2016 (source : www.invs.sante.fr) Insee : Institut national de la statistique et des études économiques CépiDC : Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès Oscour : Organisation de la surveillance coordonnée des urgences IRA : Infection Respiratoire Aiguë CNR : Centre National de Référence 1.4. Généralités sur la grippe nosocomiale La grippe nosocomiale est associée à une importante morbidité et mortalité chez les patients hospitalisés (28). Elle entraîne également un surcoût non négligeable pour les hôpitaux (prolongation des durées de séjour, utilisation inappropriée d’antibiotiques, augmentation des actes diagnostiques et/ou thérapeutiques pour les patients affectés) ainsi qu’une désorganisation des soins (absentéisme des soignants, fermeture d’unités) (11,28,29). Les épidémies attribuées au virus influenza ou parainfluenza peuvent être responsables d’un fort taux de fermeture d’unités (38,5% dans une revue de la littérature de 2007) ; le virus grippal était responsable de 3 fermetures d’établissements sur les 10 24 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) recensées (30). Les épidémies de grippe nosocomiale sont fréquentes avec des taux d’attaque pouvant atteindre 59% ou 53% et des taux de mortalité atteignant 66% ou 13%, respectivement pour les syndromes grippaux cliniques et les grippes confirmées virologiquement (31). Les épidémies surviennent préférentiellement dans des services recevant des personnes fragilisées : néonatologie, soins intensifs adultes, gériatrie, hématologie, oncologie... Le taux de reproduction de base (R0), nombre moyen de cas secondaires générés par une personne durant la période où elle est infectieuse, de la grippe varie entre 1 et 2, selon les caractéristiques du virus (32). La probabilité de transmission est liée à la nature des contacts entre individus, notamment leur fréquence et leur durée (33). Au sein des établissements de santé, les patients, les soignants et les visiteurs sont une source potentielle d’infection grippale. Le personnel soignant participe en effet à la chaîne de transmission, du fait d’exposition à des personnes infectées au sein de l’hôpital mais aussi dans la communauté, créant ainsi un lien entre l’extérieur et l’intérieur de l’hôpital. Au cours d’une surveillance syndromique, le personnel soignant représentait 50% des cas d’infections respiratoires (34). Cette transmission via le personnel soignant est facilitée par une couverture vaccinale particulièrement basse (35), une faible adhérence aux mesures de contrôle (36) et le fait de travailler malgré un syndrome grippal (37). Les patients hospitalisés exposés à d’autres patients ou soignants présentant un syndrome grippal sont plus à risque de développer un syndrome grippal nosocomial (38). Les méthodes d’investigation des épidémies de grippes nosocomiales se sont perfectionnées avec l’apport de l’analyse phylogénétique des souches permettant de confirmer l’existence d’un cluster au sein d’un service (39,40). 1.5. Mesures de prévention de la grippe nosocomiale Le contrôle de la grippe nosocomiale dépend de plusieurs déterminants et nécessite des interventions à des niveaux différents (Figure 4) (41). Au niveau de la communauté, les déterminants portent sur : l’intensité de l’épidémie, l’incidence de la grippe dans des populations spécifiques plus susceptibles d’être hospitalisées, la promotion de la vaccination, la couverture et l’efficacité vaccinale, les souches virales circulantes, l’éducation de la population générale (hygiène des mains…). 25 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Au niveau de l’établissement de santé, sont à considérer : la promotion de la vaccination, l’éducation/formation (hygiène des mains, précautions gouttelettes..), la gestion des transferts des patients, des lits et de l’organisation des soins, la surveillance de la grippe nosocomiale et la rapidité de l’alerte. Au niveau de l’unité, la prévention repose sur : l’information des soignants, patients et visiteurs, la vaccination des soignants et des patients (voire des visiteurs), l’hygiène des mains, les précautions gouttelettes, la prophylaxie antivirale, la motivation des soignants à ne pas venir travailler en cas de syndrome grippal, la limitation des admissions et des visites, le cohorting des patients infectés, les pratiques de diagnostic de la grippe. A un niveau individuel, les facteurs à prendre en compte sont la vaccination, le traitement antiviral, les précautions gouttelettes, la limitation des mouvements du patient (pour un patient infecté) et l’arrêt de travail dans le cas d’un soignant infecté. Figure 4. Déterminants et prévention de la transmission de la grippe nosocomiale dans les établissements de santé. HCP : Healthcare personnel Source : Vanhems P, Bénet T, Munier-Marion E. Nosocomial influenza: encouraging insights and future challenges. Curr Opin Infect Dis. 2016; 29(4):366–372 26 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Un protocole de prise en charge des patients infectés par le virus grippal est disponible au sein des Hospices Civils de Lyon. Les mesures préconisées permettent de limiter la diffusion des virus grippaux aux autres patients ainsi qu’aux soignants et visiteurs (Annexe 1 – protocole des Hospices Civils de Lyon « Précautions à prendre lors d’hospitalisation de cas suspect ou confirmé de grippe saisonnière »). La vaccination annuelle contre la grippe saisonnière est recommandée en France pour les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes, les personnes atteintes de pathologies respiratoires chroniques, cardio-vasculaires chroniques, rénales chroniques, hépatiques chroniques, neuromusculaires particulières, déficit immunitaire, diabète, drépanocytose, obésité, personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ou dans un établissement médico-social, entourage des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave (42). La vaccination est également recommandée pour les professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque de grippe sévère. Alors qu’environ 50% de la population européenne pourrait bénéficier de cette vaccination, seul un tiers de ces personnes cibles est vacciné (43). 1.6. Surveillance de la grippe nosocomiale Il n’existe pas de système national de surveillance épidémiologique des grippes nosocomiales. Au niveau local, certains établissements ont mis en place des systèmes de surveillance, comme par exemple à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon (44). En revanche, les signalements des infections nosocomiales permettent d’apporter des informations à un niveau national (45). Le signalement externe des infections nosocomiales est un dispositif règlementaire mis en place en France en 2001. Son objectif premier est de détecter des situations à risque infectieux graves ou récurrentes nécessitant la mise en place rapide de mesures de contrôle et de prévention. La grippe nosocomiale peut être signalée pour 2 raisons essentiellement : en cas de décès lié à une grippe nosocomiale (critère 2 : décès lié à une infection nosocomiale) ou en cas de cas groupés de grippes nosocomiales (critère Autre). Entre 2001 et 2010, les épisodes attribués à la grippe représentaient 1% de l’ensemble des signalements (46). Les auteurs de ce bilan concluent 27 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) toutefois que le système de signalement ne peut être utilisé pour suivre l’évolution des grippes nosocomiales du fait d’une faible exhaustivité. 1.7. Définition de la grippe nosocomiale Au niveau communautaire, il n’existe pas de définition consensuelle de la grippe. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (47), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains (48) et l’European Center for Disease Prevention and Control (ECDC) (49) ont leurs propres définitions de syndrome grippal communautaire (Tableau 1). Tableau 1. Définition de syndrome grippal communautaire de l’OMS, des CDC et de l’ECDC OMS CDC ECDC Début brutal des symptômes Début des signes datant de moins de 10 jours + Fièvre ≥ 38,0°C + + Fièvre ≥ 37,8°C + Toux et/ou Douleur Toux pharyngée ≥ 1 symptôme systémique (fièvre ou fébricule, malaise, céphalées, myalgies) + ≥ 1 symptôme respiratoire (toux, douleur pharyngée, dyspnée) OMS : Organisation Mondiale de la Santé CDC : Centers for Disease Control and Prevention ECDC : European Center for Disease Prevention and Control La définition clinique des cas doit avoir une sensibilité élevée pour éviter de perdre des cas (31). Ces définitions de syndrome grippal basées sur les données communautaires peuvent ne pas être adaptées à la grippe nosocomiale dans les établissements de santé (50,51). Les cas de grippe nosocomiale peuvent ainsi être détectés avec retard voire ne pas être détectés du tout. De plus, certains patients infectés peuvent rester asymptomatiques mais être source de transmissions nosocomiales. Dans une étude, presque 50% des 28 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) soignants avec une grippe confirmée n’ont pas rapporté de fièvre (52). La grippe nosocomiale est ainsi souvent sous-diagnostiquée. La détection précoce chez les patients hospitalisés entraîne la mise en place de mesures barrières et prévient ainsi la transmission nosocomiale aux autres patients ainsi qu’aux soignants. Une détection précoce permet également d’éviter des examens et des traitements inutiles pour le patient. L’intérêt d’une définition standardisée de la grippe nosocomiale a été souligné (53). En effet, une synthèse de la littérature des épidémies de grippe nosocomiale utilisant la méthode ORION (Outbreak Reports and Intervention Studies of Nosocomial Infection) rapporte l’absence d’informations standardisées collectées dans les investigations de grippe nosocomiale, ce qui limite les comparaisons entre études et la compréhension de la dynamique de la pathologie (31). Même si une définition standardisée de grippe était utilisée dans certaines études, cette définition était différente d’une étude à une autre (seuil de température, symptômes…). Les épidémies de grippe nosocomiale pourraient être définies comme une augmentation des cas de grippe due à une transmission de personne à personne dans les établissements. Aucune définition formelle ou méthode de détection des épidémies de grippe en établissement de santé n’a été adoptée dans la synthèse de Voirin et al. (31). La présence d’une épidémie était indiquée par l’augmentation du nombre de cas ou par un regroupement des cas dans le temps et dans l’espace. 1.8. Objectif L’objectif de ce travail était de réaliser une synthèse des définitions de grippe nosocomiale utilisées #1) dans la littérature récente et #2) par les centres affiliés au réseau de recherche du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network (SRN). 29 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 2. Matériel et méthodes 2.1. Revue systématique de la littérature Une recherche sur Pubmed en langue française et anglaise en utilisant les termes MeSH (medical subject headings) « influenza, human » et « cross infection » a été réalisée par Elodie Munier-Marion. Une revue de la littérature utilisant la méthodologie ORION avec la même équation de recherche a été publiée en 2009 (31). Seules les publications de janvier 2008 à juin 2016 et non présentes dans la revue de 2009 ont été analysées. Tous les articles ont été retenus indépendamment de l’impact factor du journal dont il provenait. Dans un premier temps, la sélection des études a été réalisée sur l’analyse des titres et/ou des abstracts. Le texte intégral était ensuite étudié afin de repérer les éléments d’intérêt pour cette revue de la littérature. L’objectif principal de l’étude était repéré dans la partie « Introduction ». Les données suivantes ont été collectées dans la partie « Méthodes » : le type d’étude, la définition de grippe clinique utilisée, la définition du caractère nosocomial, les tests virologiques effectués, les types de virus influenza étudiés. 30 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 2.2. Etude associée au réseau de recherche du SHEA Research Network Afin de compléter les éléments de la revue de la littérature, une étude descriptive internationale a été menée par l’hôpital Edouard Herriot, membre du SRN et principal investigateur de cette étude. Le protocole de l’étude, le questionnaire ainsi que l’analyse ont été réalisé par Elodie Munier-Marion. Une invitation à participer à l’étude a été envoyée aux membres du SRN en utilisant Real Magnet Surveys via un premier e-mail envoyé le 9 juillet 2015, suivi par 2 e-mails de relance. Le questionnaire a également été posté publiquement sur le site internet du SRN. Le questionnaire (Annexe 2) interrogeait sur les caractéristiques démographiques des établissements répondants, sur la définition clinique de syndrome grippal, sur la définition clinique de la grippe (si dès la présentation clinique une forte suspicion de grippe était présente), sur les tests biologiques recommandés pour faire le diagnostic de grippe, sur la définition de la grippe nosocomiale, sur la détection des cas groupés et enfin sur le signalement externe. Des analyses statistiques descriptives, incluant des moyennes, médianes et pourcentages, ont été réalisées pour décrire les réponses des participants. 2.2.1. Le SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Le SHEA est une société professionnelle représentant des médecins et autres professionnels de santé au niveau international avec une expertise et un intérêt pour l’épidémiologie hospitalière, la prévention des infections et le bon usage des anti-infectieux (http ://www.shea-online.org). Le SHEA a pour objectif d’améliorer les soins aux patients ainsi que la sécurité des soignants dans tous les établissements à travers ses contributions en épidémiologie hospitalière et en gestion des antibiotiques. La société mène cette activité en promouvant science et recherche, en recommandant des mesures efficaces, en apportant des formations de haute qualité et en développant des guides adéquats. La société s’associe à des épidémiologistes, des infectiologues, des scientifiques de recherche fondamentale, des spécialistes de santé publique, des patients, des décideurs et autres, afin d’atteindre de meilleurs résultats de soins. L’expertise du SHEA est recherchée par les agences 31 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) d’accréditation et de régulation des soins et guide les instances décisionnelles pour développer des politiques publiques rationnelles, efficaces tout en tenant compte des coûts. Les principales missions du SHEA sont de promouvoir la prévention des infections associées aux soins et de l’antibiorésistance et de faire avancer le champ de l’épidémiologie hospitalière et le bon usage des anti-infectieux. Le SHEA a aidé à définir de meilleures pratiques en épidémiologie hospitalière depuis sa création en 1980. Les sujets prioritaires actuels pour le SHEA sont le bon usage des anti-infectieux, la grippe, les stratégies de préventions des infections associées aux soins et les pathogènes émergents. 2.2.2. Le Réseau de Recherche du SHEA Le SRN (SHEA Research Network) est un consortium d’établissements collaborant sur des projets de recherche multicentrique. Ces projets de recherche ont pour objectif d’explorer l’épidémiologie hospitalière. La création du SRN a été considérée comme une des principales priorités du SHEA suite à l’interrogation de ses membres entre septembre 2008 et février 2009 (54). Cette approche collaborative offre l’opportunité d’études sophistiquées, avec une population de patients plus importante, et des partenariats intellectuels avec d’autres sociétés professionnelles. En janvier 2015, plus de 280 centres étaient membres du SRN représentant 35 états et 17 pays (Figure 5 et Annexe 3). Le SRN est un réseau diversifié d’établissements : centres hospitalo-universitaires, hôpitaux publiques, hôpitaux pédiatriques, établissements de réadaptation, établissements de soins de longue durée… Les investigateurs principaux sont des épidémiologistes, hygiénistes, directeurs d’établissement, chercheurs, infectiologues, microbiologistes ou pharmaciens. Tous les participants ont un programme de contrôle du risque infectieux. En moyenne, les établissements comptent 2 épidémiologistes, 4 hygiénistes et ont 430 lits adultes et 101 lits de pédiatrie. L’hôpital Edouard Herriot est membre du SRN, ce qui a permis à l’établissement de participer à différentes études, entre autres sur : 32 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) - la durée des précautions complémentaires contact - les endoscopes et le risque d’entérobactéries productrices de carbapénèmases - la prévention des bactéries multi-résistantes. L’établissement a récemment été classé dans le top 15% des centres répondant du SRN. Figure 5. Répartition géographique des membres du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network (SRN) 33 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3. Résultats 3.1. Revue systématique de la littérature La recherche sur Pubmed a permis d’identifier 292 articles en anglais et français publiés entre janvier 2008 et juin 2016. Au total, après examen des titres et/ou des résumés, 75 études (soit 26%) sur la grippe nosocomiale ont été incluses (33,38–40,44,55–124) ; les autres études traitaient majoritairement de vaccination antigrippale (efficacité, acceptation…) ou du traitement antiviral de la grippe sans analyse sur les conséquences en termes de grippe nosocomiale (objectif principal ou secondaire). Une synthèse des principales caractéristiques des études retenues pour la revue est présentée dans les Tableaux 2 et 3. Concernant le type d’étude, 28 (37%) étaient des études prospectives, 23 (31%) des études rétrospectives, 1 (1%) étude était quasi-expérimentale, 2 (3%) des essais cliniques, et 21 (28%) des investigations de cas groupés avec un début de recueil de données au moment du 1er cas ou quand l’épidémie était installée. Les personnes incluses dans les études étaient exclusivement des patients pour 43 (57%) études, exclusivement des soignants pour 8 (11%) et les 2 populations (patients et soignants) pour 24 (32%). Vingt-cinq études (33%) étaient originaires d’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), 4 (5%) du Mexique et d’Amérique du Sud, 28 (33%) d’Europe (dont 9 de France), 14 (19%) d’Asie, 3 (4%) d’Australie et 1 (1%) d’Afrique. Cinq articles (7%) ont été publiés en 2008, 6 (8%) en 2009, 8 (11%) en 2010, 18 (24%) en 2011, 12 (16%) en 2012, 11 (15%) en 2013, 7 (9%) en 2014, 7 (9%) en 2015 et 1 (1%) entre janvier et juin 2016. 34 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 2. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe pandémique A (H1N1) Premier auteur Altmann (55) Bearden (59) Buchbinder (62) Cheng (66) Chironna (67) Chu (68) Cordero (69) Du (71) Enstone (73) Fanella (74) Jaeger (85) Jonges (87) Khandaker (88) Lalayanni (89) Launay (90) Liu (93) Liu (94) Lobo (95) Marzano (99) Miller (100) Milupi (101) Perez-Padilla (106) patients patients + soignants patients patients + soignants patients soignants patients patients + soignants Définition du syndrome grippal non non non oui oui oui non non acquisition >48h après l'admission NR NR acquisition >48h après l'admission NR NR acquisition >7 jours après l'admission acquisition >48h après l'admission rétrospective patients non acquisition >72h après l'admission 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009-2010 2009 2011 rétrospective prospective rétrospective prospective investigation épidémie rétrospective rétrospective prospective prospective investigation épidémie patients soignants patients + soignants patients patients patients patients patients + soignants soignants patients non oui non non non oui non oui oui non acquisition >7 jours après l'admission exposition à un cas acquisition >48h après l'admission acquisition >72h après l'admission NR acquisition >72h après l'admission NR NR NR acquisition >48h après l'admission 2009 investigation épidémie patients + soignants non NR 2010 investigation épidémie patients non en néonatologie 2007-2009 rétrospective patients non NR Date de réalisation Type d’étude Population Allemagne EU France Hong Kong Italie Taiwan Espagne Chine Grande Bretagne Canada EU Pays-Bas Australie Grèce Canada EU Chine Brésil Italie Grande Bretagne Grande Bretagne 2009-2011 2009 2010 2009 2009 2009-2010 2009-2010 2009-2010 prospective investigation épidémie investigation épidémie prospective investigation épidémie prospective prospective prospective 2009-2010 Mexique Pays Définition du caractère nosocomial 35 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 2. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe pandémique A (H1N1) (suite) Premier auteur Pollara (107) Rabagliati (108) Reid (109) RodriguezSanchez (112) Tsagris (117) Valley-Omar (40) Veenith (119) Vij (120) Wilkinson (122) Wise (123) Chen (64) Moore (103) patients patients patients Définition du syndrome grippal non non non acquisition après l'admission NR acquisition >7 jours après l'admission rétrospective patients non NR 2011 investigation épidémie patients + soignants oui en néonatologie 2011 rétrospective patients non acquisition >72h après l'admission 2010-2011 rétrospective patients non acquisition >5 jours après l'admission 2009-2010 2009-2010 2009 2009 investigation épidémie rétrospective prospective investigation épidémie patients patients soignants patients + soignants non non oui non en néonatologie NR exposition à un cas NR 2009 investigation épidémie patients oui NR Pays Date de réalisation Type d’étude Population Italie Chili EU Canada 2011 2009 2009-2010 rétrospective prospective rétrospective Espagne 2009 Grèce Afrique du Sud Grande Bretagne EU Canada EU EU RoyaumeUni Définition du caractère nosocomial EU : Etats-Unis NR : Non renseigné 36 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 3. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe non pandémique Pays Date de réalisation Type d’étude Population Italie 2005-2012 rétrospective patients Thaïlande 2004-2006 prospective Thaïlande 2005-2009 étude quasi expérimentale patients + soignants patients + soignants France 2004-2007 prospective EU 2009-2010 Hong Kong 2011 Cheng (65) de-Paris (70) Chine Brésil 2015 2007-2010 Eibach (72) France 2012 Fang (75) Chine 2015 Farooqui (76) Chine 2015 Gaillat (77) France 2005 Gaspard (78) France 2004-2012 Gooskens (79) Pays-Bas 2008 EU France Premier auteur Amodio (56) Apisarnthanarak (57) Apisarnthanarak (58) Bénet (60) Bhadelia (61) Chan (63) Greenbaum (80) Haber (81) Virus impliqués Définition du syndrome grippal Définition du caractère nosocomial acquisition >48h après l'admission NR non tout virus influenza non exposition à un cas tout virus influenza non exposition à un cas patients tout virus influenza oui soignants patients + soignants soignants patients patients + soignants A A/Victoria/361/2011like H3N2 virus A (H7N9) tout virus influenza oui non NR non non A (H3N2) oui NR acquisition après l'admission acquisition >72h après l'admission patients A (H7N9) non NR patients + soignants patients + soignants patients patients + soignants soignants A (H7N9) non NR A (H3N2) oui NR tout virus influenza A (H1N1) non pandémique A (H3N2) variant oui NR non NR 2011 rétrospective investigation épidémie prospective rétrospective investigation épidémie investigation épidémie investigation épidémie investigation épidémie prospective investigation épidémie prospective acquisition >72h après l'admission NR oui 2005-2006 prospective patients tout virus influenza non exposition à un cas acquisition >48h après l'admission 37 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 3. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe non pandémique (suite) Pays Date de réalisation Type d’étude Virus impliqués Définition du syndrome grippal Définition du caractère nosocomial Higa (82) Japon 2007-2010 rétrospective Hui (83) Hong Kong 2006-2007 prospective patients + soignants patients tout virus influenza non exposition à un cas tout virus influenza oui patients tout virus influenza oui rétrospective patients tout virus influenza non 2000-2004 rétrospective patients tout virus influenza non EU Canada 2013-2014 2008-2009 prospective essai clinique patients soignants tout virus influenza tout virus influenza non oui Macesic (97) Australie 2010-2011 prospective patients tout virus influenza non NR acquisition >72h après l'admission acquisition >72h après l'admission acquisition >72h après l'admission NR NR acquisition >48h après l'admission Huzly (84) Allemagne 2013-2014 rétrospective Jhung (86) EU 2010-2011 Leckerman (91) EU Levin-Rector (92) Loeb (96) Mahmud (98) Canada 2003-2011 rétrospective patients + soignants tout virus influenza oui Mitchell (102) Canada 2006-2011 prospective patients tout virus influenza oui EU 2004-2006 prospective tout virus influenza non Oguma (105) Japon 2007 rétrospective A (H3N2) oui Pagani (39) Suisse 2012 A (H3N2) oui Régis (44) RiphagenDalhuisen (110) France 2004-2009 investigation épidémie prospective patients patients + soignants patients + soignants patients tout virus influenza oui Pays Bas 2009-2011 essai clinique patients tout virus influenza non EU 2006 investigation épidémie patients + soignants A non Premier auteur Nivin (104) Risa (111) Population NR acquisition >96h après l'admission NR acquisition >72h après l'admission acquisition >72h après l'admission acquisition après l'admission acquisition >72h après l'admission NR 38 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 3. Description des études incluses dans la revue systématique de la littérature relative à la définition de la grippe nosocomiale – Grippe non pandémique (suite) Rubin (113) EU Date de réalisation 2001-2004 Seale (114) Australie 2005 EU 2002-2008 rétrospective patients tout virus influenza non Taylor (116) Canada 2006-2012 prospective patients tout virus influenza oui Vanhems (38) France 2004-2007 prospective patients + soignants tout virus influenza oui acquisition après l'admission Vayalumkal (118) Canada 2005 prospective patients tout virus influenza oui acquisition >72h après l'admission Voirin (33) France 2012 prospective patients + soignants tout virus influenza oui acquisition après l'admission EU 2003-2010 rétrospective patients tout virus influenza oui acquisition >72h après l'admission Hong Kong 2008 investigation épidémie patients + soignants A non NR Premier auteur Pays Spaeder (115) Weedon (121) Wong (124) A Définition du syndrome grippal non Définition du caractère nosocomial NR B oui NR Type d’étude Population Virus impliqués prospective investigation épidémie patients patients + soignants acquisition >48h après l'admission acquisition >96h après l'admission EU : Etats-Unis NR : Non renseigné 39 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3.1.1. Définition clinique du syndrome grippal Pour 30 études (40%), une définition de la grippe clinique (syndrome grippal) était utilisée (Tableau 4). Cette définition était basée sur la fièvre pour l’ensemble des études avec une définition, avec un seuil défini pour 19 études (63% des études avec définition clinique de grippe). Le seuil moyen de température était de 37,9°C (min 37,5°C – max 38,0°C). La toux était un symptôme présent dans 24 définitions (symptôme requis ou optionnel, 80% des études avec une définition). Les douleurs pharyngées étaient présentes dans 21 définitions (symptôme requis ou optionnel, 70%). Pour 70% (N=21) des études, l’association : fièvre + toux + douleurs pharyngées était dans leur définition en tant que symptômes requis ou optionnels. Seize études (21%) avaient une définition basée sur les termes suivants : « syndrome grippal », « infection respiratoire », « symptômes respiratoires », « symptômes de pathologie respiratoire aiguë », « signes et symptômes de grippe ». Dans 12 investigations de cas groupés (16% des études), seules les manifestations cliniques présentées par les cas étaient décrites. Les symptômes étaient semblables à ceux présents dans les définitions standardisées. Aucune définition de grippe clinique n’était donnée pour 17 études (23%) basées sur un repérage virologique des patients grippés. Deux études utilisaient des définitions différentes pour les patients et pour les soignants (80,96). Dans une étude, la définition pouvait être adaptée pour les patients âgés ou les patients avec des troubles mentaux ou dans un contexte d’épidémie avec des cas confirmés de grippe, avec une évaluation qui pouvait être au cas par cas (78). 40 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 4. Définition de syndrome grippal. Revue systématique de la littérature (N= 30) Premier auteur Bénet (60) Bhadelia (61) Cheng (66) Chironna (67) Chu (68) Eibach (72) Gaillat (77) Gaspard (78) Greenbaum (80) Hui (83) Huzly (84) Jaeger (85) Launay (90) Liu (94) Lobo (95) Loeb (96) Mahmud (98) Mitchell (102) Moore (103) Oguma (105) Pagani (39) Régis (44) Seale (114) Taylor (116) Tsagris (117) Vanhems (38) Définition Fièvre ≥37,8°C et toux ou douleur pharyngée Fièvre ≥37,8°C (100°F) et toux ou douleur pharyngée Fièvre ≥38°C et douleur pharyngée ou toux Fièvre récente ≥38°C + ≥2 symptômes respiratoires (obstruction nasale, rhinorrhée, douleur pharyngée, toux) Fièvre ≥38°C, toux et/ou douleur pharyngée Fièvre ≥37,8°C sans antipyrétique et toux ou douleur pharyngée Fièvre>38°C + toux et/ou signes respiratoires Fièvre>38°C + ≥3 symptômes parmi : frissons, céphalées, douleurs oculaires, myalgies, asthénie, anorexie, douleur pharyngée et toux. Définition adaptée pour les patients âgés et patients avec des troubles mentaux ou dans un contexte d'épidémie avec cas confirmés de grippe Anomalies de température (>38°C ou <37°C), symptômes respiratoires (toux, douleur pharyngée, dyspnée, tachypnée, hypoxie), symptômes gastro-intestinaux (nausée, vomissement, diarrhée), myalgies, arthralgies, fatigue, intervention respiratoire, nouvelle image pulmonaire Soignant : Symptômes respiratoires (toux, douleur pharyngée, rhinorrhée) + au moins fièvre, symptôme gastro-intestinal ou "constitutionnel" (frissons, myalgies) Fièvre ≥37,8°C ou détérioration aiguë des capacités physiques ou mentales, et soit un nouveau symptôme respiratoire soit une aggravation aiguë d'une pathologie chronique avec des symptômes respiratoires Début brutal des symptômes, ≥1 signe systémique (fièvre, malaise, céphalées, myalgies) et ≥1 symptôme respiratoire (toux, douleur pharyngée, dyspnée) Fièvre ≥37,8°C et toux ou douleur pharyngée Fièvre (>38°C rectal ou >37,5°C oral ou axillaire), toux, céphalée, myalgie, arthralgie, douleur pharyngée, rhinorrhée, vomissement, diarrhée Fièvre ≥37,7°C avec ou sans symptômes respiratoires Fièvre + 1 symptôme respiratoire Fièvre ≥38°C et toux Soignant : 1 signe parmi : fièvre ≥38°C, toux, congestion nasale, douleur pharyngée, céphalées, atteinte sinus, myalgies, fatigue, frissons, otalgie, otite Pathologie respiratoire aiguë avec toux et fièvre et ≥1 symptôme (douleur pharyngée, arthralgie, myalgie et prostration) Fièvre et symptômes respiratoires Fièvre >38°C et ≥2 symptômes parmi : toux, coryza, douleur pharyngée, céphalées, myalgies, diarrhée et patients avec fièvre non expliquée Fièvre aiguë ≥37,8°C et toux, rhinorrhée, éternuements, ou douleur pharyngée Fièvre >37,8°C et toux ou douleur pharyngée Fièvre ≥37,8°C sans antipyrétique ou toux ou douleur pharyngée Fièvre + 2 autres symptômes : toux, frissons, prostration et affaiblissement, myalgies ou douleurs diffuses Fièvre et symptômes respiratoires Fièvre ou température instable, toux, wheezing, augmentation des sécrétions, apnée, bradycardie, besoin en oxygène, besoin de ventilation mécanique, vomissement, problèmes alimentaires, diarrhées, convulsions ou mouvements anormaux, tonicité musculaire changée, léthargie, irritabilité Fièvre ≥37,8°C sans antipyrétique et toux ou douleur pharyngée 41 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 4. Définition de syndrome grippal. Revue systématique de la littérature (N= 30) (suite) Auteur Vayalumkal (118) Définition Infection ou fièvre (>38°C oral/tympanique ou 38,5°C rectal) et ≥1 signe respiratoire (rhinorrhée, congestion nasale, pharyngite, toux, éternuements, apnée, sifflements, dyspnée, augmentation des sécrétions respiratoires, changement d’aspect de sécrétions chroniques, râles, ronchi, désaturation, besoin d’oxygène, nouvelle anomalie à la radiographie pulmonaire) Fièvre, fébricule, frissons, toux, congestion nasale, faiblesse, asthénie, perte d'appétit, douleur pharyngée, pharyngite, céphalées, myalgies Fièvre et symptômes respiratoires Fièvre et toux ou douleur pharyngée Voirin (33) Weedon (121) Wise (123) 3.1.2. Analyses virologiques Concernant les analyses virologiques, 70 études (93%) donnaient des précisions sur les tests réalisés. Plusieurs tests étaient fréquemment utilisés : biologie moléculaire (RTPCR) pour 86%, culture cellulaire pour 33%, test de diagnostic rapide (immunochromatographie) pour 24%, immunofluorescence pour 21% et sérologies pour 7%. 3.1.3. Définition du caractère nosocomial Quarante études (53%) ont fourni une définition standardisée du caractère nosocomial. Cette définition était basée sur le délai entre l’admission à l’hôpital ou dans une unité et le début des symptômes pour 29 études (73%). Ce délai variait de 48 à 168 heures (délai moyen de 78h ; délai médian de 72h ; 31% (N=9) 48h, 48% (N=14) 72h, 7% (N=2) 96h, 3% (N=1) 120h, 10% (N=3) 168h ; Figure 6). Onze études utilisaient une autre définition du caractère nosocomial, basé sur un début des signes après l’admission (sans détail sur le délai nécessaire) pour 5 études (13%) ou sur une exposition à une personne contagieuse pour 6 études (15%). Trois études avaient été réalisées dans des services de néonatologie, où les nouveaunés étaient hospitalisés depuis leur naissance, donc l’acquisition était par définition nosocomiale. 42 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Aucune définition du caractère nosocomial n’était donnée pour 32 études (43%, 15 investigations de cas groupés, 10 études prospectives, 6 études rétrospectives et 1 essai clinique). Figure 6. Délai entre l’admission et le début des symptômes en heures pour définir le caractère nosocomial de l’infection grippale. Revue systématique de la littérature (N=28) 3.1.4. Types de virus influenza impliqués Au total, 25 études (33%) impliquaient tout type de virus influenza (A et B) ; il s’agissait d’études prospectives ou rétrospectives. Quarante-huit études (64%) impliquaient des virus influenza A : 34 des virus A (H1N1) pandémiques dont 2 études des virus A (H1N1) pandémiques résistant à l’oseltamivir, 1 des virus A (H1N1) non liée à la pandémie, 6 des virus A (H3N2) ou des variants, 3 des virus A (H7N9) et 4 plusieurs types de virus influenza A. Une étude (1%) rapportait des virus influenza B. Une étude (1%) ne nécessitait pas de confirmation virologique et traitait de syndromes grippaux. 43 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3.2. Etude associée au réseau de recherche du SHEA Research Network Sur les 218 centres du réseau du SHEA contactés, 55 ont répondu à l’enquête (taux de réponse : 25,2%). Parmi ces répondants, 45 étaient situés en Amérique du Nord (82%), 4 en Asie (7%), 2 en Europe (4%), 1 en Amérique du Sud (2%) et 1 en Australie (2%) ; l’origine était inconnue pour 2 établissements. Les répondants étaient des épidémiologistes (N=39 ; 71%), des hygiénistes (N=10 ; 18%), un infectiologue, un universitaire et un directeur en épidémiologie et hygiène (3 données manquantes). Soixante-dix-huit pour cent des établissements étaient affiliés à des centres universitaires. Parmi les répondants, 24 étaient des courts séjours adultes et/ou pédiatriques, 2 des centres hospitalo-universitaires, 1 un centre de réadaptation et 1 un établissement non hospitalier (27 données manquantes). En moyenne, les établissements répondants comportaient 538 lits (min 99 – max 1600 ; données disponibles pour 43 répondants) ; en moyenne 449 et 74 lits respectivement adultes et pédiatriques. 3.2.1. Définition standardisée Une définition standardisée de la grippe nosocomiale était utilisée par 76% (N=42) des répondants. Cette définition était basée sur des critères cliniques pour 24% d’entre eux, sur des critères virologiques pour 31% et sur les 2 pour 45% (Tableau 5). 44 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Tableau 5. Définition de syndrome grippal et grippe nosocomial(e) utilisée par les établissements de santé du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network (N=55) % (N/ N répondant) Définition de syndrome grippal/grippe nosocomial(e) 76% (42/55) Définition utilisée basée sur: Critères cliniques 24% (10/42) Critères virologiques 31% (13/42) Critères cliniques + virologiques 45% (19/42) Critères cliniques pour le syndrome grippal Fièvre faisant partie de la définition de syndrome grippal Seuil moyen pour les patients sans antipyrétiques (min – max) 82% (32/39) 38,0°C (37,0°C-39,0°C) Critères cliniques pour la grippe Symptômes spécifiques utilisés pour une détection précoce de la grippe Fièvre faisant partie de la définition de grippe Seuil moyen pour les patients sans antipyrétiques (min – max) 36% (20/55) 94% (17/18) 38,1°C (37,8°C-39,0°C) Critères virologiques Prélèvement réalisé Nasal/Nasopharyngé 69% (35/51) Gorge 2% (1/51) Les 2 29% (15/51) Tests réalisés RT-PCR 77% (40/52) Test de diagnostic rapide 19% (10/52) Envoi des prélèvements virologiques à un centre national de référence 38% (20/52) Définition du caractère nosocomial Délai moyen entre l’admission dans l’unité et le début des symptômes pour la définition de grippe nosocomiale (min - max) en heures 57,1 (24,0-96,0) Délai utilisé 12-23h 0% (0/50) 24-47h 2% (1/50) 48-71h 64% (32/50) > 72h 34% (17/50) Note: Le dénominateur des pourcentages correspond au nombre de répondants à la question 45 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3.2.2. Définition clinique du syndrome grippal La fièvre faisait partie de la définition pour 82% (N=32) des répondants ayant une définition standardisée. Le seuil moyen pour les patients sans antipyrétique était de 38,0°C (min 37,0 – max 39,0°C). Le même seuil moyen était utilisé pour les soignants sans prise d’antipyrétiques et pour les patients et les soignants prenant des antipyrétiques. Les signes cliniques les plus fréquemment requis dans la définition pour les patients étaient la toux (52%), les douleurs pharyngées (31%) et les myalgies (19%) (Figure 7). Pour 71% (N=30) des centres, l’association : fièvre + toux + douleurs pharyngées était dans leur définition en tant que symptômes requis ou optionnels. Figure 7. Signes cliniques présents dans la définition clinique de syndrome grippal pour les patients. Établissements de santé du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network 46 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 3.2.3. Présentation clinique évocatrice de grippe Des symptômes cliniques spécifiques étaient utilisés pour une détection précoce de grippe chez 36% (N=20) des répondants. Parmi eux, 94% prenaient en compte la fièvre dans leur définition. Le seuil moyen pour les patients sans antipyrétiques était de 38,1°C (min 37,8 – max 39,0°C). La toux, les douleurs pharyngées et les myalgies étaient des symptômes requis dans respectivement 75%, 45% et 35% des définitions. 3.2.4. Analyses virologiques Les prélèvements réalisés étaient des prélèvements de gorge pour 2% des répondants, des prélèvements nasaux ou nasopharyngés pour 69% ou les 2 types de prélèvements pour 29%. Les principaux tests réalisés étaient l’identification moléculaire (RTPCR, 77%) et les tests de diagnostic rapide (19%). Les prélèvements virologiques étaient envoyés à un centre national de référence pour 38% des établissements. Les 2 centres européens, 3 centres asiatiques sur les 4 et 15 centres nord-américains sur les 45 (33%) envoyaient leurs prélèvements à un centre de référence. Le centre australien ainsi que le sud-américain n’envoyaient pas leurs prélèvements. 3.2.5. Définition du caractère nosocomial Le délai entre l’admission dans le service et le début des symptômes utilisé pour la définition de la grippe nosocomiale était de 24 heures (h) à 47h pour 2% des répondants, 48h-71h pour 64%, 72h-95h pour 28% et ≥96h pour 6% (moyenne de 57,1h) (Figure 8). Un autre critère pris en compte pour identifier une grippe nosocomiale était un contact avec une personne symptomatique (patients ou soignants). 47 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 8. Délai entre l’admission et le début des symptômes en heures pour définir le caractère nosocomial de l’infection grippale. Etablissements de santé du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) Research Network 3.2.6. Définitions spécifiques en fonction du type de population Une définition particulière de syndrome grippal ou grippe nosocomial(e) était utilisée pour 19% des répondants à la question (N=8). Les populations pour lesquelles une définition adaptée existait étaient : les patients immunodéprimés (N=8), les patients avec des hémopathies (N= 3), avec une pathologie maligne (N= 3), avec le VIH/SIDA (N= 3) et les patients âgés (N= 1). Sept pour cent utilisaient des définitions différentes de syndrome grippal ou grippe nosocomial(e) pour les soignants et pour les patients. 3.2.7. Définition des cas groupés Parmi les répondants, 43% (N=20) avaient une définition standardisée pour l’identification de cas groupés de grippe nosocomiale. En moyenne, un épisode de cas groupés était défini par un seuil minimum de 2,9 cas. Les soignants étaient comptés dans les 48 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) épisodes de cas groupés pour 78% des centres. Un centre qui ne les comptait pas dans les cas groupés a argumenté sa décision par le fait qu’il est difficile de déterminer la source d’exposition pour le soignant qui a pu être exposé à l’extérieur de l’hôpital. Une investigation pouvait être débutée devant la présence de patients présentant des syndromes grippaux cliniques, ou alors seulement après confirmation virologique. L’aire géographique définissant un cas groupé était l’unité/service pour 69% et l’étage pour 16%. Parmi les répondants, l’intervalle de temps entre 2 cas considéré pour suspecter une transmission croisée était de 24 heures (h) pour 18%, 48 h pour 34%, 72 h pour 24%, 96 h pour 13% et jusqu’à 7 jours pour 11%. Une similarité des souches était recherchée pour la confirmation de cas groupés pour 43% des participants (1/4 en Asie, 2/2 en Europe, 0/1 en Australie, 1/1 en Amérique du Sud et 15/45 en Amérique du Nord). 3.2.8. Notification Cinquante-huit pour cent des répondants signalaient leurs cas de grippe nosocomiale à une organisation particulière (2/2 en Europe, 1/1 en Australie, 1/4 en Asie, 1/1 en Amérique du Sud et 25/45 en Amérique du Nord). Concernant les établissements signalants, les notifications étaient réalisées à destination de leur institution pour 47%, d’une autorité de santé publique locale pour 88% et d’une autorité de santé publique nationale pour 6%. Certains répondants devaient signaler chaque cas de grippe nosocomiale alors que d’autres ne signalaient que les cas groupés. 3.2.9. Mesures de contrôle Les actions mises en œuvre rapportées par les répondants étaient : - les précautions complémentaires gouttelettes, avec l’utilisation du masque de façon systématique par tout le personnel ou seulement pour le personnel non vacciné - le renforcement de l’hygiène des mains - l’éviction pour le personnel malade 49 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) - la limitation voire l’arrêt des admissions dans l’unité en cas de cas groupés ou cohorting - la limitation des visites - l’utilisation d’antiviraux (en curatif ou prophylactique) - la surveillance renforcée - la sensibilisation à la vaccination antigrippale des soignants 3.2.10. Commentaires Un établissement Nord-Américain a développé un algorithme commençant par un test virologique grippal positif. L’algorithme prend en compte, entre autres, le délai depuis l’admission, la détermination du statut immunitaire du patient afin de classer les grippes en : nosocomiale, nosocomiale possible, probablement communautaire et communautaire. Le syndrome grippal n’est pas inclus dans leur algorithme sur l’hypothèse que les patients n’auraient pas été testés pour la grippe s’ils n’avaient pas eu de syndrome grippal (« maybe unwisely »). 50 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 4. Discussion 4.1. Principaux résultats et mise en perspective Ce travail scindé en 2 parties souligne l’hétérogénéité des définitions de grippe nosocomiale utilisées par les établissements de santé au niveau international. Dans l’étude sollicitant le SRN, la fièvre était un symptôme retrouvé dans 82% des définitions utilisées mais le seuil de température était très hétérogène. Les symptômes cliniques les plus fréquemment retrouvés étaient la toux, les douleurs pharyngées et les myalgies. La définition de grippe nosocomiale était basée sur des critères cliniques pour 24% des répondants, sur des critères virologiques pour 31% et sur les 2 types de critères pour 45%. L’association la plus fréquemment retrouvée dans la revue de la littérature était la fièvre, la toux et les douleurs pharyngées. Le délai entre l’admission et le début des symptômes serait un des critères facilement standardisable au niveau international mais un consensus pourrait être difficile à obtenir ; ce délai variant de 24 à 96 heures dans l’étude SRN et de 48h à 7 jours dans la revue systématique de la littérature. L’absence de délai standardisé engendre des difficultés : erreur de classification entre grippe communautaire et nosocomiale et de calcul de taux d’attaque, sous ou surestimation du poids de la grippe nosocomiale, erreurs concernant les sources d’exposition, impact sur le risque attribuable à l’établissement. La durée d’incubation de 48h souvent utilisée pour définir une infection bactérienne comme nosocomiale ne peut pas s’appliquer à la grippe. En effet, les durées médianes d’incubation pour la grippe A et B sont respectivement de 1,4 et 0,6 jours, avec 95% des patients infectés par la grippe A et B développant des symptômes dans les 2,8 et 1,1 jours respectivement après l’infection (125). En fonction de l’objectif de l’utilisation de la définition, ce délai pourrait varier avec la sensibilité/spécificité requise, avec une plus forte spécificité et une moindre sensibilité pour des délais augmentés. Dans le cadre d’une investigation d’épidémie, une définition très sensible serait intéressante afin de diagnostiquer le plus de cas. Cette détection, la plus précoce possible, permettrait de réduire la prescription d’antibiotiques, les tests microbiologiques, les coûts hospitaliers et d’instaurer rapidement les mesures adéquates (11). 51 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Par ailleurs, certains établissements ou certaines études utilisaient des définitions différentes pour certaines catégories de patients (immunodéprimés, personnes âgées…), signifiant qu’il serait difficile d’avoir une seule définition standardisée ou que les taux devraient être calculés pour chaque catégorie de patients. Plusieurs systèmes de surveillance de la grippe nosocomiale existent, mais la définition utilisée diffère. Cette surveillance est basée sur des résultats virologiques et un délai par rapport à l’admission de 48 heures en Australie (97) et de 96 heures au Canada (116). En France, dans le centre hospitalo-universitaire d’Edouard Herriot, la surveillance est basée sur un repérage des syndromes grippaux cliniques (fièvre et toux ou douleur pharyngée) avec une confirmation virologique dans un second temps (38). Suite à une publication de l’équipe canadienne de Taylor (116), une lettre de l’équipe d’Edouard Herriot soulignait la nécessité d’une définition standardisée de la grippe nosocomiale et notamment d’un délai standardisé entre l’admission et le début des symptômes pour qualifier l’infection de nosocomiale (53). Une réponse de Taylor et al confirmait l’intérêt d’un délai type qui pourrait représenter une estimation de la période d’incubation pour l’infection grippale naturelle, cette période étant sujette à une variabilité d’un patient à un autre due à la souche en cause et aux facteurs liés au patient (126). Le commentaire d’un établissement Nord-Américain est très intéressant car leur hypothèse première est l’enjeu même de cette étude. L’algorithme qu’ils ont développé a pour point de départ une grippe confirmée virologiquement, avec comme hypothèse que les tests diagnostiques sont réalisés chez des patients présentant un syndrome grippal. La problématique est de savoir si tous les patients hospitalisés qui développent une grippe nosocomiale présentent un syndrome grippal typique ou bien un syndrome grippal atténué, d’autres symptômes cliniques, voire pas de symptôme. Les tests de diagnostic rapide sont utiles pour la confirmation diagnostique, la mise en place rapide des mesures de contrôle et d’un traitement antiviral (curatif ou prophylactique). Ils permettent également de réduire la prescription d’antibiotiques, les tests biologiques, les coûts hospitaliers et de guider l’institution de mesures de contrôle (11). Dans l’étude sollicitant le SRN, 24% des répondants se basaient uniquement sur des critères cliniques. Une absence de confirmation virologique peut conduire à l’instauration de mesures de prévention non adéquates dans le cas d’épidémies dues à d’autres virus respiratoires (tels que le virus respiratoire syncytial, adénovirus, rhinovirus, picornavirus, 52 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) métapneumovirus…) (19). Ces autres virus respiratoires peuvent donner des manifestations cliniques proches de celles de la grippe. En effet, un diagnostic de grippe sur la base de la présentation clinique seule n’est pas évident, avec une sensibilité rapportée en population générale de 38% pour les enfants (127) et de 60% chez les adultes (128). Cependant, la sensibilité de ces tests de diagnostic rapide n’est encore pas optimale (129). Et ils ne permettent pas de résoudre le problème du repérage clinique des patients grippés. La question de savoir à qui prescrire ces tests de diagnostic rapide (ou autre test virologique) reste entière. Si les soignants ne sont pas sensibilisés aux différentes formes possibles de présentation de la grippe, le diagnostic peut ainsi être posé avec retard voire ne pas être posé du tout. Les personnes non diagnostiquées ou avec retard ou asymptomatiques contribuent à la diffusion de la grippe, en raison du retard à l’application de mesures de contrôle. La problématique des patients infectés mais asymptomatiques doit aussi être soulignée. En effet, la fraction d’asymptomatiques (proportion d’infections asymptomatiques) basée sur des investigations d’épidémie et des transmissions au sein d’un foyer a été estimée à 4-28%, avec une moyenne poolée de 16% (130). Les caractéristiques des personnes hospitalisées, telles que leurs pathologies sous-jacentes ou leur traitement, peuvent en partie expliquer le manque de corrélation entre leurs symptômes et l’infection grippale (50,51). Un haut niveau d’attention à des présentations moins classiques est nécessaire pendant les saisons grippales pour faciliter l’identification rapide des patients infectés. Dans une étude américaine, seulement 51% des patients avec un diagnostic de grippe confirmée virologiquement présentaient les critères de surveillance du CDC (50). Dans une étude prospective, la sensibilité et la valeur prédictive positive de la combinaison « fièvre et toux » pour le diagnostic de grippe chez les patients hospitalisés étaient faibles (35% et 23%, respectivement) (51). Une revue de la littérature souligne que les signes cliniques permettent d’identifier les patients avec un syndrome grippal mais qu’ils ne sont pas très utiles pour confirmer ou exclure un diagnostic de grippe (131). Les auteurs recommandent ainsi aux cliniciens d’utiliser les données de surveillance pour savoir si la grippe circule dans leur région et ensuite de traiter les patients avec un syndrome grippal de façon empirique ou de demander un test de diagnostic pour les guider dans leur prise en charge. 53 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) La partie concernant l‘étude réalisée en lien avec le SRN a pu être présentée en tant que communication affichée au 27ème Congrès National de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H), Nantes, 1-3 juin 2016 (poster 181, Annexe 4) ainsi qu’au congrès de la Society for Healthcare Epidemiology of America (SHEA), Atlanta, 18-24 mai 2016 (poster 633, Annexe 5). Un article est en cours de finalisation. 4.2. Points positifs de l’étude Un des points positifs de l’étude sollicitant le SRN est sa dimension internationale avec une validité externe augmentée. En effet, les données d’un centre unique ne sont souvent pas généralisables. Un réseau international permet ainsi d’avoir un accès facilité à divers centres intéressés et prêts à participer à des études sur cette thématique de prévention du risque infectieux dans les établissements de santé (grippe, résistance aux antibiotiques, dispositifs médicaux…). Un tel réseau offre des opportunités pour des études sophistiquées collaboratives, avec une population de patients plus importante et un partenariat intellectuel avec plusieurs sociétés savantes. 4.3. Limites Une des limites de l’étude sollicitant le SRN est le faible taux de réponse. Mais d’autres études réalisées avec le SRN ont montré des taux de réponse allant de 22% à 85% (132–139). Un biais de réponse est aussi possible puisque seuls les établissements appartenant au SHEA Research Network ont été interrogés. Les répondants sont majoritairement Nord-Américains et des régions, comme l’Asie, qui peuvent être très concernées par la grippe ne sont pas bien représentées. La participation d’équipes asiatiques serait intéressante pour de futures études sur la grippe. Une limite de la revue de la littérature est le fait que certains articles traitant de façon moins spécifiques de syndromes grippaux nosocomiaux et non pas de grippes nosocomiales ont pu ne pas être sélectionnés par la recherche sur Pubmed. De même, les articles les plus récents pouvaient ne pas être encore référencés en termes MeSH. 54 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 4.4. Conclusion La grippe est un problème de santé publique communautaire et hospitalier. Cette thématique a été peu investiguée par rapport aux infections nosocomiales bactériennes, d’où la nécessité de produire des résultats originaux dans le champ épidémiologique, clinique et biologique. Concernant l’épidémiologie, une définition standardisée serait utile pour de multiples raisons. Les principales sont les suivantes : - évaluation de la transmission de la grippe nosocomiale et investigation de cas groupés, - comparaison d’études entre elles et des taux d’attaque, - étude des conséquences sur les patients et sur les établissements de santé, et en particulier concernant les implications légales et assurantielles, - évaluation de l’impact des interventions randomisées ou non et de la prévention incluant les politiques vaccinales des soignants et des patients et l’efficacité vaccinale. En tous les cas, une sensibilisation des professionnels de santé aux différentes manifestations de la grippe selon les pathologies sous-jacentes des patients est utile afin de faire un diagnostic précoce et de mettre en place les mesures curatives et préventives le plus rapidement possible. 55 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 56 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 57 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Références 1. CMIT. Grippe saisonnière. E PILLY. Vivactis Plus Ed; 2010. p. 382–386. 2. 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Infect Control Hosp Epidemiol. 2013; 34(12):1244–1251. 70 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Annexe 1 – Protocole Hospices Civils de Lyon « Précautions à prendre lors d’hospitalisation de cas suspect ou confirmé de GRIPPE SAISONNIERE » 71 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 72 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Annexe 2 – Questionnaire - Etude SHEA Research Network 73 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 74 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 75 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 76 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 77 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) 78 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Annexe 3 – Institutions participant au SRN (SHEA Research Network) – Janvier 2015 United States Ketchikan Medical Center, Ketchikan, AK Birmingham VAMC, Birmingham, AL Flagstaff Medical Center, Flagstaff, AZ Maricopa Integrated Health System, Phoenix, AZ Mayo Clinic Hospital, Phoenix, AZ St. Luke's Medical Center, Phoenix, AZ Providence Saint Joseph Medical Center, Burbank, CA Sharp Chula Vista Medical Center, Chula Vista, CA Kaiser Los Angeles, Los Angeles, CA Ronald Reagan UCLA Medical Center, Los Angeles, CA Children's Hospital Central California, Madera, CA Hoag Hospital, Newport Beach, CA Pomona Valley Hospital Medical Center, Pomona, CA Sequoia Hospital, Redwood City, CA UC Davis Medical Center, Sacramento, CA San Francisco General Hospital, San Francisco, CA Cottage Hospital, Santa Barbara, CA Stanford University Hospital, Stanford, CA Harbor-UCLA Medical Center, Torrance, CA Little Company of Mary Medical Center, Torrance, CA Kaweah Delta, Visalia, CA Children's Hospital Colorado, Aurora, CO Denver Health and Hospital Authority, Denver, CO Vail Valley Medical Center, Vail, CO University of Connecticut Health Center, Farmington, CT Yale-New Haven Hospital, New Haven, CT Yale University School of Medicine, New Haven, CT Lawrence & Memorial, New London, CT Stamford Hospital, Stamford, CT VA Connecticut, West Haven, CT Children’s National Medical Center, Washington, DC George Washington University Medical Center, Washington, DC Medstar Health, Washington, DC Sibley Memorial Hospital, Washington, DC Washington Hospital Center, Washington, DC Christiana Hospital, Newark, DE Nemours/Alfred I. duPont Hospital for Children, Wilmington, DE Wilmington Hospital, Wilmington, DE Lee Memorial Hospital System, Fort Myers, FL Mayo Clinic Florida, Jacksonville, FL Wolfson Children's Hospital, Jacksonville, FL Baptist Hospital of Miami, Miami, FL Jackson Memorial Hospital, Miami, FL University of Miami Hospital, Miami, FL Sarasota Memorial Hospital, Sarasota, FL All Children's Hospital, St. Petersburg, FL All Children's Hospital, Tampa, FL Emory University Hospital Midtown, Atlanta, GA Molnlycke Health Care, Norcross, GA Upson Regional Medical Center, Thomaston, GA Mercy Medical Center, Des Moines, IA University of Iowa Hospitals and Clinics, Iowa City, IA Children’s Memorial Hospital, Chicago, IL Northwestern Memorial Hospital, Chicago, IL Rush University Medical Center, Chicago, IL Swedish Covenant Hospital, Chicago, IL University of Chicago Department of Pediatrics, Chicago, IL University of Chicago Medical Center, Chicago, IL Sherman Hospital, Elgin, IL NSUHS-Evanston Hospital, Evanston, IL NSUHS-Glenbrook Hospital, Glenview, IL NSUHS-Highland Park Hospital, Highland Park, IL Passavant Area Hospital, Jacksonville, IL Loyola University Chicago Medical Center, Maywood, IL NSUHS-Skokie Hospital, Skokie, IL Central DuPage Hospital, Winfield, IL IU Health Goshen Hospital, Goshen, IN Indiana University Hospital, Indianapolis, IN Methodist Hospital, Indianapolis, IN Riley Hosptial for Children, Indianapolis, IN Saxony Hospital, Indianapolis, IN Wishard Memorial Hospital, Indianapolis, IN Touro Infirmary, New Orleans, LA Beth Israel Deaconess Medical Center, Boston, MA Boston Medical Center, Boston, MA Boston Medical Center Department of Pediatrics, Boston, MA Brigham and Women's Hospital, Boston, MA Children's Hospital of Boston, Boston, MA New England Baptist Hospital, Boston, MA Tufts Medical Center, Boston, MA Carney Hospital, Dorchester, MA Cooley Dickinson Hospital, Northampton, MA Baystate Medical Center, Springfield, MA VA Boston HCS, West Roxbury, MA UMass Memorial Medical Center, Worcester, MA Baltimore VA Medical Center, Baltimore, MD Bayview Medical Center, Baltimore, MD Johns Hopkins Hospital, Baltimore, MD University of Maryland Medical Center, Baltimore, MD NIH Clinical Center, Bethesda, MD Suburban Hospital, Bethesda, MD Howard County General Hospital, Columbia, MD Maine Medical Center, Portland, ME St. Joseph Mercy Health, Ann Arbor, MI University of Michigan Health System, Ann Arbor, MI VA Ann Arbor Healthcare System, Ann Arbor, MI Children's Hospital of Michigan, Detroit, MI Detroit Receiving Hospital, Detroit, MI Henry Ford Hospital, Detroit, MI St. John Hospital and Medical Center, Detroit, MI United Hospital, St. Paul, MN, Apple Valley, MN Fairview Ridges Hospital, Burnsville, MN St. Mary's Medical Center, Duluth, MN University of Minnesota Medical Center, Minneapolis, MN University of Minnesota Medical School, Minneapolis, MN Rochester Methodist Hospital (Mayo MN), Rochester, MN St. Mary's Hospital, Mayo Clinic, Rochester, MN Regions Hospital, St. Paul, MN Saint Joseph Medical Center, Kansas City, MO St. Luke's Northland Hospital, Kansas City, MO Truman Medical Center Hospital Hill, Kansas City, MO Progress West Healthcare Center, O'Fallon, MO SSM St. Mary's Health Center, Richmond Heights, MO Barnes Jewish Hospital, St. Louis, MO Missouri Baptist Medical Center, St. Louis, MO St. Louis Children's Hospital, St. Louis, MO Barnes Jewish St. Peters Hospital, St. Peters, MO Kalispell Regional Medical Center, Kalispell, MT 79 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) UNC Health Care, Chapel Hill, NC Duke University Hospital, Durham, NC Durham Regional Hospital, Durham, NC East Carolina University, Greenville, NC Vidant Medical Center, Greenville, NC Duke Raleigh Hospital, Raleigh, NC WakeMed Health & Hospitals, Raleigh, NC North Carolina Baptist Hospital, Winston-Salem, NC Altru Health System, Grand Forks, ND Nebraska Methodist Hospital, Omaha, NE University of Nebraska Medical Center, Omaha, NE Mary Hitchcock Memorial Hospital, Lebanon, NH Cooper University Hospital, Camden, NJ Saint Clare’s Hospital, Denville, NJ Hackettstown Regional Medical Center, Hackettstown, NJ Atlantic Health, Morristown, NJ Jersey Shore University Medical Center, Neptune, NJ Robert Wood Johnson University Hospital, New Brunswick, NJ The University Hospital of the University of Medicine & Dentistry of NJ, Newark, NJ RG Murphy VA, Albuquerque, NM University of New Mexico Hospitals, Albuquerque, NM Lutheran Medical Center, Brooklyn, NY Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, New York, NY New York-Presbyterian Hospital, New York, NY NYU Langone Medical Center, New York, NY Highland Hospital, Rochester, NY Strong Memorial Hospital, Rochester, NY Rochester General Hospital, Rochester, NY Mercy Medical Center, Rockville Centre, NY Stony Brook Medicine, Stony Brook, NY The State University of New York Health Science Center, Syracuse, NY Bethesda North, Cincinnati, OH Good Samaritan Hospital, Cincinnati, OH The MetroHealth System, Cleveland, OH Rainbow Babies and Children's Hospital, Cleveland, OH Ohio State University Hospital, Columbus, OH Ohio State University Hospital East, Columbus, OH Ohio State University James Cancer Hospital, Columbus, OH Ross Heart Hospital, Columbus, OH Miami Valley Hospital, Dayton, OH Peace Harbor (OR), Florence, OR Oregon Health & Science University, Portland, OR Sacred Heart Medical Center, Springfield, OR Lehigh Valley Health Network-Cedar Crest site, Allentown, PA Sacred Heart Hospital, Allentown, PA Northwestern University School of Law and University of Illinois, Ardmore, PA Lehigh Valley Health Network-Muhlenburg, Bethlehem, PA Geisinger Medical Center, Danville, PA Penn State Hershey Medical Center, Hershey, PA Meadville Medical Center, Meadville, PA Einstein Medical Center Philadelphia, Philadelphia, PA Children's Hospital of Philadelphia, Philadelphia, PA Hospital of the University of Pennsylvania, Philadelphia, PA Penn Presbyterian Hospital, Philadelphia, PA Philadelphia VA Medical Center, Philadelphia, PA St. Christopher's Hospital for Children, Philadelphia, PA Thomas Jefferson University Hospital, Philadelphia, PA UPMC Mercy, Pittsburgh, PA Pleasant Valley Manor Nursing Home, Stroudsburg, PA Memorial Hospital of Rhode Island, Pawtucket, RI Rhode Island Hospital, Providence, RI Medical University of South Carolina, Charleston, SC Palmetto Health, Columbia, SC Greenville Hospital University Medical Center, Greenville, SC Spartanburg Regional Health System, Spartanburg, SC Monroe Carell Jr. Children's Hospital at Vanderbilt, Nashville, TN DeKalb Community Hospital, Smithville, TN Dell Children's Medical Center of Central Texas, Austin, TX Seton Medical Center Austin, Austin, TX Seton Northwest Hospital, Austin, TX Seton Southwest Hospital, Austin, TX St. David's Medical Center, Austin, TX University Medical Center Brackenridge, Austin, TX Seton Highland Lakes Hospital, Burnet, TX Parkland Health and Hospital System, Dallas, TX University Hospital, Dallas, TX University of Texas Southwestern University Hospitals, Dallas, TX Denton Regional Medical Center, Denton, TX Carl R. Darnall Army Medical Center, Fort Hood, TX Children's Memorial Hermann Hospital, Houston, TX Memorial Hermann Texas Medical Center, Houston, TX University of Texas MD Anderson Cancer Center, Houston, TX University of Texas Health Science Center at Houston, Houston, TX Peterson Regional Medical Center, Kerrville, TX Lubbock Heart Hospital, Lubbock, TX Seton Edgar B. Davis Hospital, Luling, TX South Texas Veterans Healthcare System, San Antonio, TX Central Texas Veterans Health Care System, Temple, TX Scott & White Memorial Hospital, Temple, TX University of Utah Health Care, Salt Lake City, UT University of Utah Hospitals and Clinics, Salt Lake City, UT University of Virginia Health System, Charlottesville, VA Children's Hospital of the King's Daughters, Norfolk, VA Virginia Commonwealth University, Richmond, VA Fletcher Allen Health Care, Burlington, VT St. Joseph Medical, Bellingham, WA St. John Medical, Longview, WA Good Samaritan Hospital, Puyallup, WA Seattle Children's Hospital, Seattle, WA Virginia Mason Medical Center, Seattle, WA Tacoma General/Allenmore Hospital, Tacoma, WA University of Wisconsin Hospital, Madison, WI William S. Middleton VA Hospital, Madison, WI St. Joseph's Hospital, Marshfield, WI West Virginia University Hospitals, Morgantown, WV International Centro de Investigaciones Neurologicas (FLENI), Buenos Aires, Argentina Hospital Austral, PILAR, Argentina Gold Coast University Hospital, Southport, Australia Prince of Wales Hospital, Randwick, Australia Royal Melbourne Hospital, Melbourne, Australia The Childrens Hospital at Westmead, Sydney, Australia Hospital das Clínicas, São Paulo- SP, Brazil Hospital Doutor Anísio Figueiredo, Londrina, Brazil Hospital Israelita Albert Einstein, São Paulo, Brazil University of São Paulo, Brazil, São Paulo, Brazil Albert Children's Hospital, Calgary, Canada Alberta Health Services, Calgary, Canada Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke, Sherbrooke, Canada Hopital Jean Talon, Montreal, Canada Mount Sinai Hospital, Toronto, Canada 80 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Saint John Regional Hospital, Saint John, Canada St. Michael's Hospital, Toronto, Canada The Montreal Children's Hospital, Montreal, Canada The Montreal Children's Hospital, McGill University, Montreal, Canada The Ottawa Hospital, Ottawa, Canada University of Ottawa Heart Institute, Ottawa, Canada Centro Medico Imbanaco, Cali, Colombia CIDEIM Research Center, Colombia Hospital Pablo Tobon Uribe, Medellin, Colombia Hospital Universitario San Ignacio, Bogota, Colombia Dar Al Fouad Hospital, Cairo, Egypt Hospices Civils de Lyon, Lyon, France UPMC PARIS 6 - Site Pitié-Salpêtrière, Paris, France Attikon University Hospital, Athens, Greece Hospita Roosvelt, Guatemala, Guatemala BLK Super Speciality Hospital, New Delhi, India Breach Candy Hospital Trust, Mumbai, India Gauhati Medical College & Hospital, Gauhati, India Medanta the MediCity, Gurgaon, India Sahara Hospital, Lucknow, India Sri Ramachandra Medical College and Research Institute, Sri Ramachandra University, Porur, Chennai, India St. Johns Medical College and Hospital, Bangalore, India Hadassah-Hebrew University Medical Center Ein Kerem Campus, Jerusalem, Israel Hadassah-Hebrew University Medical Center Mount Scopus Campus, Jerusalem, Israel San Raffaele Hospital, Milano, Italy Teine Keijinkai Medical Center, Sapporo, Japan Tokyo Metropolitan Children's Medical Center, Fuchu, Japan Universiti Kebangsaan Medical Centre, Kuala Lumpur, Malaysia Pediatric Hospital National Medical Center, Mexico Hospital Angeles Mocel, Mexico City, Mexico Hospital Angeles Santelena, Mexico City, Mexico University Medical Center St. Radboud, Nijmegen, Netherlands Lagoon Hospitals, Apapa, Lagos, Nigeria Lagos University Teaching Hospital, Lagos, Nigeria Oslo University Hospital - Rikshospitalet, Oslo, Norway An Najah National University Hospital, West Bank, Palestine Clinic of Neonatology, Jagiellonian University Medical College, Krakow, Poland Hamad General Hospital, Doha, Qatar Seoul National University Bundang Hospital, Seongnam, Republic of Korea National University Hospital, Singapore, Singapore Non-Hospital Participants Tennessee Department of Health, Nashville, TN PDI, West Nyack, NY McGuckin Methods International, Ardmore, PA The Joint Commission, Chicago, IL Public Health Ontario, Windsor, Canada 81 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Annexe 4 – Poster présenté au 27ème Congrès National de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H), Nantes, 1-3 juin 2016 82 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) Annexe 5 – Poster présenté au congrès de la Society for Healthcare Epidemiology of America (SHEA), Atlanta, 18-24 mai 2016 83 MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0) MUNIER (épouse MUNIER-MARION) Elodie : Définition de la grippe nosocomiale : revue de la littérature et étude multicentrique internationale ___________________________________________________________________________ RESUME La grippe nosocomiale est souvent sous diagnostiquée. L’objectif de ce travail était de réaliser une synthèse des définitions de grippe nosocomiale. Une revue systématique de la littérature sur les définitions de grippe nosocomiale utilisées a été réalisée. De plus, une invitation à répondre à un questionnaire a été envoyée aux membres du réseau international du SHEA (Society for Healthcare Epidemiology of America) par e-mail. Sur les 75 études retenues dans la revue de la littérature, 30 (40%) présentaient une définition clinique de la grippe. Sur les 55 centres du réseau du SHEA ayant répondu à l’enquête, une définition standardisée de la grippe nosocomiale était utilisée par 76%. La fièvre, la toux et les douleurs pharyngées étaient les symptômes les plus fréquents. Le délai entre l’admission et le début des symptômes pour qualifier l’infection de nosocomiale variait de 24h à 7 jours. La revue de la littérature et l’enquête soulignent l’hétérogénéité des définitions de grippe nosocomiale utilisées. ___________________________________________________________________________ MOTS CLES Grippe, Infection associée aux soins, Définition ___________________________________________________________________________ JURY Président : Membres : Monsieur le Professeur Philippe VANHEMS Monsieur le Professeur Bruno LINA Monsieur le Professeur Etienne JAVOUHEY Madame le Docteur Anne SAVEY Monsieur le Docteur Thomas BENET ___________________________________________________________________________ DATE DE SOUTENANCE 12 octobre 2016 ___________________________________________________________________________ ADRESSE POSTALE DE L’AUTEUR 10 rue Nazareth 69003 VOTRE EMAIL [email protected] MUNIER (CC BY-NC-ND 2.0)