les enfants sont en grande difficulté (Le Havre) et,
d’une façon plus générale, au soutien à la paren-
talité (Poitiers et Châtellerault).
Une coopération interinstitutionnelle
renforcée et formalisée
Au-delà de la diversité des thématiques et des
situations historico-politiques, les expérimenta-
tions locales des PST ont généralement conduit à
une mobilisation accrue des acteurs de l’action
sociale sur les sites de la politique de la ville, tant
au niveau politique que technique. Elles ont ainsi
impliqué et engagé de façon plus structurelle les
institutions sur ces sites par la prise en compte
accrue des problématiques de ces territoires en
grande difficulté et par la recherche d’une
meilleure articulation avec les dispositifs engagés
dans le cadre des contrats de ville. À cet égard, les
démarches PST ont permis de rapprocher les
équipes de la politique de la ville et celles de
l’intervention sociale, voire même, dans certains
cas, de renforcer progressivement les politiques de
droit commun du champ social sur ces territoires.
Une des valeurs ajoutées des démarches PST a été
de parvenir à renforcer la coopération interinstitu-
tionnelle, en l’inscrivant dans la durée et dans un
cadre formel. Cette coopération a permis progres-
sivement l'engagement d'un débat ouvert entre les
institutions sur la nature des relations entre elles,
les contractualisations ou coopérations que chacun
souhaitait. À ce titre, les PST ont fait progresser le
décloisonnement des institutions par le biais de
l’implication des échelons politiques dans la défi-
nition du projet social de territoire et par le biais
de la mobilisation des hiérarchies intermédiaires
et des professionnels de l’action sociale.
Le point d’ancrage qui a produit cette coopération
a été la construction d'espaces privilégiés de paro-
les et de débats. Ces espaces d’échanges et de
débats ont engagé la reconnaissance entre les dif-
férents acteurs (ville, CAF, conseil général, équi-
pes politique de la ville) au sujet des compéten-
ces, des dispositifs et des contraintes d'interven-
tions de chacun. Cette reconnaissance a débouché
peu à peu sur la confrontation puis la construction
d'une culture commune.
À Montereau-Fault-Yonne, les opérations impor-
tantes de renouvellement urbain ont amené les
acteurs à positionner le PST autour de la pro-
blématique du logement et de l’habitat (préven-
tion des impayés, accompagnement des reloge-
ments, création de logements intermédiaires,
travail sur le cadre de vie avec les habitants,
notamment en utilisant les dynamiques de reloge-
ment). L’expérimentation a rencontré la volonté
Recherches et Prévisions n° 81 - septembre 2005
94 Documents, travaux et commentaires
EEnnccaaddrréé22Définitions
Le contrat de ville est un contrat passé entre l'État
et les collectivités territoriales qui engage chacun
des partenaires à mettre en œuvre des actions
concrètes et concertées pour améliorer la vie quo-
tidienne des habitants dans les quartiers connais-
sant des difficultés (chômage, violence, loge-
ment...) et prévenir les risques d'exclusion sociale
et urbaine. Un contrat de ville dure sept ans, toute
la durée d'un plan. Il peut associer d'autres parte-
naires (organismes HLM, caisses d’Allocations
familiales...) à ces actions sur lesquelles les habi-
tants doivent être informés et consultés. Au cours
du XIIeplan (2000-2006), le contrat de ville consti-
tue l'outil unique de la politique de la ville,
contrairement à la période précédente où plusieurs
procédures contractuelles cohabitaient. Il peut
concerner aussi bien des agglomérations que des
villes petites et moyennes.
Ces actions peuvent être mises en œuvre au sein
des quartiers eux-mêmes (réhabilitation de loge-
ments, entretien d'espaces publics...) ou à l'échelle
de la commune ou de plusieurs communes asso-
ciées dans le contrat de ville (insertion et emploi,
prévention et sécurité). Les deux cent quarante-
sept contrats existants doivent se terminer en 2006
et feront l’objet d’une évaluation. Une nouvelle
génération de contrats de ville plus puissante et
plus simplifiée devrait être proposée à l’automne
prochain par le Comité interministériel consacré à
la politique de la ville.
Dans le cadre des contrats de ville du XIIePlan,
cinquante grands projets de ville sont mis en œuvre :
Les grands projets de ville (GPV) ont succédé aux
grands projets urbains (GPU) mis en œuvre de
1991 à 1994. Les GPU sont intervenus sur l’aspect
urbain avec des opérations lourdes pour tenter de
réintégrer les quartiers isolés dans l’agglomération.
Avec les GPV, l’objectif reste le même, mais il
s’agit cette fois de mettre l’accent autant sur le
volet social qu’urbain. Le GPV est donc un projet
global. Si des opérations lourdes de requalifi-
cation urbaine restent au cœur du projet, le GPV
se donne aussi comme ambition d’améliorer les
conditions de vie des habitants, de transformer
l’image du quartier et la perception qu’on peut en
avoir et de redonner une valeur économique à ces
territoires.
Un programme national de renouvellement urbain
complète les grands projets de ville.
Soixante-dix opérations de renouvellement urbain
(ORU) ont ainsi été décrétées. Les GPV concernent
des sites dont la requalification nécessite des
moyens exceptionnels. Les ORU permettent aux
villes concernées de bénéficier d’un appui
renforcé de l’État, notamment en investissement.
Le renouvellement urbain désigne l’ensemble des
interventions mises en œuvre dans les quartiers en
crise, en vue d’améliorer leur fonctionnement et de
favoriser leur insertion dans la ville. Ces inter-
ventions empruntent plusieurs voies et vont de la
restructuration des immeubles, de logements,
l’amélioration de la desserte des transports, la
création de nouveaux services publics, à l’implan-
tation d’entreprises et l’accompagnement social
des habitants.
(Source : ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion
sociale).