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Compétences
fondamentales
en santé
mentale
pour les
médecins
disparités régionales, pénurie de professionnels de la santé ayant les compétences nécessaires,
insusance des ressources et inadéquation des objectifs, stigmatisation systémique et grandes lacunes
dans les services, entre autres.
Les troubles mentaux et les problèmes de toxicomanie ont un impact de taille sur la pratique médicale.
Les médecins des services de première ligne ont fréquemment à soigner des personnes atteintes d’un
trouble psychiatriqueiii. La majorité de ces personnes ne sont pas dirigées vers des services de santé
mentale et sont prises en charge par ces médecins. Un rapport du Royal College of Psychiatrists estime que
les médecins de famille consacrent 30 % de leur pratique à des problèmes de santé mentale.iv Cette réalité,
de même que le défi de pouvoir orir davantage de soins intégrés dans le continuum de prise en charge de
la santé mentale, était à l’origine d’une collaboration entre le Collège des médecins de famille du Canada et
l’Association des psychiatres du Canada pour élaborer deux déclarations de principe sur les soins partagés et
en collaboration dans le domaine de la santé mentale.v,vi Les soins en collaboration oerts en santé mentale
sont de plus en plus considérés comme le modèle privilégié de prestation des soins.
Un document-cadre de la Commission, fruit d’une vaste consultation pancanadienne auprès de plusieurs
groupes, souligne les problèmes et les dicultés du système de santé mentale actuel et les fonctions
essentielles exercées par des groupes de professionnels de la santé – médecins, infirmières, travailleurs
sociaux, par exemple — dans la pratique et l’éducation afin de combler les besoins de patients, de
familles, de communautés, particulièrement dans la réorientation des soins et services vers un objectif
de rétablissement et de bien-êtrevii. Les entrevues eectuées pour les besoins de la rédaction de ce
document de politique fondamental mettent en évidence l’insusance de la formation et de la préparation
des médecins non spécialisés en santé mentale en ce qui a trait à ce volet de la pratiqueviii. Le rapport
provisoire du Comité sénatorial permanent des aaires sociales, des sciences et de la technologie en
2004, Santé mentale, maladie mentale et toxicomanie: Problèmes et options pour le Canada, propose que
tous les médecins, y compris les médecins non spécialisés en santé mentale, possèdent des compétences
fondamentales en santé mentale afin de faciliter l’accès au traitement et au soutien en temps opportunix.
La stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, Changer les orientations, changer des vies, publiée
en mai2012, avance des recommandations qui insistent sur l’importance d’assurer que tous les médecins
disposent de compétences fondamentales en santé mentale afin de faciliter l’adoption d’une approche
systémique axée sur le rétablissement, sur le renforcement de la pratique en collaboration et de l’intégration
des services de santé mentale aux services de santé de première ligne, sur la lutte à la stigmatisation et sur
l’accès en temps opportun aux soins de santé physique appropriés pour les personnes aux prises avec un
trouble mental. En outre, la stratégie souligne l’importance de la santé mentale du point de vue de la santé
et du bien-être en général.
Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada est résolu à améliorer les services et les soins
oerts aux Canadiens aux prises avec un problème de santé mentale ou de toxicomanie. Il prend très au
sérieux les recommandations formulées dans ces deux rapports. En2009, il a entrepris de se pencher sur
la question de l’amélioration des soins oerts par les médecins, en particulier ceux hors des disciplines
reliées à la santé mentale, aux patients atteints d’un trouble mental et traités pour une aection physique,
en collaboration avec la Commission de la santé mentale du Canada, le Collège des médecins de famille
du Canada et l’Association des psychiatres du Canada, puis avec l’Association médicale canadienne
par la suite.