Sociologie et Anthropologie Urbaines

Le département de sociologie de l'université de Paris OuestNanterre – La Défense
abrite une longue tradition des études de sociologie urbaine. Dès la création du
département dans les années 1960, elles se sont développées avec des figures
intellectuelles significatives comme Henri Lefebvre, puis Henri Raymond et Isaac
Joseph. Aujourd’hui, l’équipe des enseignants qui animent le parcours s’inscrit
résolument dans cette mouvance qui s’est toujours voulue innovante, à la frontière de
plusieurs disciplines –en particulier la sociologie et l’anthropologie- ; elle est engagée
dans une réflexion sur les problématiques de la société actuelle tout en élaborant une
distance critique vis-à-vis des demandes institutionnelles et des grands thèmes
politiques ou médiatiques.
Equipe des enseignants-chercheurs
Anne RAULIN, PR (responsable du Parcours)
Pedro José GARCIA SANCHEZ, MCF (co-responsable)
Brigitte DUSSART MCF, Grégory BUSQUET, MCF
Autres enseignants-chercheurs participant à ce
Parcours de Sociologie et Anthropologie Urbaines
Jean-Paul Billaud, Céline Clement, Sylvaine Conord, Alia Gana, David Lepoutre,
Virginie Milliot, Sylvie Pedron, Anne Steiner, Michel Streit.
DOCUMENT POUR L’ANNEE 2010-2011
Brochure gratuite U.P.X. Nanterre - Bâtiment D
http://www.u-paris10.fr 200 av. de la République – 92001 Nanterre cedex
Département de Sociologie
Sociologie et Anthropologie Urbaines
Licence, Master et Doctorat
Citadinité - Citoyenneté
Civilisations / histoire urbaine
Comparatisme entre Métropoles
Conflits d’urbanité et de ruralité
Cultures urbaines et cosmopolites
Démocratie urbaine : pratiques ordinaires
Politiques urbaines et action publique
Environnements naturels et Écologies urbaines
Espaces publics, communs et privés
Habitat et modèles culturels
Local et global
Périphéries et banlieues
Personnalités - identités urbaines
Ségrégation socio-spatiale
Théâtres urbains
Territoires – Territorialités
Vulnérabilité, violences et ordre public

Photo couverture : Nanterre – La Défense vues depuis la tour Eiffel, Paris.
Le parcours de sociologie et anthropologie urbaines
- Le 1e cycle :
L2 : Introduction à la sociologie et à l’anthropologie urbaines (HLSEDX42)
L3 : La condition urbaine : métamorphoses, épreuves (HLSED503)
Écologie de la ville, écologie dans la ville (HLSED603)
Habitat, famille et sociabilité (HLSED504)
Espaces publics et théâtres urbains (HLSED604)
Atelier de lecture (HLSAR502)
Atelier d’études (HLSAR602)
- Le 2ème cycle: « Sociologie et anthropologie urbaines, environnement »
M1 : « Economie et société », spécialité « Sociologie »
La ville comme laboratoire social (HMMUS109)
Études urbaines : concepts et disciplines (HMSEU101)
Politiques de la ville et de l’environnement (HMSPV101)
La genèse des espaces de la vie privée (HMSGE201)
Approches sociologiques du local (HMSAS201)
La démocratie à l’œuvre : territoires, évaluations, publics.
M2 recherche : « Mutations des sociétés contemporaines » (MUSC),
Séminaire général de recherche (HMMSC405)
Anthropologie urbaine comparative (HMSAU401)
Politiques, projets et conflits d’urbanité (HMSPU301)
Développement durable et nouvelles solidarités (HMSRE401)
Anthropologie de l’espace (HMSAE301)
- Le 3ème cycle correspond au Doctorat
- Enseignements complémentaires suggérés en M1 et M2:
Usages et fonction des images (HMSFI301)
Socio-anthropologie de la jeunesse (HMSAJ101)
Démographie, villes, logements (HMSDV201)
Sociologie de l’immigration (HMSSI101)
Socio-anthropologie de l’Amérique latine (HMSSA401)
Anthropologie des processus culturels contemporains
- Présentation des enseignants-chercheurs du parcours
- Enseignants habilités à diriger des recherches (directeurs de thèses)
- Laboratoires en relation avec la formation
- Réseaux de travail nationaux et internationaux

LE PARCOURS DE SOCIOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE URBAINES (SAU)
Le département de sociologie de l'université de Paris X-Nanterre abrite une
longue tradition des études de sociologie urbaine. Dès la création du département dans
les années 1960, elles se sont développées avec des figures intellectuelles significatives
comme Henri Lefebvre, puis Henri Raymond et Isaac Joseph. Aujourd’hui, l’équipe des
enseignants qui animent le parcours s’inscrit résolument dans cette mouvance qui s’est
toujours voulue innovante, à la frontière de plusieurs disciplines, engagée dans une
réflexion sur les problématiques de la société actuelle tout en élaborant une distance
critique vis-à-vis des demandes institutionnelles et des grands thèmes politiques ou
médiatiques.
La spécificité de ce parcours est :
• de se situer à l'articulation de la sociologie et de l'anthropologie
urbaines, en sollicitant les matériaux historiques nécessaires à la
compréhension des phénomènes urbains sur la durée. Elle est aussi
d'engager des méthodologies comparatives entre aires géographiques
et culturelles, saisissant les grandes métropoles comme lieux
d'expérimentation privilégiés.
• d'être ouverte sur les problématiques de l'environnement qui
concernent de nos jours autant les espaces de la ville que ceux de la
nature. Ce rapprochement se justifie non seulement par le fait que
l'écologie compte parmi les disciplines de référence de la sociologie
urbaine, mais aussi par la nécessité croissante de relier sociologie des
villes et sociologie de l’environnement dans le contexte actuel.
Ainsi, les enseignements de cette spécialité portent à la fois sur l'histoire des
transformations du milieu urbain et sur la manière dont les citadins en font l'expérience
quotidiennement.La sociologie urbaine analyse les formes de ségrégation ou de mobilité
résidentielle, la production de l’espace et ses acteurs, les représentations et usages de
l’espace urbain, les modalités de l'appartenance et les stratégies identitaires,
l’interactivité, la diversité des circulations urbaines, ainsi que les liens existant entre
morphologies urbaines et sociales. L'urbanité, l'ordre public et la vulnérabilité sont
interrogés à partir des formes et des conflits qui se dégagent de l'usage ordinaire des
espaces urbains, mais aussi des enjeux de l'aménagement et de la gestion locale de
ces espaces dans lesquels interviennent expérience citadine et mobilisation citoyenne.
L'observation anthropologique permet de comprendre comment ces
transformations engendrent tout à la fois changements, permanences et reprises de
traditions. Elle s'intéresse à la sphère privée et aux manières d'habiter comprenant tant
les modèles des concepteurs que les compétences culturelles des habitants, comme au
domaine public où s'organisent des cohabitations et des territorialités possédant leurs
temporalités propres, où se mettent en scène des expressions collectives et
individuelles, dans un contexte de sociétés de plus en plus pluriculturelles.
Les études urbaines visent également à décrire les dynamiques à l’œuvre
dans le contexte des villes cosmopolites contemporaines : l’intensification des
circulations migratoires, professionnelles et touristiques, celle des flux technologiques et
symboliques se traduisent en termes de dissociation entre appartenance et territoire, de
fragmentation spatiale, mais aussi en termes de recomposition territoriale, et de
dynamiques culturelles inédites. Cette évolution contribue à renforcer une approche
faisant intervenir la comparaison urbaine interne au monde occidental – entre Europe et
Amérique – et entre villes du Nord et du Sud. Elle invite à une relecture de l’histoire
conceptuelle de la relation entre ville et campagne et à une intégration des
problématiques de l'environnement urbain et rural dans une perspective écologique
commune. Le partage des risques et les crises environnementales engagent la
production de nouveaux conflits et de nouvelles solidarités, l’impératif d’un
développement plus soutenable, ainsi que de nouveaux paradigmes de l’action
publique. L'étude de ces formes d’organisation sociale et territoriale, dessinant un
réagencement des relations entre le Nord et le Sud, s'impose dans ce contexte.
♦ ♦ ♦
La Sociologie urbaine à Nanterre commence en L2 par un cours d’introduction
aux approches complémentaires de la sociologie et de l’anthropologie urbaines. Il se
renforce en L3 avec le choix du parcours « SAU » où l’enseignement de quatre cours1
Le parcours « SAU » se poursuit en M1/M2 par une formation à la recherche
urbaine sous ses aspects empiriques et théoriques et par une ouverture sur les
problématiques développées par les laboratoires associés à cette étape du parcours.
C’est en relation avec plusieurs instituts de recherche et mobilisant des ressources
facilitées par les réseaux de travail que se déroulent les études doctorales. Les
inscriptions en thèse s’effectuent dans le cadre de l’Ecole doctorale « Economie,
Organisations, Société » de l’Université de Paris Ouest Nanterre-La Défense.
permet une première spécialisation des connaissances. Celle-ci se complète par un
atelier de lecture et avec l’élaboration d’un projet d’enquête personnel dans le cadre
d’un atelier d’études.
Equipe des enseignants-chercheurs
Anne RAULIN, PR (responsable du Parcours)
Pedro José GARCIA SANCHEZ, MCF (co-responsable)
Grégory BUSQUET, MCF Brigitte DUSSART, MCF
Autres enseignants-chercheurs participant à ce parcours:
Jean-Paul Billaud, Céline Clement, Sylvaine Conord, Alia Gana, David Lepoutre, Virginie
Milliot, Sylvie Pedron, Anne Steiner, Michel Streit

PARCOURS DE SOCIOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE URBAINES :
PREMIER CYCLE
Descriptifs des cours :
DEUXIEME ANNEE DE LICENCE / 4ème SEMESTRE
♦♦♦
Introduction à la sociologie et à l’anthropologie urbaines
Enseignante : Anne RAULIN
La connaissance des villes requiert une approche autant empirique que théorique. Ce
cours d'introduction présente les différentes disciplines concernées par l'étude des villes
et leurs contributions spécifiques. L'émergence d'une sociologie et d'une anthropologie
urbaines est retracée en fonction des contextes nationaux qui les ont portées en France,
aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne - les contextes coloniaux et les mouvements
migratoires du XXe siècle ayant fortement influencé l’appréhension des phénomènes
urbains. Comment penser la ville dans ses dynamiques d’ensemble et dans la diversité
des interactions qui la constituent ? Comment penser la formation des territorialités
urbaines : en fonction de la stratification sociale en constante évolution ? en fonction des
agrégations économiques, ethniques et culturelles, à suivre dans leurs fluctuations ?
Comment restituer les mouvements et déplacements, les cycles et temporalités qui
animent les villes ? Leur fonction de marché, les contacts de civilisation qu’elles
entretiennent, engageant dès leur création des circulations de longue distance, sont des
phénomènes qui ont été en s’accélérant et dont l’aboutissement porte aujourd’hui le
nom de mondialisation. Les points de vue de l’histoire et de l’écologie sont-ils
compatibles pour guider la lecture spatiale de ces réalités sociales ? Si les sciences de
la ville peuvent s’articuler à l’urbanisme ou au développement durable, ou encore se
prêtent à la mise en forme de démocratie locale, leur fonction est non seulement de
diagnostiquer les problèmes et dysfonctionnements urbains contemporains, mais aussi
de mettre en lumière les dynamiques économiques et les reformulations culturelles et
politiques à l'œuvre dans cet environnement.
♦♦♦
Travaux dirigés (TD)
Ce cours d’amphi est complété par des Travaux Dirigés, qui portent sur la lecture et
l’analyse des textes des principaux auteurs abordés en cours. Ils sont organisés sous la
responsabilité de Brigitte Dussart et de Pedro José Garcia Sanchez, en collaboration
avec d’autres enseignants temporaires.
ENSEMBLE DU PARCOURS DE
SAU
1e cycle : L2 :
• Introduction à la sociologie et à l’anthropologie urbaines
+
•Travaux Dirigés (TD)
2ème cycle : M2 :
• Séminaire général de recherche
• Politiques urbaines et conflits d’urbanité
• Anthropologie urbaine comparative
• Développement durable et nouvelles solidarités
• Anthropologie de l’espace
3
ème
cycle :
• Doctorat
1e cycle L3 :
• Habitat, famille et sociabilité
• La condition urbaine : métamorphoses, épreuves
• Écologie de la ville, écologie dans la ville
• Espaces publics et théâtres urbains
• Ateliers de lecture et d’études
2ème cycle : M1 :
• La ville comme laboratoire social
• Études urbaines : concepts et disciplines
• La genèse des espaces de la vie privée
• Politiques de la ville et de l’environnement
• Approches sociologiques du local
• La démocratie à l’œuvre : territoires, évaluations, publics

TROISIEME ANNEE DE LICENCE
5ème SEMESTRE
♦♦♦
La condition urbaine : métamorphoses, épreuves
Enseignant : Pedro José GARCIA SANCHEZ
L’urbanisation s’est imposée comme variable constitutive majeure des civilisations
contemporaines du Nord et du Sud, de l’Occident et de l’Orient. La condition urbaine
apparaît comme un cadre d’expérience permettant de comprendre les enjeux
sociologiques et anthropologiques de la proximité et de la distance, de l’identité et de
l’étrangéité, du devenir communautaire et du cosmopolitisme, de la territorialité et de la
mobilité. Que ce soit à travers des processus de ségrégation socio-spatiale, des
compétences protéiformes dont fait preuve le citadin, des fabriques socioculturelles des
appartenances ou de l’usage des espaces urbains marqués par les situations de
précarité et de violence, ce cours examine les métamorphoses et les épreuves de la
condition urbaine. Les formes de l’urbanité peuvent alors être analysées par leur
caractère normatif, tout autant que par les conflits que leur redéfinition ordinaire
entraîne. Ainsi, c’est aussi la question même de l’identification et de la qualification, en
tant que formes de (re)connaissance de la vie citadine qui est posée.
♦♦♦
Habitat, famille et sociabilité
Enseignante : Brigitte DUSSART
L'habitation est le lieu privilégié d'une vie privée qui se confond largement aujourd'hui
avec la vie familiale. Les pratiques mises en œuvre par les habitants dans le cadre de la
vie domestique réfèrent, pour l'essentiel, aux modèles culturels de la famille et de la
sociabilité et s'inscrivent dans un cadre matériel constitué de dispositifs spatiaux et
d'objets. Ceux-ci sont à la fois le produit et le support de ces pratiques dont le sens
symbolique déborde toujours le cadre de la rationalité technique dans lequel les
concepteurs du logement moderne tentent le plus souvent de les enfermer. Le cours
portera sur l'analyse des usages et de l'organisation des espaces de l'habitat à partir
des travaux qui, en sociologie urbaine, ont mis en évidence le système pratico-
symbolique de l'habiter.
6ème SEMESTRE
♦♦♦
Ecologie de la ville, écologie dans la ville
Enseignant : Grégory BUSQUET
Ce cours a pour objectif de sensibiliser les étudiants aux concepts et objets de l’écologie
et de la question environnementale à proprement parler. Y sont discutées les
dichotomies nature/culture, modernité/tradition, urbain/rural. Dans un contexte
d’urbanisation généralisée et d’appropriation de la « nature », de dépassement de
l’opposition ville-campagne, il s’agit d’incorporer le souci relativement récent pour
l’environnement dans les études urbaines : question de la place de la nature dans le
cadre de vie, question environnementale dans les pratiques et représentations des
habitants, notamment à travers la question des pratiques et des comportements
énergétiques, liés aux modes de vie en milieu urbain. Sont traitées plus particulièrement
les injonctions publiques et les modèles socioculturels qui guident ou freinent les
nouvelles représentations et pratiques liées au développement durable urbain. On
évaluera ainsi les motivations et les marges de libertés des acteurs et les contraintes qui
pèsent sur eux, en croisant préceptes de la sociologie des villes et de la sociologie de
l’environnement.
♦♦♦
Espaces publics et theâtres urbains
Enseignante : Anne RAULIN
Ce cours considère la ville comme espace de représentation, comme scène collective
d’expression, dans le domaine politique et culturel. Au plan politique, ce sont les mises
en scène du pouvoir et des oppositions, de l’union et de la division, des
commémorations et des manifestations qui sont envisagées. On s’intéresse à
l’historicité de la notion d’espace public, en effectuant un retour sur les genres
dramatiques nés dans la Cité antique pour justifier l’usage de la métaphore théâtrale au-
delà de l’acception goffmanienne. Par ailleurs, le croisement entre anthropologie et
histoire permet de considérer les traditions propres à l’Europe des XIXe et XXe siècles.
Les formes du renouveau contemporain faisant place à l’expression de la diversité
culturelle dans l’espace public, sous la forme de carnavals par exemple, seront aussi
analysées. L’étude de lieux comme les cafés ou les marchés permettront de prendre en
considération les interactions individuelles et quotidiennes – et non seulement
collectives et événementielles – dans l’espace public, et de poursuivre aussi dans ce
contexte la réflexion sur les rapports entre mémoire, histoire et imagination, ou sur les
permanences et les reformulations rituelles engageant la médiation spatiale.