« Changer le regard, aller voir derrière, dévoiler le monde social sont autant d’expressions qui
permettent d’identifier le travail sociologique. » p.33
Il est important de noter que suivant le commanditaire de la recherche sociologique
(administration, parti politique, etc.), la problématique de départ peut ne pas être sociologique.
Au sociologue d’arriver à changer cette problématique pour la rendre intéressante…
1.2 Les limites de l’objectivation
Ce chapitre se base sur les réflexions de Raymond Aaron, sociologue français, qui s’est penché
sur l’épistémologie, et les limites de ce processus.
Les modes de partialité sociologique
Le sociologue doit tendre vers une impartialité absolue, afin de bien mener ses recherches.
Néanmoins, même inconsciemment, le chercheur aura toujours des préférences, des opinions.
Malgré le travail de distanciation qu’il doit réaliser, ce dernier peut rencontrer 5 biais :
- La sélection arbitraire des faits
- La confusion entre définition conventionnelle (sens commun) / définition issue de la
recherche
- La prétention de connaître les faits avec précision, alors que ces faits sont changeants
- La sélection arbitraire de ce qui est important et ce qui ne l’est pas
- La projection des jugements du chercheur sur la société
Neutralité et équité
Raymond Aaron s’oppose donc à Durkheim, dans la mesure où « il lui semble illusoire de traiter
en parfaite neutralité les faits sociaux.» p.37 Il s’oppose aussi à Weber, selon Aaron le
sociologue ne peut pas s’empêcher d’avoir des jugements, ces jugements font d’ailleurs partie
de la société, et de la réalité. La proposition d’Aaron est alors de réfléchir sur la condition de
production de recherche, de son histoire, son contexte, afin non pas de faire une recherche
neutre, mais rendre des conclusions véridiques.
2 De l’objet d’étude aux hypothèses
2.1 Les premières leçons du terrain
Le terrain nous apporte une clarté sur notre objet de recherche. Ainsi « une enquête qui ne
transforme pas les termes de la question de départ est une mauvaise enquête, inutile et
inefficace. » il faut à la fois être rigoureux dans l’élaboration du questionnement de départ, et
souple dans le remaniement des hypothèses pendant, et après le terrain.
2.2 La comparaison
Il y a plusieurs manières de réaliser une enquête comparative (en fonction du lieu, de l’époque,
de la classe sociale, etc.). Mais ce que la comparaison à de bien, c’est qu’elle limite
l’ethnocentrisme (on dépasse le cadre de référence nationale, etc.), en exposant d’autres
alternatives, et rend l’objet d’étude plus juste.