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15 avril 2014 - jurisassociations 497
“ L’avenir est bien de déployer, sur les territoires,
une économie répondant aux besoins locaux ”
Quels sont les enjeux actuels du monde
associatif ?
C. Sautter. Aujourd’hui, 80% de l’économie
sociale et solidaire (ESS) est constituée d’as-
sociations. Dans le contexte de raréfaction
des  nancements publics et de concurrence
des entreprises lucratives, la survie du monde
associatif est indispensable. Nous avons
besoin d’une nouvelle génération d’entrepre-
neurs sociaux et de développer l’existant car
l’avenir est bien de déployer, sur les territoires,
une économie répondant aux besoins locaux
en complément de l’économie classique.
Pour cela, les associations doivent pouvoir
être accompagnées, se mettre en posture de
coopération et gagner en ef cacité.
N. Bellaoui. Dans ce contexte économique
de mutation, les associations, notamment
les plus investies dans le champ écono-
mique, doivent considérer qu’elles ont
encore le choix: elles peuvent anticiper les
contraintes et se repositionner en gagnant
collectivement en ef cacité. Les associa-
tions peuvent inventer des modèles socio-
économiques singuliers, adaptés à leur
projet, aux besoins émergents et proposer
leurs propres critères d’évaluation de leur
utilité sociale. Elles sont déjà les cham-
pionnes de l’hybridation des ressources
puisqu’elles savent mobiliser des ressources
publiques, marchandes et non monétaires
comme le bénévolat. En résumé, les asso-
ciations savent apporter des réponses perti-
nentes et originales aux besoins de la société.
Comment France Active et le Mouvement
associatif peuvent-ils accompagner les
associations au regard de ces enjeux ?
N. Bellaoui. Le Mouvement associatif
apporte deux types de réponses à ces enjeux.
La première consiste à identi er, mettre en
débat et diffuser des outils ou des ressources
dont l’objet est d’accompagner les dyna-
miques de changement à l’œuvre dans
les associations. La seconde est plus poli-
tique: elle consiste à prendre des positions
et à être force de proposition pour que soit
mieux reconnu et encouragé le modèle
entrepreneurial des associations dans notre
pays. Nous nous appuyons pour cela sur
les travaux de prospective et d’observation
produits par nos partenaires. La journée
coorganisée avec France Active illustre
bien cette double fonction : rassurer les
associations en leur donnant des clés opéra-
tionnelles de développement et les inviter à
aller plus loin dans leur ré exion et leur posi-
tionnement. Cette exigence nous conduit à
mener en parallèle des actions de lobbying
de court terme en réponse à l’agenda poli-
tique ainsi qu’une ré exion politique de plus
long terme pour faire valoir l’apport des asso-
ciations à la société.
C. Sautter. Le rôle de France Active est
pluriel. Tout d’abord, nous participons acti-
vement aux dispositifs locaux d’accompagne-
ment (DLA) dans près d’un tiers des départe-
ments et des régions du territoire. Cette action
permet aux associations de se moderniser a n
de s’adapter au contexte actuel de change-
ment. Elle permet également d’assurer leur
développement dans de bonnes conditions.
En outre, dans le cadre de nos activités, nous
apportons aux associations les  nancements
nécessaires, issus de l’épargne solidaire, fami-
liale ou salariale. En n, nous garantissons les
porteurs de projet auprès des banques. Cette
action est complémentaire des autres interve-
nants, qu’ils soient issus de la  nance ou du
secteur public. Le récent appel à projets sur
les pôles territoriaux de coopération écono-
mique (PTCE)
1 a permis d’identi er plus de
180projets sur l’ensemble du territoire, ce qui
est plutôt encourageant. 23 de ces initiatives
ont été retenues et France Active sera aux
côtés de ces pôles pour les aider à se struc-
turer, à se développer et à se  nancer.
1 . V. JA n o 492/2014, p. 10.
INTERVIEW CROISÉE
NADIA BELLAOUI
Présidente du
Mouvement associatif
(ex-CPCA)
CHRISTIAN SAUTTER
Président de France Active
Les associations savent apporter
des réponses pertinentes et originales
aux besoins de la société
Article extrait de Jurisassociations n° 497 du 15 avril 2014. Reproduction interdite sans l’autorisation de Juris éditions © Éditions Dalloz – www.juriseditions.fr
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1 . V. V. Tchernonog, Le Paysage associatif français.
Mesures et évolutions, 2 e éd., Éditions Juris / Dalloz, 2013 ;
pour un dossier d’ensemble, v. JA n o 486/2013, p. 16 et s.
résidentielle, zone de commerce, centre
de décision externalisé, mobilité poussée
à l’extrême, la lecture, la compréhension
et la maîtrise du territoire sont un exercice
complexe et délicat.
LES TROIS CERCLES DE RÉGULATION
DE L’ÉCONOMIE
Le marché
Traditionnellement, le premier cercle de
régulation de l’économie est le marché :
le libre cours entre l’offre et la demande.
Il semble cependant que cette régulation
rencontre des limites de fonctionnement:
répond-elle aux besoins réels? Comment
sont prises en compte les spéci cités des
territoires et de ses habitantspar le secteur
privé? En effet, la situation de crise décrite
précédemment est bien en correspon-
dance avec la gestion des besoins par cette
économie de marché: ils sont dif cilement
satisfaits car ils demeurent loin des préoc-
cupations des entreprises dont le centre de
décision est souvent extérieur au territoire.
Le marché se contracte et a des dif cultés
d’autorégulation car il ne correspond plus
aux attentes des populations. Limiter l’éco-
nomie au seul échange marchand est très
réducteur dans la mesure où celui-ci « ne
fait pas société » et limite donc la construc-
tion du « vivre ensemble ».
L’action publique
Le deuxième cercle de régulation est celui
de l’action publique. Il est le fruit de l’inter-
vention de l’État et donc de la volonté de
pallier les manquements du marché. Dans
sa forme extrême, il est représenté par les
décisions de politique publique. Cependant,
ce type d’action se dilue au gré de la décen-
tralisation et du désengagement de l’État
ciée à la résolution des besoins essentielle-
ment par le marché. Elle fait appel au « vivre
ensemble » et répond à des besoins spéci-
ques. Or, on observe un fractionnement
des territoires qui implique une disjonction
entre lieux de vie, lieux de consommation
et lieux de production. En d’autres termes,
force est de constater une déconnexion
entre les activités de décision, de production
et le citoyen. Ces formes de scission privent
les individus de leur capacité de choix au
quotidien et viennent largement entamer
la démocratie locale. D’où vient ce que l’on
importe? Où va ce que l’on produit? Qui
décide de ce que l’on produit? Autant de
questions sur lesquelles le citoyen n’a pas de
prise. Cette situation résulte clairement de
la mondialisation de l’économie et induit
un réel problème de régulation au sein des
territoires. Bernard Pecqueur souligne égale-
ment qu’il est dif cile aujourd’hui de parler
de territoire dans le sens le plus complet
du terme. Entre zone de production, zone
« D
ans l’idée de la crise,
aujourd’hui, le monde asso-
ciatif a sans doute une carte particulière
à jouer. On pourrait presque parler d’un
“moment associatif”.» Le chercheur nous
livre ainsi sa conception du rôle des asso-
ciations dans le contexte actuel. Au-delà du
poids qu’elles représentent dans l’économie
française – 1,8 million de salariés, 10% de
l’activité du secteur privé, 85 milliards de
budget, part importante du travail béné-
vole
1 –, les associations assument, selon le
chercheur, un véritable rôle de régulation.
UN CONTEXTE DE CRISE
Le contexte actuel est bien celui de la
crise des régulations sociales. Et Bernard
Pecqueur relie territoire et économie : si
le territoire est un concours d’acteurs qui,
dans un contexte géographique spéci-
que, cherchent à résoudre un problème
commun, l’économie est quant à elle asso-
LES ASSOCIATIONS,
ACTRICES DE LA
RÉGULATION SOCIALE
Les associations occupent une place à part entière dans
l’économie française. Partant de ce constat, Bernard Pecqueur,
qui s’intéresse à l’économie de proximité au regard des
problématiques territoriales et de la globalisation, expose
son point de vue.
DOSSIER
Article extrait de Jurisassociations n° 497 du 15 avril 2014. Reproduction interdite sans l’autorisation de Juris éditions © Éditions Dalloz – www.juriseditions.fr
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15 avril 2014 - jurisassociations 497
à l’action associative, le citoyen se sent
investi d’une certaine marge d’action : il
contribue et apporte des solutions à des
besoins qui n’auraient pu être satisfaits
autrement. Il ne faut cependant pas tomber
dans l’écueil d’opposer économie classique
et économie sociale et solidaire (ESS) : il
semble bien que l’ensemble fonctionne
dans un système économique global. Pour
Bernard Pecqueur, l’économie de proxi-
mité est celle qui œuvre sur et pour le terri-
toire et se distingue de l’économie globale,
qui implante des centres de production, de
vente et reste donc largement déconnectée
des logiques locales.
Les rapports des associations avec le secteur
public doivent pouvoir muter a n de
garantir l’ef cacité de leur action. Entre
subventions pour lesquelles on doit rendre
compte de son activité et commande
publique où l’on répond aux attentes d’une
collectivité, l’intervention associative se
trouve limitée et perd progressivement son
sens. D’acteur avisé, l’association passe
au statut de prestataire dans un « cadre
préformé » par les collectivités. Selon le
chercheur, le critère principal qui devrait
motiver les collectivités territoriales est celui
de la prise en main par le citoyen: un subtil
rééquilibrage du rapport entre collectivités
et associations pourra alors s’opérer.
… AINSI QU’ENTRE FINANCEMENT
PRIVÉ ET PUBLIC
La baisse progressive de la part de l’État
dans le  nancement des associations oblige
ces dernières à revoir leur modèle écono-
mique2 en s’ancrant un peu plus vers la
ressource locale : collectivités et usagers
3 .
Cependant, cette dépendance au contexte
local ne fait qu’aggraver les disparités
des ressources publiques affectées à l’action
associative se con rme et il est urgent pour
elles d’imaginer de nouveaux modèles
économiques. Par leurs spéci cités, notam-
ment démocratiques, les associations ont
une action de régulation plus en lien avec
le territoire. Aux collectivités territoriales,
qui représentent la démocratie élective,
les associations opposent une démocratie
directe (engagement citoyen, une personne
= une voix). Les associations régulent la
reconnexion des citoyens au monde écono-
mique où l’on constate que les centres
de décision sont éloignés. Leur action est
donc non seulement démocratique mais
aussi territorialisée : elles répondent à des
besoins qui peuvent être, certes, nationaux,
mais déclinés et adaptés localement. Elles
peuvent donc faire le lien entre population,
besoins et espace géographique.
UNE ACTION À DÉFINIR
ENTRE ÉCONOMIE DE MARCHÉ
ET ACTION PUBLIQUE…
Le rôle des associations ne peut être
comparé à celui du secteur privé qui, par
son fonctionnement, ne crée pas de lien
durable et social. Bien au contraire, grâce
en faveur des collectivités territoriales et du
développement local. L’action publique
a pour fonction de cadrer le marché et de
réguler l’ef cacité de la réponse aux besoins
des individus. Cette tentative rencontre
néanmoins des limites: issue de décisions de
«technologues » non démocratiques, elle
ne correspond pas forcément aux besoins
ni aux attentes des citoyens. Toutefois, la
prise en compte du contexte et des spéci -
cités locales, l’émergence d’un niveau de
décision plus autonome, la densi cation
des relations entre acteurs locaux ouvrent
la voie à une diversi cation des approches
de la régulation par l’action publique. Le
contexte actuel de limitation de ses moyens
vient entraver et réduire son ef cacité. Le
deuxième cercle de régulation est bel et
bien en crise.
Les associations
Les associations constituent le troisième
cercle et apportent une régulation origi-
nale aux dif cultés des deux premiers: elles
viennent en quelque sorte porter secours aux
régulations habituelles. Le contexte actuel
constitue à la fois une opportunité, mais aussi
une source de dif cultés pour ces actrices
du développement local. L’épuisement
2. Pour un dossier d’ensemble sur les modèles
économiques, v. JA n o 483/2013, p. 16 et s.
V. également en p. 28 de ce dossier.
3 . V. Tchernonog, Le Paysage associatif fran-
çais. Mesures et évolutions, préc., p. 172.
© grgroup
Article extrait de Jurisassociations n° 497 du 15 avril 2014. Reproduction interdite sans l’autorisation de Juris éditions © Éditions Dalloz – www.juriseditions.fr
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retrouver une certaine marge d’autonomie
vis-à-vis de décisions extérieures, issues de
technologues ou d’entreprises. C’est en n
une question de compétitivité du territoire.
L’action des associations vient en quelque
sorte revivi er le territoire par les solutions
adaptées et innovantes qu’elle apporte.
Débattre de la place des associations sur le
territoire, c’est parler de la reprise en main,
par les citoyens, des initiatives qui vont dans
le sens d’un nouveau système de régulation
sociale. L’économie est un subtil équilibre
entre marché privé, régulation publique et
réponse associative. On ne peut opposer les
trois systèmes tant ils regroupent l’ensemble
des parties prenantes d’un territoire dans
des relations d’interdépendance. La ques-
tion est de chercher de nouveaux modèles,
un nouvel équilibre, mais non de créer
un monde alternatif où ESS et économie
classique seraient en opposition. Le retour
à la proximité se joue au niveau du retour
à la territorialisation: les espaces de vie, de
production, de consommation, de décision
ne se juxtaposent plus mais forment un
ensemble cohérent dans lequel des popu-
lations vivent, travaillent et consomment.
Les associations y participent et doivent être
activement reconnues et soutenues par les
autres acteurs du territoire. C’est une ques-
tion de démocratie, d’équité et d’équilibre
territorial.
tation. Les nombreuses délocalisations en
cours nous interpellent sur la capacité de
lier performance et entreprises. Dès lors
que ces dernières quittent le territoire, les
conséquences pour le développement
local restent préoccupantes (chômage,
constitution de friches, répercussions
sociales et économiques) : le territoire
n’est plus performant car il n’y a plus de
connexion entre économie, habitants et
espace géographique. Certains territoires
s’af chent davantage comme des lieux de
consommation ou des espaces résiden-
tiels. À cette image partielle et incomplète
du territoire, le chercheur vient opposer
l’importance de l’économie de proximité
à laquelle participent les associations. Le
lien entre économie et territoire demeure
prépondérant.
Les enjeux de cette reconnexion entre indi-
vidus et territoire sont fondamentaux et les
associations y jouent un rôle essentiel. C’est
tout d’abord un enjeu démocratique car il
permet la maîtrise de sa propre vie dans un
environnement donné, marqué par une
économie locale spéci que. C’est ensuite
un enjeu de lien social car les réponses aux
besoins sont coconstruites et impliquent
du lien, de la mémoire et de la réciprocité.
Ces caractéristiques ne se retrouvent pas
dans l’économie marchande. L’enjeu est
également de réduire la dépendance et de
entre les territoires ainsi qu’entre
public solvable et insolvable. Ici encore, un
rééquilibrage des pouvoirs devrait permettre
d’éviter cet écueil.
UNE ACTION FACTEUR
D’INNOVATION
Concrètement, la recherche de solutions
par les citoyens d’un territoire constitue un
véritable facteur d’innovation. Le chercheur
cite l’exemple des living labs où l’utilisateur
est aussi collaborateur et acteur des solutions
imaginées. Il détaille également les réponses
qui peuvent être envisagées dans le cadre de
la e-médecine, si importante en milieu rural
et, plus largement, dans les déserts médi-
caux. Trois possibilités peuvent être ainsi
envisagées:
la délégation: la recherche de solutions
est alors con ée à des spécialistes extérieurs
au territoire;
la passivité: des médecins étrangers sont
sollicités;
l’autorégulation: la solution idéale, origi-
nale et la plus adaptée où l’on fait converger
expertise technique et besoin du territoire.
L’usager participe alors à la solution en
exprimant ses attentes. Cette reconnexion
avec le contexte local et ses besoins entre
dans le cadre de la reconstruction d’un tissu
humain sur le territoire.
LE TERRITOIRE AU CŒUR
DE L’ACTION
La vision du territoire est partielle dans le
sens où sa performance est souvent mesurée
à la seule aune de la densité et du dyna-
misme des entreprises qui y sont implantées.
Le contexte actuel de désindustrialisation
montre bien les limites de cette représen-
AUTEUR Bernard Pecqueur
TITRE Professeur
à l’Institut de géographie alpine,
université Joseph-Fourier de Grenoble
Propos recueillis par Karine Dziwulski-Debever
TITRE Chargée de mission,
Centre de ressources DLA Financement –
France Active
Concrètement, la recherche de solutions
par les citoyens d’un territoire constitue
un véritable facteur d’innovation
DOSSIER
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1 . Pour un dossier d’ensemble sur les modèles
économiques, v. JA n o 483/2013, p. 16 et s.
2 . Pour en savoir plus : CPCA, « Contributions à
l’analyse des modèles socio-économiques associa-
tifs – Typologie des modèles de ressources fi nan-
cières », janv. 2014 ; v. JA n o 493/2014, p. 11.
3 . Le DASI, porté par Le Rameau, le Mouve-
ment associatif et l’Avise, permet de béné-
cier de mécénat de compétences.
ANTICIPER LES MUTATIONS
« Se remettre en cause tant que nous en
avons encore les moyens»: tel est le point
de vue de Thierry Véclin, directeur général
du Mouvement rural de jeunesse chré-
tienne (MRJC). Confronté à des dif cultés
structurelles, le MRJC a cherché à adapter
son modèle économique avec la stratégie
suivante :
pro ter de l’assise  nancière du mouve-
ment pour prendre le temps d’analyser
la gouvernance, les possibilités de diver-
si cation des ressources et la politique
d’investissement;
construire un trépied de leviers  nanciers
pour la recherche de ressources, composé
de  nancements publics en optimisant les
subventions européennes, de  nancements
privés sur la base d’une charte éthique et
de fonds propres en veillant à redéployer le
patrimoine vers les activités réelles;
béné cier d’un accompagnement juri-
dique et  nancier via le dispositif d’accom-
pagnement des associations à la stratégie et à
l’innovation (DASI)
3 .
Le MRJC s’est donc appuyé sur ses fonds
propres comme levier  nancier: un système
d’aménagement et de vente d’une partie du
patrimoine immobilier a permis de dégager
de la trésorerie pour investir en zone rurale,
dans des lieux ou activités innovants destinés
à l’animation du territoire, en partenariat
avec des entreprises et des collectivités
locales. L’auto nancement – en générant
des recettes d’activité et en facilitant au
co nancement – a ainsi contribué au repo-
sitionnement économique du MRJC tout
en renforçant le sens de son action. Une
démarche réussie au cœur de laquelle on
retrouve un fort investissement des béné-
voles, qui ont veillé à la cohérence du projet
associatif du mouvement.
leurs moyens d’action: autant d’injonctions
complexes à mettre en œuvre. Les associa-
tions sont donc amenées à s’interroger sur la
structuration et l’évolution de leur modèle
socio-économique
1 .
Par modèle socio-économique, on entend
de façon schématique l’ensemble des
ressources – à la fois  nancières, non moné-
taires mais valorisables (bénévolat, prêt de
salle) et immatérielles (partenariat, savoir-
faire) – dont dispose l’association ainsi que
leur affectation. Il permet de rendre compte
de la globalité des tâches nécessaires à la
mise en œuvre des activités, de l’organisa-
tion interne et des interactions de l’associa-
tion avec son environnement et d’expliquer
ainsi les conséquences budgétaires de ces
choix
2 .
L es aléas économiques et sociaux
légitiment aujourd’hui encore davan-
tage l’action associative au service des inté-
rêts collectifs mis en œuvre dans une pers-
pective durable. Mais ces aléas impactent le
fonctionnement des associations, qui doivent
composer avec leur temps et absorber des
changements conséquents dans un environ-
nement évolutif et instable. On compte bien
sûr parmi ces changements les dif cultés
d’accès aux ressources, avec des dépenses
publiques en baisse ou repositionnées sur des
segments particuliers, et des béné ciaires ou
usagers de fait moins solvables.
Dans ce contexte, il est courant de
conseiller aux associations de diversi er
leurs ressources, notamment en direction
des fonds privés, ou encore de mutualiser
À NOUVEAU CONTEXTE,
QUELS MODÈLES
ÉCONOMIQUES POUR LES
ASSOCIATIONS ?
Portant sur le thème des nouveaux modèles socio-économiques
associatifs, cette deuxième table ronde a permis de mettre
en lumière la pluralité des ressources fi nancières existantes
ainsi que les différentes stratégies adoptées par les acteurs en
adéquation avec leur projet associatif.
SYNTHÈSE DE LA 2e TABLE RONDE
DOSSIER
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