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du Vatican, puis le Synode des évêques ont été convoqués. On demande plus de participation des
fidèles dans leurs diocèses et leurs paroisses. Les femmes demandent à être ordonnées prêtres. Les
séminaires commencent à se vider et les vocations se font rares. Cette impressionnante liste pourrait
être complétée...
Pourquoi donc est-il si difficile d'accepter qu'il se passe aussi quelque chose à l'égard des prêtres ?
On venait d'accepter que des prêtres deviennent salariés dans les entreprises, mais un prêtre qui
aime une femme et l'épouse... cela semblait un sacrilège !
Après tout, le prêtre était une personne sacrée, consacrée par l'ordination, placée au-dessus des
simples fidèles, le célébrant de la Sainte Messe et des sacrements. De plus, selon St Augustin, les
relations sexuelles, même dans le mariage, étaient peccamineuses et seulement permises pour la
procréation. Origène (+ 235), le célèbre Père de l'Eglise Alexandrine, a déclaré : "Il vient au
sanctuaire sans réfléchir, celui qui dans l'impureté des relations sexuelles reçoit le pain eucharistique.
Il désacralise et profane le sacré."
Si c'est le cas pour tout baptisé laïc, comment un prêtre marié peut-il approcher de l'autel avec des
mains tachées. Et pourtant, on n'a jamais pris en considération que des dizaines de milliers de prêtres
de l'Eglise Byzantine agissaient ainsi...
Maintenant, 35 ans après Vatican II, les enquêtes effectuées par les instituts de sondage dans de
nombreux pays attestent que 75 pour cent des fidèles sont en faveur de l'abolition de la loi du célibat.
Peut-être donnent-ils des raisons superficielles, comme "Ils ont aussi le droit d'être heureux", ou "Le
célibat dans le monde actuel est une exigence quasi impossible", ou " Mieux vaut un prêtre marié que
pas de prêtre du tout".
Mais l'essentiel du sujet est plus profond. Il n'est pas question du seul célibat, mais du presbytérat
lui-même. L'Eglise de demain n'a-t-elle pas un besoin absolu de prêtres mariés ? Dans les paroisses
bien sûr, mais plus encore dans la vie quotidienne des fidèles : dans l'éducation, dans les activités
sociales, économiques, culturelles ? Les chrétiens ont besoin du soutien du prêtre dans leurs luttes
quotidiennes pour une vie convenable et pour construire une société meilleure.
Dernière remarque : un prêtre qu'on appelle "régulier", c-à-d. membre d'un ordre ou d'un
congrégation religieuse, s'est engagé par les trois voeux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté. S'il
désire quitter, il a besoin d'une dispense, ce qui signifie l'exemption de l'obligation de ces voeux.
D'autre part, le prêtre diocésain, à son ordination, fait seulement un voeu d'obéissance à son évêque.
Il a déjà accepté l'obligation de ne pas se marier : c'était la condition pour être ordonné diacre.
Actuellement, après Vatican II, un homme marié peut être ordonné diacre, mais il ne lui est pas
permis de se remarier s'il devient veuf.
Après tout, les questions demeurent : d'où vient cette obligation dans le lointain passé ? Et pourquoi
l'actuelle révolution des prêtres qui se marient ? Que désirent-ils ?
La lutte du pouvoir ecclésiastique contre les prêtres mariés
La loi de 1139 rendant obligatoire le célibat a achevé la première phase de la lutte contre le mariage
du prêtre. Cependant, la loi n'a pas réussi à clore le conflit. Cinq siècles plus tard, au XVI° siècle, le
Concile de Trente, non seulement a interdit le mariage du prêtre, mais l'a rendu impossible. Au XX°
siècle, l'obtention de la dispense de l'obligation du célibat oblige un prêtre catholique sur cinq à
quitter son ministère.