Neuville Histoire et Patrimoine 3
Une maison bâtie naguère se dresse et dans un sentier ignoré, s'étend une Naïade
. Ici elle verra
la lumière. Pomone
s'est couverte de ses derniers fruits. Des bosquets se dressent, sur la vaste
colline. Le coteau est naturellement le domaine de Camille
et il offre l’hospitalité. La nature se
réjouit de ce que tu arrêtes tes travaux, prennes de justes loisirs, elle offre le calme au Lyonnais
inquiet.
A celui qui arrive par la porte principale, l’intérieur de la maison est ouvert. Un pont franchit le
ruisseau. Helvétius
qui s’est avancé n’interdit pas d’entrer. Pourtant si tu m’écoutes, tu ne
pénètreras pas dans la demeure, tu ne rendras pas immédiatement visite au maître de maison, tu
ne retarderas pas un réel plaisir. Une fois entré, les plaisirs de la campagne te séduiraient moins,
tu seras charmé par la douceur de la conversation et transporté d’admiration pour le maître des
lieux. Ce très grand homme masque le charme de la nature. Sa connaissance fait naître du dédain
pour les autres plaisirs et l’éclat d’Horus
dissimule sa demeure. Prends-moi comme guide, je te
conduirai et je te dévoilerai un par un les lieux où j’ai souvent trouvé du plaisir. Je vais organiser la
promenade.
Laisse donc la maison. Après avoir examiné la source recueillie dans un bassin de bronze, et qui
jaillit par plusieurs orifices, tourne à gauche. Pendant que tu t’avanceras, une grande cour
entourée d’un jardin, dominant le fleuve, attirera tes yeux. Excepté le buis, la nature, ici, ne doit
rien à l’art. Elle est entièrement sa maîtresse. On voit du buis en bordure des chemins et dans
- Naïades, dans la mythologie grecque, nymphes des ruisseaux, des fleuves, des sources et des fontaines. Selon les
légendes, les naïades sont les filles de Zeus, du dieu Océan ou encore, pour celles qui vivent dans des fleuves, du dieu
du fleuve concerné. Ce sont de belles jeunes femmes qui possèdent des dons pour la musique et la danse. C’est à
elles que l’on attribue les pouvoirs curatifs de certaines eaux thermales. Mais elles peuvent aussi frapper de maladie
ou de folie ceux qui les voient ou offensent leurs eaux. Tout comme les hamadryades, nymphes des arbres, les naïades
ne sont pas immortelles, mais on leur prête généralement une vie très longue, jusqu’à plusieurs milliers d’années.
- Pomone, dans la mythologie romaine, nymphe des fruits et des vergers. Selon Ovide, le dieu Vertumne s’éprend
de Pomone, laquelle demeure insensible à ses avances. Ayant la faculté de se transformer, l’amoureux prend
l’apparence d’une vieille femme et vient lui vanter ses charmes. Pomone, lorsqu’elle rencontre à nouveau Vertumne,
en tombe amoureuse. Dans la Rome antique, un culte est rendu à Pomone, dont le nom est tiré du terme pomum
(pomme, fruit), pour rendre fécondes les terres.
- Monseigneur Camille de Neufville de Villeroy qui avait les titres d'Archevêque et Comte de Lyon, Primat de France,
Commandeur des Ordres du Roi, et Lieutenant Général pour Sa Majesté aux Païs de Lionnois, Forêts et Beaujollois,
fut un puissant personnage qui mourut à l'âge avancé de quatre-vingt-sept ans, et put ainsi faire beaucoup de bien à
Neuville sa résidence de prédilection. Il lui donna son nom.
- Probablement le chien, mais le terme est-il pris au hasard ? Helvétius en Latin traduit par Helvète. On peut
supposer une référence aux gardes Suisses du Vatican. Camille de Neufville de Villeroy, fils de Charles marquis
d'Halincourt et de Jacqueline de Harlay, naquit à Rome le 12 août 1606 ; il eut le pape Paul V pour parrain. Le marquis
d'Halincourt était à cette époque ambassadeur en mission extraordinaire auprès du Saint-Siège. Camille de Neufville
était également le frère puîné du maréchal Nicolas de Villeroy qui fut gouverneur de Louis XIV.
- Le nom d’Horus a été employé au cours de l’histoire pour désigner plusieurs divinités différentes. La première
d’entre elles est Horus l’Ancien, également connu sous le nom d’Haroeris, dieu du Ciel, fils de la déesse Hathor, dont
les deux yeux sont formés de la Lune et du Soleil (Voir également les mythes de la Lune et les mythes du Soleil). Une
autre de ses formes est celle de l’Horus d’Edfou. Il est alors assimilé au Soleil et représenté sous la forme d’un disque
solaire muni de deux ailes. La figure d’Horus est en particulier liée à la royauté et au pouvoir pharaonique. Les
pharaons sont ainsi considérés comme des « Horus vivants ». Sous la Ve dynastie, Horus est intégré au cycle osirien.
Il est alors considéré comme le fils d’Osiris et d’Isis.