Sources : Indices Barclays, Bloomberg - Tactik Obligations Indexées - Achevé de rédiger en février 2015 5
Perspectives de marchés
Les obligations indexées sur l’inflation des pays développés offriront un portage d’inflation fortement négatif au premier trimestre
2015 à -1.3% en moyenne. C’est en Australie (+0.5%) que le portage sera le plus attractif, tandis que ce dernier sera négatif en
zone euro (-1.9%), aux Etats-Unis (-1.5%) et au Canada (-1%).
La forte baisse des chiffres d’inflation s’explique principalement par la chute des prix énergétiques. Les incertitudes sur la
demande mondiale combinées à un choc de l’offre (maintien par l’Arabie Saoudite du niveau de sa production) ont entraîné une
baisse continue des prix du pétrole. Les prévisions d’inflation du consensus des économistes de décembre ont été revues en
baisse de -0.5% pour la zone euro à 0.1% en 2015. Celle-ci devrait même rester en territoire négatif en glissement annuel la
majeure partie de l’année avant de remonter sur des effets de base positifs. Elle devrait revenir début 2016 sur les niveaux de
l’inflation sous-jacente. En effet, cette dernière est toujours positive à 0.7% en décembre en glissement annuel. La croissance
du PIB de la zone euro a également été revue en baisse au cours du quatrième trimestre et devrait atteindre pour sa part +0.8%
en 2014 et +1.1% en 2015. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les taux d’inflation des prix à la consommation sont aussi
fortement impactés par la chute des prix énergétiques à respectivement 0.8% et 0.5% en glissement annuel en décembre. Le
retour à la cible des banques centrales (2%) est prévu pour début 2016 dans ces deux pays car l’inflation sous-jacente reste
positive en décembre à respectivement 1.6% et 1.3% en glissement annuel et prendra sa source dans la reprise de l’économie
domestique et des salaires, qui devrait compenser la faiblesse des prix à l’importation. Aux Etats-Unis, la croissance du
quatrième trimestre devrait avoisiner 2.5% après un troisième trimestre exceptionnel à 5%, avec des chiffres du marché du
travail, de croissance du crédit et d’enquêtes économiques robustes. Les chiffres de créations d’emplois non agricoles pour
décembre sont d’ailleurs ressortis à 252 000 avec des révisions à la hausse sur les mois précédents, la moyenne sur 6 mois
atteignant désormais 264 000. Le taux de chômage a continué de baisser à 5.6% en décembre contre 5.9% en septembre. Les
anticipations de croissance pour 2015 en Amérique du Nord, inchangées depuis le début de l’année, ont été légèrement revues
à la hausse à 3.2%. Au Japon, la hausse de la TVA a permis d’atteindre une inflation de +2.4% en glissement annuel en
novembre 2014, mais cette dernière devrait redescendre aux alentours de +1.2% en 2015 avec la disparition de cet effet de
base et l’impact des prix énergétiques. L’impact de la hausse de la taxe à la consommation s’est également fait ressentir sur la
croissance du PIB, puisque cette dernière a significativement été révisée à la baisse au troisième trimestre à -1.9% contre -0.5%
attendu.
Même si les anticipations de croissance sont globalement moins optimistes que le trimestre dernier à l’exception des Etats-Unis,
nous conservons pour l’instant notre biais de sous-exposition en duration par rapport à l’indice Barclays Capital World
Government Inflation-Linked Bond All Markets (« Barclays WGILB All Markets »), dans la mesure où le mouvement de marché
global reflète selon nous un scénario trop pessimiste par rapport aux fondamentaux de moyen terme. En ce qui concerne
l’allocation pays, nous avons gardé notre sous-exposition des Etats-Unis et dans une moindre mesure du Royaume contre la
zone euro et le Japon. En effet, les divergences en matière de politique monétaire entre la zone euro et les États-Unis vont se
renforcer car le deuxième TLTRO (opération de refinancement à long terme ciblée) n’a pas suscité l’engouement attendu, à 129
milliards d’euros, contre les 150 initialement prévus ; d’autant que le désancrage des attentes d’inflation permet de tabler sur la
mise en place de nouvelles mesures de relance telles que l’assouplissement quantitatif (QE) souverain. Aux États-Unis, le
Comité de politique monétaire américain (FOMC) a livré une nouvelle version de sa forward guidance en abandonnant la
mention de « période considérable ». Fin octobre, la Banque du Japon (BoJ) et la Banque de Suède (Riksbank) ont ainsi opté
de façon inattendue pour une action préventive. La BoJ a relevé son objectif de croissance annuelle de la base monétaire à 80
trillions de yens (contre 60/70 trillions par an) en achetant plus de JGBs, tandis que la Riksbank a baissé son taux officiel de
0.25 % à zéro. La BoJ a également l’intention d’augmenter l’échéance moyenne de ses avoirs en obligations d’État d’environ 3
ans, avec un maximum de 10 ans.
Par ailleurs au sein de la poche géographique euro, nous avons réduit notre surexposition aux pays périphériques tels que
l’Italie et l’Espagne par rapport à la France et l’Allemagne. En effet le portage de taux réel reste attractif par rapport aux pays du
cœur mais les spreads ont continué de se resserrer sur le trimestre de 13 et 23 pbs pour respectivement l’Italie et l’Espagne
alors que les réformes structurelles en Italie avancent très lentement et que les perspectives de croissance restent faibles. Le
mouvement de baisse des spreads s’expliquent uniquement par les perspectives de QE souverain de la part de la BCE.
Toutefois le risque politique en Grèce a contribué à la volatilité des marchés obligataires périphériques de l’Union Economique
et Monétaire (UEM) en fin de période. L’échec du troisième scrutin présidentiel a donné lieu à l’organisation d’élections
législatives qui se tiendront le 25 janvier. Dans ce contexte, nous sommes neutres sur l’Italie et gardons un biais positif sur
l’Espagne en termes d’allocation. Enfin, notre allocation sur la courbe des taux réels britanniques favorise toujours les maturités
très long terme, la demande y étant structurellement soutenue par l’activité des fonds de pension et l’offre primaire prévue d’ici
la fin de l’année étant peu abondante sur ce segment de maturités.