Les festivals et Internet : des stratégies de communication aux

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Anaïs RAMBAUD Université Sorbonne Nouvelle Paris III
Mémoire de fin d’études
Les festivals et Internet : des stratégies de communication aux
traitements médiatiques
Master II Journalisme culturel Directeurs : Gérôme Guibert
Année 2013/2014 Jean-Yves Leloup
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« Mais qu'est ce que la culture après tout, sinon une série
d'actes de communication ? »
Barnabé Laye, écrivain, romancier et poète
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Sommaire
Introduction ..................................................................................... 4
Première partie
Le festival et sa communication : un service à l’image de son identité .............. 11
I. Les différentes formes de communication festivalière……………………… 11
A Main dans la main avec la production : la communication intégrée ............. 11
B Une optimisation des compétences : la communication sous-traitée ............ 15
C Une organisation à étages : la communication segmentée ............................ 20
II. Les stratégies de communication des festivals……………………………….25
A Le calendrier événementiel............................................................................ 25
B La mise en place de contrats de communication ........................................... 29
C L’autopromotion du festival .......................................................................... 33
D La communication artistique ......................................................................... 37
Seconde partie
Médias numériques et festivals, entre antagonisme et interdépendance ........... 40
I. Le digital et ses opportunités pour la communication événementielle……..40
A Le web, un espace de circulation de l’information culturelle ....................... 40
B La diversité des interfaces numériques .......................................................... 45
C La liberté médiatique et ses limites ............................................................... 50
II. Les médias numériques, une infinité de possibilités pour les festivals……..55
A Cohérence temporelle et réactivité mutuelle ................................................. 55
B Le traitement d’un festival, fruit de compromis éditoriaux ........................... 65
C L’expérience festivalière au cœur des attentions journalistiques .................. 71
Conclusion ...................................................................................... 77
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Introduction
Festivals. Festivités musicales. Manifestation périodique. Célébration artistique. Les
définitions du mot « festival » sont multiples. En 1964, alors que les festivals d'Avignon
et de Cannes battent leur plein, Jean Vilar se questionne. « Que représentent les festivals
d'été aux yeux du public ? Tourisme ? Passe-temps d'un soir ? Nuits d'été dans des
enceintes historiques ? Beaux costumes et éclairage ad hoc ? »1. Nés sous l'impulsion du
Front Populaire, valorisés avec la création du Ministère de la Culture par André Malraux,
les festivals se multiplient chaque année jusqu'à en recouvrir l'Hexagone. Et pourtant, la
diversité des genres, des publics, des durées ou encore des territoires, complique leur
étude, leur classification ou encore leur administration. Au delà de leur organisation, leur
image est au cœur de leurs préoccupations : comment se démarquer ? Comment attirer
davantage de publics ? Comment perdurer ?
Une abondance qui ne date pas d'hier
Entre la seconde partie du XIXe et le premier quart du XXe, les festivals de musique
s'entretiennent au sein de sphères privées, dans des lieux de prestige particuliers, et
bénéficient, entre autres, de l'accueil des artistes pour un emploi d'é selon différentes
inspirations, mais sans rémunération. Les choses changent lorsque les festivals
commencent à s'installer dans les espaces publics, laissant peu de place à un public
hétérogène, image de la société dans son ensemble. Très loin des politiques de
démocratisation culturelle de Malraux, les festivals de musique ne s'imposent vraiment que
dans les années 1970, durant lesquelles leur nombre ne cesse d'augmenter. La France n'est
pas la seule à voir son territoire fleurir, toute l'Europe centrale et orientale atteste son
penchant pour les évènements novateurs en matière de musique. Les festivals d'aujourd'hui
ont majoritairement délaissé le champ privé pour une administration publique. En effet,
sous l'échange de missions de création et de diffusion, l'État participe sous forme de
subventions. Sous l'impulsion de décisions administratives publiques ou de volonté
associative, les festivals de musique bourgeonnent au gré des inspirations, des passions, des
genres de musique, ou des images d'un territoire. Cependant, il est utile de distinguer le
festival au sens propre et la culture festive. Cette ambiguïté demeure aujourd'hui une
difficulté de catégorisation des festivals. Il est presque impossible de classer les festivals en
un même concept, et une définition unique. Emmanuel Négrier, chercheur au CNRS,
1 « Où vont les festivals? » dans la revue Janus, N°4, Paris, décembre 1964/Janvier 1965
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explique, dans son livre Les publics des festivals, cette difficulté: « la vocation d'un festival
intègre cette dimension d'exception de parenthèse vis à vis du cours normal des choses qui,
pour se distinguer d'une offre saisonnière ou de la programmation annuelle d'un théâtre a
quelque chose de festif »2. Beaucoup de festivals sont nés avec la volonté de mettre ce
caractère exceptionnel en avant. Pour la France, le premier à faire parler de lui à un niveau
national fut le Printemps de Bourges en 1977. Créé avec l'impulsion de la Maison de la
Culture à Bourges, Daniel Colling et Alain Meilland, la manifestation a vu descendre de
Paris une jeunesse vivante et envoutée par ce genre d'évènement. Dès la première édition,
le succès fut si convaincant que le Printemps de Bourges a poursuivi son chemin à travers
les années et a surtout donné naissance à une multitude d’autres festivals de musique, à
commencer par les Francofolies de la Rochelle en 1984, qui a pour mission notamment de
promouvoir la langue française à travers la chanson. Les Eurockéennes de Belfort ont fait
leur apparition en 1989, afin de dynamiser la région du Ballon d'Alsace. En 1992, c'est au
tour des Vieilles Charrues, dans le souhait de langer les genres et d'être accessible à tous
les publics.
Certains grands festivals sont s dans un contexte différent et ultérieur, comme le festival
de musique classique et d'opéra d'Aix en Provence en 1948, concentré sur l'œuvre de
Mozart et tentant d'encourager l'activité musicale de la région marseillaise. C'est aussi le
cas du festival Interceltique des Cornemuses de Lorient, en 1971 avec des missions de
création, diffusion et de valorisation du patrimoine. Certains autres ont eu du mal à résister
à la floraison abondante de l'offre culturelle en matière de festivals, comme le plus ancien
festival de musique classique de France, le festival de musique de Strasbourg, créé en 1932.
En 2014, le panel de festivals français n'a jamais été aussi étoffé et victorieux. Le grand
nombre de festivals a aussi contribué à l'augmentation des pratiques culturelles. Ces
dernières années, avec la crise économique, les français ont réduit leur budget consacré aux
loisirs, incluant la musique et les sorties. Les festivals répondent aussi à ce sir de réunir
toutes les conditions nécessaires pour profiter vraiment d’un concert. La plupart propose un
festival off plus ou moins dense, qui complète de manière artistique l'esprit festif de
l'évènement, les artistes y paraissent plus accessibles que dans une salle de concert, et bien
souvent le cadre en plein air ajoute la touche unique et propre aux festivals. Concernant la
programmation, il est important pour les organisateurs de s'adresser à un large public. Pour
être certain d’atteindre les taux de fréquentation espérés, il faut tabler sur une
2 Les publics des festivals, Emmanuel Négrier, Aurélien Djakouane et Marie Jourda, Editions France Festi-
vals, Michel de Maule, Avril 2010
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